vendredi 31 décembre 2021

Alice Guy (1873-1968)

Alice Guy (1873-1968) était une scénariste, réalisatrice « A Man is a Man » - et productrice française dont la carrière s’est déroulée en France et aux Etats-Unis. Une pionnière du cinéma dont l'œuvre a en grande partie disparu ou a été attribuée à d'autres réalisateursArte diffusera le 5 janvier 2022 « Alice Guy - L'inconnue du 7e art » (Alice Guy, die vergessene Filmpionierin), documentaire de Valérie Urréa et Nathalie Masduraud.

Alice Guy (1873-1968) débute comme secrétaire chez Gaumont et se forme à la photographie. Intéressée par ce nouveau média, elle suggère à Gaumont de réaliser des courts métrages de fiction pour encourager à l’achat de caméras et projecteurs.
En 1896, elle tourne La Fée aux choux, et s’inscrit dans l’Histoire du cinéma comme la première réalisatrice.

En 1907, elle épouse l’opérateur Herbert Blaché, et devient Alice Guy-Blaché. Le couple a deux enfants. A l’actif de cette pionnière du 7e art : « La Vie du Christ », premier péplum au monde selon les cinéphiles, la création du making of de ses phonoscènes et celle en 1910 d’une société de production cinématographique, la Solax Film Co.

« A Man is a Man », mélodrame d’Alice Guy-Blaché (1912) oppose une famille juive pauvre dont la fille est tuée par un homme riche.

Le couple se sépare en 1919. En 1922, Alice Guy-Blaché rentre en France, puis retourne en 1927 aux Etats-Unis.

Avec persévérance, elle cherche à récupérer ses droits d'auteur : nombre de ses films avaient été attribués à tort à d'autres réalisateurs.

« Alice Guy - L'inconnue du 7e art »
Arte diffusera le 5 janvier 2022 « Alice Guy - L'inconnue du 7e art  » (Alice Guy, die vergessene Filmpionierin) de Valérie Urréa et Nathalie Masduraud.

« Qui, en dehors des cinéphiles, connaît aujourd’hui Alice Guy (1873-1968) ? Elle fut pourtant la première femme derrière la caméra, et la première réalisatrice et productrice de films de fiction de l’histoire. Raconté à la première personne, ce beau documentaire redonne sa juste place à cette pionnière, dont le nom a été effacé de l’histoire du septième art. »

« À l’aube du XXe siècle, alors que le monde se passionne pour les images en mouvement, fruit des expérimentations d’Edison et des frères Lumière, la jeune Alice Guy est engagée comme secrétaire au service de Léon Gaumont ». 

« Sur son temps libre, elle se met à réaliser de courts films fantaisistes pour promouvoir le chronophotographe de la société ».
 
« Leur succès est immédiat : promue directrice de production chez la Gaumont, la jeune femme à la créativité débridée réalisera en une dizaine d’années quelque deux cents courts ou moyens métrages, avant d’embarquer pour New York, où elle fonde en 1910, avec son époux Herbert Blaché, sa société de production ». 

« Au faîte de sa popularité, la puissante Solax produira jusqu’à deux films par semaine, faisant d’Alice Guy la femme d’affaires la mieux payée des États-Unis… »

« Premier péplum de l’histoire, ("La vie du Christ "en 1906), premier film à la distribution entièrement afro-américaine, premier "making of"… : on ne compte plus les innovations signées Alice Guy ». 

« Ses mille et une trouvailles de mise en scène et de trucages, comme son approche naturaliste du jeu d’acteur, ont contribué à façonner le langage cinématographique tel que nous le connaissons ». 

« Comment une telle visionnaire, dotée d’un regard acéré sur son temps et sur la place des femmes dans la société, a-t-elle pu disparaître de la mémoire collective ? » 

« À travers ce passionnant documentaire narré à la première personne – nourri d’un impressionnant travail d’archives et illustré par la dessinatrice Catel Muller, co-initiatrice de ce documentaire avec José-Louis Bocquet –, Valérie Urréa et Nathalie Masduraud ("H24 – 24 heures dans la vie d’une femme") réhabilitent une immense figure du septième art, effacée de l’histoire officielle et spoliée, parce que femme, de la "paternité" de la quasi-totalité de son œuvre ». 

« Si une partie de ses films a été perdue, de patientes recherches ont permis d’en identifier une centaine, souvent attribués à tort à des collaborateurs : des pépites d’humour et de poésie, sonorisées pour l’occasion – un procédé dont Alice Guy fut, là encore, pionnière –, dont des extraits émaillent ce documentaire. »



« Jusqu'à ses derniers jours, Alice Guy s'est battue pour que son nom retrouve sa juste place dans l'histoire du cinéma, en vain. Mais depuis une dizaine d'années, la première réalisatrice française renaît dans les mémoires. Par Raphaël Badache ».

« Dans de multiples extraits d'une interview donnée à la fin de sa vie, on la découvre droite, fière, mais habitée par une ironie lucide. Une femme combative qui refuse de tomber dans l’oubli. Alice Guy, la première réalisatrice française, l'égale des plus grands, n'existe pour ainsi dire plus. "Son invisibilisation commence chez Gaumont, où elle a été directrice de production durant onze ans, explique Valérie Urréa, coréalisatrice du documentaire consacré à la cinéaste. Quand le studio sort son premier catalogue de films, il n'évoque jamais, jamais Alice Guy." Ses œuvres sont attribuées à ses anciens assistants ou chefs décorateurs alors qu'aux États-Unis l'incendie de son studio réduit la plupart de ses films en cendres. “C'est le problème de tout le cinéma primitif, précise José-Louis Bocquet, co-initiateur du documentaire avec la dessinatrice Catel Muller. Un cinéma de flux, avec de nombreux films projetés dans les fêtes foraines, non signés, sans générique, et qui souvent, une fois usés, disparaissent." Celle qui suscitera plus tard l’admiration de Hitchcock et Scorsese se bat seule, annotant le catalogue de la Gaumont, corrigeant les articles qui la présentent comme une secrétaire et écrivant des Mémoires… dont personne ne veut. "Elle le vivait très mal, raconte Nathalie Masduraud, coréalisatrice du film. C'est pourquoi à près de 90 ans, elle craque et prend l'avion pour les États-Unis afin de retrouver ses films. Sans succès. »

"Un travail de bénédictin"
« Depuis une dizaine d'années toutefois, grâce notamment aux cinémathèques, Alice Guy se voit réhabilitée. Sur les cinq cents films – certains parlent de mille – que l'on prête à la cinéaste, une centaine a été retrouvée. "C'est un véritable travail de chercheur, de bénédictin, impossible à réaliser de son vivant", explique José-Louis Bocquet. Parfois, la chance s'en mêle : A Fool and His Money, premier film joué uniquement par des acteurs noirs dans l'Amérique ségrégationniste des années 1910, a surgi dans un marché aux puces californien. Depuis 2018, un prix créé par la journaliste Véronique Le Bris, portant le nom de la pionnière du cinéma, distingue la réalisatrice française de l'année. "Il reste encore beaucoup à faire pour lui rendre la place qu'elle mérite", estime Nathalie Masduraud. "C'est pour cette raison que nous voulions, à travers ce documentaire, 'visibiliser' Alice Guy, ajoute Valérie Urréa, la faire vivre à travers ses mots à elle, et non ceux des autres. »


« Alice Guy - L'inconnue du 7e art » de Valérie Urréa et Nathalie Masduraud
France, 2021, 53 min
Sur Arte le 5 janvier 2022 à 22 h 30
Disponible du 29/12/2021 au 05/03/2022

jeudi 30 décembre 2021

Urgences israéliennes

Sans discrimination envers les patients et (para)medics, avec des volontaires efficaces, plusieurs organisations israéliennes apportent les premiers secours sanitaires 7j/7 et 24h/24 : le Magen David Adom (MDA), Sauveteurs sans frontières (SSF) et ZAKA. Elles dispensent aussi parfois des actions humanitaires et de formation. Arte diffusera le 30 décembre 2021, dans le cadre d’« Arte Regards », « Urgences à Tel Aviv - Des secouristes engagés au service de tous » (Notruf Tel Aviv Im Einsatz sind alle gleich). 

Une problématique Fondation Casip-Cojasor 
Les médecins Juifs militaires ou dans les Armées
Nouveaux vols impunis dans des hôpitaux publics français
L’affaire Krief, exemple d’antisémitisme d’Etat (version courte)

« ARTE Regards - 
Des histoires d’Européens » propose des "histoires d’Européens. L’Europe dans sa diversité en reportages quotidiens : une plongée dans des réalités inédites, du lundi au vendredi à 13 heures et à tout moment sur le Net."

« Le système des urgences médicales en Israël est unique au monde. Nulle part ailleurs on ne trouve autant de bénévoles ». 

Magen David Adom
« Au sein du Magen David Adom, l’équivalent de notre Croix-Rouge, ils travaillent main dans la main avec des secouristes diplômés, telle Ayrin Kabha ». Une Arabe israélienne portant le foulard islamique et le sweatshirt avec l'emblème de l'organisation : l'étoile de David.
 
« Cette musulmane pratiquante est à la tête d’une équipe de bénévoles juifs » composée de deux infirmiers juifs israéliens - Ari Cohen et Yaël Bengio, polyglotte -, dont l'un conduit l'ambulance. Tous trois ont pris en charge un jeune ayant fait une overdose.
 
« Ici, tous ont dépassé les divisions dont pâtit cruellement le pays. »

Le Magen David Adom (Etoile de David rouge, en hébreu) est créé par des volontaires en 1930 dans la Palestine mandataire. Il secourt notamment les Juifs victimes des attentats ou émeutes d'Arabes, puis ceux victimes durant la guerre d'Indépendance.

En 1949, la Knesset lui accorde, dans un Etat Juif refondé en 1948, le statut de société de Croix-Rouge en  chargée du service national d’urgences médicales - premiers soins - et de collecte, traitement et répartition des dons du sang, de plasma et produits dérivés aux hôpitaux. Durant des fêtes juives, le MDA distribue aussi des colis alimentaires à des personnes très âgées en perte d'autonomie. En 2016, le MDA dispose de près de 15 000 volontaires et de 1300 professionnels. 

Indépendante de l'Etat, le MDA est une société nationale de la Croix-Rouge dont elle respecte les principes. En 2006, le Comité de la Croix-Rouge internationale a admis le MDA en tant que membres de plein droit. L'emblème du MDA est hors d'Israël l’étoile de David dans un cristal rouge, mais en Israël l'étoile de David rouge.

Depuis 2009, les "Ambulances de l'Espoir", spécialement aménagées en "Unités Mobiles de Soins Intensifs", véhiculent gracieusement des personnes, de tout âge et de toute religion, atteintes de maladies très graves ou en fin de vies afin qu'elles puissent voir leurs souhaits être exaucés.


Sauveteurs sans frontières
Sauveteurs sans frontières (SSF) ou Rescuers Withoud Boarders est une association fondée par le rabbin Arié Lévy et Guy Senbel, entrepreneur retraité et co-fondateur de l’agence de presse Guysen International News. "Les 3 lettres de SSF illustrent ses objectifs principaux : Sauver, Soigner, Former."

« Cette association intervient sur tout le territoire israélien ainsi que dans les territoires disputés. Grâce à un système de communication très performant, SSF arrive sur le lieu de l’incident en moins de trois minutes. Ce qui permet de prodiguer les premiers secours aux victimes durant la période critique vitale », explique Guy Senbel.

SSF-Sauveteurs Sans Frontières "a pour mission de porter assistance à des personnes en danger dans le monde entier. Son credo : « Qui sauve une vie, sauve l’humanité ». Les secouristes de SSF sont intervenus sur de nombreuses missions de secours d’urgence, suite à des catastrophes naturelles ou à des conflits : Sri Lanka, Birmanie, Haïti, Thaïlande, Philippines, Népal, Mali, Israël et les Territoires Palestiniens, Jordanie, Kurdistan irakien."  En 2004, durant une mission humanitaire au Sri Lanka auprès de victimes du tsunami, des Sri-Lankais avaient confié à Guy Senbel leur surprise de voir des Israéliens, des Juifs, si différents des stéréotypes antisémites inculqués dans leur esprit. 

"Après leurs interventions, ils créent des antennes locales, organisent des formations au secourisme, des actions d’aide médicale, montent des centres éducatifs, et assurent des suivis psychologiques. En Haïti, SSF a envoyé une "mission de secours d’urgence après le violent séisme de magnitude 7,2. On y dénombre plus de 2200 morts, 12 000 blessés et plus de 60 000 sans-abris. SSF est intervenu pour leur apporter aide, soin et réconfort. Assistance et soins médicaux offerts à plus de 500 personnes."


"Les récents événements en France poussent SSF à former des jeunes au secourisme, à former des médecins à la médecine de « guerre », à les équiper en kit de secours, et à créer un grand maillage de secouristes." SSF "propose des stages de secourisme pour les salariés d'entreprise et une trousse de secours qui comporte tous les éléments nécessaires pour soigner les blessures de la vie quotidienne car la sécurité sur les lieux de travail est aussi primordiale".

Présidée par Arié Lévy, SSS s'est dotée d'un Comité médical constitué du Dr Brahim Meksen, du Dr Eric Hamaoui, du Dr Zemer Wang, du Dr Chlomo Shimoni, du Dr Arik Chehter et du Dr Yaroup Ajlouni, président de Jordan Health Aid Society (JHAS).

L'application SSF "met en lien immédiat des personnes en situation d'urgence (ou témoins) avec des secouristes professionnels et/ou bénévoles géolocalisés à proximité".


Les "chiffres clés de SSF :
  • 1 521 secouristes, médecins équipés de kits de secours performants ;
  • 17 500 secouristes bénévoles formés par SSF ;
  • 16 interventions d’urgence (catastrophes naturelles / guerres) ;
  • Interventions d’aide médicale dans 17 pays ;
  • 14 équipes de secouristes bénévoles qui peuvent être activés à tout moment
  • + de 19 000 personnes soignées en opération d’urgence  (catastrophes naturelles / guerres) ;
  • + de 261 000 personnes soignées dans le monde".
"En partenariat avec l’Institut Français de Zoothérapie, Sauveteurs sans Frontières a ouvert, dans un kibboutz, son Premier centre de Zoothérapie au bénéfice d’enfants et d'adultes souffrant de troubles post-traumatiques dus à la guerre. La Zoothérapie est une thérapie par médiation animale qui se pratique en individuel ou en petit groupe (trois personnes maximum), à l’aide d’animaux familiers, consciencieusement sélectionnés et éduqués. Elle se pratique sous la responsabilité d’un professionnel, auprès de personnes chez qui l’on cherche à éveiller des réactions visant à maintenir ou à améliorer leur potentiel cognitif, physique psychosocial ou affectif. Il s’agit d’une approche complémentaire aux prises en charge institutionnelles (psychomotrices, psychologiques, éducatives, orthophoniques etc.)."

Depuis 2021, "avec un quad électrique ultraléger, équipé d’un kit de secours SSF dans son coffre, les secouristes évitent les bouchons, et peuvent emprunter les escaliers. SSF trouve les solutions pour leurs interventions d’urgence."

SSF dispose aussi de "nouvelles mobulances (moto ambulances) rapides, passant partout et bien équipées". 

En décembre 2021, SSF a "inauguré une bimbulance, ce petit véhicule électrique de secours qui passe partout pour arriver plus vite et sauver des vies".

ZAKA
En 1989, Yéhuda Meshi Zahav, fondateur et ancien président de ZAKA, étudiait dans une yéshiva. Avec ses camarades étudiants, il se précipite pour porter les premiers soins aux passagers de "l'autobus du numéro 405 dévié dans un précipice par un terroriste et ayant explosé ; 17 personnes sont mortes" et de nombreux blessés. "Pendant six ans, Meshi Zahav et un groupe dédié de volontaires ont continué ce travail de Chesed Shel Emet, le travail qui « fait sourire D-ieu » ou "vraie bonté". Les volontaires de ZAKA ont humblement surmonté l'horreur des attaques de terroriste pour récupérer et identifier les parties de corps de victimes - accomplissant le commandement biblique d'enterrer les morts « le jour même ».

En 1995, ZAKA est devenue "une organisation officielle, responsable de la récupération et de l'identification des parties de corps, Chesed Shel Emet. Elle s'est étoffée par une unité de motos et scooters pour les secours d'urgence, une unité " Repérage et secours" et divers départements d'éducation publique et de services communautaires. 

ZAKA est intervenue "dans des pays du monde entier lors de différentes catastrophes naturelles et attentats divers". En 2005, elle a été agréée comme organisation humanitaire internationale par l'ONU (Organisation des Nations unies). Présente dans 25 pays, elle a 3700 bénévoles en Israël, et participe, avec ses équipes de plongeurs et de chiens particulièrement entraînés, aux recherches de disparus, notamment lors de noyades ou d'errans de malades d'Alzheimer.

En mars 2021, après avoir été accusé de viol et d'agressions sexuelles,  après la révélation par la presse de "détournement familial des fonds de la collecte caritative", Yehuda Meshi Zahav a nié ces accusations, a mis un terme à sa fonction au sein de ZAKA et a rendu son Prix d’Israël". Le 22 avril 2021, il tente de se suicider à son domicile.


Allemagne, 2021, 32 minutes
Sur Arte le 30 décembre 2021 à 13 h
Sur arte.tv du 29/12/2021 au 01/09/2022


Articles sur ce blog concernant :

Bertrand Tavernier (1941-2021)

Bertrand Tavernier (1941-2021) 
était un cinéphile, attaché de presse, puis réalisateur - L'Horloger de Saint-Paul, Le Juge et l'Assassin, Un dimanche à la campagne, L'Appât, Quai d'Orsay distingué par de nombreux Prix - Autour de minuit Oscarisé -, scénariste, producteur et écrivain - "30 ans de cinéma américain", avec Jean-Pierre Coursodon - français. Arte diffusera le 3 janvier 2022 « Laissez-passer » de Bertrand Tavernier avec Jacques Gamblin, Denis Podalydes, Marie Desgranges, Charlotte Kady et Marie Gillain.

Lyonnais de naissance, Bertrand Tavernier (1941-2021) était un cinéphile, attaché de presse, puis réalisateur distingué par de nombreux Prix - Autour de minuit distingué par un Oscar -, scénariste, producteur et écrivain - avec Jean-Pierre Coursodon "30 ans de cinéma américain" - français. Son père était un homme de lettres engagé dans la Résistance durant la Deuxième Guerre mondiale.

Spectateur fidèle de la Cinémathèque française, Bertrand Tavernier a débuté comme assistant-réalisateur auprès de Jean-Pierre Melville, attaché de presse, en particulier de Stanley Kubrick, et critique de films.

En 1974, il réalise son premier long métrage, L'Horloger de Saint-Paul, avec Philippe Noiret qui tournera dans d'autres films signés par Bertrand Tavernier : Que la fête commence, Le Juge et l'Assassin, Coup de torchon, La Vie et rien d'autre, La Fille de d'Artagnan.

Avec des succès divers, Bertrand Tavernier a abordé divers genres cinématographiques : comédie dramatique (Un dimanche à la campagne, Daddy Nostalgie), film de guerre (Capitaine Conan), film historique (Laissez-passer, La Princesse de Montpensier, Quai d'Orsay), polar (L.627, L'Appât), drame social (Ça commence aujourd'hui, Fred). 

Bertrand Tavernier a présidé l'Institut Lumière (1982-2021).

"Son œuvre est un chant d’amour pour le cinéma. En passeur cinéphile, Bertrand Tavernier mettait un point d'honneur à défendre  tous les cinémas. Hommage à ce cinéaste et conteur hors pair, avec une sélection de ses passionnées et passionnantes interventions. Voyager à travers le cinéma à ses côtés restera un cadeau précieux.  Merci  Bertrand Tavernier". Ainsi Arte a rendu hommage à ce réalisateur talentueux.

"La mort en direct"

Le 12 février 2018, à 22 h 55, Arte diffusa "La mort en direct" (Der gekaufte Tod), film de Bertrand Tavernier (125 min). 

"Avec Romy Schneider et Harvey Keitel, la tragique histoire d’amour entre une mourante et l’homme qui la filme à son insu pour une émission de télévision. Une œuvre visionnaire bouleversante de Bertrand Tavernier".

"Condamnée par une maladie incurable, Katherine Mortenhoe est contactée par le directeur d’une chaîne de télévision, Vincent Ferriman, qui souhaite en faire la vedette de son show La mort en direct. Katherine accepte la proposition, empoche l’argent, puis prend la fuite. Roddy, le réalisateur de l’émission, qui est capable de diffuser tout ce qu’il voit grâce à une caméra implantée dans le cerveau, se lance à sa poursuite. Mais alors qu’il a gagné la confiance de Katherine et qu’il la filme à son insu, il est bientôt ébranlé par les sentiments qu’il éprouve pour elle…"

"Partant d’un scénario de science-fiction visionnaire partiellement advenu avec le retentissement de la télé-réalité et de son voyeurisme obscène, Bertrand Tavernier questionne le pouvoir ambivalent de l’image au fil d’une troublante mise en abyme".


"Dans la beauté teintée d’étrangeté des paysages écossais, d’un Glasgow en déshérence à la verdoyante campagne alentour, il tisse un récit intimiste, au plus près des émotions enfouies de ses personnages. Romy Schneider, toute de fragilité et de dignité, et Harvey Keitel, à la délicate sobriété, font magnifiquement battre ces deux cœurs oubliés dans une société déshumanisée qui a érigé la mort en spectacle".

« Tragédienne étonnante, elle ne fabrique pas l’émotion, ne la truque pas. Elle la recrée de très loin, de très profond comme ces vagues immenses qui secouent la mer. Nulle astuce.(…) Elle va tout de suite à l’essentiel. Tout ce qui est superficiel, livresque, théorique disparaît de lui-même. Ce jeu lyrique et ample me semble exiger des comparaisons musicales. Sautet parle de Mozart à propos de Romy. Moi, j’ai envie d’évoquer Verdi ou Mahler…», a déclaré Bertrand Tavernier.

« Laissez-passer »
Arte diffusera le 3 janvier 2022 « Laissez-passer » de Bertrand Tavernier (2001) avec Jacques Gamblin, Denis Podalydes, Marie Desgranges, Charlotte Kady et Marie Gillain.

« Pendant l’Occupation, deux réalisateurs tentent de résister, chacun à leur manière, à l’oppression nazie. Signée Bertrand Tavernier, une déclaration d’amour au cinéma, truffée de références aux films de cette période, avec Jacques Gamblin et Denis Podalydès. »

« Dans les années 1940, sous l’Occupation, Jean Devaivre, assistant-réalisateur de renom, travaille aux studios de cinéma de Boulogne-Billancourt, pour le compte de la Continental Films, la société de production créée par Goebbels et financée par des capitaux allemands. »

« S'il mène parallèlement des activités clandestines pour la Résistance, le cinéaste fait face à un dilemme : son emploi pour la firme contrôlée par les nazis les protège, sa famille et lui, mais la censure qu’il subit le mine. De son côté, Jean Aurenche, scénariste-poète débordé par ses multiples conquêtes féminines, qui refuse de collaborer avec les Allemands via la Continental, entreprend de résister au travers de ses textes engagés. »

« À travers les trajectoires réelles de deux cinéastes français, Bertrand Tavernier retrace, en multipliant les références et les extraits de films de cette période, de "La main du diable" de Maurice Tourneur à "Au bonheur des dames" d’André Cayatte, l’histoire, jusque-là jamais portée à l’écran, du cinéma français durant les années noires de la guerre ». 

« Grâce aux témoignages de Jean Devaivre, assistant-réalisateur de Maurice Tourneur, de Jean Aurenche, scénariste avec lequel il a travaillé dès son premier film, "L’horloger de Saint-Paul", et de l’écrivain-scénariste Pierre Bost, le réalisateur à la phénoménale cinéphilie, disparu en mars dernier, reconstitue avec soin les décors de l’époque, la création dépendante des laissez-passer et les tournages interrompus par les bombardements ». 

« Sur un mode tragi-comique, Bertrand Tavernier dépeint un septième art hexagonal sous haute surveillance, dont les budgets sont réduits à peau de chagrin par l’occupant et qui lutte âprement pour survivre ».
 
« Avec Denis Podalydès en séducteur attachant et Jacques Gamblin en roi de la débrouille, un hommage amoureux aux artisans bricoleurs du cinéma, soumis à un exercice d’équilibriste pour continuer à produire, en dépit de l’oppression nazie. »

Ours d'argent du meilleur acteur (Jacques Gamblin) et de la meilleure musique de film (Antoine Duhamel), Berlinale 2002



"
La mort en direct" (Der gekaufte Tod), film de Bertrand Tavernier 

France, Allemagne, 1980, 125 min
Production : Films A2, Gaumont International, Little Bear, Sara Films, Selta Films, Société Française de Production, TV13 Filmproduktion
Producteurs : Elie Kfouri, Janine Rubeiz
Auteur : David Compton
Scénario : David Rayfiel, Bertrand Tavernier, Geza von Radvanyi
Image : Pierre-William Glenn
Montage : Michael Ellis, Armand Psenny
Musique : Antoine Duhamel
Acteurs : Romy Schneider, Harvey Keitel, Harry Dean Stanton, Thérèse Liotard, Max von Sydow
Visuels :
Scène du film
Harvey Keitel et Romy Schneider
Harry Dean Stanton et Romy Schneider
© Etienne George

« Laissez-passer » de Bertrand Tavernier
France, Espagne, 2001, 2 h 44
Auteurs : Jean Aurenche et Jean-Devaivre
Scénario : Jean Cosmos et Bertrand Tavernier
Production : Les Films Alain Sarde, Little Bear, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma, KC Medien, Vertigo
Producteurs : Alain Sarde, Frédéric Bourboulon
Image : Alain Choquart
Montage : Sophie Brunet
Musique : Antoine Duhamel
Avec Jacques Gamblin (Jean-Devaivre), Denis Podalydes (Jean Aurenche), Marie Desgranges (Simone Devaivre), Charlotte Kady (Susanne Raymond), Marie Gillain (Olga), Ged Marlon (Jean-Paul Le Chanois), Philippe Morier-Genoud (Maurice Tourneur)
Sur Arte le 3 janvier 2022 à 20 h 55
Visuels :
Jacques Gamblin (Jean Devaivre) dans le film de Bertrand Tavernier " Laissez-passer"
Denis Podalydès (Jean Aurenche) et Marie Gillain (Olga) dans le film de Bertrand Tavernier " Laissez-passer"
Denis Podalydès (Jean Aurenche) et Jacques Gamblin (Jean-Devaivre) dans le film de Bertrand Tavernier " Laissez-passer"
Jacques Gamblin (Jean Devaivre) dans le film de Bertrand Tavernier " Laissez-passer"
Denis Podalydès (Jean Aurenche) et Charlotte Kady (Susanne Raymond) dans le film de Bertrand Tavernier " Laissez-passer"
Denis Podalydès (Jean Aurenche) et Charlotte Kady (Susanne Raymond) dans le film de Bertrand Tavernier " Laissez-passer"
© Eric CARO

Les citations sont d'Arte.