mercredi 17 novembre 2021

« Chasseurs de trésors au service du roi » d’Andrea Oster

Arte diffusera le 20 novembre 2021 « Chasseurs de trésors au service du roi » (Das Gold der Sachsen. Wie Agenten die Schatzkammer des Königs füllten) d’Andrea Oster. « À l’âge baroque, Auguste III, prince-électeur de Saxe, amasse à Dresde l’une des plus imposantes collections d’œuvres d’art en Europe, grâce à un réseau d’agents hors pair. »

« Descendants de nazis. L’héritage infernal » de Marie-Pierre Raimbault et Michael Grynszpan 

Membre de la maison de Wettin - une dynastie influente -, Auguste III de Pologne (1696-1763), né et mort à Dresde, fils de l'électeur de Saxe et roi de Pologne Frédéric-Auguste, est roi de Pologne et grand-duc de Lituanie (1734-1763), électeur de Saxe (1733-1763) sous le nom de Frédéric-Auguste II de Saxe, et margrave (Markgraf, « comte de la marche » dans l'empire carolingien, prince du Saint-Empire romain germanique) ou marquis de Misnie, et comte palatin (palatinus « au palais » en latin, Pfalzgraf en allemand).

Il a pour petits-fils, par sa fille Marie-Josèphe, les rois de France Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, et, par sa fille Marie-Amélie, les rois Charles IV d'Espagne et Ferdinand Ier des Deux-Siciles, ainsi que l'impératrice consort du Saint-Empire Marie-Louise d'Espagne. Il a pour demi-frère adultérin le maréchal de France Maurice de Saxe.

Le 20 août 1719, il épouse l'archiduchesse Marie-Josèphe d'Autriche, âgée de 20 ans, fille de l'empereur Joseph Ier, nièce de l'empereur Charles VI. 

A. Lévy a écrit dans son article Notes sur l'histoire des Juifs de Saxe (suite et fin) ( In: Revue des études juives, tome 26, n°52, avril-juin 1893. pp. 257-267) :
"Le 4 avril 1733, le prince Frédéric-Auguste II imposa à tous les Juifs, sans distinction d'âge, qui traversaient le pays, le paiement de la taille. Sur les réclamations des Juifs de Dresde, présentées par Elias B. Lehmann, l'ordonnance fut maintenue seulement pour les adultes, tandis que les enfants au-dessous de dix ans étaient exemptés de l'impôt. Elias B. Lehmann fut reconnu comme représentant des Juifs de Dresde, et on établit ainsi la taxe sur la future communauté religieuse de cette ville.
A la suite de nouvelles plaintes des commerçants de Leipzig, Frédéric-Auguste II renouvela aux Juifs la défense d’avoir un magasin public et de séjourner à Leipzig au-delà de la durée des foires. Pour faire enlever le droit de séjour à Leipzig au « Münzjud » Lévy, on l'accusait de faire le commerce de monnaies hors cours et de ne pas envoyer tout le métal acheté par lui à la Monnaie. Les fonctionnaires furent alors invités à faire attention que le privilège de G. Lévy, pour la fourniture des monnaies, ne fût pas exploité par lui pour faire le trafic de marchandises en dehors de la foire ».
Sur la proposition des représentants des Etats du 18 juillet 1746, une nouvelle ordonnance, du 16 août de la même année, limita le commerce et le séjour des Juifs à Dresde. Ils n'avaient pas le droit de construire une synagogue, ni de posséder un local pour célébrer en commun le service divin. Chacun était tenu de faire ses prières tranquillement dans sa propre maison. Seuls furent tolérés les Juifs qui possédaient une permission du prince ou un passeport du gouvernement. Ces derniers étaient obligés de déclarer une fois par mois leur domicile et l'état de leur famille. Lorsqu'on 1749, l'impôt fut augmenté à Leipzig et Dresde, la « taille » des Juifs fut élevée dans la même proportion. Mais, malgré ces fortes impositions et des restrictions multiples, le nombre des Juifs augmenta dans ces deux villes, principalement à cause des guerres de l'époque, qui rendaient le contrôle difficile. En 1750, fut fondé à Dresde la caisse de secours pour malade israélites, dont les statuts et les comptes forment les documents les plus anciens de la communauté israélite de Dresde. Bientôt après, les Juifs obtinrent un endroit spécial pour enterrer leurs morts, qu'ils avaient dû, jusque-là, transporter à grands frais à Teplitz. Frédéric-Auguste II leur assigna, par un rescrit du mois d'avril 1750, un terrain situé « sur le sable » devant Neustad sans cependant leur donner le droit d'y construire une maison. Ils avaient à payer pour cet emplacement une somme de 1000 thalers, et, de plus, pour chaque enterrement, 15 thalers pour un adulte et 7 pour un enfant au-dessous de 12 ans. Un peu plus tard, on leur permit de construire une maison pour le fossoyeur, qui devait être chrétien. Il avait l'ordre de s'opposer à tout enterrement si préalablement on ne lui avait pas remis quittance des frais dus à l'état civil. Ce cimetière fut inauguré en 1751".
En 1756, la Prusse "envahit la Saxe, alliée de l'Autriche et de la France" ; ce qui cause la guerre de Sept Ans, dont des préludes pourraient se trouver en Amérique du nord.
 
« En 1763, alors que la guerre de Sept Ans s’achève, la Saxe est exsangue. Auguste III, son prince-électeur, par ailleurs roi de Pologne, vient de mourir en laissant dans les caisses de l’État un trou béant ». 

« On arrête et emprisonne alors pour mauvaise gestion des finances le responsable de la collection d’art royale, Carl Heinrich von Heineken ». 

« Tout au long de son règne, le souverain esthète avait entrepris en effet d’amasser une extraordinaire collection de tableaux, sculptures, joyaux et chefs-d’œuvre d’orfèvrerie, symbole à ses yeux de sa grandeur, faisant ainsi de Dresde l’une des capitales européennes de l’art baroque, à l’instar de Versailles ou de Vienne. »

« Comment le prince-électeur et ses émissaires ont-ils mis la main sur une aussi riche collection, où des œuvres de Raphaël et du Greco côtoient des pierres précieuses parmi les plus imposantes au monde ? » 

« Ce documentaire-fiction raconte comment un étonnant réseau de "chasseurs de trésors" a écumé pour lui en toute discrétion les collections privées de l’Europe pour s'emparer des chefs-d’œuvre que l’on peut admirer encore aujourd’hui dans les galeries de Dresde ». 



Allemagne, 2021, 52 min
Production : Telluxfilm Gmbh Dresden 
Sur Arte les 20 novembre 2021 à 20 h 50, 28 novembre 2021 à 9 h 25, 2 décembre 2021 à 10 h 15
Disponible du 13/11/2021 au 18/05/2022
Visuels : © Thomas Beckmann

Les citations sont d'Arte.

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