mercredi 13 octobre 2021

Daniel Day-Lewis

Né en 1957, Daniel Day-Lewis est un talentueux comédien, juif selon la halakha (loi juive, Nda),  britannico-irlandais - My Left Foot, Au nom du père, Le Dernier des Mohicans, Gangs of New York, There Will Be Blood, Lincoln -, oscarisé et anti-israélien. Arte diffusera le 17 octobre 2021 « Phantom Thread » (Der seidene Faden) de Paul Thomas Anderson avec Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps, Lesley Manville, Camilla Rutherford et Gina McKee, puis « Daniel Day-Lewis - L'héritier » (Daniel Day-Lewis. Der Weg zum weltbesten Schauspieler), documentaire de Nicolas Maupied et Jeanne Burel.


Daniel Day-Lewis est né à Londres (Grande-Bretagne) est né en 1957. En 1967, son père Cecil Day-Lewis, anglo-irlandais protestant, est distingué par le titre de poète lauréat (Poet Laureate) par  la reine Élisabeth II. Sa mère, l'actrice Jill Balcon, est une juive ashkénaze - origines lettone et polonaise - et la fille de Sir Michael Balcon 1896-1977), né de parents immigrés lituaniens de Lettonie (alors dans l'empire russe), pionnier de l'industrie cinématographique britannique : producteur, directeur des studios Ealing à Londres et mentor du jeune Alfred Hitchcock. 

En 1972, son père décède. Quelques temps plus tard, après une overdose médicamenteuse, Daniel Day-Lewis est soigné dans un hôpital psychiatrique. 

Après avoir envisagé une carrière d'ébéniste, admiratif de Robert De Niro dans Taxi Driver (1976), il suit durant trois ans les cours de théâtre au Bristol Old Vic. Il joue dans des théâtres, et rencontre Pete Postlethwaite, son partenaire dans Au nom du père (1994).

Après des débuts au théâtre à Bristol, Daniel Day-Lewis interprète un bar-mitzva dans Un dimanche comme les autres (Sunday, Bloody Sunday) de John Schlesinger avec Peter Finch.

Il mène une carrière théâtrale à Bristol et à Londres - Another Country ou Dracula au Royal National Theatre, Roméo et Juliette et Le Songe d'une nuit d'été au sein de la troupe de la Royal Shakespeare Company -, et à la télévision britannique : Thank You, P.G. Wodehouse et Artemis 81 (1981),  How Many Miles To Babylon (1982).

Daniel Day Lewis est adepte de "La Méthode" de l'Actors Studio : il consacre beaucoup de temps à sa préparation exhaustive avant le tournage, explore et maitriser toutes les facettes et savoir-faire du personnage - mode de vie, instruments, langage - pour une interprétation intense, rigoureuse et vraie. Une immersion totale, un jeu "schizophrénique" selon Jean Dujardin. Peut-être aussi une perte de soi, sans contrôle minimal de l'acteur durant l'incarnation du personnage.

Ce talentueux comédien britannico-irlandais a une brillante filmographie : Gandhi (1982) de Richard Attenborough, Le Bounty (The Bounty), My Beautiful Laundrette (1985) de Stephen Frears, Chambre avec vue (A Room with a View) de James Ivory, L'Insoutenable Légèreté de l'être (The Unbearable Lightness of Being, 1987) de Philip Kaufman, avec Juliette Binoche et Lena Olin, My Left Foot de Jim Sheridan (1989), Au nom du père (In the Name of the Father, 1993) de Jim Sheridan, Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans, 1992) de Michael Mann, La Chasse aux sorcières (The Crucible) par Nicholas Hytner (1996) avec Winona Ryder, The Boxer de Jim Sheridan (1998).

Après une pause de cinq ans, Daniel Day-Lewis tourne dans
Gangs of New York de Martin Scorsese (2003) avec Leonardo DiCaprio, Cameron Diaz et Liam NeesonThe Ballad of Jack and Rose de Rebecca Miller (2006) avec Camilla Belle et Beau Bridges, There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson (2007) d'après Pétrole ! (Oil!) d'Upton Sinclair (1927) et avec Paul Dano et Kevin J. O'Connor, Lincoln par Steven Spielberg (2012) avec Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt et Tim Blake Nelson,  et Phantom Thread par Paul Thomas Anderson (2017). 

Daniel Day-Lewis est le seul acteur à avoir reçu trois Oscar : pour son interprétation de Christy Brown dans My Left Foot (1989) - BAFTA du Meilleur acteur, pour  ses rôles de Daniel Plainview dans There Will Be Blood (2007) et d'Abraham Lincoln dans Lincoln (2012). Ces deux dernières interprétations lui valent aussi le BAFTA, le Golden Globe et le Screen Actors Guild Award du Meilleur acteur.

De son union avec la comédienne Isabelle Adjani, Daniel Day-Lewis a un fils, Gabriel-Kane né en 1995 et mannequin - le couple s'était séparé alors que l'actrice était enceinte.

De son mariage en 1997 avec 
Rebecca Miller, fille du dramaturge juif américain, Daniel Day-Lewis a deux fils : Ronan Cal Day-Lewis, né en 1998, et Cashel Blake Day-Lewis né en 2002. La famille vit aux États-Unis ou en Irlande.

En 2013, Daniel Day-Lewis figure dans la liste des cent personnes les plus influentes du monde établie par le magazine américain Time

En 2014, pour services rendus aux arts britanniques, la reine Élisabeth II l'élève au rang de Knight Bachelor.

En juin 2017, après avoir tourné dans Phantom Thread, Daniel Day-Lewis déclare mettre un terme à sa carrière cinématographique. Une "manière d'explorer le monde différemment" de celle d'acteur.
  
Le 20 mars 2005, The Sunday Times a publié l'article anti-israélien "Inside Scarred Minds" de Daniel Day-Lewis qui s'est rendu pour la première fois dans la bande de Gaza, et avec l'aide de Médecins sans frontières (MSF). Il y alléguait que l'Etat Juif pratiquait l'apartheid. HonestReporting a déploré la partialité de l'acteur qui ne s'est pas rendu à Sderot et n'a pas interviewé un responsable de Tsahal qui ne soit pas décrit comme un monstre.

Le 10 décembre 2007, la journaliste Debbie Schlussel a trouvé “There Will Be Blood” long, anti-chrétien, anti-business.

« ARTE met à l'honneur le comédien britannique Daniel Day-Lewis avec un portrait inédit retraçant la carrière de cet acteur caméléon, surdoué aux trois Oscars, précédé du film Phantom Thread de Paul Thomas Anderson, son dernier rôle au cinéma ». 

« Daniel Day-Lewis - L'héritier »
Arte diffusera le 17 octobre 2021 « Daniel Day-Lewis - L'héritier » (Daniel Day-Lewis. Der Weg zum weltbesten Schauspieler) de Nicolas Maupied et Jeanne Burel.

« De "My beautiful Laundrette" à "There Will Be Blood" en passant par "Le temps de l’innocence" et "Gangs of New York", le magnétique Britannique Daniel Day-Lewis s’est imposé en seulement vingt films comme l'un des plus grands acteurs de son époque. Portrait ».

« Un caméléon. Acteur protéiforme par excellence, Daniel Day-Lewis se fond dans ses personnages au point d’en devenir méconnaissable, et ce dès sa révélation au cinéma en jeune punk homosexuel dans My beautiful Laundrette de Stephen Frears, puis, à l’opposé du spectre, en aristocrate coincé dans Chambre avec vue de James Ivory, respectivement sortis en 1985 et 1986. » 

« Parfait miroir de la haute société britannique, celui qui est né à Londres en 1957 d’un père, Cecil Day-Lewis, "poète lauréat" de la reine, et d’une mère, Jill Balcon, fille du producteur et fondateur des célèbres studios Ealing, va néanmoins fuir cette culture anglaise élitiste qu’il trouve "ridicule" et s’accomplir de manière spectaculaire aux États-Unis, obtenant l’Oscar du meilleur acteur à trois reprises – dans l’histoire du cinéma, Frances McDormand est la seule à l’égaler et Katharine Hepburn, à détenir un plus grand palmarès, avec quatre statuettes. Du Dernier des Mohicans à Lincoln en passant par Le temps de l’innocence, Gangs of New York, ou There Will Be Blood, l'Anglais incarne magistralement au service de cinéastes tels que Martin Scorsese, Paul Thomas Anderson ou Steven Spielberg des figures iconiques de la culture américaine ». 

« S’il a épousé la réalisatrice américaine Rebecca Miller, fille de l’illustre dramaturge Arthur Miller, c’est en Irlande, dont il est citoyen depuis 1993, que cet homme secret se retire avec sa famille durant de longues périodes ». 

« Le pays natal de son père irrigue sa filmographie durant les années 1990, avec trois longs métrages du cinéaste irlandais Jim Sheridan, dont le premier, My Left Foot, lui vaut son Oscar inaugural en 1990. » 

« Pour interpréter ce peintre paralysé, il s’immerge dans son personnage au point de ne plus en sortir durant tout le tournage, assis dans un fauteuil roulant et nourri à la petite cuillère. L’acteur vit ses rôles jusqu’à la transe, confiant à sa partenaire de The Boxer, Emily Watson : "Je ne pense pas être assez bon pour faire autrement."

« Une méthode de jeu extrême et douloureuse qu’analyse avec délicatesse le documentaire de Jeanne Burel et Nicolas Maupied ». 

« Des images familiales rares associées aux extraits de sa filmographie éclairent la personnalité de ce prodigieux comédien, dont les entretiens télévisés accordés depuis trente-cinq ans jalonnent le parcours ». 

« Avec humour et élégance, Daniel Day-Lewis y revient sur ses débuts prometteurs au théâtre, ainsi que sur son enfance marquée par la figure imposante d’un père aimant mais distant, mort alors que son fils n’avait que 15 ans, qui traverse tel un fantôme la plupart de ses films ». 

« Après Phantom Thread, tourné en 2017 en Angleterre, l’acteur éternellement tourmenté par ses rôles a annoncé mettre un terme à sa carrière ».

Curieusement, le documentaire n'évoque ni Isabelle Adjani, ni l'engagement politique de l'acteur.

"Il arrive un moment, quand les choses commencent à se développer, où j'ai l'impression, et c'est probablement une forme d'illusion, que ce rôle commence à me posséder. J'apprends et je me remplis autant que je peux de cette autre vie. Et puis, pendant le tournage, je me vide complètement. ça me laisse complètement... épuisé. Oui, vidé. S'ensuit un sentiment de deuil. [...] J'essaie d'entendre une voix... Ça relève du surnaturel et ça n’est pas garanti ! C'est une voix que j'ai dans la tête, une sorte de porte qui s'ouvre. Par la suite, je tente de reproduire ce son. C'est là que le travail commence. Je construis mon personnage autour de cette voix."
Verbatim du comédien extrait du documentaire.

« Phantom Thread »
Arte diffusera le 17 octobre 2021 « Phantom Thread » (Der seidene Faden), film américain de Paul Thomas Anderson (2017).

« Un grand couturier tyrannique et une serveuse insoumise vivent une relation tempétueuse dans l’Angleterre des années 1950... Par Paul Thomas Anderson ("There Will Be Blood"), un monument de raffinement visuel et psychologique, avec Daniel Day-Lewis et Vicky Krieps. »

« Londres, années 1950. Couturier acclamé, Reynolds Woodcock drape d’élégance la haute société britannique, les têtes couronnées européennes et les millionnaires américaines. Tout à son art, il délègue la gestion de ses affaires comme de ses amours à sa sœur Cyril, qui veille sur sa tranquillité et congédie les maîtresses dont il s’est lassé. Un jour, dans une auberge, Reynolds tombe sous le charme d’Alma, serveuse souriante et rougissante émigrée d’Europe de l’Est. Mais la jeune femme n’est pas de la même étoffe que celles qui l’ont précédée… »

« Car si la muse Alma se glisse avec délectation dans les robes (oscarisées) de son couturier vénéré, la femme indocile, elle, refuse de regarder son être et son couple se dissoudre dans la perfection despotique que Reynolds lui impose. Jusqu’à innover d’une manière vénéneuse pour libérer de ses névroses cet homme hanté par son déclin et le fantôme de sa mère… »

« Décors et costumes somptueux, mise en scène au cordeau ponctuée par la partition expressive de Jonny Greenwood, casting de rêve… : d’une beauté formelle et d’une complexité psychologique éblouissantes, cette histoire d’amour sans limites, également portée par la formidable Lesley Manville (Mum) en sœur dévouée qui se rebiffe, subjugue de bout en bout grâce à l’alchimie de son duo d’acteurs – Vicky Krieps, fascinante en amoureuse obstinée, et Daniel Day-Lewis, tout en cruauté raffinée et vulnérabilité, dans ce qu’il a annoncé être son dernier rôle. »

Meilleurs costumes (Mark Bridges), Oscars et Bafta Awards 2018.

"Phantom Thread (2017) scelle les retrouvailles entre Paul Thomas Anderson et Daniel Day-Lewis, dix ans après le déjà génial There Will Be Blood. Phantom Thread est sans nul doute le chef-d’œuvre de son auteur, un film dont l’ambition formelle et narrative transcende la production cinématographique américaine contemporaine et qui s’impose parmi les très grandes réussites de la décennie. Paul Thomas Anderson délaisse pour la première fois son territoire (les Etats-Unis et plus particulièrement sa Californie natale) pour s’intéresser au milieu huppé de la mode dans le Londres des années 50. Reynolds Woodcock est un couturier de renom qui habille les femmes les plus riches et les plus célèbres d’Europe. Il règne sur un petit monde clos où seuls comptent le travail, l’ordre et la perfection. La rencontre inattendue entre Woodcock et Alma, une jeune femme étrangère à la haute société va bouleverser la vie de ce célibataire endurci", observe Olivier Père pour Arte.

Et Olivier Père d'analyser : "Phantom Thread nous apprend que des messages ou des objets peuvent être dissimulés dans la couture d’un vêtement, comme des talismans ou des souvenirs intimes à l’abri des regards. De la même manière, PTA signe un film sous le sceau du secret et du non-dit, qui avance masqué. Il se déroule dans un univers puritain et corseté, qui réprime les sentiments et les émotions, à l’image du couple étrange et quasi incestueux formé par Woodcock et sa sœur, dont le lien de parenté n’est jamais évoqué dans le film et qui occupe les fonctions de secrétaire, assistante, confidente, protectrice… Woodcock entretient un rapport distant au monde extérieur, obsédé par ses créations et muré dans le silence, génie distant qui vit dans le souvenir d’une morte."

Puis Olivier Père poursuit : "Au-delà de sa sublime direction artistique et de la perfection de sa mise en scène, c’est dans l’étude d’une passion amoureuse et de la vie d’un couple que le film se révèle fascinant. Le film relate une histoire d’emprise d’un Pygmalion tyrannique sur sa jeune maîtresse, mais bouscule rapidement les clichés et brosse le portrait d’une femme déterminée à refuser les statuts de muse, potiche ou pièce de collection. Alma ne se contente pas de refuser le rôle décoratif de l’amante soumise et obéissante. Elle prend le pouvoir sur l’artiste misogyne en lui imposant un rituel de sa propre invention, qui dépasse en folie et en cruauté ses manies de vieux garçon démiurge et qu’il accepte dans une sorte d’abandon amoureux. Cet imprévisible retournement de situation rappelle les « drôles de chemins » et les « règles du jeu » que doivent décider ensemble un homme et une femme pour dépasser les rapports normés du couple et de la conjugalité, surmonter l’ennui ou la violence de la vie domestique. « L’amour est à réinventer » écrivait Rimbaud. Dans Phantom Thread, la souffrance et la résignation deviennent le ciment d’une relation consentie, heureuse et féconde, où la jeune femme retrouve enfin le contrôle de son destin et de ses sentiments. Le pacte mystérieux entre Reynolds et Alma restera sans doute comme l’un des plus puissants de l’histoire du cinéma, riche en histoires de passions torves et perverses".

"Les interprétations de Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps et Lesley Manville participent par leur incommensurable qualité à la fascination qu’exerce le film sur le spectateur, placé au premier rang d’une représentation exceptionnelle de l’intériorité", conclut Olivier Père.



« Daniel Day-Lewis - L'héritier » de Nicolas Maupied et Jeanne Burel
France, 2020, 52 min
Auteur : Nicolas Maupied
Sur Arte le 17 octobre à 23:00
Disponible du 10/10/2021 au 15/12/2021
Visuels :
Le poète Cecil Day-Lewis avec sa femme, Jill, sa fille Tamasin (14 ans) et son fils Daniel (10 ans), dans leur maison de Greenwich, à Londres
© PA Images / Alamy Stock Photo

Daniel Day Lewis dans le film " Le Boxeur" , 1997
© Colaimages / Alamy Stock Photo

Daniel Day Lewis dans le rôle de Hamlet au National Théâtre
© Geraint Lewis / Alamy Stock Photo

« Phantom Thread » de Paul Thomas Anderson
Etats-Unis, 2017, 2 h 20
Scénario : Paul Thomas Anderson
Production : Ghoulardi Film Company, Annapurna Pictures
Producteurs : Joanne Sellar, Paul Thomas Anderson, Megan Ellison, Daniel Lupi
Image : Paul Thomas Anderson
Montage : Dylan Tichenor
Musique : Jonny Greenwood
Costumes : Mark Bridges
Avec Daniel Day-Lewis (Reynolds Woodcock), Vicky Krieps (Alma), Lesley Manville (Cyril), Camilla Rutherford (Johanna), Gina McKee (Henrietta Harding), Harriet Sansom Harris (Barbara Rose), Brian Gleeson (Dr. Robert Hardy), Julia Davis (Lady Baltimore), Lujza Richter (Princesse Mona Braganza)
Sur Arte les 17 octobre 2021 à 20 h 55 et 19 octobre 2021 à 13 h 35
© Laurie Sparham - Focus Pictures
Visuels :
Daniel Day-Lewis (Reynolds Woodcock) et Vicky Krieps (Alma) dans le film de Paul Thomas Anderson " Phantom Thread"
© Laurie Sparham - Focus Picture

Vicky Krieps (Alma) dans le film de Paul Thomas Anderson " Phantom Thread"
© Laurie Sparham - Focus Picture

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire