mercredi 30 juin 2021

Rachel Aubert, peintre

L'Atelier Capifrance Paris VIIIe propose une exposition de la peintre Rachel Aubert. Des tableaux en acrylique, narratifs, dynamiques, aux titres parfois ironiques, où le figuratif transparait derrière une abstraction apparente, et où des pointes vivement colorées illuminent une obscurité dense. L'artiste y projette ses interrogations teintées d'optimisme.


« Autodidacte, j’ai débuté la peinture vers l’âge de 25 ans par de l’art figuratif », a confié Rachel Aubert, ingénieure agronome et professeur en biologie/écologie. 

Après une pause de plus de... vingt ans, elle recommence à peindre en 2017. 

Elle expose « à Wallers, le village dont je suis originaire dans le Nord de la France près de Valenciennes dans le cadre de l’exposition annuelle « Arts et Histoire ». Enchaine avec « trois expositions à Valenciennes, dont l’une intitulée « La part d’ombre et de lumière chez l’Homme », puis dans un restaurant de la métropole lilloise en 2020.

Dotés de forts reliefs de matières acryliques, les tableaux de Rachel Aubert sont animés d’un mouvement irrépressible.

D’un cosmos, surgissent des pointes lumineuses fulgurantes.

L'abstraction confine au figuratif, ou autorise de l'interpréter en tant que tel. Derrière des branches bleutées, se devine une maison, et au loin, une colline.

Transparait une quête spirituelle, une interrogation sur la vie -  d'où venons-nous ? - et émane un message optimiste sur le chemin de la vie qui continue, malgré des épreuves.

« La peinture doit déclencher une sincérité que je veux partager avec le spectateur. Je travaille en musique sur la toile avec une spatule, une éponge, des pailles. Mais il y a toujours de l’optimisme, de l’amour, l’idée d’aller du sombre vers la lumière et un monde futur qui pétille », a expliqué l’artiste à La Voix du Nord en 2019. 


Œuvres visibles sur les réseaux sociaux

Jusqu’au 10 juillet 2021
15, rue de Turin. 75008 Paris

Visuels :
Et la vie continue...
Patchouwork
Partir sans se retourner
Bonheur acidulé

mardi 29 juin 2021

Axel Springer (1912-1985), magnat de la presse

Axel Springer (1912-1985) était un magnat allemand sioniste de la presse qui a bâti un groupe européen puissant, Axel Springer AG, dont l’un des fleurons est le célèbre quotidien  Bild (plus de trois millions de lecteurs). Un artisan de la réunification allemande qui a renforcé les liens entre la République fédérale d’Allemagne (RFA) et l’Etat d’Israël dont il était un fervent supporter. Un homme en quête spirituelle, intéressé par l'astrologie et marqué par la Shoah. 
« Les trois vies d’Axel Springer » (Drei LebenAxel Springer. Verleger, Feindbild, Privatmann), est un documentaire (2012) de Manfred Oldenburg, Jobst Knigge et Sebastian Dehnhardt. P
résident de la maison d'édition Springer, Mathias Doepfner a hissé, pendant une semaine, fin juin 2021, le drapeau israélien sur le siège du groupe après des défilés antijuifs durant la guerre d'Israël contre le mouvement terroriste Hamas dans la bande de Gaza.


En trois parties, le film 
« Les trois vies d’Axel Springer » (Drei LebenAxel Springer. Verleger, Feindbild, Privatmann),  un documentaire (2012) un peu décousu de Manfred Oldenburg, Jobst Knigge et Sebastian Dehnhardt montre la personnalité complexe d'un magnat de la presse pro-israélien.

Une irrésistible ascension
Né le 2 mai 1912 près de Hambourg, Axel Cäsar Springer débute en 1933 comme journaliste à l’Altonaer Nachrichten jusqu’à la fermeture du journal en 1941.

Il travaille aussi comme compositeur et éditeur dans la maison familiale d’édition Hammerich & Lesser-Verlag (1941-1945). Et il complète sa formation dans l’agence de presse Wolff's Telegraphisches Bureau et comme correspondant du journal Bergedorfer Zeitung.

Sa première épouse était demi-juive selon les lois de Nuremberg. La Shoah le hantera.

Réformé, il travaille en 1941 comme projectionniste au cinéma Le Waterloo qui présente des films américains.

Après la défaite du IIIe Reich (1945), cet homme ambitieux, séducteur et ébranlé par la Shoah obtient une licence des autorités britanniques et fonde en 1946 son entreprise d’édition Axel Springer GmbH à Hambourg. Il débute dans un abri antiaérien de cette ville largement rasée par les bombardements alliés. Il vise un lectorat populaire.

Il publie le Hamburger Abendblatt, et des magazines dont celui hebdomadaire et populaire sur les programmes de radio, puis de télévision, Hör zu (Die Rundfunkzeitung). Plus d'un million d'exemplaires.

Axel Springer lance en 1946 Die Welt (le monde, en allemand), puis en 1952 le célèbre quotidien tabloïd allemand Bild (ou Bild-Zeitung, Journal image) - jusqu'à 12 millions de lecteurs par jour - à l’influence notable sur l’opinion publique et critiqué pour tabler sur le sensationnel. Ses journaux représentent des idées conservatrices. Axel Springer amène les gents à lire quotidiennement un journal.

En 1953, il compatit aux Allemands de l'Est qui se soulèvent à Berlin-Est.

Une telle pression pèse sur ses épaules qu'elle accentue sa fragilité psychique (dépression en 1957). Il entame une quête mystique, intéressé par les ermites médiévaux. Profondément religieux, il veut aider les opprimés - les Allemands vivant de l'autre côté du Rideau de Fer -, les pauvres. Cet homme énergique met son pouvoir et son influence au service de sa mission. C'est ce qui l'a guéri selon son épouse.

En janvier 1958, Axel Springer rencontre Nikita Khrouchtchev à Moscou (URSS) et tente vainement de gagner l’appui du Kremlin à la réunification de l’Allemagne. Un entretien tendu de quatre heures. Axel Springer devient un éditeur politique.

En mai 1959, il pose la première pierre du siège de son groupe à Berlin en présence de Willy Brandt, maire de Berlin-Ouest et alors son allié dans cette ville divisée. La liberté devient un sujet de plus en plus central pour cet homme intuitif qui a méprisé les nazis. Ce démocrate  modèle fait face au passé de l'Allemagne.

En juin 1966, il effectue sa première visite en Israël. Au maire de Jérusalem Teddy Kollek, il remet un million de dollars destinés à une bibliothèque et à une nouvelle aile au musée d’Israël. Jérusalem sera la « deuxième patrie » d'Axel Springer. Honni en Allemagne, ce patriote est aimé en Israël.

En 1967, dans un discours à Hambourg, Axel Springer annonce ses principes d’édition, qui seront modifiées en 1990 et 2001 : soutenir la liberté et au droit en Allemagne, pays membre de l’Occident, et poursuivre l’unification de l’Europe ; promouvoir la réconciliation des Juifs et des Allemands et soutenir l’Etat d’Israël et son existence ; soutenir l’Alliance transatlantique et la solidarité avec les Etats-Unis dans les valeurs communes des nations libres ; rejeter toutes les formes d’extrémisme politique et soutenir les principes de l’économique libre et sociale de marché. Une philosophie inscrite dans les contrats de travail des employés de ce groupe devenu le plus important en Europe.

Dans une Allemagne divisée par les Etats vainqueurs, pendant la Guerre froide et la Détente, Axel Springer devient rapidement le patron de presse le plus riche et le plus puissant de l’Allemagne fédérale, à l’ère du miracle économique germanique dont il est l’une des grandes figures de proue. « Ici, le roi » , annonce-t-il au début de sa conversation téléphonique.

En 1970, Axel Springer transforme sa compagnie en société par actions dont il est le seul actionnaire. Avec 230 journaux et magazines et des sites Internet, ce groupe est l’un des principaux vecteurs médiatiques européens. Pour Axel Springer, les ennemis sont les « terroristes occidentaux », la Fraction armée rouge. Cet anticommuniste figure sur la listes des hommes à abattre par les gauchistes. 

Axel Springer est la cible de violentes polémiques et d’attaques politiques (1968-1975) – émeutes devant sa maison d’édition et ses domiciles, explosions devant le siège de son groupe, son chalet à Gstaad (Suisse) est incendié, menaces de mort - de la part de jeunes gauchistes et communistes, opposant à la guerre du Vietnam. Le «  groupe Springer fait campagne contre les étudiants ».  «  Expropriez Springer ! Springer assassin », crient les étudiants qui réclament le démantèlement du groupe et manifestent après l'attentat contre Rudi Dutschke en 1968. Des mouvements de révolte encouragés par la Stasi - police politique de renseignement et d'espionnage - de la RDA (République démocratique allemande).

Heinrich Böll évoque ce magnat de la presse allemande, puissant et redouté, dans son roman L’honneur perdu de Katharina Blum, Comment peut naître la violence et où elle peut conduire (Die verlorene Ehre der Katharina Blum, Wie Gewalt entstehen und wohin sie führen kann, 1974), porté à l’écran par Volker Schlöndorff.

Axel Springer publie en 1971 son premier livre Von Berlin aus gesehen (Vu de Berlin), et en 1980 Aus Sorge um Deutschland.

Grâce aux témoignages souvent inédits de sa famille, de ses amis et adversaires, ce documentaire nous révèle des aspects inconnus de sa vie personnelle - « fils à maman », séducteur, collectionneur, philanthrope - et familiale d’Axel Springer, marié à cinq reprises et divorcé quatre fois, père de trois enfants dont le photographe Sven Simon qui se suicide en 1980.

Sa motivation ? Ni l’argent - son groupe lui a rapporté 1,5 milliard de marks, selon un biographe - ni le pouvoir.  Axel Springer se retire progressivement de la gestion de son groupe, organise sa succession et garde 26,1% de la société par actions nouvellement créée avant l'entrée en Bourse.

Son but suprême poursuivi toute son existence, c’est la réunification de l’Allemagne, avec Berlin pour capitale dans une Europe en paix. Un objectif qu’il ne verra pas car il meurt en 1985. Quatre ans avant la chute du mur de Berlin.

Un groupe de presse sioniste
A l’initiative d’Axel Springer AG et de l’Institut pour le dialogue stratégique présidé par Lord Weidenfeld se tient le dialogue européen-israélien.

Le 7 avril 2011, sa onzième édition a réuni 45 politiciens – dont Avigdor Lieberman et Guido Westerwelle, ministres israélien et allemand des Affaires étrangères, et Natan Sharansky -, journalistes, auteurs - Hamed Abdel-Samad - et entrepreneurs – John Elkann - israéliens, européens et égyptien.

Au programme : les événements récents au Moyen-Orient, le rôle de l’islam et d’éventuelles améliorations dans les relations politique et économiques entre l’Europe et l’Etat d’Israël.

« A la lumière des développement récents au Moyen-Orient, un échange européo-israélien d’idées est plus important que jamais. En fin de compte, les deux régions ont des intérêts communs économiques, de politiques étrangère et de sécurité », a alors déclaré Mathias Döpfner, PDG d’Axel Springer AG, groupe « sioniste non Juif ».

Le 8 avril 2012, Mathias Döpfner a déclaré au Jerusalem Post : Axel Springer « pensait qu’une nouvelle Allemagne ne peut se développer que si elle définit ses relations avec Israël… [Celui-ci] est la tête de point de la démocratie au Moyen-Orient. Aussi, est-il dans l’intérêt de l’Europe de le soutenir et de le renforcer. Nous partageons les mêmes racines culturelles et les mêmes intérêts en terme de stratégie et de politique étrangère… L’Etat d’Israël devrait être membre de l’Union européenne ».

Et de souligner la nécessité de ne pas oublier « ce que l’Allemagne a fait et sa responsabilité particulière pour soutenir Israël » et de définir de manière distincte un intérêt pour Israël : société dirigée par l’éducation, l’entrepreneuriat…

Autre exemple de la philanthropie de ce groupe fidèle à son fondateur : journaliste Juif et président de la Fondation Axel Springer, ErnstCramer a créé un programme décennal destiné aux journalistes allemands et israéliens, sponsorisé sous la forme de bourses par le groupe Axel Springer.

Quotidien le plus lu en Allemagne, le  Bild Zeitung a publié le 11 août 2014, et sous le titre “La guerre d'Israël contre les terroristes du Hamas : Les visages de ceux qui sont tombés au combat”, les visages des 64 soldats israéliens tués lors du conflit dans la bande de Gaza lors de l'opération Bordure protectrice. De courtes biographies ont accompagné les visages. Signé par Anne-Christine Merholz, le reportage décrit ces soldats comme “64 fils, amis, époux qui ne retourneront jamais rejoindre leurs familles. Ils sont morts pour leur patrie, en combattant le Hamas à Gaza”. Diffusé à au moins 3,5 millions d'exemplaires chaque jour, le  Bild Zeitung est publié par la compagnie Axel-Springer, à la ligne éditoriale pro-israélienne, visant à "promouvoir la réconciliation entre Juifs et non-Juifs en Allemagne et à soutenir le droit d'Israël à exister".

P
résident de la maison d'édition Springer, Mathias Doepfner a hissé, pendant une semaine, fin juin 2021, et en soutien à l'Etat Juif, le drapeau israélien sur le siège du groupe après des défilés antijuifs durant l'opération militaire "Gardien des murailles", guerre d'Israël contre le mouvement terroriste Hamas dans la bande de Gaza. Et il l'a signifié aux employés du groupe en les invitant, en cas de désaccord, à quitter la maison d'édition.

Antisémitisme dénoncé
Véronique Cayla, présidente, Alain Le Diberder, directeur des programmes, et les responsables de secteurs d’Arte France, refusèrent de diffuser  Un peuple élu et mis à part : l’antisémitisme en Europe, ("Auserwählt und ausgegrenzt - Der Hass auf Juden in Europa“) documentaire de 90 minutes écrit et réalisé par Joachim Schroeder et Sophie Hafner (Preview Production). Un refus datant du 26 avril 2017. « Motif : on y met trop en lumière la haine antijuive qui progresse dans la sphère arabo-musulmane et dans une certaine gauche obsédée par l’antisionisme ». Un « documentaire de quatre-vingt-dix minutes, produit et financé par Arte. Ce projet était porté par le pôle allemand d’Arte, et plus précisément par la chaîne publique Westdeutscher Rundfunk (WDR), membre de l’ARD, la première chaîne allemande. Il avait été validé en avril 2015 par la conférence des programmes. Pour Arte France, « la dénonciation de l’antisémitisme se limite à l’exploration répétitive de « ce ventre fécond dont est sorti la bête immonde », le nazisme archéo et néo, l’extrême droite dans toutes ses déclinaisons régionales, du FN français au Jobbik hongrois en passant par les néerlandais de Geert Wilders », a résumé Luc Rosenzweig, journaliste.

Et de poursuivre : 
"Le film de Joachim Schroeder et Sophie Hafner reçut pourtant l’aval, de justesse, de la conférence des programmes après que les auteurs ait accepté la suggestion de s’adjoindre comme co-auteur Ahmad Mansour, un psychologue d’origine arabe israélienne exerçant depuis dix ans en Allemagne. Ce dernier est une personnalité reconnue outre-Rhin comme porte-parole d’un islam des Lumières, modéré et violemment hostile au jihadisme. Il joue dans le débat public allemand un rôle similaire à celui tenu naguère dans le débat français par le regretté Abdelwahab Meddeb. Le courant passe entre les cinéastes allemands et Mansour, mais ce dernier n’accepte qu’un rôle de conseiller de ce documentaire, son emploi du temps ne lui permettant pas de participer à de chronophages phases de tournage à l’étranger et à d’interminables séances de montages. Mais il suit régulièrement la progression de la réalisation du film, et répond à toutes les demandes de conseils venant des réalisateurs. Dans l’esprit des dirigeants d’Arte, Mansour devait jouer le rôle de « commissaire politique » du film, veillant à ce que les auteurs restent bien dans les clous d’une vision de l’antisémitisme épargnant autant que faire se peut sa version arabo-islamique, et ce nouvel antisémitisme des banlieues européennes.
Il n’en a rien été, et Schroeder et Hafner, soutenus par la responsable de la coopération avec Arte au sein de la WDR, Sabine Rollberg ont persévéré dans leur projet de démasquer cet antisémitisme qui se camoufle sous le masque de l’antisionisme. Le couperet tombe en février 2017, sous la forme d’un sèche lettre de refus de diffusion du documentaire ainsi motivée : « Le film achevé ne correspond pas sur des points essentiels au projet accepté par la conférence des programmes. Par ailleurs on ne voit pas la trace de la collaboration d’Ahmad Mansour, qui devait garantir l’équilibre et l’impartialité du projet… » (Cet extrait est une traduction de la lettre adressée en allemand aux responsables du pôle allemand d’Arte, dont la direction, contactée par nos soins a refusé de nous transmettre sa version originale en français). Précisons qu’Alain Le Diberder ne parle pas un mot d’allemand, et que le film qu’il condamne n’a pas de version française… 
Mis en cause, Ahmad Mansour réplique vertement aux assertions d’Alain Le Diberder dans un courrier adressé à Sabine Rollberg. Après avoir confirmé qu’il avait bien décliné la fonction de co-auteur pour des raisons personnelles, et que le contenu du film avait été établi avec son accord il poursuit. « Ce film est remarquable et arrive à point nommé. Certes, il révèle des réalités dérangeantes, les mêmes que je rencontre dans mon travail quotidien. Je suis surpris qu’une chaine publique de la réputation d’Arte puisse avoir tant de problèmes avec le réel. Dans mon activité professionnelle j’exige constamment que l’on prenne conscience politiquement de cette réalité pour alimenter un débat public dans la société et faire face à ces nouveaux défis. C’est pourquoi je trouve ce film important et nécessaire ».

Les auteurs du documentaire ont expliqué avoir accepté de remonter leur film conformément aux vœux d'Arte France. En vain.

Alain Le Dibernier a invoqué le non respect par les documentaristes de la commande d'Arte. Il a déclaré au Monde ne pas avoir peur de diffuser un « brûlot », « mais la n’est pas la question. Nous n’avons jamais eu peur de diffuser des films à thèse ». 

« Il faut que vous compreniez que le sujet est très délicat. Nous sommes coincés entre les lobbys juifs et musulmans. C’est la raison pour laquelle la conclusion de ce documentaire doit rester indéterminée. », a déclaré un jour Marco Nassivera, directeur de l’information d’Arte.

WRD "avait expliqué sa décision de ne pas montrer le documentaire en disant qu'il ne répondait ni à ses exigences journalistiques ni à ses principes éditoriaux". La chaîne allemande WRD a allégué dans un communiqué "que le film ne répond ni à ses exigences journalistiques ni à ses principes éditoriaux. « Par exemple, sans citer de sources, il y est dit que "selon des estimations sérieuses, l'UE, des gouvernements européens, des églises européennes ainsi que des organisations onusiennes cofinancées par l'Union européenne auraient versé 100 millions d'euros par an à des ONG politiques connues pour mener des campagnes anti-israéliennes"». NGO Monitor (Observatoire des ONG) a prouvé les financements étrangers, notamment de l'Union européenne et d'Etats la composant, de mouvements israéliens.

Des organisations juives françaises ont exprimé leur indignation à l'égard de cette censure.

Aliza Bin Noun, ambassadrice d'Israël en France, a écrit à Véronique Cayla :
"Nous avons été stupéfaits et consternés d’apprendre qu’Arte ait refusé de diffuser le documentaire intitulé « Un peuple élu et mis à part : l’antisémitisme en Europe », réalisé par Joachim Schroeder et Sophie Hafner, d’autant plus qu’il fut produit à la demande d’Arte. Ce refus constitue une dissimulation de la réalité au public et une atteinte à son droit à l’information, surtout lorsqu’il s’agit de sujets importants tels que l’antisémitisme qui se répand à nouveau dangereusement en Europe, entraînant des conséquences graves sur les communautés juives, sur l’Etat d’Israël et sur l’ensemble des sociétés démocratiques. La France, Israël et d’autres Etats démocratiques luttent conjointement contre l’antisémitisme, au nom des valeurs qui nous unissent. Ce combat est d’autant plus crucial que l’antisémitisme tue encore aujourd’hui. En France, en 2012,  des enfants ont été tués à Toulouse parce que Juifs ; à Paris, en 2015, des Français ont été tués parce que juifs, à l’Hyper Cacher ; et encore tant  d’autres actes antisémites se produisent, en France et ailleurs, toujours guidés par la haine aveugle du Juif.   De surcroît, l’antisémitisme, qui s’exprime de nos jours aussi à travers l’antisionisme, contribuent à nier et délégitimer le droit d’Israël à exister en tant qu’Etat-nation du peuple juif, portant atteinte à un pays allié et ami de la France et l’Europe. C’est pourquoi, au nom de nos valeurs de démocratie et de liberté d’expression, et conformément à ce que représente Arte, il est fondamental de diffuser ce documentaire".
Le 13 juin 2017, Bild a diffusé sur son site Internet, pendant 24 heures, ce documentaire en l'entourant d'explications. "Notre responsabilité historique nous oblige à nous confronter à l'indicible que nous révèle ce documentaire. Pour que nous puissions tous savoir de quoi il en retourne", a écrit Julian Reichelt, directeur des rédactions du Bild, qui qualifie la décision d'Arte de le déprogrammer de « dégoûtante et honteuse ». Ce fleuron du groupe de presse Springer a publié les soutiens aux documentaristes de nombreux politiciens, intellectuels et historiens allemands, tels Götz Aly, Matthias Küntzel, Ahmad Mansour et Michael Wolffsohn

L'American Jewish Committee (AJC, Comité juif américain), le Centre Simon Wiesenthal (CSW) et le Conseil central des juifs d'Allemagne avaient exprimé leur indignation devant ce refus d'Arte.

Le 14 juin 2017, Arte a publié un communiqué de presse indiquant : « Arte ne veut légitimer a posteriori le documentaire en le diffusant sur son antenne, sachant qu’il s’éloigne considérablement du concept initialement convenu, lequel a été modifié sans qu’Arte n’en ait été informée ». Arte a ajouté qu’affirmer que « pour des raisons politiques le film n’aurait pas sa place dans le programme d’Arte est parfaitement absurde : la proposition acceptée par la Conférence des programmes prévoyait expressément, conformément à la ligne éditoriale d’Arte, chaîne européenne, de traiter de l’antisémitisme masqué derrière la critique d’Israël, et cela non pas au Proche-Orient, mais en Europe. ». La chaîne est surprise par cette diffusion par Bild; mais n’a élevé « aucune objection » à cette diffusion. 

Arte "a balayé les accusations de censure, affirmant que le film s'était éloigné "considérablement du concept initialement convenu" et assurant ne pas en avoir été informée pendant sa phase de réalisation. "Insinuer que c'est pour des raisons politiques que le film n'aurait pas sa place dans le programme d'Arte est parfaitement absurde : la proposition acceptée par la Conférence des programmes prévoyait expressément, conformément à la ligne éditoriale d'Arte, chaîne européenne, de traiter de l'antisémitisme masqué derrière la critique d'Israël, et cela non pas au Proche-Orient, mais en Europe". 

La version sous-titrée en français de ce documentaire a été publiée sur Youtube. Ce documentaire démontre le soutien, notamment financier, de l'Union européenne à la haine antisémite et l'incitation à ceette haine de médias européens.

Le 15 juin 2017, le Centre Simon Wiesenthal (CSW) a écrit à Antonio Tajani, président du Parlement européen : «Visionnez le film d’Arte pour prouver que les arguments de la chaîne en faveur de la censure du film contreviennent à votre nouvelle Définition de l’antisémitisme » :
« Ce mois-ci, le 1er juin, le Parlement européen (PE) a adopté une résolution dont le premier jet avait été élaboré en 2005 par l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes – organe qui a ensuite été rebaptisé Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne. Plus récemment, cette résolution allait être connue sous le nom de Définition de travail de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA, Alliance internationale dédiée à la mémoire de l’Holocauste).Le Parlement européen s’est donc maintenant doté d’un indicateur pour évaluer l’argument apparemment tendancieux d’Arte. En outre, de nombreux universitaires et spécialistes de l’antisémitisme – notamment le musulman Ahmad Mansour, coauteur/consultant du film agréé par Arte, ainsi que le Centre Wiesenthal – ont apporté leur soutien enthousiaste à ce documentaire tant attendu.En 1989, on avait fait appel à nous pour organiser la projection du chef-d’œuvre de Claude Lanzman, Shoah, au Parlement européen. En 2008, feu votre prédécesseur, Bronislaw Geremek, avait présidé la séance de présentation de La vie et l’héritage de Simon Wiesenthal, film réalisé par notre propre Centre, dans cette même Chambre. Sur la base de ces deux précédents et en tant qu’organisation dont la division Moriah Films a déjà produit quatorze films et reçu deux Oscars, nous nous tournons vers vous – en accord avec le réalisateur, Joachim Shroeder – pour demander que Élus et exclus – la haine des juifs en Europe soit projeté en avant-première au Parlement européen afin de vérifier et de renforcer ainsi la propre Définition de l’antisémitisme du PE ».
Le CSW proposait « de fournir la version intégrale du film et d’assurer la présence du réalisateur et du coauteur pour répondre à tout commentaire » : « Monsieur le Président, nous serions ravis de venir à Bruxelles pour organiser avec vous et avec votre personnel la logistique et la date de cette projection », concluait M. Samuels.

Le 16 juin 2017, ARD, "dont l'une des chaînes de son réseau de télévisions locales, WDR, avait commandé le film et avait également renoncé à le montrer", a publié un communiqué de presse. : "La Première (ARD, ndlr) va diffuser le 21 juin 2017, à 20 h 15, le documentaire produit pour Arte "Les nouveaux visages de l'antisémitisme. Le thème du documentaire est important pour nous (...) Nous avons examiné le film de façon intense et j'ai pris la décision de soumettre de façon transparente ce documentaire au débat", a déclaré Tom Buhrow, le directeur d'ARD, cité dans le communiqué. Un débat suivra cette diffusion. "Je pense qu'il est juste qu'un large public ait maintenant accès à ce documentaire controversé, et cela en dépit de ses défauts" afin que "chacun puisse se faire une idée", a poursuivi Volker Herres, directeur des programmes de cette chaîne de télévision, dans le communiqué.

Le 19 juin 2017, le Centre Simon Wiesenthal (CSW) a annoncé qu'il diffusera ce documentaire dans son Musée de la Tolérance.

Le 20 juin 2017, le CRIF a reçu en son siège Anne Durupty, vice-présidente du Comité de gérance et Alain Le Diberder, gérant et directeur des programmes. Son président Francis Kalifat, Gérard Unger, vice-président du Crif et Robert Ejnès, directeur exécutif, assistaient également à la rencontre. Arte avait annoncé sa décision de déprogrammer un documentaire sur l'antisémitisme en Europe. Le Crif avait été saisi de nombreuses réactions de responsables communautaires et de Français juifs qui s'étonnaient, voire s'indignaient de cette déprogrammation, considérant qu'il s'agissait pour Arte d'un refus d'aborder le sujet de l'antisémitisme d'origine islamiste.  De plus le débat faisait rage en Allemagne – comme nous l'avions révélé dans la Newsletter du Crif – où le magazine Bild avait décidé de mettre le film sur le Net".

"Dès le début de l'entretien, Francis Kalifat a exprimé son indignation  concernant cette déprogrammation, interpellant les responsables d'ARTE sur la difficulté de la chaîne de traiter de l'antisémitisme d'origine arabo-musulmane, directement lié à la situation au Proche-Orient. Dans le contexte actuel de violences et de recrudescence de l'antisémitisme, cette position paraissant irresponsable. Il a notamment fait valoir le récent vote au Parlement européen d'une définition de l'antisémitisme incluant l'antisionisme".

Les "responsables d'Arte ont voulu assurer Francis Kalifat de la bonne foi de la chaîne. La déprogrammation n'avait rien à voir avec le sujet de l'antisémitisme, mais avec le respect des procédures internes dans la programmation des émissions au sein de la structure de la Chaîne".

Francis Kalifat "a insisté sur la nécessité de diffuser ce documentaire qu'il avait pu visionner l'après-midi et qui décrit une situation alarmante qu'il faut présenter et dont il faut pouvoir débattre". 

ARTE "a annoncé aujourd'hui par communiqué son intention de reprogrammer le documentaire mercredi 21 juin, suivi d'un débat. Le Crif en prend acte et salue cette décision".


« Les trois vies d’Axel Springer » (Drei Leben
: Axel Springer)
Documentaire de Manfred Oldenburg, Jobst Knigge et Sebastian Dehnhardt
ZDF, 2012, 1 h 30
Diffusions les 1er mai 2012 à 22 h 30 et 15 mai 2012 à 10 h 30

Visuels :
Photos en noir et blanc
© Axel Springer AG et Sven Simon

De gauche à droite : Guido Westerwelle, ministre des Affaires étrangères d’Allemagne et vice Chancelier, Mathias Döpfner, CEO Axel Springer AG, et Avigdor Lieberman, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères d’Israël.
© Fabian Matzerath

Articles sur ce blog concernant :

Cet article a été publié le 30 avril 2012, puis les 15 août 2014 et 16 juin 2017.

lundi 28 juin 2021

Edith Piaf (1915-1963)


Edith Piaf, née Édith Giovanna Gassion (1915-1963) dans un Paname (Paris) populaire, a chanté dans le monde. Une interprète talentueuse, célèbre, de la chanson réaliste, Pygmalion, actrice, parolière, amoureuse, drôle, généreuse et cruelle... Elle a inspiré l'exposition Piaf à la BnF (Bibliothèque nationale de France) présentée à l’occasion du centenaire de la naissance d'Edith Piaf ainsi que de nombreux documentaires. 

« Aznavour en concert. Paris 2015 », par Marc di Domenico
Brigitte Bardot
Georges Brassens (1921-1981)
Jacques Canetti. 50 ans de chansons. 50 ans de passion
Lemmy Constantine
« Je suis venu vous dire… Gainsbourg by Ginzburg » par Pierre-Henry Salfati
Le compositeur Norbert Glanzberg (1910-2001)
Joana chante Aznavour
« L’histoire d’Irène » par Damian Pettigrew
Luc Lazza, chanteur et comédien
Edith Piaf (1915-1963)
Paris en chansons
« Les chansons du Front populaire », par Yves Riou et Philippe Pouchain
« Chantons la Libération » par Philippe Pouchain et Yves Riou


« Allez, venez Milord… », « Non, rien de rien… », « Si un jour la vie t’arrache à moi… ». Les "chansons d’Édith Piaf sont dans toutes les têtes ; quelques mesures, quelques mots suffisent à enclencher la ritournelle. Par sa voix, par son répertoire, par le roman de sa vie, la petite chanteuse des rues est devenue une vedette reconnue du music-hall, une des figures majeures de la culture populaire française et une icône internationale. Le centenaire de sa naissance offre une belle occasion de retrouver" à la BNF "les grands moments de son histoire, au fil des enregistrements, des photographies, des affiches, des lettres, des programmes… et autour d’objets fétiches comme la célèbre petite robe noire. Une opportunité pour comprendre quelle femme fut Édith Piaf, fille de saltimbanques et emblème populaire, amoureuse à vif et rieuse infatigable, chanteuse à la carrière exceptionnelle et véritable légende, car le destin de Piaf ne lui appartient plus, il est passé dans notre mémoire collective, et sur nos lèvres".

De la môme Piaf à Edith Piaf
Piaf est une enfant de Paname.

Elle est née en 1915 "au sein d’une famille modeste de saltimbanques, qui représente le prolétariat du monde du spectacle. Son père, Louis Gassion, était acrobate et contorsionniste, son grand-père était écuyer de cirque, ses tantes étaient acrobates ou trapézistes, sa grand-mère maternelle aurait été dresseuse de puces... Sa mère Line Marsa était quant à elle une modeste chanteuse réaliste.  Loin des grands cirques bourgeois parisiens, ce milieu est celui des petites troupes itinérantes de province et des spectacles de rue. Le tapis qu’on déroule sur le trottoir pour faire son numéro sera un objet important dans le souvenir que Piaf gardera des années passées à voyager de ville en ville avec son père.  C’est à ses côtés qu’elle commence à chanter pour stimuler la quête dans les cafés, les casernes ou les lieux de plein air. Plus tard, elle côtoie aussi des artistes de cirque dans les spectacles de music-hall auxquels elle participe. Le monde du cirque se retrouvera dans son répertoire (Bravo pour le clown, Le Chemin des forains, On cherche un Auguste)".

"Après des années d’itinérance, Édith Piaf retrouve Paris à la fin des années 1920. C’est une période d’émancipation, elle quitte son acrobate de père pour voler de ses propres ailes, vit de petits emplois, forme son propre trio pour se produire dans les casernes. Surtout, elle chante dans les rues de Paris, son premier décor, entre Belleville, Ménilmontant puis Pigalle, en compagnie de Simone Berteaut, demi-soeur de légende et vrai mauvais génie, qui l’entraîne dans des relations pas toujours recommandables".

Le Paris de Piaf, ce sont les rues de la capitale arpentées lors de son enfance et de son adolescence en chanteuse des rues interprétant Vincent Scotto (Les mômes de la cloche) ou Eblinger (La java de Cézigue).

D’abord, devant le 72 rue de Belleville, où elle serait née, fille d'Annetta Maillard, chanteuse, et d'Alphonse Gassion, le quartier avec Ménilmontant d’une grande partie de son enfance.

Dans cette atmosphère du Paris populaire des années 1930, s’est formé l’art de Piaf. Les cabarets parisiens, où Piaf a débuté, au Gerny’s, puis dans des clubs plus huppés tels le Night-club ou l’Amiral.


Les salles de spectacles des Grands boulevards, « l’A.B.C, temple du music-hall parisien des années 1930-1940, où Piaf  triomphe et s’impose définitivement comme la plus grande chanteuse de son époque » et l’Olympia  dès la fin des années 1940.

Puis, le Versailles, à New York, où elle triomphe à la fin des années 1940 et berceau de son idylle avec Marcel Cerdan.
Enfin, le 67 bis Boulevard Lannes, lieu parisien de son dernier domicile où elle vit dès 1952.

Malgré « ses grandes tournées américaines et de l’évolution de son répertoire, cette origine populaire parisienne constituera un point d’ancrage fort et constant tout au long de sa carrière ».

Pygmalion, muse, cette interprète a su s’adjoindre s’entourer notamment des talentueux Marguerite Monnot (1903-1961), Michel Emer (1906-1984), Norbert Glanzberg, tous trois pianistes-compositeurs, Jean-Louis Jaubert des Compagnons de la chanson, Philippe-Gérard, l’accordéoniste Francis Lai et Georges Moustaki qui lui écrit avec Marguerite Monnot Milord (1959) et Charles Dumont dont elle crée Je ne regrette rien. Et a contribué au succès du jeune Yves Montand débutant.


Édith Piaf est "une grande travailleuse. Répertoire et interprétation : tout fait l’objet de longues séances de travail. Pour le répertoire, elle abandonne le style truculent des réalistes qu’elle pratiquait au début de sa carrière, elle s’essaie même à l’autodérision dans Pour qu’elle soit jolie ma chanson, refuse de se mettre à chanter les poètes qu’elle respecte trop, à l’exception cependant de Prévert. Piaf aime les mots simples, ceux de tous les jours, qui traduisent des états émotionnels intenses. Son répertoire est populaire au sens le plus universel. Elle écrit elle-même, fait travailler des auteurs. D’autres, connus ou anonymes, lui font des propositions, comme Henri Contet, Paul Misraki, Michel Rivgauche, Delécluse et Senlis… Elle privilégie avant tout dans son interprétation la diction, l’intelligibilité et la clarté des mots. Elle commande ensuite des musiques à ses compositeurs favoris, au premier rang desquels Marguerite Monnot et dans une moindre mesure Norbert Glanzberg, Henri Crolla, Louiguy, Gilbert Bécaud ou Charles Dumont. Une figure intéressante d’auteur-compositeur est Michel Emer. Avec lui, elle délaisse le rythme de la java pour adopter celui de la valse. Ses incursions, plutôt réussies, vers le blues et le jazz (Je t’ai dans la peau) ou le rock (L’Homme à la moto) ne la convainquent pas pour autant de changer radicalement son style. Elle se produit d’ailleurs toujours avec un accordéoniste et un pianiste mais ne dédaigne pas les orchestres avec sections de cuivres et de violons, ainsi que les chœurs".

La puissance de sa voix a été forgée "en plein air et a dû se projeter bien haut entre les immeubles, une voix de poitrine qu’elle lance face public avec une grande économie de gestes. Le visage pâle offert au public et les mains plaquées sur sa robe noire dessinent une silhouette qui deviendra mythique". Une interprétation où le moindre geste est pensé, intense.

Après 1945, "la carrière de Piaf prend une dimension nouvelle. Les grands titres de son répertoire datent de cette période : La Vie en rose, Hymne à l’amour… Elle devient une star internationale, fait de longs séjours aux États-Unis, se produisant notamment au Carnegie Hall. Son impresario Louis Barrier organise ses tours de chant et ses tournées. Sa popularité est immense. En France, elle noue un lien particulier avec Bruno Coquatrix, directeur de l’Olympia, et sauve d’ailleurs la salle de la faillite. Elle s’y produira pour la dernière fois en 1962 et chantera de nombreuses chanson de Charles Dumont.

"À l’époque des débuts de Piaf, les chansons étaient diffusées dans le public via des partitions imprimées, les « petits formats de chansons » vendus notamment au moment des prestations et qui permettaient à tout un chacun de se les approprier", de les entonner avec le chanteur des rues ainsi que le montre notamment le cinéaste René Clair. Dès les années 1930, ces supports imprimés affrontent la concurrence du disque et de la radio. "La rencontre de Piaf avec l’un et l’autre est simultanée ; elle a lieu très tôt, à l’automne 1935, et doit beaucoup à Jacques Canetti. Quelques semaines après sa prestation au Gerny’s, la « Môme Piaf » - du nom qui lui a été donné par Louis Leplée, le gérant du cabaret, est invitée à chanter sur Radio-Cité, dont Jacques Canetti est le directeur artistique, puis elle enregistre son premier disque chez Polydor, où il est producteur. Pour la maison de disques, elle apparaît vite comme l’artiste à mettre en avant, ainsi qu’en témoignent catalogues et affiches".

Avec Jean Sablon, Edith Piaf "est l’une des premières vedettes du disque, apprend à se servir du micro. Dans les cafés et les gares, l’autophone, ancêtre du juke-box, favorise la diffusion de ses chansons. Il en ira de même avec Columbia qui devient sa maison de disques en 1946, excepté un court passage chez Decca-Belgique en 1947 et 1948".

Après sa mort en 1963, ses  disques continuent d'être achetés, et conquièrent des pays qui l'avaient ignorée : les Pays de l’Est, l'Asie… Avec "l’avènement du CD, les coffrets se multiplient et plusieurs intégrales sont publiées".

Edith Piaf a eu tôt conscience de l'importance des médias dans sa carrière. Les "ondes touchent aussi un large public. Édith Piaf participe à des émissions de la Radiodiffusion Française, la Radio-Luxembourg, la Radio suisse romande et la toute jeune Europe 1. Il s’agit aussi bien de retransmissions de concerts que d’émissions en studio où elle chante quelques titres. C’est au studio d’enregistrement de l’émission Music hall de Paris qu’elle rencontre pour la première fois Charles Aznavour. Dans la continuité des émissions de variétés radiophoniques, Piaf participe dès les débuts de la télévision à des émissions comme Télé-Paris ou La Joie de vivre d’Henri Spade, parfois jugées de mauvais goût et peu légitimes par les milieux cultivés. Elle répondra aussi à de grands intervieweurs comme Pierre Desgraupes ou Pierre Tchernia".

Pendant ses tournées aux États-Unis, Piaf est souvent invitée dans l’Ed Sullivan Show sur CBS, et "ce type d’émissions contribue à accroître sa célébrité, d’autant qu’à cette époque, radio comme télévision s’écoutent et se regardent collectivement aussi bien dans les cafés que chez soi avec la famille et les voisins"".

La presse enfin a accompagné la carrière de Piaf, qu’il s’agisse des centaines de chroniques qui ont rendu compte de ses prestations publiques ou cinématographiques, de la presse à sensation qui s’est faite l’écho plus ou moins fidèle de sa vie privée (Détective, France Dimanche, Ici Paris) ou de la presse magazine, la presse du coeur ou à grand tirage comme Paris Match. Peu à peu s’est construit un récit de sa vie en partie mythique, sans cesse amplifié par les nombreux sujets qui lui sont consacrés".

"L’image de la chanteuse a également attiré les photographes : les agences photos et les paparazzi l’ont captée dès l’affaire de l’assassinat de son protecteur, le patron de cabaret Louis Leplée, en 1936, et la poursuivront jusqu’à sa mort ; Piaf se prête au jeu de l’exhibition de sa vie privée et laisse même s’installer chez elle des reporters à demeure. Réputée assez peu photogénique, elle a cependant inspiré dans sa jeunesse de grands photographes comme Jean-Gabriel Séruzier, Alexander Bender ou Raymond Voinckel…"

« La robe de scène, elle est ne varietur. Je l’ai étrennée lors de mon premier passage à Bobino et, si elle a été refaite bien des fois, elle n’a pratiquement pas bougé. Je ne veux pas que mon apparence distraie le spectateur », a déclaré Piaf.


Hommages
En 2003-2004, à l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort le 10 octobre 1963, la Mairie de Paris a présenté l'exposition Piaf, la môme de Paris rendant hommage à Edith Piaf. Photographies souvent rares ou inédites, documents d’époque – affiches, programmes, presse, disques -, objets plus intimes - correspondance avec, entre autres, Marcel Cerdan, robe de scène, etc. - évoquaient une artiste parolière et interprète exceptionnelle, internationale, et au destin tragique. Une promenade au fil de rengaines de « La Môme de Paris » inspirée par Marie Dubas. Des regrets : une scénographie peu claire et parfois, des présentations de pièces compliquées.

En 2015, la BnF (Bibliothèque nationale de France) a présenté l'exposition PIAF à l’occasion de la naissance de cette artiste.

Elle montre "comment la fille de saltimbanques est devenue l’emblème du peuple, par quel miracle elle continue aujourd’hui encore à être portée par la foule de ses admirateurs, célèbres ou anonymes, comment une simple chanteuse réaliste a pu se métamorphoser en une artiste unique et adulée, comment, par ses chansons et ses amants, elle incarne toutes les couleurs de l’amour du plus tragique au plus joyeux, du plus soumis au plus décomplexé.

L’exposition "s’ouvre sur le film Si Versailles m’était conté de Sacha Guitry (1954) : on y voit Edith Piaf chanter la Carmagnole (Ah ça ira !) sur la grille du château de Versailles, en costume révolutionnaire. Réécrite pour elle, la chanson entrera ensuite dans son répertoire. Au sommet de sa carrière, Piaf semble être devenue elle-même un emblème national dans la tradition de 1789, la meilleure incarnation possible d’un peuple de pauvres gens oppressés et révoltés".

Elle révèle "quels rôles ont joués la radio, le disque et la presse dans l’émergence du talent de Piaf, jusqu’au jour où l’art et les médias, le cinéma et la télévision, se sont emparés d’elle et en ont fait une légende"

Elle " puise principalement dans les collections de la BnF, grenier encore trop méconnu de la culture populaire, et présente au public aussi bien des photographies, lettres, affiches, disques, enregistrements sonores et extraits de films, magazines, objets souvenirs tels que la célèbre petite robe noire. Ces documents sont complétés par des ressources provenant notamment de l’Institut national de l’Audiovisuel et de l’Association des amis d’Édith Piaf".

"Devenue une véritable icône, Édith Piaf a toujours gardé une liberté et une simplicité étonnantes. L’exposition tentera de préserver cette tonalité un peu rebelle, décalée, moins conventionnelle de Piaf, et de rappeler que pour elle la célébrité n’a aucune importance face à l’incandescence de la scène, que l’argent et le confort pèsent peu par rapport aux amants et aux amis, et que le chagrin le plus noir peut toujours être dissipé par un grand éclat de rire, un grand « J’m’en fous pas mal ».

Le 9 novembre 2015, France 3 diffusa Edith Piaf, amoureusedocumentaire de Philippe Kohly : "Le 10 octobre 1963 disparaissait Edith Piaf. France 3 consacre un documentaire à cette grande amoureuse dans un film musical et sentimental de Philippe Kohly, qui raconte les liaisons tumultueuses de l'artiste. Ils sont une quinzaine d'hommes dont Raymond Asso, Paul Meurisse, Yves Montand, Marcel Cerdan, Georges Moustaki ou bien encore Théo Sarapo pour ne citer que les plus célèbres, à avoir traversé sa vie et à lui avoir inspiré ses plus beaux textes comme "L'hymne à l'amour", "C'est un monsieur très distingué "... Ce récit " tout images " mêlera photos, images d'archives, dont certaines colorisées, et la lecture des lettres qu'elle a envoyées toute sa vie. Ce sera le véritable roman d'une vie".

Le 5 septembre 2017 à 6 h 35 et 12 h 30, Histoire présenta dans le cadre de Notes d'Histoire "Le Fanion de la Légion - Edith Piaf", réalisé par Guillaume Laidet et présenté par Christophe Bourseiller (EREAL PROD et Histoire, 2016). "Esprit non conformiste et familier des marges de l'histoire, Christophe Bourseiller apporte l'éclairage contextuel qui nous aide à comprendre de quels ressorts et de quelles passions sont nés les mélodies les plus suaves ou les accents les plus martiaux. Tout ce qui fait de cet "art mineur" qu'est la chanson, l'outil qui permet de rendre l'histoire sinon intelligente du moins intelligible. Dans cet épisode, revenons sur la chanson "Le fanion de la légion" chanté par Edith Piaf".

L'INA (Institut national de l'audiovisuel) diffuse la vidéo d'Edith Piaf interprétant en 1954 avec une économie de gestes, si expressifs, selon un tempo mûrement réfléchi, cette chanson narrative louant le courage de Légionnaires défendant un "petit fortin" et leur fanion surplombant le "bled immense" et vers lequel s'avancent les "salopards". Cette vidéo est extraite de l'émission "La joie de vivre" présentée par Henri Spade et réalisée par André Hugues. Edith PIAF interprète "Le fanion de la Légion", aux paroles de Raymond Asso et à la musique de Marguerite Monnot.

Arte diffusa le 1er mars 2019, dans la série "Tout est vrai (ou presque)" ((Fast) die ganze Wahrheit), "Edith Piaf" par Nicolas Rendu. "La série quotidienne qui raconte les personnalités avec des petits objets est de retour. Aujourd'hui : Edith Piaf. En tant que monument historique de Paris, elle peut rivaliser avec la tour Eiffel. Retour sur la vie plutôt sombre de la Môme."

Histoire diffusa les 10 et 20 février 2020 "Elles chantaient entre deux guerres" par Dominique Eloudy-Lenys. "Du crépuscule du 19ème siècle au sortir de la seconde guerre mondiale, la chanson réaliste a occupé une place inédite dans l’Histoire de la chanson française. Quelques hommes mais plus particulièrement des femmes, des chanteuses, ont marqué ces années d’une empreinte indéfectible et créé l’interprétation, la dramaturgie, la scénographie, et la mise en scène ! Elles s’appelaient Fréhel, Damia, Berthe Silva, Suzy Solidor et plus tard, Edith Piaf. Dans ce film, nous découvrons que, le récit de leurs chansons et l’histoire de leur vie, sont une seule et même chose. De nombreux intervenants dont Michel Field (journaliste, écrivain), Martin Penet (historien de la chanson), Dominique Misslin (éditeur de la musique), Francesco Rapazzani (écrivain et biographe de Damia), Joëlle-Andrée Deniot (sociologue de la chanson et de l'art, professeure émérite à l'Université de Nantes) ou encore Christophe Bourseiller (écrivain et homme de radio) racontent comment Edith Piaf, Fréhel, Damia, Nitta-Jo ou Berthe Silva, ont mêlé leurs vies aux chansons, pour toujours."

Histoire diffusa les 30 juin 2021 et 5 juillet 2021 "Piaf intime" par Valérie Exposito. "A l'occasion du cinquantième anniversaire de la disparition d'Edith Piaf, Stylia diffuse Piaf intime, un document exceptionnel de soixante-dix minutes signé Valérie Exposito, avec de nombreuses images inédites. "Quand on aime, on a tous les courages. Moi, ça m'a toujours aidée dans la vie. Même quand on est malheureux en amour, on est tout de même très heureux". Au rythme de ses chansons, à partir de films amateurs exceptionnels et émouvants, de photos et d'archives oubliées, d'interviews de ses proches, se dessine le portrait d'une femme dont le mythe n'a jamais cessé de grandir, celui d'une autre Piaf... À travers un destin plus incroyable qu'un roman, on découvre l'âme d'une artiste et le cœur d'une femme. Intime, intense, fragile et dévouée à son art jusqu'au sacrifice."

Arte diffusera le 22 août 2021 "Piaf, sans amour on n'est rien du tout" (Piaf: Ohne Liebe ist man nichts), documentaire de Marianne Lamour. "Portrait d’Édith Piaf l’éternelle. Aujourd'hui encore, elle reste l’incarnation de la chanson populaire et de la passion amoureuse, de la poésie douloureuse du pavé parisien."

"À ses débuts, c’est une fille malingre et peu apprêtée. Pourtant, tous sont foudroyés par ce qui se loge dans ce petit corps frêle : l’essence même de l’amour. Personne n’a incarné la chanson populaire comme Édith Piaf, née d'une mère chanteuse de beuglant, ces cafés-concerts qui fleurissaient dans les quartiers interlopes, et d'un père artiste de cirque. Dès les premières mesures, entonnées aux côtés de son géniteur qui la fait travailler dès ses 9 ans, ceux qui l’écoutent sont bouleversés. Dans chaque chanson, le public entend l’histoire de sa propre vie, de ses amours et de ses peines. Enchanteresse de l’âme, Piaf hurle l’amour. Son blues très personnel, sa grâce violente et sa voix déchirée rejoignent les expressions les plus universelles de la passion amoureuse. Portrait de cette immense interprète, disparue en 1963, à travers des images d’archives et de nombreux extraits de chansons."


"La môme" est un biopic réalisé par Olivier Dahan (2007) avec Marion Cotillard, Pascal Greggory, Sylvie Testud, Clotilde Courau, Jean-Paul Rouve, Gérard Depardieu. Le film a été un succès public et critique.

"Des vaches maigres au triomphe, le destin tragique de la chanteuse Édith Piaf. La prestation de Marion Cotillard et le biopic d’Olivier Dahan qui lui fait écrin ont été largement salués à travers le monde."

"Paris, 1918. Fille d’une chanteuse de beuglant minée par la pauvreté, la petite Édith Giovanna Gassion est enlevée par Louis, son père acrobate de cirque. Ce dernier la confie à sa grand-mère, qui tient une maison close à Bernay, en Normandie. D’une santé fragile, Édith grandit choyée par les femmes de la maisonnée, notamment par Titine. Mais après quelques années, Louis reprend Édith pour courir avec elle les cachets d'artiste". 

"Elle a 15 ans lorsqu’elle le quitte pour retrouver Paris, où elle chante à son tour dans les rues. Repérée par Louis Leplée, un directeur de théâtre, Édith débute dans son cabaret sous le nom de "la môme Piaf". Les premiers pas d’une carrière, entachée par la maladie, les soucis d’argent, la toxicomanie et les deuils, qui va la mener à la célébrité jusqu’aux États-Unis."

"A peine reconnaissable du fait de son incroyable transformation physique, Marion Cotillard livre une performance époustouflante en se glissant, de la jeunesse au seuil de la mort, dans la peau d’Édith Piaf (1915-1963). Multirécompensée pour sa prestation, l’actrice est entourée d’une pléiade de partenaires, de Jean-Paul Rouve (son père) à Gérard Depardieu (Louis Leplée), d’Emmanuelle Seigner (Titine) à Sylvie Testud (Simone Berteaut), ou encore Laurent Olmedo et Jean-Pierre Martins". 

"Empruntant le parti pris du réalisme – teinté de gouaille et parfois d’une pointe d’humour –, Olivier Dahan met en scène les petits bonheurs et les grands drames qui ont marqué la vie et la carrière de la chanteuse, au sein d’un biopic couvert de prix."

Meilleurs actrice (Marion Cotillard), maquillage, Oscars 2008 – Meilleurs actrice, musique, costumes, maquillage et coiffure, Bafta Awards 2008 – Meilleure actrice, Golden Globes 2008 – Meilleurs actrice, image, décors, costumes, son, César 2008


Dans le cadre de la collection documentaire "Les oubliés de l'histoire", Arte a diffusé "
Théo Sarapo, dans l'ombre de Piaf" de Jacques Malaterre. "Une traversée haletante de l’histoire européenne du XXe siècle à travers des destins extraordinaires peu connus. "Fils d'émigrés grecs installés à Paris", né en 1936, "Theophánis Lamboukas a la passion du chant. Au début des années 1960, démobilisé d'Algérie, il passe ses soirées à Saint-Germain-des-Prés, où un ami lui fait rencontrer Édith Piaf…"

Le 9 octobre 1962, à la mairie du XVIe arrondissement de Paris, Théo Sarapo et Édith Piaf, malade, se marient civilement, puis religieusement à l'église orthodoxe grecque. Le couple interprète quelques chansons ensemble, dont À quoi ça sert l'amour, de Michel Emer. Au cap Ferrat, puis à Grasse, Théo Sarapo soigne Edith Piaf qui décède le 10 octobre 1963.

Après avoir observé une période de deuil, Théo Sarapo reprend sa carrière d'artiste afin de payer les dettes d'Édith Piaf et déclare en octobre 1969 à Paris-Presse, L'Intransigeant (11 octobre 1969) :
« Le monde a cru que j'étais devenu immensément riche. Je voudrais m'expliquer là-dessus une bonne fois pour toutes. (...) À la mort d'Édith, il lui restait très peu d'argent. Elle gagnait évidemment beaucoup, mais tout a été dilapidé dans les frais de train de maison, dans les frais de clinique, les frais de maladie, frais de médecins, et, moi, je me suis retrouvé un an après avec une quarantaine de millions d'impôts à payer. (...) Sur les disques, je ne touche rien, parce que les royalties sont considérées comme un salaire ; or, on ne verse pas un salaire à un héritier. Il reste donc uniquement les droits d'auteur. »
Compagnon de la speakerine et chanteuse Jacqueline Huet, il meurt lors d'un accident de voiture le 28 août 1970, en Haute-Vienne. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise aux côtés d'Édith Piaf.



"Théo Sarapo, dans l'ombre de Piaf" de Jacques Malaterre
France, 2016, 20x26mn
Collection documentaire créée par Jacques Malaterre
Coauteurs : Jacques Malaterre et Jean-Yves Le Naour - Réalisation : Jacques Malaterre
Coproduction : ARTE France, Les Films du Tambour de Soie, Sara M
Disponible sur arte.tv du 13/11/2020 au 18/01/2021

"La môme" d’Olivier Dahan
France/Royaume-Uni/République tchèque, 2007, 2 h 12mn
Production : Légende Film, TF1 Films Productions, TF1 International, Okko Productions, Songbird Pictures
Scénario : Olivier Dahan, Isabelle Sobelman
Avec : Marion Cotillard, Pascal Greggory, Sylvie Testud, Clotilde Courau, Jean-Paul Rouve, Gérard Depardieu, Jean-Pierre Martins, Emmanuelle Seigner, Catherine Allégret
Sur Arte les 22 août 2021 à 20 h 55, 24 août 2021 à 13 h 40, 30 août 2021 à 13 h 35
Visuels :
© TF1 International
© ARD Degeto Film/Telepool/Legende/TF1 International/Songbird Pictures Limited

"Piaf, sans amour on n'est rien du tout"
 de Marianne Lamourde 
France, 2003, 1 h
Coproduction : ARTE France, Île Productions, France 5
Sur Arte les 3 janvier 2004, 22 août 2021 à 23 h 10, 30 août 2021 à 15 h 50
Disponible sur arte.tv du 15/08/2021 au 19/11/2021


Arte diffusera les 22 août, 2 et 8 septembre 2021 "Piaf : le concert idéal" (Piaf - Das ideale Konzert) de Michel Poulain. "À l'occasion du centenaire de la naissance de la Môme, ARTE diffusa ses plus grands succès dans des versions rares. Le 19 décembre 1915, dans le quartier de Belleville, à Paris, naissait Édith Giovanna Gassion, la future Édith Piaf. "Elle chante ici ses plus belles chansons de la période 1952-1962 : "La foule", "L’accordéoniste", "Je me souviens d’une chanson", "L’hymne à l’amour", "La vie en rose" (deux titres dont nous entendons également un extrait en anglais), "Sale petit brouillard", "Milord", "Faut pas qu’il se figure", "L’homme à la moto", "Mon Dieu", "La goualante du pauvre Jean", "Non, je ne regrette rien", "Bravo pour le clown"… Grâce à un judicieux montage, Édith Piaf fait elle-même le lien entre chaque chanson".




"Piaf : le concert idéal" de Michel Poulain
France, 2003, 43 mn
Coproduction : ARTE France, Île Productions, INA Entreprise
Sur Arte les 4 janvier 2004, 22 août 2021 à 19 h, 2 septembre 2021 à 5 h et 8 septembre 2021 à 5 h 00
Disponible du 15/08/2021 au 19/11/2021


"Elles chantaient entre deux guerres" par Dominique Eloudy-Lenys
France, 2016
Produit par ADL TV et Histoire
Sur Histoire les  29 janvier 2020 à 11 h 30,  10 février 2020 à 10 h 50, 20 février 2020 à 10 h

"Piaf intime" par Valérie Exposito

France, 2013
Produit par Imagine, la Direction de l'Information, TF1 et INA
Sur Histoire les 26 janvier 2020 à 12 h 15, 7 février 2020 à 14 h 45 et 19 février 2020 à 13 h 1530 juin 2021 à 11 h 30 et 5 juillet 2021 à 10 h 50

"Edith Piaf" par Nicolas Rendu
France, 2014, 4 min
Sur Arte le 1er mars 2019 à 20 h 53

Du 14 avril 2015 au 23 août 2015
A la BnF
François-Mitterrand / Galerie 2
Quai François-Mauriac
75706 Paris Cedex 13
Tél. : 33(0)1 53 79 59 59
Du mardi au samedi de 10 h à 19 h. Dimanche de 13 h à 19 h. Sauf lundi et jours fériés


Visuels :
Affiche
Édith Piaf sur la scène de l’Olympia à Paris, 1959
© Georges Dudognon / adoc-photos

Affiche de Gaston Girbal : Édith Piaf
disques Columbia. 1951
D.R
BnF, Estampes et photographie

Achille Zavatta et Édith Piaf lors de la tournée du Super Circus, 1954
Photographie
Journal L’Aurore, D.R.
BnF, Estampes et photographie

Miss Edith, phénomène vocal
Photographie anonyme
BnF, Estampes et photographie

La môme Piaf, supplément au catalogue
Polydor N° 88 Brunswick
Polydor, février 1936
BnF, Audiovisuel

Édith Piaf et Bruno Coquatrix
© Frank Horvat
BnF, Estampes et photographie

Ordre de passage des chansons autographe d’Édith Piaf
« 1ère partie » et « 2ème partie », sur papier cahier, à l’encre noire. 1963 BnF, Arts du spectacle

Édith Piaf et son premier accordéoniste, Juel
PhotoStarpress, D.R.
BnF, Estampes et photographie

Raymond Voinquel
Edith Piaf, 1947
© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine,
Dist. RMN-Grand Palais/Raymond Voinquel

Lettre de Jean Cocteau adressée à Edith Piaf,
9 août 1960
© ADAGP, Paris 2015, « Avec l’aimable autorisation de M. Pierre Bergé, président du Comité Jean Cocteau »
BnF, Arts du spectacle

Édith Piaf dans Si Versailles m’était conté, film de Sacha Guitry
Photographie de Jean Klissak
BnF, Arts du spectacle

Affiche du film Paris chante toujours
BnF, Arts du spectacle

Édith Piaf dans une rue de Paris
Photographie parue dans Voila
© Voila, 1939, D.R.
BnF, Estampes et photographie

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Cet article a été publié par Actualité juive. Il a été publié sur ce blog les 23 septembre 2013, 17 août  et 9 novembre 2015, 5 septembre 2017, 2 mars 2019, 5 février 2020, 28 juin 2021.