jeudi 30 avril 2020

L'European Jewish Association (EJA)


Créée en 2007, l’European Jewish Association (EJA) oeuvre dans le domaine social, organise des conférences aux thématiques liées principalement à l'antisémitisme, au judaïsme et à l'Etat d'Israël.  Et s'affirme partiellement en rivale ou en complément du Congrès Juif Européen (EJC). Sa conférence annuelle "Jews in Europe: United for a Better Futures'est tenue au Centre européen du Judaïsme (CEJ), à Paris, les 24 et 25 février 2020, durant la pandémie de coronavirus. Des mesures ont été proposées et les résultats d'un sondage présentés.

Interview de Richard D. Heideman, président du B'nai B'rith International
Un séjour politique de la délégation de l'American Jewish Congress à Paris en 2002 
Interview de Roger Cukierman
Une conférence de parlementaires européens amis d’Israël (EFI)
L’European Jewish Association


Fondée en 2007 par le rabbin Menachem Margolin, l’European Jewish Association (EJA) est une fédération d'organisations - Rabbinical Centre of Europe, European Jewish Study Network (EJSN), European Forum of Russian Jewry (EFRJ), Jewish Community of Hungary, etc. - et de média (European Jewish Press) juifs européens dont le siège est à Bruxelles (Belgique).

Buts : renforcer l'identité juive et développer les activités juives en Europe, défendre les intérêts juifs en Europe et établir des liens entre l'Europe et Israël.

Par son bleu profond et ses étoiles jaunes, son logo fait penser à celui de l'Union européenne (UE).

Jerusalem Day Conference
Les 6 et 7 novembre 2018, l’European Jewish Association (EJA) a organisé sa conférence annuelle « Jerusalem Day Conference » à Bruxelles (Belgique). Eurodéputés, dirigeants communautaires et édiles politiques d’Etats européens… Cette conférence a souligné les problèmes graves affrontés par les Juifs européens – menaces sur la circoncision ou l’abattage rituel, isolement, antisémitisme non jugulé, mutations démographiques – et a révélé l’émergence, l’affirmation de cette organisation comme rivale du CJE (Congrès Juif européen), comme un acteur voulant jouer son rôle notamment en vue des élections européennes en mai 2019.

Le retard à publier le compte-rendu de la conférence annuelle « Jerusalem Day Conference » de l’European Jewish Association (EJA) s’explique notamment par le panorama épouvantable, voire traumatisant, de la condition juive en Europe qui est apparu au soir de la première journée de témoignages de dirigeants communautaires. A noter que certains jeunes représentants de communautés - Sacha Ghozlan, président de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France) pourfendant les réseaux sociaux, Nina Tojzner, secrétaire générale de la Fédération des jeunes juifs de Suède - étaient plus « politiquement corrects » que leurs aînés, notamment italiens stupéfaits de voir des femmes circuler en burka dans la péninsule ou britannique - Gideon Falter, président de la UK Campaign against Anti-Semitism - sur l'exil auquel songent 40% des juifs anglais ou l'antisémitisme de membres du Parti travailliste, dont son dirigeant Jeremy Corbyn.

Un intervenant a évoqué le problème des "migrants" musulmans élevés dans la haine des juifs et méprisant les femmes. Nina Tojzner a invité les gouvernements à éduquer les migrants.

Quant à Michel Gourary, directeur de l'European March of the Living Network, il a déploré le refus de magistrats, notamment en Allemagne, de reconnaître le caractère antisémite d'actes comme l'incendie d'une synagogue.

Les intervenants ont convergé vers des propositions : voyages d'édiles en Israël, ne pas couper les liens avec les gouvernants jugés "populistes", etc. Autres voies suggérées par l'exposition sur Jérusalem déployée devant la salle des tables-rondes, les brochures argumentées distribuées "Israel's Right as of Jerusalem, Judea and Samaria" et Jews in Jerusalem And Judea BC-500 000.

La présence de Katharina von Schnurbein, coordinatrice européenne chargée de la lutte contre l'antisémitisme ? Rassurante, certes. Mais comment l'Union européenne (UE) peut-elle combattre victorieusement l'antisémitisme par une diplomatie déséquilibrée - condamnation de la légitime défense d'Israël attaqué par le Hamas, etc. - et tout en finançant l'Autorité palestinienne qui salarie des terroristes prisonniers ou finance des manuels scolaires incitant à la haine d'Israël et des Croisés ?

« Toute attaque contre un Juif est une attaque contre Israël ». Un résumé lapidaire et pertinent de Ran Yishai, directeur au ministère de Jérusalem et du Patrimoine. Si « attaquer un Juif, c’était attaquer la République » comme l’ont répété tant de Présidents de la République et de ministres français, le pouvoir politique hexagonal aurait réagi dès 2000 à la recrudescence du nombre d’actes antisémites ou aurait adopté les mesures efficaces, et en premier lieu, aurait nommé les vecteurs de haine des Juifs. Ce qu’il n’a pas fait.

Car « Attaquer un Juif », c’est effectivement attaquer d’abord un « Sioniste », un « Yahoud », Israël en tant que peuple et Etat. Et cela implique une politique de l’Etat juif pour lutter contre cet antisémitisme, et en premier lieu en affirmant ses droits bibliques, historiques et juridiques sur sa terre (Eretz Israel).

Au siège du Parlement européen, Andi Cristea, vice-président du Comité des Affaires étrangères du Parlement de l'UE, a lié l'augmentation du nombre d'actes antisémites avec le "climat politique". S'il a affirmé son soutien aux "pratiques religieuses traditionnelles juives", il a insisté sur leur "conflit avec les droits de l'homme. Toutes les communautés juives doivent voir ce problème être mis sur la table" et a conclu sur cette interrogation : "Qu'est-ce qui est le plus humain ?" Une fin de discours reçue froidement par l'assistance.

L'absence des médias communautaires français juifs - radios, journaux - pour couvrir cet événement correspondait à l'effondrement de la condition juive en Europe. Seuls étaient représentés JForumInfoEquitable et mon blog. Or, il s'avère indispensable pour une communauté juive de disposer de médias dynamiques qui, seuls, expriment ses préoccupations et constituent des opportunités pour des pouvoirs politiques désireux de s'adresser à une partie ciblée de la population.

Lors du diner de gala, des bougies ont été allumées à la mémoire des victimes de l'attentat commis par Robert Bowers contre la synagogue de Pittsburgh, le samedi 27 octobre 2018, en ayant causé la mort de onze juifs et blessé  plusieurs fidèles.

Et un diaporama commenté sur les découvertes archéologiques à Jérusalem prouvait l'ancienneté de la présence juive sur sa Terre.

A été adoptée une résolution soumise aux partis politiques européens, notamment en vue de l’élection des membres du Parlement européen en mai 2019. Ce texte exhortait en particulier à lutter contre le BDS (Boycott Désinvestissement Sanction), respecter la liberté religieuse et à nommer un Envoyé spécial chargé de la lutte contre l’antisémitisme. Des lignes rouges plusieurs mois avant les élections cruciales des eurodéputés dans une Union européenne en voie d'implosion.

RED LINES 2018:

✓ "Political parties and their leadership must sign up to the full IHRA definition of Anti-semitism.

✓ Every European Country must appoint a dedicated Special Representative to combat anti-Semitism where one already doesn’t exist

✓ All political parties pledge to exclude from government parties or politicians that espouse anti-Semitism as defined by the IHRA definition.

✓ All political parties to pass, in accordance with their respective rules of procedure, binding resolutions that reject BDS activities as fundamentally anti-Semitic.

✓ All political parties to support in writing and in party documents their support for freedom of religion and freedom of practice at Member State level and EU level."

"Jews in Europe: United for a Better Future"
La conférence annuelle 2020 "Jews in Europe: United for a Better Future" s'est tenue, devant une assistance prestigieuse, au Centre européen du Judaïsme (CEJ), récemment inauguré à Paris, les 24 et 25 février 2020, durant la pandémie de coronavirus (COVID-19).

On peut tout d'abord s'interroger sur la pertinence à avoir maintenu cette conférence à Paris dans un contexte de crise sanitaire. Et ce, d'autant que Joël Mergui, président des Consistoires de France et de Paris Ile-de-France, a accueilli la conférence dans son CEP. Il a été contaminé par le COVID-19 et est heureusement sorti de l'hôpital pour entamer sa convalescence. On n'ose pas poser la question : combien d'autres participants à cet événement ?

"As the number of anti-Jewish incidents logged in many EU Countries hits record highs, the European Jewish Association (EJA), joined forces with the largest federation of France’s Jewish communities and organizations, the Consistoire Central, the newly-founded Action and Protection League of Europe (APLE), and the World Zionist Organization (WZO), for a major two-day conference in Paris."

"Ministers, parliamentarians and policy-makers as well as diplomats from across Europe directly engaged with leaders of European Jewish communities and organizations to spearhead a sustainable end to Antisemitism."

"The Conference took place in the newly inaugurated European Centre for Judaism in Place Jerusalem, Paris, amid a time of growing worry for Jews across the continent, who once again find themselves in the frontline as xenophobia, populism and nationalism take stronger root."

"EJA Chairman Rabbi Menachem Margolin, speaking at the conference said, “We of course welcome the many recent statements and speeches from those in power, but what we need is concrete action. “When your boat has a hole in it, you don’t just shout at the hole. Our conference aims to block the hole, not just for Jews but for everyone in Europe. We must remember that antisemitism starts with the Jews, but it infects society as a whole. Therefore, fighting antisemitism should not just be left to the Jews, but requires everyone in society, especially political leaders, to man the barricades against it. This conference is our Europe-wide call to action.”

"The EJA conference tacked security, education, antizionism as the new antisemitism, the importance of bringing youth forwards and the establishment of a forum of Jewish leaders to liaise and lobby political leaders across the EU."

Le rabbin Menachem Margolin, président de l'EJA, a présenté un « plan d'actions » qu'il souhaite voir adopter « par le parlement de chaque gouvernement européen ». Parmi ces mesures : "interdiction de vendre des symboles nazis, mise à jour obligatoire des programmes scolaires sur la Shoah, nomination d'un responsable dans chaque pays de l'UE, prohibition de «l'utilisation de stéréotypes antisémites», "comme cela a pu avoir lieu en Belgique lors d'un carnaval". Pourquoi avoir éludé l'exil forcé, essentiellement des années 1940 aux années 1970, de près d'un million de Juifs du monde arabe ou et musulman, de Judée, de Samarie, etc. ?

Il "a ensuite précisé à l'AFP qu'il allait proposer de créer une plateforme sur le réseau social Whatsapp permettant de centraliser les incidents antisémites - attaques verbales ou physiques - dans l'Union européenne, car actuellement «la plupart ne font pas l'objet de plaintes». 

"Pour les communautés juives qui le demandent, il souhaite mettre sur pied «un centre de sécurité» proposant une aide via la vidéosurveillance. «C'est crucial que chaque gouvernement ait un responsable» de la lutte contre l'antisémitisme, «car nous constatons que nous, communautés, ne pouvons pas, seules, (l')éradiquer», a-t-il estimé. Il s'est félicité de l'existence d'un «coordinateur chargé de la lutte contre l'antisémitisme» dans certains pays de l'UE, citant la France, l'Italie, la Grande-Bretagne ou encore la Roumanie. Née en 2007, l'EJA, dont le siège est à Bruxelles, se présente comme voulant «renforcer l'identité juive» et «défendre les intérêts juifs en Europe».

Selon un sondage réalisé auprès de 16.000 répondants venant de 16 pays d'Europe et présenté lors de cette conférence, un "réseau secret" de Juifs influencerait les affaires politiques et économiques mondiales. C’est le sentiment que partage un cinquième des 16.000 personnes interrogées. Le même nombre était également d'accord avec la déclaration selon laquelle "les Juifs exploitent la victimisation de l'Holocauste pour leurs propres besoins". En outre, un quart des répondants étaient d'accord avec le fait que les politiques d'Israël leur permettent de comprendre pourquoi certaines personnes détestent les Juifs. L'enquête a été menée en décembre et janvier en Autriche, en Belgique, en République tchèque, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Pologne, entre autres pays."

Finalement, on s'interroge : quel est l'intérêt des conférences de telles organisations ? Combien de redondances dans les actions élaborées par différentes associations juives, nationales ou européennes ? Et avec quelle efficacité ?

Certes, des personnalités de premier rang y interviennent, mais parfois des discours creux et souvent non suivi d'actions. Ministre française de la Justice, Nicole Belloubet en offre l'exemple le plus patent : le parquet de Paris ne poursuit aucun appel au boycott, et classe sans suite nombre de signalements d'antisémitisme. Et la France se trouve à l'origine de nombreux textes anti-israéliens, tant au sein de l'UE que dans des instances onusiennes.

Force est de constater que les Etats aux dirigeants les plus vilipendés par leurs homologues et des médias français apparaissent comme des défenseurs des Juifs et des alliés reconnaissants de l'Etat d'Israël. Parmi eux l'Autriche qui a annoncé que son Parlement allait voter une résolution anti-BDS.

A lire sur ce blog :
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Cet article a été publié le 26 mai 2019.

Douglas Fairbanks (1883-1939)


Arte rediffusera le 2 mai 2020 « Douglas Fairbanks - Je suis une légende » (Douglas Fairbanks, Stummfilmheld und Hollywoodlegende), passionnant documentaire réalisé par Clara Kuperberg et Julia Kuperberg. « Star des films de cape et d'épée, le bondissant Douglas Fairbanks (1883-1939) a contribué à inventer, entre deux pirouettes, le Hollywood d'aujourd'hui. Raconté par Laurent Lafitte, son parcours flamboyant ressuscite la magie des débuts du cinéma ». Un précurseur talentueux méconnu.


« On l'a oublié, mais Douglas Fairbanks fut l'un des rois d'Hollywood. »

Acteur sympathique et populaire, scénariste, réalisateur, producteur ayant co-fondé en 1919, avec Mary Pickford, Charles Chaplin et D.W. Griffith, la United Artists, homme d’affaires avisé, cinéphile précurseur, pionnier au rôle essentiel dans l’industrie cinématographique naissante à Hollywood (création de The Academy of Motion Picture Arts and Sciences qui remet chaque année les Oscars, de la première école de cinéma à la University of Southern California)… L’Américain Douglas Fairbanks (1883-1939) a été, lors de l’ère du cinéma muet, une star mondiale - The Three Musketeers, Robin Hood, The Thief of Bagdad, The Black Pirate - et le troisième acteur le mieux payé. 

Avec son épouse, la star canadienne Mary Pickford, « la petite fiancée de l’Amérique », il a formé un couple idéal. 

Il a été aussi l’archétype du comédien-cascadeur athlétique et intrépide pour des films d’aventures ou de cape et d’épée interprétés par Jean Marais ou Jean-Paul Belmondo, et un modèle inspirant The Artist, de Michel Hazanavicius.

Douglas Fairbanks est né Douglas Elton Ulman en 1883 à Denver, Colorado. Issu d’une famille juive d’origine allemande en Pennsylvanie, son père est un célèbre avocat new-yorkais, qui abandonne le foyer familial quand Douglas Ulman a cinq ans. Sa mère, catholique, est native de la Big Apple, et donnera à sa famille le nom de son premier mari, Fairbanks. 

Dès son adolescence, Douglas Fairbanks joue comme comédien amateur.

A l’aube du XXe siècle, il entre dans la compagnie de l’acteur britannique Frederick Warde, qui l’avait repéré à Denver. Il gagne sa vie comme vendeur et employé de bureau.

En 1902, il débute à Broadway.

En 1907, il se marie avec Anna Beth Sully (1888-1967), issue d’une famille aisée d’industriels. Le couple a un fils, Douglas Elton Fairbanks, futur acteur.

« The King of Hollywood »
En 1915, la famille se rend à Hollywood. Douglas Fairbanks est recruté par la Triangle Pictures et est dirigé par le réalisateur D.W. Griffith. Cet athlète séduit les spectateurs de The Lamb (Le Timide), son premier film sous la direction de Christy Cabanne.

« Jugé mauvais acteur, il démarre par des galipettes dans des comédies bas de gamme. Devenues sa marque de fabrique, ses cascades, associées à son énergie et à son inamovible sourire, font de lui une immense star ». 

Grâce aux auteurs Anita Loos et John Emerson, il s’oriente vers des comédies romantiques : Amour et publicité (His Picture in the Papers) de John Emerson (1916), Un charmeur (Mr. Fix-It), d'Allan Dwan (1918).

1916. Douglas Fairbanks crée sa première société, la Douglas Fairbanks Film Corporation et signe un contrat avec la Paramount.

« En 1916, deux rencontres majeures changent le cours de sa vie déjà mouvementée : Charlie Chaplin, qui deviendra son meilleur ami, et Mary Pickford, "petite fiancée de l'Amérique" et grande vedette de l'époque, dont il tombe éperdument amoureux ». Un amour partagé par l’actrice, mariée alors à l’acteur Owen Moore.

En 1918, avec Chaplin et Pickford, Douglas Fairbanks participe à l’effort de guerre en vendant des bons de soutien aux Etats-Unis engagés dans la Première Guerre mondiale.

« En 1919, le trio Fairbanks/Pickford/Chaplin envoie valser Famous Players (la future Paramount) en créant United Artists, premier studio indépendant capable de distribuer ses films ». Le couple Fairbanks divorce officiellement. L’ex-épouse de l’acteur obtient la garde de leur fils.

L’année suivante, Mary Pickford, divorcée, épouse Douglas Fairbanks. Leur voyage de noces en Europe révèle leur popularité outre-atlantique. Leur retour à Hollywood est accueilli par une ferveur populaire.

En 1921, Mary Pickford, Charles Chaplin et Douglas Fairbanks contribuent à organiser le Motion Picture Fund pour aider les professionnels du cinéma qui ne pouvaient pas travailler ou ne pouvaient payer leurs factures.

« Dès lors, Fairbanks a les mains libres. Le signe de Zorro (1920) – inspiré d’une histoire, The Curse of Capistrano (1919), publiée par un pulp magazine dont Mary Pickford décèle le potentiel et a le plus grand mal à convaincre son époux de la lire -, Les trois mousquetaires (un vieux rêve) en 1921, Robin des Bois (1922), Le voleur de Bagdad (1924)… : les tournages s'enchaînent, toujours plus ambitieux, dans une débauche de décors grandioses et de folles acrobaties. Fairbanks, acteur et producteur, vit un âge d'or, jusqu'à l'avènement du parlant, à la fin des années 1920 ».

Le couple surnommé le « Hollywood royalty » reçoit dans sa ville « Pickfair » des dirigeants politiques, Albert Einstein, George Bernard Shaw,  Elinor Glyn, Helen Keller, H. G. Wells, Lord Mountbatten, Fritz Kreisler, Amelia Earhart, F. Scott Fitzgerald, Noël Coward, Max Reinhardt, Sir Arthur Conan Doyle, Austen Chamberlain, Sir Harry Lauder, le médaillé olympique et soldat japonais Takeichi Nishi…

En 1927, Douglas Fairbanks et Mary Pickford, confinée à des rôles de petites filles ou d’adolescentes, sont les premiers acteurs à laisser leur empreinte dans le ciment du Grauman's Chinese Theatre à Hollywood.

Douglas Fairbanks est élu premier président de la Motion Picture Academy of Arts and Sciences qu’il a co-fondé.

« Le super-héros, les superproductions, le story-board, les Oscars, les foules en délire et même la première villa avec piscine à Beverly Hills… : tout ce qui constitue l'industrie du cinéma américain et le star-system, Douglas Fairbanks l'a inauguré ou en a eu l'intuition ». 

En 1927, la sortie du premier film parlant (talkie) Le Chanteur de jazz (The Jazz Singer) signe le déclin de leurs deux carrières.

En 1929, au Dolby Theatre à Los Angeles, Douglas Fairbanks se distingue en maître de cérémonie de la première soirée au cours de laquelle sont remis quatorze Oscars de la Motion Picture Academy, notamment à Janet Gaynor consacrée Meilleure actrice pour son interprétation dans Seventh Heaven (L’Heure suprême) de Frank Borzage.

Piètre qualité des films ? Décalage par rapport aux attentes du public durant la crise de 1929 ? Douglas Fairbanks enchaîne les insuccès commerciaux : Pour décrocher la lune (Reaching for the Moon), de Edmund Goulding (1930), M. Robinson Crusoe (Mr. Robinson Crusoe), de Edward Sutherland (1932), Les Quarante ans de Don Juan (The Private Life of Don Juan), de Alexander Korda (1934). 

Il met un terme à sa carrière cinématographique et parcourt le monde où sa popularité demeure intacte. 

Son couple se délite, notamment en raison de la liaison de l’acteur avec Sylvia Ashley – sa future 3e épouse -, et le divorce est prononcé en 1936.

En 1939, Douglas Fairbanks est terrassé par une crise cardiaque à Santa Monica.

« À travers ce destin flamboyant, le pensionnaire du Français Laurent Lafitte raconte en voix off les coulisses d'une industrie florissante mais encore artisanale et la splendeur des films d'aventures qu'elle a produits, dévoilant au passage le secret de certains effets spéciaux ». 

« Une foule d'archives étonnantes montrant l'industrieux Hollywood, Fairbanks enthousiaste et conquérant, les clowneries avec Chaplin ou la complicité amoureuse avec Mary Pickford complète ce documentaire au charme innocent, celui des commencements ».



« Douglas Fairbanks - Je suis une légende » par Clara Kuperberg et Julia Kuperberg
France, 2016, 53 min
Sur Arte les 27 janvier 2019 à 5 h 55, 19 avril 2020 à 22 h 50, 2 mai 2020 à 7 h 30
Disponible du 12/04/2020 au 25/04/2020
Visuels :
Douglas Fairbanks, photo du tournage "Le voleur de Bagdad", 1924.
Douglas Fairbanks
Douglas Fairbanks et Mary Pickford au cours de la construction de leurs studios de cinéma (1927).
(de gauche à droite) Mary Pickford,Douglas Fairbanks, et Sid Grauman, 1927
© Wichita Films

A lire sur ce blog :
Articles in English
Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 25 janvier 2019.

lundi 27 avril 2020

Latifa ibn Ziaten


Après l’assassinat de son fils Imad soldat français par le djihadiste Mohamed Merah, le 11 mars 2012 à Toulouse, Latifa Ibn Ziaten a créé l’association Imad-ibn-Ziaten pour la jeunesse et pour la paix. Elle mène une action articulée autour de conférences soulignant le rôle essentiel de l’éducation, par la famille et les enseignants, de voyages « politiquement corrects », de discours sanctuarisant « l’islam-religion-de-la-paix ». Une action soutenue par les autorités politiques françaises et américaines, et louée par les associations juives françaises, un documentaire ainsi que par la problématique ambassade d’Israël en France. Elle a amené des lycéens français à se recueillir devant la tombe d'Arafat à Ramallah. Des murs de sa maison ont été couverts de graffitis haineux. Le 27 février 2020, l'éditeur Michel Lafon a publié "Les Oubliés" d'Alexandra Davis. Le 28 février 2020, a eu lieu la cérémonie de remise des diplômes de Sciences Po Toulouse en présence de Latifa ibn Ziaten, marraine de la promotion 2019 qui porte son nom. Le 22 avril 2020, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Me Eric Dupond-Moretti au nom de son client, Abdelkader Merah.

Attentats islamistes, dont l’un antisémite, à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah, djihadiste salafiste franco-algérien
Al-Qaeda’s French-Algerian “mujahidin” Mohamed Merah killed 7 persons in South-Western France
Latifa ibn Ziaten 
« Jésus et l’islam » de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur 
Vers un « vote halal » en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et en Israël ? 
« Humoristes et musulmans » de Frank Eggers  
« Nous, Français musulmans. Du public à l'intime » par Romain Icard 
« Des humanitaires sur le chemin d’Allah » par Claire Billet, Constance de Bonnaventure et Olivier Jobard  
« Oum Kalthoum, la voix du Caire », par Xavier Villetard 
"El Gusto" de Safinez Bousbia
« Al Musiqa. Voix et musiques du monde arabe »
« Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui » 
« Riad Sattouf. L’écriture dessinée »
« La croix gammée et le turban, la tentation nazie du grand mufti » de Heinrich Billstein 
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
L'Etat islamique 
Interview de Bat Ye’or sur le califat et l’Etat islamique/ISIS 
« Les armes des djihadistes » par Daniel Harrich 
« L'argent de la terreur »
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama
« Pictures for Peace. La douleur après l’attentat - Hocine Zaourar » par Rémy Burkel 
« Cheikh Zayed, une légende arabe » par Frédéric Mitterrand
« Emirats, les mirages de la puissance », par Frédéric Compain
L’Arabie saoudite 
La Ligue islamique mondiale, de Paris à Auschwitz
L’Irak, une ex-mosaïque ethnico-religieuse 
« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi
« Oman, au pays des contes » par Nadja Frenz
Le keffieh, c'est tendance !
Née au Maroc en 1960, la jeune Latifa s’installe en France en 1977. Elle épouse Ahmed ibn Ziaten, cheminot à la SNCF. Le couple a cinq enfants, dont Imad, sous-officier d’un régiment de parachutistes basé près de Toulouse.

Le 11 mars 2012, à Toulouse (Haute-Garonne), Imad Ibn Ziaten est assassiné par le djihadiste Mohamed Mérah. Latifa ibn Ziaten déclare souvent, avec fierté, que son fils est demeuré debout et a refusé d’obéir à Merah lui intimant l’ordre de s’allonger. Merah l’a tué en criant « Allah Aqbar » (Dieu est plus grand). En France, le cercueil emportant son fils est couvert du drapeau français, mais le jour de son enterrement au Maroc, ce cercueil était recouvert du drapeau marocain.


Mohamed Merah, "âgé de 23 ans, s’était lancé dans une série d’expéditions djihadistes à scooter, et avait successivement tué un militaire le 11 mars 2012 à Toulouse puis deux autres à Montauban le 15, et enfin trois enfants juifs et un enseignant, père de deux d’entre eux, le 19 mars, à l’école juive Ozar Hatorah (rebaptisée « Ohr Torah ») à Toulouse. Il avait été tué le 22 mars par la police dans l’appartement où il s’était retranché".

Peu après, Latifa ibn Ziaten se rend dans la cité des Izards, à Toulouse, où vivait Merah et découvre avec horreur l’admiration des jeunes de la cité qualifiant ce terroriste de « héros, martyr de l’islam » (shahid) « ayant mis la France à genoux ». Quand elle décline son identité, ces jeunes se ravisent et présentent des excuses.


Employée modeste, elle décide de créer le 20 avril 2012 l’association Imad-ibn-Ziaten pour la jeunesse et pour la paix afin d’éviter de nouveaux Merah et d’aider les « jeunes perdus » de quartiers difficiles. Une association dont le parrain est le comédien Jamel Debbouze.


Elle s’est « battue pour qu'il soit officiellement reconnu « Mort pour la France ». L'État a préféré la nouvelle mention « Mort pour le service de la nation », de peur de donner trop d'importance à son assassin ».


« Islam-religion-de-paix »

Latifa ibn Ziaten représente la figure d’une Française musulmane pieuse – elle explique porter le foulard islamique en signe de deuil lié au meurtre de son fils -, défendant le « vrai islam » - « Le Coran véhicule des valeurs de paix, de respect et de partage. Il ne prescrit en aucun cas de tuer un homme gratuitement. J'ignore quelle religion animait Merah, mais certainement pas le vrai islam » -, fêtant Noël, fête largement déchristianisée, et partageant les valeurs de la république française. Mais il lui manque l’élévation spirituelle d’Eva Sandler, dont le mari et des deux garçons ont été tués par Merah et l'esprit critique à l'égard de l'islam. Comment pourrait-elle accepter l'idée que son fils a été tué au nom de l'islam, religion qu'elle chérit et dans laquelle elle a élevé ses enfants ?

Comment est-elle reçue dans les établissements scolaires ? A lire les réactions d’élèves recensées par la presse, c’est surtout sa douleur  qui touche les collégiens et lycéens.

« Mme Ibn Ziaten adopte une posture quasi-christique – la rédemption par la souffrance, le dépassement de soi qui puise sa force dans l’amour du prochain. Elle a une grande capacité à dépasser les bas instincts de colère et de haine et à sublimer sa douleur en compassion vis-à-vis du bourreau », relève avec pertinence Illana Attali (Times of Israel, 28 avril 2015).

Le 19 mars 2013, Sandrine Sebbane recevait sur RCJ, radio du FSJU, Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad Ibn Ziaten, une des victimes de l'islamiste Mohamed Merah en 2012

Elle a annoncé qu'elle allait parler des "Juifs de France et des musulmans de France" avec Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad Ibn Ziaten, une des victimes de l'islamiste Mohamed Merah en 2012. Pourquoi ne pas parler des Juifs français ou des Français Juifs ? En effet, la quasi-totalité des "Juifs de France" ont la nationalité française, et elle seule. 


Sandrine Sebbane a expliqué qu'il fallait appeler Mohamed Merah 'terroriste", et non "tueur au scooter". Mais pourquoi ne pas qualifier ce terroriste d'"islamiste" ou de djihadiste ? 


Cette journaliste est demeurée silencieuse quand Latifa Ibn Ziaten a nié tout lien entre l'islam et les attentats du moudjahidin Merah. Pourquoi ?


Car Latifa ibn Ziaten défend ardemment « l’islam-religion-de-paix ». Sur son compte Twitter, elle véhicule le mythe de la coexistence pacifique sous domination islamique, et déplore un "acharnement sur l'islam pourtant c'est une religion comme une autre, on est en train de développer la haine".

Afin de maintenir le vivre ensemble, elle est convaincue du rôle indispensable des parents et de l’éducation qu’ils inculquent à leurs enfants, ainsi que de celui des enseignants. Elle a déclaré au Pèlerin (11 mars 2012) : « Un enfant a besoin d'être guidé. Si on ne lui donne pas de cadre, il peut vite mal tourner. Merah en est la preuve : son père et sa mère étaient totalement absents. Résultat : il a sombré dans la drogue, la délinquance et, à l'arrivée, voyez ce que ça a donné ! Les parents ont une lourde responsabilité. Pères comme mères ».


Dans des discours, Latifa ibn Ziaten va jusqu'à occulter la réalité du djihad . Ce faisant, elle désarme intellectuellement et moralement les Occidentaux confrontés au djihad planétaire.


C'est ainsi que le rabbin Daniel Farhi décrit une intervention de Latifa ibn Ziaten dans une classe : elle "interroge son auditoire : « Dites-moi, vous êtes tous français ici ? » Non, affirme la salle d’une voix". De quoi frémir. Latifa ibn Ziaten poursuit : « Mais si, vous êtes des Français ! Chacun d’entre vous a ses origines, et c’est une force. Mais votre identité, c’est la France. Il faut en être fier. J’en suis fière, mon fils l’était aussi. C’était un soldat de la République.» Au fond de la classe, Walid, un petit bout d’homme de 14 ans à lunettes demande : « Et le djihadisme, madame ?» « Faire le jihad, ce n’est pas tuer, réplique-t-elle. Ce que je fais devant vous, c’est un djihad. Un combat pour le vivre ensemble. » Et Daniel Farhi conclut en suggérant que nous "nous fassions les porte-voix de cette héroïne" qui "vient nous dire ce qu’est le véritable djihad, à savoir un combat sur soi-même pour toujours s’améliorer. Elle vient réduire à néant les pseudo-théories d’un djihadisme hégémonique et meurtrier". Ignorance ? Naïveté ?


"La dhimmitude entérine la condition dévolue au monde non-musulman par l’idéologie jihadiste. Elle établit leurs relations avec l’oumma, la communauté musulmane, conformément à l’ordre religieux irrévocable prescrit par Allah à son intermédiaire Mahomet", explique l'essayiste Bat Ye'or.

Et Bat Ye'or d'expliquer : "Le jihad est mené dans le but d’imposer la dhimmitude, une étape provisoire avant la conversion. Jihad et mission sont corrélés, le premier n’étant que la stratégie militaire matérialisant la mission. Aujourd’hui, il importe de connaître et de comprendre les buts et la stratégie de cette mission et de son modus operandi compte tenu de l’actualité d’un jihadisme planétaire et du renouveau religieux des pays majoritairement musulmans, unifiés dans un corps constitué représentatif, l’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui a proclamé sa fidélité à la mission universelle de l’islam. Le djihad est, selon l’islam, religion universaliste, une « guerre musulmane défensive, juste et légitime ». Cette assertion se comprend par la promesse d’Allah de conférer à sa communauté la gouvernance du monde.Le jihad consiste à reprendre aux non-musulmans les pays qui doivent revenir à la communauté islamique mais qu’ils occupent indûment. Quand les non-musulmans défendent leurs pays, ils agressent les musulmans qui, selon la promesse d’Allah, ne font que reprendre leurs biens. Le djihad, entreprise défensive de réappropriation islamique, est juste et légitime car selon l’islam, il établit sur terre les volontés d’Allah. Ceux qui s’y opposent, mettent des obstacles à l’expansion de l’islam et à l’instauration de la sharîa dans leur pays, sont les agresseurs".

Ces messages "islamiquement corrects", Latifa ibn Ziaten les délivre en France, au Maroc, aux Emirats arabes unis (EAU), aux Etats-Unis… et dans son livre publié en janvier 2016 Dis-nous Latifa, c'est quoi la tolérance ? coédité par les Editions de l'Atelier et le Réseau Canopé. « Pourquoi certains croient que c’est la religion qui leur demande de faire des attentats ? » « S’il y a la laïcité, pourquoi on ne peut pas manger halal ou casher à la cantine ? » « Pourquoi je respecterais mes profs alors qu’eux ne me respectent pas ? » « Vous ne pensez pas que la réussite de chaque jeune est utopique quand on habite dans une cité ? » Ils s’appellent Kloé, Aïda, Abdelkrim, Sofian, Aurélie… Ils sont élèves de primaire, de collège ou de lycée. Depuis trois ans, Latifa Ibn Ziaten les rencontre, à travers toute la France. Dans le dialogue sans tabou qu’elle engage avec eux, elle leur délivre un message fort : non, la spirale de la violence au nom de la religion n’est pas une fatalité. Oui, il est possible de relever le défi d’un vivre-ensemble qui propose une place et un avenir à chaque jeune. Oui, pratiquer sa foi dans la paix, le respect des valeurs républicaines et des convictions de l’autre est à notre portée".

Foulard islamique et laïcité

Latifa ibn Ziaten allègue porter le foulard islamique en signe de deuil lié au meurtre de son fils Imad.

Or, Mahomet, prophète de l'islam, a déclaré selon un hadith rapporté par  Al-Boukhârî : "La femme ne doit pas porter le deuil pour un mort plus de trois jours, sauf pour son mari, elle doit l'observer pendant quatre mois et dix jours."


Foulard islamique et laïcité ? Un cocktail qui a surpris le journaliste et écrivain algérien Mohamed Sifaoui. Celui-ci a déclaré le 19 novembre 2015, sur France 2 : « Je suis quand même assez étonné que, dans un pays où on a compris qu’il y a avait une guerre idéologique à mener, […] qu’on honore à ce point, une femme qui a perdu son fils mais qui porte le voile par ailleurs. Je sais qu’on sacralise la victime dans ce pays. C’est une vraie tradition, et c’est très bien. Mais il y a des limites. Il faut chercher un peu de cohérence. Ce n’est pas parce qu’une personne perd son fils, et il y en a beaucoup, qu’on va la faire sortir de ses fourneaux pour en faire une égérie de la lutte antiterroriste. Ce n’est pas une opinion qui engage France télévisions, mais je tenais quand même à l’exprimer : cette incohérence qui veut qu’on dise à des jeunes filles que le voile salit la féminité, et qu’on leur introduise une personne voilée qui va leur enseigner les valeurs de la République. Je trouve que c’est quelque peu dommageable ». Des propos qui ont indigné les autres invités de France 2, et le journaliste Julien Bugier qui a souligné que la chaîne publique ne les partageait pas.



Le 8 décembre 2015, Latifa ibn Ziaten a été huée, car elle portait le foulard islamique, avant et en fin de son discours lors d'une table-ronde des VIe Rencontres de la laïcité organisées par le groupe socialiste de l'Assemblée nationale dans une des salles de cette Assemblée. Des spectateurs ont alors quitté la salle en signe d'hostilité au port de ce foulard.

Ancienne ministre et députée socialiste, féministe, Yvette Roudy a expliqué à BuzzFeed : « J’ai dit à Latifa Ibn Ziaten que je pensais que ce n’était pas une bonne idée de porter son foulard. Il y a des lois en France, on ne les fait pas respecter. Si Latifa Ibn Ziaten est en fonction, elle ne devrait pas avoir le droit de le porter". Latifa ibn Ziaten n'est pas fonctionnaire.

Sur Facebook, le député socialiste Jean Glavany, organisateur de ces Rencontres, a écrit : « Notre invitée portait un foulard comme les lois de la république l’autorisent dans l’espace public. Deux participants qui n’étaient ni députés ni, manifestement socialistes, sur 200 ont voulu contester le port de ce foulard, manquant singulièrement de respect à l’égard d’une femme qui nous a expliqué le porter en deuil de son fils".


Burkini

En 2016, une polémique a surgi sur le port de burkini, une déclinaison de la burka, un élément de la "mode islamique".

Des maires ont édicté des arrêtés municipaux pour en interdire le port sur des plages publiques.


Le 26 août 2016, le Conseil d'Etat a suspendu un de ces arrêtés.


"Je suis étonnée de voir quelque chose d'aussi anodin prendre tellement d'importance. Mais je m'interroge : où est la liberté ? Il y a donc des personnes en France qui ne jouissent pas de la même liberté que les autres, puisqu'il s'agit d'interdire un espace à des citoyennes ? Les femmes en burkini qui veulent profiter de la plage ne sont pas responsables de tout ce qui se passe aujourd'hui, mais ce sont elles qui sont encore stigmatisées. Moi-même, je nage comme cela, alors cela m'a touché. Je suis choquée de voir des policiers arrêter une femme à la plage pour lui demander de se déshabiller. Cela revient à priver les femmes d'un choix, alors que le simple fait qu'elles soient à la plage fait d'elles des femmes libres et courageuses. C'est juste un loisir ! Il faut leur laisser leur chance au lieu de les humilier", a déclaré Latifa ibn Ziaten, mère d'un des soldats victimes du terroriste islamiste Mohamed Mérah, le 27 août 2016, à Franceinfo.


Et de poursuivre : "Il faut se demander qui sont ces femmes qui portent le burkini à la plage : ce ne sont  pas celles qui portent la burqa ! Ce sont des femmes qui, comme moi, ne veulent pas se dévêtir pour différentes raisons, que ce soit pour une question d'âge, de respect, de religion... Une femme qui adhère à l'idéologie de Daech, ce n'est pas à la plage que vous risquez de la trouver. Il est hors de question pour ces personnes de se baigner ou bien d'aller à la plage. Avec ou sans burkini. Nous ne sommes pas Daech. Je me bats contre cela. Je porte le foulard et je me bats pour la liberté, pour le vivre-ensemble, pour mon pays et les valeurs de la République. Et la République protège tout le monde, sans distinction. Cette polémique ne sert finalement qu'à diviser les Français.
Ce n'est pas normal de réveiller ces débats juste parce qu'il y a des élections. Quoi qu'il arrive, l'islam fait toujours la une des médias et je me demande sincèrement pourquoi il y a tant de polémiques. La religion est une affaire personnelle. En France, les musulmans doivent constamment se justifier, expliquer chacun de leur choix. Expliquer pourquoi ils choisissent, ou non, de porter tel ou tel vêtement. Mais les gens n'aspirent qu'à vivre tranquillement ! Quand il y a des attentats, on demande encore aux musulmans de se justifier ou on leur reproche de ne pas prendre la parole. Il y a toujours quelque chose : si ce n'est pas le foulard, c'est le burkini, la burqa, la barbe... Les musulmans sont fatigués de répondre à tout cela. Répondre à quoi ? A des bêtises ? Aujourd'hui, en France, on joue avec l'islam. Notre religion est devenue prisonnière de ces polémiques et les musulmans ne se sentent pas libres. Il y a de la peur en France et les gens sont méfiants après le traumatisme des attentats. Mais le foulard ou le burkini ne présentent pas de danger pour la société, que ce soit en Europe, au Maghreb ou ailleurs. Le danger n'est pas dans le voile. Le danger, c'est la pauvreté morale, le manque d'éducation, le manque de respect... Hélas, il y a une minorité de gens qui ne connaissent pas l'islam et qui ont peur de ce qu'ils voient dans les médias. Moi qui porte le foulard, je le vois bien quand je prends le train ou quand j'arrive dans un hôtel. Les gens me regardent, se méfient. Je veux leur dire que quelqu'un qui porte le foulard, comme quelqu'un qui porte la kippa, n'est pas dangereux, mais juste une personne avec des convictions religieuses et qui doit être respectée. Au même titre que n'importe qui. Je comprends l'interdiction de la burqa, qui cache le visage et je comprends que le foulard puisse être interdit dans certains lieux, comme les écoles ou les administrations. Mais à l'extérieur, dans la rue, sur la plage et jusque dans la mer - comme s'il fallait se demander si la mer était un espace laïc ! - c'est n'importe quoi. Rester bloquer sur la question du foulard ou du burkini empêche de s'attaquer aux vrais problèmes de la société. C'est ça qui est terrible. Il ne faut pas tomber dans ce piège".

Autorités politiques françaises
Les autorités politiques françaises courtisent Latif ibn Ziaten  : grande médaille d’or de la Ville de Grenoble, intervention  dans le cadre de la table ronde consacrée à l’image de l’islam lors de la réunion de l’instance de dialogue le 15 juin 2015 à l’initiative de Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, pour une refonte de la relation entre l’État et la communauté musulmane.

Le ministère de l’Education nationale soutient l’association par une subvention annuelle.


Maire du IVe arrondissement de Paris, Christophe Girard lui a réservé, selon Wikipedia, un bureau dans cette mairie.


Après les attentats terroristes islamistes de la rédaction de Charlie Hebdo (7 janvier 2015) à l’hypercacher de la Porte de Vincennes (9 janvier 2015), Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, a adressé le 30 janvier 2015 une lettre aux recteurs les incitant à favoriser les interventions de Latifa ibn Ziaten dans les écoles, collèges et lycées : son « témoignage constitue un outil de défense et de promotion des principes de laïcité, de citoyenneté et de paix ». Comment un témoignage doloriste peut-il remplir ce double objectif ? Le port du foulard islamique est-il compatible avec la laïcité dans l'enceinte d'un établissement public scolaire ?


Latifa ibn Ziaten a été promue Chevalier de la Légion d'honneur. Son nom figure dans la liste du Premier ministre (J.O. du 14 juillet 2015).



Le 19 novembre 2015, Latifa ibn Ziaten a reçu le Prix de la Fondation Jacques Chirac pour la prévention des conflits en présence du Président de la République François Hollande, ministres Christiane Taubira, Fleur Pellerin, Najat Vallaud-Belkacem et Marylise Lebranchu.

Elle s’est élevée contre ces classes composées à « 95% d’enfants d’origine maghrébine [dans les banlieues]. Ils ne peuvent pas avancer, s’intégrer, aimer la France. Pour aimer la France, il faut leur tendre la main, il faut la diversité, il faut la mixité »


Elle a alerté sur le problème « très grave » dans les écoles et sur celui « très très grave » dans les prisons : «Il y a des gens qui se convertissent. Il n’y a pas de règle dans les prisons. On dit les droits de l’homme, mais on doit faire des règles dans les prisons. Des règles pour le sport, pour les heures de télévision. Ce n’est pas le prisonnier qui commande. Les gens qui travaillent dans les prisons, ils souffrent, ils demandent de l’aide. On doit travailler, on doit aller vers l’autre.»

Latifa Ibn Ziaten a aussi fait part du besoin de moyens, en plus de ceux alloués par le roi du Maroc, pour son association, dont Jamel Debbouze est le parrain, afin de lutter contre la radicalisation. Depuis trois ans, à Rouen, elle travaille avec deux salariés et sans toilettes. « Si vous ne m’aidez pas, je perds mon courage. Je resterai toute ma vie à combattre. J’aime le Maroc, j’aime la France, c’est mon père et c’est ma mère. Je n’aime pas les séparer.»



Le 16 février 2016, Latifa Ibn Ziaten a inauguré la "Maison Imad pour la jeunesse et les parents", un centre d'accueil pour lutter contre la radicalisation des jeunes situé à Garges-les-Gonesse (Val-d'Oise). But :  "avant tout de créer du lien et de parler à ces jeunes, les écouter et ne pas les laisser à l'abandon. Il faut prévenir la radicalisation avant qu'il ne soit trop tard", Le "Centre, installé en deux mois seulement dans un bâtiment également utilisé par la mission locale de Garges-les-Gonesse, en partenariat avec la mairie de la ville, ouvrira ses portes jeudi et emploiera deux éducateurs à plein temps. "Je viendrai moi-même à la Maison trois fois par semaine. Un numéro vert à appeler en cas de radicalisation, cela ne suffit pas. Il faut que ces jeunes aient des gens à qui parler en face d'eux, en vrai", a assuré Latifa ibn Ziaten qui "souhaitait depuis longtemps disposer d'un vrai lieu d'accueil fixe. Chargée du recrutement des deux éducateurs et de l'organisation de sa Maison, qui se dotera aussi d'un psychologue et d'un avocat, elle a dit souhaiter travailler avec des personnes ayant "une connaissance du sujet et de l'expérience sur le terrain".

Une deuxième "Maison Imad" devrait ouvrir au Maroc.



Le 11 mars 2016, à l'Elysée (Paris), Latifa ibn Ziaten a été décorée de la Légion d'Honneur par le Président de la République  François Hollande, socialiste.

Le 19 mai 2016, lors d'une séance plénière, le conseil régional d'Ile-de-France a étudié "une proposition de projet pour sensibiliser les lycéens aux valeurs de la République et lutter contre la radicalisation". La région Île-de-France a décidé "de mettre en place dans les lycées et CFA franciliens un cycle de conférences où « des grands témoins », « victimes du terrorisme » s'exprimeront devant les élèves pour « créer un choc émotionnel » et faire « toucher du doigt la souffrance des victimes ».


Latifa Ibn Ziaten et Samuel Sandler, parents de victimes de Mohamed Merah en 2012, sont intervenus en tant que « grands témoins du terrorisme » dans "le cadre de la mise en place prochaine, dans les lycées franciliens de cycle de conférences pour « promouvoir les valeurs de la République et lutter contre la radicalisation. » Tous deux ont été applaudis.

Conseillère melunaise membre du Groupe Europe Ecologie Les Verts et apparentés (EELVA) et professeur, Bénédicte Monville de Cecco a indiqué qu’un « phénomène aussi grave et complexe que le terrorisme devrait nous interdire une approche trop simpliste [...] avec des témoignages de personnes « dont les affects et leurs énonciations pathétiques peuvent avoir une fonction édifiante, mais seulement accompagnée d’une démarche intellectuelle critique. » Indignation des conseillers régionaux qui ont sollicité une suspension de séance. président du groupe Les Républicains, Thierry Solère a condamné les propos de l’élue écologiste. La délibération a été votée par la quasi-totalité des conseillers. le FN a voté contre, estimant qu'il s'agissait « d'un pansement sur une jambe de bois » et souhaitant que soit clairement visé « le terrorisme islamiste ».

Plainte contre l'Etat ?

Français chrétien, Albert Chennouf-Meyer est le père d'Abel Chennouf Meyer, caporal-chef affecté au 17e régiment du génie parachutiste, deuxième soldat assassiné le 15 mars 2012 par Mohammed Merah et âgé de 25 ans, avant l'attentat terroriste islamiste et antisémite devant l'école Ozar HaTorah à Toulouse.

Dès 2012, avec ses proches, Albert Chennouf Meyer avait porté plainte contre l'Etat. Il estimait que les "fautes commises par les services de renseignement dans la surveillance de" Mérah "ont fait perdre une chance d’éviter le décès".

Moins médiatisé que Latifa ibn Ziaten, il a maintes fois désigné nommément les "nazislamistes" et exhorté à la fermeté contre l'islam radical. Il s'est aussi rendu en Israël pour lequel il voue un attachement sincère.


Le 12 juillet 2016, le tribunal administratif de Nîmes "a condamné l’Etat, le jugeant en partie responsable de la mort du soldat Abel Chennouf, tué par Mohamed Merah à Montauban le 15 mars 2012 en compagnie d’un autre parachutiste". Un jugement qui couronne le combat d'Albert Chennouf Meyer et de ses avocats.

Le "tribunal juge que la responsabilité de l’Etat est susceptible d’être engagée pour faute simple des services de renseignement dans l’exercice de leur mission de prévention des actions terroristes et de surveillance des individus radicaux. En l’espèce, malgré la difficulté de cette mission, le tribunal juge que la décision de supprimer toute mesure de surveillance de Mérah, prise à la fin de l’année 2012, après la conduite d’un entretien avec l’intéressé dans des conditions peu probantes, est constitutive d’une faute engageant la responsabilité de l’Etat compte tenu notamment du profil de Mérah et du caractère hautement suspect de son comportement, établi depuis plusieurs années et renforcé par ses récents voyages en Afghanistan et au Pakistan. Le tribunal retient que la faute de l’Etat a compromis les chances d’éviter l’assassinat de M.  Abel Chennouf victime de Mérah, et faisant application de la notion de perte de chance retenue par la jurisprudence en matière médicale, évalue la fraction du dommage indemnisable en fonction de l’ampleur de la chance perdue, en l’espèce fixée à un tiers. Le tribunal juge enfin que si le décès de M.  Abel Chennouf est intervenu de façon brutale et cruelle et s’il a été accompagné d’un retentissement médiatique exceptionnel et durable, ces circonstances ont aggravé le préjudice d’affection subi par ses proches mais n’ont pas généré un préjudice distinct".


Le tribunal poursuit : « Malgré la difficulté de la mission de prévention des actions terroristes et de surveillance des individus radicaux incombant aux services de renseignement, le tribunal juge que la décision de supprimer toute mesure de surveillance de Mérah, prise à la fin de l’année 2012, après la conduite d’un entretien avec l’intéressé dans des conditions peu probantes, est constitutive d’une faute engageant la responsabilité de l’Etat compte tenu notamment du profil de Mérah et du caractère hautement suspect de son comportement, établi depuis plusieurs années et renforcé par ses récents voyages en Afghanistan et au Pakistan. Dans les circonstances de l’espèce, alors notamment que Y. avait déjà fait une première victime quatre jours avant l’assassinat de M. Abel Chennouf, le tribunal juge que cette faute a compromis les chances d’empêcher l’attentat et fixe à un tiers la part de responsabilité de l’Etat ».

Et de préciser : "Les parents et frère et sœur de la victime ayant toutefois déjà été indemnisés par l’Etat, en sa qualité d’employeur de M.  Abel Chennouf, à raison des préjudices subis du fait de ce décès, leur requête est rejetée pour ce motif par le tribunal. La juridiction condamne en revanche l’Etat à indemniser l’épouse et l’enfant de M.  Abel Chennouf, ainsi que le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions subrogé dans les droits de son épouse, à proportion de la perte de chance retenue. Il condamne également l’Etat, dans les mêmes conditions, à indemniser les beaux-parents de M.  Abel Chennouf".

Selon Claude Guéant, alors ministre de l’intérieur, entre 2007 et 2012, Mohammed Merah avait « fait l’objet de dizaines d’écoutes téléphoniques (…), de filatures très longues. Il y a eu un abandon du suivi de Merah puis une reprise du suivi à son retour du Pakistan », en novembre 2011. « L’appréciation a été faite qu’il ne représentait pas de signe de dangerosité, d’intention criminelle », avait également avancé Claude Guéant : « Personne n’a jamais décelé d’intention criminelle chez lui. »

Le jugement précise que la "demande d’indemnisation des parents et frère et sœur d’Abel Chennouf a été rejetée, parce qu’ils ont déjà été indemnisés. Par contre, l’Etat a été condamné à indemniser la veuve et l’enfant du soldat, ainsi que ses beaux-parents et le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme.


Après cette condamnation de l'Etat, Latifa Ibn Ziaten a annoncé sur France TV.info qu'elle portera plainte pour "que les choses changent". "Je soutiens entièrement Monsieur Chennouf. Pour nous, c'est très important, parce que notre fils a été la première victime de Mohamed Merah.",  réagit Latifa Ibn Ziaten. Elle "estime surtout que les services de l'Etat n'ont pas été à la hauteur lors du drame". "On était victimes, et on s'est retrouvés soupçonnés, avec des auditions séparées, y compris les enfants, et des enquêtes sur nous. Pendant quatre jours, on a été tout seuls contre tout le monde."

Le "15 mars 2012, quatre jours après la mort d'Imad Ibn Ziaten, Mohamed Merah tue Abel Chennouf. "Personne ne nous a prévenus qu'il y avait eu cette attaque, et que c'était le même tueur que celui d'Imad, personne ! L'Etat a une grande responsabilité, mais surtout parce que Merah aurait dû être surveillé, comme l'a dit le tribunal de Nîmes.", "se lamente encore Latifa ibn Ziaten".

Le but "de la plainte que ses avocats doivent bientôt déposer est de pousser les services publics à assumer leurs responsabilités : "L'Etat doit changer des choses. Moi j'ai dit pendant des années que des Merah, il y en a d'autres, et qu'il y en a partout, rappelle celle qui arpente les cités et les prisons françaises depuis des années. Personne ne m'a écoutée", estime Latifa Ibn Ziaten.


"Mais plus qu'une refonte des services de renseignements et un renforcement de la lutte contre le terrorisme, cette mère de famille estime que l'effort doit surtout concerner une plus grande prise en compte de la jeunesse : "Il faut écouter les jeunes, leur donner leur chance et ouvrir les ghettos où ils sont enfermés et mis de côté. Il faut qu'ils aiment la France, mais pour ça il faut leur donner envie de l'aimer, qu'elle les aide à croire en l'avenir."

"Bien qu'elle dise "n'avoir aucun problème avec ce gouvernement qui [l]'a soutenue, pas comme celui qui était là en 2012", elle estime qu'"on ne peut pas laisser les choses continuer comme ça. Mon fils est mort debout, il a refusé de se mettre à plat ventre devant Merah, je veux prolonger ce courage".


Le 13 juillet 2016, sur Radio J, Albert Chennouf-Meyer a exprimé sa fierté pour avoir "persévéré dans une voie pas facile" : "On oublie les victimes. On doit la vérité à nos enfants. On doit des comptes à nos enfants. Je me bats pour qu'on sache pourquoi [mon fils] est mort... Certains ont choisi de faire du mercantilisme avec la mort de leur enfant. [Vous les victimes d'attentats terroristes et leurs familles], ne faites pas confiance aux politiques. Allez en justice. Prenez des avocats anonymes, pas médiatiques. Et portez plainte !"

Albert Chennouf-Meyer a révélé en 2012 que son avocate, Me Béatrice Dubreuil, avait demandé à Latifa Ibn Ziaten de se joindre à eux dans la plainte contre l'Etat. Mais Latifa Ibn Ziaten avait refusé car "l'entourage du roi du Maroc l'interdit". Un scoop qui souligne l'emprise du pouvoir chérifien sur certains de ses ressortissants en France. Et qui peut expliquer la faveur dont jouit Latifa ibn Ziaten auprès des pouvoirs politiques français et les pays du monde arabe qui l'invitent à des conférences.

Latifa ibn Ziaten se trouvait jusqu'au 12 juillet 2016 en porte-à-faux par rapport, non seulement à Albert Chennouf-Meyer, mais aussi à ces victimes des attentats terroristes islamistes du 13 novembre 2015 qui avaient fustigé quasi-immédiatement l'inaction de l'Etat ou avaient refusé de se joindre à la cérémonie d'hommage national aux Invalides et dix-sept victimes ont annoncé le 12 juillet 2016 leur intention de porter plainte contre l'Etat : « On fera tout pour obtenir la condamnation de l’Etat français pour ne pas avoir empêché le passage à l’acte de terroristes dont certains étaient sous contrôle judiciaire », a déclaré sur BFMTV Samia Maktouf, avocate de 17 victimes de ces attentats islamistes.


Sur son compte Facebook, Anne-Véro Mendo, mère de la veuve d'Abel Chennouf-Meyer, a posté le 13 juillet 2016 au matin : "Mme IBN ZIATEN qui ne nous a jamais soutenu en quatre ans, qui prône dans son discours laconique le vivre ensemble et au contraire de ses dires a eu une attitude odieuse pour notre gendre Abel CHENNOUF, qui porte le voile en "adéquation" avec la laïcité ! Voilà qu'elle se réveille elle va porter plainte contre l'Etat ! Nous cela fait quatre ans qu'avec nos avocats nous essuyons les railleries... Maintenant que le travail est accompli contre vents et marais, elle porte plainte... Nous ne saluons pas votre pseudo courage !" Un message partagé notamment par Albert Chennouf-Meyer.

Albert Chennouf Meyer a souvent stigmatisé le CRIF, sous la présidence de Richard Prasquier, en l'accusant de lui avoir demandé de ne pas porter plainte contre l'Etat et de retirer sa plainte. Il est révélateur qu'aucune famille de victimes françaises juives de Mérah n'ait porté plainte contre l'Etat et que l'un des avocats de familles de victimes françaises juives de Mérah, Me Alain Goldmann, est président du FSJU (Fonds social juif unifié).


Israël
L'ambassade d'Israël en France a soutenu le voyage (22-28 avril 2015) en Israël - Mur des lamentations, mosquée al-Aqsa, Mont Herzl, mer Morte et recueillement devant la tombe du Premier ministre israélien assassiné en 1995, Yitzhak Rabin, mais pas devant celle de Herzl, fondateur du sionisme politique moderne, rencontre avec les sauveteurs d’Hatzalah et des Bédouins de Galilée  - et dans les territoires disputés, dont Ramallah - recueillement devant la tombe de Yasser Arafat, visites du musée de Mahmoud Darwich, « grand écrivain et poète palestinien » et du Centre franco-allemand, séance photos des jeunes portant keffieh près du drapeau palestinien -, de 17 lycéens, chrétiens et musulmans, de Garges et de Sarcelles, organisé par l'association Imad fondée par Latifa Ibn Ziaten.

En 2014, cette association avait amené des lycéens au Maroc. Latifa Ibn Ziaten leur a-t-elle fait visité le Sahara occidental occupé par le Maroc ? Elle projette un nouveau séjour avec des adolescents au Maroc. Prévoit-elle une visite aux Sahraouis ?

"Whalid, élève de 3e au collège Jean-Lurçat de Sarcelles, avait déjà voyagé dans le cadre d'un échange avec des lycéens marocains, l'an dernier. « Là, ça va être différent car on va vraiment voir trois religions qui vivent côte à côte, explique le jeune de 14 ans. Mais déjà, à Casablanca, on a vu comment chacun respecte le lieu de culte de l'autre. Les gens se considèrent d'abord Marocains et la religion passe après. Ici, c'est l'inverse. J'aimerais que ça change... »

« Je pars avec l'envie de me faire ma propre opinion », déclare Hassna, excellente élève de 3e au lycée Jean-Lurçat  Sarcelles, âgée de 14 ans et souhaitant embrasser la profession de journaliste,  « Au début, j'avais un peu peur car j'entends beaucoup de monde dire qu'Israël, c'est dangereux, que c'est la guerre.  Mais j'avais envie de découvrir par moi-même », explique l'adolescente. Et d'ajouter : il « n'y a pas beaucoup de gens qui ont la chance de faire ce voyage. « On part là-bas pour observer beaucoup de choses, être très à l'écoute, et raconter à la fin tout ce qu'on aura vu.  Je pars en Israël avec l'envie de me faire ma propre opinion, explique-t-elle. J'espère que ce que je verrai sera positif, mais je ne le saurai qu'au retour » Elle prend au sérieux son "futur rôle de mini-ambassadrice de la paix lui tient également à cœur. « C'est bien d'être la représentante d'une cause, d'avoir la responsabilité de faire passer un message positif. Latifa Ibn-Ziaten, marraine de son collège, a un message de paix, de solidarité... Ça m'a beaucoup marquée. »

 « Le constat qu'on fait, c'est que toutes les haines qui existent dans le monde sont dues au fait que les peuples ne se connaissent pas, estime le proviseur du lycée Arthur-Rimbaud de Garges, Christophe Buatois. Le but de ce voyage, c'est que les jeunes apprennent à découvrir l'autre, qu'ils écoutent et qu'ils observent sans préjugés. C'est cela qui permet de générer du respect et de la non-violence. »

Pour les briefer avant leur départ, ces élèves ont bénéficié pendant trois ans du savoir de Marie-Odile Dolivet, « formatrice à la culture de paix » - autoproclamée ? -, car dès leur retour, ils "auront pour mission de délivrer à leur tour un message de paix et de vivre-ensemble auprès de leur entourage. Des « mini-Latifa » qui pourront intervenir dans d'autres écoles ou à l'occasion d'événements, à l'image de leur marraine". Qui est Marie-Odile Dolivet ? C'est une "formatrice à la culture de paix au Tchad et en Côte d'Ivoire. Quel rapport avec le conflit né du refus musulman d'un Etat Juif ? Les professeurs d'histoire n'auraient pas pu assurer ce briefing ? « Vous avez une chance extraordinaire, mais aussi beaucoup de responsabilités sur les épaules », a rappelé Marie-Odile Dolivet. « Quels sont les préjugés que vous connaissez ? » a-t-elle notamment demandé. « Les Arabes sont des voleurs ! » s'exclame un collégien. « Les Noirs sont de bons danseurs », poursuit l'un de ses camarades, provoquant le rire du groupe. « Mais tu as raison, rétorque la formatrice. Il y a des préjugés négatifs, mais aussi des positifs. Or, il faut comprendre que chaque personne est unique. » Et de prendre l'exemple sur leur futur voyage : « Il ne faut surtout pas coller d'étiquettes sur le front, ou sur la tête (elle mime le port d'une kippa). Ne vous dites pas : J'ai un a priori positif sur les Palestiniens, car ils sont Palestiniens. Ou j'ai un a priori négatif sur les juifs car ils sont juifs. Car dans tout groupe humain, il y a des gens ouverts, au cœur large, et d'autres plus fermés. Certains veulent la paix, d'autres cherchent la guerre. » Consternant, mais si révélateur de l'opinion publique en France.

"J’ai vu en Israël – berceau de toutes les religions et de la civilisation – une population issue de plusieurs pays et de plusieurs nationalités, vivre parfaitement ensemble. Une région d’une grande richesse historique, archéologique, spirituelle et géographique. Entre modernité et tradition, héritière de tant de culture, la Terre Sainte fascine par sa multiplicité, mosaïque de paysages et de peuples. Un exemple pour les jeunes qui font ce voyage, que nous avons justement intitulé « le vivre ensemble en Israël et Palestine », deux terres voisines dotées d’une histoire et d’un patrimoine uniques au monde. Notre espoir est que chacun revienne dans son établissement scolaire en tant qu’Ambassadeur de la Paix après avoir partagé les valeurs du vivre ensemble, le sens du respect et l’esprit de tolérance"a déclaré Latifa Ibn Ziaten. Celle-ci semble ignorer que cette coexistence dans l'égalité entre Juifs et musulmans n'existe que dans un Etat Juif, car dans un Etat musulman, les Juifs seraient des dhimmis.

Autant on compatit à la douleur de Latifa Ibn Ziaten, autant on éprouve une certaine gêne à entendre son discours affirmant sa volonté d’œuvrer à un "authentique dialogue interreligieux" tout en évitant soigneusement d'établir le moindre lien entre l'islam et l'islamisme ou d'évoquer l'antisémitisme islamique. Révélant ses lacunes historiques et religieuses - Israël est le berceau du judaïsme et du christianisme, et non de l'islam né dans la péninsule arabique -, Latifa Ibn Ziaten nuance son discours selon ses interlocuteurs : à SelectIsrael, elle déclare que ce voyage offre aux jeunes l'opportunité "pour qu’ils puissent déceler les différences, mais aussi les similitudes entre les religions. Nous voulons que nos jeunes comprennent que nous pouvons vivre différemment tout en restant frères dans notre spiritualité. Un voyage qui leur sera très enrichissant sur le plan de la connaissance de l’autre, en l’occurrence le Juif et l’Israélien", et au site musulman Yabiladi omet les similitudes : "Une chance pour notre jeunesse de s'enrichir en découvrant l'Autre dans sa particularité et sa différence". A Telavivre, elle déclare croire qu'Israël veut la paix. Le Hamas, dont la charte vise à éliminer l'Etat Juif, veut-il la paix ? "Je ne sais pas, tout est possible" (sic), répond-elle.

Qu'ont retenu les sept élèves du lycée Arthur Rimbaud de Garges-lès-Gonesse et les huit collégiens de Jean Lurçat à Sarcelles, "sélectionnés pour leur engagement au sein du conseil de la vie lycéenne", de leur séjour d’une semaine en Israël ? « On revient différent d’un tel voyage. Grandi », confie Yassine au Parisien (31 mai 2015). Des clichés ont été supprimés : « Avant, je pensais que les Israéliens ne se mélangeaient pas avec les étrangers, mais en fait, ils sont très chaleureux », raconte Dilan, en Terminale. « On a vu des musulmans faire la prière sur l’herbe, en plein centre de Jérusalem. Je pensais que ça n’était pas possible », souligne Omer. « A la télé, on ne montre que la guerre, alors qu’on ne ressent pas de tension, note Steve. Finalement, leur guerre, ce n’est pas une guerre de religion mais de territoire. Et les différentes religions cohabitent mieux qu’ici. » Au début, pour certains, ça n’a pas été facile de faire accepter un tel voyage. « Pour plusieurs membres de ma famille, c’était mal vu d’aller en Israël », raconte Dilan. « Mais maintenant, tout le monde nous dit qu’on a de la chance, les gens posent plein de questions », remarque Angela... La découverte, pour beaucoup, ça a aussi été celle du judaïsme. Les rites, l’histoire, les traditions, on leur a tout expliqué. « La prière est différente mais au fond, on a tous le même Dieu », observe Dilan. Non. "Dans le Coran,  Le Dieu trinitaire des Chrétiens est clairement visé comme une conception « associationniste » qui est le péché le plus grave, celui d’associer d’autres divinités à Dieu, une forme déguisée du polythéisme. Il y a, par ailleurs, peu de rapports entre le message évangélique du Christ, celui de l’Amour, et l’exigence de soumission formulée par le Dieu vindicatif qui transmit ses volontés à Mahomet", analyse Christian Vanneste, ancien député UMP.

Élève au lycée professionnel Arthur Rimbaud de Garges-lès-Gonesse, Rose se souvient : « Quand j’ai dit à mon entourage que je partais pour Israël, j’ai eu des pressions, on m’a dit de ne pas y aller, que j’allais être choquée, qu’il y avait beaucoup de violences. J’avais envie de voir de mes propres yeux. Pour être honnête, j’ai pendant longtemps pensé que les israéliens tuaient les palestiniens de façon aveugle, c’est ce que montre les médias faut le dire, toute cette violence. On ne voit jamais de choses positives venues de ce pays. Sur place, je me suis rendue compte que ce n’est pas un pays où les peuples cherchent la guerre, ils cherchent la paix mais ne la trouvent pas. Les gens sont très ouverts. »


Le "petit groupe a même été invité à célébrer Shabbat dans une famille. Un des moments forts du voyage". « Je croyais qu’à Shabbat ils priaient toute la nuit. En fait, ils prient 30 secondes puis on ne fait que manger ! », relate un élève. Un chabbat light ? « C’est pas mal cette idée de ne pas utiliser le téléphone, de ne pas regarder la télévision, ça crée du lien ! T’es comme forcé de parler à ton voisin », raconte Sharyse, pas tout à fait familière avec la tradition du Shabbat".


« Je vais leur dire à tous que ce n’est pas une guerre de religions, c’est une guerre de territoires », annonce Walid.


Latifa ibn Ziaten "explique entendre systématiquement des jeunes parler de la Palestine, des « Juifs qui y tuent des Arabes » comme d’une justification pour prendre pour cible les juifs en France ou ailleurs dans le monde, comme une justification à un antisémitisme virulent et mortifère".


« Un mur qui sépare les populations, c’est choquant, injuste », s’exclame Steve, toujours marqué par les images de ces morceaux de béton érigés autour des territoires palestiniens, couverts de graffitis tels que « Freedom ». « On prend aussi conscience de la chance qu’on a, observe Yassine. On se plaint beaucoup, mais nous, on a la liberté d’aller et venir comme on veut. Les Palestiniens, non. » Yassine se souvient notamment de ce jeune du lycée français de Jérusalem, mais habitant de Ramallah, dont le seul moyen pour passer la frontière est d’emprunter le bus diplomatique qui passe une fois par jour. Ou de cette jeune Palestinienne qui a perdu deux membres de sa famille, tués lors d’une manifestation". Quid des victimes israéliennes du terrorisme palestinien ?

Le Parisien poursuit : "Alors que faire de toutes ces rencontres ? Les élèves ont pour mission de devenir ambassadeurs de la paix. « Au fond, on est tous pareils, insiste Yassine. Il faut arrêter de vivre enfermé. » Le 11 juin, tous livreront une présentation de leur voyage au sein du" lycée.

Proviseur du lycée Arthur Rimbaud de Garges, Christophe Buatois a participé au voyage  d'avril 2015 : « S’il y a des tensions, c’est parce que les gens ne se connaissent pas »  Il se dit fier de ses élèves. Il a porté le projet avec Latifa Ibn Ziaten. Un voyage nécessaire pour casser les barrières. « Notre constat de départ, c’était de dire : s’il y a des tensions dans le monde aujourd’hui, c’est parce que les gens et les peuples ne se connaissent pas. L’idée, c’était d’aller voir sur place, pour bousculer les idées reçues, sans juger. » Et il l’avoue, pour les élèves, tout n’a pas été simple. « Je me souviens par exemple qu’au début, un de nos élèves musulman a eu du mal à accepter l’idée de mettre une kippa, se souvient le proviseur. Mais très vite, il a compris que c’était une question de respect dans une synagogue. » Le vivre-ensemble, il fallait aussi le faire au sein même du groupe. « On a nos propres tensions de quartiers », note le proviseur. Son rôle, en amont, a aussi été de rassurer les parents, souvent inquiets d’un tel voyage. « Certains pensaient qu’on allait mourir là-bas, sourit Christophe Buatois. Nous les avons conviés aux séances de préparation, pour leur présenter le projet. Ça les a rassurés. Ils nous ont fait confiance. » Lui-même a découvert là-bas un pays riche et une ville de Jérusalem magnifique. « J’ai promis à ma famille d’y retourner avec elle », glisse-t-il".

« Le vivre ensemble et la Paix ont accompagnés chaque moment de ce séjour », indique le site de l’association. Même devant la tombe d’Arafat ? Cet hommage dénature le message de paix affiché par Latifa ibn Ziaten. 

En résumé : le chabbat aurait pu être observé dans une famille Juive française. Le narratif palestinien n'a pas été démonté par le rappel de faits historiques et juridiques, notamment sur la barrière de sécurité antiterroristes dont la partie infime sous la forme de mur vise à éviter les tirs des terroristes palestiniens. Le conflit "israélo-palestinien", en fait le conflit né du refus de l'Etat Juif par le monde musulman, est instrumentalisé pour expliquer les "tensions" en France ; ce qui évite d'évoquer la haine contre les mécréants de l'islam. Présumé faux : la connaissance de l'autre fait disparaître les "tensions" et prélude le vivre ensemble.

On appréhende les messages véhiculés par ces "ambassadeurs de paix" ignorant les informations essentielles du conflit.


Communauté Juive française

Latifa ibn Ziaten est souvent invitée à des événements communautaires : dîner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), cérémonie à la grande synagogue de la rue des Victoires en présence du Président de la République François Hollande en hommage aux 17 victimes de l’attentat terroriste islamiste à Paris en janvier 2015 au cours duquel elle a allumé une bougie, etc.



Prix Léon-Blum créé par le CRIF Grenoble Isère  et le B'nai B'rith en 2000 et décerné par la Ville de Grenoble et ce CRIF local depuis 2003, Prix  du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) de Midi-Pyrénées, en présence du ministre de l'’Intérieur Manuel Valls, lors du dîner annuel de ce CRIF 27 février 2014, et le 19 juin 2015 Prix Copernic pour le dialogue, la paix et la fraternité de l'ULIF  (Union libérale israélite de France)… La communauté Juive française institutionnalisée respecte, estime et distingue Latifa ibn Ziaten.


Fondée en 1917, « plutôt "Reform" (UK) ou "Conservative" (USA), selon la classification anglo-saxonne », l'ULIF  (Union libérale israélite de France) « est la seule synagogue à perpétuer en France une tradition musicale dite « consistoriale » depuis que l’orgue et les chœurs mixtes ont été supprimés des offices célébrés dans ces synagogues à la fin des années 1970 ». Cette synagogue située rue Copernic a été la cible d'un attentat terroriste palestinien le 3 octobre 1980.

L'ULIF « récompense chaque année une personne ou une institution ayant œuvré pour promouvoir le dialogue, la paix dans le monde et la fraternité ».


Composé d’Isabelle Giordano, Christine Kelly, Martin Hirsch, Jean-François Bensahel et Guy Bouaziz, le jury Son Prix Copernic pour le dialogue, la paix et la fraternité a sélectionné deux lauréats en 2015 : Latifa Ibn Ziaten pour son engagement en faveur de la laïcité et du dialogue interreligieux, et Jean-Christophe Taghavi, fondateur de l’association « CAP* ou pas cap ? » et lauréat de l’Institut du Service Civique. gagnants seront inscrits dans le Grand Livre de la Paix et de la Fraternité de l’Union Libérale Israélite de France.

Le 19 juin 2015, à 19 h 30, à la synagogue de la rue Copernic, le Prix Copernic pour le dialogue, la paix et la fraternité de l'ULIF  (Union libérale israélite de France) a été remis à Latifa Ibn Ziaten pour son "engagement en faveur de la laïcité et du dialogue interreligieux", et Jean-Christophe Taghavi, fondateur de l’association « CAP* ou pas cap ? » et lauréat de l’Institut du Service Civique.


Depuis sa création, ce prix a récompensé l’AJMF (Amitié Judéo-musulmane de France), avec le Rabbin Michel Serfaty et le Recteur Dalil Boubakeur de la grande mosquée de Paris (2012), l’Imam Hassen Chalghoumi, imam de Drancy et président de la Conférence des imams de France, ainsi qu’Adeline Kulig et Antoine Touillet pour leur projet « A contre-courant », Marcel Kabanda, Président d’Ibuka France, pour son œuvre de mémoire dans le génocide au Rwanda et Hélène Rastegar pour son projet de festival de courts métrages « Chacun son court » (2014). L’amitié judéo-musulmane « islamiquement correcte » et un recteur désigné par l’Algérie, un imam et l’incitation à l’engagement à s’investir des jeunes à Chalons en Champagne, le Rwanda et un festival de court métrage en Alsace… Du « Tikkoun olam » (Réparation du monde, en hébreu, Nda) !? A l’aune des problèmes vitaux de la communauté Juive française, certains récipiendaires inspirent de l’incompréhension. Dans cette voie, l'ULIF remettrait-elle un Prix à la fête des cucurbitacées à Fresne-sur-Loire ?


Selon l’ULIF, l’association Imad ibn Ziaten « œuvre concrètement pour la paix, la fraternité et le dialogue dans le strict respect des valeurs de la République. Elle participe à l’éducation, à la citoyenneté et à lutte contre toutes les formes de racisme et de discrimination. Elle sensibilise la jeunesse de France et d’ailleurs à ces impératifs et s’engage dans la promotion du dialogue interreligieux ». Le mot « antisémitisme » manque curieusement. Quel dialogue interreligieux ? Avec quelle compétence ? Avec quels interlocuteurs ? Dans quels buts ? Selon quelle périodicité ? Avec quels résultats ? Mystères.


Latifa ibn Ziaten « a le courage et la force d'âme incomparable de se relever et de se dresser contre tous les fanatismes. Elle parcourt les écoles, les prisons, les quartiers difficiles pour faire entendre sa voix et sa douceur, et expliquer aux prêcheurs de haine qu'il sont dans l'erreur et dans l'ignorance de l'autre, qu'il soit juif, militaire, ou simple citoyen. Elle se bat contre l'intégrisme, contre tous les préjugés, contre tous les clichés mentaux qui visent à dénier à l'autre le droit de vivre comme il l'entend, dès lors qu'il respecte les valeurs de la République, et qui sont exceptionnelles. Elle est un exemple pour nous tous », écrit Jean-François Bensahel, président de l’ULIF. Non, Latifa ibn Ziaten ne se bat pas contre tous les préjugés : elle évite soigneusement de lutter contre les sourates anti-Juives, l'antijudaïsme islamique, etc.


Le dossier de presse de l'ULIF indique que ce Prix récompense en ces deux récipiendaires une « résistance française ». Résistance à quoi ? Que de mots galvaudés !



Le 7 janvier 2015, après l'attentat islamiste contre la rédaction de Charlie Hebdo, Latifa ibn Ziaten a publié un post sur son compte Twitter affirmant : "L'association IMAD pour la jeunesse et la paix est bouleversée par cet acte d'une extrême barbarie !", affichatn "Je suis Charlie" et soutenant la liberté d'expression. Curieusement, elle n'a posté aucun message après l'attentat contre l'hypercacher de la porte de Vincennes au cours duquel quatre Français juifs ont été assassinés.

Le 30 juin 2016, à 19 h, l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF) et SOS Racisme organisent une "rencontre exceptionnelle et unique" au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) entre Latifa Ibn Ziaten, la mère d’Imad Ibn Ziaten, assassiné à Toulouse en 2012 et Batou Hattab, Grand rabbin de Tunis et père de Yoav Hattab, assassiné lors de l’attentat de l’HyperCacher". Le deuil n’est pas la seule chose qui les rassemble. Pétris d’une culture arabe commune, Latifa Ibn Ziaten et Batou Hattab se retrouvent autour d’un message contre la haine et la radicalisation, qu’ils diffusent chacun dans les espaces dans lesquels ils évoluent".


Le chanteur Renaud interpréta sa chanson Hypercacher en fin de rencontre.

Cette rencontre avait été précédée par un événement similaire dans une mosquée francilienne.


Le 24 décembre 2018, Latifa ibn Ziaten a twitté : "À toute la communauté chrétienne, à tous ceux qui fêtent #Noël sans distinction religieuse, pour partager autour d’un repas un moment en famille ou entre amis, je souhaite de profiter pleinement de cette trêve pour goûter le bonheur simple d’être ensemble. Joyeux Noël à tous". On cherche en vain un message de Latifa ibn Ziaten souhaitant un bon Hanoucca 2018 à "toute la communauté juive". Celle-ci ne le vaut pas ?

Le 25 juin 2019, sur Radio J, Richard Prasquier a interviewé Latifa ibn Ziaten en la louant pour ses actions. Il a omis de l'interroger sur la raison pour laquelle elle a amené des élèves au mausolée du terroriste Yasser Arafat.


Le 17 novembre 2019, Latifa Ibn Ziaten a été la lauréate du Prix de la fondation Grand Rabbin Joseph Cohen. Cette fondation, active pour " rapprocher les hommes", a été créée en 1998, après le procès Papon, par Michel Cohen-Colin dont le père était le grand rabbin de Bordeaux, durant la Deuxième Guerre mondiale. Michel Cohen-Colin avait témoigné au procès de Maurice Papon et souhaité poursuivre l'oeuvre de son père par cette Fondation. Celle-ci, "qui ne reçoit pas de dons, distingue des actions individuelles ou collectives. En 2018, elle a récompensé deux associations : l'antenne suisse d'une association internationale portant secours aux migrants en mer Méditerranée, SOS Méditerranée et une association américaine, Equal Justice Initiative, organisation à but non lucratif basée à Montgomery, en Alabama, qui fournit une représentation légale aux prisonniers condamnés à tort, aux prisonniers pauvres sans soutiens juridiques conséquents et à ceux qui se sont vu refuser un procès équitable."

  La communauté française Juive institutionnalisée aime décerner "les bons points". Mais cela ne saurait pallier son incapacité ou son refus d’affronter et de vaincre les racines de l’antisémitisme létal depuis l’Intifada II - les "3 D" définis par Natan Sharansky (Diabolisation, Délégitimation et Double standard) dont l’affaire al-Dura s’avère emblématique - ainsi que de combattre le "gouvernement des juges" français qui, maître absolu en ses "territoires perdus de la justice" condamne sévèrement ses concitoyens Juifs victimes, autorise et confirme leur spoliation, etc.


Ces dirigeants communautaires s'obstinent à miser sur des personnalités musulmanes isolées, adoubées par les autorités politiques nationales, et dont l’action demeure limitée, partiale et « islamiquement correcte ». Tout en se gardant d'évoquer les sujets tabous : antisémitisme musulman, antijudaïsme islamique, dhimmitude, etc.


Une double faute dont le coût est tragiquement subi par les Français Juifs...


Etats-Unis

A l'instar d'organisations juives françaises, l'AJC (American Jewish Comittee) a récompensé Latifa ibn Ziaten en lui remettant le « Prix AJC du Courage moral » le 13 mai 2014.

Le 29 mars 2016, à Washington, Latifa Ibn Ziaten est l'une des 14 lauréates ayant reçu un des "Women of Courage Awards" décernés par le secrétaire d'État américain John Kerry. Le Prix international Femme de courage est une "récompense américaine pour honorer des femmes à travers le monde qui font preuve de courage, de détermination pour les droits de l'Homme, l'égalité homme-femme et les avancées sociales".

John Kerry "a salué son travail de résistance contre "la tentation de l’extrémisme". Un combat répété, en français, par le secrétaire d’État américain : "Je voudrais sauver ceux qui sont à l’origine de ma souffrance." La présidente de l’association "Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix" s’est dite "très honorée" par ce prix qui lui donne de la "force" pour continuer". A Detroit et Los Angeles, elle rencontrera des familles américaines.

C'était la quatrième visite de Latifa ibn Ziaten qui "a déjà noué des liens avec l’administration américaine : "Je suis aidée par l’ambassade américaine à Paris où j’ai déjà été reçue plusieurs fois. Ils connaissent mon travail et je les remercie pour leur soutien".


Et d'ajouter : "J’ai convaincu trois jeunes de ne pas partir en Syrie. J’ai sauvé leur vie et celle des autres. [Pendant six mois], une fois par semaine, je sortais avec eux, je dialoguais. Un jeune maghrébin musulman, c’est plus facile de le remettre dans le droit chemin" qu'un jeune converti à l'islam. "Je travaille avec des jeunes filles qui sont converties, je travaille avec beaucoup de parents qui sont en difficulté... Aujourd'hui certains parents disent on n'a pas fait attention, on n'a pas remarqué. Un enfant, s'il vit seul, livré à lui-même, voilà le résultat. C'est pour ça que j'ai pardonné à Mohamed Merah, quand j'ai suivi son parcours et quand j'ai vu qu'il avait grandi dans le vide, qu'il avait manqué d'amour, de tendresse, qu'il avait connu la souffrance, la prison, la drogue, ça l'a fabriqué et il est devenu un monstre. J'ai pardonné ce qu'il était, mais pas ce qu'il a fait".

Sa "réponse aux attentats qui ont touché la France en janvier puis en novembre 2015 est la même qu'après la mort de son fils: le dialogue et la compassion. "Il faut ouvrir les cités, ces ghettos, il faut promouvoir la mixité dans les établissements scolaires, l'égalité des chances, il faut écouter les jeunes quand ils parlent. (...) Certains jeunes, quand ils disent "La République nous a oubliés", c'est quand même qu'il y a un malaise", a-t-elle relevé en observant : "On ne peut pas amener la religion dans la citoyenneté. Quand on est citoyen, la religion c'est quelque chose de personnel".


"Latifa, le cœur au combat"

En mai 2016, une campagne de financement participatif a été lancée sur Kiss Kiss Bank Bank afin de produire Latifa, le cœur au combat, documentaire réalisé par Olivier Peyon et Cyril Brody et financer l'association Imad, pour la Jeunesse et pour la Paix.


 Produit par la société Haut et Court, le film vise à dresser le « portrait intime de Latifa et filmer son combat pour qu'il éveille les consciences ».  Synopsis : « L’histoire de Latifa Ibn Ziaten, c’est celle d’une jeune fille de Tétouan, pleine de rêves, qui traverse la Méditerranée à la fin des années 70 pour vivre en France. Trente ans plus tard, son fils Imad, militaire français, est assassiné par Mohammed Merah. Deux jeunes hommes nés en France de parents immigrés, tous deux musulmans, mais aux destins contraires : Imad est mort parce qu'il représentait la France et une intégration réussie, tandis que Merah s’y sentait exclu et cherchait à la détruire. Pour Latifa tout s’effondre brutalement : sa vie, son idéal de vivre ensemble et sa vision de la société française. Pourtant, plutôt que de renoncer à croire, Latifa décide d’aller réanimer ce rêve en dépassant sa douleur de mère. Elle part à la rencontre des autres, en France, au Maroc, pour les convaincre que ce rêve a encore un sens et qu’il les concerne tous. Donner de l’amour en réponse à la haine. »

La collecte a été achevée le 11 juin 2016, avec un taux de succès de 103% : 82 550 € collectés pour un objectif de 80 000 €, 1626 KissBankers. Mission réussie en 40 jours.

Le 7 mars 2017, à 23 h 05, France 2 diffusa Latifa, une femme dans la Républiquedocumentaire de Jarmila Buzkova.

Bébé Merah prénommé Mohammed
Début novembre 2016, à Nice, des parents ont donné pour prénom à leur fils nouveau-né Mohammed. Or, le nom patronymique du couple est Merah.

"Inconscience ou provocation ?" « Il est évident, et c'est en tout cas le point de vue du parquet de Nice, que donner un prénom à un enfant qui a déjà le nom d'un terroriste très notoirement connu en France est quelque chose qui peut porter préjudice à l'enfant. Le parquet a donc saisi le juge aux affaires familiales comme le lui permet le code civil », a déclaré Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice. Il avait été alerté le 14 novembre 2016 par la mairie de Nice.


Cette décision, qui devrait être adoptée prochainement, « s'appliquera immédiatement quelle que soit ensuite la décision des parents ». Ceux-ci disposeront d'un recours.


« C'est le tribunal qui va décider si oui ou non, il faut retirer le nom de Mohamed de l'état-civil pour cet enfant et si oui ou non, il est nécessaire de lui donner un autre prénom... C'est vraiment par rapport à l'intérêt pur de l'enfant, et non par rapport à un contexte, ou une religion ou un radicalisme violent supposé que les choses sont prises en compte. Bien sûr, il y aura une enquête sur le contexte familial car il y a là quelque chose d'alertant pour le parquet pour comprendre le contexte dans lequel cet enfant serait amené à grandir», a ajouté le procureur », a ajouté M. Prêtre.


En France, depuis 1993, les "officiers d'état civil ne peuvent plus décider d'interdire un prénom. « Les transmissions au procureur pour un changement de prénom sont très rares et on connaît une quinzaine d'affaires, remontées jusqu'en cour d'appel. Un grand nombre de Français, plus de 30% ont au moins un homonyme », précise Baptiste Coulmont, sociologue, auteur d'ouvrages sur les prénoms.


La "municipalité a cependant estimé que le choix des parents «pouvait être contraire à l'intérêt de l'enfant» et l'a assimilé à une apologie du terrorisme. Elle a aussi choisi de rendre l'affaire publique : « C'est de la responsabilité propre de la mairie d'avoir communiqué sur ce dossier particulier, ce n'est pas de mon fait, ni semble-t-il du fait de la famille non plus», a souligné le procureur".


« Permettez-moi ce coup de gueule. Familles Sandler, Monsenego, Ziaten et Legouade, réveillez-vous bon sang ! Réveillez-vous ! Pourquoi suis-je le seul à me battre contre l’oubli et le supplice infligés par l’État social-islamiste, par tous les politiques, par ceux qu’ils protègent, c’est à dire les nazislamistes », a déploré Albert Chennouf-Meyer sur sa page Facebook.


Et d'ajouter : « L’exemple d’aujourd’hui où une famille « française » salafiste prénomme leur enfant Mohamed Merah, doit tous vous heurter, vous remuer. Où est votre honneur, où est votre dignité ? Mon épouse, Katia Chennouf, a pleuré. Mais elle ne peut pas pleurer éternellement pour les 7 victimes. Que se passe-t-il ? Que veut dire ce silence assourdissant ? Qu’avez-vous reçu en contre partie pour oublier vos enfants et leur mémoire, assassinés par ce barbare adepte de « la religion de paix et d’amour », cette religion de haine et de sang. « Vos nuits seront hantées, nos morts nous parlent, ils nous interpellent. Moi, j’entends tous les jours les encouragements de mon fils, Abel. Pourquoi cet abandon ? Cet oubli est plus insoutenable que la mort de nos enfants. Comment pouvez-vous vous regarder dans une glace tous les matins ? Ces remords vous hanteront un jour, mais vous ne guérirez jamais de cette compromission. Réveillez-vous, il n’est pas trop tard, vous le devez à vos enfants ».


Finalement, les parents du bébé ont renoncé à ce prénom.



Le 7 mars 2017, à 23 h 15, France 2 diffusa, dans le cadre d'Infra RougeLatifa, une femme dans la Républiquedocumentaire de Jarmila Buzkova. "Mère du premier militaire assassiné par Mohamed Merah lors de la cavale meurtrière de ce dernier à Toulouse et Montauban en mars 2012, Latifa Ibn Ziaten prend la parole dans un documentaire inédit".

"Au micro de Jarmila Buzkova, la mère de famille aborde le deuil et la souffrance qui la rongent, mais aussi le combat qui l’anime pour sensibiliser le jeune public au risque djihadiste. Quelques jours après le marathon criminel de Mohamed Merah, Latifa Ibn Ziaten se rend sur les traces du bourreau de son fils, Imad. Elle souhaite ainsi comprendre qui est réellement le terroriste, d’où il vient, et comment il en est arrivé à commettre l’irréparable en tuant sept personnes. Son fils, pris pour cible à Toulouse, et deux autres militaires, visés à Montauban, ont été les trois premières victimes de l'islamiste, alors âgé de 23 ans. Un professeur de religion, ses deux enfants de 5 et 3 ans, et une fillette de 8 ans, abattus dans une école juive toulousaine, complètent ce tableau noir. Sur son chemin, Latifa arrive à la cité toulousaine des Izards et se confronte à des jeunes qui encensent l’assassin de son fils, fièrement décrit par ces derniers comme un « héros de l’Islam »..."


Latifa Ibn Ziaten "partage son parcours en témoignant partout en France, auprès de jeunes des quartiers défavorisés et d’anciens détenus. Au-delà de la détresse qui l’assaille, la mère d’Imad évoque également dans ce film son destin personnel : celui d’une femme adoptée par la République française. Elle se souvient de son arrivée en France en 1977 à l’âge de 17 ans et de l’accueil chaleureux qu’elle a reçu à l’époque : « Un centre social m’a appris à écrire, remplir un chèque, faire des décorations de Noël… Mes voisins m’ont appris à faire du vélo, prendre le bus, aller à la piscine… Mais que sont devenus ces Français aujourd’hui ? » Le documentaire fait également découvrir Ahmed, Hatim et Ikram, respectivement le père, le frère et la sœur d’Imad, restés plus soudés que jamais".


"J'ai travaillé 24 ans. J'ai été cuisinière [dans un établissement scolaire]", se souvient Latifa ibn Ziaten. Son mari assure la gestion administrative de l'association portant le nom de leur fils assassiné.


Elle a témoigné "devant 9000 élèves" et de jeunes adultes. Elle les invite à faire des choix, des concessions en tant que musulmans vivant en France. Elle souligne son implication auprès de ses enfants pour qu'ils réussissent leur vie : "Les portes sont ouvertes. Il ne faut pas les fermer". Leurs enfants représentent la "beurgeoisie".


Le couple ibn Ziaten a recueilli chez lui Thibaut, alors SDF.


Le documentaire est dépourvu de tout esprit critique.


Maroc loué, France décriée

Le 17 mars 2017, Latifa Ibn Ziaten "s'est plainte de l'absence de cérémonie organisée le 11 mars pour rendre hommage à son fils, le maréchal des logis Imad Ibn Ziaten, première des sept victimes de Mohamed Merah en mars 2012".

"Personne ne pense aux militaires. J'attends depuis cinq ans. Cinq ans que c'est la même galère. Mon fils est mort parce qu'il est militaire et aucun hommage ne lui est rendu le 11 mars", date anniversaire de sa mort, a déploré Latifa Ibn Ziaten auprès de l'AFP (Agence France Presse). Latifa Ibn Ziaten "ne viendra pas [le 19 mars 2017] aux cérémonies à Toulouse en mémoire à toutes les victimes de Merah mais programmées le jour anniversaire de l'attaque de l'école juive.


"Latifa Ibn Ziaten a indiqué qu'elle avait programmé une rencontre samedi avec une personnalité mais sans dévoiler laquelle."Je vais lui demander si ce sont des mouches, des hommes ou des militaires qui sont tombés", a-t-elle prévenu, rappelant que "si (s)on fils n'avait pas été militaire, il serait à (s)es côtés aujourd'hui".


Latifa Ibn Ziaten, "qui est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation, reconnaît que l'État français lui "rend hommage" pour son travail dans les écoles, les prisons ou encore auprès des parents. "Le seul hommage à mon fils, il a été rendu par le Roi du Maroc et le Maroc", pays d'origine de la victime, a-t-elle affirmé".  Une "cérémonie a eu lieu samedi 11 mars à M'diq, dans le nord du Maroc en présence de nombreux officiels français et marocains.Un hommage rendu par le roi du Maroc. Dans un discours lu par un conseiller royal, le roi Mohammed VI a "tenu à s'associer à la peine" de Latifa Ibn Ziaten, lui rendant un hommage appuyé pour son "message de paix" et pour avoir "montré aux apologistes du terrorisme qu'ils n'auront pas raison de nous". "Il y a cinq ans, votre fils, votre frère, adjudant Imad Ibn Ziaten, était froidement abattu, victime de l'équipée meurtrière d'un terroriste inspiré par la haine. Pas un instant nous ne l'avons oublié", a rappelé pour sa part le président François Hollande, dans un message lu par l'ambassadeur de France. "Si l'image d'Imad est encore aussi vivante, c'est sans doute par l'énergie et la force d'âme qu'ont su déployer ceux qui l'aiment (...)", a souligné le président François Hollande. Le chef de l'État s'était également entretenu au téléphone avec la mère du soldat.

Ce 11 mars 2017, elle twittait : "À toi, mon fils Imad, repose en paix. 5 ans que tu es parti. Tu es dans mon cœur. Tu me manques. Je t'aime" et diffusait une vidéo indiquant : "En mars 2012, Mohamed Merah tue trois militaires, puis trois enfants et un enseignant dans une école juive à Toulouse. La première victime fut un maréchal des logis-chef de 30 ans, IMAD IBN ZIATEN. 5 ans déjà..." Suivent des images de son défunt fils. Latifa Ibn Ziaten a oublié Loïc Liber, militaire français d'origine antillaise, gravement blessé le 15 mars 2012 par le terroriste islamiste, et demeuré tétraplégique.


Chanson "Madame"

En octobre 2017, alors que se déroulait le procès d'Abdelkader Merah, accusé de complicité dans les attentats terroristes islamistes à Toulouse et Montauban, le chanteur Christophe Willem a rendu hommage à Latifa ibn Ziaten par la chanson "Madame".

Christophe Willem "a rencontré Latifa Ibn Ziaten et a été très touché par cette femme, son combat et sa dignité. Il a décidé d'en faire une chanson qui est sur son nouvel album "Rio" sorti le 29 septembre 2017. Sur son compte Facebook, il a écrit :

"Il y a toujours des rencontres qui marquent...
L'histoire de "Madame" est née devant ma télé quand j'ai vu apparaître Latifa Ibn Ziaten, cette mère investie et convaincue que le bien vivre ensemble est possible.
Son regard, sa voix et son âme communient ensemble pour faire ressortir le plus beau de l'humain. Comment ne pas être touché, ému devant une personne comme elle ... ?
Nous avons essayé de transmettre au mieux tout cet amour à travers le titre Madame", avec modestie et humilité, car il y a certaines choses qu'il est difficile d'expliquer tant elles reposent sur une vibration et une émotion palpable.
J'espère sincèrement que ce titre vous touchera autant que nous car, avant toute chose, nous avons voulu rendre un vrai hommage à cette femme pour faire connaître un maximum son combat et surtout faire entendre sa voix."
Le 16 juin 2017, il annonçait à aficia : dans son nouvel album, "il y a « Madame », écrit après que j’ai rencontré Latifa Ibn Ziaten, la mère du militaire tué par Mohammed Merah. J’ai été bouleversé par le combat de cette femme, l’humanisme qui se dégage d’elle. Je voulais écrire un texte sur elle, sur sa vie, sur son courage et son combat. Derrière chaque titre de cet album, il y a une histoire."

Voici le refrain de la chanson :

"Madame aime comme elle respire
Madame pleure pour nous laisser son sourire
Madame sème pour refleurir
Madame leur parle de la vie sans rougir
Madame mène son combat, reste debout
Pour le meilleur comme le pire".
Procès d'Abdelkader Merah
Le 2 novembre 2017, la Cour d'assises spéciale de Paris a condamné Abdelkader Merah, frère de Mohamed Merah, à vingt ans de réclusion criminelle dont une période de sûreté des deux tiers et sans retenir de complicité dans les assassinats de son frère, et Fettah Malki à quatorze ans de prison dont une période de sûreté des deux tiers aussi. 

Lors du procès d'Abdelkader Merah et de Fettah Malki (octobre-novembre 2017), Latifa ibn Ziaten a tenu des propos pour le moins malheureux concernant des juifs. Son image a été écornée aussi par Albert Chennouf-Meyer, père de Abel Chennouf-Meyer, tué par Merah.


Le "procès d'Abdelkader Merah a été marqué par plusieurs incidents", dont un à l'égard de Latifa Ibn Ziaten qui a porté plainte pour "violences volontaires", selon des articles du Parisien et de Franceinfo du 8 novembre 2017. Alors qu'elle rejoint la salle d'audience, peu avant l'annonce du verdict, Latifa Ibn Ziaten "est bousculée par un homme qui lui agrippe le bras, avant d'être écarté par le service de sécurité. La plainte déposée par les avocats évoque "incapacité totale de travail de six jours" avec constatations médicales à l'appui, précise Le Parisien. L'enquête ouverte par le parquet de Paris doit cependant déterminer si Latifa Ibn Ziaten était vraiment la cible de cette agression ou si elle a été confondue avec la mère des frères Merah, souligne franceinfo, qui précise que cette hypothèse ne serait pas écartée. Comme preuve, les enquêteurs disposent de la vidéo de l'altercation, diffusée sur les réseaux sociaux et qui a été transmise à la justice".

Le 8 novembre 2017, "un homme s’est présenté spontanément cet après-midi, vers 15 heures, dans un commissariat de police de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne). Il tenait à s’expliquer après avoir lu l’article publié ce matin sur notre site Internet, faisant étant d’une plainte déposée par Latifa Ibn Ziaten. Le témoin, âgé de 23 ans, a été conduit par les policiers de Charenton dans un commissariat parisien pour être entendu. Il n’a pas été placé en garde à vue. Pour l’heure, on ne connaît que sa version, succincte, de l’incident. L’homme plaide le geste accidentel. Très sensibilisé, dit-il, à l’affaire Merah, il se rend au palais de justice le 2 novembre dernier. Dans la cohue, sur les marches de la salle d’audience, il est bousculé par un journaliste, poussant à son tour Latifa Ibn Ziaten. Il explique avoir voulu présenter ses excuses mais en avoir été empêché par un officier de sécurité. Ecarté du lieu de l’incident, l’homme aurait laissé son identité aux forces de l’ordre. Il pensait l’affaire close puisqu’il a pu, selon lui, présenter ensuite ses excuses à Latifa Ibn Ziaten. De sources concordantes, l’homme est proche de groupes activistes juifs. L’incapacité totale de travail n’excédant pas huit jours, l’incident est considéré comme des « violences légères » et sanctionné à ce titre d’une contravention".


Le 8 novembre 2017 à 16 h 04, la Ligue de Défense Juive (LDJ) publiait ce post sur son compte Facebook :
"L’ « affaire « de la bousculade de Latifa Ibn Ziaten :
Jeudi, au dernier jour du procès d’Abdelkader Merah. Un des responsable de la Ligue de Défense Juive est venu salueret apporter son soutien à Madame Latifa Ibn Ziaten au café en face du Palais de Justice où elle était accompagnée de ses deux gardes du corps. Madame Latifa Ibn Ziaten l’a remercié.
En montant vers la salle d’audience , un jeune a bousculé involontairement (et devant de nombreuses caméras et photographes) Madame Latifa Ibn Ziaten. Il s’en est immédiatement excusé auprès d’elle.
Il a été contrôlé par les gardes du coprs de Madame Latifa Ibn Ziaten qui ont jugé bon de le laisser repartir libre. Les gendarmes présents ont également jugé qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une quelconque interpellation.
Les responsables de la LDJ ont immédiatement rejoint Madame Latifa Ibn Ziaten pour lui apporter notre aide et pour lui demander comment elle allait .
Madame Latifa Ibn Ziaten a reconnu devant nous et d’autres témoins que ce n’était qu’une simple bousculade et qu’elle entendait en rester là et qu’elle ne voulait pas donner de suite à cet incident sans importance".
On peine à comprendre pourquoi Latifa ibn Ziaten, qui n'hésite pas à porter plainte pour avoir été bousculée, n'ait pas porté plainte, comme Albert Chennouf-Meyer, contre l'Etat pour des actes plus graves tel le fait d'avoir privilégié, au nom d'un "politiquement correct", la piste de l'extrême-droite pendant plusieurs jours décisifs après le premier assassinat commis par Merah, etc.

Après l'annonce du verdict, dont le parquet général a interjeté appel, Latifa Ibn Ziaten a déclaré : « Je suis vraiment déçue, mon fils est mort pour rien. Je pense qu’ils [les magistrats de la cour] n’ont pas été jusqu’au bout ». Cette Franco-Marocaine de 57 ans parcourt depuis l’assassinat de son fils la France à la rencontre des jeunes dans les cités, les écoles ou les prisons pour les convaincre de ne pas tomber dans une « secte terroriste ». « On est trop naïf en France. Il faut qu’on se réveille pour protéger notre pays, pour protéger nos enfants », a-t-elle ajouté". Considérait-elle les magistrats de la Cour comme laxistes ?


Et de conclure : "J'avais une confiance totale et j'espère que je (ne) perdrai pas cette confiance. Parce que depuis que j'ai perdu mon fils, je suis restée debout. Mais là, je ne sais plus. J'espérais qu'[Abdelkader Merah] serait condamné à la perpétuité parce qu'il a aidé son frère. Vingt ans ! Il a déjà fait cinq ans. Dans moins de quinze ans, il sera dans la rue et sera un danger pour nos jeunes".


Le 3 novembre 2017, sur BFM, Latifa ibn Ziaten explicitait ses propos :

"Le deuil restera toujours. C’est impossible de tourner la page. J’ai perdu un fils de 30 ans. C’est impossible. J’attendais de ce procès qu’il nous apaise, ma famille et moi. C’est tout, la souffrance elle est à l’intérieur. Cette souffrance est énorme. Personne ne peut la comprendre.
Quand la défense a plaidé mardi, la salle était remplie de gens. On aurait dit un spectacle. Et ça m’a fait trop mal. Même les victimes étaient oubliées. Des avocats que je n’avais jamais vus étaient là. Ils nous ont presque poussés pour prendre leur place. C’était horrible. Quand on a témoigné, nous les familles, il y avait peu de monde. Ça n’intéressait pas de nous entendre. Et ça, c’était trop dur.
J’ai vécu beaucoup de choses dans ce procès. J’ai vu que la communauté juive était soutenue, tous étaient unis. Il y avait beaucoup de monde qui était là. Nous, on n’était pas représenté par les musulmans. Je me suis sentie seule."
La chose qui m’a le plus marquée, c’est cette souffrance que nous avons partagée les yeux dans les yeux avec monsieur [Samuel ] Sandler. Ce père qui attend comme moi, et toutes les familles. On a fait tellement de choses ensemble…Je voyais ce père, ce grand-père qui changeait de couleur et résistait. Je me suis dit : ‘Je dois faire comme lui’."
Cet appel [du parquet général] est un espoir pour toutes les familles". 
Sur son compte Twitter, elle écrivait le 3 novembre 2017 à 16 h 11 : "Un réveil et un sursaut national est nécessaire pour sauver la jeunesse perdue".


Sur un autre média, elle reprenait "l'explication socio-économique" concernant les jeunes des banlieues, leur désespoir... Et sur son compte Twitter, elle écrivait le 11 novembre 2017 à 17 h 57 : "Le problème du terrorisme est social est pas religieux. @InstitutAmadeus #MEDays2017".

Le 12 novembre 2017, Zohra Bitan, cadre de la fonction publique territoriale depuis 1989, ancienne conseillère municipale PS de l'opposition àThiais (94), porte-parole de Manuel Valls pendant la primaire socialiste de 2011, lui répondait : "Non Madame, la question sociale traverse toute la société même les milieux ruraux. Donc les pauvres des campagnes deviennent intégristes ? Ils utilisent la religion contre les autres ? Vous vous égarez !"



Le 10 novembre 2017, sur Radio J, le professeur Shmuel Trigano a commenté le procès :
« Que gardera de ce procès la mémoire audiovisuelle et médiatique ? L’omniprésence de Latifa ibn Ziaten, dont le discours et les signes extérieurs rappellent l’origine musulmane, et à revers l’absence des parties civiles juives sur la scène médiatique. Une absence catastrophique sur le plan de la reconnaissance du coté antisémite du massacre.
La rumeur des couloirs rapporte que leur silence venait d’une consigne de leurs avocats. Si cela s’avérait vrai, c’est une erreur de communication regrettable. Si on comprenait que le procès devait attester de la profondeur de l’antisémitisme dans des milieux de l’islam français, ce que vient d’attester Le Monde, on s’est retrouvé dans le cas de figure comme celui de la logique du "pas d’amalgame" : la dimension juive s’efface derrière une figure victimaire de l’islam…
Latifa ibn Ziaten a eu des mots malheureux au micro de BFM, susceptibles d’ententes différentes en comparant sa solitude de musulmane lors de ce procès – solitude on ne sait pas du fait de qui : de la société française ou des autorités de l’islam ? - avec le fait que les victimes juives étaient très soutenues et entourées, et en déplorant qu’« un groupe de jeunes juifs l’ait bousculée car elle portait le voile ».
J’ai été saisi par le fait que ce groupe se voyait identifié dans son origine, alors que les banlieues, qu’elle évoque de façon permanente pour parler de l’apostolat de son association auprès des jeunes musulmans, restaient non nommés. Ces comparaisons malencontreuses épaississaient encore plus l’absence des familles des victimes juives sur la scène publique. C’était pourtant l’occasion ou jamais ».
Radio J a invité Latifa ibn Ziaten et Samuel Sandler pour son dîner de collecte de fonds fin 2017.


"Je suis carrément blacklisté ! On m’a classé parmi les “fachos”. Ça ne date pas du procès, hélas ! En décembre 2013, je participais à une manifestation à Créteil en soutien à un couple violemment agressé par trois hommes en raison de son origine juive. Sur place, je suis interviewé par un journaliste de France 2 et j’utilise le terme ‘nazislamistes’ pour désigner ces criminels. Le reporter me demande de reformuler mes propos, sous prétexte que cette expression est, je cite, “trop clivante” et que “j’allais mettre de l’huile sur le feu” ! J’ai refusé. L’interview n’a pas été diffusée. Mais il n’y a pas que les médias qui m’ont critiqué pour mon langage. Les politiques, la plupart de gauche, s’y sont mis aussi. Alexis Bachelay, alors député PS des Hauts-de-Seine, m’a traité de “minable avec des méthodes de facho !”. Bruno Le Roux, éphémère ministre de l’Intérieur, m’a également fait la leçon en me disant que “j’étais toujours dans l’excès”. Il faut dire que les politiques ont très tôt tenté de me ‘vendre’ un concept : le “vivre-ensemble” ! Un concept, excusez-moi du mot, que j’ai toujours trouvé con et que je condamne, car il est impossible de vivre avec les islamistes. Pour me faire rentrer dans le rang, on m’a expressément demandé de me comporter comme Latifa Ibn Ziaten, la mère d’Ihmad, ce jeune soldat musulman, tué par Mohamed Merah… C’est le modèle à suivre ! Moi, c’est vrai, je ne suis pas ‘tendance’", a confié Albert Chennouf-Meyer à l'hebdomadaire Valeurs actuelles le 10 novembre 2017.

Et d'ajouter :


"Presque dès ma première rencontre avec Latifa Ibn Ziaten, celle-ci a voulu que je copréside avec elle une association destinée à la jeunesse. J’ai refusé. Ce n’était pas mon travail mais celui de la France. Deux mois après les attentats, elle a souhaité quitter ses avocats pour être défendue par mes conseils. J’ai accepté de les lui présenter. Nous nous entendions assez bien. Puis, j’ai vite vu son attitude changer. En mai 2012, j’avais déposé plainte contre l’Etat… Elle m’a alors dit : “Albert, je ne peux pas te suivre sur ce coup-là. Bernard Squarcini [alors directeur de la DST] est marocain de naissance. Et Sarkozy, c’est l’ami de Mohamed VI. Je ne veux pas de problème avec mon pays d’origine.
J’ose le dire : les politiques et les médias ont tout fait pour aider Latifa Ibn Ziaten, quitte à faire taire les autres familles, afin de promouvoir un discours ‘de tolérance’. Désolé de ne pas être politiquement correct, mais quand on rentre dans une école avec un voile, au mépris des lois de la République, ce n’est pas de la tolérance ! Quand, du matin au soir, vous dites : “Ce n’est pas ça l’islam” alors que Merah a tué au nom de l’islam en criant “Allahou Akbar”, je ne suis pas d’accord avec cette vision de la tolérance.
Latifa m’avait averti : “Albert, tu sors du cadre !” On n’est pas pareils. J’ai quelques exemples en tête. Invitée par Israël, elle s’est précipitée à Ramallah pour se recueillir sur la tombe de Yasser Arafat, qui pour moi demeurera toujours un assassin. Israël, j’y suis allé en voyage privé, sur mes deniers personnels, notamment pour me recueillir sur la tombe des enfants Sandler, à Jérusalem…
On m’a également proposé d’aller à Doha, au Qatar, pour donner une conférence avec elle. C’était un peu tordu : je ne suis pas islamologue, je ne parle pas arabe. L’offre était appétissante : hôtel cinq étoiles, voyage en classe affaires sur l’A380… J’ai refusé d’y aller. Latifa, elle, s’y est rendue… C’est son droit le plus strict mais, de mon point de vue, le Qatar est, avec l’Arabie Saoudite, l’un des sponsors du terrorisme islamique qui frappe la France et tue nos compatriotes. Mon refus de me rendre dans cet Emirat a été très mal perçu ! En effet, j’étais “hors du cadre” !
Et puis, à titre plus personnel, il y a eu un épisode, douloureux, qui m’a choqué. Je ne l’ai appris que deux ans après la mort de mon fils : le cercueil d’Abel a été séparé de ceux des deux soldats musulmans, comme si mon fils était trop impur ! Ceux des militaires musulmans étaient dans la chapelle, et celui de mon fils dans un couloir. Le jour où j’ai su ça, j’ai appelé Latifa et je lui ai demandé pourquoi la dépouille d’Abel avait été ainsi mise à l’écart… Elle m’a répondu qu’elle n’avait pas envie de parler de ça…"
Et de poursuivre sur le procès d’Abdelkader Merah :
"J’étais très pessimiste dès le départ. J’avais peur que ce soit un bal de faux-culs pour se donner bonne conscience. Et comme j’étais très pessimiste, j’ai finalement été plutôt satisfait du verdict même si, bien sûr, j’ai été déçu que la complicité d’assassinats n’ait pas été retenue. Malheureusement, nous, parties civiles, avons été très désunis. Me Dupont-Moretti, l’avocat d’Abdelkader Merah s’est servi de ces désaccords pour dérouler sa stratégie de défense.
Pour résumer, ce n’est pas lui qui a été fort : ce sont nos avocats qui ont été faibles, au point de se disputer en public, de manière assez indigne. Je n’en veux pas à Me Dupont-Moretti, même si, par ailleurs, il n’a jamais sermonné son client, qui a adopté une attitude particulièrement nonchalante, voire provocante pendant le procès. Je suis un démocrate : tout criminel a le droit à une défense, y compris le frère de l’assassin de mon fils.
En revanche, ce qui m’a le plus dégoûté a sans doute été le comportement incroyable de la mère des frères Merah, Zoulikha Aziri. Un jour, où je passais devant elle, elle m’a traité de “saleté de juif”. Une autre fois, elle a carrément adressé un doigt d’honneur à Samuel Sandler ! Le tout derrière la cour… Cette femme n’a pas honte !"
Et de conclure sur l'action de François Hollande et d'Emmanuel Macron :
"François Hollande refusait de prononcer le mot “islamisme”. Quand il est venu, en novembre 2016, dans mon village de Manduel, dans le Gard, inaugurer une stèle en l’honneur de mon fils, je lui ai demandé : “M. Le président, pourquoi ne prononcez-vous jamais le mot ‘islamisme’ ? Pourquoi refusez-vous de nommer le mal ?” Il ne m’a pas répondu. C’est quelque chose que je n’ai jamais compris chez lui et que je ne comprendrai jamais : cette difficulté à nommer. Macron, lui au moins, commence à utiliser les mots adéquats.
Mais je suis inquiet : sa discrétion, sinon sa complaisance, à l’égard de l’UOIF qui l’a soutenu au second tour de la présidentielle, m’inquiète. En cela, hélas, il est l’enfant spirituel de François Hollande. Inutile de vous dire que je n’ai pas voté pour lui au second tour de la présidentielle… Ça veut dire ce que ça veut dire ! Et puis, le fait que des mosquées salafistes aient rouvert récemment n’est pas non plus de bon augure. Moi, j’aimerais qu’on expulse de France les imams prêcheurs de haine !
J’ai payé très cher mon attitude [il s'est battu pour qu’une mosquée ne soit pas érigée dans votre village, Ndlr] ! Ma situation personnelle était déjà compliquée. Ma femme a fait deux tentatives de suicide, notre vie a été brisée. Et voilà qu’une mosquée devait être érigée au bout de ma rue ! J’ai lutté sur le plan judiciaire et administratif pour qu’elle ne voie pas le jour. On m’a envoyé des menaces de mort (une lettre rédigée en arabe me disant “ton tour est proche” et des petits cercueils en carton). Parfois, ma femme et moi on se demande ce qu’on a fait au bon Dieu !"
"Il y a beaucoup plus important, qui laisse un goût amer dans ma bouche d’avocat comme de citoyen juif opposé depuis toujours, et bien avant certains, au danger islamiste. Le fait, comme l’a souligné sans trop d’aménité la malheureuse mais combien courageuse Latifa ibn Ziaten, qu’aucun représentant officiel de la communauté musulmane n’ait cru devoir se rendre au procès pour soutenir les victimes de toutes origines", a écrit Me Gilles-William Goldnadel dans Valeurs actuelles (18 novembre 2017).

Et d'ajouter : "Le fait, encore et surtout, qu’aucun véritable débat intellectuel sur la haine de l’islam radical à l’encontre de la France, des juifs et des chrétiens ne se soit invité au procès. Seules cette frilosité intellectuelle et cette pusillanimité morale peuvent expliquer cette occasion dramatiquement manquée. Il n’y a pas qu’une seule famille Merah, il y en a des milliers. Mohammed Merah n’est pas né d’une génération spontanée. Le procès reste à faire, à commencer par celui de l’islamo-gauchisme et de l’antiracisme dévoyé qui ont réussi le triste exploit de transformer une immigration islamique originellement pacifique en chaudron brûlant. Par l’école de la détestation de la population autochtone forcément pétainiste. Par l’école du ressentiment pour le pays d’accueil et pour son peuple de Dupond joyeux. Il aurait fallu expliquer pourquoi et comment un homme devenu bestial par la disgrâce de l’idéologie de la bête immonde a fait l’admiration de sa mère, de son frère, de sa sœur et de dizaines de milliers d’autres encore pour avoir assassiné de sang-froid des soldats musulmans et chrétien courageux de mon cher pays et des petits enfants lumineux de mon peuple aussi".



Le 26 mars 2019, Albert Chennouf-Meyer a écrit sur son mur Facebook :
"Hier, lundi 25 mars 2019, 09h15, nous nous sommes rendus, mes deux avocats Béatrice Dubreuil, Frédéric Picard, mon épouse @Katia Chennouf ainsi que les parents de la veuve de mon fils, Anne-Véro Mendo et #AlainMonet, au Palais de Justice de Paris afin d’assister au procès en Appel des frères #Merah.On passe le premier contrôle sans encombre en étant bien fouillé et sous SAS électronique. Ce qui est normal et qu’aucun n’a contesté !On arrive au pied de la salle, un contrôle plus musclé nous attendait effectué par 6 gendarmes, avec téléphone confisqué pour tous les parties civiles.Mon épouse et moi, nous avons franchi cette dernière étape un peu rude mais qu’on comprend et nous attendons les parents à #Caroline, quand j’entends derrière moi un brouhaha qui a interpellé tout le monde.Je parcours les 3 mètres qui me séparent des beaux-parents d’#Abel pour comprendre.Là j’apprends que la « voilée » est arrivée avec deux bodygards, ils ont poussé Madame Monet (la belle mère de mon fils) et lui ont grillé la politesse en lui disant, « priorité, sécurité rapprochée de madame Ziaten, enlevez-vous, elle a la priorité… », et tout ce beau monde passe sous le nez des gendarmes sans qu’ils bronchent.J’interpelle les gendarmes pour leur demander des explications rationnelles.Ils me répondent, que "c’est la maman du 1er soldat tué à #Toulouse, qu’elle a la priorité et que je dois me calmer sinon …"Je lui réponds, à haute voix, "un soldat tué certes, comme mon fils par le même terroriste et que ce soldat est enterré au Maroc alors que le mien est enterré à #Nîmes" !Un des gendarmes, très virulent envers moi, m’a menacé de m’embarquer si je continue mon boucan.Évidemment, je ne m’arrête pas de gueuler et je lui redemande, « pourquoi a-t-elle besoin de 2 garde-corps? », 1 black, 1 blanc, tous les 2 chauves. A ça, il me rétorque, « Monsieur Chennouf-Meyer, où vous entrez en salle, où on vous embarque au poste » !Tout le monde était stupéfait, on rentre en salle et je m’accroche avec les garde-corps, lesquels étaient gênés et on tenté de me donner des explications irrationnelles, en me disant ceci, « On a des ordres politiques, on est en charge de la protection de cette dame, elle est prioritaire partout pour des raisons de sécurité » ! Cela m’a scotché, mais je n’ai pas pu m’empêcher de leur répondre, « mais que risque t-elle ici, dans l’enceinte du tribunal, où personne n’est armée, hormis les forces de l’ordre et les assassins sont bien gardés dans leur cage à verre » ? Aucune réponse ! Mes avocats m’ont promis qu’ils en référeraient à la présidente de la Cour, quant à nous, on est rentrés en fin de soirée, sans y retourner, car je n’accepte pas ce que nous fait subir la république.Ce 2 poids 2 mesures m’exaspèrent, comme il a dérangé toutes les autre parties civiles et les présents. Les journaleux ont assisté à la scène, mais ne rendront pas compte de ce qu’ils ont vu, visiblement la voilée a le bras long.On s’est tous salués, sauf elle, qui est arrivée comme une ministre, pas un mot ni à l’un ni aux autres, a pris place entourée de son mari, ses 8 enfants et ses chiens de garde.J’ai eu toutefois le plaisir de revoir Éva Sandler et son beau-père #SamuelSandler, #PierreLasri, Madame #Legouad … Je leur souhaite du courage, moi, j’en peux plus !Je déplore cette situation et je demande à Emmanuel Macron, pourquoi a-t-on besoin d’un garde-corps dans une telle enceinte ? Lorsque l’ex-patron de la DCRI, #BernardSquarcini, s’est présenté en 2017 devant la Cour, ses garde-corps sont restés à l’extérieur. Cette république est foutue, notre #Justice avec !Pauvre France !J'ai constaté que certains gendarmes m'appelaient par mon nom de famille, je ne sais pas comment l'interpréter !Aldebert Camus-Meyer @Yohann Taieb"
Le 18 avril 2019, la cour d'assises spéciale de Paris, "statuant en appel, a condamné Abdelkader Merah à 30 ans de réclusion criminelle et l'a reconnu coupable – contrairement au jugement de première instance – de "complicité" des sept assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed. Sa peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers". "Il y aura surement pourvoi en cassation" a réagi Eric Dupond-Moretti, un des avocats d'Abdelkader Merah, à l'énoncé du verdict le 18 avril 2019. Ses avocats parlaient alors d'un verdict "incompréhensible".


"La justice a été rendue hier et je la remercie du fond du cœur, elle a été à la hauteur. J'étais soulagée et fière de la justice. Ça fait sept ans que j'attends ça. Je sais qu'il est complice à 100%. Son frère n'aurait jamais fait ça seul. Je me suis toujours battue, ça fait sept ans que j'attends ce procès. C'est un soulagement pour la famille. Moi, je serais condamnée toute ma vie car la souffrance ne peut pas être effacée du jour au lendemain. On ne me rendra pas mon fils. Il est mort debout et a refusé de se mettre à genoux. La justice a été rendue hier et je la remercie du fond du cœur, elle a été à la hauteur. Elle a tranché et la vérité a éclaté. Je n'ai jamais perdu confiance en la justice. Il fallait être patient et attendre. Toutes les familles ont été dignes, on a attendu, on a respecté, ce procès s'est déroulé avec beaucoup de loyauté, beaucoup de respect, mieux que le premier procès. Ma famille et moi sommes très fières et aujourd'hui je dois continuer mon combat", a déclaré le 19 avril 2019, sur Franceinfo, Latifa Ibn Ziaten. Elle "était présente jeudi au moment du verdict".

Et Latifa Ibn Ziaten d'ajouter : "Je continuerai à me battre contre le terrorisme sur notre territoire. La France n'a pas besoin de ça, elle n'a pas besoin de gens comme Merah, des gens qui sèment la terreur et qui font mal à cette jeunesse fragile. Quand je suis sortie du tribunal, je suis tombée tellement je tremblais. J'étais fière et ma souffrance était là, je ne peux pas la partager mais au moins mon fils peut reposer en paix... Je pense que [Me Eric Dupond-Moretti] a fait son travail, je ne suis pas là pour critiquer qui que ce soit mais je pense que ce verdict n'a pas été rendu à cause de la pitié. La justice est rendue par des preuves. Tout était clair, alors je pense que M. Dupond-Moretti doit respecter et accepter ce jugement. Quand on perd, on n'est pas content mais il faut aussi penser à toutes ces victimes. Mohamed Merah n'a pas agi seul. Il a agi avec son frère. C'est un danger. Tous les gens qui sont venus témoigner pour M. Merah, ils se faisaient un clin d'œil quand ils partaient, ils souriaient [en se disant] : voilà mon frère, j'ai fait ce que je pouvais. Je les regardais et je me disais : mon dieu, ils sont en train de faire le jihad contre nous. Et c'est pour cela que j'ai dit à Mme la présidente : l'an dernier, la France a été naïve, la justice a été naïve. Aujourd'hui, ouvrez les yeux s'il vous plaît. Regardez bien, Merah n'est rien."


Le 22 avril 2020, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Me Eric Dupond-Moretti au nom de son client, Abdelkader Merah. Elle a confirmé l'appréciation de la Cour d'assises spéciale qui avait considéré : « En permettant à Mohamed Merah de disposer d'un scooter, il a apporté son aide à la préparation des actions criminelles de son frère » alors qu'il était « parfaitement informé des projets criminels ». 

Pour la Cour de cassation, les motifs de la Cour d’assises pour déclarer Abdelkader Merah coupable de complicité n'étaient pas « dénués d'insuffisance » et la peine avait été « légalement appliquée ». Abdelkader Merah "est donc définitivement condamné à 30 années de réclusion. Abdelkader Merah, âgé de 37 ans, va devoir purger 30 années de réclusion criminelle dont deux tiers de sûreté." "Justice a été rendue" a twitté Latif ibn Ziaten le 22 avril 2020

Prix de la Fondation Chirac

Le 23 novembre 2017, le Président de la République Emmanuel Macron a "participé à la remise du prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits au musée du Quai Branly. Jacques Chirac et son épouse Bernadette, absents de la cérémonie pour des raisons de santé, étaient représentés par leur fille Claude. La Vice-présidente de la Fondation Jacques Chirac a remercié Brigitte et Emmanuel Macron pour "la bienveillance et la gentillesse" dont ils font preuve avec ses parents. Line Renaud, le ministre de l'écologie Nicolas Hulot, l'ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré ou encore Latifa Ibn Ziaten ont assisté à la cérémonie".

Un "9e prix décerné à la fondation turque Hrant Dink, créée en 2007 à la suite de l'assassinat de ce journaliste turc d'origine arménienne par un jeune nationaliste turc, en présence de sa veuve Rakel Dink. L'action de la fondation "en faveur de la prévention des discours et des logiques de haine et d'exclusion entre les peuples de Turquie, d'Arménie et d'Azerbaïdjan" a été salué. Ce travail "est à la fois difficile et nécessaire" face à "la montée des nationalismes et populismes", a déclaré l'ancien Premier ministre Alain Juppé, qui a remis le prix doté de 50.000 euros à la veuve du journaliste assassiné. Le Prix Culture pour la Paix, mis en place par les Fondations Chirac et Culture & Diversité, de Marc Ladreit de Lacharrière, a été décerné au Collectif Zoukak "pour son action de diffusion du théâtre comme art thérapie auprès des populations réfugiées dans les camps au Liban". Créé en 2006 par le metteur en scène Omar Abi Azar, il aide ainsi des réfugiés palestiniens et syriens à "exorciser l'histoire en la verbalisant et de se réapproprier sa vie".


Candidature au Prix Nobel

L'association lyonnaise L’Hospitalité d’Abraham, qui milite pour le dialogue interreligieux, soutenue par des élus français, a proposé Latifa ibn Ziaten au Prix Nobel de la Paix. Un site Internet est dédié à cette candidature.

Latifa ibn Ziaten "incarne paisiblement et fraternellement un des nouveaux visages de l’Europe, l’Europe plurielle, multi-ethnique et pluri-religieuse ». Interrogée par Paris Normandie, Latifa Ibn Ziaten « remercie cette association pour son initiative [qui] me touche énormément », confie celle qui dit visiter « deux à trois prisons par mois » et « trois - voire quatre - écoles par semaine ». Et d'ajouter : « Ce prix, je n’y pense pas, mais je suis très touchée. C’est la reconnaissance de mon combat, glisse celle qui organise des conférences auprès des jeunes dans les écoles et en prison, afin de lutter contre la radicalisation. Et je suis d’autant plus heureuse que ça vient d’un prêtre. Je veux remercier cet homme d’avoir fait cette demande pour une femme musulmane. Il n’a pas regardé ma confession. Et ça, ça fait tout pour moi. Que je l’ai ou pas, maintenant peu importe. Ça ne changera rien à mon combat ou à mon implication. Ma voie est tracée, et je continuerai jusqu’au bout à aider les jeunes, à les conseiller, les protéger, les avertir des risques de la radicalisation. Ils ont besoin de se sentir aimés et écoutés. »


"Sa candidature doit désormais être soutenue par des parlementaires. « Nous avons reçu l’accord d’une douzaine de députés de toute la France et de toutes sensibilités, ce qui est suffisant », assure le père Christian Delorme, président de l’association".

"Depuis l'appel à la mobilisation de l'association le 18 décembre, plus de dix députés et un sénateur se sont engagés à la soutenir. Parmi eux, quatre députés LREM du Rhône : Anissa Khedher, Yves Blein, Jean-Luc Fugit et Jean-Louis Touraine". Parmi les autres députés : Belkhir Belhaddad (LREM) et Brahim Hammouche (MoDem), tous deux de Moselle ; Laurent Garcia (MoDem) et Dominique Potier (PS) de Meurthe-et-Moselle ; Jean Lassalle (non inscrit), député des Pyrénées Atlantiques, ou encore M’Jid El Guerrab (ex-LREM), député des Français établis hors de France. Le sénateur, Jean-Pierre Sueur (PS, Loiret) s'est joint à eux. Tous se sont engagés à envoyer à cette dernière, d’ici dimanche 28 janvier, une lettre signée de leur main, qui sera jointe au dossier de présentation (traduit en anglais et en norvégien) que l’association enverra le 30 janvier à l’adresse de l’Institut Nobel à Oslo (Norvège). Certains ont déjà affiché leur soutien sur leur site internet ou sur leurs pages Facebook".


"Il nous semble que cette femme incarne une magnifique énergie au service de la conciliation-réconciliation et du “mieux vivre ensemble” entre Français de diverses origines", a affirmé à La Croix le président de L’Hospitalité d’Abraham, le père Christian Delorme, curé de Saint-Romain de Cuire (Rhône) et délégué épiscopal au dialogue interreligieux. « Elle a une parole forte parce que vraie, qui remue celles et ceux aux devants desquels elle va, dans les quartiers, les collèges et les prisons. Le drame qu’elle a vécu lui donne une authenticité et incite au respect », affirme le père Christian Delorme.


Les "parlementaires marocains s’activent pour appuyer la candidature de Latifa Ibn Ziaten pour le Prix Nobel de la Paix 2018. Maghreb Intelligence a appris "que la chambre des conseillers (chambre haute du parlement marocain) a désigné comme coordinateur de cette action son directeur aux relations extérieures... L’annonce de sa candidature a suscité beaucoup d’étonnement, en France comme au Maroc, au vu de son « maigre » parcours.


Prisons

"Depuis le « traumatisme » suscité par l’agression d’Osny, la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a remplacé les unités spécialisées par trois quartiers d’évaluation de la radicalisation (QER), à Fleury-Mérogis (Essonne), à Fresnes (Val-de-Marne) et à Osny. Avec ces quartiers, la DAP entend « mettre le paquet » sur l’évaluation des 504 personnes détenues, au 1er janvier, pour des affaires liées au terrorisme".

"Une fois cet « état des lieux » terminé, l’idée n’est pas de « déradicaliser » ces détenus mais de travailler sur le « désengagement de la violence », l’administration pénitentiaire ayant décidé de ne pas s’aventurer sur le terrain idéologique. Le désengagement est un « processus long », reconnaît la DAP, qui nécessite une prise en charge « individuelle ou collective », selon les profils".


"L’accompagnement peut prendre la forme de programmes étalés sur trois mois au cours desquels des détenus s’impliquent dans différents thèmes, tels que la justice en détention et la gestion des émotions. D’autres modules proposent des ateliers de philosophie, de théâtre, ainsi que des conférences-débats avec des universitaires et des « témoins résilients », tels que Nicolas Hénin, ancien otage de l’EI, Latifa Ibn Ziaten, mère d’une des victimes de Mohamed Merah, ou encore, Mourad Benchellali, ancien détenu de Guantanamo".



Le 27 février 2018, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a twitté : "Agir ensemble pour la prévention de la radicalisation @LatifaIbnZ Latifa IBN-ZIATEN, présidente de l'association IMAD pour la jeunesse et la Paix .#PrevenirPourProteger".

Le Printemps républicain

Le Printemps républicain est un mouvement français lancé en mars 2016 par un appel pour un « printemps républicain » soutenu notamment par l'hebdomadaire Marianne et des intellectuels. C'est un "mouvement de citoyens libres et indépendants, déterminés à défendre et promouvoir, dans le débat public, la République et ses principes : l'égalité, la laïcité, la fraternité, la solidarité et la souveraineté. Elle est, ils sont, l'affaire de tous et de chacun. la laïcité est le ciment du contrat social républicain".


Et cet appel d'ajouter : "la Nation est à la fois une histoire et un destin communs... L’universalisme se déduit des aspirations à une humanité commune... Le combat contre le racisme, l’antisémitisme ou tout autre préjugé à raison du sexe, de l’origine, de la couleur de la peau, de l’orientation sexuelle, de la religion ou de la culture est sans répit ni repos... Le principe de l’égalité entre hommes et femmes, et plus encore le combat permanent pour sa réalisation effective, sont au fondement des sociétés modernes... Ils ne sauraient être remis en cause pour des raisons de coutume, de croyance ou d’opinion... L’extrême-droite comme l’islamisme politique sont à la manœuvre pour tenter de jouer avec les peurs et les tensions qui traversent la société française."

Ce mouvement a été fondé par Bassem Asseh, cadre du secteur privé, adjoint PS à la maire de Nantes, Laurent Bouvet, professeur de science politique, Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines, Frédérique Calandra, maire PS du 20e arrondissement de Paris, Gilles Clavreul, haut fonctionnaire et ancien dirigeant de la DILCRA, Marc Cohen, journaliste, Amine El Khatmi, adjoint au Maire d'Avignon.

Le 4 juillet 2018, lors de son premier diner, le Printemps républicain, représenté par son président Amine El Khatmi a remis son Prix de « Citoyenne de l’année 2018 » à Latifa ibn Ziaten.

Le journaliste Mohamed Sifaoui a critiqué, sur son mur Facebook, ce choix : "je critique Latifa Ibn Ziaten parce qu’elle a fait enlever le cercueil d’un catholique de La Chapelle ardente de Montauban en 2012 prétextant que le cercueil de son fils, musulman, ne devait pas être à côté de celui d’un « mécréant ». Je vous laisse apprécier la classe et l’acte républicain de cette dame. Or, malgré ce fait, Amine El-Khatmi la défend par communautarisme parce que marocaine comme lui. D’autre part, je critique le voile islamiste, au delà des personnes qui le portent. Or, je considère que ladite dame, victime ou pas, ne doit pas nous amener à banaliser le voile qu’elle exhibe et banalise, surtout qu’elle est autorisée à aller voir des collégiennes (je passe sur son discours qui souvent relativise l’islamisme et le dédouane). Son voile comme tous les voiles sont islamistes. Or, Amine El Khatmi vous explique qu’il dénonce le voile sauf s’il est porté par sa mère, des membres de sa famille ou visiblement des marocaines".


Accusations contre la France

Le 17 avril 2018, lors de l'émission Les Matinales animée sur RCJ, radio du FSJU (Fonds social juif unifié) sur la fréquence juive francilienne, par Sandrine Sebbane, étaient invités "Samuel Sandler pour son livre « Souviens-toi de nos enfants » paru aux éditions Grasset, et Latifa Ibn Ziaten, Présidente de l’association Imad. Tous les deux" ont évoqué "le souvenir de leurs enfants et petits-enfants assassinés dans les attentats de Toulouse et Montauban et leur combat commun aujourd’hui contre le terrorisme islamiste".

Alors que Samuel Sandler s'est exprimé avec sa dignité coutumière, Latifa Ibn Ziaten a déclaré : « Pour nous, c’était très compliqué… Mon fils a été assassiné… En plus, ils ont sali sa mémoire. On se trouvait seul. On n’avait personne. On est resté quatre jours à Toulouse. Je me demandais : est-ce que j’étais française ? Est-ce que j’étais marocaine ? Est-ce que j’étais rien ? Ce qu’on a vécu était très, très difficile… L’humiliation dans le commissariat. Nous, on a eu tout… Ils l’ont pas considéré comme un militaire, ils l’ont considéré comme un délinquant, c’est différent. C’était ça qui était trop dur pour nous à supporter. C’était pas un militaire qui était tombé, c’était un trafiquant… Comme il y avait apparemment le même drame à Marseille, ils ont fait la même liaison, ils ont dit : « C’est la même chose »… Pour moi, pour ma famille, c’était trop dur. La souffrance. Est-ce que mon fils est mort sur le coup ? Est-ce que mon fils était aidé ? Jusqu’à aujourd’hui, je suis sûre et certain, mon fils il est mort en souffrance, ils l’ont laissé mourir tranquillement… Et même quand ils ont fait l’autopsie, j’ai toujours posé cette question : Est-ce qu’ils ont pas pris quelque chose à mon fils ? Cela restera sur ma conscience. Peut-être un jour je viendrai, et je chercherai plus profond, parce que c’est quelque chose que je ne peux pas laisser passer… Quatre jours comme ça, l’humiliation, l’oubli de savoir qui vous êtes… D’arriver au commissariat, vous croyez que la police va vous aider ? Le commissaire vous casse parce que vous êtes Arabe. Il n’a même pas vu qui je suis, qui est ma famille… D’attendre le lendemain pour aller à la morgue de voir l’autopsie qui a été fait notre avis, sans nous demander l’autopsie pourquoi… C’était trop dur à oublier… L’enquête était très longue. C’est dommage. Un mort, c’était déjà trop. Ils pouvaient éviter l’école ». (7’40’’-11')

Ni la journaliste Sandrine Sebbane, ni Samuel Sandler, ni les dirigeants du FSJU, ni le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), n'ont réagi à ces graves accusations. Pourquoi ?

Rappelons que "l’autopsie médico-légale a pour but de déterminer les causes et circonstances de la mort lorsque celle-ci est violente, suspecte ou inexpliquée". Elle "est demandée par l’autorité judiciaire (le plus souvent par le Procureur de la République). Celui-ci adresse une réquisition aux fins d’autopsie au médecin légiste de son choix. L’autopsie médico-légale est effectuée sans nécessité de recueillir l’accord de la famille du défunt. Toutefois, la loi du 17 Mai 2011 prévoit désormais l’information de la famille sur la réalisation d’une autopsie".


Le Havre de Savoir

Le Havre de Savoir "est une association qui a pour but de présenter l’Islam à travers une compréhension saine et authentique. Elle se donne pour objectif également de promouvoir ses valeurs éthiques et morales".

Le 10 septembre 2018, de 18 h à 21 h, à la Salle des Fêtes de Franklin au Havre, elle organisa "son colloque ayant pour thème le radicalisme. Depuis plusieurs années le radicalisme religieux ou identitaire fait beaucoup parler de lui. À cet effet, nous avons décidé de prendre le recul nécessaire pour aborder le sujet de manière dépassionnée. Le sujet de la radicalité a fait l’objet de nombreuses études très pertinentes. Qu’elle soit religieuse ou identitaire elle possède la même source : celle du rejet de l’autre. Il est donc essentiel de comprendre les mécanismes de la radicalité afin de pouvoir traiter ce sujet de manière efficace. À cette occasion, nous profiterons de la présence de personnalités, de représentants d’associations et d’acteurs publics spécialisés afin de décrypter et d’analyser des sources de la radicalisation."

Les intervenants sont Mohamed Bajrafil, théologien, linguiste, imam à la mosquée d’Ivry-sur-Seine et auteur des livres « L’islam de France, l’an 1, il est temps de rentrer dans le XXIème siècle » & « Réveillons-nous ! Lettre à un jeune Français musulman », Hanane Charrihi, fille de Fatima Charrihi, première victime de l’attentat survenu le 14 juillet 2016 à Nice. Auteur du livre « Ma Mère Patrie » et présidente de l’association homonyme, Latifa Ibn Ziaten, Chevalier de la Légion d’honneur. Présidente et fondatrice de l’Association Imad Ibn Ziaten pour la Jeunesse et la Paix, et Terra Psy – Psychologues sans frontières, association 1901, accompagne les familles et les professionnels du territoire dans la prévention de la religiosité extrême."

Sur Internet, Le Monde Juif a révélé que le Havre de Savoir promouvait le CBSP ( Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens). “Havre de Savoir” publie régulièrement des fatwas (avis juridique donné par un spécialiste de la loi islamique) signées Youssef al Qaradawi, théologien de référence des Frères musulmans, connu pour ses incitations au Djihad (dont les attentats kamikazes) et au meurtre de Juifs. C’est notamment en se référant à l’interprétation de Qaradawi que le Hamas (branche des Frères musulmans) se dit autorisé à mener ses attentats contre les Israéliens. En 2013, le groupe terroriste palestinien lui avait même accordé un passeport palestinien."


"En 2012, Havre de Savoir avait lancé un appel aux dons pour Gaza au travers du Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP), une organisation placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis, qui la relient à l’Al-Aqsa Foundation (considérée depuis mai 2003 comme un moyen de financement du Hamas sous couvert d’aide humanitaire); l’association est également accusée de terrorisme par l’État d’Israël."


En 2016, devant l'indignation suscitée par l'invitation de Hani Ramadan par le Havre de Savoir, celle-ci avait finalement annulé la conférence avec cet orateur. "Quant au maire, Édouard Philippe [nommé en 2017 par le Président de la République Emmanuel MacronPremier ministre, Nda], c’est avec une certaine sécheresse qu’il a expliqué les moyens d’action d’un premier magistrat" lors d'une réunion du Conseil municipal. À savoir le risque de troubles à l’ordre public. « Et pour cela, lorsqu’un doute peut exister sur une manifestation, je demande aux Renseignements, à la préfecture, s’il existe des éléments tendant à penser qu’un trouble pourrait être avéré. C’est cela respecter les valeurs républicaines, c’est respecter la loi. Toute la loi », a-t-il détaillé en rappelant que quelques semaines plus tôt, Jean-Marc Rouillan était invité par un syndicat dans le cadre d’une autre manifestation. « Condamné pour meurtre et terrorisme, poursuivi pour apologie du terrorisme, sa présence est au moins aussi perturbante. Est-ce qu’il y avait risque de troubles à l’ordre public ? Non. Est-ce que j’ai interdit sa venue ? Non. » (Paris Normandie, 18 octobre 2016)



En 2013, le Havre de Savoir organisait sa 2e Rencontre annuelle des musulmans du Havre. Ses invités ? Nabil Ennasri, Hassan Iquioussen, Marwan Muhammad, Médine, Hani Ramadan, Tariq Ramadan, Moncel Zenati.

Promotion Sciences Po Toulouse

"Lorsque Latifa Ibn Ziaten s’était rendue à Sciences Po Toulouse, afin de présenter son documentaire Latifa, une femme dans la République aux étudiants, elle avait ému par son courage et son engagement en faveur de la jeunesse". 

En avril 2018, "les étudiants en quatrième année de Sciences Po Toulouse, qui seront diplômés l'an prochain, ont choisi de baptiser leur promotion du nom de Latifa Ibn Ziaten, la mère d'Imad Ibn Ziaten, qui fut la première victime du jihadiste Mohammed Merah le 11 mars 2012 à Toulouse, indique le site de l'IEP" (Institut d'études politiques).



Les autres noms proposés au second tour étaient Jean Rochefort, Simone Veil, Noam Chomsky, France Gall et Stefan Zweig. "Je suis très honorée de la décision des élèves de 4e année de Sciences Po Toulouse de m'avoir choisie pour leur nom de votre promotion, a réagi Latifa Ibn Ziaten sur sa page Facebook. C'est un grand hommage rendu à mon combat pour le vivre-ensemble."

En 2018, "la promotion s'appellera Angela Davis, du nom de cette militante du mouvement des droits civiques aux États-Unis, membre des Black Panthers", ayant rejoint les rangs du Parti communiste américain, et ayant demandé la libération de Rasmea Odeh, terroriste membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et condamnée en Israël pour l'assassinat de deux étudiants. Le logo de l'IEP de Toulouse montre une flèche dirigée vers la droite. Une direction qui ne semble pas correspondre au positionnement politique d'une majorité de ses étudiants.


Le 28 novembre 2019, la conférence de François Hollande, ancien Président de la République (2012-2017) à Science Po a été annulée pour des questions de sécurité. La préfecture de Haute-Garonne avait en effet prévenu l'IEP de risques de perturbation par des étudiants. Ce que regrette l'ancien président de la République. "C'est toujours dommage [d'annuler une conférence], quand on peut s'adresser à des étudiants qui s'intéressent précisément à ces questions-là : la politique, les institutions, la démocratie, explique François Hollande. J'aurais bien voulu répondre à toutes leurs questions. Mais l'administration a considéré qu'il y avait des risques d'intervention, que la sécurité même des étudiants n'était pas assurée." 

Le 28 février 2020, a eu lieu la cérémonie de remise des diplômes en présence de Latifa ibn Ziaten, marraine de la promotion 2019 qui porte son nom. Elle "a répondu à l’invitation des étudiants et d’Olivier Brossard, directeur de Sciences Po Toulouse. 

"C’était donc tout un symbole que la présence de cette Marraine à Plaisance-du-Touch pour une cérémonie qui marque pour les diplômés leur entrée dans le monde du travail, dans l’ensemble des domaines couverts par les études suivies au cœur de l’Institut d’études politiques : entourage politique, culture, ONG, journalisme, haute-administration, métiers du conseil, de la culture, de la communication etc."


Le 28 février 2020, Latifa Ibn Ziaten a twitté : "C'est pour moi l'occasion de remettre à chaque étudiant une lettre officielle les félicitant de l'obtention de leur diplôme et de leur offrir mon ouvrage "Mort pour la France" accompagné d'un badge #IMAD afin qu'ils gardent, je l'espère, un souvenir de moi. @SciencesPo_Tlse".

Pour Olivier Brossard, directeur de l’établissement toulousain : « La cérémonie de remise des diplômes est un événement structurant dans la vie des jeunes diplômés. Elle marque un avant et un après, par un moment joyeux où toute la communauté de Sciences-Po Toulouse se retrouve pour leur souhaiter un bon départ vers l’emploi et la vie active. » Il a tenu à saluer « la présence de Latifa Ibn Ziaten, marraine de la promotion 2019 qui porte son nom comme un hommage. Cette femme de courage, mère de famille et engagée dans la vie associative pour la jeunesse, est un exemple à suivre pour les étudiants et diplômés de Sciences-Po Toulouse par son engagement hors normes. »

« C’est un honneur d’être la Marraine de ces étudiants » a souligné en cette occasion Latifa Ibn Ziaten,  dont toute l’action consiste désormais à soutenir le dialogue avec les jeunes des quartiers en difficulté et lutter ainsi contre la radicalisation. C’était l’une des raisons du choix de cette personnalité comme Marraine de la promotion, qu’elle soit « impliquée dans une action qui a un impact sur la société actuelle ». Le fait qu’elle vienne de la réion toulousaine étant dans doute un « petit plus »…

"C’est aujourd’hui aux jeunes diplômés toulousains de faire passer, dans leurs fonctions futures, le message de tolérance et de vivre-ensemble porté par la marraine qui est venue leur remettre plus qu’un simple bout de parchemin, un passeport pour l’avenir qu’ils choisiront de construire…", a écrit Philippe Mouret le 1er mars 2020.


Tags haineux et menaçants

Dans la nuit du 9 au 10 juin 2019, des graffitis haineux et menaçants - « Vive Merah », « Juif bientôt mort », « C’est bientôt à toi ! » - ont été taggés sur des murs de la maison de Latifa ibn Ziaten. Celle-ci a écrit sur Twitter le 10 juin 2019 : "En me réveillant ce matin, c’est sous le choc que j’ai découvert ces tags sur les murs de ma maison. Une nouvelle fois, je suis prise pour cible. J’ai déposé plainte. J’espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux".

« Ma cliente ne se sent pas en sécurité, elle est choquée et bouleversée, c’est le retour de la haine en France. Je saisis le ministère de l’intérieur en raison de cette menace grave pour demander que sa garde soit étendue à l’intérieur de son domicile et pas seulement quand elle se déplace », a déclaré son avocate, Samia Maktouf, qui va déposer plainte pour « apologie du terrorisme, menaces de mort et violation de domicile » auprès de la section antiterroriste du parquet de Paris.



Le 10 juin 2019, le Président de la République Emmanuel Macron a assuré par un tweet : "Chère @LatifaIbnZ, vous venez de subir une nouvelle blessure. Les auteurs de ces actes odieux seront punis. Mais ils ont déjà perdu. Car ils ne peuvent rien face au combat d'amour d'une mère ayant déjà survécu au pire. Nous sommes des millions  à vos côtés". "J'espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte odieux." Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, lui a témoigné son "soutien" dans la matinée, l'assurant de sa "détermination" à faire en sorte que "les auteurs de cette infamie répondent de leurs actes devant la justice". "Tout mon soutien à Latifa Ibn Ziaten et à son combat inlassable contre l'antisémitisme", a écrit le député LaREM Benjamin Griveaux. "Honte à ceux qui, en s'en prenant à elle, nous salissent tous", a également réagi, sur Twitter, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot. «Chère @LatifaIbnZ , je vous apporte toute ma solidarité et mon soutien face à ces actes de haine, intolérables dans notre République. Je salue à nouveau votre courage et votre engagement pour la jeunesse et pour la tolérance dans notre pays. Il est plus fort que tout», a publié François Hollande. « Courage, le chemin de l’amour dérange toujours ceux qui cherchent à diviser », a réagi le chanteur Christophe Willem, parrain de son association avec Jamel Debbouze. 


Le Crif "a condamné avec la plus grande fermeté cet acte lâche et attend que les auteurs soient rapidement arrêtés et punis par la justice française. Le Président du Crif, Francis Kalifat, s'est longuement entretenu avec Latifa Ibn Ziaten ce matin et lui a témoigné de son soutien total. Aujourd'hui, plus que jamais, nos pensées sont pour Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Gabriel, Aryeh et Jonathan Sandler, et Myriam Monsonégo. Nous ne les oublierons jamais. Mardi matin, le Président du Crif, Francis Kalifat, s'est longuement entretenu avec Latifa Ibn Ziaten ce matin et lui a témoigné de son soutien total. Il l'a également assurée de l’intérêt qu'il porte à son remarquable travail".

Présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a exprimé son soutien sur Twitter en imputant la responsabilité aux « idées d’extrême droite ! »


Les "proches de la plaignante ont déposé des bâches noires pour dissimuler les inscriptions".

Latifa ibn Ziaten "avait déjà fait l'objet de menaces par le passé. Elle avait notamment raconté avoir été prise pour cible par Radouane Lakdim en décembre 2016, avant que celui-ci ne soit connu comme le tueur du Super U de Trèbes en mars 2018. "Continue comme ça et tu verras", avait alors lancé le terroriste, selon le récit qu'elle en avait fait. En novembre 2017, elle avait déposé plainte pour "violences volontaires" contre un homme qui l'avait bousculée peu avant le verdict du procès Merah. Ce dernier avait assuré que son geste était "accidentel". 



"En janvier 2015, une jeune femme de 19 ans avait été placée en garde à vue après avoir proféré des menaces sur la page Facebook de Latifa Ibn Ziaten. Dès mai 2013, une mère et sa fille avaient été interpellées par la police, suspectées de lui avoir adressé des emails menaçants. Latifa Ibn Ziaten avait alors déclaré que les menaces dont elle était l'objet "justifiaient" son combat contre l'extrémisme religieux". 

Me Méhana Mouhou, l’avocat de Latifa ibn Ziaten et de sa famille, "a porté plainte pour menaces de mort, dégradations aggravées et apologie du terrorisme. Selon lui, des menaces de mort avaient déjà été laissées sur le répondeur de l’association il y a deux ans; ce message vocal de 7 minutes avait été conservé. « Je demande au ministère de l’Intérieur le renforcement de sa protection dans tous ses déplacements, en France et à l’étranger », indique encore au Parisien Me Mouhou.

Le 11 juin 2019, Latifa ibn Ziaten a aussi twitté : "En mémoire de mon fils Imad, je continuerai le combat. Je resterai debout afin de transmettre toutes les valeurs qu’il portait, de respect et de tolérance. Lutter contre la violence est un devoir. Pour la jeunesse et pour la paix, pour notre avenir, unissons nos voix".

Naoufal Ibn Ziaten

Le 11 juillet 2019, au soir, vers 23 h, un des fils de Latifa Ibn Ziaten, Naoufil Ibn Ziaten, âgé de 30 ans, s'était rendu avec son ami et colocataire au CHU de Rouen (Seine-Maritime). Ils avaient alors expliqué avoir été agressés par trois hommes qui portaient « des barbes d'islamistes ». Selon Naoufal Ibn Ziaten, l'agression aurait eu lieu "alors qu'il rentrait chez lui à Darnétal (Seine-Maritime). Il  avait affirmé le 12 juillet 2019 "qu'il avait été victime d'une agression". 

Son avocat avait annoncé son intention de porter plainte. Une enquête avait été ouverte et confiée à la police judiciaire de Rouen".

Naoufal Ibn Ziaten "avait expliqué avoir été agressé avec son frère adoptif, présent à ce moment-là, par trois hommes barbus vers 20h, alors qu'une femme voilée attendait dans la voiture des agresseurs. "Il a été violemment frappé par au moins trois hommes, ils lui ont mis des coups de poings et lui ont projeté la tête contre les murs. Ces hommes l'ont certainement suivi", avait alors affirmé maître Méhana Mouhou, l'avocat de la famille, à France Bleu Normandie. Le fils de Latifa Ibn Ziaten faisait même le lien avec les tags insultants découverts sur la maison de sa mère un mois plus tôt. "Pour [lui], il y a un lien avec l'affaire Merah", assurait alors à France Bleu Normandie Maître Mouhou, avocat de la famille Ibn Ziaten.

"Cependant, selon une source proche du dossier, les versions des deux hommes ne sont pas concordantes avec les déclarations des voisins et pas plausibles. Les enquêteurs de la police judiciaire de Rouen ont auditionné les voisins de Naoufal Ibn Ziaten. Ils ont évoqué une dispute et des cris mais ont dit n'avoir vu que deux personnes sur les lieux de l'agression présumée". Selon une source policière consultée par l'AFP, les premiers éléments de l'enquête contredisenté la version des "victimes". "L'analyse des images de vidéosurveillance n'a pas permis de repérer les potentiels agresseurs des deux hommes". « Au vu des constatations, les versions des deux supposées victimes étaient contradictoires ». Entendu jeudi soir et vendredi 12 juillet au soir, Naoufal Ibn Ziaten et l'homme qui l'accompagnait n'ont pas été jugés crédibles par les enquêteurs et ont donc été placés en garde à vue."



"Naoufal Ibn Ziaten, a été placé en garde à vue pour "dénonciation mensongère de crime ou délit", a appris Franceinfo" le 13 juillet 2019 "auprès du procureur de la République de Rouen, confirmant une information du Parisien. Son frère adoptif de 23 ans a également été placé en garde à vue". Selon Le Parisien, ils vont être convoqués au tribunal sur reconnaissance préalable de culpabilité, ce qui laisse entendre qu'ils ont reconnu leurs méfaits. 

"Ils ont reconnu avoir inventé leur agression pour masquer une très violente altercation entre eux, selon les informations de France Bleu Haute-Normandie." "Selon cette même source policière, il s'agirait en fait d'une situation de violence conjugale. A la suite d'une soirée arrosée, l'un des deux homme serait rentré tard et l'autre se serait emporté. « Les deux personnes étaient concubins, une relation dont n'avait pas connaissance la famille. Ils se seraient battus entre eux ».

"Ils seront convoqués prochainement devant le procureur de la République de Rouen pour être jugés, selon la procédure du "plaider coupable", a indiqué le procureur de la République de Rouen".


Le 13 juillet, Me Mouhou a "retiré le Tweet qu'il avait publié en direct du CHU de Rouen".


Contactée ce même jour, Latifa Ibn Ziaten assure « être à l'étranger et ne pas être au courant » des suites de cette affaire. Ni Me Mouhou ni le procureur de la République de Rouen n'étaient joignables".


Me Méhana Mouhou, avocat de la famille Ibn Ziaten, a confié sa première réaction au Parisien. « L'important est que la vérité soit rétablie. Mon client est effondré et mesure les conséquences de son appel à police secours pour signaler une agression alors qu'il s'agissait de violences entre lui et un des ses amis ». Quand il a appris que Naoufal était en garde à vue, son avocat a été complètement sonné. « Je n'en revenais pas, explique-t-il. Jeudi, son père m'a appelé et je suis aussitôt allé aux urgences de l'hôpital de Rouen où j'ai trouvé Naoufal et son ami bien amochés, en sang. Avec 10 et 11 jours d'ITT ! Naoufal a pleuré dans mes bras en me racontant son histoire d'agresseurs. Alors oui, aujourd'hui je suis choqué et écœuré. » S'il a le sentiment que ce fils de Latifa Ibn Ziaten a trahi sa confiance, Me Mouhou n'a pas l'intention de le laisser tomber. « C'est mon rôle d'avocat », ajoute encore le pénaliste qui ne comprend toujours pas pourquoi le jeune homme a inventé cette agression après s'être violemment battu avec son ami. « Depuis l'assassinat de son frère Imad par Mohamed Merah, il est en proie à des comportements inadaptés. Je me demande s'il n'aurait pas besoin d'une aide psychologique », réagit Me Mouhou.

"Ce mensonge sur l'agression jette un voile de doute sur les tags haineux et antisémites réalisés au domicile de Latifa Ibn Ziaten, le 10 juin dernier. «Les enquêteurs ont de sérieux doutes sur des tags faits par des personnes extérieures», confie cette même source policière. Latifa Ibn Ziaten devait perdre à cette période sa protection policière."

"Laïcité et islam : mission possible ?"

Le 22 août 2019, les éditions de l'Aube ont publié "Laïcité et islam : mission possible ?" Dans une société marquée par le communautarisme, le terrorisme, le rejet de l’autre, la laïcité est un enjeu sans être une solution en soi. Pire, elle exacerbe souvent les tensions quand elle se substitue à une forme d’identité nationale, de repli, de refus de l’autre. Et le titre de l’ouvrage pose le problème qui est souvent avancé dès que l’on parle de cette laïcité à laquelle on oppose fréquemment l’islam."

"Au-delà des fondements et des réalités de ce concept républicain, y est abordé son difficile rapprochement avec l’islam pour qui le terme même de laïcité n’existe pas : ni dans la langue, ni dans la religion…"


"Ce livre nous propose un voyage en laïcité concrète et vécue avec trois spécialistes de la question qui se répondent sans jamais s’affronter mais posent des problèmes d’hier, d’aujourd’hui et de demain..

"Razika Adnani est une philosophe, islamologue et conférencière. Elle est membre du Conseil d’orientation de la Fondation de l’Islam de France. Jean-Louis Bianco, ancien ministre, est président de l’Observatoire de la Laïcité. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils fut assassiné par Mohamed Merah en 2012, a fondé l’Association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix."

"Les Oubliés"
Le 27 février 2020, l'éditeur Michel Lafon a publié "Les Oubliés" d'Alexandra Davis. "Des États-Unis à la Corée du Nord, de la Russie au Bangladesh, cet album est un voyage autour du monde à la découverte d’histoires vraies extraordinaires, mêlant détermination et résilience.  L’auteure a enquêté, telle une journaliste d’investigation, pour interviewer ces héros ou leurs proches. Tous se sont livrés avec beaucoup de générosité et d’humilité. À travers leurs épreuves vécues, ces hommes et ces femmes hors normes nous transportent au cœur de leurs destins, guidés uniquement par leur grand courage et leur volonté de vivre. Un livre poignant sur des destins d'hommes et de femmes hors normes".


"Alexandra Davis est née à Versailles en 1981. Après un parcours en arts graphiques au lycée Corvisart et aux Beaux-Arts, elle devient illustratrice pour la communication de grandes marques françaises et internationales.

Tournée vers les autres et attachée aux valeurs humaines, Alexandra imagine son premier roman, Les Oubliés, en 2019 ; elle organise très vite les rencontres avec les différents protagonistes et illustre leurs témoignages."



Latifa, une femme dans la Républiquede Jarmila Buzkova

Produit par Juliette Guigon et Patrick Winocour, Quark Productions, France Televisions
Musique originale de Bruno Alexiu
Sur France 2 le 7 mars 2017 à 23 h 05

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Publié le 19 juin 2015 puis les 21 novembre 2015, 1er juillet et 14 juillet 2016, 8 mars 2017, 5 septembre 2018 et 30 juin 2019, cet article a été mis à jour le 27 avril 2020.