mardi 10 septembre 2019

« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi


Arte diffusera le 10 septembre 2019 « Iran-Irak, la guerre par l'image » (Iran-Irak: Die Kamera als Waffe ; Stronger Than A Bullet) par Maryam Ebrahimi. « Lors du conflit Iran-Irak, la République islamique de Khomeyni utilisa la photographie comme instrument de propagande. Le reporter de guerre iranien Saeid Sadeghi témoigne de son expérience dans un récit bouleversant. La réalisatrice Maryam Ebrahimi en tire un documentaire d'une force peu commune, où la mort joue une partition glaçante ».

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Un an après l'arrivée au pouvoir en Iran de l'ayatollah Khomeini l'Irak du Baassiste Arabe sunnite Saddam Hussein provoque un conflit avec l'Iran chiite des mollahs. Deux Etats rivaux dans leur aspiration à s'imposer en puissance régionale dans le golfe Persique. Quand l'Irak recourt, contre des Kurdes à Halabja, aux armes chimiques fabriquées avec des produits achetés à des pays occidentaux, l'Iran envoie sur le front ses enfants-shahids marcher sur des champs de mines en criant "Allah ouaqbar" ("Dieu est plus grand").

En près de huit ans (22 septembre 1980-20 août 1988), la guerre Iran-Irak, première guerre du Golfe, a abouti à un statu quo ante bellum, à la résolution 598 du Conseil de sécurité des Nations unies (20 juillet 1987) et un bilan tragiquement élevé. Côté iranien : 200 000 à 600 000 tués et 40 000 prisonniers. Côté irakien : 250 000à 500 000 morts et 70 000 prisonniers. Et un nombre minimum de civils morts s’élevant à 100 000. Soit un total d’environ 900 000 morts.

L’Irak présenté comme laïc était soutenu par l’Union soviétique, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Koweït, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU).

Quant à l’Iran, il bénéficiait du soutien de la Syrie, du PDK, de l’UPK, du CSII et du Parti islamique Dawa.

"La guerre Iran-Irak aura marqué un tournant dans l'histoire du Moyen-Orient. On ne peut pas comprendre la situation qui prévaut aujourd'hui dans le Golfe, le dossier nucléaire iranien ou les crises politiques à Bagdad et Téhéran, sans saisir les frustrations et craintes persistantes qui découlent directement de cette guerre. Terriblement meurtrière, elle a frappé à jamais l'imaginaire des protagonistes mais aussi des Occidentaux : en mémoire, les images dramatiques d'enfants envoyés au combat, les villageois gazés, les villes en ruines, les pétroliers en feu ou les tranchées ensanglantées. Pour retracer cette histoire à la fois militaire et diplomatique, aux enjeux économiques certains, Pierre Razoux a eu accès à des sources inédites de première main, dont les fameuses bandes audio de Saddam Hussein. Il détaille ici les nombreuses affaires : Irangate, Luchaire, Gordji, attentats en France, enlèvements au Liban - toutes étroitement liées à ce conflit. Une histoire faite de rebondissements permanents au gré de l'attitude des pétromonarchies, de la Russie, de la Chine et des Etats-Unis, mais aussi caractérisée par la compromission de nombreuses nations, parmi lesquelles la France…"

Guerre d'images
« J'ai été un pion utilisé pour détruire l'espoir d'une nation. » « Lorsque le photographe iranien Saeid Sadeghi évoque son rôle dans la guerre qui a opposé son pays à l'Irak, entre 1980 et 1988, ses larmes aux yeux sont le signe d'une honte qui, trente ans plus tard, le ronge encore ». 

« En 1980, alors jeune reporter, il est envoyé sur le front pour couvrir les premières offensives de Saddam Hussein à la frontière ».

« Convaincu du bien-fondé de la Révolution islamique de l'ayatollah Khomeyni, il contribue par ses clichés à mythifier la résistance de son armée en exaltant la dimension héroïque des combattants ».

« Il découvre pourtant l'épouvantable réalité d'un conflit qui, le long des 420 kilomètres de frontières communes, voit l'Iran envoyer ses troupes au massacre sans états d'âme. Les cadavres s'amoncellent dans ce qui s'avère être aussi une guerre de tranchées, les scènes apocalyptiques rivalisent de détails macabres ».

« Saeid Sadeghi comprend peu à peu que le pouvoir utilise ses photos pour donner aux plus jeunes le désir de devenir des martyrs et répandre l'idéologie chiite, dans le but d'exporter sa révolution… »

« Culpabilité lancinante »
« Pour révéler la face cachée d'un passé traumatisant, Saeid Sadeghi parcourt aujourd'hui l'Iran à la recherche des survivants et de leur famille ».

« Il veut témoigner de la propagande d'une théocratie qui a sacrifié la vie de milliers de soldats dans cette guerre meurtrière – près de 700 000 morts iraniens, irakiens et kurdes ».

« De cette prise de conscience à la fois courageuse et touchante, Maryam Ebrahimi tire un film d'une force peu commune, où la mort joue une partition glaçante ». 

« Des archives vidéo, mais surtout les clichés sidérants de Saeid Sadeghi, dont on n'oubliera ni les visages souriants des adolescents en partance pour une mort annoncée ni les corps flétris dans le sable des tranchées, composent l'obsédante trame de cette réflexion sur le pouvoir des images ». 

« Les autorités iraniennes ont conservé les négatifs du photographe et les utilisent toujours sans son consentement ».

« Attention, ce programme comporte des scènes déconseillées au public jeune ou sensible ».

« Stronger Than A Bullet » a reçu deux Prix - Meilleur documentaire au Tempo Documentary Festival (Suède), FIPA d’or du Meilleur documentaire international 2018 - et sélectionné par quelques festivals : Göteborg film festival, WATCH DOCS film festival.
    

« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi
Suède, France, Qatar, Nima Film, SVT, Arte France, Doha Film Institute, 2017, 53 min
Producteur: Nima Sarvestani
Auteur-scénariste : Maryam Ebrahimi, Jesper Osmund
Montage : Jesper Osmund
Musique : Stefan Levin
Son : Jess Wolfsberg
Image : Zareh Zarehzade
Sur Arte le 10 septembre 2019 à 22 h 25
Visuels :
Saeid Sadeghi, l' un des plus célèbres reporters de guerre en Iran
© NimaFilm/ Seconde Vague Produ

Hassan montrant une photo de lui même transportant un martyr pendant la guerre
© NimaFilm/ Seconde Vague Produ

Saeid Sadeghi, l' un des plus célèbres reporters de guerre en Iran
© NimaFilm/ Seconde Vague Produc

Enayat et sa famille 30 ans après la guerre
© NimaFilm/ Seconde Vague Produ

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Les citations sont proviennent d'Arte.

1 commentaire:

  1. reportage supprimé de la toile et aucune trace nulle part, pourquoi??

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