jeudi 12 septembre 2019

Delphine Horvilleur, femme rabbin du MJLF


Delphine Horvilleur est une femme rabbin du Mouvement Juif libéral de France (MJLF). Médiatisée, elle est l'auteure de plusieurs livres. Arte diffusera le 14 septembre 2019, dans le cadre de « Philosophie », « L'antisémitisme, une haine ordinaire ? » (Antisemitismus, ein ganz gewöhnlicher Hass?) par Philippe Truffault. « Avec le rabbin Delphine Horvilleur et l'historienne Marie-Anne Matard-Bonucci, Raphaël Enthoven s'interroge sur les origines et les résurgences historiques de l'antisémitisme ».

« Juifs & musulmans - Si loin, si proches », par Karim Miské 
« Le nom des 86 » de Emmanuel Heyd et Raphael Toledano 
« Le procès du siècle. Les chroniqueurs célèbres de Nuremberg » de Peter Hartl      
« T4, un médecin sous le nazisme » par Catherine Bernstein 
« Sciences nazies - La race, le sol et le sang » de David Korn-Brzoza 
Les médecins Juifs militaires ou dans les Armées   


Delphine Horvilleur "est née à Nancy en 1974" dans une famille juive ashkénaze. Alors rabbin de Reims, Haïm Korsia lui a enseigné le judaïsme. Ironie de la vie, quelques décennies plus tard, tous deux auteurs médiatisés, ils représentent deux pôles opposés du judaïsme : en 2014, Haïm Korsia a été élu grand rabbin de France (courant orthodoxe majoritaire en France), donc co-président du Consistoire israélite de France, et Delphine Horvilleur est une des rabbins du courant juif libéral.

Delphine Horvilleur "a étudié la médecine en Israël à l'Université hébraïque de Jérusalem avant de travailler plusieurs années comme journaliste à la rédaction de France 2, en Europe et au Proche Orient". A Jérusalem, elle a travaillé aux côtés de Charles Enderlin, alors correspondant de France 2 en Israël. Et ne semble pas s'être exprimée publiquement sur l'affaire a(l)-Dura.

"Il m'arrive de me dire qu'être journaliste et rabbin, c'est à la fois faire un peu le même métier et précisément l'inverse : le journaliste regarde le monde et en tire quelques lignes. Le rabbin regarde quelques lignes et en tire tout un monde. Ces deux métiers établissent un lien permanent entre le texte et l'humanité. Il s'agit toujours d'accueillir le récit de l'autre comme un texte sacré et d'offrir de l'interprétation", a déclaré Delphine Horvilleur à Actualité juive (N° 1608, 22 juillet 2021). Or, un journaliste ne recueille pas les propos d'une personne comme un "texte sacré". Cela ne relève pas du registre religieux, spirituel, du transcendant. Un journaliste respecte autrui, retranscrit ses propos avec honnêteté intellectuelle.

Delphine Horvilleur "est titulaire d'une licence de l'Université Hébraïque de Jérusalem et d'un double Master d'Education juive et de Littérature hébraïque du Hebrew Union College à New York. Elle a été élève rabbin au MJLF, au Jewish Community Center et à la Central Synagogue de Manhattan".


Quel dommage que Delphine Horvilleur, bénéficiant de cette formation universitaire pluridisciplinaire, ne se soit pas exprimée publiquement lors du débat sur les modifications sur la loi concernant la bio-éthique, notamment la PMA (Procréation médicalement assistée) !

Elle "a été ordonnée rabbin en 2008 puis a rejoint l'équipe rabbinique du MJLF". « Le MJLF est à l'image du pluralisme juif d'aujourd'hui : riche de sensibilités variées, d'approches différentes de la pratique et du rite. Le MJLF est un mouvement éclairé, où les choix de chacun et chacune sont respectés. Le MJLF est une communauté dans laquelle le judaïsme est vivant et audacieux, et qui fait la part belle aux enfants, à leurs parents, à leurs grands-parents, à l'éducation, à la culture et à l'étude », ont écrit Yann Boissière, Floriane Chinsky et Delphine Horvilleur, rabbins du MJLF.


Elle a "notamment créé au MJLF les offices Alef et Zimra, offices musicaux pour les enfants et l'ensemble de la communauté ainsi que le Café Biblique, un cercle d'étude interactif. Elle est également la directrice de la rédaction de la revue trimestrielle Tenou'a, atelier de pensée(s) juive(s), qui fait dialoguer art, actualité et pensée juive". Le numéro 158 (hiver 2014-2015) de Tenou'a est intitulé "Isaac et Ismaël : se reparler ?". On y cherche en vain un article sur la dhimmitude, statut cruel et déshumanisant infligé aux minorités non-musulmanes, notamment juives, sous domination islamique après le djihad.

Elle "a été désignée par le magazine l'Express comme une des neuf jeunes intellectuelles françaises constituant la « relève », et nommée « manager de l'année 2015 » par le magazine Le Nouvel Économiste. Elle fait l'objet d'un documentaire, Delphine Horvilleur, Madame le rabbin. Elle a siégé de 2012 à 2014 au Conseil National du Sida (CNS)".

Elle est l'auteure de En tenue d'Eve : féminin, pudeur et judaïsme (Grasset, 2013), de Comment les rabbins font les enfants ; Sexe, transmission et identité dans le Judaïsme (Grasset, octobre 2015) et, avec l'islamologue Rachid Benzine, de Des mille et une façons d'être juif ou musulman. Dialogue. Dialogue (Éditions du Seuil, octobre 2017)

Épouse de l'économiste Ariel Weil, élu en 2017 maire du IVe  arrondissement de Paris, elle a trois enfants.

"Fruit de l'arbre  de la connaissance"
Avec l’olivier, le grenadier et la vigne, le figuier est un des arbres bibliques.

Pour certains sages du Talmud, la figue est le « fruit défendu » de la Bible hébraïque. « De l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas. Car du jour où tu en mangeras, sûrement tu mourras » (Genèse 2, 17), avait intimé Dieu. La source de cette interprétation ? Un autre verset (3, 7) de la Genèse : après avoir goûté le fruit défendu, Adam et Ève, nus, « se cousent des tuniques avec des feuilles de figuier » pour couvrir leurs corps. 

Interprétant des versets différents, d’autres sages du Talmud privilégient soit la vigne soit le blé comme « fruit défendu ». Alors pourquoi l’iconographie représente-t-elle traditionnellement ce « fruit défendu » par une pomme ? Delphine Horvilleur précise que la Vulgate, traduction en latin de la Bible à la fin du IVe siècle, a désigné cet arbre en « lignum scientiae boni et mali ». Or, mali a un double sens : "mal" et "pomme".


Divorce guet

Le guet est l'acte de divorce juif religieux postérieur au divorce civil, libérant une femme divorcée des liens de son mariage religieux, et lui permettant de se remarier religieusement avec un autre homme sans être considérée comme adultère et sans que ses éventuels futurs enfants comme bâtards. Au printemps 2014, une affaire concernant un guet qui aurait été délivré au siège du Consistoire israélite de Paris-Ile-de-France contre un chèque de 90 000 euros a éclaté. Un cas révélateur d'instrumentalisations multiples préjudiciables. En Israël et en France, des mesures sont prises en faveur des demanderesses.

Dans sa tribune Les juifs de France doivent être mieux représentés publiée par Le Monde (13 mai 2014), Delphine Horvilleur, rabbin, a fustigé la "radicalisation"  de l’institution consistoriale "depuis plusieurs décennies. [Le Consistoire] exprime aujourd'hui presqu'exclusivement la voix d'une sensibilité orthodoxe... Un collège de rabbins, dont le Grand-rabbin de France par intérim, est soupçonné d'avoir arbitré par transaction financière l'octroi d'un divorce religieux à une jeune femme. Si l'accusation est avérée, de tels actes piétinent à la foi les principes du judaïsme, du droit français et de l'éthique. Les faits incriminés, mettent par ailleurs en cause un traitement discriminatoire à l'égard des femmes dont il faut dire à quel point il constituerait un dévoiement de la tradition juive. Mais quelle que soit la conclusion de cette grave affaire, le problème de la représentativité du consistoire demeurera posé". 


« Français, juifs, les enfants de Marianne »  

« Français, juifs, les enfants de Marianne » est un documentaire réalisé par Coralie Miller (2016). Un film biaisé révélateur des contradictions, des ignorances, partis pris, cliché (le "vivre ensemble") et amalgames infondés de la réalisatrice et de personnalités interviewées, souvent de gauche.

Quels Français juifs sont interviewés par Coralie Miller ? Yvan Attal, acteur et réalisateur de « Ils sont partout »; Elie Wajeman, réalisateur, Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement Juif Libéral de France (MJLF), Dimitri Bodianski, ancien saxophoniste et claviériste du groupe Indochine, fondateur et président directeur général de la société de production KBP (Knockin'Boots Productions), de 1994 à 2013, puis fondateur en 2014 d’une société de production de films et programmes pour la télévision, Spoon & Partners, Pierre Kalfon, Noémie Madar, secrétaire nationale de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France), Sacha Reingewirtz, précédent président de l’UEJF, Gabrielle Rosner, journaliste, Mireille Rosner, médecin, et Dominique Schnapper.


Bref, un choix de dix personnalités, où les Juifs ashkénazes sont largement majoritaires – les Français juifs lambda ou Sépharades/Orientaux ne sauraient pas s’exprimer ? -, et les représentants de « Gôche » thuriféraires de « la-solution-à-deux-Etats » sur-représentés.


Pourquoi Delphine Heurwilleur ? "Elle est rabbin. Je ne suis pas religieuse. Je l'ai choisie en raison de son discours religieux, de sa pratique et de son immersion dans la cité, la république, la laïcité", a répondu la documentariste. La rabbin Delphine Heurwilleur est membre d'un courant du judaïsme minoritaire en France.


"Des mille et une façons d'être juif ou musulman"

Fin 2017, Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement juif libéral de France (MJLF), a assuré la promotion médiatique de son livre "Des mille et une façons d'être juif ou musulman" co-écrit avec Rachid Benzine, islamologue, et publié par les éditions du Seuil. Delphine Horvilleur tient au titre de rabbin, et non de rabbin.

Le 25 décembre 2017, sur France Inter, après la décision souveraine du président Donald Trump de transférer le siège de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, après le vote scandaleux de l'ONU violant sa charte et hostile à cet acte américain, après que Rachid Benzine se soit prononcé en faveur de la division de Jérusalem, Delphine Horvilleur a regretté que "Jérusalem soit à ce point instrumentalisée par tous". 

Elle a considéré : "Il faudra de toutes façons réfléchir à l'avenir à une solution qui prenne en compte le rapport si particulier de chacun à cette ville, ce qui ne change pas le fait qu'aujourd'hui c'est la capitale d'Israël". Jérusalem capitale d'Israël, seulement "un fait" ? "Prendre en compte le rapport si particulier de chacun à cette ville" ? Le même "rapport" que celui des juifs ? Pas un mot pour rappeler les centaines d'occurrences de Jérusalem dans la Bible hébraïque et les prières juives, pour souligner que la cité du roi David a été, est et demeurera la capitale éternelle et indivisible de l'Etat juif, et que tous les cultes y sont respectés seulement depuis la libération de la partie de Jérusalemoccupée illégalement par la Jordanie après la guerre d'Indépendance, par Israël en 1967. Curieusement, la rabbin Delphine Horvilleur n'a pas évoqué les résolutions de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'Education, les Sciences et la Culture), niant tout lien entre le peuple juif et Jérusalem, et plus généralement la Terre d'Israël (Eretz Israel) ou la position de la France hostile à la reconnaissance de ce lien si profond évoqué ainsi par le prophète Isaïe (LXII, 1) : « Pour Jérusalem, je ne me tairai point. »

La blogosphère juive s'est indignée de l'approbation tacite par cette rabbin d'une éventuelle division de Jérusalem dont une partie pourrait devenir la capitale d'un Etat "palestinien". Et ce d'autant plus vivement que la rabbin Delphine Horvilleur a persisté dans son refus de dire si elle est pour ou contre la division de Jérusalem. Pourquoi ? Dédain pour les juifs lambda ? Un silence révélateur d'une rabbin qui maîtrise les règles de l'interview.

Le 26 décembre 2017, la Ligue de défense juive (LDJ) a publié l'article Dis-moi sur quelle antenne tu t’exprimes et je te dirais qui tu es. La LDJ a émis un parallèle infondé et infamant entre un être humain et des animaux nuisibles :
"Comme tous les cafards et rongeurs qui sortent de leurs trous depuis la déclaration de Trump, elle épouse la thèse de l’ennemi sur notre capitale éternelle, à savoir que les lieux les plus chargés comme le Kotel et le Mont du Temple seront dans la capitale d’un Etat arabe terroriste dit « palestinien ». Ainsi, Madame le rabbin piétine le dénominateur commun de toute conscience juive, la fidélité indéfectible et irréductible à Jérusalem. Ce n’est pas pour rien qu’elle a quitté le pays d’Israel pour ne pas y revenir et en y laissant la terre brulée après avoir collaboré à Jérusalem à France 2 avec Charles Enderlin lorsque l’affaire A Dura a éclaté. Elle était en stage chez ce dernier alors que les attaques terroristes se sont intensifiées dès le début de la seconde Intifada, qu’on nous tirait dessus sur les routes de Judée Samarie et que nos enfants se sont faits déchirer par les attentats. Quand on lui demande ce qui s’est passé à France2 avec ladite affaire A Dura a éclaté, elle a toujours refusé de répondre ou de prendre position". En reponse à l’affaire A Dura, les lynchés à Ramallah et Daniel Pearl sont partis avec gains et pertes".
La LDJ lui a reproché enfin de vouloir "ne pas s’aliéner la presse française et conserver un réseau de relations nouées lors du stage à France 2 lui permettant d’y exposer fréquemment ses vues et sur le reste des antennes françaises qui raffolent de l’entendre fustiger la communauté juive, exprimer son opposition à la Alyah massive des Juifs de France et morigéner ces derniers à l’immoralité post-moderniste autant politiquement correct que pas cachère plutôt que de défendre bec et ongles Israel, l’Etat du peuple juif".

Delphine Horvilleur a reçu des insultes et des menaces sur les réseaux sociaux, mais aussi des soutiens du CRIF, du Mouvement juif libéral de France (MJLF), de Sacha Ghozlan, président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), de l'Union libérale israélite de France (ULIF), d'Adath Shalom (communauté Massorti), du Beit Haverim, du Grand Rabbin de France Haïm Korsia... Le 29 décembre 2017, une page Facebook "Soutien à Delphine Horvilleur" a été créée et a réuni 1580 membres au 3 janvier 2017 :
"Nous nous élevons avec vigueur contre les attaques et menaces intolérables portées par des extrémistes et la ldj sur les réseaux sociaux visant Madame le rabbin Delphine Horvilleur en des termes que n'auraient pas reniés jadis les nazis pour désigner les Juifs. Nous sommes un groupe d'engagement, et non pas un forum de discussion".

Bref, pas de débat sur l'attitude de Delphine Horvilleur, et ce, au nom de l'engagement - sourd ? - en faveur d'une personne, quoi que cette dernière ait dit !? Et certains soutiens, dont le CRIF, souhaitaient vivement que la rabbin engageât des poursuites judiciaires et que "ceux qui ont posté des  messages d'insultes et de menaces soient poursuivis et condamnés". D'autres aspirent à l'interdiction de la Ligue de Défense Juive (LDL). Les mêmes qui se sont tus quand la rabbin Delphine Horvilleur a déclaré : "Il faut faire violence au texte, le secouer, le faire parler". La Bible appréciera...

Le 4 janvier 2018, cette page Facebook Soutien à Delphine Horvilleur affichait 1920 membres. Mais Michel Horvilleur y a écrit : "Nous sommes déjà 3036". Comprenne qui pourra. Certains sont fâchés avec Jérusalem, d'autres avec les additions. Curieusement, Jewpop n'a pas relevé cette contradiction drôle.

Le 28 décembre 2017, Jewpop, « le site qui voit des Juifs partout », a posté ce message sur son compte Facebook :
"Tout notre soutien @rabbidelphineH, victime de menaces de juifs décérébrés sur les réseaux sociaux, comparée à des "cafards et rongeurs" sur le site de la LDJ, termes utilisés jadis par les nazis pour désigner les Juifs #gerbe #caniveau". 
Le 30 décembre 2017, JewPop a publié l'article Les 10 raisons pour lesquelles Delphine Horvilleur est énervante, de Jackie Schwartz et Sharon Boutboul. Un texte soutenant la rabbin en éludant l'attitude "politiquement, islamiquement et médiatiquement correcte" de la rabbin Delphine Horvilleur, ce pan occulté de sa biographie - silence dans l'affaire al-Dura - et le fond du différend : absence de rappel de ce que représente Jérusalem dans le  judaïsme et l'histoire du peuple juif, etc. Pire : Jew Pop s'est moqué du caractère indivisible de Jérusalem :
"Delphine, c’est petit bras à côté de certains de nos « grands de la Torah ». Pas de détournements de fonds, pas d’appel à maudire les homosexuels, pas de scandale du guet, pas de déclaration sur « La Shoah, bienfait pour Israël ». Accordons-lui le bénéfice de la jeunesse
(...)
ELLE SE PERMET DE DONNER SON OPINION SUR LA QUESTION ÉPINEUSE DE JÉRUSALEM
Capitale éternelle, une et in-di-vi-sible de l’État d’Israël.Combien de foi(s) faudra-t-il le répéter. Même le Guatemala, la Micronésie et la république de Nauru sont prêts à déménager leurs ambassades de Tel-Aviv à Jérusalem grâce à Donald Trump (que son nom soit béni dans une gare). Delphine, si tu nous lis, arrête de te préoccuper des Palos et des muzz, tu as déjà assez à faire avec ta communauté de mauvais juifs
(...)
De Pierre Barouh à Simone Veil, Delphine n’en manque pas un(e). Si Johnny avait été juif, elle aurait évincé Haïm Korsia d’un leste coup d’épaule pour dire le kaddish lors de la cérémonie, au grand dam du Consistoire. 
DELPHINE EST ENDERLINISÉE
Dans une vie antérieure, Delphine a été journaliste au bureau israélien de France 2 à Jérusalem (une et in-di-vi-si-ble), sous la responsabilité de Charles Enderlin, aka « C’est dur d’être Al-Dura ». Elle n’a pas filmé la scène de la mort supposée du petit Mohammed, mais c’est tout comme. Philippe Karsenty l’a dit. C’est donc vrai".
Et c'est l'argent communautaire qui finance cela !? L'agressivité dédaigneuse contre les "décérébrés",  les "mauvais juifs" - c'est l'hôpital qui se moque de la charité -, le persiflage douteux sur l'indivisibilité de Jérusalem, capitale d'Israël, et le blood libel léthal de l'Intifada II ! Rappelons qu'en 2013, le gouvernement israélien écrivait, dans un rapport, que ce "reportage était  infondé, fabriqué de toutes pièces."

Se réclamant de la "mouvance d'une sensibilité plus progressiste du judaïsme" - donc  les traditionalistes seraient plus attardés ? -, Delphine Horvilleur, qui a annoncé vouloir combattre la "radicalisation", a adopté la posture avantageuse de la victime, en ayant le soutien de la "bien-pensance" "politiquement correcte", surtout de Gôche.


Ce qui écarte les questionnements sur son absence de dialogue avec l'islam sur ce qui fâche - antijudaïsme et antisémitisme islamiques, dhimmitude, exil contraint des Juifs au XXe siècle -, sur le soutien de la rabbin Delphine Horvilleur aux immigrés illégaux/migrants musulmans en partie antijuifs, et ce au nom de la "responsabilité de l'accueil", etc. Aucun de ses soutiens n'a la curiosité de l'interroger sur ces points fondamentaux.

Peut-être parce que ces thématiques sont liées aussi à Jérusalem, capitale une et indivisible de l'Etat juif, peuplée par des Juifs maîtres de leurs destins, et non pas dhimmis, sur leur terre ancestrale, dans leur berceau historique.

Delphine Horvilleur a apprécié l'article de Jewpop. Annette Lévy Willard, journaliste à Libération et sur RCJ, a renchéri le 1er janvier : "Le vrai humour juif existe (encore) en France. Une réponse hilarante aux attaques débiles contre Delphine Horvilleur, rabbin libérale". Quel mépris ! Désopilant ou désolant ?

Comme Jewpop, Delphine Horvilleur ne semble pas avoir été effleurée par l'idée qu'elle a déçu, et peut-être pas seulement les juifs orthodoxes ou traditionalistes. Peut-être que des juifs libéraux, de sa synagogue, ont été pour le moins déconcertés. D'une rabbin cultivée et télégénique, philosophe à l'aisance verbale éclatante, on espérait mieux. Peut-être trop. Sur une radio du service public partial à l'égard d'Israël, on pensait que Delphine Horvilleur mettrait son talent au service du judaïsme, voire qu'elle fustigerait habilement la position scandaleuse de la France sur Jérusalem. On avait l'impression que Jérusalem demeurait la cité de David pour tous les juifs, quelles que soient leurs sensibilités ou pratiques. C'est dire la stupéfaction. Même l'évocation par la rabbin, in fine, de la légitimité de l'Etat d'Israël s'avère trop tardif, brouillée par sa réaction initiale précautionneuse. Delphine Horvilleur aurait pu reconnaître sa réaction "inadéquate", faible, invoquer un manque de préparation - mais la question posée était peu surprenante -, évoquer la fatigue matinale, ou sa lassitude de devoir "être-la-juive-de-service". Mais elle est rabbin... Elle a choisi l'attitude inquiétante de déni de la réalité sur elle, de jet d'opprobre sur ceux qui ont osé la critiquer, de cimenter autour d'elle des soutiens ne la contestant pas. Nul n'est parfait, tout le temps. Et moi la première. Et la rabbin Delphine Horvilleur aussi. Celle-ci et Jewpop semblent l'ignorer...

Ce qui me semble inquiétant réside aussi dans la question : jusqu'où ? Le mouvement juif libéral s'est distancé de l'orthodoxie : des femmes assurent la fonction de rabbin, les prières sont exprimées en français, et maintenant l'acceptation de l'éventuelle division de la cité de David, unique pour le seul peuple juif !? Jusqu'où ira Delphine Horvilleur, soutenue par le MJLF, dans son "progressisme" ? Les collègues ou confrères de la rabbin partagent-ils les opinions de Delphine Horvilleur sur Jérusalem ?

Ce sont toutes ces questions légitimes que Jewpop occulte.


Et jusqu'où ira Jewpop ? Entre le soutien indéfectible à l'indivisibilité de Jérusalem et celui à l'homosexualité, Jewpop a choisi. Avec l'aval de la direction de la Fédération du judaïsme français (FJF) ?


Le 4 janvier 2018, j'ai republié mon article actualisé sur Jewpop qui a retwitté mon article avec ce commentaire si représentatif de sa légèreté, de son respect, de son "humour" : "Le fou-rire de la journée ! #MéméRemetLeCouvert #VéroUneEtIndivisible".

Sur Twitter, les "soutiens" de Jewpop sont rares, ne savent pas argumenter, refusent toute critique, n'apprécient pas l'ironie, voire l'humour, ont souvent des noms ashkénazes, et réagissent avec violence à l'égard de eux qui osent émettre une opinion divergente du "Horvilleurement et jewpopement correct".


Parmi ces soutiens : Noemie Issan-Benchimol, "chroniqueuse occasionnelle de Jewpop" et se définissant comme "PhD Student in Talmud and Philosophy, Paris & Jerusalem, mommy, orthodox, leftist, zionist". "Orthodox" et "Leftist" !? "Leftist" et "Zionist" !? Tout s'explique.

Noemie Issan-Benchimol est peut-être l'une des deux auteurs de l'article de JewPop encensant la rabbin Delphine Horvilleur car, le 4 janvier 2018, elle s'est acharnée sur Philippe Karsenty : "La diatribe illisible contre jewpop qui fait passer celles de Philippe Karsenty contre Enderlin pour du Paul Valéry a pour l'instant deux likes, le mien, chroniqueuse occasionnelle pour jewpop et @jewpop himself. Fin de la vanne". Une "PhD Student" qui fait du stand up !? Noemie Issan-Benchimol ne s'élèvera pas en attaquant plus grand qu'elle, ne deviendra pas célèbre en s’immisçant dans des affaires qu'elle n'a visiblement pas comprises. Elle se discrédite, et son employeur occasionnel aussi.


C'est dommage que Jewpop n'affiche pas les statistiques objectives de son site Internet. Les Internautes sauraient si la manne communautaire a été utilisée à bon escient ou pas.


Toujours aucun mea culpa de la rabbin Delphine Horvilleur, chevalier de l’ordre national du mérite, et de Jewpop. Nous ne le valons pas ? En persistant dans son attitude, la rabbin Delphine Horvilleur révèle enfin un trait de sa personnalité qui me semble difficilement conciliable avec la fonction de rabbin, de leader spirituel d'un mouvement juif.


Cette affaire parait une énième offensive médiatique de Juifs de sensibilité libérale, minoritaires en France, contre la majorité juive française conservatrice, traditionaliste ou orthodoxe, hostile aux pressions sur le seul Etat d'Israël, défendant les droits historiques, spirituels, bibliques du peuple Juif sur Eretz Israël et sa capitale une, indivisible : Jérusalem. Faute d'avoir convaincu ces juifs conservateurs, traditionalistes et orthodoxes, des Juifs libéraux arrivistes les discréditent, les entourent d'opprobre, les affublent d'épithètes péjoratifs, dans une tentative d'"OPA" sur le leadership juif français.

Le 7 janvier 2018, l'Assembly of Liberal Judaism (AJL) de France "a exprimé sa totale solidarité avec la rabbine Delphine Horvilleur affrontant des attaques, insultes, et menaces la visant dans les réseaux sociaux". Un communiqué publié sur le site Internet du World Union for Progressive Judaism (WUPJ).

Sherin Khankan
Le 26 mars 2018, à l'Elysée, le Président de la République Emmanuel Macron a dialogué durant une heure avec Delphine Horvilleur, femme rabbin du Mouvement juif libéral de France (MJLF) et Sherin KhankanQuid des chrétiens ? En 2016, Delphine Horvilleur et Sherin Khankan avaient dialogué à la Royal Library.

"Le chef de l'Etat français avait sollicité les deux femmes pour recueillir leurs réflexions sur meilleure manière, selon elles, d'améliorer le dialogue des civilisations.  L'imame féministe Sherin Khankan a suggéré au Président l'idée d'une grande conférence réunissant des femmes imam venues du monde entier, des femmes rabbin, des pasteures protestantes, des prêtres catholiques ainsi que des intellectuels des toutes les religions, notamment des musulmans, sans discrimination de sexe."

"Le chef de l'Etat s'est dit intéressé par l'idée et a promis de donner suite", confie la Danoise. Cette adepte du soufisme poursuit: "Le Maroc serait parfaitement indiqué pour une telle conférence dans la mesure où ce pays forme déjà, depuis quelques années, une nouvelle génération de professeures de religion : les mushidad." Il s'agit de femmes chargées de prêcher la bonne parole jusque dans les villages reculés, avec la mission de promouvoir un islam raisonnable, tolérant et "authentiquement conforme à sa vocation pacifique."

"Par hasard du calendrier, le rendez-vous avec Emmanuel Macron, programmé depuis plus d'un mois, est tombé trois jours après l'attaque terroriste de Trèbes et Carcassonne. Ce sujet n'a pas été évoqué lors de l'entretien avec Sherin Khankan et Delphine Horvilleur." Pourquoi ?

"La quadragénaire Sherin Khankan s'est orientée vers l'islam dans l'entrée à l'âge adulte tout en militant pour un "féminisme islamique" qui vise à mettre fin à la culture du patriarcat au sein de la religion de Mahomet".


"Rien, dans le Coran, n'interdit aux femmes de conduire la prière ni de gérer un mosquée", affirme cette imame qui célèbre des mariages inter-religieux et milite inlassablement pour l'égalité homme-femme au sein de l'islam. Inspirée notamment, par les féministes musulmanes Amina Wadud, qui est américaine, et la Marocaine Fatima Mernissi (décédée en 2015) Sherin Khankan a inauguré, l'année dernière à Copenhague, la première mosquée d'Europe réservée aux femmes".

"C’est un personnage surprenant", confie Delphine Horvilleur, qui a débattu avec elle au mois de mai, lors d’une rencontre à Copenhague, organisée par l’ambassade de France. "Elle est très féminine, maternelle et douce. Je pense que c’est un atout pour elle d’incarner cette féminité classique, car les gens s’attendent au contraire à ce qu’une femme qui cherche à mener le culte soit dans une démarche belliqueuse ou violente. Quand je l’ai rencontrée, elle portait une grande robe traditionnelle et faisait très grande prêtresse, c’était un peu une incarnation de l’essentiel féminin, même si, évidemment, le rôle des femmes ne doit pas se limiter à cela dans la religion."

Manifeste contre le nouvel antisémitisme

Le 22 avril 2018, le Manifeste contre le nouvel antisémitisme a été publié par Le Parisien (22 avril 2018) et dénonçait l'antisémitisme musulman, une "épuration ethnique à bas bruit". Ce Manifeste a été rédigé par Philippe Val, ancien directeur de Charlie hebdo

Il a été signé par 300 politiciens, intellectuels, artistes, grand rabbin de France Haïm Korsia, etc. 

La femme rabbin Delphine Horvilleur a refusé de le signer pour ne pas donner "l'impression d'une compétition victimaire". 


Au 29 avril 2018, ce Manifeste a reçu 33 137 signatures et au 31 mai 2018 45 039 signatures.

"Vous connaissez, vous, le cœur de l’étranger” (Exode 23:9)"

Le 20 juin 2018, Jewpop a publié la tribune "Vous connaissez, vous, le cœur de l’étranger” (Exode 23:9)", signée par Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement juif libéral de France et directrice de la rédaction de la revue Tenou’a, et Virginie Guedj-The Selfwoman, journaliste et auteure des chroniques de The SefWoman sur Jewpop :
"Hier, nous avons découvert horrifiées les images des 2300 enfants sans-papiers séparés de leurs parents dans un centre de rétention à la frontière entre le Mexique et les États-Unis.
Tournées par le site d’investigation ProPublica, ces images enregistrées clandestinement sont pour nous proprement insoutenables.
Notre sens de l’histoire nous interdit de comparer des situations bien évidemment différentes. Mais ces regards perdus, cette peur palpable et ces pleurs sourds nous en rappellent douloureusement d’autres.
Le président des États-Unis a revendiqué lundi sa fermeté extrême sur la question migratoire et des frontières.
Nous, juive française, juive israélienne, viscéralement attachées à l’État d’Israël, son existence et sa sécurité, jugeons de notre devoir de condamner ces agissements intolérables.
Nous juives, française et israélienne, affirmons que nous ne serons pas les otages d’une amitié américano-israélienne qui bâillonnerait notre parole ou adoucirait la condamnation, au nom d’alliances stratégiques. Rien ne justifiera un silence sur l’ignominie qui se joue à la frontière mexicaine.
Si, issues de ce peuple millénaire qui a connu l’exode, les frontières fermées, le génocide, nous ne réagissons pas face à ces images, qui le fera ?
Comment nous juives, française et israélienne, soucieuses de transmettre notre histoire, pourrions-nous continuer le combat de la mémoire – en fermant dans le même temps les yeux sur ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres de nous, ou à nos frontières, à travers le drame des réfugiés.
Nous femmes juives, mères et filles, refusons d’être témoins silencieux du piétinement des principes de l’éthique juive et de la morale universelle."
Le genre d'articles "politiquement corrects" qui plait tant aux "belles âmes" de "Gôche". C'est tellement confortable de fustiger, comme la quasi-totalité des médias et politiciens français, le président américain Donald Trump, élu démocratiquement aux Etats-Unis.

On peut déplorer que le judaïsme ait été instrumentalisé.

En outre, il a été rapidement démontré que ces photos ne reflétaient pas la réalité qu'elles étaient censées illustrées. Aucune des deux auteures ne semble avoir tiré toutes les leçons de l'affaire al-Dura, notamment en termes d'analyses critiques des images.

Par ailleurs, pourquoi ces "belles âmes" n'ont-elles pas réagi publiquement, notamment par une tribune, quand les médias ont révélé dès le 7 juin 2018 que Susanna Feldman, adolescente allemande juive de 14 ans, a été violée et assassinée par un "migrant" irakien dans la nuit du 22 mai ? Pourquoi leur silence devant les crimes commis par les "migrants" aux Etats-Unis, en France, etc.

Enfin, le parallèle de la Shoah, sans être dit, s'avère infondé et choquant.

Aucune des deux auteures de ce texte n'a émis le moindre regret ou d'excuse.


Le 7 novembre 2018, Virginie Guedj-Bellaiche m'a écrit :
"Chere veronique,
la page facebook de sefwoman faisant foi, tu pourras verifier que le 8 juin, j'ai posté un message sur le sort affreux reserve à Suzanna Feldman. on peut donc dire qu'il s'agit d'une réaction publique. merci donc de corriger la phrase où tu t'étonnes du silence des belles âmes dont je fais partie.
belle journée
virginie
pj : je t'envoie par mail la copie d'ecran du message cité plus haut".
Cette réponse me sidère, d'autant plus qu'elle émane d'une journaliste. Je regrette que Virginie Guedj-Bellaiche ne réponse pas notamment à ces questions : pourquoi ces deux auteures n'ont-elles pas consacré une tribune à l'assassinat de cette adolescente juive par un "migrant" ? Pourquoi n'ont-elles pas évoqué dans leur tribune ce meurtre ? Pourquoi ce parallèle choquant ? Pourquoi avoir visé le Président Donald Trump, et non par exemple, l'Arabie saoudite qui n'a pas reçu les "migrants" musulmans ou/et Arabes de Syrie ?

"Heroe Against Extremism and Intolerance"
Le 27 septembre 2018, 
la femme rabbin Delphine Horvilleur a reçu à New York par la fondation internationale Global Hope Coalition le Prix honorant l'une des cinq “Heroes Against Extremism and Intolerance” de 2018 avec notamment Sherin Khankan. Le Prix a été remis par Ronald Lauder, Président du Congrès Juif mondial (WJC), en présence de chefs d'Etats et de gouvernements présents pour l'Assemblée générale des Nations unies. Delphine Horvilleur a été la première femme rabbin à être distinguée par ce Prix. Serge and Beate Klarsfeld l'avaient reçu en 2016, lors de sa première cérémonie de remise de cet Award.

En remettant cet Award à Delphine, Ronald Lauder l'a présentée comme une "voix leader contre la haine, le racisme et l'antisémitisme en Europe et un guide bienveillant en ces temps troublés". "Dans son discours de remerciement, le rabbin Delphine s'est décrite comme engagée dans un dialogue interreligieux et comme chef religieux luttant pour les droits des femmes au sein de la tradition juive. Elle s'est inspirée, dit-elle, de ceux qui osent être à la fois « gardiens de la tradition » et « briseurs de traditions », ceux qui savent que la vraie fidélité à leur héritage nécessite suffisamment de  chutzpah (culot, Ndlr) pour remettre en question ses certitudes. … exactement ce que les fanatiques et les fondamentalistes refusent d'accepter".

Rabbi Delphine "a également rendu hommage à deux Françaises qu'elle a décrites comme ses héroïnes. Elsa Cayat, une psychanalyste qui a écrit pour le journal satirique français Charlie Hebdo sur la façon dont les préjugés peuvent être surmontés et qui a affronté ses assassins dans la salle de rédaction de Charlie le 7 janvier 2015. Elsa a laissé un message d'engagement quotidien pour la liberté et le devoir d'écouter la voix de l'enfant rebelle en chacun de nous. Marceline Loridan, réalisatrice et rescapée de la Shoah, était décédée une semaine auparavantElle aussi est restée jusqu'au bout rebelle et juvénile, enseignant aux générations futures ce que signifient se souvenir et choisir la vie, savoir que ce qui nous arrive ne dit pas tout de nous car il y a toujours d'autres possibilités à saisir ou à créer. La femme rabbin Delphine avait prononcé l'oraison funèbre de ces deux femmes extraordinaires qui, disait-elle, avaient contribué à faire d'elle la femme qu'elle était et le rabbin qu'elle était devenuePersonne, dit Delphine, ne pourrait prétendre être courageux ou investir dans le changement sans reconnaître ce qu'il doit à ceux qui lui ont appris ce que signifie choisir la vie."

Forum des religions
Strasbourg a eu lieu le Forum des religions-La religion, ça sert à quoi ?" (28 mars-31 mars 2019) "La Région Grand Est, la Ville de Strasbourg et l’Université de Strasbourg organisent ensemble un Forum des religions durant 4 jours et dans différents lieux, avec le partenariat du Monde des religions, de la Librairie Kléber, et le concours de représentants de différents cultes. A quoi sert la religion aujourd’hui ? Quels sont les avantages et les limites de notre modèle de laïcité à la française ? Comment cette question est-elle abordée ailleurs en Europe ? Si la religion est créatrice de lien social, quelles valeurs peut-elle porter ? Qu’est-ce que cela change de pratiquer une religion ou pas ?  Pourquoi est-il si difficile de parler de laïcité ? Quelles sont les différentes approches du fait religieux en Europe ? Qu’est-ce que croire et jusqu’où croire ? Toutes ces questions et bien d’autres seront débattues par des auteurs, intellectuels, universitaires et témoins. L’ouverture du Forum se fera le 28 mars avec une conversation entre Kamel Daoud et Delphine Horvilleur à 18h00 à l’Aubette". "Différents lieux à Strasbourg : Hôtel de ville 9 rue Brulée; Aubette Place Kléber, Région Grand Est Siège du Conseil Régional 1 place Adrien Zeller,  Palais Universitaire Place de l’Université, Librairie Kléber 1 Rue des Francs-Bourgeois"

Gilets jaunes
Une des enseignes françaises les plus célèbres de fabriquant de bagels est Bagelstein, co-fondée par Gilles Abecassis en 2011 à Strasbourg. Le samedi 9 février 2019 au matin, a été découvert, sur la vitrine d'un restaurant aux allures de boutique Bagelstein dans la capitale française, le graffiti "JUDEN !" (JUIF, en allemand). Le restaurant est situé sur l'île Saint-Louis, un quartier calme, touristique et résidentiel, dans le centre de Paris.

"Certains commentateurs ont accusé directement les Gilets jaunes d'être à l'origine du tag antisémite, car ils manifestaient la même journée dans la capitale. Mais le graffiti a été réalisé avant la manifestation" hebdomadaire, et dans un lieu en dehors des itinéraires des Gilets Jaunes. « Nous avons découvert ce tag samedi matin. Il a probablement été fait dans la nuit de vendredi à samedi », a expliqué Gilles Abecassis, précisant que des graffitis similaires ont déjà été découverts sur d'autres vitrines. Pour Gilles Abecassis, il n'est pas évident « que ce soit des Gilets jaunes qui aient réalisé ce tag ». « Ils ont écrit ça en jaune, mais ça peut être pour l'étoile de David » que l'Allemagne nazie imposait aux juifs de porter, a-t-il souligné.

« La plainte a été déposée samedi [par les gérants du restaurant]. La police est venue sur place », a ajouté le responsable de l'enseigne. "Déplorant "une surenchère depuis quelques temps sur les actes antisémites en France", Gilles Abecassis a fermement condamné ce genre d’attaques : "Chaque type d'acte de ce genre doit être puni et il ne faut pas laisser passer ça". "Une source judiciaire a indiqué à l'AFP, dimanche, que le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour dégradations volontaires aggravées et provocation à la haine raciale, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Ce graffiti antisémite a suscité l'indignation de membres du gouvernement dirigé par le Premier ministre Edouard Philippe, des partis de droite et de gauche, d'acteurs, du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et du dessinateur et réalisateur Johan Sfar.

Le 12 février 2019, sur son compte Twitter, Bagelstein a répondu à l'agression antisémite par une photographie de la devanture surmontée par "SALUT L'ARTISTE : ON A FINI LE TRAVAIL POUR TOI". Sur la vitre, le "JUDEN" a été modifié ironiquement en GUTEN  TAG".

Le 12 février 2019, Le Monde a publié la tribune de Delphine Horvilleur, rabbin, intitulée « La parole antisémite ne dit rien du mouvement des “gilets jaunes”, mais ne lui est pas non plus étrangère ». "Le mouvement des « gilets jaunes » a généré un appel d’air dans lequel se sont engouffrés les plus virulents acteurs antidémocratiques et extrémistes, estime, dans une tribune au « Monde », la rabbin libérale et féministe".
"Mais qui peut bien taguer « Juden » sur la vitrine d’un marchand de bagels, un samedi de février 2019 en plein Paris ? La question hante les réseaux sociaux et se brise comme du cristal sur les consciences de ceux qui refusent l’amnésie.
Les opinions s’affrontent : « C’est la faute des “gilets jaunes” », disent les uns, et d’autres leur répondent : « rien à voir. » Pour certains : « On veut leur faire porter le chapeau », et pour d’autres : « La responsabilité d’un mouvement complaisant est engagée. »
La réalité est plus complexe, et pour la décrire, il faut sans doute accepter d’énoncer une phrase paradoxale : la libération de la parole haineuse, et plus spécifiquement antisémite, ne dit rien du mouvement des « gilets jaunes », mais ne lui est pas non plus étrangère.
La haine des juifs (ou la haine tout court) n’est pas ce qui met ces hommes et ces femmes dans la rue… mais ce mouvement n’est tout de même pas sans lien avec le déferlement sauvage d’une parole qui n’est ni emblématique ni anecdotique.
C’est ce qu’on pourrait appeler la « philosophie du bagel », si ce petit pain rond et troué pouvait énoncer une théorie politique. Le mouvement des « gilets jaunes », comme tout mouvement de contestation, a su créer un espace politique, un « trou » qui agit comme un appel d’air et dans lequel s’engouffrent depuis des semaines les plus virulents acteurs antidémocratiques, extrémistes et antirépublicains.
Précurseur d’une haine généralisée
La libération de la parole antisémite à travers des slogans, des tags ou des pancartes en est l’expression. L’antisémite n’en veut pas au juif pour ce qu’il fait, ce qu’il a, ni même ce qu’il est. La preuve : il lui en veut encore quand il n’est plus. Ici, on balafre d’une croix gammée le visage de Simone Veil, et là, on arrache un arbre à la mémoire d’Ilan Halimi.
Cette haine qui veut « faire la peau » même aux morts raconte qu’elle ne s’arrêtera pas aux juifs qu’elle vise toujours d’abord. Elle agit, comme toujours, en précurseur d’une haine généralisée, qui frappe le juif sous la forme d’une répétition générale. « Quand vous entendez dire du mal du juif, disait Frantz Fanon, tendez l’oreille, on parle de vous ! »
Il ne faut donc pas s’y méprendre : le bagel n’a pas le goût de son trou, mais il se doit d’être conscient du vide que crée sa pâte, et dans lequel pourrait bien se glisser un goût rance. En cela, il existe pour lui une responsabilité particulière : la vigilance imposée à celui qui peut – même malgré lui – abriter le pire.
Tout mouvement de contestation politique est légitime et constitue le fondement même de notre régime démocratique, la possibilité d’être interrogé. Mais quand, chez certains, la contestation du pouvoir s’énonce en des termes de dénonciation d’« élites », de culpabilité des « riches » ou de « complot » des puissants, il convient d’écouter quelle langue est en train de se parler, un langage ancestral qui fut dans l’histoire celui de l’antisémitisme.
Forces obscures
Dès lors, le digne exercice de la contestation oblige ceux qui le mènent d’une façon très particulière. Il rend ceux qui l’énoncent davantage responsables des dérives haineuses et des ignominies que l’espace politique qu’ils créent risque de contenir.
C’est ce défi que les « gilets jaunes » ont le devoir de relever, faire taire immédiatement et sans ambiguïté les voix qu’ils abritent, s’ils ne veulent être rongés par les forces obscures qui feront de leur mouvement une chambre d’écho ou une vitrine.
Je ne sais pas qui a tagué celle du magasin de bagels le 9 février 2019. Mais étrange coïncidence : si vous tapez ce mot sur Internet, vous découvrirez que, depuis quelques années, il existe une « journée internationale du bagel » (!) et qu’elle a été fixée au… 9 février. De ce hasard troublant et grotesque, certains construiront sans doute des théories complotistes. Mais les autres jugeront que, quand l’histoire leur fait signe, il est temps d’être à la hauteur de leurs responsabilités".
Le 16 février 2019, sur le boulevard du Montparnasse à Paris, l'essayiste et membre de l'Académie française Alain Finkielkraut a été agressé verbalement par un groupe d'individus portant des gilets jaunes, et l'un Benjamin W., habitant de Mulhouse converti à l'islam, avait un keffieh palestinien, alors que d'autres voix leur intimait l'ordre de se taire : « La France, elle est à nous ! Espèce de raciste, espèce de haineux. T’es un haineux et tu vas mourir. Tu vas aller en enfer », "Grosse merde", "Nique ta mère", "Barre toi", "Tais-toi", "Casse-toi" , "Dégage", "La France est à nous", "Enculé", "Espèce de haineux", "Espèce de sioniste", "Israel, sioniste", "Vous nous provoquez".

Le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour injures antisémites.

Ces invectives ont été qualifiées d'antisémites par de nombreux médias et politiciens qui ont généralement désigné occulté le port du keffieh palestinien, marqueur politique partial d'une cause génocidaire, et ont extrapolé à partir de quelques faits isolés, et tous non attribuables aux Gilets jaunes, afin de ternir l'image de ce mouvement et de l'isoler.


Ceci survenait après que le Premier ministre Edouard Philippe ait annoncé sur son compte Facebook qu'en 2018 les actes antisémites avaient augmenté de 74% : 541 faits avaient été recensés cette année-là. Peu de médias ont mis en perspective cette hausse avec des pics antérieurs bien supérieurs qui n'avaient pas alors suscité le même émoi ni la même mobilisation. Les débats télévisés ont surtout évoqué l'extrémisme de droite, le nazisme... Mais pas le "palestinisme".

Un rassemblement a été organisé, à l'instigation du Parti socialiste déclinant, place de la République (Paris), le 19 février 2019 avec en particulier la rabbin Delphine Horvilleur. Il a attiré des milliers de personnes.


« Cela fait beaucoup de temps qu'une certaine intelligentsia et des journalistes me traitent de réac, de fasciste, de raciste. Ce que j'ai vécu, c'est un air de déjà-vu. Ces Gilets jaunes, cette plèbe incontrôlable, ne faisaient que traduire en acte l'hostilité d'une intelligentsia. Ils m'ont attaqué de manière très fruste, mais tout cela a été intellectualisé bien avant... C'est devenu une secte avec un autisme de secte qui refuse de s'informer en dehors de la secte. C'est un mouvement qui est en train de devenir totalitaire », a martelé Alain Finkielkraut [lors d'une réunion organisée à Pairs par la LICRA], rappelant avoir subi le même sort lors de Nuit debout.


"L’imputation de cet antisémitisme à l’ensemble du mouvement des Gilets jaunes l’hiver dernier ressemblait beaucoup à une manipulation de l’opinion, comme si l’on avait cherché à discréditer ce mouvement social. Tout ce que le pays compte de bien-pensants, à gauche comme à droite, s’est alors engouffré dans ce combat douteux. Avec la complicité, hélas, d’une fraction des élites juives qui, par souci d’ordre social, par conformisme politique, voire par une triviale logique de classe, a participé à l’instrumentalisation de l’antisémitisme. Voire, au-delà, de la tragédie juive du XXe siècle", a déclaré l'historien Georges Bensoussan le 18 mai 2019.

Le 12 juillet 2019, "l'homme jugé pour avoir proféré des injures antisémites contre le philosophe Alain Finkielkraut, en marge d'une manifestation parisienne du mouvement des «gilets jaunes» en février, a été condamné à deux mois de prison avec sursis. Il était poursuivi par le seul ministère public, qui avait requis six mois avec sursis, Alain Finkielkraut ne s'étant pas constitué partie civile dans cette affaire, même s'il était venu témoigner à l'audience en mai".

"Le philosophe avait été violemment invectivé par des manifestants en marge de l'acte 14 du mouvement, le 16 février. La scène avait suscité une vague de condamnations au sein de la classe politique. Benjamin W., l'homme le plus reconnaissable sur les vidéos qui ont circulé, s'était notamment écrié : «Espèce de sioniste», «grosse merde», «elle est à nous, la France», ou encore «sale race» ou «t'es un haineux et tu vas mourir».


"Le tribunal a notamment estimé que ces propos « apparaissent viser Alain Finkielkraut comme personne de confession juive», par le recours aux stéréotypes habituels antisémites, décrivant les personnes de confession juive comme n'appartenant pas à la communauté nationale«, selon la décision consultée par l'AFP. «Les injures apparaissent ici avoir été proférées à raison de la religion de la personne visée, le terme ''sioniste'' venant ici purement et simplement dissimuler le caractère antisémite des propos«, a encore considéré le tribunal."


«Mon client conteste tout antisémitisme et on considère qu'il y a un deux poids, deux mesures, quand on voit les propos tenus régulièrement sur tous les plateaux télévisés par Alain Finkielkraut et qui n'ont jamais été repris par le ministère public», a réagi l'avocat de Benjamin W., Me Ouadie Elhamamouchi. Il a annoncé son intention de faire appel. A l'audience, son client, un père de famille, avait expliqué avoir, à la vue du philosophe, été aiguillonné par sa «cause de coeur», «la cause palestinienne». Il avait aussi assuré avoir injurié Alain Finkielkraut en raison de ses positions «sionistes» mais contesté le caractère antisémite de ses propos.»


« L'antisémitisme, une haine ordinaire ? »

Arte diffusa le 14 septembre 2019, dans le cadre de « Philosophie », « L'antisémitisme, une haine ordinaire ? » (Antisemitismus, ein ganz gewöhnlicher Hass?) par Philippe Truffault. « Avec le rabbin Delphine Horvilleur et l'historienne Marie-Anne Matard-Bonucci, Raphaël Enthoven s'interroge sur les origines et les résurgences historiques de l'antisémitisme ».

« L’antisémitisme est-il, comme tout racisme, une haine de l’autre, ou bien est-il mêlé de haine de soi ? Cette haine est-elle un produit de l’histoire ? Peut-on considérer qu'elle est d'abord de nature religieuse ? Comment l’expliquer, ce qui ne revient nullement à la justifier ? » Pourquoi évoquer l'aspect social de l'antisémitisme et non son aspect religieux, pas seulement chrétien ?

« Avec ses invitées, Philosophie interroge l’origine et la signification d'une haine qui, malheureusement, se banalise à nouveau. Rabbin et philosophe, Delphine Horvilleur, qui souligne combien "le judaïsme juxtapose des haines contradictoires" ("haine du Juif bolchevique et du Juif capitaliste"), a notamment publié Réflexions sur la question antisémite (Grasset, 2019).  Marie-Anne Matard Bonucci, professeure d'histoire à l'université Paris 8, est l'auteure de Totalitarisme fasciste (CNRS Éditions, 2018) » et L’Italie fasciste et la persécution des Juifs  (Perrin, 2007. Réédition 2012, Puf, Quadrige). 

Marie-Anne Matard Bonucci et Raphaël Enthoven évoquent la fabrication du livre complotiste Les Protocoles des Sages de Sion, mais sans en évoquer le succès dans le monde arabe ou/et musulman. Alors que ce philosophe stigmatise les Gilets jaunes ("Macron = Drahi = Attali = Sion") et la rabbin Delphine Horvilleur dénonce le slogan "Macron, pute à Juifs", et énonce rapidement "des théologiens musulmans" sans expliciter.

En janvier 2019, Grasset a publié "Réflexions sur la question antisémite" par Delphine Horvilleur. "Sartre avait montré dans Réflexions sur la question juive comment le juif est défini en creux par le regard de l’antisémite. Delphine Horvilleur choisit ici de retourner la focale en explorant l’antisémitisme tel qu’il est perçu par les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives. Dans tout ce corpus dont elle fait l’exégèse, elle analyse la conscience particulière qu’ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle « charge » le juif, l’accusant tour à tour d’empêcher le monde de faire « tout »  ; de confisquer quelque chose au groupe, à la nation ou à l’individu (procès de l’« élection ») ; d’incarner la faille identitaire ; de manquer de virilité et d’incarner le féminin, le manque, le « trou », la béance qui menace l’intégrité de la communauté. Cette littérature rabbinique que l’auteur décortique ici est d’autant plus pertinente dans notre période de repli identitaire que les motifs récurrents de l’antisémitisme sont revitalisés dans les discours de l’extrême droite et de l’extrême gauche (notamment l’argument de l’« exception juive » et l’obsession du complot juif). Mais elle offre aussi et surtout des outils de résilience pour échapper à la tentation victimaire : la tradition rabbinique ne se soucie pas tant de venir à bout de la haine des juifs (peine perdue…) que de donner des armes pour s’en prémunir. Elle apporte ainsi, à qui sait la lire, une voie de sortie à la compétition victimaire qui caractérise nos temps de haine et de rejet". 

Alain Finkielkraut
L'essayiste Alain Finkielkraut a  a déclaré dans un long entretien à Actualité juive hebdo (n° 1671, 5 janvier 2023) : "Je suis beaucoup plus choqué par les positions tonitruantes du rabbin Delphine Horvilleur que par la trajectoire singulière de Gad Elmaleh. Contrairement à lui, elle est rabbin, elle est donc dépositaire de quelque chose et par ailleurs, elle réussit un exploit prodigieux qui est de parler en écriture inclusive. Personne ne l'a fait avant elle. Delphine Horvilleur, à mon sens, est totalement absorbée par l'air du temps. Beaucoup de juifs se disent qu'elle est formidable, moderne, tous les préjugés contre nous vont tomber car il y en avait marre de ces rabbins barbus et patibulaires... Enfin, on va nous aimer. Mais à quel prix ? Qu'est-ce que Delphine Horvilleur tend, à l'époque, en guise de judaïsme ? Un miroir dans lequel cette époque rit de se voir si belle et si merveilleusement mélangée. Alors on a envie de dire, en remontant du roi David à nos jours, tout ça pour ça ? C'est vraiment dommage."


« L'antisémitisme, une haine ordinaire ? » par Philippe Truffault
France, A Prime Group, 2019, 27 min
Sur Arte le 14 septembre 2019 à 23 h 10
Visuels :
Delphine Horvilleur est rabbin. Elle est, depuis 2009, directrice de la rédaction du magazine Tenou' a, qui explore la richesse de la pensée juive
© A Prime Group
Marie-Anne Matard Bonucci est normalienne, agrégée d’histoire, docteur en histoire, ancien membre de l’Ecole française de Rome, membre de l’Institut universitaire de France
© A Prime Group

Articles sur ce blog concernant :
Les citations sur l'émission « L'antisémitisme, une haine ordinaire ? » proviennent d'Arte.

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