dimanche 24 février 2019

« Genève n’a pas le sens de l’accueil »


Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre d’« Invitation au voyage » (Stadt Land Kunst), « Genève n’a pas le sens de l’accueil ». « Au XVIe siècle, les protestants menés par Calvin convertissent la ville de Genève à une vision nouvelle de la religion catholique. Un siècle avant eux, la communauté juive y avait reçu un accueil bien plus froid… » Un survol historique des Juifs à Genève, en Suisse qui accueillit le premier congrès sioniste à Bâle en 1897.
« Genève n’a pas le sens de l’accueil »
Edmond Fleg (1874-1963), chantre Juif et sioniste du judaïsme 
« Blaise Cendrars - Comme un roman » par Jean-Michel Meurice 
« Un Juif pour exemple » par Jacob Berger 
« La Croix-Rouge sous le IIIe Reich, histoire d’un échec » de Christine Rütten 
Trésors du ghetto de Venise

            
Linda Lorin « nous emmène à la découverte de notre patrimoine artistique, culturel et naturel. Dans ce numéro : En Bretagne, un artiste nommé Jean Moulin - Memphis, sur la route de l’égalité - Genève n’a pas le sens de l’accueil  » (Bretagne / Memphis / Genf), réalisé par Fabrice Michelin (38 min).

« Au XVIe siècle, les protestants menés par Calvin convertissent la ville de Genève à une vision nouvelle de la religion catholique ». 

« Un siècle avant eux, la communauté juive y avait reçu un accueil bien plus froid… »

La présence juive en Suisse semble remonter à l’époque romaine. Le documentaire d’Arte s’intéresse aux périodes médiévale et moderne.

En 1215, le concile du Latran prône des mesures coercitives à l’égard des juifs, notamment la ségrégation à leur égard. Les juifs sont astreints au port de signes discriminatoires pour les reconnaître dans la rue et éviter les relations sexuelles de chrétiens avec des juifs : port de la rouelle, anneau jaune ou or arboré sur le vêtement…

Genève était une ville étape pour des commerçants.
 
En 1396, une quinzaine de familles juives s’installent  dans le quartier de Saint-Germain, « entre la place du Grand Mézel et la rue de l’Ecorcherie (les abattoirs)  ».

Elles cherchent des « axes commerçants et la protection des châtelains ».

Au début, la « cohabitation entre juifs et chrétiens s’effectue sans heurt. Les juifs sont les bienvenus pour le comte de Savoie. Ils participent à l’essor de la ville en exerçant divers métiers dans la banque, le commerce, la médecine et l’enseignement ».

Dès 1406, les juifs, « soit une trentaine de familles, jouissent d’une certaine opulence. Ils se proposent de rénover le quartier ».

Le curé redoute la proximité entre juifs et catholiques. Et s’en plaint.

Dès 1408, il demande un quartier séparé.

En 1428, à l’instigation de commerçants jaloux, le Conseil de Genève émet un décret afin « d’assigner à résidence les juifs durant la nuit » dans un quartier. Deux accès sont prévus pour les parties supérieure ou inférieure. Deux immenses portes closent l’espace. Est aussi prévu un couvre-feu.

Est ainsi fondé, place du Grand-Mézel, le « Cancel » (barrière, balustrade, en latin), premier ghetto juif au monde - 88 ans avant celui de Venise institué le 29 mars 1516. Au Maroc, Fès-la-nouvelle, fondée en 1276, avait assigné les Juifs depuis 1438 dans un ghetto dénommé mellah. Le ghetto de Venise  n’est donc pas le premier quartier spécifique réservé aux Juifs en Europe.
 
« Les familles juives sont expropriées et doivent » verser des loyers aux nouveaux propriétaires.

1461. « Des émeutiers attaquent et pillent le cancel ». Des professions – drapiers, médecins - sont interdites aux Juifs.

En 1490, le conseil de Genève, « par une opération sournoise, décide de déplacer les filles de joies et de les implanter dans le quartier juif. Et fait croire que ce sont les juifs qui ont pris cette décision ».

Les chrétiens genevois sont indignés.

Les Juifs sont sommés de quitter le lieu sous cinq jours. Expulsés, ils s’installent à Versoix.

En 1787, le droit commun est appliqué aux Juifs vivant sur le territoire de Carouge, ville catholique appartenant au royaume de Sardaigne.

L’année suivante, est édicté le premier règlement statutaire de la communauté juive de Carouge. Une synagogue et un cimetière confessionnel y sont implantés.

Ce n’est qu’en 1816 que les Juifs peuvent revenir à Genève qui annexe le territoire de Carouge, mais n’accorde pas la citoyenneté aux non-chrétiens.

En 1835, les Juifs s’organisent un « communauté israélite du canton de Genève ».

En 1874, les juifs obtiennent la citoyenneté suisse.


« Genève n’a pas le sens de l’accueil »
France, 2019, 7 minutes

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Les citations sont d'Arte et du documentaire. 

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