mardi 15 janvier 2019

« Un combat pour la paix. Histoire du mouvement pacifiste » par Werner Köhne


Arte diffusera le 16 janvier 2019 « Un combat pour la paix. Histoire du mouvement pacifiste » (Nie wieder Krieg! Geschichte und Aktualität der Friedensbewegung), documentaire partial réalisé par Werner Köhne. « De la paix de Westphalie en 1648, qui mit fin à la guerre de Trente ans, à la manifestation contre le G7 de juin 2015, des militants européens évoquent les luttes en faveur de la paix. Sociologue engagé, le Suisse Jean Ziegler replace ces combats dans le contexte actuel. » 

« Stéphane Hessel - L´homme d´un siècle » par Hans Helmut Grotjahn et Antje Starost 
« Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté » par Nicolas Wadimoff

Qui n’est pas pour la paix ? Quelle "paix" ?

C’est un survol des mouvements pacifistes que propose le documentariste Werner Köhne, qui a choisi Jean Ziegler, et non un historien pour éclairer ces mouvements.

A la fin des années 1930, le pacifisme est devenu le principal pourvoyeur d’antisémitisme à gauche : des militants socialistes ou radicaux-socialistes ont allégué que les « Juifs, persécutés par Hitler, souhaitaient lui déclarer la guerre, et étaient des bellicistes dangereux ». Un pacifisme, allié à un anticommunisme, a mené nombre de Français à rejoindre la régime de Vichy et collaborer avec le régime nazi. 

« Après la Seconde Guerre mondiale et le traumatisme d'Hiroshima, la création de l'ONU suscite de nombreux espoirs ». 

« Mais les Allemands, après le réarmement de leur pays et son adhésion à l'Otan, seront les premiers à déchanter et à protester ». 

Pendant la Guerre Froide, pendant des décennies, l’Union soviétique mène une diplomatie officieuse consistant à instrumentaliser ou susciter l’émergence de mouvements pacifistes.

Le 19 mars 1950, à Stockholm (Suède), le Conseil mondial de la paix, proche de l’URSS, lance « l'appel de Stockholm » qui exige notamment « l'interdiction absolue de l'arme atomique ». Plus d’une dizaine de millions de personnes le signent.

« À la suite d'une série de tests nucléaires menés durant l'année 1957 par les États-Unis, les Britanniques organisent leur première marche de Pâques pour la paix, principe repris ailleurs dans le monde ». 

« En 1961, en pleine guerre froide, une marche mémorable se déroulera de San Francisco à Moscou ». 

« À partir de la fin des années 1960, la guerre du Vietnam mobilise les militants pour la paix ». 

« Vingt ans plus tard, en octobre 1981, un rassemblement de 300 000 personnes a lieu à Bonn pour protester contre le stationnement des fusées Pershing face aux SS 20, les missiles soviétiques ». Ainsi que l’a dit François Mitterrand (1916-1996), alors Président de la République française, le 20 janvier 1983 au Bundestag à Bonn (République fédérale d’Allemagne) : « Les pacifistes sont à l’Ouest, et les missiles sont à l’Est. »

« Mais depuis 1990, avec l'éclatement du bloc communiste et la guerre en ex-Yougoslavie, le mouvement pacifiste perd de sa vigueur ». Sauf pour exiger du seul Etat d’Israël, au nom d’une « paix » improbable, des concessions risquant de mettre en péril son existence.

« Selon Jean Ziegler, face à la multiplication des sources de conflit, les luttes se sont redéployées, et s'attaquent davantage aux inégalités sociales et économiques, aux atteintes à l'environnement, à la toute-puissance de la finance, aux discriminations à l'égard des femmes, des migrants ou de certaines communautés, comme en témoigne l'apparition de mouvements tels qu'Attac ou Occupy ».

Quid du combat contre le terrorisme islamiste ?

Invocation pour la paix
8 juin 2014 : Invocation pour la paix, distincte d'une prière inter-religieuse et d'une liturgie. Shimon Peres, président de l'Etat d'Israël, Mahmoud Abbas, "président" de l'Autorité palestinienne, et le Pape François se sont réunis "dans un triangle de verdure au cœur du Vatican, un lieu neutre avec en toile de fond la basilique Saint Pierre pour un moment de prière historique". Le patriarche orthodoxe Bartholomée y était invité. "Les prières ont été prononcées en hébreu, anglais, italien et en arabe, entrecoupées d'interludes musicaux. A chaque fois, elles ont suivi un même schéma : louange, demande de pardon puis invocation pour la paix. Problème relevé par le germano-égyptien Hamed Abdel-Samad : un imam a récité une prière espérant la victoire sur les "Infidèles" ou "Incroyants" en Allah.

Après les prières, le Pape, Shimon Peres et Mahmoud Abbas ont pris chacun à leur tour la parole, avant de planter un olivier, arbre de la paix, dans les jardins. Ils se sont enfin entretenus loin des caméras. Dans un tweet ce dimanche, le Pape François invitait « toutes les personnes de bonne volonté de s'unir dans la prière pour la paix au Moyen-Orient ». Il avait déjà remercié lors de la prière du Regina Cœli dimanche midi toutes les personnes qui prient pour le succès de cette rencontre. « La prière peut tout. Utilisons-la pour porter la paix au Moyen-Orient et au monde entier » avait écrit le Pape dans un autre tweet samedi. Cette initiative, qui a suscité beaucoup d’espérance parmi les Palestiniens, et un certain scepticisme et quelques soupçons côté israélien, coïncidait avec la solennité de la Pentecôte, fête de l’Esprit Saint". 


« Un combat pour la paix. Histoire du mouvement pacifiste » par Werner Köhne
Allemagne, 2015
Sur Arte les 16 janvier 2019 à 1 h 55 et 23 janvier 2019 à 11 h 10
Visuels :
Des militants pour la paix traversent le continent américain pour aller à Moscou
Des militants de la paix sur la Place Rouge à Moscou pendant la marche pour la paix en 1961
© Bradford Lyttle

Des pacifistes manifestent contre l'installation nucléaire d'Aldermaston
Marche international de Pâques : des militants de la paix à Londres contre la centrale nucléaire d'Aldermaston
© Sandra Antwis Wilson

Le sociologue Jean Ziegler lors d'un rassemblement contre le sommet du G8 au Schloss Elmau
© Florianfilm

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Les citations sur le film sont d'Arte.

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