samedi 26 janvier 2019

Comédies musicales. La joie de vivre du cinéma


Le musée de la musique à la Philharmonie de Paris présente « Comédies musicales. La joie de vivre du cinéma ». Une exposition « immersive » retraçant l’histoire des comédies musicales dans le monde en accordant une place privilégiée à celles américaines et françaises. Article dédié à Michel Legrand, compositeur intelligent, exigeant, rigoureux, génial et sensible fidèle aux mélodies.

« Qu’est-ce qu’une comédie musicale au cinéma ? Un film où des personnages se mettent spontanément à chanter, danser ou jouer de la musique au milieu de l’action. » Pas seulement. La comédie musicale est caractérisée par une dramatisation, une histoire. Sinon, elle se réduit à la réunion de chansons et numéros dansés.

« Le genre est également replacé dans son contexte historique, rappelant l’âge d’or des grands studios hollywoodiens, qui de la fin des années 1920 aux années 1960 ont séduit le monde et fait naître autant d’imitations que de démarcations ; depuis, des comédies musicales sont produites dans tous les pays, intégrant leurs particularités culturelles. D’une décennie à l’autre, le cinéma tente aussi d’adapter le genre à l’évolution constante des goûts du public : aucun style de musique ou de danse n’y résiste, du rock’n’roll dans Jailhouse Rock aux psalmodies timbrées de Björk dans Dancer in the Dark. »

« Le langage de la comédie musicale est universel : au cinéma, sa joie de vivre nous captive, l’évidence de ses musiques nous entraîne, ses corps dansants nous subjuguent en défiant les lois de la pesanteur. Le dessin d’animation s’empare très tôt du genre, pour pousser plus loin encore les limites de l’imagination. Interactive et ludique, l’exposition s’adresse à tous les publics. »

« Parfois cependant les films ne sont pas des « comédies » (Une étoile est née), les chansons ne sont pas « spontanées » mais font partie d’une représentation (Cabaret). On peut aussi y inclure certains biopics, ballets ou opéras filmés, des dessins animés… et même un film qui ne contient qu’un seul numéro musical (The Artist) ! »

« La légèreté des comédies musicales a parfois été critiquée, néanmoins ses personnages font advenir un monde rêvé, utopique. Ce genre, volontiers appelé simplement le musical, est né aux États-Unis en 1927, en même temps que le cinéma dit « parlant », avant d’inspirer d’autres pays ; le système hollywoodien en a favorisé l’éclosion, et de nombreux créateurs s’y sont distingués, à la recherche du spectacle total. Il s’est souvent épanoui à des périodes de crise, car il propose non pas de nier le réel, mais de le reconsidérer avec un oeil libre : chantons, dansons, en avant la musique ! »

« Finalement, la comédie musicale nous invite à retrouver la fraîcheur de notre regard devant la joie de vivre du cinéma. »

« L’exposition prend le parti d’immerger les visiteurs dans les films eux-mêmes, par des projections géantes, accompagnées de photographies et de documents rares. La scénographie a été confiée à Pierre Giner qui a imaginé un espace ouvert, faisant la part belle aux montages d’extraits thématiques peuplés de personnages qui dansent, de Fred Astaire à John Travolta, de Cyd Charisse aux héroïnes de Jacques Demy, de West Side Story aux objets virevoltants de La Belle et la Bête. Un panorama en musique pour découvrir la richesse et la diversité des comédies musicales. »

Le « casting des stars qui chantent et dansent, l’écriture des scénarios de leur vie rêvée, la composition de la musique qui les entraîne, la conception des décors, costumes et chorégraphies qui créent l’enchantement : l’exposition découvre les coulisses de la comédie musicale, produit d’une industrie du rêve qui dépense sans compter et d’une collaboration entre des créateurs inspirés. »

« Dès l’entrée, les enfants peuvent se glisser dans la peau de personnages de comédies musicales en se déguisant. Puis, au sein du parcours de l’exposition, une salle leur est tout particulièrement dédiée avec une projection d’extraits sélectionnés pour eux et un quiz adapté. Les visiteurs peuvent aussi s’initier aux claquettes, grâce à des ateliers participatifs animés par un claquettiste professionnel ou à l’aide d’un tutoriel. Une exposition qui se termine en dansant ! »

Commissaire de l’exposition, N. T. Binh « est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du musical hollywoodien. Il est membre du comité de rédaction de la revue Positif sous la plume de Yann Tobin, où il écrit depuis 1979 et où il a publié de nombreux articles et interviews sur la comédie musicale (Stanley Donen, Julie Andrews…). Il est auteur, coauteur ou directeur d’une vingtaine d’ouvrages sur le cinéma. Il a également assuré le commissariat de l’exposition Musique et Cinéma: le mariage du siècle ? en 2013, l’un des plus grands succès de la Philharmonie de Paris. »

La scénographie est signée par Pierre Giner.

« En écho à la programmation de la Philharmonie de Paris, le Centre national du costume de scène-Moulins, musée de France, organise, du 1er décembre 2018 au 17 mars 2019, l’exposition « Comédies musicales ! Les costumes font leur show » sur le thème de la comédie musicale vue à travers la présentation de nombreux costumes emblématiques issus de spectacles donnés au Théâtre du Châtelet, La Mélodie du bonheur, 42nd Street, A Little Night Music, The King and I, Les Parapluies de Cherbourg… mais aussi, les costumes de célèbres productions données à New York, à Londres et à Toulon telles que Cabaret, Cats, Follies ou encore Grease, dernier grand succès du Théâtre Mogador. Plus de cent costumes présentés dans une scénographie inédite qui emmènera le visiteur côté coulisses, dévoilant la vie du costume avant son entrée sur scène. Déballage, essayage, maquillage, attente et montée de trac. Les décors de certaines comédies musicales iconiques seront évoqués sous forme de clins d’œil décalés. Un parcours joyeux, et bien sûr musical. Une exposition tous publics à ne pas manquer ! Le commissariat est assuré par Delphine Pinasa. »

Colloque
Le colloque « Le musical hollywoodien. Création, esthétique, réception » a été organisé en décembre 2018. 

« En tant que genre cinématographique, la comédie musicale a mis du temps à être « prise au sérieux ». « Depuis les années 1980, les chercheurs s’y sont progressivement intéressés, notamment en France. Ce colloque conjugue diverses approches, dont les lectures esthétique et idéologique, en s’intéressant à la création et à la réception des œuvres. Il inclut notamment des chercheurs anglo-américains qui, au-delà de la théorie, intègrent à leur travail un versant pratique (musique, chant, danse), plus rarement envisagé dans les autres pays ».

Publications liées à l’exposition
« Ouvrage de référence et beau livre richement illustré », le catalogue « « Comédies musicales. La joie de vivre du cinéma » réunit sous la direction de N. T. Binh les contributions de Laurent Valière, Alain Masson, Philippe Baudoin, Christian Viviani, Michel Cieutat, Katalin Por, Fanny Beuré, Adrienne MacLean, Mindy Aloff, ainsi que de précieux témoignages de Julie Andrews, Alex Beaupain, Damien Chazelle, Fabien Ruiz, Lambert Wilson. Il est coédité par la Philharmonie de Paris avec les Éditions de La Martinière.

Ajoutons le Cahier jeunesse destiné aux collégiens « Comédies musicales. Mon cahier de réalisateur » de Cécile Guibert-Brussel et Chloé Pérarnau (Coédition Philharmonie de Paris avec les Éditions de La Martinière).

Singin ’ In The Rain
« Il s’imposait d’ouvrir cette exposition avec le film Chantons sous la pluie, réalisé en 1952.
Parce qu’il est considéré comme la meilleure comédie musicale jamais tournée.
Parce qu’il raconte la façon de faire un film à Hollywood, à une époque désormais révolue.
Parce qu’il a suscité des dizaines de références, citations et clins d’oeil dans d’autres œuvres.
Parce qu’il s’inspire d’une chanson à succès de 1929, laquelle incitait à garder sa joie de vivre malgré toutes les crises et les intempéries.
Parce qu’il scintille dans notre mémoire collective, aujourd’hui plus que jamais… »

Le Chanteur de jazz réalisé en 1927 par Alan Crosland aurait du ouvrir l'exposition. C'est le premier film parlant et chantant. L'histoire d'un fils de cantor (hazan) de synagogue qui choisit de mener une carrière de chanteur de jazz comme blackface, et qui, sachant son père malade, revient chanter à la synagogue le Kol Nidre, le jour de Kippour.

Une chronologie de la comédie musicale
L’exposition « propose aux visiteurs de découvrir histoire de la comédie musicale américaine au cinéma depuis l’arrivée du cinéma parlant à la fin des années 1920 jusqu’à aujourd’hui. Le musical américain a connu des phases d’engouement, de désaffection, de résurgence, d’apogée (au début des années 1950), de mutations… Il n’a en fait jamais cessé de décliner et de renaître de ses cendres. Une chronologie numérique montre dans quelle mesure cette histoire est le reflet de la politique et de la société américaines, quel rôle joue l’évolution des techniques à Hollywood, et l’importance que prend la reconnaissance du genre par les Academy Awards (Oscars). Plus de 80 images et extraits de films racontent cette épopée ».

La fabrique de la comédie musicale
« Même si Damien Chazelle affirme s’être inspiré avant tout de Jacques Demy, les étapes de la réalisation d’un musical ont été mises au point à Hollywood, de façon assez précise, dès le début des années 1930 ».

« Les impératifs inhérents à la comédie musicale en ont fait l’un des genres cinématographiques les plus coûteux en termes de budget et de temps de travail, d’où la rigueur des producteurs soucieux de rentabiliser leur investissement ».

« La présence de chansons ou de chorégraphies oblige à une écriture, puis à une phase de préparation spécifiques. Les acteurs et les collaborateurs de création (musique, image, décors, costumes, montage, effets spéciaux…) doivent se plier aux contraintes du chant et de la danse ».

« La mise en scène doit unifier tous ces éléments de façon cohérente ».

« Les avancées techniques servent le processus ou lancent de nouveaux défis ».

« Toutes ces caractéristiques font de la comédie musicale un genre à part, qui repose autant sur l’individualité des compétences et des talents que sur la capacité de chacun à œuvrer collectivement : c’est ce qui fait la singularité de la « fabrique du musical ».

Tubes de cinéma
« Il n’y a pas de grande comédie musicale sans grandes chansons. Les meilleures d’entre elles mènent ensuite une vie indépendante, jusqu’à faire oublier qui les a créées et pour quel film. Certaines préexistaient et le cinéma les a fait connaître ».

« D’autres sont devenues plus célèbres que les films où elles ont vu le jour ».

Filmer la danse
« La danse au cinéma, selon Gene Kelly, c’est filmer en deux dimensions (celles de l’écran) des mouvements conçus en trois dimensions ».

« Pour parvenir à cette illusion, chorégraphe et cinéaste travaillent en étroite collaboration… quand ils ne sont pas une seule et même personne, comme Kelly lui-même, mais aussi Busby Berkeley, Bob Fosse, Stanley Donen, Charles Walters, Jerome Robbins (West Side Story) ou Rob Marshall (Chicago) ».

« Quant à Fred Astaire, il souhaitait que les cadreurs et machinistes apprennent la chorégraphie de ses numéros afin que la caméra le suive avec le plus de fluidité possible, et s’efface derrière le corps en mouvement ».

Fred Astaire au plafond
« La comédie musicale s’est souvent révélée un laboratoire d’effets spéciaux, combinant performances virtuoses et trucages complexes ».

« Dans le film de Stanley Donen Mariage Royal (1951), le personnage de Fred Astaire, amoureux, regagne sa chambre d’hôtel et se met à danser sur les murs et au plafond. Ce trucage à la prise de vue consiste à filmer l’interprète dans un décor qui tourne en même temps que la caméra fixée au sol. Inspirée des attractions foraines, cette technique fut utilisée dès le cinéma muet, puis dans des films de science-fiction où l’on s’affranchit de la gravitation, comme 2001, l’odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1968), enfin dans des scènes qui citent ce passage célèbre, comme le clip Dancing on the Ceiling de Lionel Richie, réalisé par le même Stanley Donen ».

La musique de Bernstein dans les rues de New York
Le « compositeur et chef d’orchestre Leonard Bernstein (1918-1990) dirigea plus d’un millier de concerts du New York Philharmonic Orchestra ».

« S’il composa trois symphonies, deux opéras et des ballets, il aimait aussi s’aventurer du côté du jazz et de la comédie musicale ».

« Deux de ses grands succès à Broadway furent adaptés au cinéma : Un jour à New York (1949) et West Side Story (1961).

« À l’époque de sa sortie, la BO de West Side Story demeura 54 semaines de suite en première place du classement américain Billboard. C’est aujourd’hui l’une des bandes originales les plus vendues au monde ».

Les Demoiselles de Rochefort, une comédie musicale française
« Après avoir tourné un film entièrement chanté, Les Parapluies de Cherbourg (1964), le cinéaste Jacques Demy et le compositeur Michel Legrand s’attaquent à un musical « à l’américaine », où le chant et la danse interviennent dans un récit dialogué ».

« Après des années d’effort, Demy réalise Les Demoiselles de Rochefort (1967), qui mêle miraculeusement comédie, chant et danse, interprètes français et américains, décors naturels et tournage en studio ».

Une intrigue mêlant ode à la vie et mélancolie.

The Artist, une séquence mais quelle séquence !
Dans le film The Artist (2011), « comme dans Chantons sous la pluie (1952), une star du cinéma muet passe le cap du parlant grâce à ses talents musicaux ». 

« Facile à dire, mais comment faire de Jean Dujardin et Bérénice Bejo des vedettes de musical ? »

« Des semaines de répétitions avec le chorégraphe Fabien Ruiz furent nécessaires pour exécuter la « partition » de claquettes de la séquence finale, sur des morceaux de jazz préexistants, plus tard remplacés par la musique originale de Ludovic Bource ».

La La Land, le grand retour de la comédie musicale
« Projet couvé par le cinéaste Damien Chazelle depuis des années, La La Land sort en 2016 et rencontre un succès mondial, contribuant à raviver l’intérêt pour le genre. Couronné par plusieurs Oscars, le film a ses admirateurs inconditionnels et ses détracteurs. Il fait le lien entre le musical classique hollywoodien, le cinéma d’auteur européen et la sensibilité contemporaine. »

La comédie musicale dans le monde
 « Presque tous les pays du monde ont eu, à un moment ou un autre de leur histoire, une tradition de films musicaux souvent d’origine scénique, de l’opérette viennoise à la scenegiata napolitaine, du vaudeville anglo-saxon aux rumberas mexicaines ou aux chanchadas brésiliennes, en passant par « l’orientalisme » du cinéma égyptien, si populaire dans le monde arabe ».

« Étrangement, dans leur conception et leur fabrication, tous ces films étaient assez proches du modèle hollywoodien, de ses contraintes techniques ou narratives ».

« Même les régimes autoritaires s’y pliaient : ainsi l’URSS détourna les codes de la comédie musicale américaine au service de l’idéologie bolchévique, l’Allemagne nazie fut prompte à imiter les recettes du divertissement hollywoodien ».

« Mais seul le cinéma indien est parvenu jusqu’à aujourd’hui à pérenniser rentablement sa production de films musicaux, qui contaminent toutes sortes de récits. »

Tous aux claquettes !
« Fabien Ruiz, claquettiste de renommée internationale, coach et chorégraphe pour le film aux 5 Oscars The Artist, initie les visiteurs à la danse reine des comédies musicales dans une salle de l’exposition ».

Les « claquettes ont deux origines principales : la gigue irlandaise des migrants venus s’installer aux États-Unis, qui se pratiquait avec des sabots en bois, et la danse africaine de millions d’esclaves embarqués de force sur les navires négriers et confrontés malgré eux à la musique blanche ».

« De là est née cette danse typiquement américaine dont le cinéma s’est emparé très vite, à un moment où les rythmes du jazz se popularisaient : quoi de plus visuel que ce jonglage rythmique avec les pieds qui produit de la musique ? »

Fabien Ruiz « guide les premiers pas de claquettes : Step, Toe, ou Shuffle… et invite le public à réaliser une chorégraphie sur le thème I love Paris de Cole Porter (soit à l’aide d’un tutoriel en vidéo, soit en personne lors d’ateliers participatifs) ».

Supercalifragilisti
« Dans ce cinéma des enfants aux murs décorés de dessins des Aristochats de Disney, sont projetés des extraits de comédies musicales de légende. Cette sélection est adaptée aux plus jeunes : extraits courts et en version française. Un quiz permet de tester ses connaissances en famille et de découvrir des anecdotes sur les extraits projetés. Un espace ludique où chacun est libre de chanter et de danser ! »

Les grandes projections de l’exposition
« UNE SYMPHONIE URBAINE
Aimez-moi ce soir (Love Me Tonight), Rouben Mamoulian, 1932.
Paris s’éveille… dans les studios de la Paramount. Les bruits de la ville finissent par constituer une partition musicale sur laquelle Maurice Chevalier chante « The Song of Paree » : pour 1931, c’est un tour de force technique et une révolution du mixage sonore. Le metteur en scène Rouben Mamoulian tourna cette séquence avec un métronome sur le plateau, pour permettre de synchroniser la musique après coup.
LES ROIS DES CLAQUETTES
Les Nicholas Brothers, Fred Astaire, Eleanor Powell, Gregory Hines
Broadway qui danse (Broadway Melody of 1940), Norman Taurog, 1940.
Symphonie magique (Stormy Weather), Andrew L. Stone, 1943.
Tap dance (Tap), Nick Castle, 1989.
Enjeu de représentation des minorités pour des artistes afro-américains comme les Nicholas Brothers, les claquettes sont popularisées à l’écran et portées à leur summum par Fred Astaire, qui a toujours assumé l’influence de la musique de jazz noire. 
Dans les années 1980, Gregory Hines remettra le « tap dancing » au goût du jour pour les générations suivantes, en revendiquant la spécificité ethnique de cette discipline.
CHANSON DES JUMELLES
Les Demoiselles de Rochefort, Jacques Demy, 1967.
Dans le scénario, alors intitulé « Boubou » ou « Les Deux Soeurs », Jacques Demy caractérise ses personnages : la brune Solange « ressemblait à une chatte sauvage, dont elle avait la malice et la vivacité », la blonde Delphine « avait la grâce d’une créature de Boticelli ».
Au départ, Demy avait envisagé Brigitte Bardot (la blonde) et Audrey Hepburn (la brune) avant de décider que les deux héroïnes seraient jouées par des vraies soeurs, Françoise Dorléac et Catherine Deneuve.
Le compositeur Michel Legrand évoque son travail : « Demy a écrit les paroles des chansons en alexandrins, dont la régularité rythmique est franchement anti-musicale. Je passe des heures à tenter de les casser pour pouvoir les marier à mes mélodies… C’est sans conteste [l’oeuvre] la plus solaire, la plus optimiste née de notre fraternité créatrice. »
DANSER DANS LES RUES DE NEW YORK
West Side Story, Jerome Robbins, Robert Wise, 1961.
Sur scène, le prologue était un bref ballet de trois minutes dans des décors minimalistes. Pour l’adaptation au cinéma, ce prologue est tourné en extérieurs naturels. Les créateurs du film décident de tripler la durée de la séquence, pour permettre aux spectateurs d’accepter plus progressivement l’irruption de la chorégraphie dans un univers réaliste. Un quartier entier de New York, inhabité car voué à d’importants travaux de réaménagement, est investi pendant des semaines par l’équipe de tournage ! La suite du film est tournée en studio.
Marilyn Monroe avec Tony Randall, Frankie Vaughan et Yves Montand sur la partition de « My Heart Belongs to Daddy », musique et paroles de Cole Porter,
EN SCÈNE !
Trois stars mythiques
La Jolie Fermière/La Vallée heureuse (Summer Stock), Charles Walters, 1950.
Le Milliardaire (Let’s Make Love), George Cukor, 1960.
Cabaret, Bob Fosse, 1972.
Judy Garland, sa fille Liza Minnelli et l’incomparable Marilyn Monroe dans des prestations inoubliables, censées se dérouler au sein d’un spectacle dans le film.
TRUCAGES ET ACCESSOIRES
Sur les ailes de la danse (Swing Time), George Stevens, 1936.
La Reine de Broadway (Cover Girl), Charles Vidor, 1944.
La Mélodie du bonheur (Blue Skies), Stuart Heisler, 1946.
Escale à Hollywood (Anchors Aweigh), George Sidney, 1945.
Royal Wedding (Mariage royal), Stanley Donen, 1951.
Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain), Gene Kelly, Stanley Donen, 1952.
Fred Astaire et Gene Kelly ont parfois choisi des partenaires surprenants, dans des numéros dansés : une souris de dessin animé, des ombres géantes, leurs propres doubles, un portemanteau, un parapluie… Pour réaliser ces exploits, ils font appel à leur dextérité, mais aussi à l’ingéniosité des effets visuels de l’époque.
KALÉIDOSCOPE
Hommage à Busby Berkeley
Quarante-Deuxième Rue (42nd Street), Lloyd Bacon, Busby Berkeley, 1933.
Chercheuses d’or de 1933 (Gold Diggers of 1933), Mervyn LeRoy, Busby Berkeley, 1933. 
Prologues (Footlight Parade), Lloyd Bacon, Busby Berkeley, 1933.
Banana split (The Gang’s All Here), Busby Berkeley, 1943.
La Première Sirène (Million Dollar Mermaid), Mervyn LeRoy, Busby Berkeley, 1952.
Les plongées verticales sur des figurants qui dessinent des figures géométriques, les grands mouvements de grue dans des décors géants, alternant avec des sourires en gros plan : tels sont les principaux motifs du chorégraphe et metteur en scène Busby Berkeley.
MY FAIR LADY
Décor et costumes d’une scène légendaire
My Fair Lady, George Cukor, 1964.
La stylisation touche tous les aspects de la séquence du champ de courses d’Ascot, où l’héroïne fait sa première sortie dans le grand monde : au jeu impassible des acteurs et à la chorégraphie hiératique, répondent décors et costumes monochromatiques. On y retrouve la patte visuelle de l’artiste Cecil Beaton, associant la luxuriance du stylisme à une rigoureuse retenue des couleurs ; il avait déjà été le directeur artistique de la production scénique à Broadway.
FRED ASTAIRE ET MICHAEL JACKSON
Une filiation naturelle
Tous en scène (The Band Wagon), Vincente Minnelli, 1953.
Moonwalker, Colin Chilvers, 1988.
Fred Astaire était l’idole de Michael Jackson et, au fil des ans, tous deux sont devenus amis. Astaire aurait dit en 1983 que Jackson savait « sacrément bouger », le proclamant son « successeur ». Dans Moonwalker, le numéro « Smooth Criminal » (qui fut aussi exploité en vidéoclip) rend un hommage explicite au « Girl Hunt Ballet » de Tous en scène, avec Astaire et Cyd Charisse, tout en subissant l’influence syncopée du chorégraphe Bob Fosse.
LA BELLE ET LA BÊTE
Les objets dansent
La Belle et la Bête (Beauty and the Beast), Gary Trousdale, Kirk Wise, 1991.
La Belle et la Bête (Beauty and the Beast), Bill Condon, 2017.
Tous les objets du château de la Bête se mettent à chanter devant la Belle, puis danser à la manière de Busby Berkeley, dans le film d’animation de 1991. La séquence est plus délirante encore dans la version de 2017, en « prises de vues réelles » largement enrichies d’images créées numériquement.
ELVIS PRESLEY ET JOHN TRAVOLTA
Rock’n’roll et comédies musicales
Le Rock du bagne (Jailhouse Rock), Richard Thorpe, 1957.
Grease, Randal Kleiser, 1978.
L’apparition du rock’n’roll au milieu des années 1950 bouleverse les goûts et les usages en matière de musique populaire. La comédie musicale veut profiter de cet engouement pour se renouveler, et Elvis Presley enchaîne les films où il chante et danse énergiquement, sur des histoires souvent convenues.
Vingt ans plus tard, John Travolta est propulsé star du jour au lendemain à la sortie de La Fièvre du samedi soir, dans le rôle du danseur de disco Tony Manero. L’année suivante, il triomphe dans la transposition à l’écran d’un show de Broadway sur les années 1950, Grease.
« CHEEK TO CHEEK »
Une chanson, une danse, une robe à plumes
Le Danseur du dessus (Top Hat), Mark Sandrich, 1935.
La Rose pourpre du Caire (The Purple Rose of Cairo), Woody Allen, 1985.
La Ligne verte (The Green Mile), Frank Darabont, 1999.
Chacun son cinéma, ou ce petit coup au coeur quand la lumière s’éteint et que le film commence, Claude Lelouch, 2007.
Fred Astaire chante à Ginger Rogers la chanson d’Irving Berlin « Cheek to Cheek ». La danse de séduction qui suit est iconique, c’est une des scènes les plus souvent citées et reprises de l’histoire du cinéma.
BJÖRK
Sauvée par la comédie musicale
It’s Oh So Quiet, Spike Jonze, 1995.
Dancer in the Dark, Lars von Trier, 2000.
Dans Dancer in the Dark, Lars von Trier raconte l’histoire tragique de l’ouvrière Selma, immigrée en Amérique, qui surmonte les épreuves de son existence par un imaginaire rempli de comédies musicales.
Le cinéaste envisage d’abord de demander à la chanteuse Björk d’écrire les chansons. La vision du clip vidéo « It’s Oh So Quiet », hommage au musical hollywoodien, réalisé par Spike Jonze, lui donne l’idée de proposer à Björk le rôle principal. Le film remporte au festival de Cannes 2000 la Palme d’or et le prix d’interprétation féminine.
C’est le seul long métrage de Björk à ce jour. » 

Cycles, ateliers et week-ends
Le cycle de 7 séances « La comédie musicale à l’écran » évoque « les rapports chaotiques du public français au musical filmé. Proliférant dans le monde anglo-saxon, il ne paraît susciter ailleurs que des imitations commerciales ou des hommages cinéphiliques pointus, excepté en Inde où il s’est forgé des codes autonomes. Pour ses commentateurs, le genre est paradoxal : futilité du divertissement, vulgarisation des formes nobles, mais aussi sens du spectacle total, utopie d’un monde rêvé, vivier de talents à l’inspiration inouïe ! Pour accompagner la première exposition au monde sur le sujet, des spécialistes font partager leur passion pour nous prouver que cette comédie musicale, respirant la « joie de vivre au cinéma », mérite aussi d’être prise au sérieux » :
Qu’est-ce qu’une comédie musicale ?
N. T. Binh
Les claquettes en geste et en son
Fabien Ruiz
Seulement un divertissement ? Comédie musicale et idéologie
Fanny Beuré
Composer de Broadway à Hollywood
Laurent Valière
Jacques Demy : héritier et modèle
Jean-Pierre Berthomé
Effets spéciaux et trucages
Caroline Renouard
Codes et enjeux de la comédie musicale à Bollywood
N. T. Binh et Séverine Abherve »
Le musée propose aussi des visites guidées, des ateliers-expositions en famille (à partir de 8 ans) qui « invitent à partager en famille un moment de découverte et de jeux musicaux autour des thématiques d’expositions. Ils sont conclus par une courte présentation de l’exposition, que les participants peuvent ensuite visiter librement », et l’atelier-participatif avec fabien Ruiz » « Tous aux claquettes ! »
Ont eu lieu des week-ends comédies musicales ainsi composés :
« Ciné-concert « MARY POPPINS »
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG
FRANCK STROBEL, DIRECTION
Film de Robert Stevenson, États-Unis, 1964, 138 minutes
Musique de Richard M. Sherman & Robert B. Sherman Plus de soixante ans après sa sortie, Mary Poppins reste l’une des références du film musical. Ce classique des films Disney est présenté pour la première fois en ciné-concert. L’occasion de redécouvrir en famille cette comédie musicale aux thèmes intemporels.
Rencontre AVEC N.T. BINH, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION
THIERRY LEBON, MÉDIATEUR
Spectacle jeune public « ATU ET ATOI »
LA COMPAGNIE DANS SES PIEDS
NATHALIE ARDILLIEZ, CHANT, CLAQUETTES
FRANÇOIS PUYALTO, CHANT, BASSE ÉLECTRIQUE
NATHALIE ANSQUER, MISE EN SCÈNE
Ce duo espiègle s’empare des chansons de Dick Annegarn, Sacré Géranium, Mireille, Le Blues du bégayeur, Hé hé hé… Ils s’aident, se lancent, se lâchent et se surpassent pour enfin réussir à chanter et à danser ensemble.
Concert THE AMAZING KEYSTONE BIG BAND
JOUE WEST SIDE STORY
Classique parmi les classiques de la comédie musicale, West Side Story a marqué des générations entières. Ensemble de jazz aventureux, The Amazing Keystone Big Band revisite aujourd’hui ces standards intemporels de Leonard Bernstein avec des invités surprisesé.
Autre week-end :
éAtelier un dimanche en chanson 
CHANTONS BERNSTEIN
En une séance de pratique collective, découvrez le plaisir de chanter ensemble dans des répertoires de la chanson populaire ! Ouvert aux débutants comme aux plus expérimentés, cet atelier rassemble les générations autour de la réalisation d’une courte pièce musicale en lien avec le thème du week-end. Les moments de pratique vocale sont ponctués par de l’écoute et des échanges autour du répertoire travaillé. Ce dimanche, reprenez ensemble les classiques de Bernstein !
Concert-promenade au Musée de la musique
OVER THE RAINBOW !
Avec l’ensemble vocal Les Voix Animées et le Trio Revisiting Over the rainbow est la chanson de film de comédies musicales la plus connue au monde ! Elle fut écrite pour Judy Garland dans le film Le Magicien d’Oz. De Brodway à Hollywood en passant par Rochefort, retrouvons les grands standards de la comédie musicale.
Concert
PEACHES CHRIST SUPERSTAR
PEACHES, CHANT
MATHIAS HALVORSEN, PIANO
D’après Jesus Christ Superstar d’Andrew Lloyd Webber
Artiste inclassable devant l’éternel, Peaches recrée le mythique Jesus Christ Superstar. « Je suis fan de Jesus Christ Superstar ; je pense que cette musique est fantastique et que son histoire est intemporelle, même en mettant de côté les aspects religieux. » Peaches découvre la folie d’Andrew Lloyd Webber à quinze ans, et celui-ci ne quittera plus son esprit. Lorsqu’elle décide d’interpréter l’intégralité de l’opéra rock à Berlin, les ayants droit s’y opposent mais finissent par céder devant le tollé que leur refus a provoqué dans la presse et chez les fans de l’électro-rappeuse canadienne. Finalement autorisée à rendre à l’opéra rock l’hommage qu’il mérite, Peaches s’approprie toutes les voix avec superbe : Jésus, Marie, Judas, Pilate, les Juifs et les Romains. 
Après avoir triomphé au Brighton Festival, au Meltdown Festival de Yoko Ono ou encore à Hobart, en Australie, Peaches Christ Superstar est enfin présenté en France. »
Autre week-end :
« Concert
PETITE HISTOIRE SUBJECTIVE DE LA COMÉDIE MUSICALE
JOHN GREAVES, JEANNE ADDED, BABX, SANDRA NKAKÉ,
CAMÉLIA JORDANA, THOMAS DE POURQUERY, CHANT
ARNAUD ROULIN, CLAVIERS
MARIELLE CHÂTAIN, SYNTHÉTISEURS, SAXOPHONES
DAVID AKNIN, BATTERIE
SYLVAIN DANIEL, BASSE, ÉLECTRONIQUE
SÉVERINE MORFIN, ALTO
JULIEN LEFÈVRE, VIOLONCELLE, GUITARE
Figure de proue du jazz français actuel, Thomas de Pourquery se lance, en compagnie de plusieurs musiciens et chanteurs, dans une petite histoire subjective de la comédie musicale, des standards hollywoodiens jusqu’à Starmania. Passé par le Conservatoire de Paris, Thomas de Pourquery a commencé sa carrière musicale à l’orée des années 2000 et s’est affirmé peu à peu comme l’un des talents les plus marquants de la nouvelle génération du jazz, tout en oeuvrant régulièrement aussi dans le champ de la pop (avec le groupe anglais Metronomy, par exemple). Pour ce concert unique, il a choisi de parcourir l’histoire de la comédie musicale pour en offrir sa vision subjective, via des réinterprétations très libres de morceaux phares, de Singin’ in the Rain à Saturday Night Fever en passant notamment par West Side Story et notre Starmania national.
Spectacle jeune public
REVERS
COMPAGNIE LA BOÎTE À SEL
FLAVIE ÉDEL-JAUME, COMÉDIENNE, CHANTEUSE
RÉMI FOUCARD, COMÉDIEN, CHANTEUR
CÉLINE GARNAVAULT, COMÉDIENNE, CHANTEUSE
KIM GIANI, COMÉDIEN, CHANTEUR
THOMAS SILLARD, COMÉDIEN, CHANTEUR
Cinq musiciens chanteurs dans une comédie musicale et sportive au pays de Revers. Alice, qui ne rêve que de victoires et de médailles, se retrouve soudain, après une longue chute dans le vide, dans un royaume absurde et poétique, habité par des personnages surprenants : l’arbitre Lewis, le coach Carroll… et bien sûr, la reine de Revers, championne de tennis qui ne joue plus que contre elle-même.
Spectacle participatif en famille
LET’S DANCE !
CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL
DE ROUBAIX-HAUTS-DE-FRANCE
SYLVAIN GROUD, CHORÉGRAPHE
JEANNE DAMBREVILLE, CHEF DE CHOEUR
Sylvain Groud revisite les grands standards des comédies musicales pour en orchestrer avec le public une appropriation jubilatoire et décalée. Le chorégraphe se saisit des rythmes et mélodies populaires de ces musiques, avec la complicité d’artistes associés et d’une soixantaine d’amateurs, pour vivre avec les spectateurs une expérience festive.
Ciné-concert
SINGIN’ IN THE RAIN
3D ORCHESTRA
ERNST VAN TIEL, DIRECTION
Singing’ in the rain de Stanley Donen et Gene Kelly, États-Unis, 1952
Musique de Nacio Herb brown
Fleuron de la comédie musicale et grand classique de Noël, Chantons sous la pluie a enchanté – et continue d’enchanter – spectateurs petits et grands.
Il est présenté ici en ciné-concert, sous la direction d’Ernst van Tiel.
Coréalisé par Stanley Donen et Gene Kelly, par ailleurs éblouissant interprète du rôle masculin principal, Chantons sous la pluie décrit ce moment décisif qui vit le cinéma et Hollywood passer du muet au parlant.
Aussi drôle que féérique, ponctué de scènes chantées et dansées d’anthologie, le film, sorti en 1952, n’a vu son aura cesser de croître depuis. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des sommets de la comédie musicale américaine, sur lequel le temps ne semble avoir aucune prise. Les chansons du film sont dues au compositeur Nacio Herb Brown et au parolier Arthur Freed, tous deux ayant longtemps travaillé à la fois pour Broadway et Hollywood.
Rencontre
PATRICIA WARD KELLY
N. T. BINH, MÉDIATEUR
À l’occasion de la diffusion en ciné-concert de Singin’ in the Rain, Patricia Ward Kelly revient sur le parcours artistique de son mari, danseur et chorégraphe, ainsi que sur les coulisses du tournage.
Concert
JAZZ LOVES DISNEY
AVEC SARAH MCKENZIE, HUGH COLTMAN, MYLES SANKO,
CHINA MOSES
DAVID ENHCO, TROMPETTE
BASTIEN BALLAZ, TROMBONE
JON BOUTELLIER, PIERRE DESASSIS, SAXOPHONES
FRED NARDIN, PIANO
PATRICK MARADAN, CONTREBASSE
ROMAIN SARRON, BATTERIE
Les chansons des films de Walt Disney constituent un riche réservoir de standards que revisite, pour notre plus grand plaisir, une belle brochette de jazzmen français, accompagnant des chanteurs venus des quatre coins de la planète. David Enhco, Bastien Ballaz, Jon Boutellier, Pierre Desassis, Fred Nardin, Patrick Maradan et Romain Sarron, garde montante du jazz français, forment le noyau dur du bouillonnant Amazing Keystone Big Band qui aspire à faire revivre l’esprit des grandes formations de l’ère du swing-roi, en le mariant à l’inventivité, l’ouverture, l’insolente virtuosité du jazz d’aujourd’hui. Ayant grandi en écoutant les musiques du Livre de la jungle et de La Belle au bois dormant, des Aristochats et du Roi lion, ils savent parfaitement « jouer » avec, dans tous les sens du terme !
Atelier un dimanche en chanson
LES CLASSIQUES DU DESSIN ANIMÉ
En une séance de pratique collective, découvrez le plaisir de chanter ensemble dans des répertoires de la chanson populaire ! Ouvert aux débutants comme aux plus expérimentés, cet atelier rassemble les générations autour de la réalisation d’une courte pièce musicale en lien avec le thème du week-end. Les moments de pratique vocale sont ponctués par de l’écoute et des échanges autour du répertoire travaillé. Ce dimanche, reprenez ensemble les plus grands classiques du dessin animé !

« Notre pays a une importante tradition de comédies musicales, ou de ce qu’on appelle plutôt les films musicaux. Il est reconnu dans le monde entier ; La La Land de Damien Chazelle est d’ailleurs un magnifique hommage aux films de Jacques Demy/ Michel Legrand. Le genre de la comédie musicale est en train de renaître, et les créateurs français y ont toute leur place ! 6 compositeurs français ont déjà reçu un Oscar : Maurice Jarre, Michel Legrand, Georges Delerue, Francis Lai, Gabriel Yared et encore tout récemment Alexandre Desplat pour la deuxième fois en mars dernier », a déclaré Frédérique Bredin, Présidente du CNC (Centre national du cinéma).

Et d’ajouter : « Nous aidons tous les genres : le film historique, la comédie… et pour inciter les créateurs à s’engager davantage dans le cinéma de genre au sens large (le fantastique, le thriller, la science-fiction, l’épouvante ou encore la comédie musicale), nous avons lancé des résidences d’écriture avec le magazine SoFilm. Les deux premières résidences ont été consacrées au fantastique et au polar, et cette année, c’est la comédie musicale. Nous venons aussi de créer une nouvelle aide à la production. L’idée est de faire renouer le pays de Méliès avec les films de genre !... La musique originale est essentielle, car c’est elle qui véhicule le rythme, l’émotion, tout l’univers d’un film. Que seraient Le Mépris sans la musique de Georges Delerue, Les Choses de la vie sans la chanson  ’Hélène de Philippe Sarde ? Dernièrement, nous avons soutenu les bandes originales de Juste la fin du monde de Xavier Dolan signée Gabriel Yared, celle de Visages Villages d’Agnès Varda et JR signée Mathieu Chedid, ou encore celle d’Arnaud Rebotini pour 120 battements par minute de Robin Campillo. »

La Cinémathèque accompagne l’exposition par une programmation en deux parties : la première composée de classiques et de films « jeune public », puis une programmation spéciale avec une sélection de films légendaires et de raretés où l’on retrouvera les plus grands « athlètes » de la comédie musicale (Fred Astaire, Gene Kelly), les cinéastes stylistes (Vincente Minnelli, Stanley Donen, Rouben Mamoulian), les chorégraphes (Busby Berkeley, Bob Fosse), les auteurs-compositeurs (Irving Berlin, Stephen Sondheim, George Gershwin, etc.), et bien sûr les chanteuses ou danseuses (Judy Garland, Cyd Charisse). La programmation est également étendue aux comédies musicales françaises et à quelques classiques de Bollywood. »

À propos de la comédie musicale
Ils ont dit

« Le musical vous embarque dans un monde magique où vous pouvez faire des choses qu’aucune autre forme cinématographique n’accepterait… Cela vous donne comme artiste une très grande liberté. »
Woody Allen

« Dans “comédie musicale”, il y a comédie et musique. C’est dit : il s’agit de convention, représentation d’un jeu de désir. Et la mélancolie s’allège. La joie se teinte de mélancolie. L’effort supérieur, constant, pour s’arracher au sol, chanter et danser, doit rester invisible. Cette voix qui s’élève, surprenante, inconnue, étrangement familière, c’est pourtant celle de nos nuits. »
Dominique Cabrera

« Je suis fou de Tous en scène, Fred Astaire me fait pleurer. Je suis fou d’Une étoile est née, tout le film me fait pleurer. Je suis fou des Parapluies de Cherbourg, Deneuve et Demy me font pleurer. Une telle aspiration à la joie malgré tout, à la beauté avant tout, savoir faire danser le chagrin ou la solitude, il n’y a pas de plus grand art… »
Arnaud Desplechin

« J’ai toujours adoré les différentes formes de comédies musicales. Il y a juste un profond mystère dans le plaisir qu’on a tous de voir fusionner une musique et des mouvements sur un écran. Ce qui rend la comédie musicale aussi essentielle et vibrante, ce n’est pas seulement qu’elle éveille le plaisir des yeux et des oreilles, mais juste qu’elle passe avant tout par le corps, par la peau et par les poils, et donc pas par la tête. »
Cédric Klapisch

« C’est le genre que j’aime le plus. Je dirais même que c’est l’aristocratie du cinéma ! »
Claude Lelouch


Du 19 octobre 2018 au 27 janvier 2019
221, avenue Jean-Jaurès. 75019 PARIS
Tél. : 01 44 84 44 84
Du mardi au jeudi : 12 h-18 h. Vendredi : 12 h-20 h. Samedi et dimanche : 10 h-20 h
Visuels :
Photo : © Thomas Robin Conception graphique : Marina Ilic-Coquio Licences ES : 1-1041550, 2-041546, 3-1041547.

Visuels :
Björk dans Dancer in the Dark, réal. Lars von Trier, 2000 © Zentropa Productions.
Affiche du film Que le spectacle commence (All That Jazz), réal. Bob Fosse, 1979. Collection La Cinémathèque française. Droits réservés.
Fred Astaire et Ginger Rogers dans Le Danseur du dessus (Top Hat), réal. Mark Sandrich, 1935 © Lobster Films.
Catherine Deneuve dans Peau d’âne, réal. Jacques Demy, 1970. Photo Michel Lavoix © Ciné-Tamaris.
Affiche du film Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain), réal. Gene Kelly et Stanley Donen, 1952. Affiche Alexis Oussenko. Collection La Cinémathèque française.
Jacques Demy et Catherine Deneuve avec Agnès Varda sur le tournage du film Les Demoiselles de Rochefort, réal. Jacques Demy, 1967. Photo Hélène Jeanbrau © Ciné-Tamaris.
Judy Garland sur la partition de « The Man That Got Away », musique de Harold Arlen, paroles d’Ira Gershwin, Une étoile est née (A Star Is Born), réal. George Cukor, 1954. Collection Philippe Baudoin. Droits réservés.
Fred Astaire dans Mariage royal (Royal Wedding), réal. Stanley Donen, 1951. Droits réservés.
Affiche du film West Side Story, réal. Jerome Robbins et Robert Wise, 1961. Affiche Joe Caroff. Collection La Cinémathèque française.
Françoise Dorléac et Catherine Deneuve dans Les Demoiselles de Rochefort, réal. Jacques Demy, 1967. Photo Hélène Jeanbrau © Ciné Tamaris.
Fabien Ruiz, Jean Dujardin, Bérénice Bejo et Michel Hazanavicius sur le tournage du film The Artist, réal. Michel Hazanavicius, 2011. Photo Peter Iovino © La Petite Reine.
Emma Stone et Ryan Gosling dans La La Land, réal. Damien Chazelle, 2016 © SND.
Mandhuri Dixit dans Devdas, réal. Sanjay Leela Bhansali, 2002 © Eros International/Droits réservés.
Fred Astaire et Ginger Rogers dans Sur les ailes de la danse (Swing Time), réal. George Stevens, 1936 © Lobster Films.
George Chakiris, Catherine Deneuve, Grover Dale et Françoise Dorléac dans Les Demoiselles de Rochefort, réal. Jacques Demy, 1967. Photo Hélène Jeanbrau © Ciné Tamaris.
Marilyn Monroe avec Tony Randall, Frankie Vaughan et Yves Montand sur la partition de « My Heart Belongs to Daddy », musique et paroles de Cole Porter, Le Milliardaire (Let’s Make Love), réal. George Cukor, 1960. Collection Philippe Baudoin. Droits réservés.

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Les citations sont extraites du dossier de presse.

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