vendredi 28 septembre 2018

Paris - Haute couture


A l'occasion de la Fashion Week, Arte diffusa les 28 et 30 septembre 2018 « Les dessins de Christian Dior » (Die Zeichnungen des Christian Dior) par Loïc Prigent, "La robe du soir Balenciaga" (Zum Ersten, zum Zweiten, zum Dritten! Das Balenciaga-Abendkleid) par Antoine Coursat, "La ligne Balmain" (Der Stil Balmain) par Loïc Prigent.

Sonia Delaunay (1885-1979)
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Madame Carven (1909-2015)
Jeanne Lanvin
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Paris - Haute couture
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« Assassinat d'une modiste » de Catherine Bernstein
« Stitching History from the Holocaust » 
L'Art de l'automobile. Chefs-d’œuvre de la collection Ralph Lauren
Sonia Rykiel (1930-2016)
L’histoire sous les pieds. 3000 ans de chaussures  


Réduction du nombre de clientes, fermeture de maisons de haute couture, savoir-faire inégalé d'artisans, licenciement ou décès des couturiers fondateurs, intégration de maisons prestigieuses dans des grands groupes économiques soucieux de rentabilité rapide et intéressés par une médiatisation de défilés permettant de vendre des accessoires divers (produits cosmétiques, sacs, bijoux, etc.) aux fashionistas, turn-over des directeurs artistiques, défilés marqués par le hideux ou le choquant, vêtements négligeant l'élégance, le côté pratique et la beauté.. Au fil des récentes décennies, Paris a peiné à garder son rang de capitale de la haute couture.

Paris Couture 1945-1968
Arte diffusa le 13 mai 2018 "Paris Couture 1945-1968" par Jean Lauritano (France, 2016).

"Cristóbal Balenciaga, Jacques Fath, Pierre Balmain, Christian Dior, Hubert de Givenchy... À travers le portrait des grands créateurs de l'époque et de leurs excentriques clientes, l'évocation élégante et tout en archives, d'un monde à jamais disparu."

"Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la haute couture parisienne se remet en ordre de marche. Les soldats alliés stationnés dans la capitale en profitent pour faire des emplettes tandis que l’aristocratie féminine, libérée des restrictions, ravive avec bonheur ses rituels mondains, drapée dans des robes de petit dîner, de danse, de cocktail ou de grand soir. Les cousettes s’activent alors dans les ateliers pour concrétiser cette splendide renaissance esquissée par des créateurs de génie."

A la fin des années cinquante, Paris comptait une centaine de maisons de couture qui bénéficiaient d'une clientèle de milliers de femmes. A l'aube des années 1980, seule une dizaine avait survécu.

"Aussi brillant qu’inaccessible, Cristóbal Balenciaga, qui a fui la guerre civile espagnole, excite la curiosité des clientes et des journalistes. De son côté, le flamboyant Jacques Fath multiplie les fêtes costumées dans son château. Bientôt, deux audacieux modélistes inaugurent leurs maisons de couture : Pierre Balmain et Christian Dior, soutenus par une presse féminine démuselée. Suivent l’immense – par la taille comme par le talent – Hubert de Givenchy et le prodige Yves Saint Laurent, tandis que, tapie dans l’ombre de l’exil, mademoiselle Chanel prépare un retour risqué…"

Le décès prématuré de Jacques Fath et de Marcel Rochas a été fatal pour les maisons de haute couture qu'ils avaient fondées. Robert Piguet, Lucien Lelong et d'autres n'ont pas su accompagner les bouleversements que Givenchy a sentis.

Balenciaga domine alors la haute couture française. Refusant toute médiatisation, le système lucratif des licences, il se lie d'amitié avec Hubert de Givenchy dont il sera le mentor.

Les stars du cinéma hollywoodien ou français se rendent dans les ateliers et boutiques de ces maisons prestigieuses, et concourent à la célébrité de ces couturiers. Dans les années 1960, les acheteurs de grands magasins américains sont moins demandeurs de modèles de haute couture française à acheter pour les adapter à la clientèle féminine américaine. Le prêt-à-porter s'est imposé outre-Atlantique.

"Narré par Lambert Wilson, ce très classieux film d’archives, saturé de robes plus éblouissantes les unes que les autres, capte, sur deux décennies, le rayonnement sans égal et le crépuscule de la haute couture française, inexorablement réduite au rôle de vitrine du prêt-à-porter sous l’effet de la concurrence étrangère et de la démocratisation de la mode."

Christian Dior
"Né en à Granville en 1905, Christian Dior grandit dans une famille aisée. Il est élevé par un père industriel, et une mère passionnée par l'art des jardins, passion qu'il ne tardera pas à partager avec elle".

"Dans les années 1920, influencé par ses parents, il entre à l'institut de Science Politique de Paris. Cependant, sa vraie vocation est l'architecture, comme il le confesse dans ses mémoires. Il est également intéressé par la musique, mais le dessin et la peinture deviennent rapidement ses principaux centres d'intérêt. De 1928 à 1934, il tient avec son ami Jacques Bonjean une galerie d'art à Paris."

"Les années 1930 sont synonymes de perte pour Christian Dior : sa mère Madeleine, la maison de son enfance, que son père est contraint de vendre suite à la crise économique de 1929. Néanmoins, c'est aussi durant cette décennie qu'il établit ses premiers contacts avec la mode. Son ami l'acteur Jean Ozenne remarque son talent et l'encourage à vendre quelques croquis. C'est ainsi qu'après son retour du service militaire, en 1935, il vend ses premiers croquis de robes et de chapeaux chez Claude Saint-Cyr ou chez la modiste Madame Agnès. Il est ensuite embauché en tant qu'illustrateur par Le Figaro Illustré, où il rencontre René Gruau."

"En 1938, il est engagé par le grand couturier Robert Piguet en tant que modéliste et dessinateur. Mobilisé pour la guerre, il ne revient à Paris qu'en 1941, et entre chez Lucien Lelong, une des plus grandes maison de couture Parisienne.

"En 1945, il fait la connaissance de Marcel Boussac, qui croit immédiatement en son talent et qui lui accorde une maison à son nom au 30 avenue Montaigne, en plus d'investir soixante millions de francs. La maison de couture Christian Dior est donc inaugurée le 16 décembre 1946, mais c'est le 12 février 1947 que Christian Dior bouleverse la mode avec son premier défilé, qui lance le fameux "New look". Il part pour les Etats-Unis à la conquête du marché de la mode dès 1948, et ouvre Christian Dior New York Inc. En onze ans, son activité s'étend dans quinze pays et assure l'emploi de plus de deux mille personnes."

"En octobre 1957, à 52 ans, il est foudroyé par une crise cardiaque en Italie, où il séjournait quelques jours lors d'une cure à Montecatini Terme. Christian Dior repose aujourd'hui à Callian, dans le Var."

Le musée Christian Dior Granville présente l'exposition "Les Trésors de la collection - 30 ans d'acquisitions" (7 avril 2018-6 janvier 2019).

Arte diffusera le 30 septembre 2018 à 22 h 20 « Les dessins de Christian Dior » (Die Zeichnungen des Christian Dior) par Loïc Prigent. « Dans les années 1950, Christian Dior réinvente la silhouette de la femme. Les lignes folles de ses merveilleux dessins, dévoilés par Loïc Prigent, témoignent de dix années de création foisonnantes. »

« Des tailles de guêpe corsetées, des hanches exagérées, des jupes amples et bouffantes : le style Dior révolutionne la mode d'après-guerre ».

« Finie l'époque du rationnement, l'inventeur du fameux new-look déroule des mètres de tissus – suscitant au passage la polémique – pour habiller la femme ».

« De 1947 à 1957, "une explosion de féminité" défile sur les podiums. De la mythique "Junon", une robe longue du soir perlée encore réalisée dans ses ateliers pour des clientes fortunées, à l'emblématique tailleur Bar, le couturier renouvelle tout en élégance ses silhouettes de saison en saison ».

« Mais à force d'enchaîner à un rythme effréné les collections, celui qui aime se décrire comme "un paysan normand bedonnant" s'épuise ».

« Parti en Italie en août 1957 pour une cure de remise en forme – alors que sa voyante lui a déconseillé ce voyage –, Christian Dior ne reviendra jamais ».

« Deux ans avant sa mort, il avait pris soin d'embaucher le jeune Yves Saint Laurent pour lui succéder ».

« Après Les dessins d'Yves Saint Laurent, Loïc Prigent dévoile pour la première fois les croquis de Christian Dior, conservés précieusement à Paris dans un lieu tenu secret. De ses esquisses dans les pages mode du Figaro, quand il était fauché, aux ébauches de ses innombrables créations en passant par ses carnets d'idées, ce documentaire éblouissant nous plonge dans l'effervescence des années 1950 ». 

« Avec les sons de l'époque, les dessins, déjà plein de mouvements, prennent littéralement vie. Riche d'anecdotes émouvantes d'anciennes couturières, d'intimes de "Monsieur Dior", mais aussi de spécialistes de la mode, le film « Les dessins de Christian Dior » par Loïc Prigent célèbre le talent d'un révolutionnaire qui a construit un empire en seulement dix ans ».

La Fashion Week se déroule à Paris, pour les défilés Femmes, du 24 septembre au 2 octobre 2018. Y sont présentés les modèles de la collection Printemps/Eté 2019. Christian Dior a ouvert cet événement mondial médiatisé.

« Une scène a été montée dans l'hippodrome de Longchamp, dans l'ouest de Paris pour accueillir ce défilé auquel ont assisté les actrices américaine Blake Lively, canadienne Charlotte le Bon et française d'origine ukrainienne Olga Kurylenko ».

La « directrice artistique des collections femme de Dior, l'Italienne Maria Grazia Chiuri s'est associée à la chorégraphe israélienne Sharon Eyal pour présenter la collection printemps-été 2019 inspirée de la danse  comme "acte libérateur" incarnée par les célèbres Isadora Duncan, Martha Graham ou Pina Bausch qui ont révolutionné leur discipline. Pour Maria Grazia Chiuri, cette mise en scène où les mannequins défilent dans la brume au milieux de danseurs est un moyen de faire vivre le moment aux invités qui "le ratent souvent" en prenant les looks en photo avec leurs smartphones. "Nous avons eu l'idée de la liberté, de quelque chose de très léger. Le look classique Dior est devenu plus léger", explique Maria Grazia Chiuri dans une interview. "Danser est une chose naturelle, cela fait partie de toutes le cultures. Nous avons essayé de donner à tous les vêtements une touche humaine". "Ce n'est pas une question de perfection du corps, mais de souplesse et de force du mouvement", souligne la chorégraphe Sharon Eyal ».

L'ensemble montre-t-il une symbiose entre danse et mode ? La danse magnifie-t-elle les robes de Dior en soulignant leur sophistication et légèreté ? Ou la danse, avec ses effets spéciaux, parasite-t-elle un défilé de mode dont les modèles arborent un visage impavide, marmoréen ? 

Balenciaga
 Arte diffusa le  30 septembre 2018 à 23 h 15 "La robe du soir Balenciaga" (Zum Ersten, zum Zweiten, zum Dritten! Das Balenciaga-Abendkleid) par Antoine Coursat. "L’incroyable destin de pièces exceptionnelles vendues aux enchères en salle des ventes. Dans ce volet : la robe du soir en plumes roses créée par Cristóbal Balenciaga, la première pièce de haute couture vendue par la société américaine Sotheby’s."

"Quel parcours conduit certains objets dans les salles des ventes ? Cette série reconstitue la vie passée d’objets et d’œuvres retrouvant leur éclat sous le faisceau des regards des enchérisseurs. Aujourd’hui : la robe du soir en plumes roses créée par Cristóbal Balenciaga a été la première pièce de haute couture vendue par la société américaine Sotheby’s."

"Une pièce vaporeuse et légère, proposée en quelques exemplaires seulement, et dont le dernier propriétaire est un homme : Didier Ludot, célèbre collectionneur, aussi courtisé que jalousé, qui expose dans sa boutique du Palais-Royal, à Paris, des créations de grands couturiers. En 1965, Francine Weisweiller, mécène et amie de Jean Cocteau, avait acheté cette robe lors d’un défilé."

Balmain
Arte diffusa le 28 septembre 2018 à 23 h 40 "La ligne Balmain" (Der Stil Balmain) par Loïc Prigent. "Comment le surdoué Olivier Rousteing, jeune trentenaire, réinvente les fondamentaux de la mythique maison Balmain. Une visite des coulisses survoltées d’avant-défilé, signée Loïc Prigent."

"1945. Pierre Balmain fonde sa maison et réenchante la France de l’après-guerre sur le thème "Paris est une fête !", entre chic et extravagance. Aujourd’hui, son digne héritier, Olivier Rousteing, règne sur les collections, avec un leitmotiv – "éblouir malgré les crises" – pour de ferventes adeptes, dont sa muse Rihanna. Cuir, raphia, rotin, plastique : le magicien crée, en tours et détours de mains, des robes du soir aux bustes surélevés pour femmes à la silhouette conquérante. Pulls en fourrure, fourreau en cordage, recolorié au feutre jaune pendant trois jours : entre passementerie et copiés-collés tendance, la ligne Balmain triomphe toujours, même si Constance Jablonski, top en vogue, s’évanouit, le corps (un peu trop) serré par une de ses ceintures."

"Loïc Prigent a planté ses caméras agiles dans les coulisses survoltées de la mythique maison avant un défilé. Des ateliers à l’Hôtel de Ville de Paris, où a lieu le fashion show Balmain, première d’atelier, couturiers, assistants, secrétaires, comptables et stagiaires partagent passion et savoir-faire, raffinements et ultimes bricolages. Une petite tour de Babel, pleine d’émotions, où Serbe, Croate, Italien, Japonais ou Américain œuvrent de concert pour la cérémonie, orchestrée par le génial prodige. Laquelle débute, comme il se doit, dans l’hystérie avec cinquante minutes de retard, et s’achève par une ovation."

Jean-Charles de Castelbajac
Arte diffusa le 28 septembre 2018 à 22 h 45 "L'épopée pop de Jean-Charles de Castelbajac" (Verliere nie das Kind in dir!) par Mathieu César, Fabien Henrion et Stéphanie Trastour. "Jean-Charles de Castelbajac a rhabillé aussi bien Lady Gaga que Jean-Paul II, les Daft Punk que Beyoncé ; il a aussi dansé avec les Sex Pistols et hanté les nuits du Palace... (Auto)portrait haut en couleur d'un couturier à part, touche-à-tout éternellement inspiré."

"Il a revêtu le clergé aux couleurs de l'arc-en-ciel et constellé d'étoiles la chasuble de Jean-Paul II pour les Journées mondiales de la jeunesse catholique 1997 ("Mon plus grand défilé !") ; dansé avec les Sex Pistols et hanté les nuits du Palace ; habillé Lady Gaga, les Daft Punk et Beyoncé, après Andy Warhol et Farrah Fawcett ; repeint de ses couleurs fétiches (bleu, blanc, rouge et jaune, avec parfois une touche de vert) l'aéroport d'Orly comme son manoir familial du Gers. Ses collections ont été exposées dans les plus grands musées du monde. Et son nom à particule, qui sonne comme une charge de cavalerie ou un riff de guitare électrique, se résume dans la mode à ses initiales, "JCDC", alias Jean-Charles de Castelbajac."


"Designer, peintre, couturier, cet intarissable et infatigable créateur, qui s'est plu à entrechoquer la poésie et le pogo, la philo et le prêt-à-porter, le hip-hop et le pop art, le Moyen Âge et les cartoons, la haute couture et le grand public, craint la surchauffe plus que la page blanche. Dans cet (auto)portrait inspiré, illustré de ses dessins, il évoque pêle-mêle, avec un débit de mitraillette survoltée, ses débuts fracassants dans la mode, en 1971 (il a 22 ans), ses coups de cœur permanents (Vivienne Westwood, Malcolm McLaren, Keith Haring, M.I.A…), ses succès et ses (rares) flops. Une épopée pop haute en couleur, forcément."


« Les dessins de Christian Dior » par Loïc Prigent
France, 2018, 54 min
Sur Arte les 30 septembre 2018 à 22 h 20 et 21 octobre 2018 à 6 h 05
Visuels :
Christian Dior dessine un dessin sur un tableau noir.
Joëlle Diderich.
Soizic Pfaff de "Dior Héritage" et Yorn Michaelsen, assistant dans l'atelier de Christian Dior.
Les dessins avec le motif de tissu correspondant.
Anne Marie Gossot, directrice de studio pour les marchandises légères.
Florence Chehet, directrice de studio pour les produits légers.
© Bangumi

"La robe du soir Balenciaga" par Antoine Coursat
France, 2015
Sur Arte le  30 septembre 2018 à 23 h 15
Visuels :
Robe de 1965 et Essayage. ©Damien Pelletier
Robe exposée. ©Gédéon Programmes

"La ligne Balmain" par Loïc Prigent
France, 2014
Sur Arte le 28 septembre 2018 à 22 h 45
Visuels :
Comment le créateur surdoué Olivier Rousteing, 28 ans, réinvente les fondamentaux de la mythique maison Balmain
© Bangumi/Deralf

"L'épopée pop de Jean-Charles de Castelbajac" par Mathieu César, Fabien Henrion et Stéphanie Trastour.
France, 2017, 52 min
Sur Arte le 28 septembre 2018 à 22 h 45
Visuels :
Jean-Charles de Castelbajac
© Mathieu Cesar

Dessin de Jean-Charles de Castelbajac
© Jean-Charles de Castelbajac

Peinture murale de Jean-Charles de Castelbajac
© A Prime Group

"Paris Couture 1945-1968" par Jean Lauritano
France, 2016
Visuels :
La mode de printemps chez Christian Dior 1954 - Les Actualités Françaises. Credit : © INA
Modèle Chanel - Années 50. Credit : © Frères Seeberger/BNF
Modèle Schiaparelli - Années 50. Credit : © Frères Seeberger/BNF
Modèle Balenciaga devant la maison Balenciaga - Années 50. Credit : © Frères Seeberger/BNF

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