mercredi 27 octobre 2021

Mireille Knoll, victime d'un djihadiste ?


Mireille Knollveuve juive française âgée de 85 ans, a été découverte le vendredi 23 mars 2018 vers 18 h 30 morte, poignardée au cri de "Allah (Ou)Akbar" (Allah est [plus] grand) et en grande partie brûlée dans son appartement parisien au 30 avenue Philippe Auguste - 75011 Paris. Attentat terroriste islamiste ? Rapidement, le parquet retenait le chef d’assassinat antisémite. La classe politique unanime exprimait son émotion. Le 28 mars 2018, Mireille Knoll a été inhumée dans un cimetière parisien en la présence notamment du Président Emmanuel Macron et des milliers de personnes ont participé en France aux marches blanches à la mémoire de la défunte. Le 10 novembre 2021, Yacine Mihoub a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll, Alex Carrimbacus à 15 ans de prison pour "vol aggravé" et Zoulika Khellaf, mère de Mihoub, à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir fait obstacle à la manifestation de la vérité par « destruction de preuves ». Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus ont interjeté appel. Divers faits attestent de signes d'actes djihadistes antisémites.
Quel avenir pour les Juifs en France ?

A Paris, presqu’un an jour pour jour après l’assassinat de la sexagénaire Sarah Halimi par Kobili Traoré dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, et de nouveau avant la fête de Pessah (Pâque juive, 14-22 Nissan), une dame âgée juive française est assassinée par un voisin musulman. 


Et à proximité du domicile de Sarah Halimi rue Vaucouleurs à Paris.

Assassinat antisémite ou attentat terroriste islamiste ?

Le vendredi 23 mars 2018 vers 18 h 30, avant chabbat, Mireille Knoll, veuve juive française âgée de 85 ans, rescapée de la Shoah et qui souffrait de la maladie de Parkinson, a été découverte morte, poignardée par onze coups de couteaux et brûlée dans son appartement parisien au deuxième étage d’un immeuble en comptant dix au 30 avenue Philippe Auguste - 75011 Paris.

Avec les coups à l’arme blanche portés à la victime, la découverte de quatre ou cinq foyers d’incendies écartait définitivement la thèse du suicide. La porte de l’appartement était fermée de l’extérieur où se trouvaient les clés.


Le Procureur de la République s’est déplacé sur les lieux de l’assassinat. Une enquête pour meurtre a été ouverte.


Les enfants de la victime ont appris les faits tragiques ayant causé la mort de leur chère mère. L’un des fils a confié à l’AFP : « Nous sommes vraiment tous sous le choc. Je ne comprends pas comment on peut tuer une femme qui n'a pas d'argent, et vit dans un HLM ».


Le 24 mars 2018, est interpellé Yacine M., suspect âgé de 29 ans et habitant dans l’immeuble de la victime. Selon l’un des fils de Mireille Knoll, celle-ci « le connaissait très bien et le considérait comme un fils ». Ce suspect est d'après Sammy Ghozlan cité par Marianne un locataire de la victime. Il est passé dans l’appartement de Mireille Knoll dans la journée de l’assassinat pour une réunion « amicale, tout en buvant un porto » a déclaré Daniel Knoll, fils de la victime, sur i24News. « Il savait qu'elle était juive, tout le monde savait. Aujourd'hui, on ne menace plus forcément par des graffitis ou des menaces antisémites, mais on passe directement à l'acte », a analysé Sammy Ghozlan.


Né en 1989, il était connu de la police pour actes de violence. L’aide-soignante de Mireille Knoll avait porté plainte contre lui pour agression sexuelle sur sa fille, et pour menaces de mort à l’égard de Mireille Knoll. Cet individu aurait menacé de « brûler l’appartement », voire l’immeuble vers la mi-février. « Il aurait été vu sur les lieux, peu avant l'incendie ». Il sortait de prison après sa condamnation à plusieurs mois d’emprisonnement en 2017 pour agression sexuelle.


Dans la nuit du 25 au 26 mars 2018, un suspect âgé de 22 ans avait été arrêté. Il est connu pour vols avec violence et était présent dans l’immeuble le jour de l’assassinat. Il serait un complice de l’assassin.


Tous deux ont été placés en garde à vue. Aucune confrontation n’a pour le moment été organisée.


Selon RTL, le complice SDF né en 1996 a accusé le présumé assassin de Mireille Knoll d’avoir crié à plusieurs reprises « Allah Ouakbar » avant de la tuer. Ce que nie le quasi-trentenaire qui a imputé à l’autre suspect la responsabilité du crime. Si ces faits étaient avérés, quel qu'en soit le locuteur, il s'agirait d'un attentat terroriste islamiste commis dans le quartier de la mosquée Omar présentée par des experts comme abritant des discours islamistes. Mais le parquet ajoutera-t-il ce chef ?

Le Parisien révélait le 24 mars 2018 cet assassinat.


Le 26 mars 2018, Noa Goldfarb, petite-fille de Mireille Knoll, publiait un texte émouvant sur son compte Facebook illustré de photographies familiales d’un bonheur simple. Elle déplorait que l’assassin en ayant mis le feu à l’appartement ait fait brûler des albums photos de ses grands-parents, des souvenirs… Le 28 mars 2018, sur RTL, elle se souvenait : "Ma grand-mère était une femme merveilleuse, pleine de joie de vivre (...) qui aimait la vie, la culture française, le cinéma, le théâtre. Quand j'étais petite, elle m'emmenait en sortie dans les parcs, dans les cinémas, au restaurant. C'était toujours très agréable de sortir avec Mamie. Elle a échappé aux nazis. Elle ne croyait pas au Mal. Elle voyait le Bien partout (...) Cette haine envers le juif, pourquoi ? Qu'est ce qu'elle a fait, cette pauvre femme ? Je ne comprends pas. Nous, on aime les gens, tout le monde, la vie".

Sur les conseils de Meyer Habib, député de la 8e circonscription des Français de l’étranger incluant l’Etat d’Israël, les fils de Mireille Knoll ont choisi Me Gilles-William Goldnadel pour les représenter. Le 25 mars 2018, ce parlementaire écrivait : « Comme Sarah Halimi, Mireille K. connaissait le suspect, actuellement en garde à vue : un voisin musulman délinquant sexuel, qu'elle connaissait depuis qu'il était enfant ».

Le 26 mars 2018, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour assassinat à caractère antisémite. Les « deux suspects ont été présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen, notamment pour « assassinat à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion et sur personne vulnérable ». Le parquet a également retenu les chefs de « vol aggravé par trois circonstances » et de « dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes ». Il a requis leur placement en détention provisoire.


La suite de l’enquête permettra de déterminer si les chefs d'assassinat à raison de l'appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion et sur une personne vulnérable seront conservés, et s'il s'agit d'un attentat islamiste.


"Quand son fils m'a appelée, je ne me suis pas retenue, j'ai hurlé. Ma fille m'a dit : 'Maman, je ne t'ai jamais vue pleurer autant", a confié l'ancienne dame de compagnie de Mireille Knoll à RTL le 28 mars 2018. Elle "a vécu au domicile de la défunte pendant huit mois, avec sa fille de 12 ans. Alors qu'elle recherchait un appartement, elle était chargée de veiller sur cette personne âgée en échange du logis. Elle n'a "pas été si surprise que cela de savoir qui était le principal suspect. En février 2017, alors qu'elle rentrait du travail, sa fille lui a dit avoir été agressée par l'homme, fortement alcoolisé. Après l'avoir confronté, Aurélie a déposé plainte contre Yacine. Et pour elle, sa mise en examen n'a rien d'étonnant. "J'ai toujours dit que c'était une personne dangereuse parce qu'avant même qu'on arrive dans l'appartement, [les fils de Mireille Knoll] se plaignaient que des choses disparaissent, comme de la vaisselle, des verres, de l'argent. Cela m'a toujours fait penser qu'il pouvait être dangereux pour Mireille, mais pas au point de la tuer. C'est atroce ce qu'il a fait, je suis très en colère".


"Le camp de la liberté, celui de la France, est confronté aujourd’hui à un obscurantisme barbare, qui n’a pour programme que l’élimination de nos libertés et de nos solidarités. Les atours religieux dont il se pare ne sont que le dévoiement de toute spiritualité, et la négation même de l’esprit. Car il nie la valeur que nous donnons à la vie. Valeur niée par le terroriste de Trèbes. Valeur niée par le meurtrier de Mireille Knoll, qui a assassiné une femme innocente et vulnérable parce qu’elle était juive, et qui ainsi a profané nos valeurs sacrées et notre mémoire", a déclaré le Président de la République Emmanuel Macron lors de l'hommage national au colonel Arnaud Beltrame, le 28 mars 2018, dans la cour des Invalides.

Le 28 mars 2018 à 14 h, Mireille Knoll a été enterrée au cimetière parisien de Bagneux en présence du Président de la République Emmanuel Macron, venu à titre privé selon l'Elysée. "Ce sacrifice ne sera pas vain", a confié le Président Emmanuel Macron en étreignant Allan et Daniel Knoll, fils de la victime. Pourquoi parler de sacrifice ?

Le 6 avril 2018, les deux fils de Mireille Knoll, Allan et Daniel, ont été interviewés par Jean-Pierre Elkabbach sur CNews. Allan a vu sa mère deux heures avant l'assassinat. Ils ont relaté les réactions dans le monde entier. Daniel Knoll a décrit sa mère comme "très candide, très discrète sur son passé". Allan Knoll a révélé que sa mère avait "été égorgée, lardée de coups de couteau et brûlée aux cris d'Allah Aqbar". "Pour moi, brûlée, c'est les camps de concentration, et c'est horrible", a soupiré Daniel Knoll. Et il a ajouté : "On a été très ému par les paroles du Président de la République... Ma mère est aujourd'hui la mère et la grand-mère de tous les autres". Tous deux ont souligné que "l'acte était prémédité". L'assassin, que Mireille Knoll connaissait depuis qu'il avait sept ans, a bu du Porto le matin-même chez Mireille Knoll. Allan Knoll a été extrêmement sensible à l'engagement de la communauté juive exemplaire à nos côtés. Un arbre sera planté dans la cour de l'immeuble où la famille Knoll a vécu pendant des années. Les frères Knoll ont conclu sur leur absence de peur.

"Il y a des gens qui croient encore que les juifs sont tous riches. Ma mère touchait 800 euros par mois avec les APL", a relaté Daniel Knoll à France Info.

Médias

Comme pour l’assassinat de Sarah Halimi en 2017, quelques médias ont évoqué l’assassinat commis ce 23 mars 2018, mais sans donner le nom de la victime, et sans indiquer que l’assassin était musulman.

C’est Le Parisien qui, le 24 mars 2018, a révélé l’assassinat de Mireille Knoll dans l’article titré  : « Paris : une femme de 85 ans périt dans un mystérieux incendie ». « D’après une source policière, la victime avait déposé des mains courantes contre un riverain qui l’avait menacé de la faire brûler. Ce dernier aurait été vu dans son appartement. L’enquête a été confiée à la police judiciaire ». Indiquer que la victime était une rescapée de la Shoah aurait conféré un sens d’autant plus horrible à cette menace.

Même occultation dans l’article « Paris: une octogénaire tuée dans un incendie suspect » publié le 24 mars 2018 par BFMTV.


« Paris : une femme de 85 ans meurt dans un incendie suspect, un homme interpellé  ». Tel est le titre de l’article publié par FranceTVinfo le 25 mars 2018. FranceTVinfo évoque « l’enquête de flagrance pour meurtre ouverte et confiée au deuxième district de police judiciaire » et « un individu, né en 1989, placé en garde à vue le lendemain de l’incendie dans le cadre de cette enquête ». Le même jour, le journal juif newyorkais Algemeiner titrait  « French-Jewish Holocaust Survivor Found Dead in Burned Paris Apartment; Security Group: ‘Everything Suggests’ It Was Antisemitic Crime ».


Pour ne pas écrire que la victime, souvent anonymisée, était juive, certains journalistes ont usée de la périphrase « une rescapée de la rafle du Vél d’Hiv en juillet 1942 » (Le Monde, 26 mars 2018).


Les médias distillaient des pans de la vie de Mireille Knoll. « Née en 1932 à Paris », elle « avait échappé de justesse à la rafle du Vel d'Hiv' de juillet 1942 en s'enfuyant de Paris juste avant avec sa mère, a raconté à l'AFP son fils. Réfugiée au Portugal, elle est revenue à Paris après la guerre, et a épousé un homme rescapé du camp d'Auschwitz, décédé au début des années 2000 ».


« Après l’affaire Sarah Halimi, nos concitoyens doivent comprendre que nous devons faire face au retour d’un antisémitisme meurtrier qui n’hésite pas à s’en prendre aux plus vulnérables. Ces crimes ne sont pas seulement l’affaire d’une communauté. Ils sont l’affaire de tous. C’est toute la Nation qui est meurtrie. La mobilisation du pays face à ces crimes odieux doit être unanime et massive » a considéré la LICRA .


Pourtant, le 26 mars 2018, Le Parisien  a titré « Vive émotion dans la communauté juive après la mort d’une octogénaire poignardée et brûlée ». Même phrase dans Le Figaro publiant une dépêche de l’AFP. Ce qui signifie que l’antisémitisme demeure le sujet de préoccupation des seuls juifs.


Ce sont les réseaux sociaux qui ont humanisé cette affaire en diffusant une photographie de Mireille Knoll irradiant de bonté et rayonnante de bonheur, en informant sur sa judéité et son passé d’enfant ayant évité la rafle du Vél d’Hiv.


Si l’information sur son assassinat par un musulman avait été diffusée d’abord sur les réseaux sociaux, aurait-elle été censurée et ses rédacteurs sanctionnés par la future loi sur les fakenews tant souhaitée par le Président de la République Emmanuel Macron et le gouvernement dirigé par Edouard Philippe ?


Le 27 mars 2018, l’hebdomadaire Le Point publiait l’article d’Aziz Zemouri intitulé « Meurtre de Mireille Knoll : la famille du suspect menacée ?  ». Difficile de comprendre le déroulé des faits dans cet article construit mal et à charge contre la LDJ (Ligue de défense juive), et émaillé de confusions. Menaces à la famille du présumé assassin ou/et incendiaire ? Ou recueillement de membres de la LDJ en allumant des bougies ?


Le 1er avril 2018, dans sa chronique "Le chagrin et la pitié" publiée par Le Journal du Dimanche, la journaliste Anne Sinclair a évoqué, sur le registre émotionnel, "l'attentat de Trèbes et le meurtre de Mireille Knoll" sans indiquer la religion des assassins et d'Arnaud Beltrame, sans donner les informations indispensables aux lecteurs pour qu'ils comprennent les évènements :
"La maladresse insigne, le faux pas du Crif, qui excluait des élus de la République de ce rassemblement, a risqué de transformer la communion nationale en polémique stupide.
Le déroulement de cette marche a failli, lui aussi, déraper. Je peux témoigner que ceux qui étaient boulevard Voltaire, quand les cris et les insultes d’irresponsables ont manqué d’abîmer le sens de cette démonstration, étaient sincèrement indignés.
C’était idiot en ce qui concerne Marine Le Pen, dont il fallait au contraire se féliciter de la venue. C’était tout à fait injuste et blessant pour Jean-Luc Mélenchon, qui a toujours été personnellement inattaquable sur l’antisémitisme. Heureusement, à l’image du fils de Mireille Knoll, Daniel, qui eut l’attitude la plus digne et respectable, il restera de cette journée la volonté des Français de toutes origines de dire leur vigilance face à  l’antisémitisme renaissant. No pasarán. Le chagrin et la révolte".
Quel rapport entre la guerre d'Espagne et ces assassinats islamistes ? Anne Sinclair semble ignorer que la diffamation et la délégitimation d'Israël sont vecteurs d'antisémitisme. Et que les assassins potentiels de Juifs, les terroristes islamistes sont déjà en France.

Organisations communautaires

Les radios juives de la fréquence francilienne ont joué un rôle majeur pour diffuser l’information, quitte à rectifier des allégations erronées - viol de la victime -, et en donnant souvent la parole aux dirigeants communautaires. Ainsi, le 27 mars 2018, sur Radio J, Francis Kalifat, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a affirmé, en citant les enfants de la victime, l’absence de mains courantes et de dépôt de plainte par Mireille Knoll.

Dès le 25 mars 2018, le BNVCA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) publiait un communiqué  sur cet assassinat. Dans l’après-midi, sur Radio J, son président Sammy Ghozlan livrait des détails sur cet assassinat. Il « demandait que tout soit mis en œuvre pour identifier et confondre l’auteur, et vérifier s’il s’agit ou pas d’un crime antisémite comme tout laisse à le croire. Un suspect est actuellement interrogé par la Police Judiciaire du 2e District de Paris ».


Le SPCJ publiait lui aussi un communiqué sur Facebook  : « Les responsables des Institutions juives le Consistoire, le CRIF et le FSJU maintiennent sans relâche leur pression sur les pouvoirs publics, à tous les niveaux pour connaître rapidement la vérité sur cette terrible affaire et les circonstances exactes de celle-ci. Nous sommes totalement impliqués dans le suivi de cette enquête jusqu’à ce que toute la lumière soit faite ».


Le 25 mars 2018, le CRIF publiait son premier communiqué  : « La barbarie de cet assassinat nous renvoie à celui de Sarah Halimi il y a juste un an. Le Président du Crif, Francis Kalifat s'est longuement entretenu avec les enfants de la victime. Au cours de ses entretiens avec le Préfet de Police et le Cabinet du Président de la République, le Président du Crif a exprimé l'émotion et l'inquiétude des Français Juifs. Il attend des autorités la plus totale transparence dans l'enquête en cours afin que les motifs de ce crime barbare soient connus de tous le plus rapidement possible ».

En 2017, après l’assassinat antisémite de Sarah Halimi, les dirigeants des principales organisations juives françaises – CRIF par la voix de son président Francis Kalifat, Consistoires représentés par leur président Joël Mergui, le Grand Rabbin de France Haïm Korsia, FSJU (Fonds Social Juif Unifié) via Me Ariel Goldman – rivalisaient en incitations à la prudence, surtout après leur réunion avec le Procureur. En résumé : « Rien ne permet d’affirmer le caractère antisémite de l’assassinat de l’ancienne directrice d’école juive… Laissons la justice faire son travail ».

Échaudes, ces dirigeants communautaires avaient tiré les leçons de l’affaire Sarah Halimi. On ne les y reprendrait pas de sitôt à croire naïvement dans les discours officiels et à jouer les porte-paroles d'autorités politiques ou judiciaires...


Presqu’un an jour pour jour, en mars 2018, revirement à 180°. Le CRIF et le BNVCA ont osé dire immédiatement les mots « assassinat antisémite » et fait part de leurs pressions pour éviter de se laisser piéger. Volonté d’éviter le discrédit ayant miné la confiance mise en eux ? Souhait d’être en phase avec le Juif lambda ? Amertume devant la durable réticence du parquet, puis de la juge d’instruction Anne Ihuellou à adjoindre le caractère antisémite de l’assassinat ? Un revirement d’autant plus acceptable en 2018 par le pouvoir politique que le parquet a retenu rapidement et l’homicide volontaire et l’antisémitisme.


Le 26 mars 2018, la Ligue de défense juive  (LDJ) appelait « ses militants, ses sympathisants et toute la communauté juive à se rassembler le 28 mars 2018 : « Si le gouvernement tarde à agir pour la protection de ses citoyens, nous le forcerons à se réveiller ! Il est temps de redresser l’image du Juif, celle de 1939 refait surface en France, il est temps de l’enterrer ! »


Le 26 mars 2018, sur Radio Shalom, à l’invité de la rédaction Gil Taieb, vice-président du CRIF, une auditrice soulignait posément, poliment, combien les dirigeants communautaires lui semblaient plus impressionnés par les ors et lambris des palais de la République que sensibles aux problèmes de leurs coreligionnaires, et l’urgence de reloger les Juifs vivant dans un environnement dangereux. Un langage qui a semblé surprendre Gil Taieb.

Le 27 mars 2018, sur Radio J, Francis Kalifat s’est prononcé pour l’interdiction du « salafisme, des idéologies qui mènent au crime, à l’assassinat. Il faut les bouter hors des frontières ». Une idée proposée aussi par Manuel Valls, ancien ministre de l'Intérieur et Premier ministre socialiste.


Le CRIF a organisé des marches blanches, silencieuses – quelle aubaine pour les politiques ! – dans plusieurs villes françaises  : Strasbourg, Marseille, Lyon, Montpellier, Toulouse et Bordeaux. Il avançait  ses mots d’ordre : « Ensemble, mobilisons-nous contre la haine. Ensemble, marchons pour honorer la mémoire de nos disparus. Et ensemble, soyons unis contre le terrorisme ». Incroyable ! Le CRIF n’osait même pas mobiliser sur le mot d’ordre de la lutte contre l’antisémitisme. Et ce, alors que même la justice a inclus le chef d’antisémitisme ! Le CRIF ajoute : « Suite au meurtre odieux de Mireille Knoll, une femme Juive de 85 ans, à son domicile à Paris, le Crif appelle à un rassemblement en sa mémoire et en soutien à sa famille. Ce rassemblement sera l'expression de la compassion de tous les Français. Soyons nombreux ».

La LICRA  (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) s’est jointe à cet appel.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aux marches blanches à Paris et dans les principales villes de province.


En Israël, Arié Lévy, président de Sauveteurs sans frontières (SSF) a organisé à 19 h 30 devant le Consulat de France à Jérusalem, pour « rendre hommage à Mireille Knoll, 85 ans, rescapée de la Shoah qui n'a pas survécu à l’antisémitisme en France de 2018 ». A Tel Aviv, des bougies ont été allumées à la mémoire de Mireille Knoll.

Politiques

2017. Alors, en pleine campagne électorale pour la présidence de la République, seule Marine Le Pen, candidate et présidente du Front national, avait évoqué l’assassinat antisémite de Sarah Halimi. Pour les autres, tous les autres candidats et présidents de mouvements politiques : silence durable et constant.

2018 ? Que de différences ! Du parti communiste aux Républicains, du Président Emmanuel Macron à son Premier ministre via le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb - «Je salue la mobilisation des enquêteurs de la Police Nationale qui a permis au Parquet de retenir dès ce lundi le caractère antisémite de cet acte ignoble. Tout sera mis en œuvre pour identifier les auteurs de ce crime barbare » -, via la Maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, tous ont twitté sur le registre de l’émotion suscitée par cet assassinat.


Quoique parfois un peu tardivement : le Président Emmanuel Macron a twitté le 26 mars à 23 h 50. Et dire que Gil Taieb « a l’oreille » de son ami, le Président de la République...

Le 26 mars 2018, lors de sa visite en Israël, Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, a exprimé son émotion aujourd'hui à Jérusalem après le meurtre de Mireille Knoll, jugeant la piste antisémite « plausible ». « J'ai eu un moment d'émotion quand je quittais la visite très émouvante de Yad Vashem et j'ai appris qu'une rescapée de la Shoah avait été assassinée à Paris. On ne peut pas dire à cette heure les raisons qui ont provoqué cet assassinat, mais l'hypothèse d'un crime antisémite est plausible. Cela nous rappelle le caractère fondamental et permanent (du) combat » contre l'antisémitisme, a-t-il déclaré . Le même Jean-Yves Le Drian qui s’est rendu au mausolée du terroriste antijuif Yasser Arafat…


Marche blanche

Tous les partis politiques  ont appelé leurs adhérents à participer à la marche blanche du 28 mars 2018 à Paris.

Des relents de récupération politicarde ? Cela semble quelque peu indécent au vu de leur attitude en 2017 dont ont souffert les proches de Sarah Halimi qui sollicitaient en vain notamment les médias.


Francis Kalifat a précisé son refus d'admettre dans cette marche le Front national et La France insoumise : « La surreprésentation des antisémites, tant à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite, rend ces deux partis infréquentables ». Et d'ajouter concernant Les Insoumis, qu’« il faudrait éclaircir leur position en ce qui concerne le boycott d’Israël, la haine d’Israël véhiculée dans notre pays. Ces mouvements veulent faire d’Israël, le juif des nations ».


Patatras ! Le 28 mars 2018, Daniel Knoll souhaitait sur RMC que la marche silencieuse soit ouverte "à tout le monde, sans exception. Les gens qui ont une mère peuvent me comprendre. Le CRIF fait de la politique. Moi, j'ouvre mon cœur à tous ceux qui ont une mère, à tout le monde. Tous les gens sont concernés. C'est insupportable de savoir que quelqu'un peut mourir de cette façon aussi affreuse. Je suis contre les limites".

L'instrumentalisation par les autorités politiques d'organisations juives françaises trouvait là sa limite publique. Le fils de la victime juive ne voulait pas du "barrage républicain" dont usaient et abusaient, depuis des décennies, droite et gauche à l'égard du Front national, ni de l'ostracisme à l'égard de La France Insoumise dirigée par Jean-Luc Mélenchon. Il semblait ignorer ou oublier l'antisémitisme de membres de La France Insoumise.


"Ce matin, sur RMC, Daniel Knoll, le fils de Mireille Knoll, sauvagement assassinée, s’est démarqué de la position sectaire du CRIF, en appelant dans un message empreint d’une grande dignité « tout le monde, sans exception » à participer à la marche blanche. Il s’est déclaré « absolument pas sur la même ligne que le CRIF », qui a cru pouvoir briser l’unité nationale en écartant le Front national, lequel alerte et dénonce depuis des années la montée de l’antisémitisme islamiste. Marine Le Pen, les députés et élus du Front National, ainsi que de très nombreux militants, marqués par ce meurtre infâme, participeront à la marche blanche organisée à Paris en mémoire de Mme Knoll", a indiqué le Front national dans un communiqué publié sur son site Internet le 28 mars 2018. La veille, le ce mouvement avait dénoncé la position du CRIF. "Nonobstant le message discriminatoire incompréhensible du CRIF, le FN-RN, mouvement républicain respectueux des valeurs démocratiques, appelle ses adhérents et ses sympathisants à se joindre à la marche blanche organisée en hommage à madame Mireille Knoll".


Out, le CRIF ?


A Paris, parmi les manifestants : Marine Le Pen et Gilbert Collard, parlementaires du Front national, Jean-Pierre Mélenchon, président de LFI, et des députés de LFI, accueillis par des huées, Henda Ayari, fondatrice de l'association Libératrices pour la défense des droits des femmes, militante féministe laïque, anti-islamistes, Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy, Patrick Bruel, etc. Hormis les dirigeants du FN et de LFI, combien de militants anonymes de ces mouvements ont-ils rejoint les rangs de cette marche à Paris ? Une mention spéciale à Esther Benbassa, historienne et sénatrice d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) qui a posté sur son compte Twitter de nombreuses photos d'elle lors de ce rassemblement.


Ils étaient des dizaines de milliers de personnes à défiler dans le recueillement à Paris et dans des villes importantes de la province française. Ce qui tranchait, numériquement et dans sa composition, avec le défilé "a-politique", communautaire, en mémoire de Sarah Halimi en 2017.

Les médias ont essentiellement retenu et montré les incidents bruyants liés à la présence des dirigeants du Front national et de La France insoumise, et peu le recueillement de la quasi-totalité des manifestants. Aucun n'a évoqué les propos de Jean-Luc Mélenchon rappelés par François Heilbronn dans La Règle du jeu :

"Dans l’Obs, le 26 août 2014 : « Une précision quant aux soldats franco-israéliens : ils ne s’enrôlent au sein de Tsahal qu’après avoir acquis la nationalité israélienne et non pas, comme d’autres, avec l’objectif d’aller combattre au nom du jihad dans un pays étranger, éventuellement contre l’armée française, pour revenir ensuite en France commettre d’autres crimes ».
Pour M. Mélenchon, donc, le partage est clair. Les casseurs qui font l’apologie de l’islam radical et descendent dans la rue pour casser du juif, sont des vrais républicains. Et s’il y a des citoyens à dénoncer, ce sont les manifestants pacifiques qui viennent, dans le respect de la loi, se rassembler devant une ambassade à Paris.
Puis Mélenchon s’attaque aux représentants de la Communauté juive :
« Nous n’avons peur de personne. N’essayez pas de nous faire baisser les yeux. Peine perdue. Je voudrais dire au CRIF que cela commence à bien faire. Les balayages avec le rayon paralysant qui consiste à traiter tout le monde d’antisémite dès qu’on a l’audace de critiquer l’action d’un gouvernement, c’est insupportable, nous en avons assez. La République, c’est le contraire des communautés agressives qui font la leçon au reste du pays. », a-t-il conclu.
« Une communauté agressive » ? Nous qui pleurons ces dernières années, neuf Juifs assassinés en France, car Juifs… Nous qui sommes la cible d’attaques antisémites violentes, représentant depuis 17 ans plus de 50% de toutes les attaques racistes en France… Nous dont les amis de Mélenchon, ou du moins ses compagnons de manifestation, attaquent les synagogues, armés de bâtons aux cris de « A Mort les Juifs »… Ce qui est « insupportable » c’est ce « nous en avons assez » ! Ce qui ne « sent pas bon », comme vient de l’écrire le dessinateur Joann Sfar, c’est cette façon de faire des Français juifs une « communauté agressive » qui devrait, elle, du coup, « baisser les yeux » ! Pour certains, de tout temps, les Juifs sont toujours responsables des attaques dont ils sont victimes. Mélenchon utilise la même rhétorique pour attaquer nos institutions représentatives.
De quoi devons nous donc qualifier cet homme politique qui insulte les Français Juifs solidaires d’Israël ? Lui qui ne trouve rien à redire contre les bouchers Assad et Poutine et à leurs centaines de milliers de victimes civiles en Syrie et en Tchétchénie ? Lui qui ne critique pas le gazage d’enfants syriens par Assad mais critique Trump qui sanctionne ce régime criminel ?
Je n’oublie pas non plus qu’en mai 2013, pour Jean-Luc Mélenchon, Pierre Moscovici « ne pense plus en français » et « pense dans la langue de la finance internationale » et plus récemment, qu’il a fait huer le nom de Bernard-Henri Lévy lors d’un meeting."
Aucun média n'a osé s'interroger sur l'antisémitisme musulman, ni enquêté sur le principal suspect, ni donné les noms patronymiques et photographies des deux suspects. Ni interrogé les politiques sur leur silence et absence lors de la marche blanche à la mémoire de Sarah Halimi en 2017.

Aucun journaliste n'a interrogé ses confrères sur leur silence et absence lors de la marche blanche de 2017.


Pourquoi dans une marche silencieuse, des médias ont-ils interrogé quasi-uniquement les dirigeants du FN et de LFI, et non les manifestants lambda dignes ? De manière paradoxale, dans une marche blanche, donc silencieuse, les seuls à avoir parlé ont été les journalistes et les politiciens du FN et de LFI.


En 1917, L’Humanité publiait une photographie du Président Raymond Poincaré, affligé d'un rictus durant la visite d'un cimetière militaire, ainsi qualifié : « Poincaré, la guerre, l'homme qui rit dans les cimetières. »

Que dire de ces édiles sourires aux lèvres, volubiles, lors d'une marche blanche, silencieuse, en hommage à Mireille Knoll, assassinée parce qu'elle était juive ?

Quelle malchance ! Quelques semaines après le refus du Président Emmanuel Macron d'adopter la définition de l'antisémitisme formulée par l'International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), quelques jours après l’annonce du deuxième plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme annoncé par le Premier ministre Edouard Philippe, Mireille Knoll a été assassinée aux cris de « Allah Aqbar ». Ce qui dénote une judéophobie musulmane. Mais nul ministre ne songe à apporter d’éventuelles modifications à ce plan pour lutter contre l’antisémitisme islamique létal. Et nul dirigeant communautaire ne le lui demande.

Aucun homme politique n'a remis en cause ses modes de pensée pour cesser d’invoquer le « vivre ensemble » idyllique, mais mythique, induit par l'"islam-religion-de-paix".


Un exemple : Christophe Castaner, délégué général de La République en Marche (LREM) et secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement, a déclaré  le 25 mars 2018, après les attentats terroristes à Carcassonne et Trèbes : « Environ 700 Français sont partis faire le djihad, environ 300 sont morts sur place. Il reste selon nos chiffres 258 adultes qui pourraient revenir. (...) Il vaut mieux les suivre, les accueillir, les emprisonner lorsque des actes criminels ont été commis, pour faire en sorte que l'on puisse identifier le risque ». Alors que la France manque de moyens humains pour surveiller les milliers de fichés S et analyser les informations recueillies ! Les djihadistes déjà présents sur le territoire, plus ceux infiltrés parmi les migrants, cela ne suffit pas !? Christophe Castaner a aussi dénoncé un antisémitisme d'une nouvelle forme « parce qu'il est banalisé, il est quotidien, il n'est pas fondé sur ces mythes que nous connaissions, ce mythe du riche, tous ces mythes de la propagande qu'on a connus pendant de longues années. Il est tout simplement aujourd'hui organisé autour du refus de la différence ». L'élu du Sud-Est a réaffirmé le principe de laïcité, « la force de la laïcité ». Quelle analyse indigeste !

Le 28 mars 2018, Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, a déclaré que Yacine M., principal suspect dans l'assassinat de Mireille Knoll, n'était "pas du tout" radicalisé. Lui, c'était le profil petit voyou de quartier qui allait faire des rapines. [Il avait] 22-24 inscriptions [au traitement d'antécédents judiciaires (TAJ). Il avait commis toute une série de larcins avant de tuer cette personne". Les deux suspects ont présenté des versions contradictoires. "Ils sont allés attaquer parce qu'ils pensaient que cette dame - qui ne pouvait plus se déplacer donc qui était une proie facile - avait de l'argent qu'on pouvait prendre facilement", a déclaré Gérard Collomb sur France Inter. Il a confirmé que l'un des assassins présumés avait dit : "C'est une juive, elle doit avoir de l'argent". Hors de questions d'enquêter sur la piste menant à la mosquée ?  Quand le même jour, 23 mars 2018, Radouane Lakdim tue au cri d'Allah Akbar", il commet un attentat terroriste islamiste, mais quand le suspect musulman fait de même, niet ?! C'est ce combat pour toute la vérité que devront mener des organisations juives françaises affaiblies.


Me Gilles-William Goldnadel, a fustigé le 27 mars 2018 sur BFM TV "un antisémitisme d’origine islamiste. Il peut y avoir le vieux fantasme, peut-être que dans cette affaire-là on s’imaginait que la pauvre Mme Knoll détenait beaucoup d’argent." Cet avocat de la famille de Mireille Knoll insiste sur le lien entre un éventuel mobile lié à l'argent et l'antisémitisme.


Le 29 mars 2018, sur La chaîne parlementaire (LCP), Richard Ferrand, président de groupe des députés La République en marche (LREM) "a reproché dans l’émission "Questions d'info", à Francis Kalifat, président du Crif, sa volonté de ne voir ni la France insoumise, ni le Front national, à la manifestation mercredi soir à Paris en hommage à l'octogénaire tuée à coups de couteau dans son appartement, parce que juive. Il dit avoir été choqué par les cris de certains manifestants contre le leader de la France insoumise : « Cela m'a rendu triste et mal à l'aise. A un moment de communion nationale on ne fait pas le tri, la sélection, de celles et ceux qui viennent s'incliner... ». A la question de savoir ce qu’il demande au Président du Crif, Richard Ferrand répond au journaliste : « Je ne lui demande rien ». Puis, Richard Ferrand a ajouté : « Je lui demande de ne pas récidiver. Dans la circonstance, ce n'était pas à la hauteur...» Quel dédain !

Le 4 avril 2018, le CRIF a répondu par cet éditorial :
"Expliquons. Le Crif n’a jamais interdit à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon de venir à la manifestation. Il n’était pas question d’empêcher qu’ils puissent assister à ce rassemblement, il avait été formulé que leur présence n’était pas souhaitée.
Notons. Les cris qui ont été entendus ici ou là lorsque Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont présentés au cortège, n’ont rien à voir avec le Crif.
Précisons. Le Crif condamne fermement les injures entendues. Elles sont inadmissibles. Soulignons une fois encore : des injures et des violences verbales ont été proférées contre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, elles sont condamnables et nous les condamnons. Le débat ne signifie pas que l’on doive insulter des personnalités politiques.
Définissons. Les définitions du verbe «récidiver» sont multiples. Le Larousse en énumère trois «Faire quelque chose une nouvelle fois, recommencer», «En parlant d’une maladie, se manifester de nouveau», «Commettre de nouveau une infraction».
Voilà donc un verbe fameux et dont l’utilisation et en ces termes et en cette polémique est particulièrement fâcheuse.
Questionnons. Nous ne savons pas pourquoi Richard Ferrand devrait être celui qui disposerait à son gré et/ou déciderait de mettre en ordre. Dans l’exercice d’une critique publique, il importe lorsque l’on est un responsable politique de mesurer les termes que l’on utilise/emploie, fut-ce pour critiquer des institutions, groupes, partis…
Le débat doit être mesuré. Et faire de la politique, ce n’est pas ni ordonner, ni demander sévèrement, ni châtier. C’est savoir aussi se positionner.  Ajoutons que le Crif n’est pas un sujet. Il conçoit les termes de son propre engagement et définit sa propre politique.
Rappelons. Enfin, pour terminer, que lors d'une précédente polémique dont les réseaux sociaux ont le secret (autour, en l'occurrence, du soutien de Richard Ferrand à l’association France Palestine Solidarité (AFPS)), le Crif n’avait pas tiré à boulet rouge sur Richard Ferrand. Le Crif avait attendu, avant toute réaction, que Richard Ferrand puisse expliquer sa démarche, ce qu’il allait rapidement faire sur son blog, mettant un terme salutaire à cette polémique. Parce que le Crif a toujours préféré le débat aux invectives.
Concluons. Gardons à l’esprit ce que le débat politique signifie Monsieur Richard Ferrand. Et même là, le Crif ne vous demande pas de ne pas récidiver"

Le 3 avril 2018, Jean-Luc Mélenchon s'est joint à la manifestation des cheminots de la SNCF afin de soutenir les grévistes et leurs demandes. Las ! Si certains l'ont salué, d'autres l'ont chahuté et insulté. "“Mélenchon, casse-toi !”, “Dehors les socialistes”, a-t-on ainsi pu entendre. “On vous déteste” a aussi lancé un jeune homme habillé d’une chasuble du syndicat SUD". « Mélenchon, casse-toi », « Hé, le sénateur, là, qui a marché dans toutes les combines », « Dehors les socialistes », « Ni dieu, ni maître, ni Mélenchon », "Charognard"... C'est ainsi qu'il a été accueilli. Le leader de la France Insoumise a rapidement quitté la manifestation.

Le 4 avril 2018, Jacques Tarnero, essayiste, écrivait :
"Il faut être d’une singulière mauvaise foi pour faire porter au Crif la responsabilité des incidents survenus au cours de la marche blanche en hommage à Mireille Knoll. Le président du Crif, Francis Kalifat avait déclaré avant cette marche que la présence de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon n’y était pas souhaitée. Le Crif n’a jamais prétendu interdire quoi que ce soit. Il était prévisible que des incidents se produiraient avec la présence de ces deux personnes et ils ont bien eu lieu. Le propos de Kalifat était donc fondé dans sa prévision et son anticipation. S’il ne l’avait pas dit, de quelle turpitude aurait il été accusé : de collaboration, de tolérance pour les extrêmes : l’une qui est allée danser la valse avec d’anciens nostalgiques nazis et l’autre pour sa haine très progressiste d’Israël. Fallait il composer avec ces gens la ? Serait ce par esprit sectaire que ces deux la n’étaient pas souhaités ou par souci de prévention de désordres prévisibles ?
C’est la haine obsessionnelle d’Israël, c’est l’alibi anti sioniste qui a donné à l’antisémitisme ses lettres de noblesse. Cette « forme renouvelée de l’antisémitisme », pour reprendre les mots du Président de la République, n’est que la reformulation d’une constante. Elle permet de rendre acceptable sinon vertueuse le déni d’une légitimité : celle de l’affirmation nationale du peuple juif. Que cette incapacité à penser la complexité de cette question soit le fait de personnes de bonne foi de gauche et de droite, ne change rien au résultat. Que d’autres à droite de la droite fassent mine d’oublier que leur antisémitisme traditionnel cohabitait avec la haine d’Israël ne change rien non plus au résultat. Que le Quai d’Orsay fasse semblant de ne pas être au courant de sa complaisance passée à l’égard des formes les plus extrémistes du mouvement palestinien ne change rien à l’affaire. Que le moraliste en chef de Libération, Laurent Joffrin soit aussi oublieux de certains de ses éditoriaux compassionnels pour angelots turcs du Navi Marmara, pour la sainteté de Stéphane Hessel ne change rien non plus au résultat. Que Serge July s’autocongratule d’avoir dirigé la rédaction de Libération, dans le sillage de mai 68 en oubliant les bavures antisémites de ce même journal, permet de faire passer sous couvert d’impertinence intellectuelle, une des pires dérives de l’après 68.
C’est bien l’amalgame de ces composantes diverses qui a permis à l’air du temps de devenir irrespirable pour les Juifs. C’est cet ensemble de vecteurs qui rend possible cette situation ubuesque actuelle qui convoque au tribunal un historien coupable d’avoir énoncé une vérité connue de tous : l’antisémitisme est une constante dans la plupart des mentalités arabo musulmanes. La haine d’Israël est l’explication magique de l’enfermement intellectuel et psychique de ces sociétés".
Psychanalyste, Michel Gad Wolkowicz, professeur de psychopathologie fondamentale ; psychiatrie GHU.Paris11Sud-Orsay a souligné des contradictions :
"Serge Klarsfeld sommé par cette même journaliste et trois commentateurs politique en masse, sommé de répondre s’il était d’accord avec la position du Crif ayant déclaré monsieur Mélenchon et madame Le Pen "indésirables" à la "Marche blanche" organisée par le Crif en hommage à madame Mireille Knoll, horriblement assassinée par un voisin musulman qu’elle avait souvent accueilli. Serge Klarsfeld fut livré à la horde, à la foule, et la "communauté juive" avec lui en accusation, faisant du communautarisme, marchant pour elle plutôt que pour la nation. Plus question de l'islamisme, des collabos, de l’antisémitisme en France aujourd’hui, de son déni depuis les années 2000 ; au contraire, Mélenchon et Le Pen devenaient des victimes républicaines du  communautarisme juif et sioniste, et d'un groupe violent d'"extrême droite" qui les ont pris à partie lors de cette manifestation où ils sont bien sûr tout de même venus pour jouer les martyrs persécutés, les victimes de l’intolérance. Plus un mot sur les assassinats, le contexte intellectuel, idéologique, les positions politiques: on assista à une inversion des rôles, la horde des loups défendant Le Pen et surtout Mélenchon. Ceux-là même qui à longueur d’années et d’élections se fixent sur Le Pen et le FN, en les considérant comme des fascistes, des racistes pas fréquentables, hors jeu de la démocratie malgré leur représentation démocratique, l’utilisent là pour blanchir Mélenchon sur le principe. "Il n’est pas antisémite, son parti n’est pas antisémite" : "on a bien le droit de critiquer la politique d’Israël" : pas question des discours de haine, des justifications des attentats, du soutien au BDS, aux terroristes assassins de civils israéliens, de manifestations conjointes et alliées aux djiadistes, au Hamas ! Le Crif aurait accepté la participation de Le Pen, il aurait été taxé d'’éxtrême droite, il la déclare indésirable, il est taxé d’intolérant, de radical, responsable du "non-vivre ensemble". Discours paradoxal, diagnostique-t-on en psychopathologie. L’un des commentateurs : "Merah, Coulibaly, les malfaiteurs tueurs de cette dame, n'étaient pas au parti des Insoumis !" Le message ainsi qui se dégageait était : "La population juive" et le Crif politicien sont responsables de la non Unité Républicaine, ils ont brisé l’unité républicaine, de la Nation".
Le 10 avril 2018, Francis Kalifat s'est expliqué dans une tribune publiée par Le Figaro et intitulée Marche en mémoire de Mireille Knoll : les raisons de la position du Crif :
"Certains ont, à cette occasion, reproché au Crif d'avoir «brisé l'unité nationale» en indiquant que les dirigeants du Front national et de La France insoumise «ne seraient pas les bienvenus» à cette manifestation. Dans ce tumulte, j'ai distingué les vociférations des ennemis habituels des Français juifs, de l'émotion sincère d'amis, gênés par notre démarche.
J'ai entendu les critiques de ces amis. Je souhaite ici les examiner et expliquer les raisons de nos positions.
Le souvenir d'une femme assassinée doit être digne et solennel. Je condamne d'abord donc, sans réserve et avec force, les huées qui ont accueilli Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Le Crif n'a rien à voir avec la minorité de manifestants qui a brisé le recueillement du reste du cortège et encore moins avec la prétendue Ligue de défense juive, qui au-delà de ces troubles attaque publiquement le Crif et ses dirigeants depuis près de vingt ans.
Je craignais précisément ces débordements ; c'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai indiqué que les dirigeants du Front national et de La France insoumise ne seraient pas les bienvenus. Ces incidents, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon les anticipaient eux aussi, mais cela ne les a pas dissuadés de venir. Au contraire, eux, les intolérants, ont ainsi pu prendre la pose en victimes de l'intolérance. La ficelle est grosse, mais en ces temps de confusion et d'emballement, les ficelles les plus grosses marchent, hélas, plutôt bien.
Certains ont accusé le Crif de briser l'unité nationale que requiert le combat contre l'antisémitisme en privant le pays de la photo-souvenir d'un temps collectif d'indignation. À ceux-là, je veux dire ma méfiance face une unité qui n'aurait été que de façade. La lutte contre l'antisémitisme exige certes une capacité d'indignation collective face à l'ignominie. Mais elle exige surtout un travail de mobilisation républicaine et de clarification politique. C'est précisément au nom de cette nécessité de clarification que les participations de La France insoumise et du Front national, nous ont paru, pour des raisons différentes, illégitimes et contre-productives.
Concernant tout d'abord le Front national, je dois dire mon inquiétude face aux critiques faisant fi, subitement, de plus de quarante ans de «cordon sanitaire» face à l'extrême droite. Depuis quand existerait-il en effet une tradition républicaine consistant à réunir, en tête de cortège et derrière une même banderole, des ministres et des élus de droite et de gauche en compagnie de Le Pen? A-t-on déjà vu pareille photo? Pourquoi est-ce à l'occasion d'une manifestation contre l'antisémitisme que l'on invoque précisément une nouvelle règle visant à inclure et donc à légitimer les dirigeants d'un parti fondé par des nostalgiques de Vichy? Les organisateurs de la manifestation historique du 11 janvier 2015 se sont épargné - à raison! - un tel «protocole» et une telle «unité», eux qui n'avaient pas invité Marine Le Pen. Mais peut-être certains souhaitaient-ils voir Le Pen acclamée et Mélenchon hué dans une manifestation organisée à l'initiative du Crif et contribuer ainsi à faire sauter le verrou moral pesant sur le Front national. Je demande face au Front national une chose simple: que les républicains de gauche comme de droite restent unis et continuent à résister à «l'offensive de dédiabolisation» de Marine Le Pen
Certains ont compris que Marine Le Pen n'ait pas sa place mais se sont offusqués que La France insoumise ne soit pas la bienvenue. À ceux-là, j'aurais beaucoup à dire sur les complaisances de l'extrême gauche avec l'antisémitisme mais aussi avec l'islamisme. Que dire en effet du soutien apporté, par exemple, par la députée Danièle Obono à Houria Bouteldja du Parti des Indigènes de la République, lorsqu'on lui présente les propos antisémites récurrents de cette dernière? Que signifient les propos de Jean-Luc Mélenchon, lorsqu'il reprend dans son récit de la marche du 28 mars le refrain bien connu de l'accusation de double allégeance? Jean-Luc Mélenchon est trop cultivé pour ignorer le poids symbolique de telles déclarations. Pourquoi La France insoumise a-t-elle tant de mal ne serait-ce qu'à énoncer le danger posé en France par le développement de l'islamisme? Enfin, comment expliquer - si ce n'est peut-être par clientélisme électoral? - l'aveuglement de La France insoumise face à la part inextricable d'antisémitisme présente dans les rhétoriques antisionistes? Soyons précis: la critique du gouvernement israélien peut être légitime, comme pour tout autre gouvernement, mais que signifie la haine absolue d'Israël lorsque cette haine ne vise que ce seul État dans le monde? Que dire enfin des propos de Jean-Luc Mélenchon en juillet 2014 félicitant les manifestants pro-palestiniens pour avoir su «se tenir dignes et incarner mieux que personne les valeurs fondatrices de la République française» alors que des groupes sortaient de ces cortèges à Paris ou Sarcelles pour attaquer des synagogues? Ce sont l'ensemble de ces ambiguïtés qu'une mobilisation sincère contre l'antisémitisme doit appeler à clarifier.
La lutte contre l'antisémitisme n'est pas un combat à la carte. Si les dirigeants de ces partis veulent vraiment participer à l'unité de la nation contre l'antisémitisme, alors qu'ils fassent le ménage chez eux et qu'ils lèvent toute ambiguïté sur leurs amitiés et leurs complaisances avec de véritables antisémites. Qu'ils dénoncent publiquement toutes les formes de l'antisémitisme, y compris l'antisionisme qualifié de «forme réinventée de l'antisémitisme» par le président de la République lui-même, mais aussi tout rejet de l'autre.
Voilà énoncées les conditions d'un rassemblement sincère et sans arrière-pensées, pour extirper ensemble ce cancer qui gangrène notre société et qui rend la vie des Français juifs de plus en plus difficile, il en va de la France, et de la République. Le Crif est prêt à relever le défi."
Les suspects
Le 30 mars 2018, Le Figaro a brossé un tableau inquiétant du fonctionnement de la justice. "Les deux meurtriers de Mireille Knoll, qui sont passés par cette structure avant de passer à l'acte, ont scrupuleusement respecté les obligations liées à leur sursis avec mise à l'épreuve. Le premier, Yacine Mihoub, incarcéré en février 2017 pour agression sexuelle sur une fillette de 12 ans, a été écroué le 31 mars de cette même année, écopant d'une peine mixte de 24 mois d'emprisonnement, dont 14 mois avec sursis, mise à l'épreuve pendant 2 ans, comprenant une interdiction de paraître rue Philippe-Auguste, dans le XIe, à Paris. Remise de peine automatique aidant, il sort de détention le 11 septembre 2017, se présente dès le 14 septembre à sa conseillère de probation et la reverra, comme prévu, le 12 décembre 2017 et le 18 janvier 2018. Lors de ses entretiens, il déclarera travailler et être suivi par un psychiatre. Aux dires des proches de Mireille Knoll, il n'aurait enfreint son interdiction de paraître qu'une seule fois, au moment des faits".

"Son complice, Alex Carrimbacus, a été condamné une première fois en mai 2016 à une peine de 8 mois d'emprisonnement, assortie d'un sursis avec mise à l'épreuve, avec une interdiction de paraître dans le XIe arrondissement. Pendant ce dernier, il sera à nouveau écroué le 3 mars 2017 pour vol aggravé. Il purge une peine de 4 mois pour vol aggravé et une seconde, de 10 mois, pour vol et tentative de vol aggravé. Par la grâce des remises de peine automatiques, il sortira de détention le 17 janvier 2018 mais ne se rendra pas à sa convocation, sept jours plus tard. Son statut de SDF ne permettra pas au service de probation de le retrouver. De même, il ne fera pas l'objet de contrôle pour son interdiction de paraître, pas plus d'ailleurs qu'en ce qui concerne Yacine Mihoub. Et pour cause. Les conseillers d'insertion et de probation n'ont pas les moyens d'assurer ces contrôles qui, concrètement, se font par les forces de police au hasard des vérifications inopinées d'identité. Le premier meurtrier avait entre cinq et dix mentions au casier, le second une dizaine".


"Actuellement, le Spip de Paris gère annuellement 4000 mesures de ce type pour cinquante conseillers d'insertion et de probation. La future loi Belloubet, qui réformera le droit des peines, s'apprête à automatiser le prononcé pour ces modes de probation et ces interdictions de paraître concernant des peines inférieures ou égales à six mois - soit 87.564 peines prononcées ou 10.692 personnes - et confirme l'aménagement systématique pour celles de moins d'un an".


"À cela s'ajoute la difficulté de procéder en amont à des enquêtes de personnalité dignes de ce nom par des services de probation déjà débordés. «Bien des profils, comme ceux des deux meurtriers de Mireille Knoll vraisemblablement, ne sont pas compatibles avec ce type de peine», s'inquiète ce haut cadre de la pénitentiaire. «Et bien des rendez-vous de sursis avec mise à l'épreuve n'ont rien à envier aux rendez-vous Pôle emploi, malgré l'engagement des agents de probation. De plus, contrairement aux agents de probation anglo-saxons, les nôtres ne font pas les visites de vérification des interdictions. Autrement dit, par ces choix politiques faits au nom de logique de coûts ou par choix idéologique, nous faisons courir et assumer un risque énorme à la société elle-même. Et aux victimes qui en payeront le prix», prédit-il".


Le 10 avril 2018, on apprenait de source judiciaire que Zoulikha K., mère de Yacine Mihoub et voisine de la victime, a été le 6 avril mise en examen pour "modification des preuves d'un crime" et placée sous contrôle judiciaire. Ce qui confirme une information du Parisien. La police lui reproche "d'avoir nettoyé un couteau trouvé à son domicile et qui pourrait avoir été utilisé pour assassiner Mireille Knoll. D'après l'enquête, la mort est survenue avant l'incendie. "Il est juste et logique qu'une personne qui a mis tout en oeuvre pour détruire des preuves en soit comptable devant la justice et les parties civiles", a réagi auprès de l'AFP Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Knoll".

"Un médecin légiste doit déterminer si ce couteau correspond aux blessures de la victime. Peu après le crime, deux suspects, qui se sont connus en prison, avaient été rapidement identifiés: Yacine M., le fils d'une voisine âgé de 28 ans, et Alex Carrimbacus, un marginal de 21 ans. Ils ont été mis en examen le 27 mars pour homicide volontaire en raison de "l'appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion" et "vol aggravé". Les deux suspects s'accusent mutuellement du meurtre, dont le scénario reste encore trouble".


"D'après les déclarations de Yacine, c'est Alex Carrimbacus qui aurait porté les coups mortels à Mireille Knoll et qui aurait "mis le feu", selon le procès-verbal de synthèse des enquêteurs dont a eu connaissance l'AFP. Mais Alex Carrimbacus dit avoir vu son compagnon "lui porter deux coups de couteau à la gorge en criant Allah Akbar", avant de l'étrangler. Alex a raconté que "Yacine avait parlé des juifs avec madame Knoll", mais a aussi tenu des propos confus, assurant que Yacine Mihoub était décidé à la tuer car elle "l'aurait dénoncé à la police pour un trafic d'armes".


Contrastes
Peut-on imputer le silence politique quasi-unanime sur l'assassinat de Sarah Halimi à la seule "volonté de ne pas faire le jeu du Front national" à l'approche du premier tour de scrutin ? L'assassinat de Mireille Knoll aurait-il reçu le même écho si les médias ne l'avaient pas présentée comme une rescapée de la Shoah ? Médias et politiques manifestent de la compassion à l'égard des Juifs assassinés lors de la Shoah, mais critiquent les Juifs israéliens combattant ceux qui veulent commettre un génocide à leur endroit ou une Ligue de défense juive (LDJ) visant à protéger les Juifs comme elle l'a fait lors de la tentative de pogrom visant la synagogue de la rue de La Roquette en juillet 2014 contre la "rue islamique" et ses complices. Les hommages politiques à Mireille Knoll seraient donc liés au devoir de mémoire d'une classe politique qui vitupère contre le CRIF, organisateur de la manifestation, pour sa sélection, - mais s'imposerait-elle dans un événement sans y être invitée ? - ou contre la LDJ pour mieux occulter des questions gênantes pour ces "belles âmes".

Peut-être aussi que la classe politique reproche au CRIF d'avoir dit sa vérité, la vérité : la France insoumise, mouvement d'extrême-gauche, est aussi peu fréquentable que le Front national, et tous deux comptent des antisémites dans leurs rangs. En associant les deux extrêmes politiques dans le même rejet, en nommant l'antisémitisme/antisionisme de gauchistes, Francis Kalifat s'est attiré les foudres de la classe politique, de droite et de gauche, et des journalistes. Ce qui révèle la profondeur de l'influence de la doxa gauchiste sur ces politiciens et ces journalistes. On n'ose imaginer les critiques outrées de ces "belles âmes" si le CRIF avait déclaré que des dirigeants d'organisations musulmanes n'étaient pas les bienvenus dans cette marche en raison de l'antisémitisme et de l'antijudaïsme islamiques.


Coïncidence ? Le 22 mars 2018, Le Point publiait la tribune Un « habeas corpus » républicain pour l'islam de France, par Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris qui "s'insurge contre les intellectuels, les médias et les politiques qui nourrissent la peur et l'islamophobie" ! Comme les précédents attentats terroristes islamistes commis par les « Allah Akbar boys » (Mark Steyn), aucun leader politique ou d'organisations musulmanes n'a entamé une réflexion sur "l'islam-religion-de-paix" et son lien avec la violence. Un lien souligné par des musulmanes modérées comme Ayaan Hirsi Ali. Ce qui les isole et marginalise.

"Comme un symbole, la marche du 28 mars a eu lieu la veille du procès en appel de Georges Bensoussan, à qui certains ne pardonnent pas d’avoir dirigé le livre des « territoires perdus de la République », qui mettait dès 2002 le doigt sur la haine anti-juive et anti-française qui contamine une partie de la jeunesse de notre pays", a écrit Richard Prasquer, ancien Président du CRIF. Il n'ose pas écrire que le reproche essentiel porté par le CCIF (Comité contre l'islamophobie en France), soutenu par le parquet, consiste dans la désignation de l'antisémitisme musulman.



Peu après cette marche, des élus socialistes et de LFI ont posté sur Twitter des messages injustifiés, choquants - antisémites ? - sur les réactions de Tsahal aux émeutes de terroristes palestiniens près de la bande de Gaza.

A la différence de Sarah Halimi, « Mireille Knoll n'avait pas peur de son assassin » a relevé le député Meyer Habib qui a publié dans les premiers jours deux posts sur sa page Facebook.

Pourquoi le parquet a-t-il refusé dès l’annonce de l’assassinat de Sarah Halimi d’inclure le chef d’antisémitisme dans l’enquête et l’instruction de cet homicide volontaire ?


Pourquoi les principales organisations juives françaises, dont le FSJU présidée par l’avocat Me Ariel Goldman, ont-elles accepté ce choix aberrant ? A ce jour, aucune d’elles n’a jugé utile de s’en expliquer auprès des Français juifs.


Et mobiliser dans une marche blanche ne peut suppléer l’absence de réflexions de ces organisations sur la conduite à mener dans une conjoncture où des vies juives sont en danger. Car l'ancien président de SOS Racisme et député socialiste Malek Boutih l'a souligné le 27 mars 2018 sur France Inter face à une Léa Salamé outrée, incrédule : "Les Juifs ne sont pas en sécurité en France".

Comme dans tous les autres attentats terroristes islamistes ou assassinats antijuifs, ce sont deux France qui apparaissent : celle laborieuse, pacifique, aimant la vie, respectant et partageant les valeurs républicaines de leur pays représentée par les victimes juives, et l'autre violente, sans humanité, abhorrant la France ainsi que ses principes, et éprise de mort pour l'islam. Et au fil des années, c'est une guerre d'attrition que ces assassins ou/et terroristes islamistes mènent contre les Juifs dans une France généralement indifférente et refusant, ou incapable de désigner l'ennemi et de l'analyser correctement, autrement qu'en évoquant la folie ou la pauvreté ou en accablant la France ancienne puissance coloniale.


Comme de nombreuses familles juives françaises, de jeunes Knoll ont fait leur aliyah. Leurs parents séjournent auprès d'eux une partie de l'année. Puis, ils les rejoindront selon toute vraisemblance définitivement. En ré-inhumant Mireille Knoll en Israël pour éviter une profanation éventuelle en France ?

Le 6 avril 2018, sur CNews, alors que son frère Allan exprimait sa confiance dans un avenir des juifs français dans leur pays, Daniel a affirmé que ses coreligionnaires n'étaient pas en sécurité en France. "Je ne proposerai à pas à un juif français de quitter la France, nous sommes enracinés dans ce pays que nous aimons", a déclaré Allan Knoll, ancien élu à Montreuil, qui a attiré l'attention sur le "danger pesant sur des musulmans face à leurs frères qui les assassinent". "Malheureusement, l'avenir des Juifs en Europe est en danger, il faut préparer soit une aliyah en Israël soit un départ dans d'autres continents... Il faut protéger tout le monde... Il y a un vrai problème : tout le monde souffre du manque de respect, de courtoisie. Les gens ont besoin de sécurité... Il y a un terreau extrémiste, islamiste qui ne comprend rien au Coran, et il est temps de le combattre", a analysé Daniel Knoll.


Hommages à Paris
Le 23 mars 2019, à 15 h, les fils de Mireille Knoll et les membres de l'association Mireille Knoll "invitaient tous les enfants et petits enfants de France à se rassembler devant le 26 avenue Philippe Auguste à Paris XI (métro Nation) pour rendre hommage à la mère et grand mère de tous, Mme Mireille Knolle lâchement assassinée le 23 mars 2018 à Paris. Toutes les femmes et tous les hommes de toutes confessions seront les bienvenus pour soutenir notre combat contre l'antisémitisme, le racisme, la haine et la barbarie".

Le 24 mars 2019, à l'appel d'organisations juives, environ 200 personnes, dont des représentants des pouvoirs publics, ont assisté à la synagogue de la rue de La Roquette "pour rendre hommage à Mireille Knoll.

Daniel Knoll, un des fils de la victime, a déclaré :
"Je voudrai commencer par rendre hommage à nos frères de Pittsburgh assassinés par un monstre antisémite aux États-Unis et j’y associe nos frères  musulmans de Nouvel Zélande, assassinés par un monstre animé d’une idéologie épouvantable.Il y a un an, notre mère, rescapée de la rafle du Vel d’hiv, qui fut l’épouse d’un homme lui-même déporté à Auschwitz, était assassinée d’une façon horrible par un monstre.Alors je me pose la question, qu’est-ce qui a changé avec ces assassinats antisémites à répétition ?Sarah Halimi, dont les conclusions actuelles de l’enquête sont consternantes. Tous les assassins seraient-ils fous ?!… Ma mère et le commandant Beltrame, la famille Sandler, le Père  Hamel et tant d’autres… doivent se retourner dans leur tombe !Où est passé la bonne conscience de la France ? L’amour de l’autre ? Le vrai esprit critique ? On frappe des croix gammées sur toutes nos valeurs (Simone Veil), on insulte nos académiciens (Alain Finkelkraut) et l’on trouve normal de détruire la plus belle ville du monde : Paris.Voilà où nous conduit le laissez-faire, notre volonté de compréhension de ce qui est incompréhensible. Cela procède d’une démocratie faible !On insulte un pays ami, Israël, et son premier ministre à tout bout de champs. Le BDS, Boycott, désinvestissement et sanctions, se permet de distiller sa haine dans toute la France. Les journalistes se montrent féroces sur tout ce qui concerne Israël et magnanimes quand ce sont des pays musulmans qui commettent des atrocités.Human Rights Watch a décrit le 23 octobre 2018 les tortures pratiquées par le Hamas et l’Autorité palestinienne, mais qui s’en soucie ?Au Yémen, il y a une guerre horrible menée contre les Houthis par une coalition arabe, mais qui s’en soucie ?En Syrie : 7 ans de conflit, des millions de personnes dans la détresse, plus de 1 million de morts, des millions d’immigrants, mais qui s’en soucie ?L’État islamique a fait 251 morts en France, mais qui s’en soucie ?…Seule, la condamnation d’un petit pays grand comme deux départements français intéresse les médias…Et toutes ces condamnations favorisent l’antisémitisme dans de nombreux cerveaux peu brillants. Je pourrai citer des heures tous les conflits de la terre… mais la seule chose qui intéresse nos médias : l’apartheid en Israël !Comme si il y a apartheid dans un pays où il y a 13 députés arabes qui n’ont pas leur langue dans leur poche.Un juge arabe, Salim Joubran siégeait à la Cour suprême d’Israël depuis 2004 jusqu’à son départ à la retraite en 2018.Des juges arabes. Des officiers arabes dans l’armée. Une liberté de culte. Le droit de se convertir. Environ 20 % des étudiants au Technion, Institut de recherche technologique et université d’Israël à Haïfa, sont arabes, dont 50% de femmes.Et l’on ose nous parler d’apartheid  !Alors, Mesdames, Messieurs les journalistes, les politiques faites votre travail de la façon la plus honnête et toutes les communautés se porteront mieux.Ne soyez pas complices de la haine du juif et d’Israël car nous savons où cela conduit."
"Daniel et Allan Knoll ont prié d'être à leurs côtés jeudi 11 avril 2019 à 18 h 30 à la synagogue 14, place des Vosges pour assister au youhrzeit, à l'office religieux qui sera donné pour leur regrettée maman, MIREILLE KNOLL .Le vendredi 12 avril, à 11 H 15 au cimetière de Bagneux, 45 ave. Marx Dormoy nous poserons et inaugurerons la pierre tombale". 

Ecoutes téléphonique
Les "deux suspects identifiés - Yacine Mihoub, le fils d'une voisine, âgé aujourd'hui de 29 ans, et Alex Carrimbacus, un marginal de 22 ans ayant des antécédents psychiatriques - s'étaient connus en prison".

"Ils ont été mis en examen pour "homicide volontaire" et "vol", avec la circonstance aggravante de l'antisémitisme que le parquet avait immédiatement retenue en s'appuyant sur les premières déclarations du plus jeune. Alex Carrimbacus avait d'abord affirmé que son comparse "avait reproché aux juifs d'avoir les moyens financiers et une bonne situation" lors d'une conversation avec la victime. Mais quelques jours plus tard, il était revenu sur ses déclarations, tout en accusant à nouveau Yacine Mihoub d'avoir égorgé la vieille dame aux cris d"Allah Akbar". "Tout ce que dit Carrimbacus est faux", avait balayé ce dernier devant les juges d'instruction. Il soutenait avoir invité ce marginal pour boire un verre chez sa voisine et l'accusait d'en avoir profité pour voler ses biens, avant que cela ne dégénère, sur fond d'ivresse."

"Pour éclaircir ces versions confuses, les enquêteurs ont placé Yacine Mihoub sur écoute en détention et intercepté des conversations avec sa mère, également mise en examen et soupçonnée d'avoir nettoyé le couteau ayant potentiellement servi au crime. Les interceptions, selon une source proche du dossier, montrent que la mère et le fils se sont appelés régulièrement au cours de l'année écoulée, pour s'accorder sur une version commune et la mise à l'abri d'affaires du jeune homme potentiellement compromettantes. Ce dernier confie à sa mère que toute l'affaire est "politique" car la victime est juive. "Moi j'ai mis le feu au canapé, c'est tout", se borne-t-il à reconnaître dans l'une de ces conversations."

"Les enquêteurs examinent de près les antécédents de Yacine Mihoub, et n'écartent pas la piste d'une vengeance personnelle, doublée d'une éventuelle animosité antisémite. Le jeune homme avait été condamné après l'agression sexuelle de la fille de 12 ans de l'aide à domicile de Mireille Knoll et était sorti de prison en septembre 2017."

"Deux ans et demi plus tôt, en détention, il avait reconnu être l'auteur d'inscriptions au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. "Les frères Kouachi ne sont pas morts pour rien", "A. Coulibaly RIP", avait-il écrit au sujet de ces trois jihadistes, sur les murs de sa cellule."

"Pour l'avocat de la famille, Gilles-William Goldnadel, "je n'ai plus aucun doute ni sur l'auteur ni sur le mobile, c'est un crime sauvage raciste". Les avocats des deux suspects n'étaient pas disponibles pour réagir. L'avocat de la mère de Yacine Mihoub, pour sa part, s'est dit "scandalisé" par la révélation de ces écoutes, qui bafouent "la présomption d'innocence". "Comme pour Sarah Halimi, "ce sont des meurtres antisémites et c'est important que la justice le montre", affirme Joël Mergui, président du Consistoire, notamment pour "mieux combattre l'antisémitisme".

Reconstitution
"Un peu plus d’un an après le drame, l’enquête peine à avancer. La confrontation, qui s’est déroulée le 10 mai, n’a pas permis de déterminer qui, de Yacine Mihoub, le voisin « alcoolique, agressif et solitaire » (selon sa mère et sa sœur) de 29 ans, ou d’Alex Carrimbacus, un marginal sous curatelle renforcée « avec des manifestations caractérielles sévères » (selon le rapport d’un psychiatre) âgé de 23 ans, a porté les coups. Tous deux, jugés « immatures » et « violents » par leurs proches, ont des parcours chaotiques et des casiers judiciaires chargés."

"Mis en examen pour homicide volontaire à caractère antisémite, vol aggravé et dégradation du bien d’autrui, les deux hommes ne s’accordent ni sur les raisons de leur présence chez Mireille Knoll cet après-midi-là ni sur le déroulement des événements, encore moins sur l’issue fatale et ses motivations. C’est ce que montre le dossier d’enquête, auquel Le Monde a eu accès. Difficile de suivre le fil de leurs récits respectifs, décousus et souvent incohérents. La reconstitution – qui devait avoir lieu jeudi 16 mai – pouvait être une nouvelle occasion de les mettre face à leurs nombreuses contradictions."

"Décrits comme des « menteurs » par leur entourage, les deux suspects, qui s’étaient rencontrés à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) avant de se recroiser par hasard dans les locaux d’une association parisienne, s’accordent sur un point : ils étaient bien là, dans l’appartement de Mireille Knoll, au moment de sa mort."

"Le 10 mai, mis face à leurs contradictions par les magistrats instructeurs, tous deux ont campé sur leurs positions lors d'une confrontation, s'accusant mutuellement des coups mortels."

"Selon Alex Carrimbacus, Yacine Mihoub, très alcoolisé, a d'abord porté Mireille Knoll dans sa chambre, pendant que lui restait fumer une cigarette dans le salon, selon des procès-verbaux dont l'AFP a eu connaissance. Il raconte qu'elle l'a ensuite appelé et que, lorsqu'il est arrivé dans la pièce, il a vu son camarade la poignarder à plusieurs reprises, notamment à la gorge. De son côté, Yacine Mihoub affirme qu'il a entendu Mireille Knoll crier le nom de son acolyte et qu'il l'a vu, de l'entrée de la chambre, porter des coups de couteau, également à la gorge."

"En avril, tous deux avaient été réinterrogés séparément par les juges. Plus longuement et dans une ambiance tendue pour Yacine Mihoub, mis en difficulté par des écoutes téléphoniques en prison avec sa mère au cours desquelles ils semblent accorder leurs versions."

Les "versions divergent aussi sur les instants précédant le meurtre, décisifs pour éclaircir les mobiles du crime. "Mihoub affirme avoir invité Carrimbacus chez sa voisine pour "passer un bon moment autour d'une bouteille de porto et quelques cigarettes" et qu'ils se sont disputés quand le plus jeune a commencé à voler des affaires."

"Carrimbacus soutient, au contraire, que Mihoub l'a appelé pour un "simple cambriolage" mais qu'il a pu vouloir se venger de Mireille Knoll car il la tenait pour responsable d'une précédente condamnation qui l'avait empêché d'assister aux obsèques de sa soeur. Le jeune homme avait été condamné pour l'agression sexuelle de la fille de l'aide à domicile de Mireille Knoll, âgée de 12 ans. Il était sorti de prison en septembre 2017."

"A propos d'un éventuel mobile antisémite, Carrimbacus a varié dans ses déclarations et les deux suspects minimisent cet aspect face aux juges. Carrimbacus a néanmoins affirmé lors de la confrontation que Mihoub avait déclaré face à la victime que "les juifs étaient friqués", en ajoutant que cette dernière avait été "étonnée, sans plus". Quant au fait que Yacine Mihoub aurait dit "Allah Akbar" au moment du meurtre, Alex Carrimbacus renvoie à ses propos tenus après son arrestation: "Si je l'ai dit en garde à vue, c'est que c'était vrai", selon le procès-verbal."

"Les derniers éléments objectifs me confortent dans ma certitude, c'est un crime crapuleux antisémite", a commenté Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Knoll. Joint par l'AFP, les avocats de la défense n'ont pas donné suite ou n'ont pas souhaité réagir."

Le 16 mai 2019, Shimon Mercer-Wood, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, a twitté que Yassine Mihoub, l’assassin présumé de Mireille Knoll, avait consulté des sites anti-israéliens 48h avant son passage à l’acte : "Mihoub consultait un site de @Campagnebds ayant cherchée #Israël et "liberation de #palestine" 48h avant de massacrer l’octogénaire juive Mireille #Knoll. Et on me dit encore que #antisionisme c pas #antisémitisme... ouais c ça".

Concert
L'association Mireille Knoll vise à créer des "liens entre les gens et les religions", comme le résume Alain Knoll. Elle s'est associée au concert du clarinettiste Yom, le 13 juin 2013, à la synagogue de Nazareth. Le musicien interpréta "Prières" avec Baptiste Florian et Marie Ouvrard.

Allée Mireille Knoll
Le 13 juin 2019, le Conseil de Paris a voté une délibération afin qu'une allée, située entre le XIe et le XXe arrondissements de la capitale, porte le nom de Mireille Knoll. "L'allée se trouve au niveau du boulevard de Ménilmontant". En juin 2019 sera inaugurée l'allée Mireille Knoll sur le boulevard Ménilmontant (75011), à Paris.

Le 19 octobre 2021, a été inaugurée cette allée parisienne "située sur le terre-plein central du boulevard de Ménilmontant dans le 11e arrondissement".

Maire de Paris, Anne Hidalgo a rappelé l'action de la Mairie contre l'antisémitisme, notamment la reconnaissance de la haine d'Israël comme facette de ce fléau. Elle a aussi  critiqué, mais sans le nommer, Eric Zemmour.

Venu des Etats-Unis, l'un des fils de la victime a fustigé la haine de l'Etat d'Israël. 

Un poème de Yann Moix a été lu.

Responsable du site Le Monde Juif, Yohann Taieb a twitté
"#Hidalgo qui fuit en silence quand je lui demande de retirer la médaille de Paris au négationniste Mahmoud Abbas #Paris #Antisémitisme #Shoah #MireilleKnoll

Des participants ont déploré l'absence du qualificatif "islamique" pour qualifier l'antisémitisme ayant tué Mireille Knoll.

Parquet favorable au procès
"Après deux ans d'enquête laborieuse sur le meurtre odieux de l'octogénaire juive, retrouvée morte dans son appartement parisien le 23 mars 2018, l'accusation s'est forgé son opinion. Selon Le Parisien, le parquet de Paris a requis un procès devant la cour d'assises pour les deux suspects pour « homicide volontaire » avec les circonstances aggravantes que les faits ont été commis sur personne vulnérable — Mireille Knoll était impotente — et en raison de la religion de la victime. Le ministère public admet que les investigations n'ont pas permis d'identifier matériellement l'auteur des coups de couteau mortel mais renvoie Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus, qui s'accusent mutuellement du crime, dos-à-dos."

« L'hypothèse selon laquelle les deux mis en examen ont pu avoir porté successivement ou concomitamment des coups de couteau (les blessures ayant été portées dans le dos, à la gorge et au ventre, alors même que la victime avait des difficultés à se mouvoir) ne peut être écartée », estime le parquet dans son réquisitoire définitif daté du 13 mai" 2020.

"Ni ADN, ni aveux, ni exploitation technique n'ont permis de les départager au cours de l'enquête. « Force est de constater que l'information judiciaire n'a pas permis d'obtenir de l'un et de l'autre des explications concordantes et cohérentes sur le déroulement des faits », admet le parquet, regrettant « la propension au mensonge de chacun ».

"Sur la question du mobile religieux, l'accusation relève que rien n'étaye un fond antisémite chez les suspects. En revanche, il est souligné que Yacine Mihoub avait effectué des recherches sur Internet sur « la libération de la Palestine, l'islam salafiste ou les frères musulmans ». Le voisin de Mireille Knoll avait par ailleurs été signalé par l'administration pénitentiaire pour avoir tagué des inscriptions faisant l'apologie des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher dans sa cellule".

"Quant à Alex Carrimbacus, il aurait demandé si la victime était fortunée avant de se rendre à son appartement. « Ces éléments interrogent légitimement sur l'état d'esprit tant de Yacine Mihoub que d'Alex Carrimbacus et sur les raisons profondes de l'homicide », écrit le parquet pour justifier sa demande d'un procès pour crime antisémite."

"La décision de renvoyer ou non les deux suspects sous cette qualification juridique revient désormais aux juges d'instruction."

Du côté des parties civiles, on salue au contraire les réquisitions du ministère public. « Dans ce type d'affaires où la justice n'est pas toujours passée, le parquet a cette fois vu clair et a bien compris que Mireille Knoll avait été tuée parce qu'elle était une vieille femme sans défense et parce que ses assassins n'aimaient pas les juifs », fait valoir Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Knoll. « C’est une satisfaction de voir le parquet reconnaître que Mme Knoll était à la fois une vielle dame et une femme juive et qu’elle a bien été tuée pour ces deux raisons », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Knoll".

"Contacté par l’AFP, Karim Laouafi du cabinet Khiasma, conseil d’Alex Carrimbacus, s’est dit « surpris par la teneur des réquisitions qui mettent les deux mis en cause sur le même plan. C'est faire fi des éléments pourtant concrets du dossier et accablants contre Yacine Mihoub. L’hypothèse du parquet, c’est qu’ils auraient pu frapper tous les deux la victime mais on ne peut pas raisonner sur de simples hypothèses dans une affaire aussi grave. Nous ne pouvons sur une affaire aussi grave raisonner sur de simples hypothèses. Si nous avons une certitude dans ce dossier, c'est que ce crime abject n'a pas été commis par notre client. L'instruction n'a jamais révélé le moindre ressentiment de notre client à l'encontre tant de Madame Knoll que de la communauté juive. Mon client reconnaît sa responsabilité sur certains éléments mais il conteste fermement le crime ».

« Le réquisitoire admet que la mort de Mireille Knoll s'analyse plus justement en crime sur personne vulnérable qu'en crime antisémite, notent quant à eux les avocats de Yacine Mihoub, Mes Charles Consigny et Fabrice de Korodi. Le parquet n'a cependant pas eu le courage d'abandonner ce mobile, qui n'a toujours tenu qu'aux déclarations invraisemblables et changeantes du second suspect. Nous avons confiance dans l'indépendance des juges. La seule responsabilité de Yacine Mihoub est d'avoir laissé pénétrer Alex Carrimbacus dans l'appartement de Mireille Knoll. »

Le 13 juillet 2020, l'AFP indiquait que les "juges chargés de l'enquête sur le meurtre de Mireille Knoll, ont ordonné un procès aux assises pour « meurtre sur personne vulnérable et commis en raison de la religion de la victime » à l'encontre de deux suspects".

"Dans leur ordonnance, en juillet dernier, deux juges d'instruction ont retenu le caractère antisémite du meurtre en s'appuyant sur les déclarations d'Alex Carrimbacus. Il avait affirmé que, lors d'une discussion avec Mireille Knoll, Yacine Mihoub avait reproché aux Juifs d'«avoir des moyens financiers et une bonne situation». Cette discussion leur semblait «plausible», «les investigations (ayant) permis de révéler l'ambivalence de Yacine Mihoub vis-à-vis du terrorisme islamiste qui prône notamment l'antisémitisme».

"Selon cette ordonnance de mise en accusation datant du 10 juillet, deux hommes, Yacine Mihoub, le fils d'une voisine âgé de 30 ans et qui connaissait l'octogénaire depuis l'enfance, et Alex Carrimbacus, un marginal de 24 ans aux antécédents psychiatriques, devront donc comparaître conformément aux réquisitions du parquet pour ce meurtre, aggravé par deux circonstances: le fait que la vieille dame était une «personne vulnérable» et que cet acte a été commis «en raison de sa religion». Les deux hommes, qui n'ont cessé tout au long de l'instruction de se rejeter la responsabilité du crime, sont aussi renvoyés pour «vol aggravé» et «dégradation par moyen dangereux pour les personnes», et sont maintenus en détention provisoire, selon une source judiciaire. Une troisième personne, la mère de Yacine Mihoub, est aussi renvoyée devant les assises pour «destruction de document ou objet concernant un crime ou un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité», selon cette source. Elle est notamment soupçonnée d'avoir nettoyé le couteau ayant potentiellement servi au crime".

« Comme je l'ai toujours dit, Mme Knoll a été tuée à la fois parce que c'était une vieille personne pas en état de se défendre et parce qu'elle inspirait une détestation particulière en raison de ses origines juives », a déclaré à l'AFP Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Knoll. « Les juges n'ont pas su résister à la pression de l'opinion publique. Il n'y a aucun élément dans le dossier en dehors des déclarations d'Alexandre Carrimbacus qui donne un quelconque caractère antisémite à cette affaire », ont estimé de leur côté Me Charles Consigny et Me Fabrice de Korodi, les avocats de Yacine Mihoub.

"L'avocat d'Alex Carrimbacus n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces informations. Il y a un an, une confrontation et une reconstitution avaient été organisées sans permettre de faire la lumière sur les faits, les deux mis en examen s'accusant mutuellement des coups mortels."

Le 14 juillet 2020, sur RCJ, l'un des fils de la victime a regretté que le troisième motif concernant l'intention de tuer n'ait pas été retenu. Il considérait que le terme "assassinat", et non crime, s'avérait adéquat.

Yacine Mihoub, 31 ans, et Alex Carrimbacus, 24 ans, avaient fait appel devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris de leur renvoi devant les assises pour « meurtre sur personne vulnérable et commis en raison de la religion de la victime ». 

Le 19 novembre 2020, la "cour d'appel de Paris a confirmé le caractère antisémite du meurtre de Mireille Knoll, âgée de 85 ans et atteinte de la maladie de Parkinson, avait été retrouvée poignardée à onze reprises, le corps partiellement carbonisé, dans son appartement dans l'est parisien, le 23 mars 2018. Yacine Mihoub, le fils d'une voisine qui connaissait l'octogénaire depuis l'enfance, et Alex Carrimbacus, un marginal aux antécédents psychiatriques, avaient rapidement été suspectés." 

« Les conditions tenant à retenir la circonstance aggravante d'antisémitisme reposent seulement sur les déclarations fantasmées du coaccusé de Yacine Mihoub et ne peuvent pas être considérées comme suffisantes », a estimé l'un des avocats de Mihoub, Me Charles Consigny.

« On demandait à la chambre de l'instruction de se libérer de la pression de l'opinion publique», a-t-il ajouté, précisant qu'il formait un pourvoi en cassation. «Il y a urgence qu'une cour d'assises tranche sur le fond », a déclaré de son côté Me Karim Laouafi, qui défend Alex Carrimbacus.

"La confirmation du caractère antisémite est « un soulagement» pour Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Knoll. « En même temps, j'avais confiance parce que cette histoire est menée depuis le début de manière normale. On ne demandait rien d'autre que la normalité », a-t-il précisé.

"Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus, qui se sont connus en prison, contestent avoir poignardé l'octogénaire et se rejettent la responsabilité du meurtre l'un sur l'autre. Leur rôle précis n'a pas pu être déterminé lors de l'instruction. Les deux hommes sont également poursuivis pour «vol aggravé» et «dégradation par moyen dangereux pour les personnes». La mère de Mihoub doit être jugée à leurs côtés pour avoir notamment nettoyé le couteau ayant potentiellement servi au crime".

Découverte d'un couteau
Le 21 octobre 2021, Le Parisien révélait qu'un "élément nouveau vient d’être versé aux débats : la découverte d’un couteau ensanglanté caché au domicile du frère de l’un des accusés, Yacine Mihoub, après la clôture de l’enquête".

Frère aîné de l'accusé, Mohamed Mihoub a "rapporté à la police" ce couteau "qu’il venait de retrouver derrière sa machine à laver, alors qu’il réparait une fuite d’eau".

"Il s'agit d'un long couteau de cuisine de 32 centimètres, retrouvé par le grand frère de Mihoub sous une machine à laver. Deux traces de sangs ont été décelées sur la lame. Le Parisien souligne que, le jour du meurtre, Yacine Mihoub avait passé la nuit au domicile de son grand-frère à La Courneuve.

"Le couteau correspond par ailleurs à la description de l'arme du crime faite par Alex Carrimbacus, le deuxième accusé, lors de l'instruction. Mais les expertises scientifiques n'ont pas mis en évidence le profil des génétiques des deux accusés, seulement ceux du grand frère de Yacine Mihoub et de sa compagne, qui avaient manipulé l'objet avant de le remettre aux enquêteurs."

"La découverte de la probable arme du crime est intervenue après la clôture de l'instruction et a donc fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte contre X pour "modification de scène de crime", souligne Le Parisien. Comme le confirme BFMTV, ce nouvel élément a toutefois été versé au dossier le 15 octobre dernier".

Procès en 2021
Du 25 octobre au 19 novembre 2021, Yacine Mihoub, 31 ans, et Alex Carrimbacus, 24 ans, devaient comparaître devant la Cour d'assises de Paris pour "meurtre sur personne vulnérable et commis en raison de la religion de la victime".

"Yacine Mihoub, 31 ans, le fils d'une voisine qui connaissait l'octogénaire depuis l'enfance, et Alex Carrimbacus, 24 ans, un marginal aux antécédents psychiatriques qu'il avait rencontré en prison, avaient rapidement été suspectés. Les deux hommes contestent avoir poignardé l'octogénaire et se rejettent la responsabilité du meurtre. Leur rôle précis n'a pas pu être déterminé lors de l'instruction".

"Dans leur ordonnance de mise en accusation, en juillet 2020, les deux juges d'instruction ont retenu le caractère antisémite du meurtre en s'appuyant sur les déclarations d'Alex Carrimbacus. Il avait affirmé que, lors d'une discussion avec Mireille Knoll, Yacine Mihoub avait reproché aux Juifs « d'avoir des moyens financiers et une bonne situation ».

"Ses déclarations ont ensuite varié au fil de l'instruction, mais les juges d'instruction ont estimé la discussion « plausible ». « Les investigations ont permis de révéler l'ambivalence de Yacine Mihoub vis-à-vis du terrorisme islamiste qui prône notamment l'antisémitisme », écrivaient-elles."

"Les accusés contestent catégoriquement le caractère antisémite du crime, mais la chambre de l'instruction a confirmé en novembre qu'ils devaient être aussi jugés pour cette circonstance. Ils sont également poursuivis pour « vol aggravé » et « dégradation par moyen dangereux pour les personnes ». La mère de Yacine Mihoub doit être jugée à leurs côtés pour « destruction de document ou objet concernant un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité ». Elle est notamment soupçonnée d'avoir nettoyé le couteau ayant potentiellement servi au crime."
 
A Paris, le procès à Paris (26 octobre-10 novembre 2021) de Yacine Mihoub et d'Alex Carrimbacus, deux accusés qui se rejettent mutuellement la responsabilité de ces faits tragiques, s'est ouvert dans un Palais de Justice où se déroule aussi le procès des prévenus dans les attentats terroristes islamistes du 13 novembre 2015. Dans le cadre d'un dispositif impressionnant de sécurité.

Audience du 26 octobre 2021. L'audience est ouverte au public dans la salle d'audience de la Cour d'assises, et en retransmission sur grand écran dans une salle située au 2e sous-sol du Palais de Justice. Dans cette dernière salle, le son est déplorable, et il n'y a pas de plans de coupes sur les accusés.

Après le tirage au sort des membres du jury de la Cour d'assises - des jurés âgés de la trentaine à la cinquantaine ; huit femmes et quatre hommes -, le président a élaboré le calendrier judiciaire.

Les profils psychologiques des prévenus "défavorablement connus des services de la police et de la gendarmerie" par des enquêteurs présentent des points communs : la violence, l'instabilité, les addictions à l'alcool ou aux stupéfiants, des familles éclatées, des enfances et adolescences dans des instituts publics, une vie professionnelle chaotique, des agressions ou/et viols dont tous deux ont été victimes, et une agression sexuelle commise, mais niée, par Yacine Mihoub, des assistances sociales ou/et médicales pendant des années, de nombreuses condamnations judiciaires et détentions pénitentiaires, etc. 

Yacine Mihoub est extraverti, intelligent, voire roué, assuré, s'exprime avec autorité, parfois reprend un avocat et joue au plus fin.

Sa mère Zoulika Khellaf, âgée de 61 ans, parle parfois maladroitement en français.

Alex Carrimbacus est plus effacé.

Fin de l'audience à 20 h 50.

Audience du 27 octobre 2021. A été entendu et interrogé pendant quasiment toute la journée un policier ayant effectué les premières mesures.

Le Président s'est attaché à établir la chronologie des faits.

Des photographies de l'appartement de Mireille Knoll par la police judiciaire ont été vues.

La vidéo du bar où se sont rendus les accusés après le meurtre est visionnée. Yacine Mihoub apparait réjoui, réclame de l'alcool, alors qu'Alex Carrimbacus s'attable difficilement et reste prostré. Yacine Mihoub apparaît le meneur dans ce duo criminel.

Des citations des écoutes téléphoniques entre Yacine Mihoub et sa mère révèle la complicité entre les deux et leur prudence tactique.

Par sa légèreté à répondre aux questions précises du président Franck Zientara, Zoulika Khellaf a suscité son irritation. Le président de la Cour d'assises lui rappelle la gravité des faits.

En fin d'audience, Yacine Mihoub résume les carences factuelles dans le dossier : "Il manque sa veste [celle d'Alex Carrimbacus] et le couteau" ayant servi au meurtre de Mireille Knoll.

En effet, l’arme du crime n’a jamais été retrouvée. 

Mais comment Yacine Mihoub sait-il, et peut-il affirmer avec certitude que le long couteau retrouvé au domicile de son frère aîné n'est pas l'arme du meurtre de Mireille Knoll ?

Fin de l'audience à 18 h 40.

Audiences des 28-29 octobre 2021. Allan Knoll, fils ainé de la victime, et Jovita Knoll, épouse de Daniel Knoll, fils cadet de Mireille Knoll, ont reconnu le couteau découvert dans l'appartement de Mohamed Mihoub, frère d'un accusé : l'arme blanche appartenait à Mireille Knoll

Audience du mardi 2 novembre 2021. Les avocats de la famille de Mireille Knoll ont démontré les mensonges, incohérences et invraisemblances de Mohamed Mihoub, frère ainé d'un accusé, Yacine Mihoub. Celui-ci sera jugé en 2022 pour viol ou agression sexuelle contre le fils, alors âgé, de 12 ans de l'épouse de Mohamed Mihoub. L'experte psychologue de Zoulikha Khellaf, mère de Yacine Mihoub, s'est exprimée de manière alambiquée. Consternant. Fin de l'audience à 21 h.

Audience du mercredi 3 novembre 2021. Les experts psychiatres et psychologues ont décrit des personnalités similaires - impulsivité, victimisation, pas d'empathie après le meurtre de Mireille Knoll -, mais Yacine Mihoub se présentait en leader. 

Yacine Mihoub "catégorisait" les Juifs, les chrétiens et les musulmans. Il liait les Juifs à l'argent.

Audience du jeudi 4 novembre 2021. Pour Yacine Mihoub, les Juifs ont de l'argent, la Shoah et Auschwitz sont un mythe, le terrorisme est justifié par ce que les Israéliens font aux Palestiniens, se souvient un codétenu musulman du co-accusé. 

Taqîya, durant des heures, de Zoulikha Khellaf, mère de Mihoub. Les spectateurs rient. Le Président de la Cour s'irrite des mensonges successifs de l'accusée dont l'avocat, surgissant de son siège, lui hurle de dire la vérité. Plus tard, il lui conseillera de dire "Je ne sais pas", plutôt qu'un énième mensonge.

Audience du vendredi 5 novembre 2021 : Yacine Mihoub, co-accusé du meurtre de Mireille Knoll, a nié être antisémite et a ajouté : "Eric Zemmour est antisémite".

Audience du lundi 8 novembre 2021. Témoignages courageux d'Albertine Nahimana et de sa fille, Elsa Nagbire, agressée sexuellement par Yacine Mihoub - toutes deux étaient alors hébergées chez Mireille Knoll. Me Gilles-William Goldnadel a plaidé que Mihoub était seul coupable du meurtre antisémite de la victime.

Audience du mardi 9 novembre 2021. L'Avocat général Jean-Christophe Muller a requis des peines sévères en imputant à Yacine Mihoub le meurtre antisémite de Mireille Knoll, en exhortant la Cour à la raison et à dépasser le doute. 

Les avocats des trois accusés ont réfuté tout antisémitisme. Curieusement, ils se sont davantage appuyés sur les PV (procès-verbaux) que sur les témoins entendus en audiences.

Les deux avocats de Yacine Mihoub, Me Fabrice de Korodi et Me Charles Consigny, ont fustigé l'avocat général pour ses réquisitions "moyenâgeuses". Me Fabrice de Korodi a extrait de courts extraits des PV afin de montrer la relation bienveillante entre son client et la victime, "grand-mère de substitution". Alléguant que Yacine Mihoub aurait aidé une fois par mois Mireille Knoll, il a multiplié le nombre de mois pour arriver à quelques centaines d'occurrences d'aides ; mais il a omis de soustraire à ce nombre les mois, voire les années d'emprisonnement de son client et de la période d'internat, ce qui aurait révélé l'aide réduite à la victime qui bénéficiait de l'aide familiale, d'aides ménagères... Allan Knoll a interrompu Me Fabrice de Korodi en s'écriant "C'est faux". Son épouse l'a aidé à sortir de la salle d'audience pour lui parler. Quant à Me Charles Consigny, il a instrumentalisé le procès pour stigmatisé comme antisémite Eric Zemmour

Si l'on tient compte de la période d'internat et celle d'emprisonnement de Yacine Mihoub, la relation entre ce dernier et Mireille Knoll s'avère une relation en pointillés, ou en morse : de longues absences, quelques brèves présences dans l'immeuble.

Audience du mercredi 10 novembre 2021 au matin. Parole a été donnée aux trois accusés, conformément aux droits de la défense.
Alex Carrimbacus a eu un mot pour les parties civiles : "J'aurais pu et j'aurais du faire quelque chose" et exprimé son émotion d'avoir pu revoir sa mère lors d'une audience. 
Yacine Mihoub a nié avoir tué Mireille Knoll : "Je suis désolé pour la famille et pour ce qui s'est passé". 
Sa mère, Zoulikha Khellaf, n'a rien déclaré.

Verdict du 10 novembre 2021. Après près de dix heures de délibéré, la Cour d'assises de Paris a condamné Yacine Mihoub à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll, alors âgé de 85 ans, et Alex Carrimbacus à 15 ans de prison pour "vol aggravé", ainsi que tous deux pour avoir contribué à mettre le feu dans l'appartement de la victime :
- Yacine Mihoub, 32 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans - l'avocat général avait requis une période de sûreté de 18 ans -, pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll, vulnérable, atteinte de la maladie de Parkinson, et pour avoir contribué à mettre le feu dans l'appartement de la victime. En 2022, il comparaîtra devant un tribunal pour viol sur un enfant ;
- Alex Carrimbacus, 25 ans, a été condamné à 15 ans de prison pour vol aggravé de la victime et et pour avoir contribué à mettre le feu dans l'appartement de la victime ; une condamnation assortie d'une peine de sûreté de deux tiers. Le caractère antisémite du meurtre, donc du vol l'ayant suivi a été retenu par la Cour d'assises comme élément ayant contaminé le vol ;
- Zoulikha Khellaf a été condamnée pour avoir fait obstacle à la manifestation de la vérité par « destruction de preuves » à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Non incarcérée, elle sera astreinte au port d'un bracelet électronique à son domicile.

La jeune employée française musulmane d'une association, avec qui sortait Alex Carrimbacus, se précipite dans les bras du condamné et pleure. L'ayant présenté comme "collant" et leurs relations comme superficielles, elle avait indiqué à la barre qu'il lui avait dit envisager d'effectuer le pèlerinage à La Mecque et de se convertir. Ce qu'elle n'aurait pas cru. Quant à la mère d'Alex Carrimbacus, elle enlace son fils et tous deux pleurent.

Zoulikha Khellaf donne d'ultimes directives à voix basse son fils qui acquiesce en souriant, détendu. Certes, Yacine Mihoub l'avait mise dans une situation délicate, mais la Cour d'assises a épargné à l'accusée l'emprisonnement.

"Une grande consolation pour la famille de Mireille Knoll", a dit Me Gilles-William Goldnadel, avocat des fils de la victime. Le 11 novembre 2021, sur CNews, il a ajouté : "C'est la première fois que je rencontre un être aussi pervers parce qu'il est sympathique (...) Mme Knoll aimait bien Yacine Mihoub". En audience, il avait dit avoir constaté, avec surprise, lors de la reconstitution du crime combien Yacine Mihoub était intelligent. Dans sa plaidoirie, il reconnaissait son charme.

Les deux fils de Mireille Knoll ont salué ce verdict : une "justice intelligente" selon Allan Knoll, un "bonheur de vivre dans un pays merveilleux dont la justice est juste en ce moment si douloureux. On vient de passer des moments extrêmement difficiles" a ajouté Daniel Knoll. "Ce jugement me rassure. La société sera protégée de ces individus, et c'est un soulagement", a déclaré Alexandre Knoll, petit-fils de la victime. Un verdict "très bien motivé" pour Mes Julien Charle & Sébastien Journé, avocats de membres de la famille Knoll. 

"La Cour d'assises a reconnu l'antisémitisme présent au moment du meurtre, pour le vol, et elle en a décrit les motivations présentes chez l'accusé condamné... C'est un procès très important notamment pour la douleur de la famille. C'est un énorme soulagement, une reconnaissance : nommer les choses, les désigner. Un avocat a dit combien il est exceptionnel que le regard de Mireille Knoll ait été décrit par la Cour d'assises", a analysé Me Aude Weill-Raynal, avocate du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA).

Après une courte pause, l'audience civile s'est tenue. La famille Knoll a sollicité des dommages et intérêts. La décision sera remise au greffe le 6 décembre 2021.

Observations sur le procès
M'apparaissent des faits curieux, voire inquiétants - certains typiquement islamiques, dont l'humiliation des non-musulmans (femme battue) et le recours particulier à la main gauche, ont été soulignés par l'essayiste Bat Ye'or lors d'un entretien :

la définition de l'antisémitisme. 
Le Code pénal ne contient aucune définition de l'antisémitisme. L'antisémitisme y apparait comme une circonstance aggravante notamment lors d'un meurtre.
La Cour d'assises a souligné "l'antisémitisme obsessionnel" de Yacine Mihoub persuadé que les Juifs ont de l'argent et dirigent les médias, que le nombre de Juifs tués lors de la Shoah est inférieur à six millions... Des clichés antisémites classiques, négationnistes.
Curieusement, la définition opérationnelle de l'antisémitisme par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), adoptée en une version modifiée par le Parlement français et destinée à éclairer des magistrats, a été occultée durant le procès. Inutile ?

"Juif" ou "Yahoud"
Le terme même de Yahoud (Juif en arabe, Ndlr) a été mal compris par la Cour d'assises. Allan Knoll l'avait traduit en "youpin". "Cela veut dire juif", s'était insurgée la défense de Yacine Mihoub. Une traduction approuvée par le président de la Cour d'assises qui s'était renseigné. Et Me Charles Consigny a, lors de sa plaidoirie, communiqué une attestation d'un traducteur assermenté confirmant cette traduction comme si le mot était neutre. Or, Yahoud a une connotation négative, méprisante envers les Juifs.
Lors des entretiens téléphoniques entre la mère et son fils, enregistrés par la police, les accusés musulmans s'exprimaient généralement en français. Il n'est pas anodin de remarquer qu'ils recouraient à des termes en arabe pour désigner les Juifs (Yahoud) et les Arabes.
C'est ce substrat culturel - vision du monde, mentalités, structuration de la pensée - qui indiffère, à tort, policiers et magistrats. Ou qu'ils ignorent. Ce faisant, ils se privent des clés pour appréhender la situation et comprendre ses enjeux, ainsi que des moyens pour confondre les suspects.  

 antisémitisme islamique non décrit et non analysé par les enquêteurs, lors de l'instruction et au fil des audiences. 
Le meurtre a été commis par Yacine Mihoub un vendredi, jour saint de l'islam, par égorgement au couteau effectué de la main gauche par un musulman sur une kâfir (mécréante, Infidèle, ingrate, en arabe). Zoulikha Khellaf avait reproché à Mireille Knoll sa prétendue "ingratitude" après l'aide que son fils Yacine lui avait apportée.
Il convient d'ajouter que les experts psychologues ou psychiatres, la Cour d'assises et les avocats n'ont pas interprété tout ce qu'ils voyaient, tout ce qu'ils lisaient dans le dossier, tout ce qu'ils entendaient les témoins exprimer. Ainsi, l'expert psy a affirmé que Yacine Mihoub était droitier. Or, la première semaine d'audiences, cet accusé appuyait ses réponses aux interrogations du Président de la Cour essentiellement par des mouvements de la main gauche. Et, surtout, lors de la reconstitution du crime, Alex Carrimbacus a indiqué que Yacine Mihoub tenait le couteau dans sa main gauche, tandis qu'il maintenait Mireille Knoll par les épaules avec sa main et son bras droit. A deux reprises, une photographie de la reconstitution a été projetée sur grand écran. Et nul ne s'est interrogé sur le sens du recours à la main gauche pour assassiner Mireille Knoll. Par ignorance du sens de ce choix ?
"Pour les croyants musulmans, la main gauche pose problème, le prophète Mahomet ayant limité son usage à des actions impures" (Omar Youssef Souleimane, poète et romancier d'origine syrienne réfugié en France, Le Point, 16 mars 2018).
C'est ce même antisémitisme islamique que la municipalité parisienne dirigée par la socialiste Anne Hidalgo a refusé de mentionner sur la plaque de l'allée Mireille Knoll, à Paris ; 

la qualification "crime crapuleux antisémite" au lieu d'acte de terrorisme islamique, de djihad
Les pouvoirs exécutif et législatif ne peuvent pas ou ne veulent pas dire ce qu'ils voient : le jihad international attaque la France, non seulement par des attentats de grande ampleur - par exemple, celui au Bataclan le 13 novembre 2015 -, mais aussi par ces assassinats destinés à effrayer, à constituer des zones régies par la charia, où les éventuels non-musulmans subissent le statut humiliant, inhumain et cruel de la dhimmitude.
Les prévenus sont accusés d'avoir dérobé des objets appartenant à Mireille Knoll : par exemple, une horloge. Le djihad s'accompagne de razzia. 
"Allah Aqbar" signifie certes "Allah est plus grand", donc supérieur au Dieu des autres religions (judaïsme, christianisme), mais c'est aussi le cri du djihad.
Sur les murs de sa cellule de prison, Yacine Mihoub a écrit des graffitis louant des terroristes islamiques ayant tué des Juifs : le franco-algérien Mehdi Nemmouche, auteur de l'attentat au musée juif de Belgique à Bruxelles - quatre victimes juives -, le  24 mai 2014, et Amedy Coulibaly, auteur au nom de l'État islamique de la prise d'otages le 9 janvier 2015, à l'hypercacher de la Porte de Vincennes (Paris) où il a assassiné quatre Français juifs.
Dans la bibliothèque de Yacine Mihoub : des Corans, des livres de prières islamiques... Certains étaient achetés - où ? -, d'autres offerts par des musulmans en vêtements "traditionnel" et venant de "pays amis" de la France (afin de réislamiser des musulmans français?).  
Des experts ont décrit la limite fluctuante, perméable, franchie parfois entre la délinquance et le djihad, les "homegrown" djihadistes, terroristes nés et ayant grandi dans le pays où ils commettent des attentats terroristes et ont prouvé que le "loup solitaire" ("Lone Wolf") relevait du mythe. L'assassinat de Mireille Knoll illustrerait-il le « djihad à domicile » ? Une menace grave. 
Zoulikha Khellaf avait prévenu un organisme public que, si son fils Yacine Mihoub, partait faire le djihad en Syrie, cet organisme, donc la France, serait responsable. Yacine Mihoub n'a pas rejoint l'Etat islamique (ISIS) en Syrie ou 
AQMI – Al Qaïda au Maghreb Islamique (Tanzim al-Qâ’ida bi-Bilâd al-Maghrib al-Islâmi, « l'Organisation d'Al-Qaïda aux Pays du Maghreb Islamique ») : il n'aurait pas pris les armes contre l'Algérie, pays qui lui est si cher. Quant au machiniste (conducteur de bus à la RATP) Mohamed Mihoub, un voisin musulman se souvient qu'il a "porté la barbe". Mais, quand il est interrogé par le président de la cour d'assises, il n'est plus loquace, et élude. Car la barbe est une prescription islamique - Mahomet était barbu - et elle peut révéler une proximité avec les Frères musulmans ou les salafistes.
La reconnaissance d'un acte de djihad induit plusieurs conséquences : désigner son ennemi, mieux le connaître pour le vaincre, rendre justice aux victimes, prise en charge par l'Etat des frais de justice des victimes et de leurs familles, perspectives historiques pour appréhender exactement la situation actuelle : c'est ce djihad de proximité qui a contribué à contraindre, essentiellement dans les années 1950 et 1960, à l'exil les Juifs vivant dans des pays majoritairement musulmans.
A cet égard, la reconnaissance par le Président de la République Emmanuel Macron, lors de l'hommage national au colonel Arnaud Beltrame, le 28 mars 2018, dans la cour des Invalides, du caractère antisémite du meurtre - "Le meurtrier de Mireille Knoll a assassiné une femme innocente et vulnérable parce qu’elle était juive, et ainsi a profané nos valeurs sacrées et notre mémoire" - peut s'analyser comme un acte du pouvoir exécutif violant l'indépendance de l'autorité judiciaire - ce qu'ont relevé des avocats de la défense -, suscitant l'hostilité de magistrats corporatistes aussi attachés à leur indépendance que réticents à voir engagée leur responsabilité, et écartant en le niant le caractère djihadiste du meurtre de Mireille Knoll. Un "cadeau empoisonné" qu'ont pourtant loué les dirigeants d'organisations juives françaises.
Car l'assassinat aurait du être confié au Parquet national antiterroriste (PNAT) pour diriger l'enquête et instruire cette affaire. Le criminel aurait du être jugé, non pas par une Cour d'assises, mais par une Cour d'assises spéciale seule compétente à juger des crimes commis en matière de terrorisme.
La justice française n'a pas reconnu le caractère antisémite de l'attentat terroriste islamiste au Bataclan, alors que la salle de spectacle était la cible, au moins depuis 2009, des terroristes islamistes depuis des années : le Bataclan accueillait des spectacles de soutien aux soldats israéliens ou organisés par des associations juives françaises et ses propriétaires étaient juifs. 
Le Parquet et des magistrats n'ont pas voulu non plus reconnaître le caractère djihadiste du crime de Mireille Knoll. Elle occulte ainsi la part disproportionnée des victimes juives du djihad en France. Et quid de l'assassinat antisémite de Sarah Halimi, sur lequel œuvre la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, et de tous les autres ?

Les mensonges de Zoulikha Khellaf et de ses fils, Mohamed et Yacine Mihoub, expriment-ils une protection familiale ou/et la taqîya ("tromperie isamique") ? 
Les mensonges ou versions contradictoires, incohérentes ou invraisemblables des membres de la famille Mihoub sont interprétés et acceptés par des journalistes comme exprimant la volonté naturelle de vouloir protéger un fils, un frère ou une mère.
Mais il s'agit de la taqîya, aussi écrite taqiyya : la "tromperie islamique". "Les sunnites, loin d'être persécutés, ont toujours pratiqué quand c'était possible une forme de taqiyya au service du djihad contre les incroyants, faisant de la taqiyya une pratique non plus seulement de dissimulation, mais de tromperie active. En fait, le mensonge, qui a, dans l'islam, un fondement doctrinal, est souvent présenté comme égal, et parfois supérieur, aux autres vertus guerrières que sont le courage, la détermination, ou le sacrifice", a expliqué Raymond Ibrahim (La Taqiyya et les règles de la guerre islamiqueMiddle East Quarterly, Hiver 2010).

L'islam imprègne les relations, mêlant violence, mépris et humiliation, de Yacine Mihoub envers les non-musulmans.
Caissière dans le Monoprix où travaillait Yacine Mihoub, la jeune Chloé a été séduite par Mihoub. Elle apprend que ce dernier a raconté à ses collègues qu'après "avoir couché avec la jeune femme, il l'avait prêtée à ses potes". Dans l'appartement de sa mère, Mihoub l'avait frappée et étranglée. Zoulika Khellaf était intervenue pour mettre un terme à ces violences. Témoignant par visio-conférence, sur un fond neutre, Chloé avait déclaré s'être interrogée pour savoir si Yacine Mihoub l'avait jamais aimée.
Pédocriminal, Yacine Mihoub a violé Matthew, beau-fils âgé de douze ans de son frère Mohamed et agressé sexuellement la fille de la dame de compagnie de Mireille Knoll. Il utilise les êtres fragiles comme des esclaves sexuels.  

- Absence d'associations de lutte contre l'antisémitisme
Aux côtés de la famille Knoll, aucune association juive française, notamment pas le CRIF, et aucune association de lutte contre l'antisémitisme (LICRA, SOS Racisme, Ligue des droits de l'homme, Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) ne se sont constituées parties civiles, ou n'ont assisté au procès.
Curieusement, la LDH, la LICRA, le MRAP et SOS Racisme ont poursuivi judiciairement Eric Zemmour, Alain Fiunkielkraut ou l'historien Georges Bensoussan.
Pourquoi ? Parce que l'antisémitisme islamique caractérisait ce crime ?
A la fin du procès, Michel Zerbib, chroniqueur judiciaire de Radio J, a remarqué la présence de dirigeants de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France). Et après ?

- Dès les premières audiences, le procès a accumulé des preuves ou des exemples des analyses de l'éditorialiste Eric Zemmour. 

Les familles joyeusement recomposées dans le bonheur des parents et enfants ? 
Dans cette affaire, les deux accusés ont grandi dans des familles aux parents divorcés, remariés deux à trois fois. Ils ont été éloignés de domiciles où les pères étaient violents ou absents. 
Alex Carrimbacus ignore l'identité de son père - tout au plus, sa mère lui a dit que son père était marié et avait des enfants ou serait mort -, et porte le nom d'un des époux successifs de sa mère. Il est en quête d'une figure paternelle. Surnommé "le Marseillais", il a été exhibitionniste et ce solitaire semblait peu socialisé, hormis sa relation avec une jeune employée française musulmane à qui il confie son projet de pèlerinage à La Mecque.

Les descendants d'immigrés sont assimilés, bien intégrés, en France ? 
Les deux accusés sont nés en France. 
D'origine algérienne, né en France, Yacine Mihoub porte des tatouages sur le corps : une carte de l'Algérie, "1962", année de la fin de la guerre d'Algérie, Nda), et une autre de l'Afrique avec des chaines brisées. Il défie ou bafoue la règle de droit en retournant dans l'immeuble de Mireille Knoll alors que l'institution judiciaire le lui avait interdit. 
Quant à Alex Carrimbacus, il est d'origine portugaise et manque de repères. 
Aucun ne sait ce qu'est une famille, ou qu'un homme doit respecter une femme, donc ne pas la battre.

L'immigration, une chance pour la France ? 
Les familles des accusés vivent d'allocations sociales - logement, handicap - de l'Etat. Sans diplôme, ils travaillent parfois entre deux détentions sans être toujours déclarés, et leur parcours professionnel est chaotique. L'Etat les confie à des internats où adolescents ils subissent des viols ou agressions sexuelles, les instruit, les interpelle en cas de délits, les condamne, les emprisonne puis les libère, et les héberge dans des hôtels sociaux à leur sortie de prison, les suit par un service de conseilsqui leur rappelle leurs devoirs et les aide à trouver un travail... 
Alex Carrimbacus vole, cambriole, pour payer ses doses de drogues dont le crack, souffre de troubles psychiatriques, et s'est rendu à la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour la connexion Wifi ou voir une exposition du dessinateur du Monde et de L'ExpressPlantuIl a confié à un voisin de l'hôtel social avoir "vu" ou "fait" un "truc de ouf", et passe la nuit en boîte à se filmer dansant. 
On ne sait pas comment Yacine Mihoub, qui a compris la règle régissant les prisons - ne pas être faible -, a pu s'offrir ses baskets siglées Nike. L'après-midi du crime, Yacine Mihoub, alcoolique, fait trois canulars téléphoniques en appelant les pompiers.  L'audition d'enregistrements audio de ses mauvaises plaisanteries a révélé les talents de comédien, le ton assuré, hautain, de Yacine Mihoub qui, à l'évidence, se réjouissait de narguer ces pompiers. 
Au domicile de Zoulika Khellaf, il y a deux ordinateurs, dont un portable. 

La France discrimine les immigrés ? 
Au nom des droits de la défense et du droit à un procès équitable, l'Etat accorde aux accusés l'aide juridictionnelle (avocats, etc.), vraisemblablement totale, durant les procès :  Alex Carrimbacus bénéficie de trois avocats qui assurent consciencieusement sa défense. Yacine Mihoub dispose de deux avocats aussi impliqués dans leur travail.
L'Etat rémunère un mandataire judiciaire chargé de la curatelle d'Alex Carrimbacus, mais comme ce professionnel assermenté a reconnu l'inutilité de sa tâche : ce co-accusé n'a pas de revenus à gérer ou à protégerAu fil de ses condamnations judiciaires, Alex Carrimbacus a accumulé une dette d'environ 12 000 € d'amendes. 

Le regroupement familial, un droit à défendre pour les immigrés ? 
Après le divorce de ses parents algériens, Zoulika Khellaf est élevée par ses grands-parents paternels en Algérie. Après le décès de sa grand-mère, cette enfant rejoint en France son père qui s'est remarié. Et sa belle-mère la fait souffrir. Adolescente, elle fugue. Elle est victime d'un viol collectif. 

Elle "a fait un bébé toute seule" ? 
Menue, dotée d'un fort caractère, Zoulika Khellaf a trouvé divers emplois peu rémunérés. A vécu en concubinage ou s'est mariée successivement avec des hommes violents, a eu des enfants - quatre au total -, divorcé, s'est remariée, etc. Elle a vécu dans un logement insalubre. Ses enfants ont alors été placés en instituts. Zoulika Khellaf a obtenu un appartement social et a pu les récupérer. Handicapée, elle vit grâce à des aides sociales. 
Dans les heures ayant suivi l'assassinat de Mireille Knoll, elle a réuni un conseil de famille avec ses deux fils et sa fille pour déterminer leur première version à la police, puis le plan B au cas où...
Elle se définit comme musulmane, et déclare ne pas pratiquer la religion islamique. Elle n'a jamais été scolarisée, ni en Algérie ni en France - comment a-t-elle pu grandir en France sans avoir été scolarisée ? Comment la CAF (Caisse d'allocations familiales) ou/et le service social de la Mairie ont-ils pu ignorer son cas ? - : elle se présente comme quasi-analphabète et ne comprend pas ou feint de ne pas comprendre des questions, généralement embarrassantes, lors des audiences. 
Des écoutes téléphoniques ont révélé qu'elle coachait son fils en prévision d'auditions avec le juge d'instruction : "Fais le mesquine (pauvre, en arabe)".
Malgré son amour déclaré pour sa mère, Yacine Mihoub était agressif envers ses sœurs. Parce qu'elles voulaient s'émanciper par des vêtements non "pudiques" ? 

Le "vivre ensemble" ? Yacine Mihoub se renseigne de manière partiale via Internet sur le conflit au Proche-Orient, sur le pouvoir des Juifs... Il est condamné pour agression sexuelle d'une mineure, la fille de l'aide ménagère de Mireille Knoll. Zoulika Khellaf, qui s'affirme proche de la victime, dit avoir ignoré que Mireille Knoll fût juive alors que des objets identifiables comme juifs se trouvent au domicile de la victime. 
Finalement, la mère et le fils sont solidaires, unis face aux enquêteurs chargés d'élucider le crime et contre les Yahoud (Juifs en arabe, Nda). Zoulika Khellaf n'a-t-elle pas détruit des objets amenés à son domicile par son fils après le crime : une bouteille d'alcool consommée par son fils, un ou deux verres, le téléphone portable de la victime ?

La réinsertion des condamnés ? 
En 2017, Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus purgeaient leurs peines d'emprisonnement à la prison de Fleury-Mérogis où ils ont noué leurs premiers contacts. Tous deux ont des addictions : respectivement alcool et drogues.
Malgré les efforts des associations et de l'Etat via ses organismes connus par leurs sigles, aucun des accusés multirécidivistes n'a réussi, pu ou voulu retrouver le monde légal. 
Nourrissant une rancune tenace, Yacine Mihoub voue une haine à la France et l'institution ayant selon lui "couvert" les viols subis en internat. Fanfaron, voire insolent, il défiait magistrats et avocats de la famille Knoll. 
Yacine Mihoub avait été condamné pour agression sexuelle sur la fille mineure de la dame de compagnie de Mireille Knoll - des faits commis dans l'appartement de la défunte -, par un jugement qui lui avait interdit de se rendre dans l'immeuble où s'étaient produits les faits. La justice a notifié ce jugement aux parties au procès, dont la victime qui avait entre temps déménagé, et n'a pas imposé un bracelet électronique à ce délinquant. Mais Mireille Knoll ignorait cette interdiction dont avait bien sûr connaissance Yacine Mihoub. Alors qu'il était suivi par des organismes chargés de sa réinsertion, et qui lui avaient rappelé ses devoirs, Yacine Mihoub a enfreint la règle de droit en se rendant dans cet immeuble. Il connaissait les failles de l'institution judiciaire et en a profité. 

Un vrai tract sur la "France de la diversité".

Par contre, la famille Knoll est harmonieuse : d'origine modeste, rescapée de la Shoah, Mireille Knoll a divorcé et s'était remariée, mais son mari et elle avaient su maintenir l'unité familiale. Les deux fils aimants sont inconnus des services de la police, bien élevés, polis, respectueux, prévenants, choyant avec leurs épouses et enfants leur mère, l'entourant de leur présence et de leur affection, veillant sur elle. Mireille Knoll vivait dans un appartement similaire à celui de Zoulika Khellaf et meublé sans luxe.

Mais, au lieu de s'en inspirer, des êtres vils s'en sont pris à une dame octogénaire souffrant de la maladie de Parkinson.

Au cri de "Allah Aqbar", au moins un criminel l'a mortellement frappée au couteau. 

Des délinquants brûlent des voitures volées pour ne laisser aucune trace ADN, aucune empreinte susceptible d'être exploitée par la police afin de les identifier en vue de leur interpellation et condamnation judiciaire.

Comme les Nazis, un des prévenus ou les deux ont mis le feu à un être humain vulnérable et bon, ainsi qu'à son domicile. Un "nazislamiste" ?

Journée Mireille Knoll
Le 9 novembre 2021, Allan et Daniel Knoll ont rendue publique leur lettre adressée à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale afin d'instaurer "ensemble une journée annuelle MireilleKnoll le 23 mars au nom de maman, lors de la semaine annuelle de lutte contre le racisme, l’antisémitisme du 21/28 mars et ne jamais oublier son assassinat antisémite". Ils ont sollicité de rencontrer le ministre pour mieux l'informer sur ce "projet éducatif en partenariat avec toutes les force vives de la nation" et l'impliquer, ainsi que son "ministère dans ce combat pour la mémoire".

Appel du jugement
Le 15 novembre 2021, Me Charles Consigny a déclaré à RTL avoir interjeté appel du jugement de la Cour d'assises condamnant Yacine Mihoub pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll.

Me Gilles William Goldnadel, a commenté auprès de RTL : "Yacine Mihoub a parfaitement le droit de le faire et j’attends de revenir devant la cour d’assises avec une très grande sérénité".

Le 16 novembre 2021, l'association Mireille Knoll a diffusé sur les réseaux sociaux un communiqué d'Allan et de Daniel Knoll : "Suite à l’annonce de l’appel de l’un des coupables du meurtre antisémite de notre maman #MireilleKnoll, nous restons combatifs et faisons confiance en la @justice_gouv de notre pays Drapeau de la France. Merci de votre soutien et de vos msg !" 

Alex Carrimbacus a également interjeté appel dudit jugement. L'un de ses avocats, Me Karim Laouafi, l'a confirmé au Point.

Le 30 décembre 2021, l'AFP (Agence France Presse) a appris par l'un de ses avocats, Me Karim Laouafi, qu'Alex Carrimbacus s'était désisté de son appel. « Nous continuerons de nous battre pour obtenir l’aménagement de sa peine le plus rapidement possible », a déclaré à l'AFP Me Karim Laouafi.

Cérémonie du CRIF
Le 9 janvier 2022, le CRIF a organisé la cérémonie en hommage aux victimes - Yohan Cohen, 20 ans, Philippe Braham, 45 ans, François-Michel Saada, 64 ans, et Yoav Hattab, 21 ans - assassinées par Amedy Coulibaly le 9 janvier 2015 à l'HyperCacher, à la porte de Vincennes (Paris). 

Etaient présents en particulier Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation national, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Laetitia Avia, députée, Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris, des maires d'arrondissements parisiens, Jérémy Redler, représentant la présidente du Conseil régional d’Ile-de-France Valérie Pécresse, Manuel Valls, Premier ministre socialiste lors de l'attentat, Ronit Ben-Dor, chargée d’affaires auprès de l’ambassade d’Israël, Haïm Korsia, grand rabbin de France, Elie Korchia, président du Consistoire central de France, Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, Monseigneur Thibault Verny, évêque auxiliaire de Paris, et Cheikh Larbi Khaled et Cheikh Brerhi Abdallah, représentants de Chems Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, Riss et Marika Bret, de Charlie Hebdo. 

Diverses personnalités ont allumé des bougies à la mémoire des victimes de l'Hypercacher, et à d'autres victimes : celles "de l'attentat à l'hypercacher", les "douze victimes de l'attentat à Charlie hebdo", Samuel Paty "victime du terrorisme islamiste dans sa mission de professeur", les "membres des forces de l'ordre" et "des forces armées" victimes "du terrorisme islamiste", "à la mémoire de Sarah Halimi et de Mireille Knoll. [Le CRIF a souhaité] rappeler également le souvenir d'Ilan Halimi et du DJ Selam, tous victimes juives du terrorisme antisémite à Paris". Cette bougie a été allumée par les fils de Mireille Knoll et par le député Meyer Habib... D'une part, on peine à comprendre les omissions ou qualifications des attentats par le CRIF - certains sont islamistes, d'autres non -, et, d'autre part, le CRIF n'en tire aucune conclusion. Ainsi, si Mireille Knoll a été victime du terrorisme, pourquoi le procès n'a-t-il pas été qualifié de tel par la justice, de l'instruction jusqu'au procès ? Pourquoi ne pas qualifier cet attentat d'"islamiste" ?

Last, not least, aucune bougie n'a honoré Jean-Louis Lévy.

Francis Kalifat et Eric Dupont-Moretti, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, ont allumé une bougie à la mémoire des quatre victimes juives du "terrorisme islamiste" à Toulouse assassinées en 2012 par Mohammed Merah. Cet allumage a suscité l'indignation de Francis Szpiner, avocat d'une famille des victimes et maire du XVIe arr. de Paris, car Eric Dupont-Moretti avait déclaré, quand il était avocat, être « fier d’avoir défendu le frère de Mohamed Merah ». Père du soldat assassiné Abel Chennouf, Albert Chennouf-Meyer a déclaré : « Est-ce que les responsables du CRIF arrivent à dormir ? Dupond-Moretti qui allume une bougie en rendant hommage aux victimes de l’islam, lui qui est fier de défendre un monstre nommé Merah. Cette institution qui sert d’essuie-pieds à Macron doit être dissoute. Pauvres gens ! »


Jardin Sarah Halimi et Mireille Knoll
Le 9 novembre 2022, a été inauguré à Nogent-sur-Marne, et en présence de la famille des victimes, d'édiles dont le maire, Jacques J-P Martin (LR), de Bachir Bakhtir, sous-préfet de l'arrondissement de cette ville du Val-de-Marne, et de l'ambassadrice d'Israël en France Yael German, et de l'écrivain Yann Moix, le jardin Sarah Halimi et Mireille Knoll. C'est pourtant sur la façade de leur immeuble qu'une plaque aurait du être apposée.

La plaque indique « Jardin Sarah Halimi 1951-2017 et Mireille Knoll 1932-2018 » et en dessous : « Lâchement torturées et assassinées parce que Juives. Victimes parmi toutes les victimes d’un islamisme radical, de la haine antisémite et de l’obscurantisme ». Un libellé critiquable : quelle est la différence entre l'islamisme et l'islamisme radical ou l'islamisme fondamentaliste ?  Combien y en-a-t-il ? Que signifie "obscurantisme" ? Etc.

"Ouvrant l’inauguration de ce jardin, situé avenue de Joinville, devant le nouvel immeuble érigé au-dessus de la station de RER A, le maire, Jacques J-P Martin (LR), a insisté sur le message de “soutien total aux familles” et de “fermeté” qu’il souhaitait envoyer, “au-delà du symbole”, par cette nouvelle entrée de ville."

"Dans son discours d’inauguration, Stéphane Bitton, conseiller municipal délégué, a évoqué pour sa part un “scandale judiciaire”, et est aussi revenu sur le cafouillage qui a conduit des policiers envoyés sur les lieux à rester derrière la porte, autre motif de colère. Il a ensuite évoqué le meurtre de Mireille Knoll, survenu à peine un an après celui de Sarah Halimi, également dans le 11ème arrondissement de Paris, dans son logement HLM de l’avenue Philippe Auguste."

"Née à Nogent-sur-Marne, Lucie Attal, devenue Sarah Halimi, y a vécu sa jeunesse et s’y est mariée. Diplômée de médecine, cette mère de trois enfants, juive orthodoxe, a ensuite été directrice de crèche. Elle était depuis peu en retraite lorsqu’elle a été assassinée dans son appartement parisien du 11ème arrondissement, à l’âge de 65 ans, en avril 2017."

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Cet article a été publié le 28 mars 2018, puis le 12 avril 2019.

2 commentaires:

  1. A la différence de Sarah Halimi, « Mireille Knoll n'avait pas peur de son assassin » a relevé le député Meyer Habib qui a publié deux posts sur sa page Facebook.

    Il ne connait pas ses dossiers ! Madame Knoll avait déposé une maincourante au commissariat .

    En plus, c'est vraiment trop stupide de FAIRE UNE DIFFERENCE MEME DANS CES CAS.

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  2. Si elle a survécue a une rafle pendant l'occupation allemande, peut on légitimement se poser la question si il n'est pas plus risqué de vivre aujourd'hui dans des "citées" Française que dans la France occupée de la seconde guerre mondiale.

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