jeudi 19 août 2021

Les drones

"Aéronefs sans équipage et pilotés à distance", les drones ou Unmanned Aerial Vehicles (UAV, véhicules aériens sans pilote)
 ont révolution l'aéronautique. Ils se déclinent selon des tailles et des missions variées, dans les domaines civils - agriculture (information, épandage, pulvérisation), police, sapeurs-pompiers, etc. - et militaires - reconnaissance, renseignement - , ainsi qu'en jouets. « Les drones, un usage controversé » (Drohnen - Von Der Waffe Zur ÜberwachungRise of the drones) est un documentaire de Peter Yost. 
Jean Boulet (1920-2011), émérite pilote d'essai sur hélicoptère
L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors

L’OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord) définit ainsi le drone : « un véhicule aérien motorisé, qui ne transporte pas d’opérateur humain, utilise la force aérodynamique pour assurer sa portance, peut voler de façon autonome ou être piloté à distance, être non réutilisable ou récupérable et emporter une charge utile létale ou non létale. Les engins balistiques ou semi balistiques, les missiles de croisière et les projectiles d’artillerie ne sont pas considérés comme des drones ».

Révolution technologique
Les drones ou Unmanned Aerial Vehicles (UAV, véhicules aériens sans pilote) ont révolutionné l’aéronautique et les tâches des pilotes de chasse. Équipés d’appareils photographiques ou de caméras vidéos, parfois quasi-invisibles, ils offrent en temps réel des informations, avec un volume sonore réduit. Des merveilles de miniaturisation – système de navigation, capteurs - et d’innovations technologiques.

Les drones s’intègrent dans un système comprenant des vecteurs aériens dotés de capteurs de détection, des stations au sol de commande et recueil d’informations, des liaisons radioélectriques de données entre les vecteurs aériens et les stations au sol.

Parmi les drones militaires, on distingue les micro-drones, les drones tactiques, à vitesse variable, à endurance haute ou moyenne, à voilure fixe ou tournante, TUAV (« Tactical Unmanned Air Vehicle ») ou VTOL (« Vertical Take-off and Landing »), les MALE (« Medium Altitude Long Endurance ») à moyenne altitude et grande autonomie tel le Heron, les HALE (« High Altitude Long Endurance ») qui volent à haute altitude et grande autonomie tel le Global Hawk, les drones de combat ou UCAV (« Unmanned Combat Air Vehicle ») et les drones de transport.

Domaines militaire – observation, bombardements, etc. – ou civils - surveillance des frontières pour repérer trafiquants ou contrebandiers, missions lors de catastrophes naturelles, jouets pour petits et grands, prises de vues pour des films cinématographiques et télévisuels, livraisons de colis... Les champs d’application des drones, de toutes dimensions, ne cessent de se multiplier.

Moins coûteux qu’un avion ou un hélicoptère – absence de pilotes -, moins bruyant, plus discret, les drones ont connu leur essor dans des périodes de Guerre froide : guerres en Corée et au Vietnam. 

Cet aéronef affirme sa supériorité sur les avions de chasse notamment par la longueur de vol : des dizaines d’hures contre deux heures. Il a profondément modifié la fonction du pilote de chasse en réduisant les durées de vol des chasseurs.

Il constitue un élément majeur dans une guerre non virtuelle. Les attentats terroristes islamistes ont accéléré les programmes de production de drones.

Dans le domaine civil, le drone est aussi utilisé pour la surveillance de manifestations, de violences urbaines ou d'incendies, pour des opérations agricoles ou viticoles, parfois dans des reliefs escarpés, pour optimiser des récoltes et les rendements espérés par un recueil d'informations précises ainsi que variées et des épandages.

Dans le rayon des jouets, vous pouvez trouver des drones soumis à de strictes conditions d'utilisation. 

« Les drones, un usage controversé »

Un survol des drones américains et israéliens, et des problématiques surgies par l'emploi de ces véhicules aériens sans pilote dans les guerres contemporaines (UAV) et par leur usage civil. 

Le documentaire s'attache aux aspects technologiques du drone en compagnie de son inventeur, l'Israélien Abe Karem, mais aussi d'ingénieurs et de scientifiques du MIT et de l'US Air Force ». 

 « Il s'en est fallu de peu. Le 19 février 2016, alors qu'il se posait sur l'aéroport de Roissy, un Airbus évitait un drone de justesse. Cet épisode, qui aurait pu se révéler dramatique, ravive la polémique sur ces robots volants, de plus en plus perfectionnés et intrusifs. Mais comment fonctionnent-ils ? En quoi leur utilisation, leur discrétion et leur rapidité peuvent-elles menacer les libertés et la sécurité des citoyens ? Avec leurs capteurs visuels, leur système de navigation et de contrôle satellite, leurs caméras infrarouges et leurs missiles (pour ceux qui sont armés), ces robots volants ont révolutionné la surveillance et la manière de faire la guerre. 

Ces « robots volants ont révolutionné la surveillance et la manière de faire la guerre. Comment les drones fonctionnent-ils ? En quoi leur utilisation, leur discrétion et leur rapidité peuvent-elles menacer des civils et les libertés des citoyens ? » 

Le « réalisateur Peter Yost suit notamment les travaux de recherche de BAE System sur le design de nouveaux capteurs qui auront une définition de huit milliards de pixels et emprunteront beaucoup à la technologie des smartphones. Il s'intéresse plus particulièrement au fonctionnement des drones MQ18 - Predator et MQ-9 Reaper, des modèles de longue endurance transportant des missiles de 500 kilos ».

Le documentaire « décrit également les problèmes éthiques posés par l'utilisation des drones dans la lutte contre le terrorisme. Ces machines permettent de frapper n'importe qui, n'importe où, sans se soucier des frontières - ce qui pose problème au regard du droit international ». 

« L'an dernier, les États-Unis ont réalisé des centaines de frappes dans quatre pays. Seules celles qui se sont déroulées en Afghanistan s'inscrivaient dans le cadre d'une guerre officielle : les frappes  au Pakistan, en Somalie et au Yémen constituant pour leur part des opérations secrètes. Le gouvernement américain affirme que les drones ont permis de décimer la direction d'Al-Qaïda tout en limitant les pertes civiles ; mais les spécialistes contestent ces dires et estiment que 30 % des pertes humaines provoquées par les drones concernent justement des civils. Nous suivons également les entraînements des soldats - dont la plupart n'ont jamais été pilotes et s'initient sur des jeux de simulation vidéo - qui apprennent à contrôler ces engins ».

Le « Pentagone dispose d’une « flotte de 10 000 drones, généralement pour espionner, mais parfois pour tuer ». Le « drone Raven est le drone le plus utilisé au monde, et a fourni des renseignements précieux pour le raid ayant tué ben Laden. Le drone Predator a rempli des milliers de missions depuis 2001, et le géant Global Hawk, peut rester en l’air jusqu’à 35 heures ». Missions d’appui des troupes au sol ou d’éliminations ciblées, les drones se sont avérés efficaces. L’US Air Force prévoit qu’un tiers de ses futurs chasseurs-bombardiers sera constitué de drones dans une décennie ».

France
Le 23 juin 2021, a été rendu public "Se préparer à la « guerre des drones » : un enjeu stratégique", le rapport sénatorial d'information de MM. Cédric Perrin, Gilbert Roger, Bruno Sido et François Bonneau, "fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées"

"Il y a encore quelques années, on s'inquiétait du retard pris par les forces armées à se doter en drones. Aujourd'hui, ce n'est plus tout à fait le cas, un rattrapage capacitaire est en cours, qui a particulièrement concerné les « petits drones » ou drones de contact, devenus indispensables dans tous les aspects de l'activité militaire."

"En revanche, de nouveaux enjeux sont apparus. Des enjeux technologiques, comme l'autonomisation croissante de ces « systèmes », grâce notamment aux progrès de la navigation inertielle et de l'intelligence artificielle, mais aussi et surtout un enjeu stratégique : sur le territoire national comme sur les théâtres extérieurs, les drones civils et militaires prolifèrent et représentent une menace omniprésente dont les armées doivent se protéger."

"Se fondant sur des exemples récents, notamment la guerre de septembre 2020 au Haut-Karabagh, le rapport souligne le rôle de premier plan que les drones joueront demain sur le champ de bataille et s'interroge sur la prise en compte de cette évolution par nos forces armées."

"Sont-elles suffisamment dotées en drones ? Disposent-elles de moyens suffisants pour faire face à la menace qu'ils représentent ? Au-delà des enjeux capacitaires, comment doivent-elles se préparer à des conflits dont les drones deviennent un élément structurant ? Telles sont les principales questions examinées dans le cadre de ce rapport."

"Renforcer de toute urgence la lutte anti-drones (LAD) et doter nos forces armées d’une capacité de drones bon marché, "sacrifiables" sur le champ de bataille, c’est ce que préconise ce rapport de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat".

"Se fondant sur des exemples récents (la campagne turque dans le nord de la Syrie au printemps 2020, la guerre de septembre 2020 au Haut-Karabagh notamment), le rapport souligne le rôle de premier plan que les drones joueront demain dans les conflits et s’inquiète de la faiblesse des moyens des armées face à cette menace". 

"Ces conflits récents ont été marqués par une utilisation massive des drones et selon de nouveaux modes opératoires (vols en essaim, attaques saturantes, attaques suicides…), contre lesquels les défenses sol-air se sont avérées inefficaces", fait observer Cédric Perrin, co-auteur du rapport."

"La menace concerne aussi le territoire national, où le nombre de drones en circulation a considérablement augmenté ces dernières années, et avec lui le nombre d’incidents, volontaires ou non. C’est un enjeu très fort pour l’Armée de l’air et de l’espace qui est responsable de la sûreté aérienne et donc de la LAD lors des grands événements sur le territoire."

"Les initiatives se multiplient pour tenter de répondre à cette menace, alors qu’un marché vient d’être lancé pour acquérir une nouvelle solution complète de LAD. Il faut allouer à cette priorité des moyens budgétaires suffisants. En outre, pour les rapporteurs, la lutte anti-drones ne saurait se réduire à une question capacitaire : l’entraînement des forces, la lutte dans le champ informationnel doivent faire partie des réponses, de même que l’organisation et le contrôle de la navigation dans l’espace aérien de basse altitude." 

"Par ailleurs, pour s’adapter au retour à des conflits de plus haute intensité, les rapporteurs proposent de doter les armées de drones peu élaborés et peu coûteux, pouvant être utilisés comme des consommables, à la place ou en complément des moyens aériens classiques, face à des défenses adverses de plus en plus robustes. Pour les rapporteurs "il s’agit d’une capacité à ne pas négliger si l’on veut que nos armées tiennent leur rang dans les guerres futures".

"Le rapport plaide aussi pour la poursuite du rattrapage capacitaire en matière de drones, regrettant que des programmes tels que le système de lutte anti-mines futur (SLAM-F) et le programme de capacité hydrographique et océanographique du futur (CHOF) de la Marine soient retardés. Il est urgent de livrer à l’Armée de terre les drones tactiques SDT Patroller et de faire aboutir le programme de l’Eurodrone destiné à permettre le remplacement des Reaper dans quelques années."

"Enfin, les rapporteurs recommandent de favoriser l’agilité des modes d’acquisition. Un domaine aussi évolutif que celui des drones s’accommode mal de la lenteur et du formalisme des procédures d’achat. Il faut aussi simplifier la réglementation, notamment en ce qui concerne la certification de la navigabilité et l’insertion des drones dans la circulation aérienne générale. "Il faut absolument éviter que l’excès de normes vienne réduire le bénéfice que les armées peuvent tirer de l’acquisition d’équipements performants", a insisté Gilbert Roger, co-rapporteur."

"La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées est présidée par M. Christian Cambon (Les Républicains – Val‑de‑Marne) ; les rapporteurs sont MM. Cédric Perrin, vice-président de la commission (Les Républicains - Territoire de Belfort), Gilbert Roger, vice-président de la commission (SER - Seine-Saint-Denis), Bruno Sido (Les Républicains - Haute-Marne) et François Bonneau (UC - Charente)."

SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS

"1. Conforter et étendre la capacité « drones » de nos forces armées

 Mener à bien le rattrapage capacitaire sans prendre de nouveau retard

Il est indispensable de garder le cap et de livrer rapidement aux armées les capacités dont elles ont besoin, la mise à disposition des drones SDT Patroller étant une priorité.

Il faut aussi avancer sur la question de l'armement de ces drones tactiques, nécessaire pour assurer leur « exportabilité » et la viabilité de leur modèle économique. Il en est même pour l'Eurodrone, programme structurant dont il faut assurer l'accompagnement.

Enfin, l'accent doit être mis sur les autres programmes en cours, notamment ceux qui concernent la Marine, qui souffrent d'un important retard.

Doter nos armées d'une capacité nouvelle de drones « bon marché» et « consommables »

Doter nos armées de drones « sacrifiables » qui pourraient être utilisés à la place ou en complément des moyens aériens classiques, est une nécessité pour se préparer aux conflits de haute intensité.

Les rapporteurs proposent de doter les armées de drones peu élaborés et peu coûteux : des micro-drones destinés à servir de leurres, à mener des attaques saturantes et à entraîner les forces, des micro-drones armés (qui ne seraient cependant pas des armes autonomes) et des drones d'attaque un peu plus gros, de type munitions télé-opérées.

Soutenir davantage notre filière industrielle

La France dispose des bases solides, avec des fleurons de la BITD, des « pépites » mais aussi de nombreuses jeunes pousses et entreprises innovantes qui sont très peu soutenues par l'État. Le rapport recommande de soutenir davantage cette filière et de favoriser sa structuration. Il suggère aussi de mieux protéger nos startups et entreprises de taille intermédiaire de robotique des tentatives de prédation par des fonds d'investissement étrangers.

2. Faire de la lutte anti-drones une priorité

De toute évidence, la menace que représentent les drones sera un élément structurant des conflits futurs : il est impératif de mieux en protéger nos armées.

Allouer plus de moyens à la lutte anti-drones

Le rapport prend acte du lancement d'un nouveau marché (PARADE) destiné à l'acquisition d`une solution anti-drones complète pour les armées ; cette solution, qui combinera de multiples moyens de détection et de neutralisation, devra être agile, capable, grâce à de l'intelligence artificielle, d'analyser la menace et de sélectionner la meilleure réponse technique à y apporter en fonction du contexte (taille du drone, drone télé-opéré ou autonome, seul ou en essaim, distance, lumière...). Elle devra aussi être connectable avec les défenses sol-air pour permettre un traitement simultané de la menace sur toutes les couches et suffisamment ouverte pour garantir l'intégration des innovations technologiques ultérieures.

En outre, la capacité anti-drones des forces armées doit aussi comprendre aussi une « capacité de défense anti-aérienne de contact », mobile, au niveau des unités. En tout état de cause, il faut allouer à cette priorité des moyens budgétaires suffisants. Il faut aussi veiller à ce que les petites entreprises et startups aient bien la possibilité de proposer leurs solutions.

Agir dans d'autres directions

Par ailleurs, la lutte anti-drones ne saurait se réduire pas à une question capacitaire : l'entraînement des forces, la lutte dans le champ informationnel doivent faire partie des réponses, de même que l'organisation et le contrôle de la navigation dans l'espace aérien de basse altitude.

Le rapport recommande aussi de prendre en compte la rapidité de l'évolution technologique pour adapter la réponse anti-drones et de mettre l'accent dès à présent sur l'identification de solutions aux défis technologiques de demain, ceux des drones autonomes et des attaques saturantes.

3. Favoriser l'agilité des modes d'acquisition, simplifier les procédures et assouplir la réglementation pour gagner en efficacité

Favoriser l'agilité des modes d'acquisition

Les rapporteurs recommandent de favoriser l'agilité des modes d'acquisition, un domaine aussi évolutif que celui des drones, où les évolutions technologiques sont particulièrement rapides, s'accommodant mal de la lenteur et du formalisme des procédures d'achat.

Un changement de culture pour prendre en compte l'innovation et gagner en réactivité est nécessaire. À cet effet, le rapport propose :

- d'exploiter mieux les marges de manoeuvre offertes par le code des marchés publics ;

- de valoriser davantage la capacité d'innovation des armées en s'appuyant sur leurs centres techniques et laboratoires et de connecter l'ensemble de leurs compétences en matière de drones et de lutte anti-drones dans un centre d'excellence interarmées ;

- enfin, de donner plus d'autonomie et de moyens à l'Agence de l'Innovation de défense.

Simplifier les procédures et assouplir la réglementation

Les rapporteurs recommandent d'alléger les procédures pour accélérer le traitement des demandes de certification de la navigabilité des drones, des marges pouvant être trouvées dans la reconnaissance des procédures d'instruction déjà réalisées dans le secteur civil.

De manière générale, ils attirent l'attention sur la nécessité de limiter l'instauration de nouvelles normes ou réglementations qui réduisent le bénéfice que les forces armées peuvent tirer de l'acquisition d'équipements performants et qui vont à l'encontre de l'efficacité.

Enfin, ils préconisent de faciliter l'insertion des « gros » drones militaires dans la circulation aérienne générale, le cadre actuel restreignant leur utilisation sur le territoire national pour la formation, l'entraînement mais aussi pour les missions de surveillance."

En juillet 2021, la France a "
confirmé une commande de 6 drones Reaper MALE (moyenne altitude longue endurance) et le retrofit [conversion électrique, Ndlr] de 6 autres pour leur donner une capacité de renseignement électro-magnétique".

"Cette commande se compose de deux systèmes MQ-9 Reaper en version Block 5 (soit six drones) livrables en 2024. Ils pourront être armés de bombes guidées par laser GBU-12 Paveway, de GBU49 (guidage GPS et laser), de missiles air-sol AGM-114 Hellfire. Ils seront dotés d'une capacité de renseignement électromagnétique. Pour les deux autres systèmes, il s'agit du retrofit de 6 MQ-9 Reaper Block1 en Block5 pour en augmenter les capacités et permettre de l'équiper du même armement. La France disposera ainsi de 12 nouveaux drones Reaper de dernière génération."

"Ce contrat est destiné à rattraper un retard d'équipement récemment pointé par la commission de la Défense du Sénat. Selon ce rapport, les Reaper français ont effectué 43.000 heures de vol, dont 92% au profit de l’opération Barkhane. Ils ont aussi assuré au Sahel 58% des frappes aériennes contre 29% pour les Mirage 2000 et 13% pour les hélicoptères Tigre de l’Aviation légère de l’armée de Terre.

"Mais pour la sécurité intérieure, le Reaper Block 5 n’est toujours pas autorisé à voler en France rappelle le site Opex360. "Nous ne pouvons pas garantir la sécurité du vol d’un tel matériel", explique Joël Barre, Direction générale de l’armement, en appuyant sur la nécessité d'accélérer le programme Eurodrone mené entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. La maîtrise d'œuvre a été confiée à Airbus Defence and Space GmbH (Allemagne) avec pour sous-traitants Dassault Aviation (France), Leonardo (Italie) et Airbus DS SAU (Espagne)."

"Le rapport du Sénat note néanmoins que le programme avance depuis la signature en novembre 2020 d'un contrat de réalisation entre les quatre pays partenaires. Sous la tutelle de l'OCCAR, il prévoit l'équipement des forces armées des quatre pays, pour un budget de l'ordre de 7,1 milliards d'euros. Il porte sur l'acquisition de 60 drones soit 20 systèmes (sept pour l'Allemagne, cinq pour l'Italie, quatre pour l'Espagne et quatre pour la France) et 5 ans de soutien couvrant le développement, la fabrication et les premières années de MCO."

Lors du défilé aérien du 14 juillet 2021, des drones Reaper ont assuré la sécurité de l'évènement. L’Armée de l’air et de l’espace a alors "déployé l’un des 12 drones de la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque de la base aérienne 709 de Cognac. C'est sur cette base que sont formés l'ensemble des pilotes de drones des armées françaises. La France, qui dispose actuellement de quatre systèmes Reaper (un système se compose de trois appareils), a passé une commande à General Atomics Aeronautical Systems Inc (GA-ASI) pour quatre autres, soit 12 nouveaux drones MALE (moyenne altitude longue endurance), nous a confirmé le ministère des Armées."

Israël
« Nous avons commencé à travailler sur le sujet après la guerre du Kippour en 1973, où 40% de l'aviation israélienne avait été détruite faute de renseignements fiables. Cette expérience nous a donné une avance technologique décisive : nous sommes en duopole avec les Etats-Unis sur les drones de surveillance », a expliqué Shmuel Falik, directeur régional de Malat, la division drones d'IAI (Israel Aerospace Industries), en mars 2014.

Israël a développé sa gamme d’engins aériens commandés à distance - d’un poids allant de quelques grammes à des tonnes -, et innové par un engin mixte. Urban Aeronautics a conçu VTOL (AirMule d’UrbanAero), doté de rotors et pouvant aller jusqu’à 160 km/h. Capacité d’emport : jusqu’à 635 kg. Décollage et atterrissage ? Vertical. Missions : transporter des soldats blessés et des matériels  dans des zones de guerre inaccessibles pour des hélicoptères. 

Avec en particulier les AirMule, Israël occupe la première place des exportateurs mondiaux de drones : il assure plus de 60% des exportations.

Israël « doit affronter  de nombreux groupes terroristes à ses frontières, tels que le Hezbollah au Nord ou le Hamas à Gaza. Sécuriser nos frontières est d’importance vitale ». Parmi les atouts « pour protéger le pays contre n’importe quelle menace : les drones de Tsahal ».

Début avril 2016, les Arméniens ont protesté auprès d’Israël en raison de l’approvisionnement de l’armée de l’Azerbaïdjan et de l’utilisation d’armes israéliennes par les Azéris contre eux. Un Harop, drone d’IAI acheté par Azerbaïdjan, a été guidé vers un convoi d’Arméniens dans le Haut-Karabakh, enclave arménienne.
 
"Le tout premier exercice multinational de drones militaires organisé par l’armée de l’Air israélienne s’est tenu sur la base aérienne de Palmachim, au sud de Tel Aviv. Baptisé Blue Angel, il a débuté le 12 juillet et a duré deux semaines (une semaine de familiarisation avec le drone Hermes 450 et une autre pour des exercices conjoints)", a révélé Philippe Chapleau le 3 juillet 2021.

Et ce journaliste de préciser : "Six équipes y ont pris part venant d'Israël, des Etats-Unis, du Royaume-Uni (venant de la base aérienne de Waddington), de France, d'Italie et d'Allemagne; elles se sont entraînées avec des drones Hermès 450 ("Zik") dans le cadre de plusieurs scénarios opérationnels, a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué. C'est la première fois que des opérateurs de drones israéliens et étrangers participent à des missions conjointes. Ces missions comprenaient notamment un soutien aux troupes terrestres, des exercices de repérage et de frappe d'unités ennemies, et des opérations conjointes avec des avions pilotés ou contrôlés à distance, selon Yoav Amiram, le commandant de la base aérienne de Palmachim."
 
Et Philippe Chapleau conclut : "Dans un autre communiqué, l'IDF (Forces de défense israéliennes) cite un lieutenant-colonel français, le Lt-Col. L, un pilote de drone de l'AAE, qui s'est félicité du succès de cette mission de formation. L'armée de l'Air et de l'espace n'a pas souhaité commenter la participation française à Blue Guardian."

Le 29 août 2018, au terme d'une enquête d'environ an, le ministère israélien de la Justice a annoncé son intention d'inculper des dirigeants de la firme Aeronautics Ltd. pour "violations des règles relatives à l'exportation". En 2017, le ministère israélien de la Défense avait suspendu des licences d'exportations de cette entreprise aéronautique destinées à "un client significatif" qui serait l'Azerbaïdjan, et concernant notamment l'UAV Orbiter 1K. Cette société aurait utilisé un drone-kamikaze lors d'un entrainement près de Bakou, capitale de cet Etat essentiellement musulman, au cours duquel il aurait tenté, à la demande des autorités azéries et dirigé par des dirigeants de l'équipe d'Aeronautics Ltd., de bombarder une base militaire arménienne dans la région litigieuse du Nagorno-Karabakh. Deux soldats arméniens avaient été légèrement blessés.

En août 2021, Globes et The Jerusalem Post ont révélé que les Émirats arabes unis (EAU), avec qui l'Etat Juif a signé les accords d'Abraham, recourent à des drones israéliens de la société Percepto pour assurer la surveillance ainsi que la protection de champs pétrolifères, de fermes solaires et diverses infrastructures aux EAU. Et ce, dans un but de sécurité et pour identifier des dysfonctionnement structurels en temps réel.

"Les drones, équipés de caméras de vision nocturne et de caméras diurnes, fonctionnent de manière autonome, en utilisant l'IA (Intelligence artificielle) pour analyser ce que les caméras captent et identifier les dysfonctionnements ou les problèmes de sécurité. Les drones retournent également à leur station d'accueil de manière autonome pour être rechargés."

"Ils sont capables de fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, y compris dans des conditions de chaleur extrême, et peuvent balayer de vastes zones sans nécessiter d'intervention humaine. "

"Percepto a été fondée en 2014 et est maintenant l'une des dix plus grandes entreprises de drones autonomes dans le monde, a déclaré la société. Depuis sa création, elle a levé 72,5 millions de dollars et est actuellement en pleine expansion, prévoyant de doubler le nombre de travailleurs dans son centre de développement à Modi'in."

Iran
Le régime des mollahs iraniens a utilisé ses drones au Yémen, où l’Iran soutient les rebelles ‘houthis. 

Le 3 janvier 2020, à Bagdad (Irak), un raid de drones américains a éliminé l'influent général iranien Qassem Soleimani, "chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, et émissaire de la République islamique en Irak... L'autre victime est Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l'Etat irakien. Il était le véritable chef opérationnel de cette organisation et le lieutenant du général Soleimani pour l'Irak depuis des décennies". Sept autres individus ont été tués lors de la frappe américaine qui a eu lieu sous le mandat du Président américain conservateur Donald Trump.

"Moins sophistiqués que les engins israéliens, les drones iraniens n’en sont pas moins facilement transportables et opérationnels. Une menace grandissante pour les Américains et leurs alliés dans le Golfe." (Jeune Afrique, 18 août 2021)

Xenius
Le 15 septembre 2016, dans le cadre de Xenius, Arte rediffusa Les drones civils : outils précieux ou armes de Big Brother ? (Zivile Drohnen: Helfer aus der Luft oder "Big Brother"?), par Carolin Matzko et Gunnar Mergner (2016, 26 minutes). "Silencieux, sans pilote, et parfois mortels : de plus en plus de pays, à l'instar des États-Unis, utilisent des drones à des fins militaires. Pourtant, leur champ d'action s'étend jusqu'au domaine civil. "Xenius" part à Munich pour observer comment un bureau d'ingénieur se sert de son "multicoptère" pour le bien de la ville".

« Instructeur pilote de drones »
Arte a diffusé, dans le cadre de « Je voudrais devenir... », « Instructeur pilote de drones » de Benoît Van Wambeke.

« Chaque semaine, la mascotte Pieper part à la rencontre d’hommes et de femmes qui exercent le métier de leurs rêves. »

« Après avoir longtemps cherché sa voie, Elwin a fondé une école de pilotage de drones, ces minuscules avions guidés par télécommande depuis le sol ». 

« Pour obtenir leur licence, ses élèves doivent passer un examen théorique et une évaluation pratique. »


« Instructeur pilote de drones » de Benoît Van Wambeke
France/Belgique, 2019, 13 mn
Production : Off World
Disponible sur arte.tv du 07/07/2021 au 12/08/2021

     
« Les drones, un usage controversé » documentaire de Peter Yost
Etats-Unis, 2013, 52 min
Sur Arte les 8 avril à 22 h 50, 11 avril à 15 h 40, 14 avril 2016 à 10 h 25
Visuels : © WGBH

Articles sur ce blog concernant :
Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 11 avril 2016, puis les 15 septembre 2016 et 1er septembre 2018.

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