Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 25 janvier 2015

Raed Bawayah. Empreintes de passage


Dans le cadre du mois de la photo 2014, la Maison européenne de la Photographie (MEP) présente l’exposition  éponyme et ennuyante. Trois séries de photographies monotones, en noir et blanc, moyens et grand format, sur des ouvriers ou malades « palestiniens », des SDF en Allemagne et des Tziganes en France. Des clichés déjà montrés dans d’autres expositions de Raed Bawayah.


Raed Bawayah est né en 1971 « en Palestine, non loin de Ramallah, et son village Qatanna devient vite l’objet de sa première série de photographies Souvenirs d’enfance », indique le dossier de presse de la MEP. Déjà, en 2007, la Galerie Serge Aboukrat présentait ce photographe comme « né en Palestine ». Eh bien, non, Ramallah n’est pas en « Palestine », mais dans les territoires disputés.  

Avec « The Palestinian Dream » d’Andrea et Magda  à la TD Galerie, c’est la deuxième exposition dans le cadre du mois de la photo 2014.

Aides françaises
Orphelin de père à l’âge de sept ans, Raed Bawayah  gagne sa vie en vendant à la sauvette à Jérusalem, et se passionne pour les appareils photographiques des touristes en Israël.

Agé de 27 ans, il entre à l’École de photographie Musrara de la capitale israélienne.

« Tous les jours, il effectue près de 3 heures de marche et de bus, au péril de sa vie, pour franchir la frontière imposée par la seconde intifada. Arrêté par les gardes de la frontière, Raed Bawayah restera enfermé 15 jours à la prison de Jérusalem ». On retient ses larmes. 

Raed Bawayah multiplie les expositions : galerie de Dovlaire, Musrara School of Photography, New Media and Music, à Jérusalem, galerie Abu Shaqrah, Um AlFahem, Centre Culturel Tel-Aviv...

En 2003, Son exposition individuelle itinérante Salom est parrainée par les « Centres culturels français en Palestine, Jérusalem, Ramallah, Nazareth, Naplouse et Gaza ».

Diplômé en 2004 de cette Ecole, il multiplie les expositions en Israël. Présentée dans une galerie de Tel Aviv, son exposition personnelle itinérante « Identification N° 925596611» est parrainée par les « Centres culturels français en Palestine, Jérusalem, Ramallah, Nazareth, Naplouse et Gaza ». Elle sera présentée au Centre culturel iranien à Paris et à la Cité Internationale des Arts à Paris qui l’invite en 2005. 

Lors de sa résidence, il expose sa série Identification N°925596611, sur les « travailleurs palestiniens sans permis de travail en Israël ». Un thème auquel il a été sensibilisé lors de sa détention.

En 2006, avec le photographe israélien Pavel Wolberg, il expose ses clichés dans l’exposition Ramallah-Tel-Aviv au jour le jour à l’Hôtel de Ville de Paris puis à Naples (Italie). La Ville de Paris commandera aux deux photographes le projet Paris le jour, Paris la nuit. 

Après une exposition collective dans le cadre du Mois de la photo 2006, Raed Bawayah expose Morceaux choisis à la galerie Serge Aboukrat.

En 2007, le festival de photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan  accueille son exposition personnelle Vivre en Palestine. Ce « travail en noir et blanc, loin de l’actualité brûlante du conflit, reflète les conditions de vie des hommes, dans les hôpitaux, maisons ou camps de réfugiés ». 

Des photographies de Raed Bawayah ont été acquises par la Maison Européenne de la Photographie de Paris  avec l’aide de la Fondation Neuflize Vie, et le Fonds national d’Art contemporain. 

Raed Bawayah vit et travaille  à Paris où il a fondé en 2013 le festival Quatrième image, dont la deuxième édition s’est tenue à l’espace des Blancs Manteaux (Paris 4e), du 28 octobre au 2 novembre 2014. Une manifestation soutenue par le Maire du 4e arrondissement de Paris, Christophe Girard, la Mairie de Paris, marraine du premier prix, la Cité des Arts de Paris, la Maison Européenne de la Photographie et son directeur Jean-Luc Monterosso, Arts Factory, laboratoire professionnel, et le magazine Polka dont le rédacteur en chef est Dimitri Beck. L’invité d’honneur de ce festival dont Raed Bawayah est le directeur artistique : le Brésil représenté par 40 photographes.

« Exclusion, enfermement, vies et destins « en marge », sont des sujets récurrents dans le travail de Raed Bawayah, qui à travers ses différentes séries en noir et blanc, s’interroge sans cesse sur la place de l’être humain ». Oui, mais son intérêt est ciblé : les « pauv’ Palestiniens », et ni les richissimes « Palestiniens » de Ramallah ou Gaza ni les pauvres Juifs israéliens.

Et la MEP poursuit en alléguant que la « Palestine » serait un pays dont les « Palestiniens » s’exileraient pour trouver du travail : « Que ce soit auprès des enfants de son village qui s’aventurent très peu hors de son périmètre, des travailleurs palestiniens contraints de s’exiler et de vendre leur force en Israël, des malades de l’hôpital psychiatrique de Bethléem, ou encore des communautés tziganes en France et des SDF en Allemagne, Raed Bawayah opère toujours avec une démarche « de l’intérieur ». Alors que la manne internationale, surtout européenne et américaine, se déverse depuis des décennies sur les « Palestiniens », il est étonnant d’éluder cette question : pourquoi ne travaillent-ils pas dans leur ville ?

Raed Bawayah « se fond dans ces différentes communautés, il entre en relation avec ses sujets, il instaure la confiance pour réaliser, dans un second temps seulement, un travail photographique réaliste et objectif, qui sait conserver pudeur, compassion et respect, dénué de tout misérabilisme ». Oh non. Ce n’est que misérabilisme par une accentuation des contrastes. Exemple : ce cliché d’un « Palestinien », de dos, portant un débardeur déchiré, ou celui d’un « Palestinien » dont on n’aperçoit que les yeux au travers de la fine fente horizontale d’un mur.

Raed Bawayah « considère son travail et sa mission en tant que photographe : il témoigne du monde et donne à ces personnes en marge, une place au cœur de la ville, au cœur de nos vies, dans les institutions culturelles et les salles d’exposition. Une mission de passage de témoin, de ce qu’il a pu découvrir lors de ses voyages, au sein des communautés où il aura laisser ses empreintes. La Maison Européenne de la Photographie lui consacre une exposition, telle une retrospective de ses différentes séries photographiques ». Le problème est que certains de ces clichés ne sont ni inédits ni intéressants. 

Le 25 novembre 2014, la MEP avait réuni Raed Bawayah et le metteur en scène Guillaume Clayssen pour une soirée presse. « Dans ses séries en noir et blanc, le photographe palestinien s’interroge sur l’exclusion, l’enfermement, la marginalité et par là même sur la place de l’être humain. Guillaume Clayssen y a présenté son prochain spectacle au théâtre L’étoile du Nord : l’adaptation d’« Un Captif Amoureux » de Jean Genet, « dans lequel les photographies de Raed Bawayah jouent précisément un rôle, celui de la mémoire collective ». C’est Guillaume Clayssen qui a alors tenu un discours politisé évoquant la « souffrance du peuple palestinien depuis 60 ans »…


Jusqu’au 25 janvier 2015 
5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris 
Tél. : 01 44 78 75 00 
Ouvert du mercredi au dimanche de 11 h à 20 h

Visuels :
Affiche 
Russie, 2010
© Raed Bawayah

Série Les veines de la terre, Palestine, 2012
© Raed Bawayah

Série Souvenirs d’enfance, Qatanna, Palestine
© Raed Bawayah

Série Serres froides, Russie, 2010
© Raed Bawayah

Série La couleur du soleil, Roumanie, 2007
© Raed Bawayah

Série Les âmes blanches et noires, Autriche, 2010
© Raed Bawayah

Série ID925596611, ouvriers palestiniens en Israël, 2003
© Raed Bawayah

Série ID925596611, ouvriers palestiniens en Israël, 2003
© Raed Bawayah

A lire sur ce blog :

Les citations sont extraites du dossier de presse.

dimanche 18 janvier 2015

Mosner livresque


La Halle Saint-Pierre présentera l’exposition Mosner livresque (19 janvier-1er mars 2015) avec des peintures et dessins d’ouvrages illustrés par cet artiste né en Argentine. Peintre, sculpteur et graveur, Ricardo Mosner a débuté par des performances, happenings, spectacles picturaux. Il participe aussi à des émissions radiophoniques. Vernissage le jeudi 5 février 2015 à 18 heures


Né en 1948 à Buenos Ares (Argentine) dans une famille Juive d’origine polonaise, Ricardo Mosner  peint, notamment pour la maison Lanvin (2002), sculpte, en particulier pour l’exposition itinérante Epouvantails initiée par Jean-Pierre Coffe, grave et crée des chars, échassiers et costumes pour la Carnavalcade de Saint-Denis.

Dans les années 1970, il fonde sa troupe, le Teatr’en poudre, qui interprète des spectacles picturaux et joue dans une pièce de Copi montée par Jérôme Savary ainsi que dans un film de Stephen Frears (« Cold Harbour »).

Il conçoit également des affiches de films (« Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel »), le théâtre, des groupes et festivals musicaux, ainsi que des pochettes de disques (“Marcia Baïla” des Rita Mitsouko).


Ricardo Mosner participe aussi à des feuilletons et émissions radiophoniques, notamment « Les Décraqués » et « Des Papous dans la Tête » sur France Culture, pour laquelle il a conçu aussi les couvertures et les illustrations des livres « L’Anthologie » et « Le Dictionnaire » (Ed. Gallimard), puis « 36 Facéties pour des papous dans la tête » (Carnets nord – France Culture) Depuis 2012, le « Correspondancier » du Collège de Pataphysique édite ses dessins.

Cet artiste, qui vit et travaille à Paris depuis 1975, peint crûment. Ses œuvres en techniques mixtes marouflant parfois des écrits. Des désirs sublimés par le tango (« Duo sur gris »), des rencontres sur fond urbain esquissé, des yeux écarquillés exprimant l’effroi, des couleurs fortes, des oppositions violentes, des corridas (« Un conesso, dos sombreros ») et des êtres ambigus - mâles et femmes musclés - et stéréotypés : brunes aux corps moulés dans des robes-fourreaux rouges, courtes et fendues


Les gouaches sur carton rappellent le style inca (« Tu ne t’aimes pas (Nathalie Sarraute) »).

Il expose en France – Centre Pompidou, Grand Palais, musée d’Albi (2011), ambassade d’Argentine en France (2012), galerie Lara Vincy (2013) -, aux Pays-Bas - Stedelijk Museum d’Amsterdam -, en Espagne, en Corée du Sud, à Monaco, au Royaume-Uni, en Italie, etc.

En 2003 et en 2004, au Centre d’Art et de Culture - Espace Rachi, Ricardo Mosner présentait des tableaux soulignant des moments d’émotions fortes : attirances, vies menacées, etc. Des individus typés dans une ambiance interlope : un homme bien charpenté, aux allures de macho, et une femme dotée d’attributs sexy. C’était le cas de la blonde vêtue d’une robe rouge (« La pizza ») ou d’une dame juchée sur les hauts talons de ses escarpins. Même proches, ces personnages ne semblent pas former un couple.

En 2004, la Coupole, célèbre brasserie parisienne, cet artiste argentin a présenté une trentaine de personnages typés, hommes et femmes similaires par leur morphologie musclée (« Vue ») et dessinés sans fioritures. L’intensité des pulsions était soulignée par des couleurs saturées, où dominait le rouge vif (« ¿ Qué le voy a hacer ? »).

C’est à l’illustrateur d’ouvrages que la Halle Saint-Pierre s’intéresse, en sélectionnant des peintures et dessins d’ouvrages aux illustrations signées par Ricardo Mosner : Ubu roi  d’Alfred Jarry, Le chat noir & autres contes de terreur d’Edgar Allan Poe (Gallimard), Nougaro illustré par Mosner, Paroles libertaires d’Étienne Roda-Gil (Albin Michel), 36 facéties pour des Papous dans la Tête (Carnets Nord – France Culture), le Correspondancier du Collège de ‘Pataphysique, et des livres-objets, cahiers, manuscrits, livres d’artiste et de bibliophilie de l’artiste...

Les peintures de Ricardo Mosner « accompagnent textes et poèmes, notamment dans « Jean et Pascal » de Christophe Donner (Ed. Grasset), « La Poésie Antillaise” » (Ed. Mango). Cet artiste a aussi dessiné dans une multitude d’ouvrages de bibliophilie (avec Michel Butor, Gilbert Lascault, Jacques Jouet, Vénus Khoury-Ghata, Bernard Noël…) »

Albin Michel a publié « Paroles Libertaires », où ses peintures illustrent des textes et la préface d’Etienne Roda-Gil ainsi que le « Nougaro illustré par Mosner », et les éditions Yéo-Area « Ricardo Mosner, l’inventaire ».

Sur Lilith, « Portraits de femmes de la Bible par 32 artistes contemporains » a proposé en 2004 plusieurs visions : celle onirique de Ricardo Mosner, celle pleine d’assurance et aux couleurs vives de l’israélienne Alona Harpaz et celle démultipliée de Orlan qui se réfère aussi à la Vénus de Botticelli.

    
Du 19 janvier au 1er mars 2015
Galerie
2, rue Ronsard – 75018 Paris
Tél. : 33 (0) 1 42 58 72 89
Ouvert en semaine de 11 h à 18 h. Samedi de 11 h à 19 h, dimanche de 12 h à 18 h
Entrée libre
Vernissage le jeudi 5 février 2015 à 18 heures

Le  8 février à 15 heures
A l'Auditorium
Cours ùagistral en cours de préparation avec des dignitaires du  Collège de‘Pataphysique autour de Poe, Jarry, Macedonio, Fernandez
Avec Thieri Foulc (sous réserve), Barbara Pascarel, François Naudin, Sebastián Volco, Stéphane Mahieu, Sophie Lamouche, Ricardo Mosner…

Le 14 février à 17 heures
A la Librairie et Galerie
Anthologie, Dictionnaire et 36 Facéties par l’équipe de l’émission culte Des Papous dans la Tête (France Culture) .

Le 28 février à 17 heures
A l' Auditorium
Spectacle “ZARCORTA”, hommage à Julio Cortázar
Avec Ricardo Mosner accompagné par le dúo Volco-Gignoli

Visuels :
Ricardo Mosner 
Vignette des Papous 
© Radio France

Articles sur ce blog concernant :

Les citations proviennent du site d'Arte. Cet article a été publié en une version concise par Actualité juive.

samedi 17 janvier 2015

Madeleine Testyler, peintre et sculpteur


Artiste autodidacte, Madeleine Testyler est née à Paris dans une famille de fourreurs Juifs originaires de Pologne. Elle grandit dans le quartier du Marais (75003). Enfant victime de la rafle du Vél d’Hiv, elle survit en étant cachée. Orpheline en 1946, elle débute avec son époux Jo Testyler comme styliste dans la fourrure et la peau retournée. Autodidacte, cette coloriste innove et parsème son œuvre de clins d’œil au judaïsme et parfois humoristiques. Son parcours artistique la mène vers des peintures abstraites en acrylique et des sculptures figuratives. De clins d’œil au judaïsme et humoristiques, ses œuvres ont acquis une puissance dramatique. Le 19 janvier 2015, à 16 h, Madeleine Testyler invite ses amis dans son atelier israélien à une exposition de ses tableaux. Elle montrera les étapes qui vont de la figuration à l'abstraction.


Madeleine Reiman  est née à Paris dans une famille de fourreurs Juifs d’origine polonaise (une région actuellement en Ukraine).

Elle grandit avec sa sœur cadette Arlette dans le quartier du Marais. Premier honneur, c’est son dessin que choisit l’école parisienne de la rue Chapon pour décorer le préau. 

Après s’être rendu le 14 mai 1941 à la convocation « pour examen de situation » par la police française dans le cadre de la « rafle des billets verts » (Juifs de Pologne, Tchécoslovaquie et Autriche), le père de Madeleine Reiman est interné dans le Loiret - son épouse tente vainement d’obtenir sa libération -, puis est déporté en 1942 à Auschwitz  où il est tué.

Arrêtées lors de la rafle du Vel d’Hiv  en juillet 1942, la mère de Madeleine Reiman et ses deux filles parviennent à quitter le camp d’internement de Beaune-la-Rolande. Elles demeurent cachées à Vendôme jusqu’à la Libération.

La mère de Madeleine Reiman meurt en 1946. Madeleine Reiman devient orpheline à l’âge de huit ans. 

Adolescente, elle évolue du classicisme vers l’impressionnisme, puis abordera la fragmentation cubiste. 

Elle épouse Jo Testyler – celui-ci consignera ses souvenirs d’enfant déporté dans des camps de concentration dans Les enfants de Slawkow. Une jeunesse dans les camps nazis  (Albin Michel, Coll. Présence du judaïsme, 1992) - et devient styliste pour la fourrure et la peau retournée.

Cette artiste autodidacte expose depuis 1958. Ses œuvres figurent dans des collections privées en France, en Israël, aux Etats-Unis et au Brésil. Pour des raisons personnelles, elle a refusé d’exposer en Allemagne. 

En 2002, la Mairie du 4e arrondissement de Paris avait présenté l’exposition Cheminement, trois pas en avant (peintures) + un (sculpture) le cheminement artistique depuis le milieu des années 1980 de Madeleine Testyler. Les « trois pas en avant » ? Les trois styles de sa soixantaine de tableaux abstraits. Le quatrième : la sculpture, pratiquée depuis 1997.

Le premier style pictural, c’est celui des « volutes », avec une technique mixte, acrylique et peinture à l’huile, et de grands reliefs de matière qui donnent une force à la composition. Puis vient la période « blanche », avec motifs géométriques et perspectives, enfin le concept original de panneaux aux couleurs chaudes. Les tableaux superposés récents ont un style plus abstrait et fluide : rien n’est cerné, tout se fond.

Depuis 1995, la peintre crée des panneaux de bois de 10 cm de large sur 40 à 90 cm de long, aux couleurs du folklore mexicain. Ces bandes peuvent être disposées en nombre variable, ou comme cadres verticaux de tableaux. Derrière l’apparente profusion de motifs, deux ou trois dessins teintés différemment.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont induit chez l’artiste une œuvre dure : par des collages de photos de ses parents et des couleurs violentes, un paravent évoque la Shoah.

Terra cota, soudure à l’arc, bronzes, compressions en exemplaire unique… La sculpture variée, parfois en bronze, lui permet de quitter l’abstraction picturale où un œil averti repère de discrets haï - יח -, shalom, ou une étoile juive. Sujet principal : une femme lovée en position fœtale, ou aux membres inférieurs, dont les pieds, disproportionnés. La sculpture, en plâtre ou en terre, est soit patinée façon bronze en un ton doux, ce qui renforce sa sensualité, soit, nouveauté, sertie de motifs géométriques en relief, dans des oppositions noir/blanc ou noir/doré. Un corps sans tête, coupé, est relié par des clous...

Le judaïsme est présent aussi par les sculptures de ménorah et d’un rabbin sonnant le chofar...

« Le titre qu’on donne aux œuvres les mutile. Chacun voit ce qu’il veut », note cette artiste, impatiente de voir ce qui va apparaître lors du processus créatif...

En 2006, Madeleine Testyler fait mon aliyah. Avec rapidité, elle y crée des œuvres picturales fortes, dramatiques. 

Sur son site Internet, un film la montre créer avec rapidité et précision un tableau dominé par des couleurs vives rompues par des mouvements noirs et gris.

Un de ses tableaux a été vendu lors de la vente aux enchères au profit de la WIZO, le 29 septembre 2014, aux Salons Hoche (Paris).

Le 19 janvier 2015, à 16 h, Madeleine Testyler invita ses amis dans son atelier israélien à une exposition de ses tableaux. Elle montrera les étapes qui vont de la figuration à l'abstraction.

En 2023, elle a confié ses souvenirs à Qualita qui a posté sa vidéo sur YouTube.
   

Visuels :
Sans titre
Acrylique sur toile
H 147 cm / L 125 cm

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Cet article a été publié par Actualité juive hebdo en une version concise. Il a été publié sur ce blog le 19 septembre 2014.

jeudi 15 janvier 2015

La campagne de publicité de France 2 détournée sur les réseaux sociaux pour rappeler l'affaire al-Dura


Le 30 septembre 2014, puis en  cette mi-janvier 2015 France 2 a lancé sa campagne de publicité "Plus 2 passion" promouvant certaines de ses émissions phares, ainsi que de ses journalistes et animateurs populaires. Hasard ? Quatorze ans auparavant, jour pour jour, France 2 avait diffusé le reportage controversé sur la « mort de Mohamed al-Dura » qui aurait été tué par des « balles israéliennes ». Pour rappeler cet anniversaire, une campagne sur les réseaux sociaux détourne, par des « mèmes » - néologisme forgé par le biologiste Richard Dawkins - moqueurs, les affiches originelles.


Le détournement de photographies et messages, c’est un phénomène sur les réseaux sociaux qui associe humour cocasse ou potache, expression originale et libre, prise de pouvoir d’Internautes parfois bridés par une société dictatoriale ou dominée par le "politiquement correct", et participation créatrice des Twittos ironiques.

Sont créés des « mèmes » - néologisme forgé par le biologiste Richard Dawkins - qui détournent le message originel, de manière ironique ou subversive et induisent un buzz : quoi de plus facile et rapide qu’un partage sur Facebook ou un retweet d’une photographie ou d’une infographie, voire un commentaire viral ?

Le webmagazine JewPop s’est spécialisé dans la déclinaison, en fonction de l’actualité, des couvertures des albums de Martine, héroïne de livres pour enfants créée par Gilbert Delahaye (1923-1997).

Eh bien, c’est la campagne de publicité de France 2, lancée le 30 septembre 2014, sur le thème "Plus 2 passion" et centrée sur quelques unes de ses émissions, journalistes et animateurs vedettes, qui est maintenant détournée pour rappeler l’affaire a(l)-Dura dénommée aussi l'affaire Enderlin.

Le 30 septembre 2000, le JT (journal télévisé) de 20 h de France 2, avait diffusé un reportage  de 50 secondes signé du cameraman arabe « palestinien » (ou fixer) Talal Abu Rahmé et ainsi commenté par Charles Enderlin, correspondant en Israël du fleuron du service public audiovisuel : 
« Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible de tirs venus des positions israéliennes. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ».
Diffusée dans le monde entier gracieusement, cette image de "Mohamed al-Dura mort dans les bras de son père", déclinaison virile d'une Pietà (Vierge de Pitié), thème artistique de l'iconographie chrétienne représentant dès le Moyen-âge la Vierge Marie en Mater dolorosa, mère pleurant le Christ mort, est devenue l'icône médiatique de l'Intifada II. Une matrice de bloods libels (accusation fausse et diffamatoire selon laquelle les Juifs tueraient des enfants non-juifs pour utiliser leur sang dans la fabrication des matzots de Pessah) diffusés par des médias et la "rue islamique" lors des opérations israéliennes défensives contre les mouvements terroristes islamistes Hezbollah au Liban et Hamas dans la bande de Gaza. Cette image "al-Dura" - le nom de Jamal est orthographié "a-Dura" dans son papier d'identité - avait été incrustée dans la vidéo de l'assassinat du journaliste américain Juif Daniel Pearl.

Les Internautes sont invités, non seulement à partager sur les réseaux sociaux - Facebook, Twitter, etc. - ce visuel sur Charles Enderlin, mais aussi à en élaborer d’autres, et à les diffuser sans modération.

Ce visuel ci-joint à gauche mêle humour et art : Charles Enderlin en joueur de pipeau.

Rappelons que ce correspondant de France 2 avait déclaré à l'hebdomadaire Télérama : « J'ai coupé l'agonie de l'enfant. C'était insupportable... Cela n'aurait rien apporté de plus ». Or, cette scène était absente des rushes communiqués par France 2 et Charles Enderlin à la Cour d'appel de Paris, et visionnés lors de l'audience publique du 14 novembre 2007. Ni France 2 ni Charles Enderlin ne s'étaient expliqués de manière convaincante, en particulier sur l'absence de cette scène d'agonie. L'arrêt (13 pages) de la 11e chambre de la Cour d'appel de Paris du 21 mai 2008 relaxant Philippe Karsenty, directeur de l’agence de notation des médias Media-Ratings (M-R ), est un désaveu de pratiques de France 2, Charles Enderlin et Talal Abu Rahma.

En outre, Charles Enderlin, qui était à Ramallah le 30 septembre 2000,  maintient sa version initiale qui est distincte de celle de Talal Abu Rahma, présent au carrefour de Netzarim (bande de Gaza), du 30 septembre 2002, et celle d'Arlette Chabot, alors directrice de l'information de France 2 ("On ne saura jamais d'où viennent les tirs"), etc.

Autres visuels : "Au service de Yasser Arafat", "Au service de Pallywood", etc. Pallywood est un néologisme forgé par l'historien américain médiéviste Richard Landes pour désigner cette industrie audiovisuelle palestinienne productrice, dans la rue palestinienne, de saynètes de guerre jouées en montrant les Palestiniens victimes des Israéliens, surtout des soldats israéliens, mises en scènes, filmées, et diffusées comme reportages, actualités réelles par les médias occidentaux.

Pallywood a servi et sert toujours la propagande anti-israélienne sous tous les dirigeants palestiniens, de Yasser Arafat à Mahmoud Abbas et au Hamas dans la bande de Gaza.

Pallywood apparaît constituer un des éléments du narratif palestinien délégitmant, diffamant et diabolisant l'Etat Juif, véhiculé par des journalistes ou correspondants "historiens du temps présents", enseignée dans les manuels scolaires, livres d'experts, destiné à s'imposer comme "l'Histoire du conflit au Proche-Orient", etc.

Pallywood le fait d'autant plus aisément que le narratif israélien est évanescent, guère exprimé par les dirigeants israéliens ou communautaires français, etc.

N'ayant pas combattu avec persévérance et efficacité dans l'affaire al-Dura, la communauté française Juive institutionnalisée est condamnée à subir, comme leurs coreligionnaires lambda, de nouveaux blood libels similaires activant les stéréotypes antisémites chrétiens et islamiques, surtout lors de chaque opération militaire israélienne contre les mouvements terroristes islamistes.

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Cet article a été publié le 2 octobre 2014.

mercredi 7 janvier 2015

La barrière de séparation anti-terrorisme ne passera pas à Battir/Beitar "palestinisé" par le Comité du Patrimoine mondial de l'UNESCO


A Doha (Qatar), lors de sa 38e session (15-25 juin 2014), le Comité du patrimoine mondial (CPM) de l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture) a approuvé le 20 juin 2014 l'inscription du site "Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir" proposé par la "Palestine", sur la Liste du patrimoine mondial et sur celle du Patrimoine mondial en péril. Situé en Judée, en zone C sous contrôle israélien, Battir est localisé sur le site Juif de Beitar ou Bethar. Un énième exemple de la politisation de cette organisation onusienne et de la volonté de "palestiniser" des sites de l'histoire Juive. Le 4 janvier 2015, la Cour suprême israélienne a annoncé que le ministère israélien de la Défense avait renoncé, au moins temporairement, au tracé de la barrière de sécurité anti-terroriste à Battir.

Situé en Judée, Battir est localisé sur le site de l'antique Beitar, dénommé aussi Bethar, Betar ou Khirbet al-Yahud  (“la ruine Juive”). Dans cette forteresse, eut lieu la seconde, la dernière résistance organisée par Bar Kochba contre la domination romaine en 135 de l'ère commune - les Romains tuèrent des dizaines de milliers de Juifs -, la dernière révolte pour défendre la souveraineté Juive en Eretz Israël. La preuve historique de la vie Juive bien avant la création du "peuple palestinien" dans les années 1960-1970 et d'un fait majeur de l'Histoire juive cité dans le Talmud. Et ce en Judée, ou selon la terminologie biaisée en "Cisjordanie". Ce qui est attesté par des fouilles archéologiques.

Le site inscrit par le Comité du patrimoine mondial (CPM) de l'UNESCO "est situé à quelques kilomètres au sud-ouest de Jérusalem, dans les hautes terres entre Naplouse et Hébron. Le paysage de collines de Battir comprend une série de vallées agricoles, widian, caractérisées par des terrasses de pierre, certaines irriguées pour la production maraîchère, d’autres sèches et plantées de vignes et d’oliviers. Le développement de ces terrasses cultivées, dans un environnement très montagneux, s’est appuyé sur un réseau de canaux d’irrigation alimenté par des sources souterraines. L’eau collectée grâce à ce réseau est attribuée selon un système traditionnel de répartition équitable entre les familles du village de Battir, situé à proximité de ce paysage culturel". Un paysage façonné voici plus de 2 000 ans par les habitants Juifs de Bethar.

Instrumentalisations palestiniennes
En 2012, la "Palestine" souhaitait déjà que soit inscrit ce site de Battir sur la Liste du Patrimoine mondial. Pour des raisons formelles - dissensions internes palestiniennes, retard dans le dépôt du dossier, etc. -, cela n'avait pas été alors possible, et la "Palestine" avait alors focalisé ses efforts sur l'inscription sur cette Liste de la basilique de la Nativité à Bethléem. Avec un double succès.

Le 29 juin 2012, à Saint-Pétersbourg (Russie), sur proposition de la "Palestine", et grâce à la voix décisive de la France lors du vote secretle "Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine)" avait été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial - 13 voix pour et deux abstentions sur les 21 Etats-membres - et, malgré l'avis des experts auprès de l'UNESCO, sur celle du Patrimoine mondial en péril "en raison des dégradations liées à des fuites d’eau. Le bien inscrit est situé à 10 kilomètres au sud de Jérusalem sur les sites que  les Chrétiens reconnaissent traditionnellement comme le lieu de naissance de Jésus depuis le 2e siècle. Une église y a été construite en 339 et l’édifice qui lui a été substitué après un incendie survenu au 6e siècle conserve des vestiges du sol en mosaïque du bâtiment original. Le site comprend également des églises et des couvents grecs, latins, orthodoxes, franciscains et arméniens ainsi que des clochers, des jardins en terrasses et une route de pèlerinage".

 Les "Palestiniens avaient revendiqué en juin 2012 une première victoire "historique" en obtenant l'inscription par l'Unesco de la basilique de la  Nativité de Bethléem... Pour le ministère palestinien des Affaires étrangères, c'était la première fois que la Palestine exerçait son droit souverain en tant que nation".

Le Centre Simon Wiesenthal (CSW) s'était indigné le 29 juin 2012:
"L'ambassadeur français, Daniel Rondeau, fut le seul délégué à annoncer publiquement son vote qu'il a qualifié de "conforme à la ligne politique de son pays qui soutint l'entrée de la Palestine à l'UNESCO en octobre dernier".
Une décision contre cette nomination fut déjà  prononcée, sur la base des conclusions de l'organisme expert auprès du CPM, ICOMOS (le Conseil international des monuments et des sites), disant que la demande palestinienne, soumise après hors délai, ne remplissait pas les conditions d'une inscription en urgence. Cette décision fut rejetée.
La lettre s'opposant à la démarche palestinienne, adressée au Président Abbas par les autorités catholique, orthodoxe et arménienne gardiennes de l'Église de la Nativité, fut ignorée. Une autre version de soutien et non signée fut distribuée par l'Autorité palestinienne.
L'Algérie, renfort de la Palestine, a produit le document de base pour le vote en le justifiant par le fait que "Bethléem, lieu saint pour les chrétiens comme pour les musulmans, est un puissant symbole pour plus de deux milliards de croyants dans le monde.
La réaction triomphale du Délégué palestinien relève plus de la menace politique que du patrimoine culturel : "Les colons israéliens menacent l'existence du peuple palestinien...nous allons présenter de nombreuses autres nominations de sites mis en danger par Israël..."
L'Ambassadeur israélien, Nimrod Barkan a déploré : "Cette décision est politique et viole la convention du patrimoine mondial. La responsabilité du site a été habilement retirée aux Églises et confiée à un Etat inexistant. L'UNESCO vit aux pays des merveilles"
La plus grande responsabilité dans cette situation revient à la France. L'inscription aurait, en effet, été impossible sans le vote français. Tout porte à croire que les trois autres Européens (la Suisse, l'Estonie et l'Allemagne) se prononcèrent contre. Bien que n'étant pas membre du CPM, les États-Unis ont fait de grands efforts pour empêcher cette mascarade.
Le Centre Wiesenthal a fait part de son indignation aux autorités françaises et travaille, en collaboration avec ses amis, pour empêcher de futures prédations du patrimoine chrétien et continue à faire campagne au sein des organisations internationales contre le vol de l'identité du patrimoine juif". 
Bis repetita... C'est à Doha (Qatar), lors de sa 38e session (15-25 juin 2014), sous la présidence de la Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Bin Khalifa Al Thani, que le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO a approuvé le 20 juin 2014 l'inscription du site "Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir" proposé par la "Palestine", sur la Liste du patrimoine mondial et celle du patrimoine mondial en péril. Situé en Judée, en zone C sous contrôle militaire israélien,

"A l'issue d'un vote secret remporté contre l'avis des experts conseillant l'Unesco" et "dans le cadre d'une procédure d'urgence", le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO a aussi inscrit "le bien sur la Liste du patrimoine en péril considérant que le paysage a été fragilisé par l’impact des transformations socioculturelles et géopolitiques susceptibles de causer des dommages irréversibles à son authenticité et à son intégrité, faisant référence au début des travaux de construction d’un mur de séparation qui pourrait isoler les fermiers des champs qu’ils ont cultivés pendant des siècles".

La représentante de l'ICOMOS « Conseil International des Monuments et des Sites », "ONG qui conseille l'Unesco, n’était pas favorable à la demande palestinienne expliquant qu’il n'est pas toujours possible de protéger un paysage dans son ensemble sauf s'il y a une proposition d'inscription transnationale alors que dans le cas d’espèce seuls les palestiniens avaient présenté cette demande".

 « Aujourd'hui vous venez de prendre, au-delà de l'inscription de Battir, une décision courageuse contre l'enfermement, l'exclusion et la domination », a déclaré Elias Sanbar, ambassadeur de "Palestine" auprès de l'Unesco.

Shuli Davidovich, membre de la délégation israélienne, a déploré "un jour noir pour l'Unesco. Nous regrettons que le Comité ne se soit pas montré capable de lutter contre cette politisation".

En 2014, l'Etat Juif est demeuré silencieux face à cette "palestinisation" et "déjudaïsation" du patrimoine historique Juif.  Le 23 juin 2014, il a préféré se réjouir de l'inscription de "Grottes de Maresha et de Bet-Guvrin en basse Judée, un microcosme du pays des grottes" sur cette Liste du patrimoine mondial : « Ville sous la ville », ce site de basse Judée comprend une sélection de grottes, creusées par l’homme dans un sous-sol de calcaire crayeux épais et homogène. Ces chambres et réseaux souterrains aux formes et aux fonctions diversifiées, situés sous les cités antiques de Maresha et Bet-Guvrin, témoignent d’une succession de périodes historiques de creusement et d’usage courant sur 2 000 ans (de l’Age de fer aux croisades) mais aussi d’une grande variété de méthodes de construction souterraine. Les excavations ont d’abord été des carrières, puis elles furent aménagées pour des activités agricoles et artisanales, comprenant moulins à huile, colombiers, étables, citernes et canaux, bains, ensembles funéraires, lieux de culte et abris pour les périodes de troubles".

De rares organisations Juives ont exprimé leur indignation. Le 23 juin 2014, le B’nai B’rith France a condamné "cette nouvelle instrumentalisation de l’UNESCO au détriment d'Israël" et rappelé "que déjà en juin 2012 la Basilique de la Nativité à Bethléem avait  été inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial en péril contre l’avis des experts auprès de l’UNESCO et l’opposition adressée au Président Abbas par les autorités catholique, orthodoxe et arménienne".  Le B’nai B’rith France a dénoncé "cette politisation d’une organisation internationale sensée n'agir que pour la culture et pour la paix, et dont les prises de positions partisanes comme celles-ci ne font que discréditer son message et son action".

Le 25 juin 2014, Shimon Samuels, directeur des relations internationales du CSW, a décrit dans The Jerusalem Post le déroulement de cette réunion du CPM, et a prévu la poursuite des "vols des identités juives et chrétiennes en Terre Sainte".

Des enjeux cruciaux
L'enjeu de ce double vote du CPM est, non seulement de "palestiniser" un site majeur de l'histoire Juive, mais aussi d'influer sur la future décision de la justice israélienne concernant le tracé de la clôture de sécurité anti-terroristes à proximité de Battir/Beitar.

Ce tracé traverserait la vallée Nahal Refaim où se trouvent des terrasses de pierre édifiées sous l'époque romaine, il y a environ 2 000 ans, par des habitants Juifs, à Beitar. Il suivrait celui de la ligne d'armistice de 1949 et de la voie du chemin de fer reliant Jérusalem à Jaffa et construite sous l'empire Ottoman. Jusqu'à la fin des années 1940, Battir était le dernier arrêt du train avant le terminus Jérusalem. En vertu de l'accord d'armistice entre Israël et la Jordanie en 1949, une zone incluant cette voie ferrée et une étroite bande de terre avec maisons et jardins a été mise sous souveraineté israélienne. Ironiquement, ce tracé suit le tracé de la "Ligne verte", qui est revendiquée par le "camp de la paix" comme seule délimitation appelée, selon ses vœux, à séparer l'Etat d'Israël d'un futur Etat palestinien"... Difficile donc pour ce camp alliant Israéliens et "Palestiniens" de trouver un moyen de contester ce tracé à Battir/Beitar.

Dirigé par Gidon Bromberg et Nader Khateeb, l'association israélo-palestino-jordanienne Friends of the Earth Middle East (FoEME) soutient la reconnaissance par l'ONU (Organisation des Nations unies) d'un "Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale et dans les lignes de 1967 et en coexistence pacifique avec l'Etat d'Israël". FoEME a déposé une requête devant la Cour suprême israélienne visant à empêcher la construction de la barrière de sécurité anti-terrorisme selon le tracé prévu en alléguant de préjudices sur les paysages et les paysans "palestiniens". Cette barrière a réduit considérablement le nombre des attentats terroristes commis par les "Palestiniens" en Israël.

En 2007, près du village de Bilin, la Cour suprême israélienne avait imposé à Tsahal de modifier le tracé de cette clôture en considérant qu'elle empiétait sur des terres appartenant à des fermiers "palestiniens".

Comme le souligne Yisrael Medad, Battir (12 000 dunums, 10 764 pieds carrés, 1 000 m²) ne souffrira pas du tracé de cette barrière défensive, mais affronte des problèmes causés par l'insuffisance et le gaspillage de l'eau, notamment l'absence de réseau d'assainissement : un tiers des terres arables de Battir, soit 4 000 dunums, sont cultivées et "5 000 des 8 000 dunhams des terres arables non cultivées ne sont pas cultivées" en raison du manque d'eau.

Et d'ajouter : dans les années 1960, avant la guerre des Six-jours (juin 1967) des attentats terroristes visaient le train "en raison de sa proximité avec la Ligne verte et le village de Battir". Le 27 octobre 1966, une personne avait été blessée par une bombe déposée près de cette voie ferrée.

Le 4 janvier 2015, la Cour suprême israélienne a annoncé que le ministère israélien de la Défense avait renoncé, au moins temporairement, au tracé de la barrière de sécurité anti-terroriste à Battir, soit sur une longueur de 500 mètres.

« Ce triomphe est une victoire pour la Palestine », a déclaré Akram Badir, chef du conseil local à Battir, au sud de Jérusalem, à l’agence de presse palestinienne Ma’an.

Dirigeant de Friends of the Earth, Gideon Bromberg s’est réjoui de cette décision.

Aux villageois de Battir et à Friends of the Earth s’était jointe l’Autorité israélienne de la Nature et des Parcs qui s’était opposée au plan du ministère de la Défense.

Voici trois mois, Moshe Ya’alon, ministre de la Défense, avait déclaré au journal Makor Rishon que la construction de la barrière « n’était pas une priorité. Je pourrais prétexter que nous n’avons pas d’argent, mais le fait est que je ne vois pas le besoin pour le moment d’une barrière autour du Gush Etzion ».

Les pétitionnaires avaient communiqué à la Cour cette interview en indiquant qu’elle contredisait l’affirmation de l’Etat selon laquelle la construction de la barrière à Battir était une question d’extrême urgence parce que c’était le dernier portion sans barrière entre Israël et la rive occidentale du Jourdain. Entre la date de cette interview et la déclaration de l’Etat de l’absence de ressources financières pour cette construction en raison de la chute du gouvernement et l’échec à faire adopter le budget 2015, la Cour a donc décidé d’interdire au gouvernement de construire la barrière à Battir sans avoir au préalable soumis un nouveau plan de construction. Si l’Etat décide de construire cette barrière, toute la procédure administrative recommencera depuis le début.

L’Etat s’est réservé le droit de construire la barrière de sécurité anti-terroriste au travers de la Nahal Refaim Valley à l’avenir, en disant qu’il croit que sa route prend en compte les objections environnementales élevées par Friends of the Earth Middle East. Les Ecologistes et les habitants de Battir ont rejeté cette demande et argué que la zone pourrait être protégée par un équipement de surveillance électronique qui n’abimerait pas les terrasses de la vallée.


Visuels :
Wisam Oweineh 
« Palestine : terre des oliviers et des vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir »
© Centre for Cultural Heritage Preservation

Jasmine Salachas
"Palestine : terre des oliviers et des vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir "
Copyright : © Centre for Cultural Heritage Preservation

Federico Busonero
"Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem"
© UNESCO

Rami Rishmawi
"Palestine : terre des oliviers et des vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir"
© Centre for Cultural Heritage Preservation

Les grottes de Bet Guvrin
© Courtesy Israel Ministry of Tourism

Jasmine Salachas
"Palestine : terre des oliviers et des vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir"
© Centre for Cultural Heritage Preservation

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Cet article a été publié le 23 juin 2014. Il a été modifié le 6 janvier 2015.