vendredi 12 mai 2023

Frank Sinatra (1915-1998)


Frank Sinatra (1915-1998) était un chanteur des grands orchestres de jazz des années 1940, idole des bobby-soxers américaines, crooner au remarquable phrasé, star instinctif oscarisé en 1954 pour Tant qu’il y aura des hommes (From Here to Eternity) de Fred Zinnemann, membre du Rat Pack, réalisateur et producteur. Arte diffusera le 14 mai 2023 à 11 h 55 Frank Sinatra. Le crooner à la voix de veloursdocumentaire d'Annette Baumeister et à 13 h 30 "L'express du colonel von Ryan" de Mark Robson.


Ol' Blue Eyes, The Chairman of the Board, The Voice… Les surnoms ne manquent pas pour désigner Frank Sinatra (1915-1998), excellent dans le jazz et le swing, la comédie et le drame, artiste engagé auprès des démocrates, notamment du président John Kennedy, puis du républicain Ronald Reagan, et fervent soutien de l’Etat d’Israël.

D’Hoboken à Hollywood
Frank Sinatra nait le 12 décembre 1915, à Hoboken (New Jersey), ville divisée en quartiers juifs, italiens et irlandais - ceux-c i dirigeaient la ville par le clientélisme -, dans une famille catholique originaire de Catane et de Gênes (Italie). Un fils unique gâté qui grandit dans un quartier habité par des familles nombreuses souvent immigrées en quête du rêve américain.

Intelligente, autoritaire, la mère est sage-femme, pratique aussi des avortements, et est déléguée du parti démocrate. Le père est boxeur sous le nom de Marty O'Brian, escorte des camions de contrebande lors de la Prohibition, puis ouvre un bar avec un piano mécanique. Les immigrés italiens sont alors discriminés, méprisés, victimes de clichés.

Hoboken  abritait six cinémas sur trois km².


Pendant la crise économique de 1929, Frank Sinatra prend conscience de la précarité, et écoute la radio. Ambitieux, il admire Bing Crosby, crooner populaire intégrant les nouveautés du jazz dans ses chansons. Il arrête sa scolarité à 15 ans, et vit de divers boulots : docker, etc. Ce qui lui laisse un complexe qu'il compense par la lecture, les discussions avec des personnes cultivées.


Doué, Frank Sinatra travaille sa voix sans relâche, étudie ses paroles. Il se produit dans le bar familial, avec un mégaphone. Sa mère lui achète une voiture et du matériel : un amplificateur et un micro qui" permet l'émergence de nouvelles techniques vocales, sans avoir à porter sa voix". Il devient un artiste avec lequel les musiciens peuvent jouer. Sa mère le fait engager dans un groupe local, les Hoboken Four. Il s'habitue à chanter avec un micro, placé au-dessous de son menton afin que son visage soit entièrement visible du public.


A 16 ans, il se produit dans des clubs de jazz à New York, "capitale de la musique populaire américaine". Il entend chanter Billie Holiday avec laquelle il aura plus tard une aventure. Sa décision d'arrêter sa scolarité est vécue comme un drame par ses parents.

Sinatra débute comme vocaliste dans les célèbres orchestres de jazz de Harry James et du tromboniste Tommy Dorsey, un tough guy. C'est l'ère des big bands. La voix douce de Sinatra s'impose, séduit les spectateurs. Sinatra admire Tommy Dorsey, son style, son pouvoir. Un "dessin animé caricature l'exaltation de ses admiratrices" et la manière de Sinatra de s'emparer du micro. Sinatra apprend aussi en observant les chanteurs et d'un professeur de chants. Il se passionne pour les techniques de chant, et décroche des contrats en chantant avec Dinah Shore. Il passe à la radio deux fois par jour. Et s'améliore.

En 1939, Frank Sinatra épouse Nancy Barbato, "épouse italienne typique", avec qui il a deux filles, Nancy et Tina née en Californie, et un fils prénommé Frank Jr. Malgré les absences et infidélités de l'artiste, grâce aux réconciliations, le couple dure jusqu'en 1951.

Dans l'orchestre de Tommy Dorsey, qui avait une technique parfaite de respiration en jouant du trombone, Sinatra perfectionne la fluidité de son chant.


Bing Crosby règne : avec 55 millions d'exemplaires, son White Christmans demeure le disque le plus vendu.


7 décembre 1941. Attaque japonaise à Pearl Harbour. "I'll never smile again" a un "succès immédiat. C'est une chanson sur la douleur de la séparation". Sinatra "réconforte l'Amérique". Il est réformé car il a un tympan perforé et est père de sa première fille, Nancy, qu'il adore.

Beaucoup de soldats le haïssent car il traîne une réputation erronée de planqué et drague leurs amies. Ses fans ? Les bobby-soxers, adolescentes aux socquettes blanches. Sinatra donne jusqu'à dix représentations par jour. Il est surnommé "The Voice" (La Voix). Future parolière, Marilyn Bergman rate l'école pour l'écouter chanter, est arrêtée par la police, et quelques décennies plus tard, écrira des chansons avec son mari Alan Bergman. Le succès de Sinatra éclipse celui de Dorsey. Sinara met un terme à son contrat avec Dorsey.


Idole des bobby-soxers pendant la Seconde Guerre mondiale, Frank Sinatra entame une carrière de chanteur en solo en 1942.

Lors d'un séjour à Cuba, Sinatra rencontre des mafieux, tels Luciano. Largement médiatisée, la photographie de leur rencontre nourrit une campagne durable associant Sinatra à la mafia. Une association que l'artiste s'efforce vainement de nier et de contrer.


Avec Bing Crosby, ce fervent admirateur du président démocrate Roosevelt collecte des fonds pour des emprunts durant le conflit.


En 1945, il tourne dans The House I Live In, un film oscarisé contre les préjugés.

Dès sa jeunesse, Frank Sinatra est proche de Juifs, et sera marqué par la Shoah.


Son succès public attire l’attention de Hollywood qui le fait tourner dans des comédies musicales : Anchor’s Aweigh (Escale à Hollywood) de George Sidney, Till the Clouds Roll by (La Pluie qui chante) de Richard Whorf et Vincente Minnelli, On the Town (Un jour à New York) de Stanley Donen et Gene Kelly. 

Au début des années 1950, Sinatra est au creux de la vague, et souffre de problèmes vocaux. Les ventes de ses disques s'effondrent. Des rumeurs persistantes le liant à la mafia ternissent son image. Son contrat avec la Columbia n'est pas renouvelé. Criblé de dettes, Sinatra se produit dans de petits night-clubs. 

En 1951, Frank Sinatra divorce - un scandale pour une famille catholique et dans une Amérique puritaine - et se remarie avec Ava Gardner, star glamorous prisant son indépendance. Leur relation passionnée unit une star célèbre et un acteur-chanteur aux multiples problèmes.

Ava Gardner avorte, au grand désespoir de Frank Sinatra.


En 1952, Capitol Records le recrute. Sinatra sélectionne des chansons avec rigueur. Songs for Young Lovers est un succès commercial et artistique. "J'adore enregistrer", confie Frank Sinatra. Ses chansons reflètent sa maturité, les souffrances de l'adulte portant chapeau et cravate.

Les tournages séparent le couple qui bat de l'aile. Sinatra consomme beaucoup d'alcool.


"Tant qu'il y aura des hommes"

Arte diffusa le 3 mai 2020 "Tant qu'il y aura des hommes" (Verdammt in alle Ewigkeit ; From Here to Eternity) de Fred Zinnemann. "À la veille de l’attaque de Pearl Harbor, un soldat se révolte contre les brimades militaires... Empli d'humanité, un grand classique du cinéma américain servi par une brochette de stars (Deborah Kerr, Burt Lancaster, Montgomery Clift, Frank Sinatra...) et récompensé en 1954 par huit Oscars."

"Été 1941. Prewitt, un ancien boxeur, est affecté dans un régiment de Pearl Harbor. Quand le sergent Warden, véritable chef du camp et amant de Karen, la femme du capitaine, lui demande de remonter sur le ring, celui-ci refuse, traumatisé d'avoir rendu aveugle un de ses adversaires. Il devient alors la tête de turc de ses camarades. Jusqu'au jour où Maggio, l'un de ses amis, meurt à la suite des mauvais traitements infligés par un capitaine sadique. En colère, Prewitt décide de provoquer ce dernier en duel…" 

 "Le film a été rendu célèbre par la scène débordante de sensualité – qui n'avait pas manqué de choquer à l'époque – où Burt Lancaster et Deborah Kerr sont submergés par une vague… de plaisir. Cette dose de glamour pourrait surprendre tant le film fleure de prime abord la testostérone, plongeant dans l'ambiance d'une institution militaire qui ne jure que par un instinct grégaire et brutal, et dont le cinéaste dénonce les dysfonctionnements et les pratiques humiliantes". 

"Mais, par l'intermédiaire des deux héros insurgés contre l'armée, interprétés par les inoubliables Montgomery Clift (Prewitt) et Frank Sinatra (Maggio), le cinéaste insuffle une sensibilité et un érotisme étonnants à son œuvre. Comme si, ici, le courage et le sens de la justice n'avaient rien à voir avec la force physique mais s'exprimaient à travers la délicatesse des émotions. Un beau film humaniste."

"Convaincu de l’étendue de son registre dramatique et de la nécessiter de relancer sa carrière, Frank Sinatra a obtenu difficilement, et avec l'aide d'Ava Gardner, de passer une audition et d’interpréter le rôle de Maggio, dans From Here to Eternity (Tant qu’il y aura des hommes) de Fred Zinnemann (1954), avec Burt Lancaster, Montgomery Clift, Déborah Kerr. "J'ai fait ce film pour survivre. J'ai arrêté l'alcool", confie Sinatra.

Ce rôle dramatique lui vaut l'Oscar du meilleur second rôle. "I am deeply thrilled and very moved... I am terribly pleased", a déclaré Frank Sinatra lors de la cérémonie de remise des Oscar.


Engagements
Sorti en 1955,  In The Wee Small Hours est le premier concept disc. Il choisit une humeur et sélectionne les chansons en harmonie avec son humeur. "Je suis l'un des rares chanteurs à enregistrer au milieu des musiciens. J'ai besoin de l'énergie des musiciens. Un bon arrangeur est nécessaire", explique Frank Sinatra qui respecte Nelson Riddle, arrangeur notamment pour I've got You Under my Skin.

En pleine Guerre froide, Frank Sinatra est soupçonné de sympathies pour le communisme. Bien que son nom ait été prononcé lors d'une audience du Comité, il n'a pas eu à témoigner.


Il se bat pour l'égalité des droits des Noirs, contre la ségrégation raciale : "Je pense que nous sommes tous égaux", affirme-t-il. "Il m'a ouvert des portes. Il a toujours été là pour moi", confie Sammy Davis Jr. Gravement blessé lors d'un accident de la circulation au cours duquel il perd un œil, Sammy Davis Jr effectue sa convalescence chez Sinatra.


Frank Sinatra et Ava Gardner divorcent en 1957. Après la séparation, le style de Sinatra devient "plus fataliste".


"La blonde ou la rousse"

Frank Sinatra est de nouveau au sommet de la gloire lorsqu’il joue en 1957 dans La blonde ou la rousse, film  (Pal Joey) de George Sidney (105 min) qui l’avait déjà dirigé dans Escale à Hollywood où il chantait (et dansait) aux côtés de Gene Kelly" (Olivier Père).

Frank Sinatra y interprète Joey Evans, "crooner séduisant et inflammable, quelque peu gigolo", qui "hésite entre deux femmes opposées en tout : Linda, la jeune, jolie et plutôt sage chorus girl (Kim Novak), et Vera, la milliardaire qui aime à s’encanailler" (Rita Hayworth). "Vaniteux, mythomane, arriviste, enjôleur, bluffeur, mais capable de sincérité, Joey devra choisir…"

George Sidney "était un élève exemplaire de la Metro-Goldwyn-Mayer" (MGM), studio hollywoodien. "Chacun de ses films était une mise en application rigoureuse des règles archétypales du musical hollywoodien. La blonde ou la rousse, adaptation d’un grand succès de Broadway, n’échappe pas à ce perfectionnisme.

Un "classique de la comédie musicale et sentimentale, avec un florilège de grands acteurs : l’éternel Frank Sinatra, charmeur de ces dames et chanteur envoûtant, Rita Hayworth, rousse flamboyante qui joue un rôle de femme mûre, et la pulpeuse et blondissime Kim Novak.  À ce casting prestigieux, qui folâtre sur ton léger et comique, s’ajoute une musique entraînante" avec des standards : "My funny Valentine", "The lady is a Tramp", Zip et Bewitched, Bothered & Bewildered.

L'"Oscar pour Tant qu’il y aura des hommes en 1954 a remis Frank Sinatra "en selle après une traversée du désert et sa carrière d’acteur s’enrichit de rôles dramatiques sous la direction de grands réalisateurs. Sinatra tournera avec Mankiewicz, Preminger, Minnelli, Capra ou Frankenheimer mais c’est surtout dans le registre de la comédie et du divertissement hollywoodien que sa filmographie s’épanouira, transposant sur grand écran la mythologie personnelle du crooner. Ainsi La Blonde ou la rousse est-elle une charmante comédie musicale située dans les coulisses des boîtes de nuit californienne, avec un Technicolor rutilant".

Sinatra y interprète un chanteur et animateur de cabaret ambitieux peu avare de son pouvoir de séduction auprès de la gent féminine, notamment pour parvenir à ouvrir son propre night-club. L’année de son divorce avec Ava Gardner, Sinatra joue avec décontraction un personnage proche de ce qu’il est dans la vie : un homme à femmes. La Blonde ou la rousse met en scène la facette égrillarde et salace de Sinatra, insatiable charmeur prêt à conquérir toutes les belles femmes qui croisent son chemin, avec un bagout pas toujours très classe mais plutôt irrésistible. La blonde éclipse la rousse puisque Kim Novak la nouvelle star de la Columbia à l’époque est particulièrement sexy dans ce film, tandis que Rita Hayworth, qui connut son apogée en 1946 avec Gilda, n’est déjà plus au meilleur sa forme.

Le film ressort également au cinéma à partir du 16 décembre, distribué par Park Circus et programmé à Paris à la Filmothèque du Quartier Latin.


Registre dramatique



Frank Sinatra aborde des personnages complexes, des sujets sensibles : batteur de jazz drogué de The Man with the Golden Arm (L’Homme au bras d’or) d’Otto Preminger), assassin psychopathe Suddenly (Je dois tuer) de Lewis Allen, soldat amoureux d’une métisse dont le père est Noir dans Diables au soleil (Kings Go Forth) de Delmer Daves, vétéran courageux mais écrivain joueur dans Some Came Running (Comme un torrent) de Vincente Minnelli, policier faillible découvrant la corruption dans The Detective (Le détective) de Gordon Douglas…

Président Kennedy

Frank Sinatra se lie d'amitié avec le candidat catholique démocrate John Kennedy, dont il chante la chanson de campagne et intervient pour favoriser le vote de syndicats dans des Etats importants lors de la campagne présidentielle. 

En 2017, pour le centième anniversaire de la naissance de John F. Kennedy, a été diffusé JFK: The Lost Inaugural Gala.

Arte diffusa le 6 janvier 2019 à 18 h 30 "Gala d'investiture de John Fitzgerald Kennedy, 1961" (John F. Kennedy Galakonzert 1961) par John Paulson. Des images du gala pré-inaugural qui devaient être diffusées par NBC et de la famille glamour Kennedy.


"Les images rares de l’exubérant gala d’investiture de John Fitzgerald Kennedy, en janvier 1961, où se produisirent entre autres Frank Sinatra, Gene Kelly, Harry Belafonte et Ella Fitzgerald", ainsi que Milton Berle, Lloyd Bridges, Nat 'King' Cole, Tony Curtis, Sammy Davis Jr, Judy Garland, George Jessel, Hope Lange, Peter Lawford, Janet Leigh, Joe Louis, Shirley MacLaine, Lee Marvin, Jimmy Durante, Vincent Price, Edward G. Robinson et Mort Sahl. Tous ont entonné The Battle Hymn of the Republic (L'Hymne de bataille de la République) : 

"Glory, glory, hallelujah!

His truth is marching on".


"En janvier 1961, John Fitzgerald Kennedy devient officiellement 35e président des États-Unis. Objet de tous les espoirs, le jeune et brillant candidat démocrate ne lésine pas sur les stars du show-business qu'il réunit lors de sa cérémonie d’investiture. Frank Sinatra, fervent soutien durant sa campagne, se produit sur scène aux côtés de Gene Kelly, Ella Fitzgerald, Harry Belafonte, Ethel Merman ou Nat King Cole. Associant analyses et témoignages inédits, ce documentaire réunit les images rares d'un événement qui a marqué les mémoires." 

Producteur et hôte, Frank Sinatra a recruté les meilleurs professionnels, sur scène et dans les coulisses, a veillé aux détails et a convaincu le producteur Leland Hayword de fermer deux spectacles à Broadway afin qu’Ethel Merman et Laurence Olivier puissent participer à cette soirée glamour. Ethel Merman était une chanteuse conservatrice, qui soutenait le président Eisenhower. Qui imaginerait des artistes de Hollywood accepter de se produire pour un gala en faveur du Président élu Donald Trump ?


La fête de pré-investiture a été enregistrée en vidéo et devait être diffusée par NBC la semaine suivante. Mais le 19 janvier 1961, un blizzard a atteint D.C. Il a interrompu la plupart de l’électricité à Washington, même si quelques générateurs ont fourni le minimum de lumières nécessaires à enregistrer le spectacle. Les artistes ont répété toute la journée, mais n’ont pas pu se rendre dans leur hôtel pour s’habiller en vue de la soirée. Ainsi, Ethel Merman, qui jouait dans « Gypsy », s’est présentée vêtue de son manteau d’hiver. 


La soirée précédant l’investiture du Président élu, ce gala au National Guard Armory visait trois objectifs : louer la victoire du président Kennedy, souligner le rôle des arts dans la future administration démocrate et récolter des fonds pour payer une partie des coûts de la campagne électorale du Parti démocrate. 

Avec plus de 1,7 million de dollars récoltés, l’objectif de rembourser la dette a presque été atteint.


Le Président John Fitzgerald Kennedy a remercié Sinatra et tous les artistes pour leurs talents et leurs efforts remarquables : Nat King Cole chantant « The Surrey With the Fringe on Top » et un émouvant « Stardust », Ella Fitzgerald « Give Me the Simple Life », Harry Belafonte « When the Saints Go Marching In »… Quant à Frank Sinatra, il a interprété « You Make Me Feel So Young » et « The House I Live In », Jimmy Durante  « September Song »...


Piètre acoustique, éclairage insatisfaisant, tempête de neige bouleversant les plans des organisateurs… La vidéo en noir et blanc de la soirée n’a pas été diffusée. Elle a été conservée par la John F. Kennedy Library, et non montrée pendant des décennies.

  
Sous la pression de la Maison Blanche, Frank Sinatra raye de la liste d'invités à la  soirée Sammy Davis Jr qui vient d'épouser May Britt, actrice suédoise. 

Frank Sinatra croit à tort appartenir au clan Kennedy. Procureur général des Etats-Unis et frère du Président, Bobby Kennedy se méfie des relations de Frank Sinatra avec la mafia, notamment Sam Giancana, via son amie Judy Campbell, proche du président John F. Kennedy. En 1962, Frank Sinatra doit accueillir le président Kennedy dans sa maison à Palm Springs. Mais le locataire de la Maison Blanche préfère se rendre chez Bing Crosby, fervent républicain. Sinatra chante dans une prison de Noirs américains accompagné de l'orchestre de Count Basie et avec Quincy Jones. Mais sans contacter la Maison Blanche. "Pendant un court instant, il a été l’étoile la plus brillante dans notre vie", dit Frank Sinatra à la mort du président Kennedy.


Rat Pack
Ami de Humphrey Bogart, Frank Sinatra est très affecté par son décès. Veuve de Humphrey Bogart, Lauren Bacall sort avec Frank Sinatra. Elle accepte de l'épouser en 1958. Croyant qu'elle en avait fait part à la presse, Frank Sinatra rompt brutalement.

Frank Sinatra se rend à Las Vegas, fréquente les casinos, devient noctambule, ne supporte pas la solitude. Un rythme dur à suivre pour son entourage. La place de l'alcool dans la vie de Sinatra croît.


Frank Sinatra cultive aussi l’amitié. Avec ses amis acteurs – Dean Martin, Sammy Davis Junior, Peter Lawford, Joey Bishop -, il forme le Rat Pack, le "clan", et tourne dans des comédies : Four for Texas (Quatre du Texas) de Robert Aldrich, Robin and the Seven Hoods (Les Sept Voleurs de Chicago) de Gordon Douglas. Modeste, Dean Martin apprend à son ami Frank Sinatra à plaisanter sur scène.

Au milieu des années 1950, le Rat Pack sauve Las Vegas, qui alors n'attire pas un public assez important. Frank Sinatra proteste contre la discrimination raciale affectant les artistes afro-américains.


Chairman of the Board (Président). C'est ainsi que les Américains surnomment désormais Frank Sinatra.


Lors d'un Telethon en 1976, Frank Sinatra organise une rencontre sur scène entre Dean Martin et Jerry Lewis, deux complices pendant plus d'une décennie dans les cabarets et à Hollywood. 


"Ocean's Eleven" ("L'inconnu de Las Vegas")

Arte diffusa Ocean's Eleven (L'inconnu de Las Vegas), film de Lewis Milestone (1960, 122 min) avec le Rat Pack, Angie Dickinson et Shirley Maclaine.


"Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Danny Ocean a décidé de dévaliser au cours de la même nuit les cinq plus grands casinos de Las Vegas, qui appartiennent au mari de son ex-femme. Ne lui manque plus qu'une équipe pour mettre son plan à exécution : il parvient alors à convaincre dix anciens compagnons d'armes, devenus ses amis, de participer à ce braquage d'envergure. Mais après avoir empoché les millions, encore faut-il les faire sortir de la ville..."

"Un des braquages les plus célèbres du cinéma, qui a inspiré plus tard le classieux remake de Steven Soderbergh. Entre répliques tordantes et leçons de swing, une virée de haut vol en compagnie du prestigieux Rat Pack : Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr. Un casting exceptionnel : le légendaire Rat Pack. A retenir la scène finale, plan-brochette et concentré de nonchalance élégante".

Si "le remake de Steven Soderbergh expose en détail les préparatifs du casse, la version originale les développe sur un mode plus désinvolte pour se concentrer sur les conséquences de l'opération. Dans les deux cas, l'histoire sert de prétexte à la réunion d'un casting première classe : la bande de George Clooney d'un côté, celle de Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr. de l'autre. Répliques piquantes, intermèdes musicaux et fièvre des sixties : plus cabotins que jamais, les membres du mythique Rat Pack s'en donnent à cœur joie dans ce film de groupe réjouissant".

"Un  crime dans la tête

Réalisé en 1962, Un  crime dans la tête (The Manchurian Candidate)  de John Frankenheimer est adapté du roman de Richard Condon, The Manchurian candidate, publié en 1960. En 2004, Jonathan Demme a réalisé un remake, co-produit par Tina Sinatra, avec Denzel Washington, Liev Schreiber et Meryl Streep. C'est un thriller, un film de guerre avec des scènes sentimentales, un film de science-fiction sur une conspiration. Réalisé par un vétéran de la télévision américaine, il souligne le rôle "émergent et important de la télévision dans la formation de l'opinion publique et l'atmosphère de cirque qui imprègne la vie politique" aux Etats-Unis.

"De retour de la guerre de Corée, des survivants affirment devoir leur vie au courage du sergent Raymond Shaw. Alors que ce dernier est décoré de la plus haute distinction militaire, deux membres de sa patrouille, le capitaine Bennett Marco et le caporal Alvin Melvin, font régulièrement le même cauchemar : celui d'une séance d'hypnose collective dirigée par des officiers communistes. Un cauchemar dans lequel Raymond Shaw occupe une place centrale. Les autorités militaires ouvrent un dossier et chargent Marco de faire la lumière sur cette affaire. Ce dernier comprend que Shaw a subi un lavage de cerveau afin d'assassiner le futur président des États-Unis... Manipulé par Pyongyang, un héros de la guerre de Corée doit abattre le président américain...  "

Un "thriller paranoïaque" porté par Frank Sinatra. Un film d'une surprenante modernité, auquel l'assassinat du président Kennedy, survenu un an après la sortie, allait conférer un caractère prémonitoire". Peu après l'assassinat du président John F. Kennedy, Sinatra a acheté les droits du film et l'a retiré de la distribution en partie par respect pour le défunt président qu'il admirait, et aussi car il pensait que United Artists retenait des bénéfices issus de l'exploitation du film.

"Réalisé en 1962, en pleine guerre froide, Un crime dans la tête repose sur une scène d'hypnose dans laquelle les hallucinations de soldats américains se mêlent à la réalité. Le montage en surimpression, l'utilisation du grand angle et le décor en atrium font de cette scène un cauchemar impeccable, qui révèle que le héros Raymond Shaw est une marionnette au service des communistes". Un film interdit dans les années 1960 dans les "pays de l'Est" sous domination soviétique en raison de son anticommunisme.

"Dans les années 1960, le thème de l'ennemi (communiste) de l'intérieur occupe une bonne place dans le cinéma et dans la société américaine. Mais John Frankenheimer ne se contente pas de relater les aventures du traître infiltré".

"À travers une série de personnages énigmatiques - les interprétations de Janet Leigh, d'Angela Lansbury et de Frank Sinatra sont remarquables -, il met en scène les traumatismes liés à la cellule familiale, le mensonge des politiques et la manipulation de l'opinion par la télévision. Un film d'une surprenante modernité, auquel l'assassinat du président Kennedy, survenu un an après la sortie, allait conférer un caractère prémonitoire".

Au début du XXIe siècle, The Manchurian Candidate désigne, sous la plume d'auteurs américains tel Roger L. Simon, le candidat/président Barack Hussein Obama pour ses "actes et pensées non américains" (Wayne Allyn Root), pour son passé dont des pans demeurent inconnus et ses liens avec des individus - le gauchiste Frank Marshall Davis, Tony Rezko, le terroriste Bill Ayers, le théologien suprématiste anti-sémite, anti-Blancs et anti-américain Jeremiah Wright, l'anti-israélien Rashid Khalidi - et organisations - ACORN qui a multiplié les fraudes électorales dans divers Etats - peu recommandables (David Kupelian), sa diplomatie soutenant des régimes islamistes au détriment de l'alliance américaine avec l'Etat juif (Vic Rosenthal).

"That's Life"
Frank Sinatra Jr est kidnappé le 8 décembre 1963, à l'âge de 19 ans. Frank Sinatra paie la rançon exigée par les ravisseurs. Son fils est libéré deux jours après son rapt.

Sinatra milite auprès de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) pour l'égalité des droits civils des Noirs américains. Au fil des années, les plaisanteries de Sinatra et Martin frôlent le racisme au détriment de Sammy Davis Jr.

Les goûts musicaux évoluent. Place au rock, que Frank Sinatra abhorre, et à la pop music. Frank Sinatra chante avec Elvis Presley Love Me Tender lors d'une émission télévisée, et enregistre des duos avec sa fille Nancy. Il devient conservateur, alors que les jeunes Américains protestent contre la guerre au Vietnam.

Il fonde le label Reprise Records, société de disques.

"L'express du colonel von Ryan" de Mark Robson
Arte diffusera le 14 mai 2023 à 13 h 30 "L'express du colonel von Ryan" de Mark Robson.

"Pendant la Seconde Guerre mondiale, des soldats britanniques et américains projettent de s’évader d’un camp de prisonniers en Italie... Signé Mark Robson, un film de guerre percutant avec Frank Sinatra en chef de troupe."

"En août 1943, un avion de l’US Air Force s’écrase dans le sud de l’Italie. Le colonel Joseph Ryan survit mais il est interné dans un camp de prisonniers aux côtés de soldats britanniques et de compatriotes, qu’il informe de l’imminence de la libération. Les Britanniques, qui souffrent de privations et des mauvais traitements infligés par le commandement fasciste du camp, ont commencé à préparer une évasion d’envergure et ne veulent pas attendre. Plus haut gradé parmi les prisonniers alliés, Ryan va-t-il les en empêcher ou prendre la tête des opérations ? "

"Frank Sinatra incarne avec une élégance racée le frontman de ce petit classique du film de guerre, qui, par son intelligence du collectif, sait amener une troupe à donner son meilleur. “The Voice” n’est pourtant pas le seul atout de ce pur produit hollywoodien des années 1960, rythmé de scènes d’action spectaculaires. L’efficacité de la réalisation et un suspense toujours en tension en font un cousin tout à fait convaincant de La grande évasion, tourné deux ans plus tôt. À noter, une bande-son riche et parfaitement ouvragée, qui a valu au film de Mark Robson une nomination aux Oscars."


Mia Farrow
A Las Vegas, Frank Sinatra épouse l'actrice Mia Farrow  en 1966, sans le dire à ses enfants. Une comédienne qui veut poursuivre sa carrière cinématographique. 

"Je le trouvais irrésistible... Pour moi, c'était un homme extrêmement timide. C'était une période heureuse, car j'étais son secret... Beaucoup de chansons qu'il interprétait à Las Vegas étaient des standards, mais je préférais les ballades", se souvient Mia Farrow.

Le tournage de Rosemary's Baby, produit par Bob Evans et réalisé par Roman Polanksy, dure plus longtemps que prévu. A la grande fureur de Frank Sinatra qui a prévu de tourner avec son épouse.


Le mariage se conclut par un divorce en 1968. Voici quelques années, Mia Farrow a allégué que son fils brillant, Ronan, n'aurait pas pour père biologique Woody Allen, mais Frank Sinatra. Nancy Sinatra a alors révélé que son père avait subi une vasectomie.


"Tony Rome est dangereux"
Arte diffusa le 5 avril 2021 "Tony Rome est dangereux" (Der Schnüffler) de Gordon Douglas. "Un millionnaire charge le détective privé Tony Rome d’enquêter sur sa fille... Sous le soleil de Floride, un polar avec un Frank Sinatra au charme désinvolte, entouré de Jill St. John (future James Bond girl) et de la mythique Gena Rowlands."

"Ancien flic reconverti en détective privé, Tony Rome vit sur un yacht à Miami, naviguant entre ses deux passions : l’alcool fort et le jeu. Un matin, Ralph Turpin, son ancien associé, l’appelle à l’aide. Diana Pines, la fille du magnat de la construction Rudy Kosterman, vient d’être découverte ivre morte dans la chambre d’un hôtel borgne. Pour éviter les foudres de son millionnaire de père, il demande à Rome de la ramener chez elle sans révéler le lieu où elle cuvait. À son réveil, la jeune femme réalise que la broche en diamants qu’elle portait la veille a disparu. Soucieux de comprendre l’origine des tourments de sa fille, Kosterman charge Tony d’enquêter..."
 
"Première des trois adaptations à l’écran des enquêtes du privé Tony Rome, publiées sous le pseudonyme d’Anthony Rome par Marvin H. Albert – deux autres, La femme en ciment et Le détective, suivent la même année, toujours réalisées par Gordon Douglas et avec Sinatra –, ce film policier balade son enquêteur, au charme désinvolte mais aux méthodes efficaces, des villas luxueuses aux bas-fonds de Miami. L’intrigue, tortueuse, s’amuse des clichés du genre, mixant castagne, gros plans sur les attributs féminins et dialogues teintés d’ironie ("Les flics arriveront à faire cracher Tony le jour où les États-Unis auront un président noir…"). Accompagné par Jill St. John (future James Bond girl) et la mythique Gena Rowlands, Frank Sinatra se révèle impérial dans l’art d’esquiver les uppercuts, de flairer les entourloupes ou de se tirer avec maestria des situations les plus périlleuses."


Retraite
En 1969, le père de Frank Sinatra décède. "Quelque chose s'est brisé en Frank Sinatra". "Mon père m'aimait plus que ma mère si c'est possible, mais il ne me l'a jamais montré... Il était ravi que je sois célèbre mais on n'en parlait jamais", confiait l'artiste.

Après l'insuccès de ses derniers disques, Frank Sinatra décide de prendre sa retraite.


Il soutient la campagne électorale de son ami, Ronald Reagan, ancien acteur. "Beaucoup de mes amis étaient furieux et ne voulaient plus parler avec moi. Je suis toujours démocrate, mais si le candidat républicain est meilleur que le démocrate, je vote pour lui", déplore Frank Sinatra qui avait aussi milité pour Richard Nixon en 1972. Il avait une affection pour Spiro Agnew qu'il s'efforce de dissuader de démissionner.

Son quatrième mariage en 1976 avec Barbara Marx, showgirl et modèle divorcée de Zeppo Marx,  dure jusqu'à son décès.

Le 13 octobre 1974, Frank Sinatra chante devant 20 000 spectateurs enthousiastes au Madison Square Garden.


Alors qu’il souhaite acquérir un casino à Las Vegas, il se voit contraint de solliciter des témoignages de moralité car on le soupçonne de liens avec la mafia. Parmi ses témoins, l’acteur-producteur Kirk Douglas. Alors que les précédents témoins brossent un portrait d’un Frank Sinatra sans défaut, Kirk Douglas nuance ce portrait : « Oui. Il y a eu une ombre dans mes relations avec Frank Sinatra. Je suis au regret de révéler un fait ». Silence dans la salle. Et Kirk Douglas de poursuivre : « Dans un film d’aventures, j’ai incarné un personnage entonnant une chanson. Lors de la première du film, j’ai remarqué que Frank Sinatra me regardait avec jalousie alors que je révélais mon grand talent de chanteur ». Hilarité générale dans la salle.

En plus d’un demi-siècle, Frank Sinatra a fait plus de 1 400 enregistrements et obtenu 31 disques d’or, neuf de platine trois de double platine et un de triple platine décernés par l’Association des industriels du disque américaine. En 80 ans, Sinatra a eu 40 succès dans les charts. Il a reçu neuf GRAMMY Awards durant sa carrière, dont trois pour le prestigieux Album de l’année et un Oscar. Sinatra est apparu dans plus de 60 films et a produit huit films. Il a reçu des Prix pour l’ensemble de son œuvre de la Recording Academy, de la Screen Actors Guild et de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), ainsi que le Kennedy Center Honors, la Médaille présidentielle de la Liberté et la Médaille d’or du Congrès. 

"Sinatra - The Main Event. Live from Madison Square Garden 1974"
Arte diffusera le 2 août 2021 "Sinatra - The Main Event. Live from Madison Square Garden 1974" réalisé par Bill Carruthers.

"À l’automne 1974, Frank Sinatra, alors au sommet de sa carrière, entame une série de six concerts, tous donnés au Madison Square Garden, en plein coeur de New York. Le dernier, qui réunit un grand nombre de célébrités, dont Robert Redford et Rex Harrison, fut télédiffusé et baptisé "The Main Event".

"Accompagné du grand jazzman Woody Herman et de son groupe, Frank Sinatra alterne titres incontournables de son répertoire – "My Way", "I’ve Got You under My Skin", etc. – et choix plus personnels, comme "Angel Eyes", un titre cher à son cœur, qu’il souhaite réinterpréter pour son public. Devant un auditoire fervent, qu’il régale des chansons de sa vie, "le gangster d’Hoboken" proclame son attachement à New York, ville où sa carrière a débuté et qu’il considère comme son foyer, et à son pays, où ses rêves, dit-il, ont pu se réaliser."

"Setlist :
The Lady Is a Tramp
I Get a Kick Out of You
Let Me Try Again
Autumn in New York
I've Got You Under My Skin
Bad, Bad Leroy Brown
Angel Eyes
You Are the Sunshine of My Life
The House I Live In
My Kind of Town
My Way".

Sioniste
Cette légende américaine aimait Israël et a lutté contre l’antisémitisme .

En 1945, il a tourné dans The House I Live In, court métrage de dix minutes contre l’antisémitisme vivace à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Une œuvre qui a reçu le Golden Globe en 1946. 

En 1947, il a chanté lors d’un rassemblement « Action pour la Palestine ». Les Palestiniens désignaient alors les Juifs de la Palestine mandataire.

En mars 1948, il a aidé Teddy Kollek, futur maire de Jérusalem et alors membre de la Haganah, agissant afin de contourner le boycott des armes imposé par le président Truman aux combattants Juifs d’Erezt Israël : au petit matin, Sinatra est arrivé, cachant un million de dollars dans un sachet en papier, sur la jetée du port de New York, où attendait un navire irlandais. Une somme indispensable à la victoire d’Israël en 1948.

Sinatra portait une petite mezouza autour du cou. Un cadeau d’une voisine âgée, Mme Golden, qui s’est occupée de lui enfant à Hoboken. En souvenir, il a acheté pour 250 000 dollars de bons d’Israël. 

En 1966, il a tourné en Israël le rôle d’un pilote Juif dans Cast a Giant Shadow, avec Kirk Douglas dans le rôle de Mickey Marcus, colonel Juif américain qui est mort en combattant lors de la guerre d’Indépendance. Sinatra a donné son salaire au Centre Arabo-israélien de la jeunesse de Nazareth.

Ce philanthrope a siégé au Conseil des trustees du Centre Simon Wiesenthal et a contribué au financement du film Genocide sur la Shoah.

Il a donné un million de dollars à l’Université hébraïque de Jérusalem, qui l’a remercié en nommant un de ses immeubles, le Centre Frank Sinatra international des étudiants. Un Centre dont la cafétéria a été le lieu le 31 juillet 2002 d’un attentat palestinien islamiste  tuant neuf personnes dont David Gritz . 

Réaction de certains pays arables : le boycott de ses disques et films.

Mais Frank Sinatra est demeuré fidèle et loyal à Israël.

Hommages

Lors de l'année du centenaire de la naissance de  la Cinémathèque française lui a consacré un cycle de films.

Le GRAMMY Museum a montré l’exposition Sinatra: An American Icon (21 octobre 2015-15 février 2016), qui sera montrée à Miami. 

"Following its highly acclaimed debut in New York in March, the multimedia exhibit exploring the life and career of multiple GRAMMY Award winner Frank Sinatra. As the official exhibit of the 2015 Frank Sinatra Centennial, Sinatra: An American Icon traces 100 years of Sinatra legacy, from Hoboken, N.J., through superstardom, chronicling the meteoric rise of his music career, his Hollywood success, personal life, and humanitarian work. 

“Dad always said, ‘I’d like to pass along to people what I know and what I do,” commented Nancy Sinatra. “With this exhibit, the Sinatra family proudly shares personal and professional insights into the life and times of Frank Sinatra.” "Sinatra's Los Angeles legacy is as prominent in music history as his New Jersey roots, which makes bringing the official exhibit of the 2015 Sinatra centennial to our museum extra special," said Bob Santelli, Executive Director of the GRAMMY Museum. "This exhibit not only celebrates Sinatra's recording and GRAMMY legacy, but gives visitors a unique glimpse of what it was like to personally know the man behind ‘The Voice.’" 

"On display in the Museum's Special Exhibits gallery on the second floor through February 2016, Sinatra: An American Icon is presented in cooperation with the Sinatra Family, Frank Sinatra Enterprises, and the Frank Sinatra Collection, USC School of Cinematic Arts, and will feature many artifacts from the Sinatra Family’s personal collection, including never-before-seen photos, family mementos, rare correspondence, personal items, artwork, and recordings. Additional details on the exhibit and corresponding special events and programs will be forthcoming. This traveling exhibition is made possible through the generous support of Jack Daniel’s Sinatra Select. After Los Angeles, the exhibit will travel to Miami".


"Frank Sinatra. Le crooner à la voix de velours" 
Arte rediffusera le 14 mai 2023 à 11 h 55 Frank Sinatra. Le crooner à la voix de velours (Frank Sinatra - Die Stimme Amerikas), documentaire d'Annette Baumeister. "Retour sur la vie tumultueuse de Frank Sinatra (1915-1998), acteur et chanteur américain mythique, avec ses zones d’ombre et de lumière."

"Fils d’immigrés italiens né près de New York, Frank Sinatra s’essaie d’abord à la boxe. Au début des années 1950, sa carrière de chanteur connaît un creux : son show TV fait un flop et le label qui l’a recruté le congédie. Mais il ne tardera pas à reprendre une ascension fulgurante grâce au septième art"

Le septième art veut du bien à Sinatra, puisqu'il obtient l’Oscar du meilleur second rôle pour Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann (1953) de Fred Zinnemann. Le bruit court qu’il aurait pu interpréter Angelo Maggio, l'un des personnages principaux du film, grâce à ses contacts avec la mafia. Qu'importe, cela ne fait que l'auréoler d’une part de mystère et de soufre"

"Adoré par les femmes, le leader du Rat Pack s'est marié quatre fois, mais ses trois premiers mariages, notamment avec les actrices Ava Gardner et Mia Farrow, se concluent par des échecs. Frank Sinatra connaîtra le sort de nombre de célébrités ravagées par l’alcoolisme, le tabagisme, l’addiction au jeu et les dépressions à répétition. Crooner le plus célèbre de l'Amérique, il s'éteindra un jour de mai 1998, accédant définitivement au rang d'icône".

"Frank Sinatra. 100 Years"
Afin de célébrer le centenaire de Franck Sinatra, la galerie Joseph Bachaumont présenta Frank Sinatra. 100 Years. "100 photos inconnues du public rassemblées par le commissaire de l’exposition  Frédéric Lecomte Dieu. Elles sont toutes  accompagnées de légendes sous forme d’anecdotes retraçant la vie et la carrière de comédien et de chanteur d’un des plus grands mythes de l’histoire de l’Amérique".

Arte diffusa le 23 décembre 2015 Frank Sinatra "All or nothing at all"documentaire de Alex Gibney, et La blonde ou la rousse, film de George Sidney (1957).


Le 2 juillet 2017, Arte diffusa le numéro de Tout est vrai (ou presque) consacré à Frank Sinatra.


Kippa

Le 6 décembre 2018, Sotheby’s a organisé à New York la vente d’objets ayant appartenu à Barbara et Frank Sinatra. 

Parmi les objets vendus : une bague avec un diamant de 20 carats, des tableaux signés Norman Rockwell, Joan Miró, Walt Kuhn, Pablo Picasso, Marc Chagall, David Hockney et Sinatra, une lampe Tiffany, des boites Fabergé, le scénario écrit par Frank Sinatra et Albert Maltz de « The House I Live In » visant à combattre l’antisémitisme et à promouvoir la liberté religieuse en Amérique, et… une kippa crochetée à la main et décorée d'un "Frank Sinatra" ainsi que de notes de musique. 


Le lot a dépassé trois millions de dollars.


Estimée à 200-400 dollars, la kippa ou yarmulke tricolore – noir, rouge et blanc - a été vendue 9 375 dollars.


Le catalogue de la vente la présente ainsi : « Sinatra was a lifelong sympathizer with Jewish causes, and was awarded the Hollzer Memorial Award by the Los Angeles Jewish Community in 1949. On the 1st of November 1972, he raised $6.5 million in bond pledges for Israel, and was subsequently given the Medallion of Valor for this effort.  He was also awarded an honorary Oscar for his performance in The House I Live In (RKO Radio Picture, 1945), a short film in which Sinatra—apparently playing himself—intervenes when he witnesses a group of children chasing a Jewish boy.  Sinatra goes on to argue that one American's blood is as good as another's, and that all religions ought to be respected ».

Frank Sinatra avait reçue cette kippa lors d’un diner de collecte de fonds organisé par la Hebrew Academy d’Atlantic County pour une école juive du New Jersey en mai ou juin 1981, à l’Hôtel Teplitzky d’Atlantic City. 

Samuel « Sonny » Schwartz, journaliste, l’a lui a alors offerte. 


Chaque année, l’Hebrew Academy rendait hommage à l’Homme de l’année. Sonny Schwartz avait été honoré en 1980 et a été l’un des principaux organisateurs du diner l’année suivante. Il était un ami intime de Paul « Skinnhy » D’Amato, célèbre propriétaire du 500 Club et connu pour avoir en 1946 accueilli le premier spectacle de Jerry Lewis et Dean Martin. D’Amato avait aussi programmé Frank Sinatra à plusieurs reprises dans ses clubs. Il a été l’un des rares non-juifs à recevoir cet honneur. 


Lors du diner de 1981, il a amené plusieurs amis du show business à cette soirée. Le rabbin Weiss se souvient de ce diner auquel étaient présents « Jerry Lewis, Frank Sinatra et Sammy Davis Jr. La salle de danse était transformée en un nightclub avec une énorme scène. Les enfants choristes de la Hebrew Academy ont chanté ». 


Quand Frank Sinatra est apparu dans ce diner, on lui a offert une kippa sur laquelle étaient inscrits « Frank » et des notes de musique. 


Qui l’avait crochetée ? Selon le rabbin de cette école, Mordechai Weiss, l’idée en incombe à Rubin Wishkin, ancienne présidente de l’école, et Miriam Wishkin, son épouse, l’aurait fabriquée. Fille du journaliste, Pauline Schwartz pense que l’une des filles ou l’épouse du rabbin Weiss l’avait tricotée. Vivant à Edison (New Jersey), Marcia Freedman a reconnu  dans cette kippa l’une de celles qu’elle avait crochetées alors qu’elle était jeune mère au foyer. Elle a expliqué au Times of Israel que les notes ornant la kippa sont les premières de la célèbre chanson « New York, New York ». Elle vendait parfois ses kippas au magasin de Judaïca détenu par la sœur et le beau-frère de Rubin Wishkin, alors président de la Hebrew Academy et oncle de son premier mari.
  
CHRONOLOGIE

"1915
: Naît le 12 décembre à Hoboken (New Jersey), États-Unis.

1935 : Débute sa carrière de chanteur qui durera plus de 60 ans. Surnommé « The Voice », il est considéré comme l’un des plus grands crooners du XXe siècle.

1939 : il épouse Nancy Barbato.

1943 : Première apparition au cinéma dans le film Reveille With Beverly, dans son propre rôle.

Tourne son premier film en vedette pour RKO, Amour et Swing (Higher And Higher) de Tim Whelan (Etats-Unis/1943/90’/35MM) d’après Higher and Higher de Gladys Hurlbut, Joshua Logan, avec Michèle Morgan, Jack Haley, Frank Sinatra. « Mike, employé de maison, tente de sauver de la misère son patron ruiné. Il fait passer une femme de chambre pour la fille de celui-ci afin de lui trouver un riche prétendant ».

1944 : Signe un contrat de cinq ans avec la MGM et joue dans la comédie musicale Escale à Hollywood de George Sidney avec Gene Kelly.

1945
: Escale à Hollywood (Anchors Aweigh) de George Sidney (Etats-Unis/1945/143’/35MM) avec Frank Sinatra, Gene Kelly, Kathryn Grayson. « Deux marins en escale à Hollywood rencontrent un jeune orphelin élevé par sa tante qui s’est enfui pour s’enrôler dans la marine. Ils vont le raccompagner et faire la connaissance de la tante qui est une belle jeune femme ».

1951 : divorcé de Nancy Sinatra, il épouse Ava Gardner dont il divorce en 1957.

1953
: Remporte l’Oscar du meilleur second rôle pour Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann, sa première interprétation dans un rôle dramatique.

1957 : La blonde ou la rousse (Pal Joey) de George Sidney (Etats-Unis/1957/117’/35MM) d’après Pal Joey de John O’Hara, Richard Rodgers, Lorenz Hart avec Rita Hayworth, Frank Sinatra, Kim Novak. Un chanteur de night-club hésite entre deux femmes, Linda, blonde, jeune, jolie et plutôt sage et Vera, rousse fortunée et délurée.

1958
: Comme un torrent (Some Came Running) de Vincente Minnelli (Etats-Unis/1958/137’/35MM) d’après James Jones, avec Frank Sinatra, Dean Martin, Shirley Maclaine, Arthur Kennedy. « Après la guerre, un vétéran retourne dans sa ville natale avec des ambitions d’écrivain et flanqué d’une fille séduite dans un bar. Il y retrouve son frère Frank, fait la connaissance d’un joueur professionnel et d’une enseignante de littérature ».

1958 : Les diables au soleil (Kings Go Forth) de Delmer Daves (Etats-Unis/1958/109’/35MM) avec Natalie Wood, Frank Sinatra, Tony Curtis. « Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux amis, soldats américains postés en France, s’éprennent de la même jeune femme, dont ils apprennent que le père est noir ».

1965 : « Réalise son unique long métrage, L’Île des braves (None but the Brave), film de guerre pour lequel il crée sa maison de production Sinatra Enterprises ».

1968
: Le Détective (The Detective) de Gordon Douglas (Etats-Unis/1968/114’/35MM) avec Frank Sinatra, Lee Remick, Jacqueline Bisset, Robert Duvall. « Le policier Joe Leland enquête sur le meurtre d’un homosexuel tué par son partenaire. L’enquête de Leland va révéler la corruption régnant sur la ville de New York ».

1974 :  That's Entertainment!)

1976 : Frank Sinatra épouse Barbara Marx.

1998 : Meurt le 14 mai à West Hollywood (Californie), États-Unis."


Du 21 octobre 2015 au 15 février 2016
Au GRAMMY Museum at L.A. LIVE
800 W. Olympic Blvd., Ste. A245
Los Angeles, CA 90015 USA
Tel. : 213.765.6800
Du lundi au vendredi de 10 h 30 à 18 h 30, samedi et dimanche de 10 h à 18 h 30

Du 27 novembre 2015 au 20 janvier 2016
A la Galerie Joseph Bachaumont
7 Rue Bachaumont. 75002 Paris
Tél. :  +33 (0) 1 42 71 20 22

"Tant qu'il y aura des hommes" de Fred Zinnemann
Etats-Unis, 1953
Auteur : James Jones
Scénario :Daniel Taradash
Production : Columbia Pictures
Producteur/-trice : Buddy Adler
Image : Burnett Guffey
Montage :William Lyon
Musique :George Duning
Avec Deborah Kerr, Burt Lancaster, Montgomery Clift, Donna Reed, Frank Sinatra, Philip Ober, Mickey Shaughnessy, Ernest Borgnine, Jack Warden
Sur Arte le 3 mai 2020 à 20 h 55
Visuels © 1953, renewed 1981 Columbia Pictures Industries/Burnett Guffey

"La blonde ou la rousse",
film de George Sidney

Etats-Unis, 105 min
Montage : Viola Lawrence, Jerome Thoms
Producteur : Fred Kohlmar
Production :  Essex Productions, George Sidney Productions
Auteur : John O'Hara
Scénario : Dorothy Kingsley
Image : Harold Lipstein
Musique : Richard Rodgers, Morris Stoloff
Avec : Rita Hayworth, Frank Sinatra, Kim Novak, Barbara Nichols, Bobby Sherwood
Sur Arte le 23 décembre à 13 h 35 

Visuels : © Columbia Pictures Industries

"
Gala d'investiture de John Fitzgerald Kennedy, 1961" (John F. Kennedy Galakonzert 1961) par John Paulson. 

Allemagne, 2018
Avec : Frank Sinatra, Gene Kelly, Ella Fitzgerald, Harry Belafonte, Ethel Merman
Nat King Cole
Présentation : Phylicia Rashad
Sur Arte les 6 janvier 2019 à 18 h 30, 24 janvier 2019 à 5 h, 17 janvier 2021 à 18 h 55
Disponible du 16/01/2021 au 15/02/2021

Ocean's Eleven (L'inconnu de Las Vegas),
de Lewis Milestone

Etats-Unis, 1960, 122 min
Auteur : George Clayton Johnson, Jack Golden Russell
Image : William H. Daniels
Montage : Philip W. Anderson
Musique : Nelson Riddle
Production : Dorchester Productions
Producteus : Lewis Milestone, Henry W. Sanicola
Scénario : Harry Brown, Charles Lederer
Avec Frank Sinatra (Danny Ocean), Dean Martin, Sammy Davis Jr., Peter Lawford, Angie Dickinson, Richard Conte, Cesar Romero, Patrice Wymore
Sur Arte les 14 mars à 22 h 40, 24 mars à 13 h 35 et 30 mars 2016 à 13 h 35
Visuels © Warner Brothers

Un  crime dans la tête, de John Frankenheimer
George Axelrod, John Frankenheimer, 1962, 121 min
Auteur : Richard Condon
Décors : Richard Sylbert
Image : Lionel Lindon
Montage : Ferris Webster
Musique : David Amram
Production : M.C. Productions
Scénario : George Axelrod
Avec Laurence Harvey (Raymond Shaw), Frank Sinatra (Bennett Marco), Janet Leigh (Rosie), Angela Lansbury (mère de Raymond), Henry Silva (Chujin), Leslie Parrish (Jocie Jordon)
Sur Arte les 20 juillet à 22 h 45 et 22 juillet 2016 à 13 h 35

Etats-Unis, 1965, 1 h 52
Scénario : Wendell Mayes, Joseph Landon
Production : P-R Productions
Producteur : Saul David
Auteur : David Westheimer
Son : Carlton W. Faulkner, Elmer Raguse, Walter Rossi
Image : William H. Daniels
Montage : Dorothy Spencer
Musique : Jerry Goldsmith
Avec Frank Sinatra (colonel Joseph L. Ryan), Trevor Howard (major Eric Fincham), Raffaella Carrà (Gabriella), Brad Dexter (sergent Bostick), Sergio Fantoni (capitaine Oriani), John Leyton (Orde), Edward Mulhare (Costanzo)
, Wolfgang Preiss (major Von Klemment)
Sur Arte le 14 mai 2023 à 13 h 30

"
Tony Rome est dangereuxde Gordon Douglas
Etats-Unis, 1967
Auteur : Marvin H. Albert
Scénario : Richard L. Breen
Production : Arcola Pictures
Producteur : Aaron Rosenberg
Image : Joseph F. Biroc
Montage : Robert L. Simpson
Musique : Billy May
Avec Frank Sinatra (le détective Tony Rome), Richard Conte (le lieutenant Dave Santini), Jill St. John (Ann Archer), Sue Lyon (Diana Pines), Gena Rowlands (Rita Kosterman)
Simon Oakland (Rudy Kosterman), Jeffrey Lynn (Adam Boyd)
Sur Arte le 5 avril 2021 à 22 h 20

Avec Frank Sinatra
Etats-Unis, 1974, 52 min
Visuels :
Frank Sinatra performs in the " Ol' Blue Eyes is Back" TV Special - 1973 (Photo by David Sutton / © Frank Sinatra Enterprises) ** EXCLUSIVE LICENSING
© Frank Sinatra Enterprises

"Frank Sinatra. Le crooner à la voix de velours" d'Annette Baumeister

Allemagne/Etats-Unis, 2015, 91 min
Sur Arte les 13 décembre à 22 h 15,  23 décembre à 15 h 20 et 29 décembre 2015 à 3 h 10, 25 décembre 20173 mai 2020 à 22 h 50, 1er août 2021 à 22 h 40, 22 août 2021 à 16 h 30, 
14 mai 2023 à 11 h 55
Disponible du 03/05/2020 au 31/07/2020, du 16/07/2021 au 14/10/2021
Sur arte.tv du 07/05/2023 au 04/08/2023
Visuels :
Frank Sinatra sur la scène du Royal Albert Hall (1975)
Frank Sinatra dans sa loge avant un spectacle au Royal Albert Hall (1975)
© Terry O’Neill


Jusqu’au 17 juin 2015
51, rue de Bercy, 75012 Paris 
Tél. : 01 71 19 33 33

Visuels
© 2015 Frank Sinatra Enterprises, LLC. All Rights Reserved

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Cet article a été publié les 12 juin, 3 novembre et 13 décembre 2015, 14 mars et 20 juillet 2016, 3 juillet et 24 décembre 2017, 4 janvier 2019, 1er mai 2020, 2 avril 2021.

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