Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 14 juin 2019

« Les faussaires de l'histoire » par Michaël Prazan


« Les faussaires de l'histoire » est un documentaire de Michaël Prazan. Un film intéressant et clair, mais lacunaire, « arabiquement », « palestiniennement » et « islamiquement correct ». Auteur d'une thèse négationniste, Abu Mazen (Mahmoud Abbas) a réitéré des propos négationnistes le 30 avril 2018. La chaîne Histoire diffusera du 12 au 20 juin 2019 "Un pays, deux peuples" : "un cycle avec 2 inédits, une série de prestige..." et un titre biaisé qui suggère l'existence d'un prétendu "peuple palestinien" distinct du peuple Juif. Dans ce cadre, Histoire diffusera ce documentaire les 13 juin 2019 à 23 h 10, 16 juin 2019 à 16 h 15, 20 juin 2019 à  07 h 30, 2 juillet 2019 à 7 h 05

« Les faussaires de l'histoire » par Michaël Prazan

« La passeuse des Aubrais, 1942 » par Michaël Prazan
« Ellis Island, une histoire du rêve américain”, de Michaël Prazan
« Les Amnésiques » par Géraldine Schwarz


Dans le cadre du Mois du film documentaire, le Mémorial de la Shoah a diffusé le 23 octobre 2014 à 19 h 30, en présence des réalisateurs. Était prévu Henry Rousso, directeur de recherche, IHTP-CNRS (sous réserve).

Lors de la projection en avant-première  de ce documentaire au Grand Action le 17 septembre 2014, Michaël Prazan, auteur de documentaires très intéressants tels "Frères Musulmans : Enquête sur la dernière idéologie totalitaire" - ce film courageux est assorti d'un livre - et de « Ellis Island, une histoire du rêve américain”, ainsi que sa co-auteur Valérie Igounet ne cessaient de remercier France 5 : « Une commande de France 5, cela ne se refuse pas », déclarait le réalisateur.

Bien accueilli par le public lors de cette séance, son documentaire laisse pourtant perplexe.

Les occultations historiques graves, en particulier sur le négationnisme et le révisionnisme dans le monde arabe, émanent-elles de France 5 ou des deux auteurs ? 

Pourquoi réaliser un nouveau documentaire sur ces « faussaires de l’histoire », sans mentionner ces révisionnistes et négationnistes de la Shoah, tel l’Arabe « palestinien » Mahmoud Abbas. (Abou Mazen), auteur d'une thèse révisionniste en 1982.

Le 27 avril 2014, Mahmoud Abbas (Abou Mazen) a déclaré, en anglais et en arabe, et peu après la signature d'un accord avec le Hamas, mouvement terroriste islamiste, et peu avant Yom HaShoah : "Ce qui est arrivé aux juifs durant l’Holocauste est le crime le plus odieux qui soit survenu contre l’humanité pendant l’ère moderne". Certains estiment à tort que cette déclaration serait nouvelle et romprait avec les propos précédents du dirigeant de l'Autorité palestinienne. Or, celui-ci n'a pas nié la Shoah dans sa thèse soutenue en Union soviétique (1982) et dans son livre (1984), il a allégué de manière infondée que les Juifs sionistes auraient été complices des Nazis dans la commission de la Shoah, dont il doute du nombre de victimes Juives. C'est ce révisionniste, cet ennemi d'Israël, que de nombreux dirigeants communautaires français, dont le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) alors Richard Prasquier, le président du Mémorial de la Shoah Eric de Rothschild, la présidente de l’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF) Arielle Schwab, l’ancienne secrétaire d’Etat de Chirac Nicole Guedj, l’ancien Grand Rabbin de France, René Sirat, et des personnalités Juives françaises - les journalistes Jean-Pierre Elkabach et Ruth Elkrief, Valérie Hoffenberg et Simone Rodan-Benzaquen, deux déléguées successives de l’American Jewish Commitee (AJC) à Paris, le professeur de l’Ecole Polytechnique Alain Finkielkraut - ont rencontré lors de sa visite en France en septembre 2010. Sans apparemment évoquer cette thèse révisionniste.

Et l'Autorité palestinienne persiste à diffuser des émissions négationnistes, à nier dans ses manuels scolaires la Shoah et à refuser d'évoquer l'alliance et la complicité entre le grand mufti de Jérusalem al-Husseini et Hitler dans la Solution finale. En 2000, Autopsie d’un mensonge, documentaire de Jacques Tarnero évoquait ce révisionnisme de l’Autorité palestinienne.

Bien sûr, le documentaire « Les faussaires de l'histoire » insiste sur le négationnisme revendiqué et patent de dirigeants iraniens, dont l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad, organisateurs de "colloque" révisionniste. Alors pourquoi occulter celui de leurs homologues arabes ou turcs ?

Histoire du négationnisme en Occident
Alternant des archives “méconnues et souvent inédites” et des interviews d’historiens – Henry Rousso, Annette Wieviorka -, du journaliste Yvan Levaï, de Robert Badinter, de la réalisatrice Juive française et ancienne déportée Marceline Loridan, et de l’expert Jean-Yves Camus, le documentaire “Les Faussaires de l’Histoire” retrace “l’histoire du discours négationniste en France et de sa diffusion”.

Sur cette “escroquerie intellectuelle et antisémite”, Michaël Prazan en souligne “l’apparition dans l’immédiat après-guerre chez les nostalgiques du nazisme et de la collaboration”. L’extrême-droite recourt au révisionnisme pour pouvoir diffuser un discours antisémite et nationaliste.

“Dans les années 70, sous l’influence d’une extrême-gauche « antisioniste », le négationnisme subit une certaine réorientation, qui s’étend ensuite jusqu’à la fin des années 90 vers le monde arabo-musulman, portée par la star déchue du parti communiste Roger Garaudy” converti à l’islam.

En 1987, l’historien Henry Rousso forge le terme « négationnisme » car il trouve le vocable « révisionniste » connoté positivement et à l’application trop large.

Le documentaire didactique “décortique pour mieux le comprendre et le conjurer le discours de haine qui se dissimule derrière les masques de l’historicité et du militantisme politique”.

Il recèle des perles. L’aveu du journaliste Ivan Levaï qui interviewant dans les années 1970 Robert Faurisson pour prouver l’absence de fondement de ses allégations négationnistes, reconnait avoir échoué : le révisionniste lui a volé son émission. L’extrait du procès filmé au cours duquel Robert Badinter, ténor du barreau, stigmatise avec émotion et fermeté ces “faussaires de l’histoire”. L’historien Pierre Vidal-Naquet expliquant à Bernard Pivot son refus catégorique de dialoguer avec les révisionnistes : « Leur donner la parole, c’est leur donner la seule chose qu’ils réclament » et c’est aussi légitimer leur discours. La publication en 1978 d’un article négationniste de Faurisson, maître de conférences en littérature à l'université de Lyon-II édité par Jean-Jacques Pauvert et Gallimard, admirateur de Céline et Lautréamont, par Le Monde  et Le Matin de Paris. La scène au cours de laquelle Dieudonné fait remettre au Zénith  de Paris le Prix de l’infréquentabilité et de l'insolence à Faurisson par un régisseur vêtu d’un pyjama en tissu Vichy  arborant l'étoile jaune.

« Discours de haine »
Ce documentaire révèle le dédain et l’incompétence d’historiens à l’égard des aspects techniques de la Shoah. Il élude certains thèmes - pourquoi les universités Lyon II et Lyon III ont-elles été des foyers de révisionnisme ? - et certaines contradictions.

Robert Badinter estime, avec raison, que le révisionnisme ou le négationnisme sont des formes d’antisémitisme, mais il s’oppose à la loi Gayssot  (1990) qualifiée à tort de loi mémorielle. Or, Jean-Claude Gayssot, député communiste, avait élaboré sa proposition de loi afin de sanctionner l’antisémitisme sous ses habits négationnistes et révisionnistes, et il ne considère pas sa loi comme une loi mémorielle.


Directeur du musée d’Auschwitz, Piotr Cywinski directeur du Musée d'Auschwitz, rappelle que les preuves des chambres à gaz abondent dans les camps nazis, dont Sobibor. Mais il a tort : le négationnisme n’a pas quitté l’Europe. Les révisionnistes sont parmi nous.Ce sont ces élèves négationnistes souvent issus de l’immigration musulmane en France (Rapport ObinLes territoires perdus de la République) ou en Grande-Bretagne.

C'est cette « rue musulmane » et ses alliés qui déclinent le révisionnisme en slogans, banderoles et pancartes en arpentant les artères des villes occidentales pour assimiler à tort Gaza à Auschwitz. En outre, il est inutile de se culpabiliser : le révisionnisme n’a pas besoin de terreau dans le monde arabe, turc ou iranien. Il est largement représenté dans les stands des Salons du livre de ces sphères.

Des questions demeurent notamment sur le rôle de l’Union soviétique : Abbas y a soutenu sa thèse. Le révisionnisme et le négationnisme servent-ils à miner la légitimité d’Israël?

Sont-ils des instruments visant à dissimuler l’alliance avec les nazis de dirigeants du monde musulman, dont al-Husseini, grand mufti de Jérusalem et mentor d’Arafat, et à disculper ces dirigeants de leur rôle meurtrier dans la Shoah ?

Et qui finance ces revues, livres et librairie révisionnistes ?

ADDENDUM
Le 2 mars 2015, France 3 a diffusé à 20 h 45 Une division SS en France, Das Reichdocumentaire de Michaël Prazan, produit par Nilaya Productions, avec la participation de France 3, Arte France, CNC, DMPA, Procirep-Angoa. Quand le service public audiovisuel diffusera-t-il un documentaire sur la Légion nord-africaine (LNA), dénommée aussi Brigade nord-africaine (BNA) et Phalange nord-africaine ? Cette Légion a été fondée janvier 1944 par Henri Chamberlin dit Henri Lafont (1902-1944), un chef de la Gestapo française de la rue Lauriston (75016), et par Mohamed el-Maadi (1902-1954 ou 1957), dont le père était le Caïd Mahfuz al-Ma'adi, Bachagha, commandeur de la Légion d'honneur, et la mère française, ex-officier français et militant pour l'indépendance algérienne : en janvier 1943, il fonde le bimensuel « Er Rachid » grâce à l'argent de l'Abwehr et au tirage, remarquable en période de pénurie, de 80 000 exemplaires. Cette Légion nord-africaine a pour supérieur hiérarchique le colonel SS Helmut Knochen. Elle sert l’armée allemande occupante. Elle compte dans ses rangs des musulmans originaires d'Afrique du Nord et habitant en Ile-de-France. Non seulement elle lutte contre la résistance intérieure française, dans les maquis de Corrèze, en Dordogne et en Franche-Comté, mais en plus elle commet des massacres à Brantôme (26 mars 1944), Sainte-Marie-de-Chignac (27 mars 1944), Saint-Martin-de-Fressengeas, Mussidan (52 fusillés), Saint-Germain-du-Salembre et des Piles à Cornille. Après sa dissolution en août 1944, une partie de ses membres accompagnent en Allemagne Mohamed el-Maadi. Celui-ci y est accueilli par le Grand Mufti de Jérusalem Amin al-Husseini, puis s'installe au Caire. Citons d'autres musulmans alliés des Nazis : Saïd Mohammedi, dont le nom de guerre était Si Nacer (1912- 1994), kabyle aspirant de l'armée française, s'engage dans la Waffen-SS et la LVF (Légion des volontaires français contre le bolchevisme), lutte sur le front russe, séjourne à Berlin, est décoré par la croix de fer, en mission de renseignement et sabotage en Algérie à la demande de l'Abwehr, fin 1944, avec 5 compagnons d'armes, arrêté, condamné aux travaux forcés et à l'emprisonnement à perpétuité, libéré après des remises de peine en 1952, il lutte pour l'indépendance de l'Algérie en portant son Stahlhelm casque allemand et sa mitraillette de cette période de collaboration, colonel de l'Armée de libération nationale (ALN) en Wilaya III, député (1962), ministre des Anciens combattants et victimes de la guerre (moudjahidines), et finit sympathisant du FIS, etc.

Rédigé par l'"historienne et écrivaine", Valérie Igounet, préfacé par Marc Knobel, le n° 34 des Etudes du CRIF intitulé Négationnisme - Histoire d'une idéologie antisémite (1945-2014) occulte le négationnisme ou le révisionnisme dans le monde islamique ou/arabe. Une historienne qui selon OJIM aurait déclaré « s’attaquer à des ennemis politiques », des « ennemis moraux » - les membres de l'extrême-droite - et aurait relaté lors d'un colloque sa visite au domicile de Maurice Bardèche : « J’ai été surprise de voir que c’était un très vieux monsieur, qui marchait mal, qui avait du mal à se déplacer. Un moment il a dû aller aux toilettes, je me suis dit qu’il allait y passer un bout de temps et j’ai été fouiller dans sa bibliothèque pour y lire des documents ». Question de Nonna Mayer « Et tu les as remis en place ? » Réponse : « Non, pas tous, mais c’est la seule fois où cela m’est arrivé ». Petit rire faussement gêné, sourire complice des présents".

Du 2 au 10 septembre 2015, David Irving, négationniste, a mené un groupe de touristes visiter les camps de concentration nazis en Pologne et en Lituanie.

Les incendiaires de la mémoire
Les 22 janvier à 17 h 53, 23 janvier à 11 h 32 et 25 janvier 2017 à 23 h 35, 4 et 6 décembre 2017, Toute l'Histoire rediffusa "Les incendiaires de la mémoire" de Chantal Picault (Araprod, 2013, 52 min) : "Les incendiaires évoqués par le titre, ce sont les négationnistes, ces Etats, ces individus, qui nient la Shoah, le génocide arménien ou celui des Tutsis. Comment peut-on nier des faits historiques, avérés, filmés ? Pourquoi ? Quel est le mécanisme du négationnisme ?"

Le 18 mai 2017, le Centre universitaire de Troyes proposa le colloque Peut-on incriminer d’autres négationnismes que celui de la Shoah ? Au programme : "La cour européenne des droits de l’homme : l’arrêt Perinçek et ses suites", et "La France : La jurisprudence du Conseil constitutionnel et le nouveau délit de négationnisme". L'entrée est libre. Les inscriptions sont souhaitées.

Ernst Zündel
Éditeur, graphiste et pamphlétaire allemand, Ernst Zündel, est mort le 5 août 2017, à l'âge de 78 ans,  à Bad Wildbad, bourgade du Bade-Wurtemberg où il était né le 24 avril 1939. Il avait été condamné à plusieurs reprises pour propagande antisémite et négationniste. Il avait émigré en 1958 au Canada pour "éviter d’être appelé sous les drapeaux alors que le service militaire venait d’être réintroduit en République fédérale d’Allemagne (RFA)", et en avait été extradé. Au Canada, il "s'était rapidement rapproché du fasciste canadien Adrien Arcand". "Auteur et éditeur d’ouvrages aux titres explicites, tels Did Six Million Really Die ? (« Six millions de personnes sont-elles vraiment mortes ? ») ou The Hitler we Loved and Why (« Le Hitler que nous aimons et pourquoi »), auteur d’écrits fumeux sur les ovnis nazis, il se fait connaître du grand public dans les années 1980 lors de deux procès où il doit répondre de « propagation de fausses informations ». "Condamné une première fois au Canada pour "publication de fausses informations", après avoir notamment sollicité le témoignage en défense du négationniste français Robert Faurisson,  Ernst Zündel avait vu la sentence cassée par la Cour suprême canadienne pour atteinte à la liberté d'expression. Mais après s'être brièvement exilé aux Etats-Unis, il avait finalement été incarcéré au Canada pour menace à la sécurité nationale puis extradé en Allemagne en 2005, où il avait immédiatement été remis en prison. Jugé en 2007 à Mannheim (ouest), il avait été condamné à la peine maximale de 5 ans de prison pour "incitation à la haine", une infraction qui inclut la négation de la Shoah et du nombre de ses victimes, au terme d'un procès houleux. L'audience avait valu trois ans et demi de prison à sa propre avocate, Sylvia Stolz, pour avoir soutenu pendant les débats que l'extermination des Juifs d'Europe était "le plus grand mensonge de l'histoire du monde". Ernst Zündel avait été libéré en 2010".

Mark Zuckerberg
Le 18 juillet 2018, Mark Zuckerberg, président-fondateur de Facebook, a déclaré à Recode que les négationnistes avaient simplement "tort", mais pas "intentionnellement". Évoquant sa judéité, il a annoncé qu'il ne retirera pas leurs posts sur Facebook. Deborah Lipstadt, Dorot Professor of Holocaust Studies at Emory University et créatrice du site Internet Holocaust Denial at Trial, s'est indignée de ces allégations erronées. Le 19 juillet 2018, CNN a publié sa tribune "Zuckerberg's comments give Holocaust deniers an opening". Deborah Lipstadt a expliqué que les négationnistes ne peuvent agir que sciemment tant ils se fondent sur des "mensonges" ou "allégations illogiques". Et elle a conclu : "Zuckerberg must recognize that theirs is not a cognitive error or a regrettable misinterpretation or failure in judgment that can be rectified by showing them documentation or evidence. They are white supremacists and antisemites. Their agenda is to reinforce and spread the very hatred that produced the Holocaust".

Le 21 octobre 2018, le négationniste Robert Faurisson est mort.

Le 5 décembre 2018, pour illustrer les manifestations des Gilets jaunes, l'hebdomadaire Paris-Match a publié en couverture une photographie montrant Hervé Ryssen, récemment condamné pour négationnisme, parlant avec un gendarme près de l'Arc-de-Triomphe.

"AJ + en arabe, média Internet géré par le groupe qatari Al-Jazeera Media Network, a mis en ligne sur Twitter et Facebook, le 18 mai 2019, une vidéo sur « l’histoire de l’Holocauste » . La vidéo s’intitulait : « Les chambres à gaz ont tué des millions de Juifs – en voici l’histoire. Quelle est la vérité derrière l’Holocauste et comment le mouvement sioniste en a-t-il bénéficié ? » Muna Hawwa, Palestinienne d’origine koweïtienne résidant au Qatar et productrice pour Al-Jazeera, raconte l’Holocauste à l’appui d’images d’archives."
Hawwa a allégué que "le nombre de victimes juives de l’Holocauste continuait de faire l’objet de « l’un des débats historiques les plus importants à ce jour » et que certains estimaient qu’Hitler avait soutenu l’idéologie sioniste. Selon elle, le « récit tant régurgité des tourments de l’Holocauste » a pavé la voie à l’immigration juive en Palestine. Soulignant que « la dénonciation de l’Holocauste est une obligation morale », Hawwa a estimé qu’Israël est son « principal gagnant » et qu’il utilise les « mêmes justifications que les nazis » comme « tremplin pour mettre en œuvre la purification raciale et l’anéantissement des Palestiniens ». Elle a affirmé que l’idéologie derrière l’État d’Israël était « tétée de l’esprit nazi », concluant : « Comment un Palestinien peut-il dénoncer un crime qui est devenu le revers de sa propre tragédie ? »
"Peu après sa mise en ligne, la vidéo n’était plus accessible sur Facebook. Extraits :
Muna Hawwa : "Le mouvement sioniste a fait sien le récit selon lequel le mouvement nazi a tué six millions de Juifs. Ce récit est répété chaque année à l’occasion du prétendu « Jour de la mémoire de l’Holocauste ». Nous allons vous raconter l’histoire de l’Holocauste. […]Avant la Seconde Guerre mondiale, plus de neuf millions de Juifs vivaient en Europe, principalement dans des pays qui tomberaient plus tard sous le contrôle des nazis. Après l’Holocauste, le mouvement sioniste a prétendu que deux Juifs sur trois avaient été tués. […]Les nazis prenaient pour cible tous ceux qu’ils considéraient comme un « excédent humain » – soit parce qu’ils étaient « racialement inférieurs », soit parce qu’ils n’étaient pas acceptés politiquement. Cela signifie que les Juifs n’étaient pas les seules victimes de cette époque. Les nazis s’en sont pris aux Roms, aux nations slaves et à certains Arabes, et à d’autres groupes tels que les communistes, les socialistes, les syndicats, les homosexuels et les handicapés. […]Tout comme les autres, les Juifs subirent une politique de persécution systématique qui a abouti à la « Solution finale » ou à l’anéantissement. Leurs livres furent brûlés, ils furent licenciés, leurs biens furent confisqués et ils furent arrachés de chez eux pour vivre dans les quartiers isolés du ghetto. Ils furent forcés de porter un signe distinctif sur leurs vêtements. Ils furent envoyés dans des centres de détention où on les faisait travailler jusqu’à la mort. Les victimes des nazis – nazis qui suivaient les ordres d’Hitler – dépassèrent les 20 millions de personnes. Les Juifs en faisaient partie. Alors, pourquoi cette focalisation sur les Juifs uniquement ?Les groupes juifs avaient des ressources financières, des institutions médiatiques, des centres de recherche et des universitaires qui réussirent à attirer l’attention sur les victimes juives des nazis en particulier. Néanmoins, le nombre de victimes de l’Holocauste continue de faire l’objet de l’un des débats historiques les plus importants à ce jour. Les gens sont divisés entre ceux qui nient l’anéantissement, ceux qui pensent que le bilan est exagéré et d’autres encore qui accusent le mouvement sioniste de l’avoir exagéré au service du projet de création ce que l’on appellera par la suite « l’État d’Israël ». Marquons une petite pause. Comment Israël a-t-il bénéficié de l’Holocauste ? Dans les premiers mois ayant suivi l’ascension au pouvoir des nazis, un accord fut signé entre l’Allemagne nazie et l’Agence juive, visant à faciliter l’immigration des Juifs en Palestine, en échange de la cession de leurs biens à l’Allemagne. […]Avec cet accord, et d’autres documents, certains ont pensé qu’Hitler soutenait le sionisme. L’ancien maire de Londres [Ken Livingstone] a publiquement faite sienne cette opinion et a été suspendu du Parti travailliste pour cette raison. La persécution et la souffrance – le récit tant régurgité des tourments de l’Holocauste – ont pavé la voie à l’immigration juive en Palestine. […][L’Allemagne] verse toujours d’énormes dédommagements pour ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale à un État qui n’existait même pas au moment de cette annihilation. La Grèce, les Serbes, la Yougoslavie et les Roms ont tous souffert, mais on ne peut comparer les dédommagements accordés par l’Allemagne à ces victimes à ce qui est versé à Israël, qui à son tour a englouti les dédommagements de toutes les victimes juives du nazisme.L’Holocauste n’a jamais cessé d’être un événement tragique. Plusieurs pays le dénoncent comme un crime. Des dizaines d’institutions parrainent de grands musées dans diverses capitales du monde commémorant la tragédie des Juifs. Cela a suscité un grand intérêt pour cet incident, même si des crimes similaires, non moins odieux, sont toujours perpétrés contre d’autres peuples. L’extermination de tout peuple pour des raisons de race, sexe ou religion est une chose inacceptable qui mérite d’être vigoureusement dénoncée. C’est certes un devoir moral de dénoncer l’Holocauste, mais Israël est son plus grand gagnant et il se sert des mêmes arguments que les nazis pour mettre en œuvre la purification raciale et l’extermination des Palestiniens. La principale idéologie derrière « l’État d’Israël » repose sur des notions religieuses, nationales et géographiques tétées de l’esprit nazi et de ses fondements idéologiques. Alors, comment un Palestinien peut-il dénoncer un crime qui est devenu le revers de sa propre tragédie ?"

Le 9 décembre 2020, s'est déroulée l'audience du journaliste et essayiste Eric Zemmour d
evant le Tribunal judiciaire de Paris. Eric Zemmour était poursuivi pour «  contestation de crimes contre l’humanité ». Lors d'un débat avec le philosophe Bernard-Henri Lévy en octobre 2019 sur la chaîne d’information CNews, il avait dit que "Philippe Pétain avait «sauvé» les Juifs français de la déportation et de l’extermination durant l’Occupation. Une position qu’il tenait déjà dans son ouvrage Le Suicide français, alors même que l’Etat, par la voix de Jacques Chirac en 1995, a reconnu sa responsabilité dans la déportation des Juifs de France. Eric Zemmour "s'est défendu de toute contestation de crimes contre l'humanité et estimé que le débat sur le rôle de Vichy envers les citoyens juifs français devait être tranché par les historiens et non par la justice. «Je tiens à répéter ce que j'ai dit, les chiffres parlent d'eux-mêmes : en France, 40% des Juifs étrangers qui ont été exterminés et 90% des Juifs français qui ont survécu», soutient le polémiste. «J'admets que l'on puisse contester ce que je dis mais je ne vois pas en quoi ce que je dis conteste que des Juifs aient été exterminés par des Allemands», ajoute-t-il, estimant que la plupart des historiens entre 1945 et 1973 disaient la même chose. Le chercheur au CNRS Laurent Joly, qui témoignait devant le tribunal, a indiqué que le bilan de la Solution finale en France, «entre les déportés et les gens qui sont morts sur place, c'est de l'ordre de 78.000 personnes, soit 28% environ de la population juive de 1941». L'avocat Stéphane Lilti, qui représente l'UEJF, a rappelé pour sa part qu'un tiers d'entre eux étaient des Juifs français, soit environ 24.000." « En substance, il affirme que Pétain a sauvé les Juifs français, cette phrase veut donc bien dire qu'aucun Juif n'a été déporté et en est mort. Par ces mots qui lui sont reprochés, ce sont 24.000 personnes qui sont encore une fois effacées », a souligné la procureure dans son réquisitoire, demandant au tribunal de condamner le polémiste à 100 jours-amende à 100 euros. Le parquet a requis mercredi 9 décembre 10.000 euros d'amende. Auprès de Libération, Noémie Madar, présidente de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), à l’initiative des poursuites et partie civile aux côtés de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), SOS Racisme et du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), rappelle en outre qu’il «n’y a pas lieu de différencier Juifs français et Juifs étrangers ». Le 4 février 2021, la 17e chambre du tribunal de Paris "a expliqué la relaxe du prévenu par des propos prononcés "à brûle-pourpoint lors d'un débat sur la guerre en Syrie". Tout en reconnaissant toutefois qu'ils contiennent "la négation de la participation (de Pétain) à la politique d'extermination des juifs menée par le régime nazi". Une "guerre des Juifs" judiciarisée.


« Les faussaires de l'histoire » par Michaël Prazan
Co-écrit avec Valérie Igounet
Montage : Yvan Gaillard
Musique originale : Stephan Haeri
Production : Vincent Gazaigne. Talweg / CNRS Images, avec la participation de France Télévisions, TV5 Monde et avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, de la PROCIREP – Société des Producteurs, de l'ANGOA et du Centre national du cinéma et de l’image animée
2014
Ce film existe en deux versions : 62’ et 52’
Sur France 5 le 28 septembre 2014 à 22 h 25
Sur Histoire les 13 juin 2019 à 23 h 10, 16 juin 2019 à 16 h 15, 20 juin 2019 à  07 h 30, 2 juillet 2019 à 7 h 05

Le 23 octobre 2014 à 19 h 30 
Au Memorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier. 75004 Paris
En présence des réalisateurs et de Henry Rousso, directeur de recherche, IHTP-CNRS (sous réserve).

Articles sur ce blog concernant :
Articles in English

Cet article a été publié le 28 septembre et 22 octobre 2014, 2 mars et 11 septembre 2015, 30 janvier, 17 mai, 17 août et 4 décembre 2017, 4 mai 2018 et 13 juin 2019.

4 commentaires:

  1. Bonjour.
    (une faute de frappe ci-dessus, là où est écrit que "En 1987, l’historien Henry Rousso forge le terme « négationnisme » car il trouve le vocable « négationniste » connoté positivement et à l’application trop large." -il faut lire bien sûr révisionnisme, là où négationniste est écrit la deuxième fois)

    Je suis en désaccord avec la façon font vous prenez pour argent comptant les menteries du nommé Rousso. Si l'intéressé créa le mot "négationnisme" (lui... ou ceux-qui-l'envoyaient) ce fut pour une raison qui n'avait rien d'honorable. Dans les milieux de type Sciences-Po et IHTP on avait fini par s'apercevoir que le légitime scandale causé par l'émergence publique du négationnisme, depuis qu'en décembre 1978 le journal "Le Monde" avait fabriqué toute une 'Ecole révisionniste' (là, où il n'y avait qu'un misérable Faurisson) avait pour effet d'attirer l'attention sur le révisionnisme.
    Certes il y a eu des révisionnismes communistes... Il y eut même un révisionnisme... sioniste, à l'époque de Herzl ; etc. ; bref le mot révisionnisme n'est pas forcément péjoratif. Mais contrairement à cette bonne raison, qui fut bien entendu celle invoquée par le nommé Rousso avec son air bovin inimitable, c'était ici autre chose qui était en cause.
    Le révisionnisme peut se définir globalement comme une tentative de nous dire que : les choses, ne sont pas, ce qu'on nous en avait dit. Mais dans le contexte des années 1980 il consistait plus que jamais à nous dire que les choses n'étaient pas... ce que de vilains "marxistes" (supposés avoir été en position dominante antérieurement) nous en avaient dit ! Et c'est cela que nous dit aussi aujourd'hui le sordide Eric Zemmour quand il s'en prend à la "doxa paxtonienne". Certes il vise à banaliser le souvenir du régime de Vichy, qui fait encore obstacle à l'alliance avec les lepénistes, dont la droite se réserve la possiblité ; mais l'important est aussi le mot "doxa" -Vichy, n'étant ici qu'un prétexte, même s'il est particulièrement choquant. En cela Zemmour ne dit pas autre chose que ces outres-à-subventions universitaires des années 1980 qui se vantaient, et dont certains se vantent encore, de nous débarrasser de la "vulgate marxiste", sic. Cette idéologie, dominante en milieu savant dans les années 80, s'exprimait sous forme d'une phrase, reprise ad nauseam : "tout n'est pas blanc tout n'est pas noir". Certes cette idéologie n'est pas à l'origine du négationnisme mais elle favorisa l'émergence de ce discours sur la scène publique. Il y a bien : filiation -je ne dis rien de plus, je ne dis rien de moins-, entre le révisionnisme universitaire ingénu, et le négationnisme.
    Cordialement

    RépondreSupprimer
  2. Pourquoi injuriez-vous et visez-vous le physique de ceux dont vous ne partagez pas les opinions ? Vous vous discréditez en agissant ainsi.
    Le terme "révisionnisme" est effectivement polysémique.
    Je crois qu'au lieu de jeter l'anathème sur Eric Zemmour, il faut avancer des arguments montrant le caractère infondé de ses allégations erronées
    sur le régime de Vichy "sauveur des Juifs français".

    RépondreSupprimer
  3. je crains fort de ne jamais comprendre comment on peut, dans le même temps, défendre un film consacré aux faussaires de l'histoire et défendre... le nommé Zemmour -dont les allégations burlesques et odieuses, visant à contester l'active complicité du régime de Vichy dans la déportation des juifs (pour ne parler que de ces victimes-là) ne constituent pas même le début d'un commencement de discussion.
    Le problème se poserait différemment, si nous avions affaire à un négationniste-intelligent (à supposer, qu'il en existe). Cela ne voudrait pas dire que ces déportations... n'ont pas eu lieu mais il nous faudrait bien répondre.
    Tel n'est pas le cas ici, fort heureusement.
    Ou, pour ici reprendre à ma façon ce que rappelle utilement Vidal-Naquet dans ce film : on ne discute pas avec ces gens-là ; on se doit seulement de les dénoncer. Et ce serait déjà une grande victoire pour ce personnage (qui est ici en service commandé et pour des raisons politiques) qu'on le laisse se parer des plumes, de l'historien.
    Bien d'accord, tant qu'il ne s'agit que de ridiculiser le personnage, et/ou procéder à d'utiles rappels (et pour ma part je déplore la posture de vertu outragée, qui en définitive ne sert qu'à conforter le sordide personnage dans le rôle de... celui-qui-dérange). Votre affirmation en revanche selon laquelle "il faut avancer des arguments" me paraît baisser imprudemment la garde.

    RépondreSupprimer
  4. Plus vous jetez l'anathème sur Eric Zemmour, plus vous le convainquez qu'il a raison, car vous ne prouvez pas le mal-fondé de ses allégations.
    Je ne vois pas en quoi opposer des arguments fondés à Eric Zemmpour induit une baisse imprudence de la garde.

    RépondreSupprimer