samedi 14 novembre 2015

L’intégrisme islamiste et le terrorisme


Le 8 janvier 2003, le Centre Communautaire de Paris a accueilli Raphaël (Rafi) Israéli, professeur émérite à l’Université hébraïque de Jérusalem et chercheur au JCPA (Jerusalem Center for Public Affairs),  pour une conférence éponyme décapante. Le 13 novembre 2015, quatre attentats terroristes islamistes commis par sept islamikazes, djihadistes de l'Etat islamique (ISIS), à Paris et en Seine-Saint-Denis ont tué 128 personnes et blessé environ 300 individus. "Assaillants", "terroristes", "kamikazes", Daech... Ces vocables utilisés par politiciens et médias révèlent les réticences, refus à associer ces terroristes à l'islam.


Né à Fez (Maroc) en 1935, Raphaël (Rafi) Israéli a fait son aliyah adolescent, à l'âge de 13-14 ans. Lors de son service militaire dans Tsahal, il sert dans les services militaires et apprend la langue arabe. Ce polyglotte érudit étudie l'histoire et l'arabe à l'université hébraïque de Jérusalem dont il est diplômé, et complète en 1974 sa formation (PhD) à l'université de Berkeley (Etats-Unis). En 1997, il forge le vocable "islamikaze".

Ses sujets d'articles et de livres : la situation des Arabes en Israël, les blood libels en particulier dans  Poison (allégations infondées et diffamatoires accusant à tort les Juifs de tuer les enfants non-Juifs pour utiliser leur sang dans la fabrication de Matzah, galette pour Pessah), l'idée d'Oslo ou l'euphorie de l'échec, le "printemps arabe", le "Croissant vert sur Nazareth, le déplacement des chrétiens par des musulmans en Terre Sainte", l'Islam en Chine, les minorités musulmanes dans les Etats modernes : le défi de l'assimilation, etc.

Professeur aux départements Islam et Moyen-Orient ainsi que d’Extrême-Orient à l’Université hébraïque de Jérusalem, Raphaël Israéli  a montré que la terminologie n’est jamais neutre, et peut fausser les analyses, révélant des présupposés et objectifs graves. Exemples.

Un  « conflit qualitatif »
Le « conflit israélo-palestinien » oppose « Israël, puissance occupante, aux Palestiniens, sans terre », ce qui suscite la sympathie de l’opinion mondiale. Mais ce n’est pas la partie la plus importante du contentieux israélo-arabe.

Même si le problème israélo-palestinien est résolu, il n’éliminera pas les menaces de pays arabes ou/et musulmans à l’égard de l’Etat juif : Syrie, Irak, Iran. Les buts de ceux-ci : vaincre Israël et le judaïsme.

Dans une confrontation entre deux nationalités, on parle souvent d’un « conflit quantitatif », c'est-à-dire  portant sur des territoires. Mais dans le conflit judéo-islamique, il s’agit d’un « conflit qualitatif », opposant des valeurs, donc plus difficile à régler. Ce qu’illustre la Charte du Hamas.

La situation est délicate pour trois autres raisons. « Pour les musulmans, les Juifs ne sont pas un peuple, comme les Palestiniens, mais partagent une foi. Les Juifs ont pris la terre par la force et ont gagné la guerre, et à plusieurs reprises. C’est honteux et anormal pour les musulmans : l’histoire est sortie de son parcours naturel ». 

De plus, comme toute terre occupée par les musulmans devient un lieu saint. Elle doit être réoccupée par la djihad. C’est le cas d’Israël, de la péninsule ibérique, etc. 

Enfin, Juifs et musulmans, selon ceux-ci, vivaient dans la « concorde » dans des pays arabes ou/et musulmans. Or, « les Juifs ont quitté ces pays pour s’installer en Israël ». Comment expliquer cela ? 

ADDENDUM
Le professeur Rafi Israéli a déclaré à Israel National News (Arutz Sheva) le 14 septembre 2014 à propos des non-musulmans égorgés par l'Etat islamique (ISIS) : "La cruauté est quotidienne dans le monde islamique. Les musulmans tuent leur propre peuple par milliers. Chaque jour, au Pakistan, en Afghanistan, au Darfour, en Iraq ou au Yémen, des musulmans tuent des centaines de personnes. Pour les sunnites, les chiites sont pires que les juifs. La loi islamique détermine qu'un musulman apostat doit être tué, que les mains d'un voleur doivent être coupées et que le manque de respect pour le prophète Mahomet est une cause de meurtre de masse. Pour l'islam, la vie n'est pas sacrée comme elle l'est pour nous".

Et Rafi Israéli de poursuivre :"L'islam est une foi religieuse qui manque de confiance en elle. Et donc, toute offense à son égard peut ébranler la foi d'un musulman et requiert par conséquent une réaction dure, violente et cruelle. Ceci est la raison centrale de la demande par 57 pays membres de l'ONU d'adopter une loi universelle interdisant toute attaque contre l'islam. C'est une perception fanatique enracinée dans le manque de confiance et le manque de conviction à l'égard de la foi. Le Coran appelle les musulmans à répandre la terreur parmi leurs ennemis, sans spécifier qui ils sont. En effet, ceci commande au musulman de tuer et terroriser tous ceux qu'il perçoit comme ennemis, y compris leurs camarades musulmans. Les musulmans qui agissent sur ce fondement sont des fanatiques qui sont convaincus que seulement leurs croyances sont vraies, et que le reste est faux...  "

Et Rafi Israéli de souligner que "le problème ne consiste pas seulement dans les musulmans extrémistes. Alors que les extrémistes tuent, ils bénéficient du soutien de la population. C'est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont tant de mal à réunir une coalition contre l'Etat islamique".

Pour cet expert, "il n'y a pas de moyen de vaincre l'Etat islamique et les mouvements radicaux islamiques actuellement. L'Etat d'Israël doit montrer clairement que quiconque le touche subira la grande colère de Tsahal, et comme le Hamas et le Hezbollah l'ont compris, l'Etat islamique le comprendra aussi".


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Cet article a été publié par Actualité juive hebdo, et sur ce blog les 1er juillet et 15 octobre 2014.

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