mardi 12 septembre 2023

Des enfants juifs cachés sous l'Occupation

Sacha Distel, Boris Cyrulnik, Jacques Lanzmann, Claude Berri, Pierre Nora... Un grand nombre d'enfants juifs ont survécu, lors de la Deuxième Guerre mondiale, aux persécutions antisémites sous le régime de Vichy en France, en étant cachés, soit avec leurs familles, soit en étant séparés d'elles et placés dans des institutions, religieuses ou non, dans des familles chrétiennes, ou amenés en Suisse. Beaucoup ont du changer d'identités, et ce, à plusieurs reprises, en puisant en eux une conscience aiguë des dangers, la force de s'adapter à des situations évolutives mais souvent sources de menaces, d'adopter les réflexes de la survie... Ils ont généralement et longtemps refoulé leurs souvenirs traumatisants. Article republié à la mémoire de Michèle Rotman, militante cultivée, bienveillante, qui avait recueilli les témoignages d'enfants cachés.

Avec persévérance, Michèle Rotman, alors vice-présidente du Consistoire de Paris et présidente de la Commission culturelle du B’nai B’rith (BB) Paris Ile-de-France, a cherché et rassemblé les souvenirs de plus d’une quarantaine d’anciens enfants juifs cachés devenus membres du BB France.

Dans « Carnets de mémoire Enfances cachées 39-45 » Michèle Rotman rend aussi hommage aux Justes parmi les Nations, ces personnes non juives qui ont sauvé des êtres jeunes, persécutés, isolés, déracinés de leur milieu familial et envoyés dans une nouvelle famille, vivant dans un environnement inconnu, chrétien, agricole, chaleureux ou indifférent.

Elle donne la parole à ces adultes qui évoquent leurs pérégrinations à la recherche d’un abri, leurs maturités précoces, leurs peurs, leurs attentes, leur douleur née du manque de nouvelles de leurs proches, le retour vers une maison pillée, etc.

L’auteure rappelle également le souvenir des membres des réseaux Juifs qui ont participé au sauvetage de leurs coreligionnaires.

Des chronologies éclairent ce livre illustré de photos des jours heureux.

Michèle Rotman était une militante particulièrement active, cultivée, gentille, bienveillante, appréciée de tous. Elle formait un couple harmonieux avec son époux, ancien enfant caché, Jean Rotman. Elle a été inhumée en septembre 2023 au cimetière de Bagneaux.

Le Farband-USJF a proposé la conférence de Nathalie Zajde le 24 février 2014 à 19 h 30, sur les enfants cachés et les descendants de survivants de la Shoah.

Le 22 novembre 2017, à l' amphithéâtre 3 du Centre Assas - 92 Rue d'Assas, 75006 Paris -, de 18 h à 21 h, à l’occasion de la semaine de l’Enfance, UEJF Assas et UNICEF Assas organisèrent la conférence Les enfants cachés de la Seconde Guerre mondiale en présence de trois "enfants cachés"Les “enfants cachés” sont des enfants juifs qui vivaient en zone occupée par l'Allemagne nazie durant la guerre de 1939-45, et qui ont été soustraits aux plans d’extermination mis en place par les nazis. Si dans le reste de l’Europe on estime que 90% des enfants juifs ont été assassinés, la France représente une exception : 11 000 enfants ont été déportés, et entre 60 et 70 000 enfants ont été sauvés de la mort et ont pu échapper à la déportation. Dissimulés dans des familles ou des organismes d’accueil sous une fausse identité, ils seront trois à partager leurs histoires avec vous : Denise Decornoy, Sarah Wojakowski et Georges Wojakowski.

MJLF
Au MJLF Surmelin, le 2 février 2018, à partir de 21 h, Oneg du livre sur le thème " Enfants cachés, qui étiez-vous ? Qu’êtes-vous devenus ? " Deux auteurs, qui ont été tous les deux des enfants cachés, viendront témoigner. De 20 h à 20 h 45 un buffet précédera la soirée".

Liliane-Carol Benoit "nous présenta son livre Une simple passante, de Varsovie à Jérusalem (Éditions Maïa). Un enfant abandonné à la grâce de Dieu au pied d’un oratoire. Des vies fauchées, des vies brisées dans ce siècle, l’un des plus sanglants de l’humanité. Des bourreaux, des délateurs mais aussi quelques mains tendues aux persécutés de la barbarie nazie. L’homme parviendra-t-il à retrouver les siens, parviendra-t-il à fuir les fantômes du passé, l’enfant pourra-t-il faire symboliquement le voyage de Varsovie à Jérusalem ? Correspondante en Europe de Lifestyle Magazine US, Liliane-Carol Benoit, dont la famille est originaire de Pologne et de Russie, a été une enfant cachée à l’âge de 3 ans dans une famille de paysans de l’Allier où elle est restée jusqu’en 1946 sous un faux nom. Elle est Secrétaire générale de l’Association Europe du Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne.

Maurice Baran-Marszak nous présenta son livre Histoire d’un enfant caché du Nord, familles entre amour et silence (Éditions Le Manuscrit). "11 septembre 1942 : la rafle de Lille sépare Maurice Baran, 9 ans, et son frère Michel encore nourrisson, de leur mère déportée à Auschwitz quelques mois seulement après son époux. Georgette, gouvernante des Baran, originaires de Pologne et d'Angleterre, confie Maurice à sa propre famille, dans un village du Nord de la France où le jeune garçon mène une vie paysanne austère mais heureuse jusqu’en 1947. C’est à cette date qu’il retrouve son petit frère et apprend qu’Andrée – également déportée – et Israël Marszak souhaitent les adopter tous les deux. Ils seront ensuite adoptés par la famille Marszak qui leur permettra de reconstruire un foyer uni en quête d’affection. Maurice Baran-Marszak retrace son parcours d’enfant caché et de ses « transplantations successives » au cœur du pays ch’ti, et rend un hommage d’une tendre sobriété à ses trois familles. Sur le chemin parfois éprouvant de souvenirs longtemps refoulés, il nous rappelle l’importance primordiale du travail de mémoire. Fils de commerçant juifs polonais disparus à Auschwitz, Maurice Baran-Marszak, devenu ingénieur et chercheur au CNRS, veille aujourd’hui par diverses actions à l’entretien de la mémoire des victimes de la Shoah. L’auteur nous rappelle l’importance primordiale du travail de mémoire et veille par diverses actions à l’entretien de la mémoire des victimes de la Shoah. Depuis quelques années, Maurice Baran-Marszak a rejoint une chorale yiddish « Je crois que c’est pour entendre les sons que j’entendais dans mon enfance »

Alain Hirschler est venu également témoigner autour de son livre Grand Rabbin résistant, René Hirschler mon père (1905-1945) paru aux éditions Caractères". « Alain Hirschler, enfant caché, retrace l’histoire tragique et admirable de son père René Hirschler (1905-1945) et de sa mère Simone Lévy (1911-1944) tous deux résistants et morts en déportation dans les camps de Mauthausen et Auschwitz-Birkenau. C’est aussi l’histoire de la France occupée, du courage et de la résistance face à la barbarie nazie. »

Alain Hirschler « est né à Mulhouse en 1938. Lorsque la guerre éclate, ses parents le protègent, avec ses deux sœurs aînées, des recherches nazies. Leurs parents morts en déportation, c’est le frère de leur mère, l’oncle Francis, qui devient le tuteur des trois enfants à la Libération. La grand-mère Berthe Lévy est ensuite chargée de leur éducation, à Paris. Après avoir exercé la profession de juriste dans un établissement public, Alain Hirschler est aujourd’hui retraité et joue de la clarinette en concerts de jazz et de musique klezmer. Outre Grand rabbin résistant, René Hirschler, 1905-1945, Mon père, l’auteur a fait publier en décembre 2009 Le mariage merveilleux et autres contes d’Israël aux éditions Lichma. L’ouvrage regroupe des contes écrits par sa mère avant la guerre.

Le 15 février 2018 de 18 h 30 à 20 h, l'Institut Universitaire Maïmonide-Averroès-Thomas d'aquin à Montpellier proposa "Les chrétiens et les enfants juifs cachés dans la France de Vichy", avec Edith Moskovic, enfant cachée pendant la Shoah, et Michaël Iancu, docteur en histoire et délégué régional du Comité Français pour Yad Vashem. Quelles furent les relations judéo-chrétiennes dans la France de Vichy ?

Le 6 mars 2019 à 20 h, le cinéma Studio Galande organisa la projection, en présence du réalisateur, du documentaire "Les enfants cachés" de Raphaël Delpard avec les voix de Dominique Blanchar, Olivia Orlandi, Alain Vandercoille. "De 1940 à 1944, des milliers d'enfants juifs de France ont été cachés pour la plupart dans des familles chrétiennes afin d'échapper à la barbarie nazie. Enfermés dans leur tête mais visibles au milieu des autres, ils ont vécu la détresse de l'abandon, l'obligation de se surveiller en permanence pour ne pas être dénoncés. Après la guerre, ils n'ont trouvé que des cendres. Des parents et grands-parents morts dans les camps de concentration, des maisons habitées par d'autres. Parfois, pas même une photographie pour dessiner le visage de ceux qui avaient disparu. Ce sont ces enfants cachés devenus adultes que j'ai rencontré et longuement interrogés pour les besoins de mon livre éponyme, prix Wizo 1992 et ensuite pour la réalisation de ce documentaire ; le premier à porter à la connaissance de la mémoire collective ce que fut la tragédie de ces enfants ; sans oublier les onze mille autres, déportés de France et exterminés dans les chambres à gaz.

Michèle Rotman, Carnets de mémoire Enfances cachées 1939-1945. Introduction de Michèle Rotman, avant-propos de Ruth Croitoru. Ed. Ramsay, 2005. 296 pages. 21 €. ISBN : 9782841147328

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Cet article a été publié par L'Arche, puis sur ce blog le 24 février 2014, puis les 22 novembre 2017, 3 février 2018, 5 mars 2019

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