mercredi 1 août 2018

Réaction de Michaël Blum, journaliste à Actualité juive hebdo, à mon article sur les médias français Juifs (6/11)

Je publie la réaction de Michaël Blum, journaliste à Actualité juive, hebdomadaire incontournable de la communauté française et pour « le bureau de Jérusalem de l’AFP  » (Agence France Presse), agence controversée en raison de sa couverture du conflit au Proche-Orient, à mon article Un paysage médiatique Juif français contrasté. Ensuite, figure ma réponse. J’espère que ma réponse n’entrainera pas de vaine polémique. En juin 2018, le Département promotion de l'Alya de l'Organisation sioniste mondiale (OSM) a organisé des conférences de Michael Blum dans la proche banlieue de Paris : à Levallois-Perret, à Boulogne-Billancourt.
9e partie : Laurent-David Samama, ancien rédacteur en chef de L’Arche
10e partie : Karen Taieb, journaliste médicale sur RCJ
11e partie : L'Arche, magazine du FSJU

Le 3 mars 2013 à 9 h 27, j’ai signalé notamment sur Facebook la republication de mon article sur les médias Juifs français dans lequel j’ai écrit sur Michaël Blum :
« Actualité juive  a couvert les principaux rebondissements de cette affaire [al-Dura] en étant divisée. Le 18 novembre 2004, après la conférence de presse au siège de France Télévisions, la journaliste de cet hebdomadaire est restée silencieuse alors que j'interpelais Arlette Chabot, alors directrice de l'information de France 2, sur l'absence de sang sur les vêtements de Jamal al-Dura supposé avoir été blessé par balles, etc. Michaël Blum, un de ses correspondants en Israël, soutient à ce jour Charles Enderlin : "Il n’y a pas eu de mise en scène d’Enderlin et les soldats de Tsahal n’ont pas tué Mohamed Al Dura". Or, Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire, a enquêté sur les blessures de Jamal al-Dura et a exprimé des doutes sur l'authenticité des faits allégués par ce reportage controversé. Actualité juive et Clément Weill-Raynal ont été assignés en justice par Jamal al-Dura. « J’aurais aimé continuer [d’enquêter]. Les poursuites judiciaires ont fait qu’il y a moins d’articles sur cette affaire dans Actualité juive. C’est peut-être le but recherché… », a déploré Clément Weill-Raynal devant la XVIIe chambre du Tribunal de Grande instance de Paris, le 8 février 2011. Ce Tribunal les a condamnés, et la Cour d'appel de Paris a confirmé la condamnation du journaliste pour sa réponse à un droit de réponse de Charles Enderlin…
Michael Blum est le correspondant en Israël [d’Actualité juive hebdo] et de... l'AFP. Celle-ci est très critiquée pour sa couverture biaisée, en particulier son registre lexical partial : "colonies" au lieu de localités en Judée et en Samarie, etc. Le 25 avril 2013, l'article de Michael Blum Quelques questions aux candidats de la 8e circonscription a suscité une polémique sur Internet. Un des candidats, Jonathan Simon-Sellem, lui a vivement répondu. Le 1er juillet 2013, l’article Danny Danon, un jeune loup de droite qui prend du poids au Likoud  de Michaël Blum pour l'AFP a induit le 2 juillet 2013 l'indignation de Jonathan Simon-Sellem sur Facebook : "Comment peux-tu utiliser des mots comme "ultra-sioniste", "colonisation", etc. Sais-tu que les médias français n'attendent que ça pour taper sur le pays que tu dis aimer et défendre ? »
Le 3 mars 2013 à 10 h 29, Michaël Blum a commenté  sur Facebook cette republication :
« Je suis trés surpris de cet article qui n'est pas une étude sérieuse des médias juifs français mais un catalogue de critiques de votre part, toute personne ayant des opinions différentes de la votre étant épinglé, ce qui démontre que votre analyse est biaisée.

En ce qui me concerne, vous me reprochez de "soutenir" Enderlin citant mon statut FB ou j'affirme pourtant que les soldats de Tsahal n'ont pas tué le petit al Dura, ce qui est pourtant la thése de Charles Enderlin, dois je comprendre que toute personne ne soutenant pas Karsenty ne peut pas trouver grace à vos yeux ? tout comme de nombreux responsables israéliens, notamment du Shin Beth et de Tsahal, je ne crois pas qu'il y ait eu mise en scéne, c'est mon droit.

Vous n'aimez pas que je sois journaliste à la fois pour Actu J et pour l'AFP, ce que je ne comprends pas mais surtout je n'arrive pas à comprendre en quoi le fait que Jonathan Sellem (pas Selam comme vous l'écrivez) publie un statut FB contre moi est interessant ? Pourqui citer JSS et pas Danny Danon lui même qui a apprécié ce portrait de lui ? Avez vous lu beaucoup d'articles sur ces élections au Likoud dans la presse juive ?

Vous citez parfois des inconnus pour justifier une critique contre tel ou tel média, vous qualifiez le militant d'extrême droite Meir Ben Hayoun de "journaliste", vous portez de graves accusations mensongères contre ma collégue Caroll Azoulay, vous dénigrez certains médias sans vous pencher plus de 2 lignes sur d'autres (la campagne d’Hamodia pour Meyer Habib  ne vous a pas choqué ? ainsi que le fait que ce journal ne publie pas de photos de femmes ou appelle à ne pas voter pour le rabbin Amsellem lors des dernières élections, pourtant trés apprécié du public francophone ?), vous reprochez à la presse juive française de ne pas inviter Moshé Feiglin mais pas de boycotter la gauche israélienne dont on n'entend jamais la voix dans ces même médias, il est temps de vous remettre en question au lieu de republier encore une fois ce même papier en laissant vos accusations gratuites se diffuser sur la toile. »

Ma réponse à Michaël Blum :
Je regrette que vous n’argumentiez pas vos allégations. Pourquoi ne publieriez-vous pas une « étude sérieuse des médias juifs français » ? Nous pourrions alors comparer la vôtre et la mienne.

Mon article n’est pas constitué uniquement de mes critiques – certaines positives, d’autres négatives -, mais contient aussi des analyses, des perspectives historiques, etc.

Je n’épingle personne parce qu’il/elle exprime une opinion différente de la mienne. Je constate des pratiques journalistiques surprenantes, des allégations infondées ou inexactes et j’étaye mes affirmations par des arguments.

Concernant l’affaire al-Dura, comment pouvez-vous à la fois récuser l’idée de « mise en scène d’Enderlin » et affirmer que « les soldats de Tsahal n’ont pas tué Mohamed Al Dura » ? Je rappelle le commentaire off de Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem, sur des images signées par le cameraman palestinien Talal Abu Rahma, lors de la diffusion du reportage controversé au JT de France 2 le 30 septembre 2000 : « 15 heures. Tout vient de basculer près de l’implantation de Netzarim dans la bande de Gaza... Ici, Jamal et son fils Mohamed sont la cible de tirs venus de la position israélienne... Mohamed a 12 ans. Son père tente de le protéger... Il fait des signes... Mais une nouvelle rafale... Mohamed est mort et son père gravement blessé ». Charles Enderlin maintient à ce jour son commentaire.

Il ne s’agit pas de « trouver grâce à mes yeux ». Mais, je peine à comprendre votre position : vous niez toute « mise en scène d’Enderlin », alors sur quels faits vous fondez-vous pour contredire le commentaire off de Charles Enderlin et affirmer que « les soldats de Tsahal n'ont pas tué Mohamed Al Dura » ?

Je ne citerai qu’un seul fait : le 19 mai 2013, Yuval Steinitz, ministre israélien des Affaires internationales, de la Stratégie et des Renseignements a remis au Premier ministre Benjamin Netanyahu le rapport du Government Review Committee (Comité gouvernemental d’examen) de 43 pages intitulé The France 2 Al-Durrah Report, its Consequences and Implications  (Le reportage Al-Durrah de France 2, ses conséquences et ses implications). Ce rapport, qui exprime la position officielle du gouvernement israélien, affirme que le reportage est une « mise en scène ». Benjamin Netanyahu a alors déclaré : « Il est important de concentrer notre attention sur cet incident qui a diffamé Israël. C’est une manifestation de la campagne actuelle, mensongère, déligitimant l’Etat d’Israël. Il n’y a qu’un moyen pour contrer ces mensonges : dire la vérité. Seule la vérité peut prévaloir sur les mensonges ». Et Yuval Steinitz a renchéri : « L’affaire al-Dura est un blood libel (accusation diffamatoire et fausse selon laquelle les Juifs commettraient des crimes rituels) moderne contre l’Etat d’Israël, en plus d’autres blood libels comme les allégations d’un prétendu massacre à Jénine. Le reportage de France 2 était entièrement sans fondement ».

Quel dommage que vous ne citiez pas les noms de ces « nombreux responsables israéliens, notamment du Shin Beth et de Tsahal » ne croyant pas à l’idée de mise en scène ! Je vous rappelle que tout fonctionnaire, du Shin Beth, de Tsahal et de tout autre organisme public, est soumis à un devoir de respect à l'égard de sa hiérarchie. Il doit suivre désormais cette ligne définie par le gouvernement israélien issu d'élections démocratiques.

Sur l’accusation de blood libel, je vous invite à lire mon interview de Richard Landes.

Je ne me place pas sur un terrain affectif. Votre situation journalistique – Actualité Juive et AFP - est exceptionnelle parmi les médias Juifs français. Dans votre compte Facebook, vous ne mentionnez curieusement que votre collaboration controversée à l’AFP, en omettant celle pour Actualité juive hebdo. Pourquoi ?

Vous alléguez sur Facebook qu'un rabbin vous aurait "poussé à travailler à l'AFP" (sic), mais vous n'en donnez pas le nom.

Clément Weill-Raynal, votre collègue dans cet hebdomadaire, a rédigé l’étude remarquable  L’Agence France Presse : le récit contre les faits (2002), ainsi présentée dans L’Observatoire du monde Juif : « L’Agence France Presse, troisième agence de presse mondiale, respecte-t-elle ses obligations « d’exactitude, d’équilibre et d’objectivité » que la loi lui impose, ou au contraire viole-telle ce principe en fournissant à ses abonnés une information partisane ? Dans l’impossibilité d’examiner de manière exhaustive la totalité des dépêches consacrées, depuis maintenant plus d’un an, à ces événements, nous nous en sommes tenu à une lecture attentive des dépêches diffusées sur le fil de l’AFP lors des épisodes essentiels de l’intifada. Nous nous sommes attachés à relever un certain nombre d’approximations, d’omissions qui – à notre sens – témoignent de la volonté de favoriser le plus souvent le camp palestinien en faisant retomber sur le seul camp israélien la responsabilité de la vague de violence ». Qu’en pensez-vous ?

Fondateur en 2008 du webzine populaire JSSNews, Jonathan-Simon Sellem – mea culpa, j’ai rectifié mon erreur - est un ancien journaliste. Il porte donc sur votre article et sur votre registre lexical un regard de professionnel, et ses arguments me semblent fondés. Jonathan-Simon Sellem a aussi été candidat à l’élection législative partielle dans la 8e circonscription des Français de l’étranger ; au premier tour, il a reçu 14,8% des suffrages exprimés en Israël, et 6,7% sur toute la circonscription. Il n’est donc pas un inconnu. Et notamment pas un inconnu pour vous : vous lui aviez proposé de collaborer en 2012 à JSSNews, et vous avez rédigé le 25 avril 2013 un article partial évoquant sa candidature et épargnant Valérie Hoffenberg de toute remarque sur sa biographie  ou sa tolérance d’un dessin par un lycéen palestinien gommant l’Etat d’Israël absorbé dans une « Palestine ». Ce qui vous a valu une réponse cinglante de Jonathan-Simon Sellem le 28 avril 2013.

Danny Danon aurait apprécié votre article ?! Et alors ? J’ai une opinion différente. Danny Danon apprécie-t-il votre registre lexical ? Utilisez-vous les termes « colonies » et « colons », historiquement, terminologiquement et juridiquement inexacts, quand vous écrivez pour Actualité juive ?

Meir Ben Hayoun a écrit des articles pendant deux ans pour Aroutz 7. Il a donc été journaliste.

Vous alléguez que j’aurais porté « de graves accusations mensongères contre [votre] collégue Caroll Azoulay ». D’une part, vous n’exprimez aucune sollicitude à l’égard de votre collègue Clément Weill-Raynal condamné par la justice française dans l’affaire al-Dura. Pourquoi ?

D’autre part, j’ai écrit dans mon article cité qu’en 2012 et en 2013, [Caroll Azoulay] a été la "conseillère en communication et en presse" (Communication and press advisor) de Valérie Hoffenberg, candidate UMP (Union pour un mouvement populaire) lors des élections législatives françaises dans la 8e circonscription des Français établis hors de France. Et elle a signé des articles en 2013 sur la candidate Valérie Hoffenberg.

J’ai cité notamment ces deux exemples de conflits d’intérêts :
« Dans son n° 1252 (25 avril 2013), Actualité juive hebdo a publié l'article de Caroll Azoulay titré "J.F. Copé et C. Goasguen en Israël", illustré par une photographie de ces politiciens entourant Valérie Hoffenberg, et publié sur un fond coloré pour bien le distinguer des autres articles. Dans son n° 1256 (30 mai 2013), ce journal a publié la longue interview de Claude Brightman, qui dirige le Collège académique de Netanya ayant remis, lors de la campagne électorale pour ces élections partielles, un "diplôme honoris causa" à cet ancien Président de la République. Claude Brightman a alors déclaré à Caroll Azoulay : "En octobre dernier, j'ai transmis cette invitation relayée par la vice-présidente des Amis français du campus francophone, Valérie Hoffenberg". Or, cet article "oublie" d'indiquer que Claude Brightman soutient la candidate Valérie Hoffenberg et est une des responsables de sa campagne électorale en 2013 ».
J’ai posé en particulier ces questions :
« Actualité juive hebdo en était-il informé [de ce conflit d’intérêt] ? En tout cas, les lecteurs ne l'ont pas été. Ne serait-il pas temps que ce journal leur donne enfin cette information et veille avec plus de rigueur au respect de la déontologie journalistique, gage de crédibilité ? » J’ai ainsi conclu : « Dans son n°1258 (13 juin 2013), Actualité juive hebdo a publié l'article Meyer Habib élu député signé par Caroll Azoulay. Quel dommage que ces informations intéressantes sur la campagne électorale de ce candidat élu député UDI (Union des démocrates et indépendants) aient été portées à la connaissance des lecteurs de cet hebdomadaire... après son élection » !
Le 12 juin 2013, j’ai écrit sur Facebook à Michel Azoulay, époux de Caroll Azoulay : « Vous avez assuré les relations publiques de Valérie Hoffenberg lors de sa campagne électorale pour l'élection législative en 2012. Pourquoi ? »

Le 14 juin 2013, Michel Azoulay m’a répondu sur Facebook  : « Je n'ai JAMAIS assuré les relations publiques de Mme Hoffenberg. Ce travail a été effectué par mon épouse dans le cadre d'une mission précise ».

Le 15 juin 2013, je lui ai rappelé notamment :
« Votre épouse et vous multipliez les conflits d’intérêts : communication ou journalisme, vous n’avez pas choisi. Et vous n’en informez pas les lecteurs des journaux auxquels vous collaborez. Pourquoi ? Vous êtes « directeur administratif et commercial du Petitjournal.com/TelAviv », tout en dirigeant le « département évènementiel pour les entreprises françaises désireuses de s'implanter en Israël » de French Projection, l’agence de communication dont vous êtes directeur associé. Quand on lit sur Petitjournal.com/TelAviv, un article sur la « circulation des capitaux entre la France et Israël  » signé par un avocat qui donne son numéro de téléphone et son e-mail, on se pose des questions. Pour « Actualité juive », Caroll Azoulay a notamment signé un article sur une réunion politique de la candidate Valérie Hoffenberg lors de la campagne électorale législative en 2013 dans la 8e circonscription, sans informer les lecteurs qu’elle était en même temps « conseillère en communication et en presse » ("Communication and press advisor) » de cette candidate Valérie Hoffenberg. Pourquoi ?  Caroll Azoulay assure cette fonction de « conseillère en communication et en presse » pour la société French Projection qu’elle dirige avec vous. Pourquoi tous deux n’en informez-vous pas les lecteurs d’« Actualité juive » et du Petitjournal/Tel Aviv ? »
Ni Caroll Azoulay ni Michel Azoulay n’ont donc démenti mes dires, et Michel Azoulay a reconnu le rôle de Caroll Azoulay comme « conseillère en communication et en presse » de la candidate Valérie Hoffenberg. La véracité des faits relatés dans mon article est donc établie.

Il est tout de même curieux que Caroll Azoulay allègue sur ses profils Lindekin et Yatedo avoir cessé de collaborer à Actualité juive depuis 2010.

Comment se fait-il que vous ne soyez pas au courant de cette double casquette de Caroll Azoulay, alors que vous habitez tous deux en Israël et collaborez au même hebdomadaire ? Pourquoi n’avez-vous pas couvert cette campagne électorale à la place de Caroll Azoulay ? Qui a décidé de confier à Caroll Azoulay la couverture de cette campagne électorale ? Pourquoi n’écrivez-vous pas un article dans Actualité juive pour y indiquer ce que vous mentionnez sur la « campagne d’Hamodia pour Meyer Habib  » ?

Je ne lis qu’épisodiquement Hamodia. Je n’ai pas suivi sa couverture de cette élection. J’ai transmis vos remarques à Daniel Haïk, rédacteur en chef de cet hebdomadaire proche du courant Harédim – ce qui explique sa ligne éditoriale. Il n’a pas souhaité vous répondre.

Politiciens - notamment Colette Avital -, journalistes - dont Daniel Ben-Simon -, anciens ambassadeurs – tel Nissim Zvili - et universitaires de la gauche israélienne n’ont jamais été boycottés par ces médias Juifs français, et sont au contraire souvent invités. On pourrait espérer plus de pluralisme dans des médias d’institutions Juives françaises, tels L’Arche et RCJ liés au FSJU, que dans Hamodia.

Selon Meir Ben Hayoun et JSS News, vous avez été journaliste pour Hamodia sous pseudonyme. Pourquoi ne l’indiquez-vous pas ?

Addendum :
Dans sa  dépêche pour l'AFP publiée ce 7 octobre 2013, Michael Blum a omis d'indiquer la tentative d'assassinat de ce leader spirituel par le terroriste Salah Hamouri. Pourquoi ?

Sur Facebook, Michael Blum a répondu qu'il ne s'agit pas d'un "oubli, mais d'un choix" et qu'il peut "donner encore 10 infos importantes sur lui que je n'ai pas mises dans mon papier, c'est à mes patrons que j'explique mes choix".

J'ai répondu : "Un journaliste ne doit pas seulement des explications à son employeur, mais en doit aussi à ses lecteurs. Vous me faites penser à la réplique de Talal Abu Rahma évoquant ses "secrets" pour éviter de répondre à une question dérangeante d'Esther Schapira. Vous êtes aussi cachottier : vous ne donnez pas le nom du prétendu rabbin qui vous aurait demandé de travailler pour l'AFP, vous gardez "10 infos importantes"... Avec vous, pas de risque de "Wikileaks"... Pour Actu J, distillerez-vous vos "10 infos importantes" et citerez-vous la tentative d'assassinat par Salah Hamouri ? Les lecteurs ont droit à être informés".

Michael Blum a écrit : "Je pense que la bio du Rav Ovadia Yossef mérite plusieurs ouvrages donc quand on écrit 500 mots, on choisit ce qu'on veut mettre et l'affaire Hamouri est une affaire française et je n'écris pas pour la France mais pour la presse mondiale".

J'ai rappelé : "Le travail du journaliste consiste à sélectionner les informations les plus importantes pour les inclure dans son article ou sa dépêche, dans les contraintes imposées à tout journaliste : nombre de feuillets, date de remise du papier, etc. Vous avez choisi ce que vous vouliez mettre et avez sciemment occulté l'affaire Hamouri. "L'affaire Hamouri, une affaire française" !? Vous plaisantez !? Dois-je vous rappeler que l'attentat a été préparé et devait avoir lieu en Israël ? Dois-je vous rappeler que les plus hautes autorités politiques de l'Etat ainsi que divers élus locaux français ont rencontré en Israël la famille du terroriste, et ont fait pression sur le Premier ministre Netanyahu et le Président Peres pour la libération de Salah Hamouri ? J'écris pour informer les lecteurs qui se trouvent dans le monde entier, et parmi eux des journalistes".

Michael Blum a concédé : "l'affaire Hamouri, une affaire franco-israélienne donc n'interressant qu'une partie minime du lectorat de l'AFP".

J'ai écrit : "Un progrès : c'est donc "une affaire franco-israélienne". Vous oubliez le FPLP. Sur quels éléments vous fondez-vous pour alléguer que cette affaire, si largement couverte par la presse française, et les autres agences de presse internationale, n'intéresserait "qu'une partie minime du lectorat de l'AFP"?"

Michael Blum a répliqué : "c'est un choix éditorial, la prochaine fois, je vous consulterai..."

J'ai conclu : "Vous êtes incapable d'expliquer votre "choix éditorial". J'arrête. Je n'ai pas de temps à perdre".

Soulagé, Michael Blum a écrit : "ah, ben voila, une sage décision..."

Cette omission volontaire occulte le terrorisme palestinien d'un "Franco-palestinien" soutenu par les plus hautes autorités politiques et des "intellectuels" français. Un silence gardé aussi par Actualité juive hebdo dans son dossier en hommage à cet éminent rabbin.

Le blog de Michael Blum n'est pas actualisé depuis janvier 2014.

En juin 2018, le Département promotion de l'Alya de l'Organisation sioniste mondiale (OSM) a organisé des conférences de Michael Blum dans la proche banlieue de Paris : à Levallois-Perret, à Boulogne-Billancourt. Les communautés juives de ces deux villes ont vu affluer des Juifs ayant du quitter des environnements hostiles dans d'autres villes de la petite ou grande ceinture de Paris, ou la capitale en raison du coût élevé du logement. A l'Espace communautaire de la Synagogue de Boulogne Billancourt, le thème de la "conférence exceptionnelle" était : "Israël, les Juifs de France, une double réussite". Curieusement, la page Facebook annonçant l’événement évoque les "70 ans de la Création de l'Etat d'Israel", alors qu'il s'agit de la re-création de cet Etat.

A Levallois-Perret, selon un spectateur, la teneur de la conférence, suivie d'un buffet, était banale. Le modérateur était Jean-Charles Zerbib, délégué de l'OSM pour la France. Interrogé sur les carences en hasbara de l'Etat d'Israël, Michael Blum botte en touche en soulignant le rôle en la matière de la diaspora juive. La partialité avérée de l'AFP ? Le journaliste insiste sur la faculté pour les médias de modifier les dépêches de l'agence de presse. L'affaire al-Dura est brièvement évoquée, et sans citer Philippe Karsenty. Selon ce spectateur, le public a faiblement applaudit un orateur semblant mal à l'aise.

L'entrée de la conférence était libre. Qui a payé les frais de cette tournée ? Quels critères ont présidé au choix de Michaël Blum ?

J'ai intérrogé Jean-Charles Zerbib, et je publierai sa réponse dès réception.

A lire sur ce blog :
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Cet article a été publié le 4 juillet 2013. Il a été modifié le 31 juillet 2018. 

1 commentaire:

  1. Il y a une chose qui est totalement incompréhensible. L'AFP fait partie de tout ce réseau de média qui ont désinformé sur Israel de façon caractérisée ces dernières années. Les exemples foisonnent. Comment dans un tel contexte, des média juif français peuvent après cela prendre comme collaborateur quelqu'un travaillant pour l'AFP? C'est dément!

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