Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 21 octobre 2012

Paris vu par...


La Galerie Saphir présente l'exposition collective Paris vu par... avec des oeuvres notamment de Yael Braverman, Samy Briss, Miguel Fabruccini, Vera Gutkina, Pierre Pentchev, Masha Schmidt, Karel Steiner et VladimirKara.

 « La Galerie Saphir manifeste un grand intérêt pour l’Ecole de Paris sans pour autant se limiter à ce courant. Avec l’exposition Paris vu, elle rassemble huit artistes d’origine étrangère qui rendent hommage à la ville qui les a accueillis. L’Ecole de Paris, débutée dans la capitale dès le tournant du XXe siècle, prend plus particulièrement son essor avec l’avènement du cubisme. Elle se constitue autour d’artistes venus du monde entier, très souvent Juifs, d’Europe centrale et orientale surtout - pour se fondre dans l’esprit révolutionnaire et de liberté des mouvements d’avant-garde. Ainsi comme l’Espagnol Pablo Picasso, le Japonais Foujita ou les Judéo-russes Marc Chagall, Haïm Soutine ou Jacques Lipchitz –pour ne citer qu’eux, tous deviennent parisiens. Bien que beaucoup vivent dans la misère, leur aura est telle de par le monde qu’ils sont de plus en plus nombreux à se joindre à ce courant », écrit Elie Szapiro.

Et d’ajouter : « Dans Paris vu par…, les artistes perpétuent l’esprit de l’Ecole de Paris. Comme leurs prédécesseurs, chacun, formé dans différentes académies et différents pays, est nourri de multiples influences qu’il mêle à ses propres expériences dans le bouillon de culture parisien. Ces travaux figuratifs s’écartent du réalisme – à l’exception des photographies de Karel Steiner – au profit de l’Expressionnisme. Comme il y a cent ans, ce style, le plus proche des émotions, est privilégié par les artistes Juifs originaires d’Europe de l’Est ou ceux qu’ils ont formés. De sorte que, loin de la carte postale, chacun à sa manière projette ses impressions de la ville, au risque de la rendre méconnaissable. Simplement suggestifs dans leurs formes mais remarquables dans la vivacité de leurs couleurs, les monuments et rues de Paris de Masha Schmidt pourraient évoquer ceux d’autres lieux, condensant ainsi les réminiscences des pays où elle a vécu. Les façades d’immeubles en noir et blanc de Miguel Fabruccini ou celles, au contraire très colorées, de Vera Gutkina semblent se désincarner et confinent à l’abstraction dans la mise à distance et la globalité de leur approche. Au-delà du climat de Paris, la juxtaposition ou l’amoncellement de maisons en bleu « français » parfois teinté de gris de Samy Briss, qui rappellent très fortement les compositions de la période marocaine de Paul Klee, s’attachent à la notion d’habitat de la grande ville. Avec leurs vues de ponts, de très loin ou très près, de jour comme de nuit, les paysages de Vladimir Kara passent de la couleur au gris, de l’aspect végétal au minéral, pour recouvrir la notion d’entre-deux, d’incertitude, chère à l’artiste.Dans les gravures quasi monochromes de Yaël Braverman, les personnages irréels et issus du passé s’opposent aux sites bien tracés auxquels ils se surajoutent comme dans les collages dadaïstes, pour hanter la capitale historique. Dans la variété de cet ensemble, les artistes se centrent sur l’architecture bien que celle-ci, de leur fait, soit souvent brouillée ou vague. Cette empreinte humaine est cependant souvent démentie par le manque ou l’isolation de personnages à peine esquissés. Les couleurs aussi sont absentes ou au contraire saturées, improbables. Il en ressort de communes notions d’irréalité, de langueur – voire de déréliction – qui touchent à l’aspect onirique de la mémoire. Au début du XXIe siècle, la ville-lumière semble ainsi ramenée à l’état de fantasme par les artistes qui s’y sont implantés ». Des « œuvres à la fois symboliques et cependant empreintes encore de cet expressionisme qui fut une des marques de l'Ecole de Paris, avec des jeux très subtils d'accords presque monochromes ».


Jusqu'en novembre 2012
69, rue du Temple, 75003 Paris
Tél. : 01 42 72 61 19
Du dimanche inclus au jeudi de 13 h à 19 h, le vendredi sur rendez-vous

Visuels :

Steiner Karel
Paris 9e
sténopé, 50 x 50 cm, tirage sur métal brossé, n°1 sur 15, 2011
Gutkina Vera
Mouvements de Paris
acrylique sur toile - 20 x 20 cm
Braverman Yael
Eternels passagers
technique mixte - 70 x 30 cm


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jeudi 18 octobre 2012

Mon interview sur Radio Chalom Nitsan le 18 octobre 2012


L’exode massif des Juifs des pays Arabes, de Turquie et d’Iran
L’Etat d’Israël mène depuis plusieurs mois la campagne mondiale d'informations intitulée I am a Refugee (Je suis un réfugié) sur cet exode afin de faire connaître ces réfugiés Juifs des pays arabes : vidéo de Danny Ayalon, page du ministère des Affaires étrangères sur FaceBook pour recueillir des témoignages, colloques à l’ONU à New York et à Jérusalem. Une Déclaration sur la justice pour les réfugiés Juifs des pays arabes a été rendue publique à l'issue de cette conférence et visant à inclure l’histoire de ces réfugiés Juifs dans les manuels scolaires israéliens, construire un musée célébrant leur héritage, ajouter un jour mémoriel dans le calendrier en leur hommage, apprendre cette histoire aux Juifs de diaspora. D’éminents juristes - Alan Dershowitz, Irwin Cotler - ont présenté les fondements juridiques de cette campagne.

Longtemps, l’Etat d’Israël a recueilli les témoignages, mais sans agir pour diverses raisons : volonté d’intégrer tous ces réfugiés, refus de leur accorder le statut de « réfugiés » car c’étaient des olim, eurocentrisme de l’establishment israélien, perception de ces réfugiés comme une entrave à une paix avec les Arabes palestiniens, etc.

Cette campagne suscite des réactions hostiles de l’Autorité palestinienne, parmi des Israéliens qui s’expriment dans Haaretz, etc.

Elle mobilise les communautés juives de diaspora. Celles-ci vont-elles continuer à organiser des réunions au sein de leurs communautés, ou sensibiliseront-elles les autorités politiques et les médias nationaux ? Vont-elles intégrer dans leur dialogue avec les instances musulmanes cet exode, ce qui les amènerait à évoquer la dhimmitude ?

Pourquoi maintenant ? Michelle Huberman, d’HARIF, insiste sur une conjonction de facteurs : l’entrée au gouvernement en 2009 du parti Yisrael Beytenu sur une plate-forme diplomatique incluant les droits de l’homme, une résolution du Congrès américain exigeant la parité entre réfugiés Juifs et Arabes palestiniens (2008) et une loi de la Knesset érigeant la compensation des réfugiés juifs comme une condition d’un accord de paix (2010), le rôle de Danny Ayalon, dont le père est né en Algérie - éditorial I am A Refugee dans le Jérusalem Post, vidéo The Truth about Refugees vue par un million d’Internautes, participation aux conférences.

On estime à un rapport de un à deux l’évaluation du nombre de réfugiés Arabes palestiniens et Juifs, et du montant de leurs avoirs.

En quelques décennies, de 1945 aux années 1970, 900 000 juifs à un million de Juifs ont quitté une dizaine de pays musulmans, dont certains devinrent Judenrein, alors que la présence des Juifs y était souvent antérieure à la conquête arabe, voire (pluri)millénaire. Plus de 99% des Juifs vivant dans ces pays les ont fuis. Numériquement faibles, les communautés Juives qui y demeurent constituent de quasi-dhimmis instrumentalisés. Deux tiers se sont rendus en Israël, un tiers ont choisi de s’établir en France, Italie, Grande-Bretagne, Australie, au Canada et aux Etats-Unis. Leurs biens sont estimés à 700 millions de dollars en 1948, soit 6 milliards de dollars en 2007. Les préjudices moraux sont aussi importants : spoliations, détention en prison, viols, tortures, etc.

Les raisons de cet exil ? Le refus par les dirigeants du monde musulman de la recréation de l’Etat Juif, cette « rébellion contre l’islam » ; des pays arabes indépendants où l’islam devint religion d’Etat et « l’arabisme et le panarabisme furent relayés par l’islamisme et le panislamisme, après le court intermède du « socialisme arabe » ; la décolonisation menaçant les Juifs du retour au statut de dhimmis ; les liens entre des chefs de mouvements nationaux arabes, dont le grand mufti de Jérusalem Hadj Amin el-Husseini, et des dirigeants du Reich, tel Hitler. Et les souvenirs de la dhimmitude en « terre d’islam » et de pogroms ayant marqué durablement les mémoires tels ceux à Hébron et Safed en 1517, le Yagma el Gabireh (« grande destruction ») à Hébron le 24 juillet 1834, le Tritel (pogrom antisémite) à Fès (17-19 avril 1912, 30 nissan 5672), « pogrom au nom du djihad » (Shmuel Trigano) - 27 victimes Juives, enfants et adultes, lors de ce pogrom précédé le 3 août 1934 de violents incidents dans le Constantinois - le 5 août 1934, à Constantine (Algérie), sans intervention de l’Armée française ; le farhud (ou farhoud), pogrom arabe et nazi à Bagdad (Iraq), en juin 1941, au cours duquel des foules arabes musulmanes ont tué 200 Juifs, blessé 2 000 Juifs et détruit 900 maisons Juives

Sous la direction de Shmuel Trigano, dix historiens d’universités françaises et israéliennes nous présentent une histoire par pays – Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Yémen, Syrie, Liban, Turquie, Iran, Irak - de cet « exode oublié ». Un exil dont les Juifs concernés ont longtemps occulté les circonstances effroyables, douloureuses, tragiques, caractérisées notamment par les dénaturalisations, les spoliations, l’exclusion, l’expulsion, sous prétexte d’antisionisme. Ces études comparatives révèlent « des parallèles transnationaux, des récurrences d’évènements symptomatiques ». Ce livre passionnant, émouvant, est indispensable pour comprendre un des contentieux du peuple Juif à l’égard du monde musulman.

Le nombre des réfugiés Arabes de la Palestine mandataire en 1947-1948 est estimé à 583 121-609 071 par Ephraïm Karsh en 2011.

Selon Sidney Zabludoff, leurs biens sont estimés à 350 millions de dollars en 1948, soit 650 dollars par Arabe palestinien, et 3,9 milliards de dollars 2007. Les raisons de leurs fuites sont différentes : pressions des dirigeants Arabes, peur, etc.


Salah Hamouri
En mars 2005, trois jeunes membres du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), dont Salah Hamouri sont arrêtés par le Shin Bet (Service de sécurité intérieure) et la police israélienne. Titulaires de cartes d’identification israéliennes, ils préparaient l’assassinat du révéré et âgé rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti orthodoxe israélien Shass.

Membre de l’organisation terroriste FPLP, le Franco-palestinien Salah Hamouri a plaidé coupable.

Il a été condamné en 2008 à sept ans de prison pour avoir fomenté d’assassiner le rabbin Ovadia Yossef.

Ayant bénéficié de soutiens politiques en France aux plus hauts niveaux, il a été libéré de manière anticipée le 18 décembre 2011, dans le cadre de l’accord ayant permis la libération du jeune otage Franco-Israélien Guilad Shalit le 18 octobre 2011 en échange de 1027 détenus Arabes palestiniens.

Il n’a exprimé ni regret ni remord, et a annoncé poursuivre son combat.

En France, il a été reçu par des édiles, dont Bertrand Delanoë, maire de Paris, et des associations pro-palestiniennes, et à la fête de l’Humanité.

Ces faits soulèvent des réflexions sur :

-            le rôle de dirigeants communautaires, tel Zvi Ammar, favorisant l’accord du rabbin Ovadia Yossef, et de l’Etat d’Israël à la libération anticipée de Salah Hamouri ;

-            le rôle des dirigeants politiques, nationaux et locaux, en faveur de cette libération. Ce qui révèle une contradiction entre leurs actions et l’inscription du FPLP dans la liste des organisations terroristes établie par l’UE, entre leurs interventions et les valeurs républicaines françaises et le nécessaire maintien de l’ordre public ;

-            l’absence de mea culpa des soutiens de Salah Hamouri. Ces soutiens – députés, sénateurs, ministre, Président de la République, acteur (François Cluzet) – ont allégué lors de la détention que le « franco-palestinien » Salah Hamouri était innocent, maltraité. Or, sitôt libéré, Salah Hamouri a reconnu la vérité des faits pour lesquels il avait été condamné ;

-            le rôle du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) qui ne sanctionne pas France 2 pour ses deux émissions partiales au détriment d’Israël ;

-            le fonctionnement des médias qui ont laissé Salah Hamouri dévider son discours empli d’allégations fausses sur Tsahal et l’Etat d’Israël, sans rétablir la vérité ;

-            le rôle de l’Etat d’Israël qui accorde cette libération anticipée, mais contre quoi ?

-            l’instrumentalisation par les dirigeants de l’Autorité palestinienne et de ses médias pour glorifier ces terroristes libérés des prisons israéliennes. Des terroristes qui vont enflammer les rues arabes en Tunisie, au Liban, en France, etc.

JIMENA: Jews Indigenous to the Middle East and North Africa
HARIF en Grande-Bretagne
Point of No Return, blog about Jewish Refugees

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