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mardi 20 mars 2018

Attentats islamistes, dont l’un antisémite, à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah, djihadiste salafiste franco-algérien


Les 11, 15 et 19 mars 2012, Mohamed Merah, terroriste islamiste franco-algérien âgé de 24 ans, a commis plusieurs tueries contre des soldats français et l’école juive Ozar Hatorah (appelée ensuite Ohr Torah, Lumière de la Torah en hébreu) à Toulouse et Montauban (sud-ouest de la France). Délinquant multirécidiviste dès l’adolescence, formé en Afghanistan et au Pakistan, ce moudjahidin a revendiqué son appartenance à al-Qaïda et, refusant de se rendre, a été tué le 22 mars 2012 dans son appartement toulousain par le Raid. 

11 mars 2012. A Toulouse, Mohamed Merah tue le maréchal des logis-chef Imad Ibn Ziaten, 30 ans, sous-officier du 1er régiment du train parachutiste, qui avait mis sur Internet une annonce pour vendre sa moto. Il lui dit : « Tu tues mes frères. Maintenant, je te tue ».

15 mars 2012, à Montauban, il a assassiné Abel Chennouf, 25 ans, et le 1ère classe Mohamed Legouad, 24 ans, soldats français du 17e régiment de génie parachutiste (RGP). Un quatrième soldat, Loïc Liber, 28, est gravement blessé à la moelle épinière (tétraplégique, sous assistance respiratoire).

Le 19 mars 2012, vers 8 h du matin, conduisant un scooter Yamaha a tué devant, puis dans le collège-lycée juif Ozar Hatorah, institution Alfred Leder, de Toulouse, Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de judaïsme, et ses deux fils, Arye, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, puis Myriam Monsonego, la fille âgée de 8 ans du principal de l’établissement scolaire, le rab Yaacov Monsonego. Il blesse gravement Bryan Aaron Bijaoui, élève antibois de 15 ans blessé tandis qu’il tentait de protéger la petite Myriam. L’adolescent a été hospitalisé et opéré.

L’assassin a agi calmement, froidement, et a filmé la scène, comme les précédentes tueries, avec sa mini-camera attachée sur son corps. Il a fui sur son scooter.

Plus de 2 000 élèves juifs sont scolarisés à Ozar Hatorah, qui est situé dans un quartier calme de Toulouse et dispose de deux caméras vidéos, dont l’une placée à l’entrée de l’institution.

Nicole Yardeni, présidente du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France)-Midi-Pyrénées, a vu la vidéo de l’attentat : « C’est insupportable… C’était bien organisé. C’était comme un film d’horreur ».

Une mère d’élève d’Ozar Hatorah a déploré l’allègement du dispositif de sécurité concernant cet établissement.

Né à Paris, le rabbin Sandler est le fils du président de la communauté juive de Versailles. Il a étudié dans une yeshiva (école talmudique) à Jérusalem. Ancien élève d’Ozar Hatorah, il a rejoint l’équipe de cet établissement toulousain en septembre 2011 pour une mission de deux ans comme professeur de Kodech. Enseignant et homme apprécié, il s’était marié très jeune et avait trois enfants, dont une fille Liora de 18 mois. Robert et Henriette Sandler, ainsi que Blanca Sandler, respectivement grands-parents et grande-tante de Jonathan Sandler assassiné avec ses deux fils Arié, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, devant l'école Ozar Hatorah (Toulouse) par Mohamad Merah, terroriste islamiste franco-algérien, le 19 mars 2012, tenaient un restaurant clandestin cacher à Limoges sous l'Occupation.

Le Président de la République Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, des responsables de la communauté juive française, dont Joël Mergui, président du Consistoire de France, le candidat socialiste à l’élection présidentielle François Hollande, le candidat centriste du Modem François Bayrou et d’autres politiciens se sont rendus à Ozar Hatorah. Tous ont condamné cet attentat.

Richard Prasquier, président du CRIF, a souligné le caractère antisémite de cet attentat et a appelé au renforcement de la sécurité des établissements juifs.

« La situation a changé en France. Il y a une montée de l’antisémitisme en France », a déploré Jean-Paul Amoyelle, président d’Ozar Hatorah.

Le Président Sarkozy a ordonné des « mesures exceptionnelles de protection » dans la région de Toulouse « aussi longtemps que le meurtrier ne sera pas arrêté », notamment en élevant le Plan Vigipirate au niveau écarlate. Synagogues, mosquées et établissements religieux feront l’objet d’une protection particulière de la police.

Le Président Sarkozy a aussi annoncé qu’une minute de silence sera observé dans tous les établissements scolaires en France le 20 mars 2012 à 11 h.

L’église catholique a exprimé son indignation. A 17 h 45, des fidèles se sont recueillis en silence à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, a dit son horreur et exprimé sa solidarité à l’égard des communautés juive et musulmane.

Le soir de l’attentat antisémite, la synagogue d’Ozar Hatorah a accueilli un office de prières à la mémoire des quatre victimes juives.

Claude Guéant, François Bayrou et le grand rabbin de France Gilles Bernheim ont assisté à une cérémonie de prières dans une grande synagogue de Toulouse.

Claude Guéant et d’autres politiciens ont participé à une marche dans la « Ville rose ».

Une chasse à l’homme
Le ministre de l’Intérieur a déclaré que la police avait remarqué l’usage de la même arme et du même modus operandi dans les tueries des 11, 15 et 19 mars 2012.

La police a envisagé plusieurs pistes : celles d’un serial killer, d’un militaire d’extrême-droite et d’un islamiste.

« La police collabore avec deux profileurs, un psychologue. Un plan policier immense a été appliqué : un hélicoptère, cinq unités mobiles qui représentent 380 policiers, 120 enquêteurs de la police judiciaire. De plus, Claude Guéant a mobilisé les services anti-terrorisme et secret », m’a précisé Dominique Lunel, le 19 mars 2012. Mme Lunel agit en interface entre le gouvernement et la communauté juive.


Ce 19 mars, vers 19 h, le Consistoire israélite de France a organisé une cérémonie dans la célèbre synagogue parisienne Nazareth (75003), près de la place de la République.

Y ont assisté le président Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, des membres du gouvernement, François Hollande et sa compagne, la journaliste Valérie Trierweiler, la socialiste Martine Aubry et les Ecologistes-Verts Eva Joly et Cécile Duflot – toutes trois ont été conspuées -, et de nombreux politiciens parmi un millier de personnes.

Des psaumes ont été lus. Le Grand rabbin Alain Goldman a rappelé qu’il connaissait bien les familles Monsonego et Sandler. Il a fait référence aux attentats à Paris contre la synagogue Copernic (1980) et le restaurant Goldenberg, rue des Rosiers (1982). Il a conclu : « Nous ne sommes pas un peuple de la vengeance, mais nous n’acceptons pas que des vies innocentes soient jetées par terre, soient tuées ».

Joël Mergui, président des Consistoires israélites de France et de Paris-Ile-de-France, a exprimé sa tristesse et déclaré combien il aurait préféré que la solidarité avec la communauté juive ne se manifeste pas seulement pendant des évènements tragiques.

La cérémonie a pris fin avec la prière pour la République française.

A l’appel de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France), à laquelle s’étaient jointes des organisations non Juives – LICRA, SOS Racisme, MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peoples), Ligue des droits de l’homme -, une marche silencieuse a rassemblé environ 20 000 personnes, dont l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi et des politiciens. Candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon a été brièvement hué. Des drapeaux français étaient brandis par des manifestants.

Le Président Sarkozy a suspendu sa campagne présidentielle jusqu’au 21 mars, date de la cérémonie à la mémoire des trois soldats assassinés. Son rival socialiste François Hollande a fait de même. Le soir même, Marine Le Pen, candidate du Front national, a annulé sa participation à un débat télévisé tandis que François Bayrou a centré sa réunion publique à Grenoble sur une réflexion sur la société française. Eva Joly a annulé son meeting du 20 mars.

Le Président Sarkozy a écrit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Le 19 mars au soir, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déploré « la tuerie hors d’une école Juive à Toulouse » et a condamné « cet acte de violence ». La directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova a exprimé « sa solidarité avec les familles des  victimes de la tragédie à Toulouse » et a condamné ce « crime antisémite » dans une lettre au ministre français de l’Education nationale Luc Chatel.

« Nous nous joignons au gouvernement de la France pour condamner cet acte de violence non provoqué et choquant dans les termes les plus forts possibles », a déclaré TommyVietor, porte-parole du Conseil de securité nationale .

Quant à Catherine Ashton, Haute Représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, elle a déclaré en marge d’une réunion sur la jeunesse palestinienne à Bruxelles (Belgique) : « Quand nous pensons à ce qui s’est passé aujourd’hui à Toulouse, nous nous souvenons de la Norvège l’année dernière, nous savons ce qui se passe en Syrie, quand nous voyons ce qui se passe à Gaza et dans d’autres lieux ». Et de rendre hommage aux jeunes Palestiniens… Devant l’indignation suscitée notamment en Israël par ces propos, l’Union européenne a publié le 20 mars 2012 une « version écrite rectifiée » du discours de Mme Ashton : « Quand nous pensons à ce qui s'est passé aujourd'hui à Toulouse, quand nous nous souvenons de ce qui s'est passé en Norvège il y a un an, quand nous savons ce qui se passe en Syrie, quand nous voyons ce qui se passe à Gaza et Sderot et dans différentes parties du monde, nous pensons aux jeunes et aux enfants qui perdent leur vie ».

Le 20 mars, le Président Sarkozy a reçu à l’Elysée des responsables des communautés juive et musulmane.

Le 21 mars 2012, une minute de silence à la mémoire des élèves et de l’enseignant de l’école de Toulouse a été observée à 11 h dans des établissements scolaires français. 

Le Président Sarkozy s’est rendu au collège parisien François-Couperin (75004) où il a déclaré : « Ça s'est passé à Toulouse, dans une école confessionnelle, avec des enfants de familles Juives, mais ça aurait pu se passer ici ». Il a évoqué « un sujet grave, tellement grave que c'est toute la République qui doit être concernée ». La secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, a critiqué mardi les propos de Nicolas Sarkozy, en estimant « qu'on ne parle pas ainsi à des enfants ».

François Hollande et François Bayrou se sont rendus respectivement dans des établissements scolaires du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) et de Valence (Drôme).

Le ministre des Sports David Douillet a demandé « qu'une minute de silence soit observée, avant chaque compétition sportive, professionnelle ou amateur, jusqu'au dimanche 25 mars au soir », pour « honorer la mémoire » des victimes du tueur de Toulouse.

Le CRIF a appelé les Français à participer à une grande marche silencieuse en mémoire des victimes juives et des soldats tués à Montauban et à Toulouse à Paris le dimanche 25 mars, à Paris, sur le thème « Non à l’antisémitisme, Non au racisme et Pour une France unie et solidaire ». Une marche annulée le 21 mars 2012.

Le Président Sarkozy a assisté à une cérémonie de recueillement devant les quatre sépultures des victimes franco-israéliennes juives à l’aéroport Roissy.

Un siège de plus de 32 heures
Au terme d’une enquête conjuguant l’analyse des connexions Internet et le recueil d’informations auprès d’un concessionnaire Yamaha intrigué par la demande saugrenue de Mohamed Merah désireux de repérer et d’enlever le tracker (GPS) permettant de retrouver le scooter en cas de vol, la police a identifié le suspect : Mohamed Merah.

Auprès d’une journaliste de France 24, Mohamed Merah a revendiqué ses actes et dit avoir diffusé des images de son film de la tuerie contre les Juifs sur Internet. Des images non repérées.

Le 21 mars, vers 3 h du matin, le RAID a tenté de forcer l’entrée de l’appartement de Mohamed Merah dans un immeuble de quatre étages, situé dans un quartier résidentiel de Toulouse. Mohamed Merah a blessé deux membres de cette force spéciale d’intervention.

Lors de son dialogue avec le RAID interrompu puis repris, Mohamed Merah a promis de se rendre dans l’après-midi et a indiqué l’emplacement d’une automobile bourrée d’armes et d’explosifs qui a été neutralisée par la police. Il a aussi fait part de ses motivations.

Abdelkader Merah, frère de Mohamed Merah, a été interpellé par la police.

Sa mère a refusé de parler avec son fils retranché car elle estimait son influence trop faible sur lui.

Au matin du 21 mars 2012, les quatre victimes juives ont été enterrées dans le cimetière à Guivat chaoul, mont du repos, le plus grand cimetière de Jérusalem, en présence de MM. Amoyalle, Sirat, Mergui, Bensemoun, des deux grands rabbins d’Israël et d’Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères.

Le Président Sarkozy a reçu à l’Elysée les responsables juifs et musulmans qui affirmaient leur solidarité. Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, a récusé tout amalgame entre islam, musulmans et islamisme.
Sur BFM TV, Richard Prasquier a refusé tout amalgame entre l’islam, « une religion comme les autres religions de France, et le salafisme ».

Le 21 mars, le Président Sarkozy s’est rendu au chevet du soldat français blessé. Puis il a présidé la cérémonie officielle à Montauban à laquelle participaient François Hollande, François Bayrou et Marine Le Pen, mais non Jean-Luc Mélenchon.

Une cérémonie réunissant responsables communautaires juifs et musulmans s’est déroulée à Drancy, près de Paris.

Au fil de la journée, l’itinéraire de Mohamed Merah a été rendu public. Seul regret exprimé par ce djihadiste : ne pas avoir tué plus de personnes. Le 19 mars 2012, il aurait vainement tenté de tuer un policier, puis se serait dirigé vers l’école juive. Des proches insistent sur sa « haine des Juifs ». Mohamed Merah se vante d’avoir mis « la France à genoux ». Le 21 mars 2012, Me Christian Etelin, avocat de Mohamed Merah, décrit un client non préoccupé par les questions religieuses. Mohamed Merah est aussi un délinquant de droit commun, condamné à 15 reprises.

Après avoir assuré le départ de tous les autres habitants de cet immeuble, après que Mohamed Merah n’ait pas respecté sa parole et se soit engagé dans une logique de rupture (fin du dialogue), le RAID a opté pour une stratégie d’intimidations dans une logique d’usure : coupures d’eau, de gaz et d’électricité dans l’immeuble, explosions nocturnes pour faire éclater les vitres de l’appartement, etc.

Le 22 mars, vers 11 h, après 32 heures de siège et sans signe de Mohamed Merah depuis 22 h 45, le Raid donnait l’assaut en pénétrant par la fenêtre et la porte. Après des échanges de tirs nourris au cours desquels plusieurs policiers ont été blessés, Mohamed Merah est sorti armé de la salle de bains où il s’était retranché. Franchissant la fenêtre, il a tiré des rafales, sauté du balcon et a été mortellement touché par des balles du RAID.

Les observateurs ont souligné la similarité avec une scène du film Piège de cristal (Die Hard) de John McTiernan (1988) avec Bruce Willis.

ADDENDUM
- 1er novembre 2012 à l'approche de l'hommage rendu par le Président François Hollande et le Premier ministre Benyamin Netanyahou aux victimes franco-israéliennes Juives de Mohamed Merah.
- 11 novembre 2012 à l'approche de la diffusion de Mohamed Merah : itinéraire d'un terroriste français, dans le cadre d'Enquête exclusive, sur M6, le 11 novembre 2012, à 22 h 45 ;
- 23 janvier 2013 alors que le Parquet, placé sous l'autorité de la ministre de la Justice Christiane Taubira, a classé sans suite l'enquête préliminaire pour apologie du terrorisme, ouverte après la diffusion des propos de Souad Merah, au motif qu'ils ont été filmés à son insu. Lors de Mohamed Merah : itinéraire d'un terroriste français, sur M6, le 11 novembre 2012, Souad Merah a été filmée disant : " Les juifs, tous ceux qui sont en train de massacrer les musulmans, je les déteste... Moi et (Abdel)Kader, on soutient les salafistes ". Or, le 31 janvier 2012, la Cour de cassation validé les enregistrements audio, réalisés à l'insu de Liliane Bettencourt par son majordome, et la procédure judiciaire issue d'eux ;

- 14 février 2013 à l'approche du gala de soutien le mardi 19 février 2013, à 19 h 30, pour la création d’un kollel (centre d'études de la Torah fréquenté par de jeunes adultes) Beith Sandler à Jérusalem (Israël) ;
- 6 mars 2013, avant la diffusion sur France 3 d'Affaire Merah, itinéraire d'un tueur à 20 h 45, et du numéro de Pièces à conviction intitulé Mohamed Merah :  l'incroyable échec des services secrets à 22 h 30 ;
- 17 mars 2013 à l'approche de la cérémonie en présence du Président Hollande, à la mémoire des victimes françaises Juives à Toulouse - qui n'est pas diffusée en direct par RCJ sur la fréquence Juive francilienne -, et de l'Appel "islamiquement correct" au rassemblement du 19 mars 2013, à la mairie du XVIe arrondissement de Paris. Un appel qui ne qualifie pas les attentats à Toulouse et Montauban de jihadistes ou d'islamistes, ni celui à l'école Ozar HaTorah d'antisémite. Au journal de 10 h du 17 mars 2013 sur RFI, une journaliste de RFI a évoqué la marche blanche à Toulouse dans un fou rire inextinguible. A la fin du journal, une voix féminine a dit : "Excusez-nous pour ce ton inadapté en début de journal". Une journaliste au fou rire non immédiatement interrompue, un qualificatif "inadapté" un peu léger ;
- 24 juillet 2013 alors que, le 23 juillet 2013, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné Wissane Hammoud à 12 mois de prison avec sursis pour apologie des crimes de Mohamed Merah dans un message antisémite sur Facebook où ce dernier s'est réjoui de l'assassinat des quatre victimes Juives à Toulouse ;
- 8 janvier 2014. Des individus se sont fait photographiés faisant le geste de la quenelle devant le Mémorial de la Shoah, devant cette école toulousaine et d'autres lieux Juifs. La police enquête et a adapté son dispositif de surveillance près de cet établissement scolaire Juif. Pierre Besnainouprésident du FSJU (Fonds social juif unifié), avait annoncé, après les assassinats antisémites par l'islamiste Mohamed Merah, des mesures adaptées aux menaces antisémites. Cela suscite des questions sur la capacité du Service de protection de la communauté juive (SPCJ), qui réunit les principales organisations françaises Juives, à assumer cette mission  essentielle de sécurité ;
- 4 février 2014. Ce 4 février 2014, a lieu une soirée au Manège de Saint-Cloud afin de soutenir le Collel Beith Sandler fondé à la mémoire de Jonathan, Arye et Gabriel Sandler ;
-12 mars 2014. Le 10 mars 2014, la XVIe chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné quatre aspirants djihadistes, familiers des mosquées des rues Jean-Pierre Timbaud et Myrha, dans les XIe et XVIIIe arrondissements de Paris, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste " : ils avaient tenté vainement de se joindre, lors de séjours à l'étranger, à des terroristes islamistes et avaient aidé deux djihadistes à rejoindre les rangs de ces terroristes. Lors des audiences, Ibrahim Ouattara avait louangé Mohamed Merah et déclaré : "Le jihad est une obligation pour tout musulman". Sa sentence : sept ans de prison. Le site Internet djihadiste al-Minbar Jihadi Media Network vient de diffuser six images dont l'une montre des djihadistes exhortant les « braves musulmans de la France » à « retracer le chemin de Mohamed Merah et (à) déclencher la guerre en France jusqu'à l'arrêt total de ses agressions au Mali et en Centra­frique", et à tuer le Président François Hollande ;
- 25 mai 2014. La police et les services de renseignements français sont sans nouvelle depuis une dizaine de jours de Souad Merah, sœur du terroriste islamiste franco-algérien Mohamed Merah. Souad Merah, qui avait déclaré être fière de son frère et "penser du bien de Ben Laden". Elle aurait rejoint avec ses quatre enfants son compagnon en Syrie. L'attentat terroriste antisémite au musée Juif de Bruxelles (Belgique) le 24 mai 2014 pose de nouveau la question de la sécurité des établissements Juifs et de l'incitation à la haine antisémite ;
- 19 mars 2015. Divers hommages étaient prévus ce 19 mars 2015.
Le 28 janvier 2016,  Eric Woerth, ancien ministre (Les Républicains), a déclaré sur itélé : « Il n'y a pas eu d'attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n'a jamais été aussi élevé... [Les attentats de Mérah] c'est pas un attentat, c'est le crime d'un furieux. C'est pas Daech, c'est pas un réseau international. [Mérah] a été arrêté ».  Une déclaration qui a suscité l'indignation. « Ce sont des propos tout à fait choquants vis-à-vis des victimes » de Mohamed Merah, a déclaré Florian Philippot, vice-président du Front national (FN). Le 30 janvier 2016, Albert Chennouf-Meyer, père d'un des soldats chrétiens assassinés, a twitté à Nicolas Sarkozy et à Eric Woerth :"Votre stratégie à nier l'attentat de 2012 à Toulouse pr nettoyer vtre bilan est absurde". Le CRIF a déploré qu'Eric Woerth , par son déni, s’engage « dans une voie dangereuse qui invite au déni et risque d’être utilisée à des fins de propagande par ceux qui soutiennent le djihadisme. La thèse du loup solitaire à propos des atrocités commises par le sinistre Merah en 2012 à Toulouse et Montauban contre des Juifs dont des enfants et contre des militaires est scandaleuse. L’enquête judiciaire a démontré qu’il s’agissait bien d’attentats terroristes. Les assassinats commis ont été planifiés et soigneusement conçus par une organisation terroriste. Les cibles n’ont pas été choisies par hasard. Un soutien logistique lui a fourni les moyens nécessaires ».  Le 30 janvier 2016, Eric Woerth a répondu par trois tweets : "il n'y a pas d'ambiguïté dans mon esprit: l'attentat terroriste commis par Merah est une abomination", "toutes les tentatives d'instrumentalisation et de déformation de mes propos sont  abjectes", "les combats contre le terrorisme et l'antisémitisme pour lesquels je suis pleinement engagé méritent mieux qu'une vaine polémique". Ignorance peu vraisemblable ? Oubli non plausible ? Cynisme politique ? Eric Woerth n'a pas mentionné les mots "musulman" et "islamistes".
Le 1er février 2016 a EU lieu à Paris le dîner de gala autour de Eva, Myriam et Samuel Sandler et au profit du Beith Sandler. Une soirée sous le patronage de Joseph Sitruk, ancien grand rabbin de France, en présence du grand Rabbin de France Haïm Korsia et du député Meyer Habib.

Le 31 janvier 2017 a eu lieu aux Salons Hoche (Paris) le dîner de gala autour de Eva, Myriam et Samuel Sandler et au profit du Beith Sandler. Sous la présidence d'honneur du grand rabbin Yossef Haïm Sitruk (z''l) et en présence de personnalités communautaires et politiques.

Le 5 novembre 2019, l'allée Monsonégo-Sandler dans le Jardin Edmond Michelet a été inaugurée à Toulouse, en présence notamment des familles, du Maire de la ville rose Jean-Luc Moudenc, de l'ancien président Nicolas Sarkozy et du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. "Ont témoigné ce mardi matin notamment Ava Ouaknine élève de terminale de l'école Ohr Torah, Franck Touboul, président du Crif au nom du rabbin Yaacov Monsonégo,le père de Myriam et directeur de l'école juive qui ne prend désormais plus la parole en public; Samuel Sandler, père de Jonathan Sandler et grand-père de Gabriel et Arié. Intervention notable, celle d'Eva Sandler, veuve de Jonathan et maman des deux petits garçons, qui vit depuis en Israël avec sa fille (le bébé n'avait qu'un an au moment du drame)".

« Pas un instant, je n’ai oublié ce que j’ai vécu avec vous. Ma vie a été bouleversée par ce qui s’est passé ici. Mais que peut-on dire qui soit à la hauteur de ce qui s’est passé !  », a déclaré l’ancien chef de l’Etat qui a parlé après les témoignages poignants des familles de victimes puis les discours de Jean-Michel Blanquer et de Jean-Luc Moudenc. Nicolas Sarkozy, orateur né pour ceux qui l’auraient oublié, a été régulièrement applaudi.

"Lorsqu’il est à Toulouse il y a près de sept ans, c’est à une scène biblique, le Massacre des innocents, reproduit par de grands peintres, qu’il pense aussitôt. Mais sans l’évoquer publiquement, a-t-il précisé. Sur la base de cette référence, l’ancien Président de la République, retiré de toute fonction élective, a alors livré un discours de politique générale. «La culture judéo-chrétienne est le socle de notre civilisation occidentale. Je n’ai pas peur d’affirmer cette vérité. » Et « la laïcité n’a rien à voir avec ces racines. Une société qui ne reconnaît pas ses racines, c’est une société qui a honte d’elle-même. Il n’est pas nécessaire d’aller à la messe pour pleurer devant Notre-Dame en flammes. » Fidèle à lui-même, Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou : « cette civilisation nous devons la défendre », a-t-il plaidé car « au-delà des enfants, c’est (elle) qui était la cible du meurtrier. »

"À la toute fin de son intervention, Nicolas Sarkozy est allé un peu plus loin, confiant « la grande colère » qui l’envahit parfois : « au nom de la démocratie et de la civilisation, on finit par accepter trop de choses. La démocratie doit être forte et ne jamais faiblir. La République ne doit pas se laisser marcher sur les pieds. Il faut arrêter de dire : « Plus jamais ça », il faut maintenant des moyens pour qu’il n’y ait plus jamais ça. » Face à la communauté juive touchée au cœur et toujours ciblée, les propos ont fait mouche."

"A noter la présence de la chorale des élèves de l'école élémentaire publique Rangueil. Les élèves souhaitent ici exprimer tout leur soutien aux élèves, parents et professeurs de l'école Ozar Hatorah, ainsi que leur fierté d'avoir pu participer à cet acte de Fraternité au nom de la collectivité toulousaine et nationale."   

Cet article a été publié en une version concise en américain par AMI Magazine en mars 2012. Il a été republié le 31 janvier 2016, le 1er février 2017.

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