vendredi 18 janvier 2019

Alberto Giacometti (1901-1966)


Alberto Giacometti (1901-1966) était un talentueux sculpteur, peintre, dessinateur et créateur d'objets mobiliers suisse. Le musée Guggenheim présente l'exposition « Giacometti ». Le 26 juin 2018, a été ouvert au public l'Institut Giacometti. Le musée Maillol propose l'exposition "Giacometti - Entre tradition et avant-garde".


« Seule la vie m’intéresse. Je regarde et tout me dépasseL’aventure, la grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour dans le même visage. C’est plus grand que tous les voyages du monde », observait Alberto Giacometti (1901-1966).

Alberto Giacometti était un talentueux sculpteur, peintre, dessinateur et créateur d'objets mobiliers suisse. Son père Giovanni était peintre. 

Alberto Giacometti s'est formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Genève puis en 1922 à l’Académie de la Grande Chaumière de Montparnasse à Paris.

Dans "la ville lumière" de l'après Grande Guerre, Albert Giacometti découvre la statuaire grecque, le cubisme, l’art africain.

En décembre 1926, il ouvre son atelier dans le quartier de la gare Montparnasse, au 46, rue Hippolyte-Maindron (XIVe arrondissement), dans « la caverne-atelier », un espace petit où il vit et crée ses sculptures en plâtre, parfois peintes ou en bronze


Dès 1929, il se rapproche du mouvement surréaliste, dont il sera exclu en 1935. Il conservera ses liens d'amitié avec Michel Leiris et Georges Limbour.

En 1930, il accueille son frère Diego.


En décembre 1941, il rejoint la Suisse et retrouvera Paris en septembre 1945. Un an plus tard, il épouse Annette Arm.


Dans les années 1950, Alberto Giacometti élabore son style fidèle au figuratif : des silhouettes filiformes vont au fil des ans  laisser la place à des bustes, des visages.


Musée de Grenoble

Le musée de Grenoble a présenté une exposition d’œuvres d’Alberto Giacometti (1901-1966), sculpteur, peintre, dessinateur et créateur d'objets mobiliers suisse. Plus de soixante-dix sculptures, peintures, œuvres graphiques et photographies autour des « questions de la représentation de l'espace, du rôle du socle, de la relation de la figure à l'espace ainsi que celle des figures entre elles ». 

En 2007, c’est la première exposition consacrée à cet artiste ex-surréaliste par la galerie Patrice Trigano réalisant ainsi un vœu remontant au début des années 1970.

Cette galerie a présenté vingt pièces, dont sept sculptures en bronze et deux huiles majeures (« La tête noire », portrait de Diego présenté à la Biennale de Venise en 1962, « Tête d’homme de face ») – datant de la période dite misérabiliste de cet artiste suisse, des années 1940 à la fin de sa vie.


Les sujets d’inspiration ? Ses proches : son frère Diego, sa mère, son épouse Annette. Son atelier parisien de la rue Hippolyte Maindron. Un moment suspendu (« Homme qui pointe », « Homme qui marche de face »). La fragilité (« Petit buste sur double socle »), la densité et l’assurance humaines ainsi que le mystère d’êtres (« Tête noire ») aux silhouettes minces, aux membres étirés (« Buste d’homme »).

« On ne parviendra jamais à représenter un regard, un regard en train de regarder », se désolait Alberto Giacometti qui s’efforçait de montrer « cet unique mystère du Réel ».


« Métaphysicien et poète, il pensait que la pupille est le trou de serrure qui donne accès à l’infini : pas un infini extérieur à l’homme, mais intérieur », observe son ami Alain Jouffroy.

Un catalogue, avec un texte de Louis Clayeux, a été édité à l'occasion de cette exposition. Réalisé avec la précieuse collaboration de la Fondation Alberto et Annette Giacometti, cet ouvrage est le quatrième publié par la Galerie Claude Bernard, après ceux des expositions de 1969, 1975 et 1985.

Histoire diffusera les 9, 15, 21 et 27 avril 2015 le numéro des Heures chaudes de Montparnasse de Jean-Marie Drot intitulé La Fureur de vivre des années 20 et évoquant notamment Giacometti, Delaunay, Man Ray, Brassaï. "En 1960-61, avant que l'ancien quartier du Montparnasse ne disparaisse, Jean-Marie Drot prend sa caméra et part recueillir les témoignages des derniers "monstres sacrés" de la grande époque des heures chaudes de Montparnasse. Apparaissent tour à tour, ressuscités par la magie de l'audiovisuel, les artistes qui fondèrent l'art occidental du XXème siècle. Parmi ces illustres cubistes, dadaïstes et surréalistes, on écoute et on admire Man Ray, Giacometti, Delaunay, Cocteau, Brassaï... pour ne citer que quelques uns des cent cinquante artistes présents".

En 2012-2013, la galerie Claude Bernard a présenté une exposition de dessins d'Alberto Giacometti (1901-1966), dans le cadre d'un hommage à Claude Pompidou. « Portraits, nus, paysages, et natures mortes, cet ensemble exceptionnel réunit plus de soixante œuvres datant de 1917 à 1963 ».


Le musée de Grenoble a acquis le premier, en 1952, une œuvre d'après-guerre du sculpteur Alberto Giacometti : La Cage. « Œuvre singulière et essentielle qui s'appuie sur la juxtaposition dans un même espace, "la cage", d'un nu féminin debout et d'un buste masculin, elle synthétise nombre de préoccupations de l'artiste. Elle pose notamment les questions de la représentation de l'espace, du rôle du socle, de la relation de la figure à l'espace ainsi que celle des figures entre elles… Autour de ces thèmes et grâce à un ensemble de plus de soixante-dix sculptures, peintures, œuvres graphiques et photographies provenant pour l'essentiel de la Fondation Alberto et Annette Giacometti mais aussi de collections publiques et privées, françaises et étrangères, cette exposition proposera une approche précise et didactique de la démarche de l'artiste, tout en s'attachant par une mise en espace rigoureuse à restituer à chaque œuvre toute sa part de mystère et son pouvoir de fascination ».

L'Homme au doigt 
Le 11 mai 2015, lors d'une vente aux enchères de Christie's à New York, la statue L'Homme au doigt (Pointing Man), bronze patiné et peint par l'artiste en 1947, d'1,77 m de hauteur, dont six moulages existent dans le monde, de Giacometti a été adjugée 141,28 millions de dollars ; elle avait été estimée à 130 millions de dollars. Un record mondial pour une sculpture. En 2010, L'homme qui marche, de Giacometti avait été adjugé 65 millions de livres (103,93 millions de dollars) chez Sotheby's à Londres. 

Fonds Leclerc Le Fonds Hélène & Edouard Leclerc pour la culture a présenté une "exposition inédite sur cet artiste majeur du XXe siècle". 


"En co-production avec la Fondation Giacometti, Paris, sous la direction de Catherine Grenier, commissaire de l’exposition (commissaire associé : Christian Alandete), ce projet rassemble plus de 150 œuvres. Ce très large ensemble de sculptures, peintures, dessins et lithographies, issus de la collection de la Fondation, permet d’embrasser toute la diversité du travail de l’artiste. Des œuvres de la période présurréaliste et surréaliste à celles de la maturité, puis jusqu’aux œuvres ultimes, l’exposition déroule l’ensemble d’une carrière artistique prolifique, produite dans l’espace mythique de l’atelier de Giacometti à Montparnasse. Organisé autour de la reconstitution scénographiée de l’atelier, le parcours de l’exposition, à la fois chronologique et thématique, propose en une dizaine de sections une relecture des grands axes qui traversent l’œuvre. Les questionnements esthétiques: rencontre de l’artiste avec le mouvement surréaliste, retour au travail d’après nature, crise de la représentation le menant aux limites de la sculpture, question du socle ; mais aussi les questionnements humains : la rencontre avec la mort, la relation à la nature, l’humanité en marche ; et enfin, les liens de l’artiste avec les grands intellectuels de son temps, constituent autant de clefs d’appréhension d’une œuvre éminemment complexe et pourtant universelle. À coté des œuvres les plus emblématiques de chaque période, comme Boule suspendue, Objet désagréable, Le Nez, La Cage, ou Homme qui marche, sont présentés des plâtres rares et des œuvres inédites. L’exposition comprend ainsi une figurine parmi les plus petites de l’histoire de la sculpture, correspondant à la période de guerre, une série méconnue de peintures noires,ou encore un rare ensemble de dessins réalisé « en pensant à Paul Éluard ». Sont aussi présentés Homme (Apollon), chef d’œuvre de la première période récemment acquis par la Fondation, et Fleur en Danger, rendue exposable dans son intégralité par une restauration récente. Dans le cadre d’un partenariat exceptionnel entre la Fondation Giacometti et le Fonds Hélène & Édouard Leclerc, deux œuvres majeures en plâtre peint, de la série des Femmes de Venise, ont pu être restaurées avec des techniques de pointe, permettant pour la première fois leur présentation au public dans leur état originel". 
La National Portrait Gallery a montré l'exposition Giacometti. Pure Presence (15 octobre 2015-10 janvier 2016). "Alberto Giacometti is widely regarded as one of the most important and distinctive artists of the 20th century. This major exhibition is the first to focus on his portraiture and includes over sixty paintings, sculptures and drawings from international public and private collections. Throughout his career Giacometti was fascinated by the artistic complexities of evoking a human presence. His portraits are characterised by an intense scrutiny of his models, during which he endeavoured to record his constantly changing perceptions. The resulting images are among Giacometti’s most enigmatic and personal, central to his reputation as one of the giants of modern art".

Musée Mohammed VI 

Le musée Mohammed VI a présenté la première rétrospective Giacometti en Afrique. Pour évoquer 65 ans de vie, il a réuni 46 sculptures, 19 peintures, 30 dessins ainsi que des œuvres d'art décoratif, des photographies. Elle s'articule en "trois sections chronologiques : les œuvres pré-surréalistes et surréalistes, le retour au travail d'après nature et les problématiques liées à la représentation humaine, la question du placement de la figure dans l'espace". Elle souligne l'influence des arts africains dans l'oeuvre de Giacometti. 


« Je fais certainement de la peinture et de la sculpture et cela depuis toujours, depuis la première fois que j’ai dessiné ou peint, pour mordre sur la réalité, pour me défendre, pour me nourrir, pour grossir ; grossir pour mieux me défendre, pour mieux attaquer, pour accrocher, pour avancer le plus possible sur tous les plans, dans toutes les directions, pour me défendre contre la faim, contre le froid, contre la mort, pour être le plus libre possible : le plus libre possible pour tâcher – avec les moyens qui me sont aujourd’hui les plus propres – de mieux voir, de mieux comprendre ce qui m’entoure, de mieux comprendre pour être le plus libre, le plus gros possible, pour dépenser, pour me dépenser le plus possible dans ce que je fais, pour courir mon aventure, pour découvrir de nouveaux mondes, pour faire ma guerre, pour le plaisir ? pour la joie ? de la guerre, pour le plaisir de gagner et de perdre » (Alberto Giacometti, Écrits. Ed. Hermann, 1997).


Picasso et Giacometti
Du 4 octobre 2016 au 5 février 2017, le musée Picasso a présenté « Picasso-Giacometti », la toute première exposition consacrée à l’œuvre de deux des plus grands artistes du XXe siècle : Pablo Picasso (1881-1973) et Alberto Giacometti (1901-1966).

"Grâce à un prêt exceptionnel de la Fondation Giacometti, cette exposition inédite, qui occupera le rez-de-chaussée et le premier étage de l’hôtel Salé, réunit plus de 200 œuvres des deux maîtres provenant des riches collections du Musée Picasso et de la Fondation Giacometti, ainsi que des prêts de collections françaises et étrangères".

"Un important travail de recherche, mené en commun dans les fonds d’archives du Musée Picasso et de la Fondation Giacometti, a permis de révéler des documents inédits, esquisses, carnets et annotations significatives. Ceux-ci éclairent les relations méconnues entre les deux artistes, relations à la fois amicales et formelles, et l’intérêt mutuel qu’ils se sont porté à des moments clefs de leurs carrières, en dépit de vingt ans de différence d’âge".

"Dotés de tempéraments différents, mais caractérisés tous deux par une grande liberté d’esprit et d’invention, Picasso et Giacometti partagent une fascination pour le lien entre Éros et Thanatos, comme pour le déplacement des limites de la représentation. De leur rencontre au début des années 1930 à leurs dialogues nourris dans l’après-guerre autour des querelles du retour au réalisme, les deux artistes n’ont cessé d’échanger sur leur création. Comme l’exposition le révèle, de nombreuses similitudes formelles et thématiques rapprochent leurs œuvres de la période surréaliste. À partir de la fin des années 1930, tous deux vont transformer leur pratique et partager des questionnements sur l’art et sa relation au réel, auxquels le peintre-sculpteur et le sculpteur-peintre répondent par des solutions formelles différentes".

Articulée autour de huit sections, l’exposition "propose un parcours à la fois chronologique et thématique présentant les différents aspects de leur production artistique dans tous les médiums : peinture, sculpture, dessin. Après avoir évoqué le cheminement des deux artistes de leurs œuvres de jeunesse jusqu’aux créations modernistes, elle montre les correspondances entre leurs œuvres, de l’influence des arts extra-occidentaux ou de celle du mouvement surréaliste au renouveau du réalisme dans la période d’après-guerre".


"À côté d’œuvres emblématiques de chacun des artistes comme Paul en Arlequin (1924), Femme assise au fauteuil rouge (1932) et La Chèvre (1950) de Picasso ou Femme qui marche (1932), Cube (1933-1934) et Homme qui marche (1960) de Giacometti, sont présentés des plâtres rares et fragiles, des dessins dont certains inédits, et de nombreuses archives dévoilées pour la première fois".

La Tate Modern a proposé « Giacometti », première rétrospective majeure d'Alberto  Giacometti depuis 20 ans. La commissaire de l'exposition est Frances Morris.

"Celebrated as a sculptor, painter and draughtsman, Giacometti’s distinctive elongated figures are some of the most instantly recognisable works of modern art. This exhibition reasserts Giacometti’s place alongside the likes of Matisse, Picasso and Degas as one of the great painter-sculptors of the twentieth century. Through unparalleled access to the extraordinary collection and archive of the Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris, Tate Modern’s ambitious and wide-ranging exhibition brings together over 250 works. It includes rarely seen plasters and drawings which have never been exhibited before and showcases the full evolution of Giacometti’s career across five decades, from early works such as Head of a Woman [Flora Mayo] 1926 to iconic bronze sculptures such as Walking Man I 1960".


"Born in Switzerland in 1901, Giacometti moved to Paris in the 1920s where he became engaged with cubism and latterly joined the Surrealist Group in 1931. Celebrated works such as Woman with her Throat Cut 1932 reveal Giacometti’s engagement with surrealism as well as his powerful explorations of brutality and sadism. A wide range of the artist’s large scale sculptures are also showcased alongside his drawings and books. Other works like Untitled (mask) 1934 demonstrate his engagement with the decorative arts, while Man (Apollo) 1929 and The Chariot 1950 show his preoccupation with Egyptian and African art. The exhibition reveals how Giacometti, perhaps more than any other artist of his day, fused the ancient and the modern and broke down barriers between the decorative and the fine arts".


"Giacometti left Paris in 1941, relocating to Geneva until the end of the Second World War. Having moved away from surrealism, he became interested in scale and perspective and began to work on much smaller sculptures in a more realistic style as in Very Small Figurine c.1937-9. Following the war and his return to Paris, Giacometti began creating the elongated figures for which he is best known.  Working from life, his preoccupation with the alienated and isolated figure became an important motif, embodying the post-war climate of existential despair. The exhibition includes an astounding selection of such masterpieces including Man Pointing 1947, Falling Man 1950 and The Hand 1947 as well as many of Giacometti’s major paintings like Diego Seated 1948 and Caroline in a Red Dress c.1964-5".


"While Giacometti is best known for his bronze figures, Tate Modern is repositioning him as an artist with a far wider interest in materials and textures, especially plaster and clay. The elasticity and malleability of these media allowed him to work in an inventive way, continuously reworking and experimenting with plaster to create his distinctive highly textured and scratched surfaces. A large number of these fragile plaster works which rarely travel are being shown for the first time in this exhibition including Giacometti’s celebrated Women of Venice 1956. Created for the Venice Biennale, this group of important works are brought together for the first time since their creation".

"The exhibition also explores some of the key figures in the artist’s life who were vital to his work including his wife Annette Giacometti, his brother Diego and his late mistress Caroline. Giacometti’s personal relationships were an enduring influence throughout his career and he continuously used friends and family as models. One room in the exhibition focusses specifically on portraits demonstrating Giacometti’s intensely observed images of the human face and figure".

"Alberto Giacometti is curated by Frances Morris, Director, Tate Modern and Catherine Grenier, Director, Chief Curator, Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris with Lena Fritsch, Assistant Curator, Tate Modern in collaboration with Mathilde Lecuyer, Associate Curator, Fondation Alberto et Annette Giacometti. The exhibition is organised by Tate Modern and Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris. It will be accompanied by a catalogue from Tate Publishing, co-edited by Frances Morris and Lena Fritsch, with Catherine Grenier and Mathilde Lecuyer".

"I am very interested in art but I am instinctively more interested in truth […] The more I work, the more I see differently" Alberto Giacometti

« Giacometti » au musée Guggenheim 
Le  musée Guggenheim présente l'exposition « Giacometti ». "A preeminent artist of the twentieth century, Alberto Giacometti (1901–1966) investigated the human figure for more than forty years. This comprehensive exhibition, a collaboration with the Fondation Giacometti in Paris, examines anew the artist’s practice and his unmistakable aesthetic vocabulary. Featuring important works in bronze and in oil, as well as plaster sculptures and drawings never before seen in this country, the exhibition aims to provide a deeper understanding of this artist, whose intensive focus on the human condition continues to provoke and inspire new generations."

"Giacometti was born in the Swiss village of Borgonovo. His father, Giovanni, a recognized Post-Impressionist painter, introduced him to painting and sculpture at a young age. Giacometti moved to Paris in 1922 and eventually settled in a 15-by-16-foot studio in the artists’ quarter of Montparnasse. He produced the greater part of his oeuvre in this tiny space, which he maintained until the end of his life. Giacometti’s brother Diego, also an artist, became his assistant; he and Annette Arm, whom Giacometti wed in 1949, were the artist’s most frequently rendered models. During his early years in Paris, Giacometti pursued a deep interest in Cubism and a fascination with the unconscious and dream imagery that led to his association with the Surrealists. African, Cycladic, Egyptian, and Oceanic art captured his attention as well, influencing the formal development of his figures. In the late 1930s he began sculpting pocket-size heads and figures in which he explored perspective and distance; these spatial concerns would remain paramount throughout his career. Giacometti may be best known, however, for the painted portraits and distinctive sculptures that he created in the late 1940s. These innovative works, including a series of elongated standing women, striding men, and expressive busts, resonated strongly with a public grappling with the extreme alienation and anxiety wrought by the devastation of World War II. Giacometti was unflinching in his portrayal of humanity at its most vulnerable."

The Solomon R. Guggenheim Museum and Foundation "has a long history with Giacometti. In 1955 the artist’s first museum show was presented in New York at the institution’s temporary quarters on Fifth Avenue. Noting divergent opinions on Giacometti’s art at that moment, one critic recognized the director James Johnson Sweeney for continuing “his program at the Guggenheim Museum of bringing forward the most controversial work of the time.” In 1974 the Guggenheim mounted a posthumous retrospective in its Frank Lloyd Wright–designed rotunda. The present exhibition is the first major museum presentation dedicated to the Swiss-born artist in the United States in more than 15 years."

« Giacometti » "is curated by Megan Fontanella, Curator, Modern Art and Provenance, Solomon R. Guggenheim Museum, and Catherine Grenier, Director, The Fondation Giacometti. Co-organized by the Solomon R. Guggenheim Foundation and the Fondation Giacometti, Paris."

L'Institut Giacometti
Le 26 juin 2018, a été ouvert au public l'Institut Giacometti situé dans le quartier de Montparnasse, au 5, rue Victor-Schœlcher, dans le XIVe arrondissement parisien où se trouvait son atelier. "Dès la façade aux ornements bleus et aux courbes du nouveau siècle, on se prépare à une surprise de taille. Vu l'exiguïté de cet hôtel particulier classé de style Art déco, la jauge est très restreinte: 40 personnes sont autorisées en même temps dans ces précieux 350 m² où elles pourront s'imprégner de l'univers de l'artiste-décorateur Paul Follot (1877-1941) et de l'art si vigoureusement moderne de Giacometti aux femmes efflanquées qui s'y redéploient désormais comme des ombres.


"Voulu comme un «musée à taille humaine permettant une proximité avec les œuvres», l'Institut Giacometti multiplie les alcôves. De la reconstitution de l'atelier de Giacometti au rez-de-chaussée (plus de 70 sculptures, de nombreux plâtres fragiles et intransportables et des bronzes, y compris les dernières œuvres sur lesquelles l'artiste travaillait avant sa mort) à l'ancien atelier préservé de Paul Follot à l'entresol, devenu un merveilleux show room à la fois minimaliste, blanc et sculptural où Giacometti trône doucement."


"Directrice de la Fondation Giacometti depuis 2014, Catherine Grenier y a multiplié les initiatives en ancienne directrice adjointe du Musée national d'art moderne, résolvant les différends juridiques, organisant et co-organisant des expositions inédites consacrées à Giacometti dans une quinzaine de pays, du Yuz Museum de Budi Tek, à Shanghai, à la Tate Modern de Londres et au Guggenheim de New York. Elle a permis que Giacometti soit exposé dans des pays où il ne l'avait jamais été, du Pera Museum d'Istanbul au Musée Mohammed VI de Rabat, du Seoul Art Center de Séoul en Corée du Sud, au Musée national des Beaux-Arts de Québec. Catherine Grenier vient de participer à l'exposition Bacon Giacometti qui a ébloui le public d'ArtBasel à la Fondation Beyeler de Bâle. Elle a publié en 2017 la première biographie critique complète sur Alberto Giacometti chez Flammarion, devenue un livre de référence (collection Grandes biographies).

"On ouvre cet Institut avec une exposition Jean Genet et Giacometti, via la question centrale de l'atelier (L'atelier d'Alberto Giacometti vu par Jean Genet, jusqu'au 16 septembre). On a reconstitué son atelier de 23 m² qui sera présenté au public de façon permanente. Il comprend énormément d'œuvres, les meubles, le lit, les murs peints, son cendrier, le vilain petit tabouret percé sur lequel il le posait, des socles et des fragments d'œuvre, des dizaines de pinceaux, ses plâtres restés à l'atelier au moment de sa mort et jamais montrés, L'Homme qui marche qu'il a conservé abîmé jusqu'à la fin de sa vie, les dernières Têtes sur lesquelles il travaillait. Annette, sa veuve, a absolument tout gardé. Son mobilier brinquebalant qu'il a conservé toute sa vie, comme cette armoire des années 1930. On a remplacé la fenêtre de l'atelier originel et le mur qui montait à la mezzanine par deux parois de verre. Pour des raisons de sécurité et de préservation d'œuvres plus que fragiles, on le voit aujourd'hui tel quel mais comme un objet clos. On a d'abord procédé à une reconstitution exacte dans nos réserves, puis réalisé la mise en place juste au dernier moment, avant l'ouverture", a expliqué Catherine Grenier au Figaro (21 juin 2018).

Et de poursuivre : "Je cherchais un lieu d'environ 350 m² qui ne soit pas une «white box» ni un intérieur haussmannien. Je cherchais un atelier d'artiste à Montparnasse pour garder une cohérence avec le «génie des lieux», si important pour lui. En sortant du 5, rue Victor-Schœlcher, le public emboîtera le pas de Giacometti, pourra aller comme lui à La Coupole, au Sélect. Simone de Beauvoir a habité cette rue, Picasso y a eu un atelier. Cet atelier a été construit entre 1910 et 1913 par l'artiste-décorateur Paul Follot, le beau-frère de Paul Poiret, et marque la transition entre Art nouveau et Art déco. On a acheté deux étages, le rez-de-chaussée et l'entresol de ce bâtiment classé. Ses héritiers ne se sont pas entendus et l'indivision a couru. Je l'ai trouvé par une petite annonce. Lorsque j'ai visité le lieu, il n'avait pas bougé depuis la Seconde Guerre mondiale. Les décors étaient là, mais abîmés. Ils ont été conservés. On a demandé à un architecte contemporain, Pascal Grasso, d'y introduire un vocabulaire moderne, neutre, très minimaliste dans un cadre qui ne l'est pas du tout. Il y a une atmosphère d'atelier avec un espace très haut sous plafond, une verrière, une mezzanine. Et en même temps il y a une dimension intime: les salons de présentation de Paul Follot n'étaient pas très grands. C'est un très joli petit coffre-fort !"

Et de comparer : "Comme Francis Bacon auquel je viens de le confronter à la Fondation Beyeler, Alberto Giacometti revient toujours sur les mêmes thématiques que ces deux grands artistes ont d'ailleurs réduites à la figure humaine; le tableau - ou la sculpture - est centré sur elle, très peu d'anecdotes. La figure humaine debout, le visage, le fragment de figure humaine. La cage qu'ils ont utilisée tous deux, renforce la concentration sur cette figure. Giacometti a besoin des modèles. Il connaît pourtant par cœur les traits de son frère Diego, de sa femme Annette. Quand il griffonnait sur les enveloppes, immédiatement les visages de l'un ou de l'autre apparaissait. Pourquoi les torturait-il à les faire poser, tous les jours, pendant des heures? Parce qu'il avait besoin de cette tension avec le modèle. Les sculptures torturées qui en découlent sont plus l'expression de ses propres tourments que de la vérité d'Annette, jeune femme très souriante, ou de Diego qui avait un caractère extrêmement placide. Comme Bacon qui triture les corps, Giacometti prend un modèle et fait son autoportrait. Les deux ne s'intéressent pas à la variété des modèles, ils prennent toujours les mêmes."

Et d'expliquer le succès pour Giacometti : "C'est une réalité, sa réalité, et elle est inépuisable. C'est un combat repris tous les jours. Un combat qui fascine les collectionneurs. Le financier américain George David Thompson (1899-1965) avait ainsi réuni plus de 60 Giacometti d'après sa période surréaliste. Il les a vendus au galeriste Ernst Beyeler (1921-2010), le fondateur de la Fondation Beyeler, par l'intermédiaire duquel ils sont entrés ensuite dans les plus grandes collections suisses. Elles ne les vendent pas et les gardent farouchement. Sans doute Bacon est l'extraverti, et Giacometti l'introverti. Leurs entourages répercutent leurs natures. Ils ont eu pas mal d'amis en commun, notamment Michel Leiris. Au départ, ils étaient les deux grands artistes de la figuration à une époque qui ne parlait que d'abstraction. Ainsi, Ernst Beyeler adorait les deux. Après, leurs fan-clubs ont divergé. À l'époque de mes études (Catherine Grenier est née en 1960 à Lyon, NDLR), Giacometti était dédaigné, voire traité de ringard: il n'était pas tenu comme un artiste de la modernité, on l'a même taxé de retour à la tradition. Au Centre Pompidou comme partout ailleurs, on considérait alors beaucoup plus sa période surréaliste que sa période d'après-guerre dont la réhabilitation est, en fait, assez nouvelle. Dans les années 1960, un journaliste va le voir puis le traite d'« artiste d'arrière-garde » ! Bacon et Giacometti ont en commun d'avoir mis toute leur vie dans leur art. Et ce n'est pas si fréquent chez les artistes, même s'ils sont très engagés. Bacon n'a pas collectionné les voitures, ni les voyages, ni les signes extérieurs de richesse. Il a un tout petit atelier à la fin de sa vie alors qu'il est très riche. C'est sa tanière, tout à fait comme Giacometti. Bacon a fait de sa faiblesse, son art. Comme Giacometti qui ne cessait de douter et que l'échec poussait à recommencer. Le doute le ramène toujours à la création, c'est ce qui est beau. Et ce qui touche, il me semble, ceux qui regardent aujourd'hui l'œuvre de Giacometti. Quand on multiplie les confrontations Giacometti-Picasso, Giacometti-Bacon, Giacometti-Jean Genet, on voit qu'ils partagent tous une même violence et la recherche d'une même tension, d'une intensité maximale. Et Giacometti a une violence égale à celle si manifeste de Bacon. À l'Institut Giacometti, comme à la Fondation Beyeler ou au Yuz Museum, on montre beaucoup de ses plâtres: on y voit tant de déformations, de scarifications, le mouvement de ses doigts, les élongations, la prise avec la matière. Giacometti a détruit beaucoup de ses œuvres".

L'atelier d'Alberto Giacometti vu par Jean Genet
L'Institut Giacometti propose l'exposition L'atelier d'Alberto Giacometti vu par Jean Genet. "Pour la première fois à paris, une exposition est consacrée aux relations d’amitié et de profonde admiration entre Alberto Giacometti et jean genet, qui se sont rencontrés en 1954 par l’intermédiaire de Jean-Paul Sartre. Leur amitié conduit jean genet, devenu modèle, à rédiger l’un des plus beaux textes de la littérature sur l’art moderne, l’atelier d’Alberto Giacometti."

"Soixante ans après sa sortie aux éditions L’Arbalète, cet ouvrage demeure l’un des témoignages les plus précieux sur le travail de l’artiste et une description unique de son univers de création. Construit autour de ce texte, le parcours de l’exposition illustre les trois principaux thèmes abordés par Genet : l’atelier, la représentation de la femme, la mort."

"Avec la reconstitution permanente de l’atelier de l’artiste, le visiteur découvrira ce que Genet, considérait comme « la plus importante et la plus totale » des œuvres de Giacometti, « son autre moi, l’essence et le résidu ultime de son apport artistique ». C’est dans cet espace mythique, environné de poussière et plongé dans le silence, que Genet, assis sur une chaise en paille inconfortable, pose à plusieurs reprises, entre 1954 et 1957. Entre les deux hommes s’établit un dialogue intense, qui dévoile l’essence même de l’art et de la personnalité de Giacometti."


"Décrivant les œuvres qui l’environnent, Genet s’arrête sur les figures de femmes debout. Parmi celles-ci, celles que l’artiste associe à sa fréquentation des bordels, espaces de mise en scène des corps que le regard de l’artiste transforme en déesses. Ce sont ces mêmes femmes longilignes, immobiles, que Giacometti représente sur la couverture de la célèbre pièce de théâtre de Genet, Le Balcon. Comme Genet, Giacometti est fasciné par la mort, sujet qui hante son œuvre tout au long de sa carrière. Ses sculptures et peintures montrent un monde à la frontière de la vie, habité par l’ «innombrable peuple de morts » décrit par le poète."


"À côté d’œuvres emblématiques comme le groupe des Femmes de Venise en plâtre de 1956, présenté pour la première fois en France, figure un ensemble d’œuvres vues par Genet à l’atelier, ainsi que le célèbre portrait peint de l’écrivain conservé au Centre Pompidou. "

"Le manuscrit original de L’Atelier d’Alberto Giacometti, une sélection de dessins et d’esquisses, dont certains inédits, des carnets, photographies et archives vidéo provenant du riche fonds de la Fondation, complètent cet ensemble et contribuent à éclairer la relation unique qui liait ces deux génies rebelles du XXe siècle. Commissaire de l’exposition :  Serena Bucalo-Mussely".

Man Ray
Le 9 novembre 2018, à Paris, Sotheby's a vendu, dans le cadre de "Modernism: Photographs from a Distinguished Private Collection",  un portrait d'Alberto Giacometti par Man Ray (1890-1976). Estimé de 80 000 euros à 120 000 euros, la photographie de 1934 a été vendue 100 000 euros.
"This portrait of Alberto Giacometti was made by Man Ray in 1932. Man Ray solarized this print. That allowed him to highlight the outlines of the face on the background thanks to an inversion of tones. 
This technique is said to have been discovered accidentally by the assistant and partner of Man Ray, Lee Miller. As they were printing in the lab, she felt a rat touching her feet. The frightened young lady screamed and put the light on. "The tanks were full of negatives that were under development. The blacks became whites and a line appeared on the outlines of the figures that seems to have a halo" 
Man Ray called this phenomena "solarization" and started to use it in his work to create unique prints. This technique contributed in producing a surreal effect, which translated a different vision of the reality and added a soul to the photograph. In fact the sculptor Giacometti is sacralized here by this aureole as a totem of Parisian artists."

Musée Maillol
Le musée Maillol accueille l'exposition "Giacometti - Entre tradition et avant-garde". Il "propose, en collaboration avec la Fondation Giacometti, Paris, une relecture de son oeuvre en dialogue avec les grands sculpteurs classiques et les modernes de son époque."

L’exposition "présente plus de cinquante sculptures de l’artiste, toutes issues de la collection de la Fondation Giacometti, mises en regard avec près de vingt-cinq oeuvres d’autres artistes majeurs tels que Rodin, Bourdelle, Maillol, Despiau, mais aussi Brancusi, Laurens, Lipchitz, Zadkine, Csaky ou encore Richier."

"À travers un parcours chronologique et thématique, l’exposition met en lumière les relations entretenues avec ces artistes à chacune des étapes de l’évolution du style de Giacometti. Le parcours propose ainsi un éclairage nouveau sur la période méconnue d’avant-guerre : d’abord les oeuvres de jeunesse de Giacometti encore empreintes de modernité classique (Despiau, Maillol), puis une seconde section plus importante consacrée à la rencontre des avant-gardes parisiennes après 1925 (Zadkine, Lipchitz, Csaky)."

"La tentation de l’abstraction, en marge du surréalisme, sera éclairée par de riches comparaisons (Brancusi, Laurens). Le retour définitif à la figuration d’après modèle de l’artiste après 1935, permettra d’évoquer la formation de son style de la maturité. De manière thématique, l’exposition proposera de nombreuses comparaisons avec Rodin, Bourdelle et Maillol : motif de la tête, question du socle, inspiration de la Haute Antiquité."

"Les grands thèmes de l’après-guerre (groupes de figures, femme debout et homme qui marche), seront évoqués depuis leur source dans le surréalisme avec la Femme qui marche (1932) jusqu’aux oeuvres iconiques des années 1950-60 comme La Clairière (1950), Femme de Venise III (1956), ou encore l’Homme qui marche II (1960). Les orientations formelles de Giacometti seront analysées de façon novatrice par la comparaison avec plusieurs artistes de référence, en particulier Rodin, et avec certains de ses contemporains comme Richier. Afin de guider le public, le parcours est  enrichi d’une sélection d’arts graphiques et de documents d’archives."

"Faisant écho à l’atelier d’Aristide Maillol reconstitué au sein du musée, le mythique atelier parisien de Giacometti est également évoqué par un ensemble de lithographies de l’artiste et des photographies prises par certains des plus grands photographes du XXe siècle tels que Brassaï, Denise Colomb, Sabine Weiss ou Herbert Matter."




"1901 - 1966
Photo : Annette Giacometti - Collection Fondation Giacometti, Paris
1901
Né le 10 octobre à Borgonovo (Stampa), un petit village de la Suisse italienne. Son père, Giovanni Giacometti (1868-1933), est un peintre néo-impressionniste suisse renommé. Giovanni Giacometti et Annetta Stampa ont trois autres enfants : Diego (1902-1985), Ottilia (1904-1937) et Bruno (1907-2012). Les peintres Cuno Amiet et Ferdinand Hodler sont les parrains d’Alberto et de Bruno.
1904
La famille déménage dans une maison à Stampa où Giovanni installe son atelier.
Vers 1910
Giovanni acquiert une maison d’été à Maloja, au bord du lac de Sils, où il installe un second atelier. Alberto apporte la touche finale d’un buste de son père réalisé par Niederhausen-Rodo en le peignant. Première tentative de fusion entre la sculpture et la peinture. Il réalise ses premières copies d’après des gravures de Dürer.
1914-1915
Alberto Giacometti passe son enfance à Stampa. Il s’initie très jeune auprès de son père au dessin et à la peinture. En décembre 1914, il réalise sa première sculpture : un buste de son frère Diego qui deviendra son principal modèle. En 1915, il réalise une première peinture à l’huile Nature morte aux pommes. Il conservera toute sa vie ces premières oeuvres dans son atelier parisien. Son frère Bruno, sa soeur Ottilia et sa mère posent également pour lui.
1915-1919
Études au collège protestant de Schiers, près de Coire.
1919-1920
Il arrête ses études et s’inscrit à l’école des Beaux-arts, puis à l’école des Arts et Métiers de Genève. Sous l’influence de son père, il réalise plusieurs peintures de style néo-impressionniste.
1920
Il quitte l’école et accompagne son père à Venise, alors représentant officiel pour la Suisse à la Biennale. Il découvre Le Tintoret puis visite Padoue où il découvre les fresques de Giotto. En novembre, il visite Florence, où il découvre l’art égyptien, puis Rome. L’influence de la sculpture égyptienne sera déterminante dans l’évolution de son oeuvre.
1921
Il s’installe à Rome chez un cousin de son père puis dans un petit atelier sur la Via di Ripetta. Il voyage à Naples et Pompei avant de retourner passer l’été à Maloja. Pendant cette période, il réalise de nombreuses copies des maîtres anciens. Le 3 septembre, il accompagne en voyage Pieter van Meurs qui décède deux jours plus tard sous ses yeux. Cette expérience traumatisante de la mort reviendra à de nombreuses reprises dans son travail.
1922
Il s’installe en janvier à Paris pour étudier la sculpture dans la classe d’Antoine Bourdelle à l’Académie de la Grande Chaumière. Il y reste jusqu’en 1927. Ses sculptures de l’époque évoluent entre le post-cubisme et le primitivisme.
1925
Il loue un petit atelier près du cimetière Montparnasse, où son frère Diego le rejoint. Il rencontre Pierre Matisse, fils du peintre Henri Matisse, qui le représentera dans sa galerie à New York. Il sculpte et peint le portrait de Flora Mayo, Américaine rencontrée à la Grande Chaumière. Première participation au Salon des Tuileries et première commande du collectionneur d’art d’Afrique Josef Müller.
1926
Il s’installe le 1er décembre dans l’atelier du 46 rue Hippolyte-Maindron où il restera jusqu’à sa mort.
1927
Il expose une seconde fois au Salon des Tuileries avec la Femme cuillère et Le Couple, dans la salle des avant-gardes aux côtés de Brancusi et de Zadkine.
1928
Il réalise ses premières « plaques » : des figures plates, dont la Tête qui regarde, qu’il présente à l’exposition « Les artistes italiens de Paris ».
1929
Grâce à Jeanne Bucher qui l’expose dans sa galerie, il rencontre Jean Cocteau, les Noailles et André Masson, qui l’introduisent dans les milieux d’avant-garde. Il rencontre Louis Aragon et Georges Bataille. Premier article enthousiaste sur Giacometti par Michel Leiris dans la revue Documents. Une version de la Tête qui regarde est achetée par une collectionneuse d’Argentine, Elvira de Alvear, et une autre par le Vicomte de Noailles. Il signe un contrat d’un an avec la galerie Pierre.
1930
Man Ray le présente au décorateur Jean-Michel Frank, pour lequel il réalise ses premiers objets d’art décoratif. Il expose, à la galerie Pierre Loeb, la Boule Suspendue que Salvador Dalí qualifiera de prototype des « objets à fonctionnement symbolique ».
1931
Il devient officiellement membre du groupe surréaliste d’André Breton et participe aux activités du groupe.
1932
Première exposition personnelle à Paris à la galerie Pierre Colle. Christian Zervos lui consacre un article dans Cahiers d’art illustré de photos prises par Man Ray dans l’atelier.
1933
Première estampe pour l’illustration d’un livre : Les Pieds dans le plat, de René Crevel. Il publie plusieurs textes dans la revue Le Surréalisme au service de la révolution et, à la demande de Tériade, dans la revue Minotaure. Il participe à l’exposition surréaliste à la galerie Pierre Colle où il vend aux Noailles La Table (surréaliste). L’oeuvre entre par donation au Musée national d’art moderne en 1951. Son père meurt quelques jours plus tard (le 25 juin).
1934
Les mois qui suivent, Giacometti réalise une Tête-crâne, l’Objet invisible (Mains tenant le vide) et Le Cube, comme un ultime portrait de son père. Il commence à prendre ses distances avec le mouvement surréaliste en revenant au travail d’après nature. En décembre, la galerie Julien Levy lui consacre sa première exposition personnelle à New York.
1935
Séparation avec le groupe surréaliste. Le 14 février, il est exclu du mouvement mais continuera à exposer avec eux ses œuvres surréalistes. Il commence une recherche solitaire sur les têtes prenant pour modèles Diego et la jeune Rita Gueyfier qui posent à tour de rôle pendant plusieurs mois. Il fréquente Balthus, Grüber, Tal-Coat. À la fin de l’année il rencontre Isabel Nicholas qui deviendra son amie et modèle.
1936
Il confie à Pierre Matisse la représentation de son oeuvre aux États-Unis. Le Palais à 4 heures du matin entre dans les collections du Museum of Modern Art de New York, sa première oeuvre dans un musée. À Paris, l’importante rétrospective Cézanne au musée de l’Orangerie lui confirme l’importance de remettre en cause la vision de la réalité.
1937
Giacometti devient ami avec Samuel Beckett avec lequel il traîne la nuit dans Montparnasse. Il visite Picasso dans son atelier des Grands-Augustins où il travaille à son oeuvre Guernica. Sa soeur Ottilia meurt en accouchant de son premier enfant Silvio.
1938
Il est renversé par une voiture. Il conservera de cet accident une légère claudication.
1939
Il rencontre Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir avec qui il restera très lié.
1941
En décembre, il se rend en Suisse, où il restera pour la durée de la guerre. Il y rencontre l’éditeur Albert Skira et réalise de nombreux portraits de Silvio.
1943
Il rencontre Annette Arm qui deviendra son épouse en 1949 et l’un de ses modèles favoris.
1945
Il rentre à Paris en septembre, où Diego a pu lui conserver son atelier dans l’état où il l’avait laissé. Retrouve le milieu littéraire parisien.
1946
Il réalise une série de portraits de personnalités des arts et lettres : Marie-Laure de Noailles, Simone de Beauvoir, Georges Bataille et une tête du résistant communiste Rol-Tanguy à la demande d’Aragon. Il publie « Le Rêve, le Sphinx et la mort de T. » dans la revue Labyrinthe.
1947
Annette Arm emménage rue Hippolyte-Maindron.
1948
Première exposition monographique de ses oeuvres depuis 1934, à la galerie Pierre Matisse à New York. Sartre écrit La recherche de l’absolu pour la préface du catalogue. La galerie lui consacrera des expositions personnelles en 1950, 1958, 1961 et 1964.
1949
Achat de l’Homme qui pointe par la Tate Gallery, première oeuvre acquise par un musée européen. Il continue sa série de portraits d’intellectuels : Jean-Paul Sartre, Tristan Tzara. Il épouse Annette Arm, le 19 juillet.
1951
Première exposition à la galerie Maeght à Paris, où se succéderont d’autres expositions en 1954, 1957 et 1961. Premières lithographies.
1952
Le musée de Grenoble achète La Cage, première oeuvre de la production d’après-guerre à entrer dans les collections publiques françaises. Don de La Table au Musée national d’art moderne par les Noailles, première oeuvre surréaliste dans les collections nationales.
1954
Première exposition monographique dans un musée, à Santa Barbara en Californie. Projet de médaille à Henri Matisse. Il réalise ses premiers portraits de Jean Genet qui posera jusqu’en 1958.
1955
Premières rétrospectives dans des musées à New York, à Londres et en Allemagne.
1956
Il représente la France à la Biennale de Venise où il expose un groupe de sculptures : les Femmes de Venise. Il dessine la couverture du livre Le Balcon de Jean Genet. Rencontre Isaku Yanaihara qui reviendra plusieurs étés poser pour lui (en 1957, 1959, 1960 et 1961).
1957
Jean Genet écrit « L’Atelier d’Alberto Giacometti », qui paraît dans la revue Derrière le miroir, puis sous forme de livre illustré de photographies d’Ernst Scheidegger en 1963.
1958
Première exposition monographique au Japon. Il rencontre Caroline, qui devient sa maîtresse et son modèle jusqu’en 1965.
1959
Il commence le livre de lithographies Paris sans fin, qui sera publié en 1969. Il est invité à participer au concours pour le monument pour la place de la Chase Manhattan Bank à New York, mais le projet ne sera jamais achevé.
1962
Invité de la Biennale de Venise avec une exposition personnelle, il remporte le Grand prix de sculpture. Grande rétrospective au Kunsthaus de Zürich.
1964
Il reçoit le prix Guggenheim International de peinture et en 1965 le Grand prix national des arts de France. Inauguration de la salle et de la cour Giacometti à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Il y installe les pièces projetées pour la Chase Manhattan Bank : deux hommes qui marchent, deux grandes femmes et une grande tête. Il réalise aussi un ensemble de Femmes de Venise en bronze. Sa mère meurt le 25 janvier.
1965
Trois rétrospectives se tiennent à Londres, New York et Copenhague, auxquelles il se rend. Il participe activement à celle de Londres, à la Tate Gallery. Création de la Fondation Alberto Giacometti de Zürich, par achat d’une partie de la collection Thompson.
1966
Il meurt brusquement à l’hôpital de Coire le 11 janvier. Il est enterré le 15 janvier dans le cimetière de Borgonovo.

Alberto Giacometti, texte d’Alain Jouffroy. Galerie Patrice Trigano. Paris, 2007

Du 14 septembre 2018 au 3 février 2019
Au musée Maillol
61 rue de Grenelle 75007 Paris
Tél. : 01 42 22 59 58
De 10 h 30 à 18 h 30, tous les jours en période d’exposition temporaire. Nocturne le vendredi jusqu’à 20 h 30
Visuels :
Alberto Giacometti, Le Couple, 1927, Bronze, 58,3 x 37,4 x 17,5 cm
Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

Aristide Maillol, Jeune fille agenouillée, 1900, Bronze, 26 x 7,4 x 10,5 cm
Galerie Dina Vierny, Paris, Photo © Jean-Louis Losi

Antoine Bourdelle, L’Offrande, petite tête sur socle, 1905, Bronze, Épreuve numéro 2 exécutée par Valsuani en 1973, 11,5 x 4,3 x 6,3 cm Musée
Bourdelle, Paris, Photo © Eric Emo/Musée Bourdelle/Roger-Viollet

Alberto Giacometti, Petit buste d’Annette, vers 1951, Plâtre peint, 21,5 x 14,5 x 9,4 cm
Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

Alberto Giacometti, La Forêt, 1950, Bronze, 57 x 61 x 47,3 cm
Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

Du 8 juin au 12 septembre 2018
Au musée Guggenheim 
Solomon R. Guggenheim Museum
1071 Fifth Avenue
New York, NY 10128-0173
Tel. : 212 423 3500
Lundi, mercredi, vendredi et dimanche de 10 h à 17 h 45, mardi de 10 h à 21 h, samedi de 10 h à 19 h 45
Visuels
Alberto Giacometti painting in his Paris studio, 1958
Photo: Ernst Scheidegger
© 2018 Stiftung Ernst Scheidegger– Archiv, Zürich

Du 26 juin au 16 septembre 2018
A l'Institut Alberto Giacometti
5 Rue Victor Schoelcher, 75014 Paris
Tél. : 01 44 54 52 44
Visuels :
Portrait de Jean Genet, 1954-1955
Huile sur toile
73 x 60 cm
Musée national d'art moderne Centre Georges Pompidou, Paris

Personnages, projet pour le Balcon de Jean Genet, 1956
Crayon de couleur, plume et encre sur papier
20,9 x 26,8 cm
Collection Fondation Giacometti, Paris
© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris)

© Succession Giacometti (Fondation Giacometti, Paris et ADAGP, Paris)

Groupe des femmes de Venise, 1956
Plâtre peint
Collection Fondation Giacometti, Paris
© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris et Adagp, Paris)

Du 10 mai au 10 septembre 2017
A la Tate Modern
Bankside
London. SE1 9TG
Tél. : +44 (0)20 7887 8888
Du lundi au dimanche de 10 h à 18 h. Vendredi et samedi de 10 h à 22 h


Jusqu’au 9 juin 2013
5, place de Lavalette. 38010 Grenoble Cedex 1
Téléphone : 04 76 63 44 44
Tous les jours sauf le mardi de 10 h à 18 h 30

Du 13 décembre 2012 au 16 février 2013
7/9 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris
Tél. : 01 43 26 97 07
Du mardi au samedi de  9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30
Vernissage le jeudi 13 décembre 2012 de 18 h à 22 h, entrée à 10 euros, et le catalogue sera remis gracieusement.

Visuels :
[Tête d'homme sur socle], vers 1949-1951. Plâtre peint Collection Fondation Giacometti

Alberto Giacometti travaillant dans on atelier. Collection Fondation Giacometti, Paris. 
Succession Giacometi (Fondation Giacometti + ADAGP). Paris 2016


Alberto Giacometti (1901-1966)
Autoportrait
1921
Huile sur toile, 82,5 x 72 cm
Kunsthaus Zürich, Alberto Giacometti Stiftung
Inv. GS 62
© Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris, 2016

Pablo Picasso (1881-1973)
Autoportrait
Paris, fin 1901
Huile sur toile, 81 x 60 cm
Musée national Picasso-Paris
Dation Pablo Picasso, 1979. MP4
© Succession Picasso 2016

Pablo Picasso (1881-1973)
La Chèvre
Vallauris, 1950
Original en plâtre, panier dosier, pots en céramique, feuille de palmier, métal, bois, carton, 120,5 x 72 x 144 cm
Musée national Picasso-Paris
Dation Pablo Picasso, 1979. MP339
© Succession Picasso 2016

Pablo Picasso (1881-1973)
Paul en Arlequin
Paris, 1924
Huile sur toile, 130 x 97,5 cm
Musée national Picasso-Paris
Dation Pablo Picasso, 1979. MP83
© Succession Picasso 2016

Alberto Giacometti (1901-1966)
Le Chien
1951
Bronze
Fondation Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul, France
Inv. 319

© Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris, 2016

Alberto Giacometti Surrealist Composition c. 1933 © The Estate of Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris and ADAGP, Paris), licensed in the UK by ACS and DACS, London 2017

Alberto Giacometti
Bust of Diego 1955
Tate
© The Estate of Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris and ADAGP, Paris), licensed in the UK by ACS and DACS, London 2017

Alberto Giacometti
Jean Genet 1954 or 1955
Tate
© The Estate of Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris and ADAGP, Paris), licensed in the UK by ACS and DACS, London 2017

Alberto Giacometti
Caroline, 1965
Tate
© The Estate of Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris and ADAGP, Paris), licensed in the UK by ACS and DACS, London 2017

Alberto Giacometti
Bust of Annette IV 1962, cast 1965
Tate
© The Estate of Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris and ADAGP, Paris), licensed in the UK by ACS and DACS, London 2017

Sotheby's
ALBERTO GIACOMETTI, 1934
Vintage solarized silver print
on reverse, stamp "Photograph by Man Ray"  (M22 - Hollywood period 1940-1951) and annotated Original in pencil by the artist
matted and framed
11 ½ x 9 in.; 29,1 x 22,9 cm
PROVENANCE
Michael Senft, New York
Galerie Zur Stockeregg, Zurich
© Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris 2018


Articles sur ce blog concernant :
Cet article a été publié  en une version concise par L'Arche en 2007, et sur ce blog le:
-  4 novembre 2012 à l'approche de la vente d'art impressionniste et moderne - Giacometti, Lipchitz, Caillebotte, Pissarro - par Christie's New York le 7 novembre 2012 ;
- 13 février, 3 septembre 2013, 7 avril 2015. Histoire diffusait les 10 septembre 2013, 9, 15, 21 et 27 avril 2015 le numéro des Heures chaudes de Montparnasse de Jean-Marie Drot intitulé La Fureur de vivre des années 20 et évoquant notamment Giacometti, Delaunay, Man Ray, Brassaï ; 
- 23 septembre 2013, 7 juillet 2014 et 7 avril 2015. Histoire présenta Un homme parmi les hommes : Alberto Giacometti, et La Fureur de vivre des années 20 et évoquant notamment Giacometti, Delaunay, Man Ray, Brassaï de Jean-Marie Drot, les 24 septembre et 9 octobre 2013, 8 et 14 juillet 2014. "Giacometti, le dernier grand Montparno, un artiste solitaire, sauvage presque, dont l'insatiable et épuisante recherche est douloureusement analysée par lui-même au cours de ces longs entretiens qu'il nous a, pour la seule et unique fois, accordés dans son atelier de la rue Hyppolite Maindron, puis au Kunsthaus de Zürich à l'occasion de sa grande exposition de 1963. Dans son bloc-notes, François Mauriac écrivait en 1963 : "Je l'aurais écouté toute la nuit" ;
- 7 avril et 14 octobre 2015, 10 janvier et 25 août 2016, 25 janvier, 23 mai et 11 septembre 2017, 12 septembre 2018.

4 commentaires:

  1. Magnifique travail. Je le recommanderai autour de moi, en indiquant, bien entendu, les références de la source où je l'ai trouvé. -- François Jeandé, Genève. francoisjeande@hotmail.com

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  2. Giacometti, dossier très bien fait ; chaque vignette peut être agrandie. -- Détail à ajouter : "ometti", en italien, signifie 1° petits bonshommes ; 2° cintres. Le singulier étant, bien entendu, "ometto". -- François Jeandé.

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