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jeudi 18 octobre 2012

Mon interview sur Radio Chalom Nitsan le 18 octobre 2012


L’exode massif des Juifs des pays Arabes, de Turquie et d’Iran
L’Etat d’Israël mène depuis plusieurs mois la campagne mondiale d'informations intitulée I am a Refugee (Je suis un réfugié) sur cet exode afin de faire connaître ces réfugiés Juifs des pays arabes : vidéo de Danny Ayalon, page du ministère des Affaires étrangères sur FaceBook pour recueillir des témoignages, colloques à l’ONU à New York et à Jérusalem. Une Déclaration sur la justice pour les réfugiés Juifs des pays arabes a été rendue publique à l'issue de cette conférence et visant à inclure l’histoire de ces réfugiés Juifs dans les manuels scolaires israéliens, construire un musée célébrant leur héritage, ajouter un jour mémoriel dans le calendrier en leur hommage, apprendre cette histoire aux Juifs de diaspora. D’éminents juristes - Alan Dershowitz, Irwin Cotler - ont présenté les fondements juridiques de cette campagne.

Longtemps, l’Etat d’Israël a recueilli les témoignages, mais sans agir pour diverses raisons : volonté d’intégrer tous ces réfugiés, refus de leur accorder le statut de « réfugiés » car c’étaient des olim, eurocentrisme de l’establishment israélien, perception de ces réfugiés comme une entrave à une paix avec les Arabes palestiniens, etc.

Cette campagne suscite des réactions hostiles de l’Autorité palestinienne, parmi des Israéliens qui s’expriment dans Haaretz, etc.

Elle mobilise les communautés juives de diaspora. Celles-ci vont-elles continuer à organiser des réunions au sein de leurs communautés, ou sensibiliseront-elles les autorités politiques et les médias nationaux ? Vont-elles intégrer dans leur dialogue avec les instances musulmanes cet exode, ce qui les amènerait à évoquer la dhimmitude ?

Pourquoi maintenant ? Michelle Huberman, d’HARIF, insiste sur une conjonction de facteurs : l’entrée au gouvernement en 2009 du parti Yisrael Beytenu sur une plate-forme diplomatique incluant les droits de l’homme, une résolution du Congrès américain exigeant la parité entre réfugiés Juifs et Arabes palestiniens (2008) et une loi de la Knesset érigeant la compensation des réfugiés juifs comme une condition d’un accord de paix (2010), le rôle de Danny Ayalon, dont le père est né en Algérie - éditorial I am A Refugee dans le Jérusalem Post, vidéo The Truth about Refugees vue par un million d’Internautes, participation aux conférences.

On estime à un rapport de un à deux l’évaluation du nombre de réfugiés Arabes palestiniens et Juifs, et du montant de leurs avoirs.

En quelques décennies, de 1945 aux années 1970, 900 000 juifs à un million de Juifs ont quitté une dizaine de pays musulmans, dont certains devinrent Judenrein, alors que la présence des Juifs y était souvent antérieure à la conquête arabe, voire (pluri)millénaire. Plus de 99% des Juifs vivant dans ces pays les ont fuis. Numériquement faibles, les communautés Juives qui y demeurent constituent de quasi-dhimmis instrumentalisés. Deux tiers se sont rendus en Israël, un tiers ont choisi de s’établir en France, Italie, Grande-Bretagne, Australie, au Canada et aux Etats-Unis. Leurs biens sont estimés à 700 millions de dollars en 1948, soit 6 milliards de dollars en 2007. Les préjudices moraux sont aussi importants : spoliations, détention en prison, viols, tortures, etc.

Les raisons de cet exil ? Le refus par les dirigeants du monde musulman de la recréation de l’Etat Juif, cette « rébellion contre l’islam » ; des pays arabes indépendants où l’islam devint religion d’Etat et « l’arabisme et le panarabisme furent relayés par l’islamisme et le panislamisme, après le court intermède du « socialisme arabe » ; la décolonisation menaçant les Juifs du retour au statut de dhimmis ; les liens entre des chefs de mouvements nationaux arabes, dont le grand mufti de Jérusalem Hadj Amin el-Husseini, et des dirigeants du Reich, tel Hitler. Et les souvenirs de la dhimmitude en « terre d’islam » et de pogroms ayant marqué durablement les mémoires tels ceux à Hébron et Safed en 1517, le Yagma el Gabireh (« grande destruction ») à Hébron le 24 juillet 1834, le Tritel (pogrom antisémite) à Fès (17-19 avril 1912, 30 nissan 5672), « pogrom au nom du djihad » (Shmuel Trigano) - 27 victimes Juives, enfants et adultes, lors de ce pogrom précédé le 3 août 1934 de violents incidents dans le Constantinois - le 5 août 1934, à Constantine (Algérie), sans intervention de l’Armée française ; le farhud (ou farhoud), pogrom arabe et nazi à Bagdad (Iraq), en juin 1941, au cours duquel des foules arabes musulmanes ont tué 200 Juifs, blessé 2 000 Juifs et détruit 900 maisons Juives

Sous la direction de Shmuel Trigano, dix historiens d’universités françaises et israéliennes nous présentent une histoire par pays – Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Yémen, Syrie, Liban, Turquie, Iran, Irak - de cet « exode oublié ». Un exil dont les Juifs concernés ont longtemps occulté les circonstances effroyables, douloureuses, tragiques, caractérisées notamment par les dénaturalisations, les spoliations, l’exclusion, l’expulsion, sous prétexte d’antisionisme. Ces études comparatives révèlent « des parallèles transnationaux, des récurrences d’évènements symptomatiques ». Ce livre passionnant, émouvant, est indispensable pour comprendre un des contentieux du peuple Juif à l’égard du monde musulman.

Le nombre des réfugiés Arabes de la Palestine mandataire en 1947-1948 est estimé à 583 121-609 071 par Ephraïm Karsh en 2011.

Selon Sidney Zabludoff, leurs biens sont estimés à 350 millions de dollars en 1948, soit 650 dollars par Arabe palestinien, et 3,9 milliards de dollars 2007. Les raisons de leurs fuites sont différentes : pressions des dirigeants Arabes, peur, etc.


Salah Hamouri
En mars 2005, trois jeunes membres du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), dont Salah Hamouri sont arrêtés par le Shin Bet (Service de sécurité intérieure) et la police israélienne. Titulaires de cartes d’identification israéliennes, ils préparaient l’assassinat du révéré et âgé rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti orthodoxe israélien Shass.

Membre de l’organisation terroriste FPLP, le Franco-palestinien Salah Hamouri a plaidé coupable.

Il a été condamné en 2008 à sept ans de prison pour avoir fomenté d’assassiner le rabbin Ovadia Yossef.

Ayant bénéficié de soutiens politiques en France aux plus hauts niveaux, il a été libéré de manière anticipée le 18 décembre 2011, dans le cadre de l’accord ayant permis la libération du jeune otage Franco-Israélien Guilad Shalit le 18 octobre 2011 en échange de 1027 détenus Arabes palestiniens.

Il n’a exprimé ni regret ni remord, et a annoncé poursuivre son combat.

En France, il a été reçu par des édiles, dont Bertrand Delanoë, maire de Paris, et des associations pro-palestiniennes, et à la fête de l’Humanité.

Ces faits soulèvent des réflexions sur :

-            le rôle de dirigeants communautaires, tel Zvi Ammar, favorisant l’accord du rabbin Ovadia Yossef, et de l’Etat d’Israël à la libération anticipée de Salah Hamouri ;

-            le rôle des dirigeants politiques, nationaux et locaux, en faveur de cette libération. Ce qui révèle une contradiction entre leurs actions et l’inscription du FPLP dans la liste des organisations terroristes établie par l’UE, entre leurs interventions et les valeurs républicaines françaises et le nécessaire maintien de l’ordre public ;

-            l’absence de mea culpa des soutiens de Salah Hamouri. Ces soutiens – députés, sénateurs, ministre, Président de la République, acteur (François Cluzet) – ont allégué lors de la détention que le « franco-palestinien » Salah Hamouri était innocent, maltraité. Or, sitôt libéré, Salah Hamouri a reconnu la vérité des faits pour lesquels il avait été condamné ;

-            le rôle du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) qui ne sanctionne pas France 2 pour ses deux émissions partiales au détriment d’Israël ;

-            le fonctionnement des médias qui ont laissé Salah Hamouri dévider son discours empli d’allégations fausses sur Tsahal et l’Etat d’Israël, sans rétablir la vérité ;

-            le rôle de l’Etat d’Israël qui accorde cette libération anticipée, mais contre quoi ?

-            l’instrumentalisation par les dirigeants de l’Autorité palestinienne et de ses médias pour glorifier ces terroristes libérés des prisons israéliennes. Des terroristes qui vont enflammer les rues arabes en Tunisie, au Liban, en France, etc.

JIMENA: Jews Indigenous to the Middle East and North Africa
HARIF en Grande-Bretagne
Point of No Return, blog about Jewish Refugees

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