lundi 23 mai 2022

Maryan (1927-1977)

Maryan (1927-1977), né Pinchas Burstein, est un
 peintre figuratif expressionniste Juif d'origine polonaise et rescapé de la Shoah. En 1947, il fait son aliyah et étudie à 
la New Bezalel School of Art à Jérusalem. En 1950, il s'installe à Paris - il y est influencé par la Nouvelle Figuration - et en 1968 à New York. Là, en 1969, il acquiert la nationalité américaine sous le nom de Maryan S. Maryan. En 1975, il réalise un film « Ecce Homo ». 

« Je n’oblige personne à aimer ma peinture mais qu’on me colle pas des étiquettes, par exemple : peinture dénonciatrice, agressivité sans bornes, ou alors, on dit aussi : "Ça m’étonne pas avec son passé concentrationnaire" […] En ce qui concerne ma peinture, je déclare officiellement que moi j’aurais plutôt appelé ma peinture, peinture-vérité ». Maryan, in catalogue de la galerie Ariel, Paris, 1977

Peinture-vérité
Mayan S. Maryan est né en 1927 à Novy-Sacz (Pologne) sous le nom de Pinchas Burstein.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Maryan survit dans différents ghettos, camps de travail et camps de concentration en Pologne. Sa famille est décimée lors de la Shoah.

En 1945, à la libération des camps par les Russes, Maryan est blessé par balle à la jambe et amputé. Il se trouve dans les camps de réfugiés en Allemagne, pays où il pense s’installer.

En 1947, persuadé par un dirigeant de l’Agence Juive, il fait son aliyah et est admis, grâce à une bourse, à la New Bezalel School of Art à Jérusalem (1948-1949), où il s’inscrit aux cours d’arts appliqués.

En 1949, a lieu sa première exposition personnelle à la YMCA, à Jérusalem.

Vers 1950-1962, Maryan s’installe à Paris. Il complète sa formation pendant trois ans à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts, dont deux ans dans la section « Lithographie ». Il réalise des lithographies, dont les illustrations pour « Le Procès » de Franz Kafka. Il assiste aux cours de Fernand Léger, voyage en Europe et aux Etats-Unis avec son épouse, Annette Minna rencontrée en 1950 à Paris.

Marqué par ses cinq années d’internement, il développe un style figuratif, expressionniste, coloré. Peint des monstres, personnages à l’expression grotesque ou clownesque, tirant la langue ou aux poses vulgaires, des hommes de pouvoir – soldats, juges – et des marginaux, des animaux quasi-humanisés ou des hommes animalisés. Imprègne ses premières œuvres de thèmes Juifs. Il participe au lancement du mouvement artistique de la Nouvelle figuration.

En 1952, la Galerie Breteau présente la première exposition parisienne de Maryan.

En 1956 débute la collaboration de l’artiste avec la Galerie de France (Paris).

Maryan est distingué en 1959 par le Prix des Critiques d’Art à la Biennale de Paris.

Il s’installe en 1962 à New York et se rend souvent en Europe où il expose.

En 1963, il commence sa collaboration avec la Allan Frumkin Gallery new-yorkaise qui organise plusieurs expositions à New York et à Chicago.

Sa première exposition à la Galerie Claude Bernard date de 1966.

Maryan obtient la citoyenneté américaine sous le nom de Maryan S. Maryan en 1969.

En 1975, il réalise un film « Ecce Homo »

Il est nommé Chevalier de l’Ordre des arts et lettres par le Ministère de la Culture français en 1976.

Maryan meurt à New York en 1977, à l’âge de 50 ans. Il est enterré au Cimetière de Montparnasse à Paris.

En 2012, la galerie Claude Bernard a présenté des œuvres de Maryan

Le MAHJ rendit hommage à Maryan du 6 novembre 2013 au 9 février 2014. En 2013-2014, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) a présenté non une rétrospective, mais la première exposition importante en Europe dédiée à l’œuvre de Maryan et dénommée l'exposition La Ménagerie humaine. A l'exception d'un "tableau clé de 1952", cette exposition "reprend les temps forts de l’œuvre peint et dessiné de 1960 à 1977. Elle comprend, outre les carnets de 1971 – donnés par la veuve de l’artiste au Musée national d’art moderne en 2012 –, vingt peintures et une trentaine de dessins regroupés par séries. Des extraits du film Ecce homo, tourné au Chelsea Hotel en 1975, sont montrés dans le parcours". Pour la première fois, est montré un ensemble de dessins créés en 1971 par Maryan, Ecce homo, qui "constitue le cœur et la trame de l’exposition. Avec un humour désespéré et ravageur, l’artiste y revient sur son enfance, sur sa traversée de la guerre, qu’il accompagne de commentaires lapidaires dans un anglais mâtiné de français, de yiddish et de polonais". Autour de son exposition, le MAHJ a proposé des conférences, lectures, visites guidées, podcasts, etc.

La Galerie Polad-Hardouin de Paris a présenté l'exposition  Jacques Grinberg, Michel Macréau, Maryan, Marcel Pouget : retour sur quelques artistes de la Nouvelle Figuration invitant à redécouvrir quatre peintres emblématiques de la Nouvelle Figuration : Jacques Grinberg, Michel Macréau, Maryan, Marcel Pouget. "Après le refus brutal du nouveau maire de Carcassonne cet été d’accueillir la donation qui était en cours de la collection Cérès Franco, sa fille, Dominique Polad-Hardouin, a choisi de mettre l’accent sur quatre artistes importants de la Nouvelle Figuration. La collection Cérès Franco est constituée de 1 500 œuvres (peintures, sculptures, dessins), d'une valeur de plus de 4 millions d'euros. Pendant près de 50 ans, Cérès Franco a rassemblé des œuvres de l’art populaire, de l’art naïf brésilien, d’artistes autodidactes (outsider artists) ou encore d’artistes se réclamant du courant de la Nouvelle Figuration". La "galeriste Cérès Franco, qui joua un rôle fédérateur au sein de ce mouvement, et plus particulièrement pour ces artistes. C’est donc naturellement que sa fille, Dominique Polad-Hardouin, s’est imprégnée de cette esthétique, et a exposé ceux qui, quelques générations plus tard, ont inscrit leurs pas dans ce chemin. En 2008, l’exposition collective « Nouvelle Figuration : acte III » organisée à la galerie entendait ajouter un troisième volet à celles de la galerie Mathias Fels (1961 et 1962) et mettre en lumière ce courant qui a perduré, malgré son manque de cohésion et de visibilité, et a infusé la jeune peinture contemporaine".

"Peintures, dessins, gouaches, sérigraphies, les supports utilisés sont aussi multiples que leurs univers graphiques. Pourtant, une vibration commune émane de ces œuvres : l’omniprésence de l’humain, et cette volonté forcenée de traduire ce qu’il a de plus ardent, de plus rayonnant, mais aussi ses méandres les plus sombres et les plus tragiques. Ces artistes ne reculent ni devant le grotesque ni devant la caricature pour exprimer ce monde qui les hante".

Maryan occupait l’espace 2 de la galerie, "avec une peinture de la fin des années cinquante, des pastels et un ensemble de sérigraphies en noir et blanc. On y retrouvait ces figures d’un carnaval mordant, affublées de masques et d’insignes de pouvoir, exorcisant la souffrance, l’humiliation et la mort. Exécutées pendant la période new-yorkaise de l’artiste, elles ont été montrées pour la première fois à la galerie".

La Nouvelle Figuration : chaînon manquant de la peinture contemporaine

L'expression "Nouvelle Figuration" apparaît pour la première fois en 1950 sous la plume de Jean-Michel Atlan, célèbre artiste COBRA, dont l'oeuvre "ni figurative ni abstraite, eut une influence décisive sur le jeune Maryan, arrivé récemment de Jérusalem. L’amitié solide qu’ils nouèrent métamorphosa le style de sa peinture, évoluant vers une abstraction narrative et géométrisante. Elle bascula ensuite dans les années 1960 vers la représentation obsessionnelle et symbolique de personnages solitaires incarnant un pouvoir aveugle et absurde".
Dans l'art à Paris alors dominé "d'un côté par l'abstraction, et de l'autre par les peintres figuratifs de la Nouvelle École de Paris, des artistes issus des mouvements expressionnistes et Cobra qui ne se reconnaissaient pas dans la figuration traditionnelle de leur époque, jugée trop académique, ont exploré une voie alternative".
Recourant à "la dynamique et la force lyrique de l’abstraction, ils dépassent ce clivage de la représentation pour exprimer un univers intérieur allusif, profus et inquiet. La figure humaine, les désirs et les angoisses, sont au coeur de leurs préoccupations".
En "1961 et 1962, deux expositions manifestes, « Une Nouvelle Figuration I&II », vont rassembler chez le marchand Mathias Fels à Paris, ces peintres en quête d'une autre représentation. Les critiques Jean-Louis Ferrier et Michel Ragon, donnent successivement corps, dans les textes d'introduction des catalogues, à une définition en creux de la Nouvelle Figuration. Venant d'horizons fort différents, ces artistes étaient moins réunis par un style ou une facture semblable, que par une insatisfaction commune face à la peinture de leur époque. Ainsi, Maryan et Marcel Pouget exposèrent aux côtés de Pierre Alechinsky, Enrico Baj, John Christoforou, Asger Jorn, Francis Bacon, Bengt Lindström, Jean Messagier, Paul Rebeyrolle et Peter Saul".
De ce "mouvement d'ampleur internationale fit de Paris son centre névralgique, où gravitaient artistes, critiques d'art et collectionneurs". Jacques Grinberg, "le plus jeune des quatre peintres exposés, fut une force vive de la Nouvelle Figuration, multipliant les expositions, et participant à des salons aux côtés de ses confrères".
En 1962, "la jeune critique d’art et commissaire d’exposition brésilienne", Cérès Franco, rencontra Michel Macréau et découvrit la Nouvelle Figuration. Cérès Franco eut "un rôle fédérateur entre les artistes de ce mouvement, qu’elle fit connaître hors de France, grâce à des expositions organisées au Brésil et en Espagne, et pour certains d’entre eux (Macréau, Pouget, Grinberg) dans sa galerie L'OEil de Boeuf, inaugurée en 1972".
"Parallèlement, un mouvement fédéré autour de la figure du critique d’art Pierre Restany vit le jour dès 1960 dans l’atelier d’Yves Klein. Plus uni, construit et répondant à des idéaux à la fois esthétiques et politiques communs, puisant son inspiration dans la réalité de son temps, le groupe des Nouveaux Réalistes (Arman, Raymond Hains, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Villéglé), eurent raison de la Nouvelle Figuration en tant que mouvement, et ouvrirent la voie à la Figuration Narrative (Erro, Rancillac, Klasen, Monory…). La Nouvelle Figuration ne parvint pas à se faire une place en France, ignorée des critiques d'art et des institutions pendant près de cinquante ans.
Manquant de cohésion, ce groupe se désagrégea au milieu des années 1960. Maryan, lassé des mondanités parisiennes s’était installé définitivement à New York dès 1962".
Si "la manière de Macréau, mêlant énergiquement peinture, écriture et graphisme, fut peu comprise de son temps, elle annonçait avec vingt ans d’avance l’esthétique de Jean-Michel Basquiat, A.R. Penck, et Robert Combas qui trouvèrent un écho autrement plus favorable au début des années 1980. Les affinités entre ces artistes méritent d’être creusées".
Quant "aux visions rythmiques et hallucinées du «psychopeintre» Marcel Pouget, sa manière de cerner de blanc les silhouettes de ses personnages, de recourir aux teintes électriques et acides, elles ont très certainement inspiré les Nouveaux Fauves allemands, en particulier certaines peintures de Jörg Immendorff. Ce dernier aurait d’ailleurs vu chez Cérès Franco, la toile La Salle de récréation de l’hôpital psychiatrique (1978), alors qu'elle l'exposait dans sa galerie. Jacques Grinberg, qui absorba tout au long de sa carrière des influences diverses (kabbale, tao), mais toujours fidèle à cette figuration énergique, symbolique et géométrique, porta la Nouvelle Figuration jusqu'au seuil du XXIe siècle".
"De l’autre côté de l’Atlantique, en observant les peintures et les dessins de Maryan, et plus précisément la série de la Ménagerie humaine, on ne peut que songer aux personnages cagoulés peuplant les toiles de Philip Guston. Celui qui décida en 1967 d’abandonner l’expressionnisme abstrait, partage avec le peintre d’origine polonaise ce même goût pour le grotesque, la dérision et un certain humanisme. Goût également partagé avec George Condo, où la composition, la récurrence des insignes de pouvoir tout comme les accoutrements de clowns que l’on retrouve dans ses récents portraits imaginaires, rappellent encore une fois la force colorée et brutale des oeuvres de Maryan".

La Halle Saint-Pierre a présenté L’ESPRIT SINGULIER. Collection de l’Abbaye d’Auberive, exposition collective, avec des œuvres notamment de Maryan. L’Esprit singulier proposait "le fonds de l’Abbaye d’Auberive. Son fondateur, Jean-Claude Volot, collectionneur conduit par son désir, son intuition et ses émotions, a réuni en trois décennies plus de 2500 œuvres constituant l’une des plus grandes collections d’art moderne et contemporain où dialoguent art singulier, expressionnisme figuratif et art populaire". 

L’exposition, montrait "environ 600 œuvres de 70 artistes, parmi lesquels des grands noms de la photographie (Joel-Peter Witkin…), de l’art brut (Josée Francisco Abello Vives, Philippe Dereux, Anselme Bois-Vives), de l’art singulier (Louis Pons, Fred Deux, Michel Macréau), de la figuration libre (Robert Combas, Hervé di Rosa…), de l’art contemporain (Ernest Pignon-Ernest, Myriam Mihindou, Gao Xingjian…) ou encore surréaliste (Hans Bellmer). Les filiations, les jeux de miroir, les fils invisibles façonnent cet ensemble en nous rappelant que le fondement de l’art réside dans sa puissance à ébranler la norme".

La Michel Soskine Inc. gallery a organisé une exposition d'œuvres de Maryan. "From November 8 to December 9, Michel Soskine Inc. gallery in Madrid presents a masterpieces selection of Maryan (Nowy Sącz 1927, New York 1977) on the 40th anniversary of the death of the artist, barely fifty years old. This selection of 10 works condense the fundamental elements to understand the transcendence of an artist with artistic and existential passion".
"The psychological aspects that involves the work of Maryan is contained in works like the personages from the Napoleon Series 1974, where the humorous aspect is preceded by the black mood that owns its images: Internment in a concentration camp during the nazism when he was 12 years old, he was orphaned and miraculously he survived two fatal episodes. His prowess to overcome adversity is reflected in his artistic career through his life, a proof of his truth".
"In his paintings, the figures called 'Personnages' show the 'angst' and the lonely sorrow. Often, the faces that he presents shows a grimaces, crying in a prolonged facial expressions of the human tragedy".
Maryan "is faithful to his story with references to Kafka's literature 'The Metamorphosis' or traditional tales like 'The Legend of the Golem' both with internal mutation concept: irreversible and relentless. After to a previous period in Paris, the practice of a freer painting, without aesthetic or conceptual ties, will open its way in New York (1962-1977). It is precisely in this city where it is achieved or he achieves success and recognition in Europe and the United States".
"From this time belongs Personnage 1962. The grotesque and theatrical aspect of the character enclose a relation victim-executioner, whose role is not clearly defined. This ambiguity reveals a manifest guilty feeling in burlesque and extravagant forms, where ass ears grow from a head with a body of deformed proportions. The military suit, unequivocally, represents a convulsive time of the XX century, and is in a mysterious place that denotes his narrative capacity".

"From the same year, Personnage, 1962, has a more authoritarian and sinister seem, the projection of his shadow accentuates the staging. Caricature and enigmatic characters, surrounded by a carnival atmosphere, composing a special wording of Maryan's visuals influenced by his own life, and a personality contrary to what was expected, extraordinarily vital".

"In his last stage in New York, Maryan was able to develop his career and to be free himself from the avant-garde and post-vanguard styles still actives by the Europe. His work, without receding in the use of figuration, is reaffirmed in his particular vision of images and characters that hung in galleries such as Allan Frumkin Gallery or André Emmerich Gallery, as well as institutions such as the Whitney Museum or Solomon Guggenheim in New York. There were also exhibitions in Europe such as La Galerie de France and Claude Bernard of Paris. His first exhibition in Madrid was organized by the gallery Juana Mordó in 1964 and later in 1970 and 1976 at the Galería Sen. Between these dates he would make a stay in the capital where he worked with the collective Grupo Quinze".
"Maryan would obtain American nationality in the late sixties and will be renamed Maryan S. Maryan, taking the 'S' from his second birth name, Simsons. In the last years of the artist's life, suffering from different physical and mental difficulties, in 1975 he made a 90 'film of artistic character but with a strong autobiographical load. The black and white film and a dictated autobiography, later appeared in La Cinémathèque française, and was named in 1976 Knight of the French Order of Arts and Letters. Recently, the Center Pompidou of Paris in 2012 acquired ten characters from the series 'Les Napoleon' and eight notebooks of drawings 'Ecce Homo'. He was found dead in his room at the famous Chelsea Hotel in New York on June 14, 1977. He is buried in the cemetery of Montparnasse, Paris".

Le Centre communautaire juif de Cracovie organisa, le 18 janvier 2018, à 18 h,  une soirée de présentation de livre intitulée “Maryan’s room”,  “Maryan. Return”, en présence de représentants de l'artiste. "Maryan (Pinchas Burstein) was born in Nowy Sącz in 1927. After the war, he moved to Israel where he started his career as an artist. Later in life, he moved to New York. His works are often autobiographical, touching upon such complex subjects as fear and pain. It is a tragedy that his works, respected in the Western world, are virtually unknown in Poland. In Polish. Free admission".

"Maryan. Germaine Richier"

La galerie Christophe Gaillard présenta, dans son Main Space,  l'exposition "Maryan. Germaine Richier". 

« Il n'est pas à la beauté d'autre origine que la blessure, singulière, différente pour chacun, cachée ou visible, que tout homme garde en soi, qu'il préserve et où il se retire quand il veut quitter le monde pour une solitude temporaire mais profonde. Il y a donc loin de cet art à ce qu'on nomme le misérabilisme. L'art de Giacometti me semble vouloir découvrir cette blessure secrète de tout être et même de toute chose, afin qu'elle les illumine. » Jean Genet, « L'atelier d'Alberto Giacometti », 1958.

 "Les mots de Jean Genet dans l’atelier d’Alberto Giacometti nous ouvrent les yeux sur ce qui unit les œuvres de Maryan et de Germaine Richier : elles découvrent une « blessure secrète », une même violence, un même cri sourd."


"Au sortir de la Seconde Guerre mondiale ce fut un déferlement abstrait (lyrique, géométrique, minimal…) mais très vite, prenant le contre-pied de la sentence de Ludwig Wittgenstein : « Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence » une autre voie s’est affirmée – quoique restée plus secrète. Loin de cet art informel qui tente d’ensevelir, d’enterrer l’homme au tréfonds de sa matière (cf. Jean Fautrier), des tentatives solitaires surgissent et s’organisent pour dévoiler la barbarie (Dmitrienko, Music, Jorn, Dubuffet ou bien Guston au États-Unis). Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire. Il faut l’écrire ou le dessiner."

"C’est ainsi qu’à l’invitation de son psychanalyste américain, Maryan, juif polonais déporté, retrouvé mort-vivant parmi les cadavres, rescapé des marches de la mort le corps criblé de balles, remplit à partir de 1971 neuf carnets de quatre cent soixante-dix-huit dessins légendés qu’il intitule Ecce homo. Il ne s’agit plus de dire ou de décrire l’horreur, mais de re-connaître les corps, nos corps".

"Corps mis à nu, souillés, battus et humiliés. Têtes sans visage, privées de regard des Personnages de Maryan qui vomissent leurs entrailles pour crier l’horreur et l’expérience traumatique des camps. Figures réduites à leurs organes dont les bouches béantes produisent l’effroi des Crucifixions de Francis Bacon. La crudité – pourtant si raffinée – des gouaches colorées tranche avec le cerne noir et naïf des membres grossièrement dessinés. Elle suscite un dégoût mêlé de fascination, plein de l’énergie vitale qui s’en dégage."


"Corps sans visage de L’Orage et de son pendant féminin l’Ouragane sculptés par Germaine Richier qui, juste au sortir de la guerre, manifestent une force primitive, brute et inquiétante. Humains dont la matière est « longuement suppliciée (…) où, depuis la première glaise, jusqu’au métal enfin, Germaine Richier ne cesse de limer, de poindre, de tenailler, d’amputer et puis de greffer. Travail de furieux. » (André Pieyre de Mandiargues, Germaine Richier, dans le Belvédère, Paris, Grasset, 1958, p. 25.)

"Mises en rapport, ces œuvres dialoguent par la vive tension qui les anime et qui s’appuie sur un contraste troublant : la barbarie, la blessure sont données avec une certaine gaillardise. L’expression de la bestialité et de la violence passe par une iconographie ludique, naïve et populaire. Les sculptures tourmentées de Germaine Richier revêtent un caractère allégorique et fantastique et empruntent, notamment le Diabolo, à l’univers du cirque. Les gouaches criardes de Maryan tournent en ridicule les figures du pouvoir et du jugement et mettent en scène des têtes couronnées aux allures de bouffons et de mascarades".

"Mais si l’on dépasse la lecture expressionniste, il y a bien un silence. Celui de l’homme seul et abandonné".

 
"Maryan, les années New York"
La Galerie Patricia Dorfmann présenta l'exposition "Maryan, les années New York", une proposition de Lucas Djaou.

"Cette exposition réunit une vingtaine d’oeuvres exceptionnelles, sur toile et sur papier réalisées par l’artiste aux États- Unis dans les années 70 lors de sa période dite «américaine». L’oeuvre de Maryan évolue selon ses déplacements. Après-guerre, il est contraint de quitter sa Pologne natale. En 1947, il se rend à Jérusalem puis Paris et enfin New York au début des années 60, où il finira ses jours prématurément. Entre l’abstraction et la figuration des débuts à son goût prononcé pour le grotesque avec ses «Personnages» clownesques aux rires désespérés, aux couleurs vives, il déploie une oeuvre provocante et contrastée. Cette sorte de Commedia dell’arte aux allures Pop semble être un exorcisme à la destinée tragique de l’artiste, à ses blessures inguérissables."


Galerie Kaléidoscope
La galerie Kaléidoscope présenta, en partenariat avec le 24Beaubourg, l'exposition collective "JACQUES / MAO / MARYAN. Trois personnages - Trois visions" (9-19 octobre 2019). Vernissage : le jeudi 10 octobre de 17 h à 21 h. "A l’occasion du lancement de ses activités, la galerie Kaléidoscope rapproche trois artistes de la deuxième moitié du XXe siècle doués d’une vision encore brûlante d’actualité : Jacques GrinbergMao To Laï et Maryan". Le catalogue est consultable en ligne.

"Avec plus d’une cinquantaine d’oeuvres - peinture, dessins, lithographies - réparties dans les sept salles du 24Beaubourg, l’exposition offre une rare introduction au travail de trois peintres inclassables. Trois peintres qui ont en commun l’exil et la « déterritorialisation » de leur création ; la virulence picturale et le courage de se confronter à la violence pour mieux la comprendre ; une remarquable maitrise du dessin pour exprimer plus spontanément leurs visions ; un caractère bien trempés et une force de vie qui ont marqué ceux qui les ont connus ; le choix, rare et significatif, de signer par leurs « prénoms » : JACQUES, MAO, MARYAN".

"L’audace, la créativité et l’imagination de JACQUES et de MARYAN en font des figures majeures de la scène picturale de leur époque. Dans la période actuelle de redécouverte des années 1960-1970, tout deux bénéficient d’un regain d’intérêt de la part des musées et des collectionneurs. Il faut à présent aller plus loin pour offrir au public une vraie connaissance de ces oeuvres fascinantes, sous toutes leurs facettes."

"En présentant à leur côté MAO, artiste d’origine vietnamienne, d’une grande originalité dans sa façon de faire dialoguer, par la peinture, l’Asie et l’Occident, l’ambition est d’établir un rapprochement inattendu et fertile."

"Créée sur le principe de l’itinérance et des partenariats à géométrie variable, la galerie Kaléidoscope souhaite se concentrer à l’avenir sur un nombre restreint d’artistes pour se donner plus de chance et plus de temps pour les défendre. Avec cette exposition et les suivantes, elle entend contribuer à élargir les regards en donnant à ces oeuvres et ces artistes l’occasion de faire leur chemin dans les imaginaires."

"MARYAN. Une peinture vérité"
A Paris, la Galerie Kamel Mennour accueille l'exposition "Maryan. Une peinture vérité" avec des œuvres d'art premier prêtées par la Galerie Flak et la Galerie Lucas Ratton. "La Galerie Claude Bernard présente simultanément une exposition d’œuvres des années 1950 de Maryan."

Lucas Djaou, commissaire de l'exposition, l'a dédiée "à mon ami Antonio Seguí (1934-2022), ami de Maryan, qui s’est éteint le 26 février dernier" :
« Né en 1927 au sud-est de Cracovie dans une famille juive polonaise, Pinchas Burstein ne pouvait traverser qu’avec heurts et fracas le conflit le plus meurtrier du XXe siècle - dont il fut seul rescapé parmi les siens. Celui qui se fit plus tard connaître sous le nom de Maryan S. Maryan laissa derrière lui une oeuvre dont la puissance chromatique et stylistique fut souvent perçue comme un miroir déformant de son histoire personnelle. Son art ne fut pourtant pas une revanche sur les évènements et l’artiste refusa toujours que son oeuvre soit comprise au seul prisme de son expérience concentrationnaire. « La plupart de ce qu’on a écrit sur moi, c’est du bidon » écrivait-il l’année de sa disparition. De sa première exposition à Jérusalem en 1949 à sa disparition brutale en 1977 à New York, Maryan fit de l’art un moyen cathartique vital, sans haine mais non sans clairvoyance. Ce qu’il peignit fut moins un témoignage de son passé que celui du destin brutal et émouvant de l’Homme. Longtemps oublié, bien que considéré par ses pairs comme le père de la Nouvelle Figuration, Maryan ne fut pas un artiste témoin, ni un artiste fou ; son délire s’arrêtait au pinceau. Ni militant, ni porte-parole d’une cause, Maryan chercha à donner à voir le monde tel qu’il le vécut, le perçut et, certainement, tel qu’il est réellement.
Dans les années 1950, il vit à Paris, où la mode est à l’abstraction. Il fréquente les artistes de la scène artistique d’alors, de l’École de Paris à Cobra, au contact desquels il compose une peinture que l’on pourrait qualifier de « figurative expressionniste » dans le sillon du français Jean-Michel Atlan et du mexicain Rufino Tamayo. En 1961, l’exposition Nouvelle Figuration organisée par le galeriste Mathias Fels met en lumière le renouveau du courant figuratif qui se développe alors en Europe. Sur les cimaises, les oeuvres de Maryan côtoient celles de Karel Appel, Francis Bacon, Alberto Giacometti ou encore Jean Dubuffet.
L’arrivée de Maryan aux États-Unis en 1962, puis sa naturalisation comme citoyen américain en 1969 marquent l’entrée dans une nouvelle période, caractérisée par la découverte d’un mode de vie consumériste – l’American way of life. L’expressionnisme abstrait se retire alors de la scène artistique et l’époque est au Pop art, auquel Maryan est des plus attentifs. Il observe minutieusement ce mouvement artistique qui, loin de se limiter à la seule sphère culturelle, se transforme en véritable phénomène de société. Cette découverte opère un changement de paradigme majeur dans son travail : Maryan s’épanouit dans sa vie new-yorkaise, il développe une peinture personnelle nourrie d’influences multiples, populaires et folkloriques. Cet éclectisme original contribue à forger le style « maryanesque » désormais si reconnaissable.
Souvent sans titre, les tableaux de cette période sont peuplés de personnages solitaires tous vêtus de vêtements extravagants, comme exposés à la vue de tous sur une scène de théâtre. Si beaucoup sont anonymes et non identifiés, il est cependant possible d’y voir des autoportraits, masqués derrière de larges lunettes. Parmi le fourmillement des personnages se trouvent des membres du Ku Klux Klan – la société secrète terroriste suprémaciste blanche connaît un regain d’activité dans l’Amérique des années 1960 –, des inconnus en costume cravate – banquiers de Wall Street ou hommes d’affaires –, des personnages à la bouche remplie de sucres d’orge, des figures rieuses ou moqueuses. Certains anonymes portent un bonnet d’âne, d’autres arborent des coiffes leur tombant dans les yeux : leurs chapeaux tantôt melon tantôt pointus, cabossés, déformés voire surdimensionnés sont de lointains échos à ceux des Pénitents de Séville. Ils évoquent aussi les oeuvres de Diego Rodríguez, Francisco de Goya et Frans Hals, que Maryan admirait. Si elles dressent une satire mordante de la société, ces créations semblent avant tout inspirées par le quotidien de l’artiste ou par des chocs esthétiques inattendus, telle la série des personnages déguisés en Napoléon (inspirés d’une statuette de l’empereur offerte par un ami collectionneur) ou les surprenantes scènes de corridas réalisées après des séjours en Espagne, dans lesquelles le bourreau fait face à sa victime.
L’ensemble se déploie en une étonnante galerie de portraits cocasses, caricaturaux, grotesques et colorés, où les personnages successivement crient, sourient, rient, grimacent, se goinfrent de sucreries, vomissent, tirent la langue, se cachent sous des masques voire exhibent leurs parties génitales. Le monde pictural de Maryan est peuplé de personnages étranges et curieusement attachants. Sous son pinceau, l’art est modelé à l’image de l’homme : il se présente au regardeur de manière aussi triviale que grandiose. De fait, ses personnages semblent surgir d’un univers carnavalesque acide et émouvant. C’est une grande fête, une mascarade, une incroyable « ménagerie humaine » qui s’expose, d’après l’expression de l’artiste. En cela, la peinture de Maryan nous saisit dans notre plus profonde intimité.
Parce qu’elle dérange, provoque et attendrit, elle nous rappelle la cruelle vérité que l’homme est un animal, écartelé entre ses émotions contraires et changeantes. La multitude de symboles et d’histoires que donne à voir son oeuvre forme une « synthèse de l’ensemble des manifestations populaires de l’humanité », selon la formule employée à l’occasion de l’exposition Hommage à Maryan (1978), organisée à la Galerie de France.
Ces « manifestations populaires » puisent à des sources d’une étonnante variété, du chatoiement des costumes folkloriques, que l’artiste a pu observer lors de fréquentes visites au Musée de l’Homme, au graphisme anguleux de l’art qu’on qualifie alors de « tribal », que Maryan collectionne. De Paris à New York, au sein des lieux de vie de Maryan – lieux de passage, hôtels ou appartements – les objets occupent une place particulière. C’est au mythique Chelsea Hotel, où réside et s’exprime la bouillonnante scène artistique new-yorkaise, que Maryan s’installe fin 1973. Son appartement se dévoile sur les photographies prises par son galeriste Allan Frumkin en 1977 : le lieu regorge d’objets hétéroclites et d’oeuvres d’art. L’artiste s’est créé un musée personnel où ses propres créations dialoguent avec des objets insolites provenant du monde entier. Cheval à bascule polonais, robot à pile japonais, marionnettes en bois, distributeurs de chewing-gum, masques rituels ou populaires, poster de Marilyn Monroe, céramiques mexicaines, figurines Disney, comics, icônes religieuses : ce formidable rassemblement d’une absolue disparité esthétique fut le terreau fertile duquel émergea l’univers fantastique de Maryan.
Le 15 juin 1977, l’artiste succombe à une attaque cardiaque dans son appartement new-yorkais. De ses cinquante années d’existence, il lègue un héritage artistique complexe à l’esthétique pionnière. L’univers qu’il s’est créé, les personnages qu’il a inventés, la société qu’il a caricaturée constituent des images singulières de l’époque qu’il a traversée. Fabuleux coloriste, dessinateur hors pair, il contribua au développement d’une manière picturale aujourd’hui rendue célèbre par des artistes comme Peter Saul, Keith Haring, Robert Combas ou Philip Guston. Certains aiment y voir un héritage de Fernand Léger, dont il avait suivi les cours à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Ses grands et épais traits noirs qui contraignent une couleur explosive annoncent la forme des graffitis. En ce sens, Maryan est l’un des précurseurs d’une peinture libre et vraie, reconnaissable à son graphisme efficace qui exerce encore aujourd’hui une puissante influence sur les jeunes générations d’artistes contemporains. Une peinture expressionniste que Maryan qualifiait de « peinture-vérité ». En tout état de cause, chez Maryan, l’émotion fait reculer l’horreur.
Depuis une dizaine d’années, les institutions culturelles internationales en ont pris la juste mesure et lui consacrent expositions et publications. Grâce au don réalisé par Annette M. Maryan en 2012, le Centre Pompidou a enrichi sa collection d’une cinquantaine d’oeuvres de l’artiste, parmi lesquels neuf dessins de la série Napoléon. En 2013, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (MAHJ), sous le commissariat de Nathalie Hazan-Brunet, lui consacre sa première rétrospective
parisienne depuis sa disparition. Le Museum of Contemporary Art North Miami (MOCA) expose actuellement une rétrospective qui sera montrée au Tel Aviv Museum of Art à la fin de l’année 2022. Kamel Mennour a choisi ici de nous faire redécouvrir l’oeuvre de l’un des chefs de file de la Nouvelle Figuration qui traversa le XXe siècle à contre-courant. »
« Né en 1927 à Nowy Sacz (Pologne), Pinchas Burstein, connu sous le nom MARYAN S. MARYAN, est mort en 1977 à New York. Il est né dans une famille de confession juive. Pendant la Seconde Guerre mondiale il est déporté dans les camps de concentration nazis en Pologne puis à la fin de la guerre dans des camps de personnes déplacées en Allemagne. Il est seul rescapé de sa famille. Il réside à Jérusalem de 1947 à 1950 où il suit les cours de la Bezalel Academy of Art and Design.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1949 à la Youth Movement of Christian Association (Y.M.C.A) à Jérusalem. » 
« Il s'installe en France en 1950 où il étudie à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (E.N.S.B.A) et suit les cours de Fernand Léger. Il participe en 1952 au Salon des Surindépendants et de 1953 à 1965 au Salon de Mai à Paris. En 1959, il obtient le prix des critiques d’Art de la Biennale de Paris. Après avoir vécu douze ans en France, il déménage en 1962 à New York, et devient citoyen étatsunien en 1969. En 1976, il est décoré Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en France. »
« Maryan disparaît prématurément le 15 juin 1977 à l’âge de 50 ans d’une crise cardiaque dans son appartement du Chelsea Hotel à New York. Il laisse derrière lui un héritage artistique avant-gardiste fort de sens. L’univers qu’il a créé, les personnages qu’il a inventés, les symboles et la société qu’il a caricaturés constituent des images singulières de l’époque qu’il a traversée. »
« Plusieurs rétrospectives importantes lui ont été consacrées : au Spertus Museum (Chicago, USA) en 1996, au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (mahJ) (Paris) en 2013 et au Museum of Contemporary Art North Miami (MOCA) en 2021 ».
« Ses oeuvres sont conservées dans de prestigieuses collections à travers le monde : le Centre Pompidou (Paris), le Musée d’Art Moderne de Paris, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (mahJ) (Paris), le MuMa (Le Havre, France), le Musée de Tourcoing (France), le LAAC - Lieu d'Art et d'Action Contemporaine (Dunkerque, France), le Centre d’Art Contemporain de l’abbaye d’Auberive (France), le Musée de Grenoble (France), les Collections de l’État Français, le mumok (Vienne, Autriche), le Staatliches Museum (Berlin, Allemagne), le Staatliches Museum Schwerin (Allemagne), le Musée Municipal de La Haye (Pays-Bas), le Kunsten - Museum of Modern Art Aalborg (Danemark), le Tel Aviv Museum of Art (Israël), le MoMA (New York), le Guggenheim Museum (New York), le Carnegie Museum of Art (Pittsburgh, USA), le Art Institute of Chicago (USA), le Spertus Museum (Chicago, USA), le David and Alfred Smart Museum of Art (Chicago, USA), la Smithsonian Institution (Washington, USA), le Museum of Contemporary Art North Miami (MOCA). »

"My Name is Maryan"
Au Musée d'art de Tel Aviv, l'exposition My Name is Maryan "propose aux spectateurs de retrouver l'œuvre étonnante de l'artiste Maryan S. Maryan (Pinkas Bursztyn, 1927-1977), suivant sa vie et sa carrière à travers la Pologne, Auschwitz, Jérusalem, Paris et New York".

Le commissariat est assuré par Alison M. Gingeras, Noa Rosenberg. La commissaire adjointe est Nathalie Andrijasevic.

"Maryan est considéré comme l'un des artistes les plus importants pour traiter du sort des humains dans la seconde moitié du XXe siècle. Arrivé seul en Eretz Israël après la Shoah, il passe trois ans à étudier l'art à Bezalel à Jérusalem. En 1950, il part pour Paris, où il est reconnu comme un artiste travaillant dans un langage expressionniste. Dans les années 1960, il s'installe à New York et s'implique dans le mouvement Beat. Tout au long de quatre décennies de création artistique fervente, il a formulé un langage distinctif dans la peinture, le dessin, la sculpture et le cinéma, jusqu'à sa mort subite à 50 ans, dans son atelier de l'hôtel Chelsea."

"Il s'agit de la deuxième rétrospective de Maryan au Musée d'Art de Tel Aviv (la première a eu lieu en 1979, deux ans après sa mort). Il rend hommage à un artiste qui n'a été actif dans le pays que pendant une courte période, préservant sa place dans l'histoire de l'art israélien."

En collaboration avec MOCA North Miami

"L'exposition est généreusement soutenue par la Fondation Terra pour l'art américain, la Fondation Ruth et Bruce Rappaport et le Comité français des Amis du Musée d'art de Tel Aviv, et M. Harry Habermann"


Du 20 décembre 2022 au 27 mai 2023
27 Shaul HaMelech Blvd., Tel Aviv 
Phone no. +972-3-6077020

Du 31 mars au 28 mai 2022
47, rue Saint-André-des-Arts. Paris 6
Du mardi au samedi de 11 h à 19 h 
et
7-9, rue des Beaux Arts 75006 Paris.
Tel. : 01 43 26 97 07 
Du mardi au samedi de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30

Du 9 au 19 octobre 2019. Vernissage : le jeudi 10 octobre de 17 h à 21 h. 
A la galerie Kaléidoscope et 24Beaubourg
24, rue Beaubourg - 75003 Paris
De 13 h à 19 h et sur rendez-vous.

Du 3 mai au 8 juin 2019. Vernissage le 2 mai 2019

A la Galerie Patricia Dorfmann 
61, rue de la Verrerie, Paris 75004 Paris
Tél. : +33 (0)1 42 77 55 41
Du mardi au samedi de 14 h à 19 h

Du 26 janvier au 23 février 2019
A la galerie Christophe Gaillard
Main Space
5 rue Chapon. 75003 Paris
Tél. : 01 42 78 49 16
Du mardi au vendredi de 10 h 30 à 12 h 30, de 14 h à 19 h. Samedi de 12 h à 19 h et sur rendez-vous

Du 8 novembre au 9 décembre 2017
A la Michel Soskine Inc. gallery
C/ General Castaños 9. 28004 Madrid
Tel. : +34 91 431 06 03
Jeudi et vendredi de 10 h 30 à 19 h 30. Samedi de 10 h 30 à 14 h 30

Du 30 mars au 26 août 2016

A la Halle Saint-Pierre
2, rue Ronsard – 75018 Paris
Tél. : 33 (0) 1 42 58 72 89
Du lundi au vendredi de 11 h à 18 h, samedi de 11 h à 19 h et dimanche de 12 h à 18 h

Du 20 novembre 2014 au 17 janvier 2015
86, rue Quincampoix. 75003 Paris
Tél. : 33 (0)1 42 71 05 29 
Du mardi au samedi de 11 h à 19 h. Fermeture annuelle du 20 décembre 2014 au 6 janvier 2015
Vernissage le jeudi 20 novembre à partir de 18 heures

Du 6 novembre 2013 au 9 février 2014

Au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Tél. : (33) 1 53 01 86 60
Lundi, mardi, jeudi, vendredi de 11 h à 18 h. Mercredi de 11 h à 21 h. Dimanche de 10 h à 18 h.
Le musée est fermé les samedis et le mercredi 1er janvier 2014.

Jusqu’au 3 novembre 2012
7-9, rue des Beaux Arts. 75006 Paris
Tél. : 01 43 26 97 07
Du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30

Visuels :
Affiche
Maryan
Personnage (détail), 1962
Huile sur toile
Collection particulière, courtesy Michel Soskine Inc., Madrid-New York. © DR

Sans titre
1966
Pastel, 48 x 48 cm

Sans titre (PH1378)

1973
sérigraphie sur papier
70 x 50 cm

Illustration pour le procès de Franz Kafka

1952
Gravure
57 x 47 cm

Maryan

Sans titre (PH 1377)
1969
Acrylique sur papier
64 x 52 cm

Affiche Esprit singulier

MARYAN,
Sans-titre, série-Napoléon,1973-1974, crayon gras sur carton,101.76×76

Sans Titre, 1974, AST, 90 x 75 cm
© Atelier Démoulin

Articles sur ce blog concernant :
Articles in English

Publié les 30 octobre 2012, 4 février et 20 novembre 2014, 16 janvier 2015, 28 mars et 20 août 2016, 7 décembre 2017, 17 janvier 2018, 31 janvier et 3 juin 2019, 23 mai 2022. Cet article a été modifié le 23 mai 2022.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire