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samedi 5 août 2017

Janusz Korczak (1878-1942)



Médecin, journaliste, écrivain - Les enfants de la rue (1901), Les enfants de salon (1905), Comment aimer un enfant (1919), Le roi Mathias 1er (1922), Le droit de l’enfant au respect (1928), Journal du ghetto de Varsovie -, dramaturge – Le Sénat des fous -, animateur d’émissions radiophoniques pour le jeune public, le Dr Janusz Korczak (1878-1942) était un pédagogue Juif polonais exceptionnel et novateur. Directeur d’orphelinats d’avant-garde, ayant vécu dans un kibboutz (1934), il a réussi l'éducation et la réinsertion de nombreux enfants des rues. Il est mort le 5 août 1942. Interview de Bernard Lathuillère, secrétaire général de l’association française Janusz Korczak (AFJK), en 2002. 



Qui était le Dr Janusz Korczak, né Henryk Goldszmit dans une famille polonaise Juive bourgeoise, à Varsovie (Pologne) ?

Bernard Lathuillère : C’était un écrivain et un grand pédagogue Juif polonais.

Il n’a pas apprécié l’enseignement autoritariste, militarisé prodigué alors et a réussi la réinsertion de nombreux « enfants des rues » par une nouvelle éducation.

Il a fondé deux orphelinats, des « républiques d'enfants ».


En 1942, bien qu'il eut la possibilité de s'échapper, il a choisi d'accompagner 200 de ces enfants au camp de la mort de Treblinka.

Quelle est l’originalité de sa pédagogie ?

Bernard Lathuillère : Favorable à l’intégration, le Dr Korczak voulait sortir « les enfants des rues » de leurs ghettos Juif et culturel.

Son œuvre se place dans le courant de « l’Education nouvelle » qui reconnaissait l’enfant comme sujet et et illustré notamment par Céleste Freinet.

Sa pédagogie est fondée sur la cogestion et la participation des enfants à l’élaboration des normes de droit (« Parlement des enfants ») et à la sanction de ceux qui les enfreignaient (« Tribunal des enfants »).


Ces enfants prenaient conscience de leurs difficultés et progressaient par rapport aux règles discutées par la « communauté éducative ».

Ils étaient amenés à être en phase avec le milieu extérieur : scolarisés hors de l’orphelinat, ils voyaient leurs familles, associées à leur éducation.

Le dispositif pédagogique du Dr Korczak suppose de travailler en équipes, de remettre en question certaines habitudes, de faire appel aux capacités d’invention de chacun, etc.

Il peut répondre aux problèmes actuels : violence, intolérance et clivages entre groupes.

Le respect par les enfants des règles de la vie en société et l'apprentissage de la responsabilité de leurs actes sont des éléments indispensables à la préparation de la vie citoyenne.

Quelle était l’attitude de ces enfants à l’égard des règles de droit du monde extérieur et qu’ils n’avaient pas élaborées ?


B.L. : Ils ne les ignoraient pas.

Dans « Le roi Mathias Premier », le Dr Korczak retrace le fonctionnement de la démocratie.

Il souhaitait que les enfants soient vigilants, comprennent le monde où ils vivent et gardent leur esprit critique pour éviter de commettre les mêmes erreurs que celles commises par les adultes.

A 14 ans, à la sortie de l’orphelinat, certains de ces « enfants des rues » ont perdu leurs illusions lors de leur rencontre brutale avec le monde du travail. Apprentis, ils étaient de quasi-esclaves. Leurs richesses intérieures, culturelles, n’étaient pas utilisées. Mais tous étaient reconnaissants à leur éducateur de leur avoir permis de vivre une enfance et une adolescence heureuses, ce qui a constitué un socle pour leur vie entière.


Il faut souligner que cette pédagogie est pragmatique : il n’y a pas de formule toute prête. Janusz Korczak l’indiquait déjà. Son dispositif pédagogique innovant suppose de travailler en équipe, de remettre en question certaines habitudes, fait appel aux capacités d’invention de chacun, etc.

Il faut donner aux enfants l’envie de s’impliquer dans la société, l’accompagner dans sa découverte de l’extérieur et la possibilité de construire le monde où ils vont vivre



6, quai d’Orléans, 75004 Paris
Tél. : + 33 (0)1 44 24 90 00, l'après-midi uniquement (15 h-19 h)

Janusz Korczak est l’auteur notamment de « Comment aimer un enfant » (Laffont), « Le roi Mathias Premier » (Gallimard) et « La Gloire » (Flammarion).

L’AFJK a organisé la représentation théâtrale des Enfants du roi Mathias le mercredi 6 juin 2012, à 14 h 30, à l’école primaire publique du 14, rue d’Alésia, 75014 Paris.

L’exposition itinérante sur Janusz Korczak s'adresse à tous les publics, adultes et enfants, parents et enseignants.
« L’Adieu aux enfants », de Claude Couderc.
L’AFJK propose aussi aux enseignants une vidéo de ce film et des dossiers pédagogiques.

Le 26 janvier 2015, à 19 h 30, le Farband Union des sociétés Juives de France présente une table-ronde sur le Dr Janus Korczak, avec Jean-Claude Lonka, auteur et petit fils d’un ami de Janusz Korczak, Henri Cohen, président de la loge du B’nai Brith « Janusz Korczak », et Jean-Claude Ast (éditions Fabert), éditeur de Janusz Korczak.

 La Pologne a déclaré l’année 2012 « Année Janusz Korczak » pour commémorer le 100e anniversaire de sa Maison des orphelins et le 70e anniversaire de sa mort

A Bordeaux, la librairie Jeunesse Comptines présenta une exposition (1er-30 avril 2015) sur Janusz Korczak.

Articles sur ce blog concernant :

Cet article avait été publié en 2002 par Actualité juive hebdo. Il a été publié sur ce blog les 6 juin 2012, 26 janvier et 30 avril 2015.

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