mercredi 20 janvier 2016

« Destins d’enfants juifs et de leurs sauveurs » de Kirsten Esch


Arte a diffusé « Destins d’enfants juifs et de leurs sauveurs » (Überleben Im Versteck, Jüdische Kinder Und Ihre Retter) de Kirsten Esch. Un documentaire sur ceux qui ont sauvé les enfants Juifs persécutés par les Nazis et leurs collaborateurs lors de la Seconde Guerre mondiale et sur les traumatismes durables subis par ces enfants et leur reconnaissance pour leurs sauveurs. Le 20 janvier 2016, à 20 h, le Centre communautaire laïc juif (CCLJ) proposera la conférence, organisée par l'association L'Enfant caché et le CCLJ, Confrontés aux assassinats antisémites, comment les ex-enfants cachés doivent-ils témoigner dans les écoles ?. "Aujourd'hui, le projet des ex-enfants cachés de témoigner dans les écoles est devenu extrêmement difficile depuis l'attentat antisémite au Musée Juif de bruxelles, suivi des attentats de Paris et Copenhague. Dans ce contexte, si ces témoignages prennent encore plus d'importance, il faut bien reconnaître que " transmettre  et " témoigner " se heurtent à la concurrence des Mémoires. Comment parler à ces jeunes ? Quels termes utiliser ? Comment les amener à faire la part des choses entre la Mémoire (Relation au temps) et l'actualité et la surinformation (Immédiateté, manque de recul, désinformation) ? Pour en parler : Guy Haarscher (Philosophe et professeur émérite de l'ULB), Sophie Rechtman (Enfant cachée et Co-Présidente de l'asbl L'Enfant Caché), Ina Van Looy (Responsable du Programme "La Haine Je Dis Non" du CCLJ), modérateur : Robert Fuks (Enfant caché, professeur émérite de l'ULB)".




« Je me sens comme l’oiseau chanteur dont on a brutalement arraché les ailes et qui, dans l’obscurité totale, se cogne contre les barreaux de sa cage trop étroite. ‘Sortir, respirer et rire’, entends-je crier en moi », écrit la jeune Anne Frank en 1943 pour évoquer « son expérience d’enfant Juive cachée pour échapper à la traque des Nazis » dans l'Annexe (Achterhuis). Dénoncée, elle mourra en 1945 au camp de Bergen Belsen.

Sur les six millions de victimes Juives de la Shoah (Holocaust), plus d’un million et demi d'enfants Juifs ont été tués par les Nazis.

Quelques dizaines de milliers seulement sont parvenus à échapper à la mort en « se terrant dans des refuges invraisemblables » - réduit sans lumière, ferme, etc. - et avec l’aide de non-Juifs, qui savaient ou ignoraient la judéité de ces enfants, et qui les ont secourus et hébergés au péril de leur vie (Justes parmi les Nations) notamment en Pologne.

Des blessures
Ce documentaire s’attache au parcours de quelques enfants Juifs cachés, confiés à des inconnus par des parents angoissés et qui devaient décider rapidement du sort de leurs enfants en les confiant à des inconnus. Une période qui a tranché avec le bonheur de la vie  familiale antérieure et qui est rythmée par des souvenirs douloureux : visions de l'arrestation de proches, fuite hors du cocon parental, placement en nourrice, rares visites des parents, séparation définitive et brutale avec la famille, incompréhension de la situation,  maturité précoce, etc.

De nombreux enfants cachés Juifs ont survécu avec le sentiment de culpabilité des survivants d’une tragédie dans laquelle ont péri leurs proches, avec la conscience aigue du danger permanent, avec l'obligation d'assimiler des identités non-juives successives, et des questionnements sur la transmission de la judéité.

Certains orphelins Juifs ont grandi en ayant oublié ou en ignorant leur judéité, ainsi que dans la religion chrétienne.

Lore Baer a survécu grâce aux paysans néerlandais à qui ses parents l’ont confiée alors qu’elle avait 5 ans et « avant de plonger eux-mêmes dans la clandestinité ». « Mes parents m’ont abandonnée. Pourquoi ? Qu’ai-je fait de mal ? », se demande Lore. Après guerre, Lore n’a pas voulu les suivre pour revivre avec eux. Une décision qu’elle regrette toujours.

Naturalisée canadienne, Eva Kuper retrouve, grâce à l'Institut d'études juives, après plus de soixante ans la religieuse qui l’a sauvée en la cachant pendant plusieurs années dans un couvent près de Varsovie (Pologne) alors qu’elle avait trois ans.

La Française Rosette Wielblad, dont les parents déportés sont morts à Auschwitz, est marquée à jamais par son errance en quête d’une cachette : elle « n’a toujours pas réussi à trouver un lieu où elle se sente vraiment chez elle ».

Il est regrettable qu’aucun document d’archives ne soit disponible pour la presse.
  
Allemagne, 2009, 52 minutes
Diffusions les    5 juin 2012 à 23 h 15 et 22 juin 2012 à 5 h

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Cet article a été publié le 4 juin 2012.

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