mardi 3 novembre 2015

"Les érotiques" de Yehuda Neiman

La Galerie Vallois Sculptures Modernes présentera l'exposition Les érotiques de Yehuda Neiman (1931-2011). Ce peintre, photographe et sculpteur est célèbre pour ses photos mécartistes : il a transformé un cliché en un kaléidoscope, découpé, dupliqué ou recouru à la diffraction (réaction des ondes heurtant un obstacle non transparent). D’où des images entre figuration et abstraction.

 

Yehuda Neiman est né dans une famille Juive à Varsovie (Pologne) en 1931.

En 1938, la famille Neiman émigre en Palestine mandataire.


Après avoir étudié à l’Académie des Beaux-arts d’Israël (1945-1949), Yehuda Neiman poursuit sa formation à l’Ecole des Arts décoratifs de Paris, et s’installe à Montparnasse en 1954.


Il débute comme peintre et noue une amitié avec Yves Klein et divers artistes Nouveaux réalistes, rencontre César, Giacometti, Tinguely. Ses tableaux à l’huile sont exposés notamment à Londres en 1955, à Rome et Milan en 1958.


Les Anglo-Saxons « ont déjà commencé leur révolution Pop’art alors que l’Ecole de Paris domine encore la capitale française. Neiman devient alors un des fondateurs du MEC’ART (Mechanical Art) avec Pol Bury, Mimmo Rotella ».


Pour Pierre Restany, organisateur de l’exposition manifeste, d’octobre 1965, ce courant artistique est « un label expérimental » car « ses membres recourent à des procédés mécaniques et répétitifs ».

Les mécartistes recourent « aux procédés photographiques de report de clichés sur différents supports (toile ou plaque émulsionnée, papier) par l’intermédiaire de techniques mécaniques de reproduction. Le travail de déformation, de symétrie et de multiplication donne naissance à une nouvelle image ».

Alors que Warhol et Rauschenberg « pratiquaient l’appropriation directe de la réalité, les mec-artistes européens cherchent davantage à restructurer de façon organique l’image plane ».

Première photo mécartiste de Yehuda Neiman, l’« Armée du Salut » est réalisée à Londres en 1956. Cet artiste « brise son premier cliché pour obtenir une nouvelle composition par effet d’optique. Il double et renforce l’image autant que le message intellectuel et philosophique ».

Yehuda Neiman aimait « décliner ses figures sur divers supports, du papier photographique à la plaque métallique, en passant par la toile colorée, pour finalement rendre l’objet à son origine tridimensionnelle à travers la sculpture en marbre, en bronze ou encore en pâte de verre ».

« Tête d’animal », « 3 seins » et « Femme dans l’herbe » expriment certains thèmes préférés : la femme, dont il souligne les courbes douces et harmonieuses, et l’érotisme. 

« Tête de chat » et « Etoile de David » révèlent sa sensibilité à la nature et aux paysages.

S’il pratique peu l’autoportrait, Yehuda Neiman a réalisé plus d’une centaine de portraits, dont ses amis nouveaux réalistes, Yves Klein, César, Arman, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, Jacques Lipchitz, Daniel Buren, David Hockney…

Son « travail de recherche s’applique également à la sculpture tridimensionnelle. La photo devient tableau puis sculpture. Par là, il décline le même concept : le morcellement du corps en séquences pour en identifier les parties les plus sensuelles afin de les rassembler symétriquement pour recréer une autre figure ».

Des visions parfois inquiétantes. 

À l’occasion de la 4e édition de Photo Saint Germain, la Galerie Vallois Sculptures Modernes rend hommage à Yehuda Neiman (1931-2011) en présentant une vingtaine de tirages uniques, noirs et blancs et quelques sculptures. Ce peintre et sculpteur est célèbre pour ses photos mécartistes : il a transformé un cliché en un kaléidoscope, découpé, dupliqué ou recouru à la diffraction (réaction des ondes heurtant un obstacle non transparent). D’où des images entre figuration et abstraction.

"S’il fréquente assidûment les membres du Nouveau Réalisme, son œuvre ne participe d’aucun mouvement. Les caractéristiques innovantes et singulières de son travail photographique font néanmoins de lui l’un des précurseurs du mec’art, courant apparu en Europe en 1963 et qui consiste à créer des œuvres par report photographique d’images sur des supports variés selon des techniques de reproduction et d’impression appropriées. L’un de ses sujets de prédilection: le nu féminin, dont il fait l’éloge en explorant l’intimité et la sensualité des courbes, déclinant à plaisir leur dimension érotique. En effet, Yehuda Neiman ne se contente pas de ses prises de vues des secrets du corps féminin, il les multiplie, les fragmente, les assemble, composant des montages kaléidoscopiques et charnels, dont certains seront transposés dans l’espace tridimensionnel sous forme de sculptures. Ainsi ont été réunis dans cette exposition quelque trente photographies et photomontages, noir et blanc et monochromes, mais aussi des œuvres d’autres matières et dimensions dans lesquelles il a reproduit et fait évoluer ces images originelles au cours des années 1963 et 1967-1968. Mis en œuvre, les principes de la répétition, de la symétrie axiale et du renversement font osciller le travail photographique de Yehuda Neiman entre figuration, géométrisation et abstraction. Sous le prisme de ces développements cinétiques et vibrants, la puissance créatrice du photographe agit tel un Eros ou un Cupidon offrant une voie d’épanouissement au désir amoureux. Pierre Restany, principal critique de son œuvre avec Gérard Xuriguera, écrira : « Ses images de la chair sont belles comme l’amour», écrit Valentine Plisnier, historienne de l’art.


Du 6 au 28 novembre 2015
Jusqu’au 30 novembre 2011
A la Galerie Vallois Sculptures Modernes
41, rue de Seine. 75006 Paris
Tél. : +33 (0)1 43 29 50 80
Du mardi au samedi de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h


Visuels de haut en bas :
Autoportrait Tirage unique, 1969
49,7 x 59,7 cm

Etoile de David Tirage unique, 1966
50 x 40 cm

Yves Klein  Tirage unique, 1956
50 x 40 cm

Autoportrait en atelier Tirage unique, 1998
40 x 30 cm

Armée du salut  Tirage unique, 1956
40 x 50 cm

Dos 
Sculpture en bronze doré sur socle métallique
1966, signée, n° 5/6, H. 41 x L. 32 x P. 10 cm

Lipchitz Tirage unique, 1967
50 x 40 cm

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Cet article a été publié le 26 novembre 2011.

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