Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 8 avril 2019

Archives de la vie littéraire sous l'Occupation


L'Hôtel de Ville de Paris a présenté l'exposition "Archives de la vie littéraire sous l'Occupation", didactique et dense sur la vie littéraire de 1940 à 1944. Accompagnée d'un catalogue passionnant, cette manifestation exceptionnelle réunit plus de 800 archives souvent inédites - livres, revues, manuscrits, etc. - pour évoquer des parcours, parfois tortueux, d'écrivains, de journalistes, d'imprimeurs, d'éditeurs et de directeurs de revues, de l'attentisme à la résistance, en et hors de France, via les hésitations, les errements, la collaboration, la déportation et la mort, dans une France défaite, divisée en deux zones jusqu'en février 1943, occupée entièrement dès novembre 1942 par les Allemands nazis et où les mots sont des armes. L'exposition aborde aussi l’Épuration dans les Lettres. Le talent et "l'intelligence en guerre".  Le 7 avril 2019, à 14 h 30, à l'Auditorium Edmond J. Safra, le Mémorial de la Shoah propose la table-ronde "La vie artistique sous l’Occupation : lecture, musique". 


La Collaboration 1940-1945

"Il y a trois objectifs non militaires à contrôler en premier lieu : le communisme, la haute banque, et la Nouvelle Revue Française...", avait déclaré Otto Abetz, ambassadeur du IIIe Reich en France, conscient de l'impact de cette revue éditée par Gallimard dans le paysage culturel français, et plus généralement du rôle des intellectuels - écrivains, journalistes, imprimeurs, directeurs de revues, universitaires - en France ainsi que de l'enjeu consistant à obtenir leurs faveurs, comme messagers, relais, porteurs, locuteurs et diffuseurs de discours, dans un conflit aussi intellectuel, "un affrontement des cultures".

Plus de 800 archives - lettres, manuscrits, photographies, livres, brochures, tracts, films documentaires de Michel Van Zèle sur les écrivains et journalistes sous l'Occupation, etc. - "illustrent la difficile situation des intellectuels qui furent aux avant-postes de la Résistance, comme de la Collaboration" et de l’Épuration.

Une exposition conçue et réalisée par l'IMEC (Institut Mémoires de l'édition contemporaine, Caen), avec le concours de la Mairie de Paris et le soutien de la Fondation Florence Gould de New York, et dont les  commissaires sont Claire Paulhan, historienne à l'IMEC, Robert Paxton, professeur émérite à Columbia University, et Olivier Corpet, directeur de l'IMEC.

Présentée dans des versions plus concises au Mémorial de Caen en 2008-2009 sous le titre A travers le désastre, la vie littéraire française sous l'Occupation, et à la New York Library (NYPL) en 2009 sous le titre Between Collaboration and Resistance, French Literary Life under Nazi Occupation 1939-1945.

L'occasion pour les éditions Tallandier de rééditer Archives de la vie littéraire sous l'Occupation/A travers le désastre de Robert O. Paxton, Oliver Corpet et Claire Paulhan, paru en 2009 et épuisé.

De la "drôle de guerre" au "désastre" (Maritain) et à l'armistice
Mobilisés, les écrivains vivent, comme les autres soldats, huit mois d'une "drôle de guerre".

Lancée le 10 mai 1940, l'offensive allemande surprend une Armée mal préparée.

En six semaines d'offensive allemande, l'Armée française est défaite - l'écrivain et pilote Antoine de Saint-Exupéry décrit ses "vols de guerre de la campagne 1939-1940" (1942). Une débâcle renforcée par la fuite des civils français ainsi que de réfugiés - belges et français - venus du Nord de la France - "l'Exode" de huit à dix millions de personnes sur les routes - craignant l'armée allemande, la Wehrmarcht. Un double traumatisme pour tout le pays.

Le 14 juin 1940, la Wehrmarcht entre à Paris.

Dès le lendemain de son arrivée à la présidence du Conseil le 16 juin 1940, le maréchal Pétain sollicite l'armistice qui est signée le 22 juin 1940 à Rethondes.

Désormais, la France est divisée en deux zones séparées par une ligne de démarcation : au nord, la "zone occupée" est sous administration militaire allemande ; au sud, la "zone libre" est administrée par le gouvernement de Vichy qui collabore avec l'occupant nazi.

Le 10 juillet 1940, l'Assemblée vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Un nouveau régime, l'Etat français, applique son programme, la "Révolution nationale" liberticide, discriminatoire, antirépublicaine, anti-démocratique, anticommuniste, anti-francs-maçons, antijuive : la loi du 3 octobre 1940 définit la "personne juive", le statut des Juifs qui sont exclus de la fonction publique, ne peuvent détenir des mandats, sont interdits d'exercice de professions libérales, intellectuelles et dirigeantes, etc.

"Nous avons touché le fond de l'abîme. Du moins, saurons-nous maintenant où était le mal", écrit le 31 juillet 1940, Henri Bergson (1859-1941), normalien, académicien et professeur de philosophie grecque et latine au Collège de France, à Léon Brunschvicg (1869-1944), professeur à la Sorbonne et président de l'Académie des sciences morales et politiques. Deux éminents philosophes normaliens français Juifs.

Les "autorités d'Occupation mettent en coupe réglée la survie quotidienne de la zone Nord, tout en ponctionnant, avec l'aide de l'administration française, une grande part de la production afin de soutenir leur effort de guerre". Et censurent les informations et l'édition.

Après sa rencontre avec le Führer Hitler à Montoire, le maréchal Pétain annonce le 30 octobre 1940 que la France entre "dans la voie de la Collaboration".

Après la conférence de Wannsee (20 janvier 1942), les Nazis appliquent la "Solution finale de la question juive", le "premier convoi de déportés juifs part vers Auschwitz (27 mars)".

Le 29 mai 1942, une ordonnance allemande impose le port de l'étoile jaune aux Juifs en zone occupée.

Les 16-17 juillet 1942, lors de la rafle du Vél d'Hiv', la police française arrête et livre aux Nazis 13 000 Juifs, enfants et adultes. Seuls survivent 2 500 Juifs parmi les 76 000 Juifs déportés à partir de la France de l'été 1942 à fin juillet 1944.

En novembre 1942, les Allemands envahissent la "zone libre".

En février 1943, le Service du travail obligatoire (STO) mobilise les jeunes hommes dans le cadre d'une "relève" des soldats français prisonniers en Allemagne.

La férule nazie sur les métiers du livre
Dès juin 1940, est instituée la Propaganda Staffel, vite remplacée par la Propaganda Abteilung placée sous l'autorité de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande nazie.

Ce service contrôle étroitement les métiers du livre représentés par René Philippon, président du Syndicat des éditeurs.

Est diffusée en août 1940 la Liste Bernhard, liste de livres interdits à la vente en zone Nord, puis en octobre 1940 par la Liste Otto qui fixe les conditions d'activité des éditeurs en zone occupée.

Suivent en juillet 1942 une 2e Liste Otto, puis en mai 194 une 3e Liste Otto qui précise les "ouvrages littéraires non désirables en France", prélude à une liste de 739 "écrivains juifs de langue française".

Le Cercle de la Librairie et la Bibliographie de la France enregistrent les mesures contraignantes édictées par les autorités d'occupation : "censure, restriction de papier, interdiction des écrivains juifs, communistes, anglais, antiallemands et francs-maçons, "aryanisation" de maisons d'édition comme Calmann-Lévy ou Fernand Nathan, création d'une librairie allemande dans le Quartier latin, mainmise sur les Messageries Hachette..."

"Séductions de la collaboration"
Par idéologie hostile à la IIIe République ? Par peur du bolchevisme ? Par intérêt financier ? Par "sympathies mondaines" ? Certains écrivains aspirent à une France nazie.

Leur sont destinées des actions spécifiques organisées par le groupe "Collaboration", Otto Abetz, Karl Epting, directeur de l'Institut allemand : conférences, réceptions, diffusion de littérature allemande autorisée via des revues, collections, traductions, journaux, bibliothèque... En octobre 1941 et 1942, le lieutenant "francophile" Gerhard Heller emmène des écrivains français à Weimar, ville où a vécu Goethe. Derrière ces actions, se profile l'ambition nazie de dominer intellectuellement l'Europe soumise.

Vie intellectuelle dans les camps de prisonniers
Lors de la campagne militaire de mai-juin 1940, environ 850 000 soldats sont faits prisonniers.

Après un séjour provisoire dans les Fronstalags, cantonnements provisoires sur le territoire français, 1,6 million d'entre eux sont transférés dans des camps du IIIe Reich : les Stalags pour les hommes de troupe, les Oflags pour les officiers.

Les prisonniers sont contraints de travailler dans des Kommandos pour l'effort de guerre de l'Allemagne nazie. Certains tentent de fuir.

Malgré la censure dans ces camps, les écrivains et universitaires prisonniers - Georges Hyvernaud, Emmanuel Lévinas - tentent de maintenir une vie intellectuelle par des conférences, des cours, des cercles, des représentations de pièces de théâtre, des journaux, des expositions, des spectacles musicaux, etc.
Ils sont aussi visés par la propagande nazie et celle du régime de Vichy qui autorisent des colis de vêtements et de livres à ces prisonniers qui seront libérés par les Alliés.

Les "combats de l'esprit"
Dès 1940, les écrivains, professeurs et journalistes frappés par le Statut des Juifs ne peuvent plus exercer leur métier.

La plupart des écrivains ne prennent pas immédiatement conscience des enjeux de l'Occupation allemande.

Cependant, la première organisation de résistance littéraire en juin 1940 émane des écrivains qui créent "Les Amis d'Alain-Fournier", les actions du réseau du Musée de l'Homme et Les Lettres françaises. Ces deux derniers seront décimés.

Les yeux de jeunes écrivains tentés par la Révolution nationale décillent fin septembre 1941 lors des Rencontres de Lourmarin organisées par Emmanuel Mounier et Roger Leenhardt.

Comment résister et combattre l'occupant nazi ? Avec des armes - Jean Prévost meurt l'arme à la main - ou par les mots ? En zone Nord ou en zone Sud ? Frontalement, sous son nom ou sous pseudonyme, ou clandestinement ? Faut-il publier, comme Paul Eluard, Elsa Triolet et Louis Aragon le font, ou refuser toute publication sous censures pétainiste et nazie, tel le choix de Jean Guéhenno et René Char ? Accepte-t-on que ses pièces de théâtre sont jouées - Sartre et Camus - ou non ? Les risques sont connus : surveillance et menaces - Emmanuel Mounier et Jean Paulhan - arrestation, torture, exécution - Jacques Decour, le plus jeune agrégé d'allemand de France devenu professeur, est fusillé - ou déportation, mort (Benjamin Crémieux, Irène Némirovsky, Robert Desnos). Les survivants de la déportation témoignent de l'univers concentrationnaire nazi, tel Robert Antelme.

A l'automne 1941, la plupart des écrivains résistants se regroupent au sein du Front national des écrivains, puis du Comité national des écrivains.

Dans la Résistance, sont crées des maisons d'éditions, telles les éditions de Minuit qui éditent notamment Le silence de la mer (1942) de Vercors, nom de plume de Jean Bruller. Sont imprimés des romans, essais et poèmes, tracts, journaux (Combat) et revues.
Certains auteurs - Juifs, communistes, étrangers, résistants - suivent les voies de l'exil. En Angleterre, ils rejoignent les rangs de la France libre autour du général Charles de Gaulle. Leurs actions : participation aux "émissions sur les ondes de la BBC, parachutages de tracts et d'éditions miniaturisées", etc.

Aux Etats-Unis, en particulier à New York, "toute une sociabilité intellectuelle et artistique européenne se reconstitue alors au sein de l'Ecole libre des Hautes Etudes, dans les collèges qui accueillent généreusement tous ces exilés" dont Claude Lévi-Strauss, "et à l'occasion de manifestations culturelles... A New York, la Maison française et Jacques Schiffrin publient dans leur langue d'origine des écrivains français résistants".

Au Canada et en Suisse, "les éditeurs francophones prennent le relais de leurs collègues français censurés". Les œuvres circulent grâce aux valises diplomatiques.

En Amérique latine, notamment en Argentine, Victoria Ocampo et Gisèle Freund envoient à la libraire parisienne Adrienne Monnier des colis de vivres et vêtements qu'elle redistribue.

La Libération
Les victoires des Alliés, la proximité de la Libération de la France augmentent l'audace des résistants, aiguisent la nervosité des Allemands, attisent l'activisme des collaborateurs.

La Libération met un terme à un conflit douloureux de cinq ans.

Dès l'été 1944 et jusqu'en avril 1945, les Alliés découvrent, libèrent et filment à fin de témoignage des camps d'internement et d'extermination. La barbarie de l'extermination des Juifs apparait dans son ampleur, ses atrocités.

Libérés, les prisonniers de guerre retournent chez eux.

Les Alliés occupent l'Allemagne vaincue, et initient un processus de "dénazification" des populations.
Quant aux exilés, certains retournent dans la France dont les habitants espèrent des changements, et affrontent les difficultés dans la vie quotidienne : rationnements alimentaires, pénuries de papier, etc. D'autres, tel Jacques Schiffrin, ne rentrent pas.

L'Epuration dans les lettres
Le 15 septembre 1944, les Cours spéciales de justice sont instituées pour présider à l'Epuration de la société française.

Pour le milieu intellectuel, le Comité national des écrivains (CNE) est érigé comme le seul organe juridictionnel. En son sein, le Parti communiste auréolé par son rôle dans la Résistance est majoritaire et "mène durement l'Epuration dans les Lettres, multipliant dès septembre 1944 les "listes noires" d'écrivains collaborateurs".

Robert Brasillach et Georges Suarez : fusillés.

Lucien Rebatet et Henri Béraud : condamnés à mort, et leur peine est commuée en travaux forcés.

Drieu La Rochelle se suicide en mars 1945.

D'autres écrivains se font habilement oublier, et bénéficient d'amnisties, tel Céline en 1951.

Cette Epuration suscite une vive polémique qui oppose Aragon, Vercors, Claude Morgan, Les Lettres françaises et le CNE à Jean Paulhan, auteur d'une Lettre aux directeurs de la Résistance, qui "jette un pavé dans la mare de la bonne conscience des Résistants, devenus à ses yeux à la fois "juges et mouchards". A ses côtés, des écrivains comme Albert Camus, Georges Duhamel, François Mauriac, Jean Schlumberger, démissionnaires du CNE, aspirent à une justice professionnelle et indépendante".

Le 10 mars 1946, lors de sa conférence sur La littérature clandestine enregistrée par Radio-Canada, Jean-Paul Sartre dresse un bilan de la littérature résistante, des conditions de production, des paradoxes sous l'Occupation et à la Libération, et conclut sur une nécessaire littérature contemporaine "engagée".

De cette exposition remarquable, on peut regretter que ne soit pas évoquées les sociétés de lettres chargées des droits d'auteurs.

Les 4, 11, 18 mai, 1er, 8 et 15 juin 2015 à 19 h, Limore Yagil, historienne auteur d'Au nom de l’Art 1933-1945 : exiles solidarités et engagements, (Fayard, 2014) et La France terre de refuge et de désobéissance civile 1936-1944 : sauvetage des juifs (Cerf, 2010-2011, 3 tomes, 1200 pages), enseignera le cours Artistes juifs et non juifs en France sous l’Occupation 1940-1944 à l'Institut universitaire Elie Wiesel. "Par son pluralisme culturel et son cosmopolitisme la ville de Paris fut un véritable foyer de culture française et universelle, un espace hétérogène de créativité. Par son bouillonnement culturel,  sa diversité cosmopolite,  son effervescence à nulle autre pareille, la capitale française a canalisé depuis le début du XXe siècle les aspirations d’innombrables personnes. Des cinéastes, des peintres, des écrivains, des photographes, des musiciens, des danseurs et des sculpteurs sont venus à Paris pour mieux connaître les avant-gardes culturelles, et avec l’espoir de pouvoir s’y installer et faire partie de ce milieu cosmopolite. Paris était réputé pour son climat libéral et pour sa tolérance à l’égard des étrangers. Plongés dans l’anonymat de la grande ville beaucoup d’étrangers, et surtout des artistes ont trouvé un espace idéal pour créer librement. Il est temps de rappeler comment les artistes juifs et non juifs, les musiciens, les peintres de l’Ecole de Paris, les décorateurs, les danseurs de l’Opéra, les chanteurs de music-halls et cabarets, les cinéastes, les acteurs, ont vécu la période de la guerre et de l’Occupation à Paris et en zone libre. Rares sont les artistes qui ont reçu la médaille de Juste parmi les nations,  pourtant bon nombre d’entre eux ont aidé leur collègues, les artistes juifs. Au-delà des accords et des désaccords variables, d’ordre esthétique et des différences de générations, le monde artistique était essentiellement cosmopolite, indifférent aux passeports, hostile aux contrôles, et savait manifester une formidable solidarité à l’égard des artistes étrangers, y compris les juifs. Contrairement à une idée reçue, la majorité des artistes juifs en France ont survécu à l’Occupation. Quelques-uns sont restés cachés à Paris, nombreux en zone sud, à Marseille, Cannes, Nice, Gordes, Castres, Avignon, etc. Plusieurs ont réussi à partir aux Etats-Unis, en Suisse ou en Palestine. Basé sur une documentation riche et inédite, sur une nouvelle publication qui sortira fin 2014 chez Fayard, ce cours propose de découvrir pour la première fois l’histoire des relations entre plus de 400 artistes juifs et non juifs de 1933 à 1945".

Le 7 avril 2019, à 14 h 30, à l'Auditorium Edmond J. Safra, le Mémorial de la Shoah propose la table-ronde "La vie artistique sous l’Occupation : lecture, musique". "Qu’est-ce qu’être musicien pendant l’Occupation ? Comment la scène musicale a-t-elle réagi à l’exclusion de ses artistes juifs ? Que lisait-on ? Entre la censure mise en oeuvre par Vichy, et les interdictions et spoliations de l’occupant, quelle fut l’attitude des éditeurs et des écrivains partagés entre collaboration, évitement ou résistance ?" En présence de Karine Le Bail, auteure de La Musique au pas (CNRS éditions, 2018), et de Jacques Cantier, auteur de Lire sous l’Occupation (CNRS éditions, 2018). Animée par Pascal Ory, historien et professeur, université Paris 1.
Photo : © CNRS éditions


Jusqu'au 9 juillet 2011
A l'Hôtel de Ville de Paris
Accès des salles des Prévots et des Tapisseries par le parvis de l'Hôtel de Ville
Tous les jours, sauf les dimanches et jours fériés, de 10 h à 19 h

Robert O. Paxton, Oliver Corpet et Claire Paulhan, Archives de la vielittéraire sous l'Occupation/A travers le désastre. Editions Tallandier, 2011. 446 pages ISBN : 978-2-84734-772-2

Affiche
Photomontage paru dans la revue de propagande Signal, le 21 juillet 1940, qui montre le survol de la Tour Eiffel par deux avions allemands - sur fond d'images des archives montrées dans l'exposition.

Affiche du film Les Visiteurs du soir (1942)
"Arletty, Jules Berry, Marcel Herrand, Marie Déa, Fernand Ledoux, Roger Blin, Alain Cuny sont engagés par Marcel Carné pour son film, Les Visiteurs du soir, dont le scénario fantastique est signé Jacques Prévert et Pierre Laroche. Tourné entre avril et septembre 1942 aux studios de Saint-Maurice (Val-de-Marne), puis en décors naturels au-dessus de Nice, le film est soumis aux aléas des Restrictions : seules les vedettes ont de beaux costumes, les figurants ne sont vêtus que de rayonne; la scène du banquet manque mal tourner, car les comédiens, affamés, se jettent sur les victuailles rassemblées avec peine : il faut piquer au phénol les fruits pour les soustraire à l’appétit général. Des chevaux faméliques sont prêtés par la garde républicaine de Vichy. "
Collection Mémorial de Caen

Passeport d'Otto Freundlich
"Modèle de passeport vert, en accordéon, réservé aux étrangers. Le visa d'Otto Freundlich, délivré par la Préfecture de Police, est valable du 28 juin 1938 au 28 juin 1939".
Fonds Otto Freundlich/IMEC

Première Liste Otto (octobre 1940)
Fonds Editions Hachette/IMEC

5 tiroirs en bois contenant les Fichiers du Cercle de la Librairie
"Les fichiers du Cercle de la Librairie contiennent des milliers de fiches scrupuleusement tenues à jour pendant l’Occupation et miraculeusement conservées depuis : classée par ordre alphabétique d’auteur, ou d'éditeur, chaque fiche indique le titre d’un livre et précise dans quelle liste (Bernhard et/ou Otto), il figure".
Fonds Cercle de la Librairie/IMEC

Esprit censuré
"La rubrique « Les événements et les hommes », qui clôt cette livraison n°95 d'Esprit, a été partiellement interdite par la Censure : les passages censurés sont remplacés par un blanc typographique, à défaut de pouvoir refaire la mise en pages".
Fonds Emmanuel Mounier/IMEC

Retour du Congrès des Ecrivains européens de Weimar
"Organisé par Goebbels et la Propaganda Staffel, ce voyage a pour but de contrecarrer l’influence du Pen Club, dont l’Allemagne nazie a été exclue solennellement, et de faire en sorte que des écrivains et journalistes français deviennent les propagandistes de l’idéologie culturelle nazie. De gauche à droite : Gerhard Heller, Pierre Drieu La Rochelle, Georg Rabuse, Robert Brasillach, Abel Bonnard, André Fraigneau, de retour à la gare de l’Est, en novembre 1941".
Collection particulière

Photographie noir et blanc de Louis Althusser
Le jeune normalien et philosophe, matricule 70670 au Stalag XA de Schleswig, au Nord de l'Allemagne (janvier 1941).
Fonds Louis Althusser/IMEC

Tract résistant
Ce tract, signé par les principales organisations de la Résistance intellectuelle et le parti communiste français, prône la lutte contre la "déportation" en Allemagne, au Service du travail obligatoire (STO), à l'heure où les exigences allemandes s'intensifient et où les contingents français diminuent.(s.d. 1943)".
Fonds Edgar Morin/IMEC

Photographie noir et blanc de Max Jacob et Marcel Béalu
"Max Jacob et Marcel Béalu, dans la chambre de Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire : c’est l’une des dernières photographies de Max Jacob car il allait être arrêté – son frère l’avait été en décembre 1942 et sa sœur, en janvier 1944 – par la Gestapo (qu’il prononçait : "j’ai-ta-peau") le 24 février 1944. Il mourut de pneumonie au camp de Drancy, le 5 mars, malgré les interventions de Jean Cocteau et de Sacha Guitry, entre autres…"
Fonds Jean Paulhan/IMEC D.R.

"Une seule pensée", in Fontaine, n°22
Première publication dans Fontaine, revue dirigée par Max-Pol Fouchet, du poème de Paul Eluard "Liberté, j'écris ton nom", sous son ancien titre : "Une seule pensée".
Fonds Max-Pol Fouchet/IMEC

Les citations proviennent du dossier de presse
A lire sur ce blog :






Articles in English
Cet article a été publié le 3 juillet 2011, puis le 3 mai 2015.

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