jeudi 3 novembre 2022

« Hotel » de Tali Amitai-Tabib

La 
galerie Olivier Waltman présente, dans le cadre de Photo Saint-Germain, l'exposition « Hotel » de la photographe israélienne Tali Amitai-Tabib. La série "Hotel" se présente tout d’abord comme un hommage de l’artiste à deux figures importantes de la scène culturelle israélienne des années 1950 : l’architecte Abba Elchanani et le photographe David Serry ». Vernissage le 3 novembre 2022 en présence de l'artiste.

Tali Amitai-Tabib

Autodidacte née en 1953 à Kvutsat Kinneret (Israël), Tali Amitai-Tabib est d'origine yéménite par son père et allemande par sa mère.

Elle a eu, jusqu’à l’âge de 20 ans, un rapport difficile avec la lecture. Elle s’est longtemps sentie étrangère au monde littéraire qui apportait tant de « satisfaction et de bonheur » à ses proches fins lettrés.

Pour sa première exposition individuelle en France, cette artiste israélienne qui vit à Tel Aviv a présenté en 2008 des clichés de ses séries Libraries et Author’s spaces réunies sous le titre Cultural Stations.

« Dans les bibliothèques d’Oxford, les musées florentins et les salles de concert viennoises, elle s’est attachée, durant trois ans, à faire surgir ce dénominateur commun du savoir humain et de la création artistique. Le livre, l’œuvre d’art et l’instrument de musique sont pour elle trois vecteurs de l’expression culturelle de nos sociétés ».

Tali Amitai-Tabib a photographié les lieux de travail et d’écriture d’une centaine d’écrivains et de poètes israéliens, sans que ceux-ci apparaissent sur les photos et dans le respect de la lumière ambiante. « Un moyen d’approcher le concept de l’inspiration artistique ».

Ces espaces ne sont pas comparables aux bibliothèques d’Anselm Kiefer et de Micha Ullman. Ils sont « présentés avec une idée de la tranquillité et du bien-être ».

La présence de l’auteur se révélait, ou se devinait, à la manière dont il a organisé son espace « intime de création », à la lampe éclairant son bureau, à une chaise déplacée, à des livres plus ou moins sagement rangés sur des étagères, à un atlas ouvert ou à son écran d’ordinateur allumé.

« La trace de l’homme et les mouvements de la lumière apparaissent comme les métaphores du savoir et de la création. Je vise à explorer le rapport de l’objet à l’espace qui l’entoure », a résumé Tali Amitai-Tabib.

"La Splendeur des Camondo"
En 2009 et 2010, la galerie Olivier Waltman a présenté la série Camondo en prélude puis en complément à l'exposition au MAHJ (Musée d'art et d'histoire du Judaïsme) sur cette dynastie Juive sépharade et à l'année de la Turquie en France. Tali Amitai-Tabib expliquait :
« Jusqu’à récemment je n'étais pas familière avec l'histoire de Moise de Camondo. J'avais seulement entendu parler de l'hôtel particulier et des belles collections qu’il renferme. D'abord j'ai pensé faire des « images » du musée comme un lieu rassemblant des oeuvres d’art. La lumière viendrait des grandes fenêtres magnifiant les objets et soulignant un certain vide. Plus je lisais et je préparais mon projet, plus je me rendais compte que c'était une histoire totalement différente. J'allais éclairer la figure d’un homme que sa passion pour l’art et sa fortune poussèrent à bâtir un écrin réunissant sa famille et ses précieuses collections. J’ai rarement eu l'occasion d'entrer dans la vie des gens comme je suis entrée dans celle de cet hôtel particulier. « La présence de l’absence » est si présente que je pourrais presque entendre leurs pas sur le plancher. Strates après strates la funeste saga de cette famille s’est révélée à mes yeux ».

 "Lomo"

A l'occasion de l'édition 2011 d'Art Saint-Germain-des-Près, la galerie Olivier Waltman a présenté l'exposition Lomo de Tali Amitai-Tabib. Un "carnet de souvenirs" au gré des voyages : Tel-Aviv, Cuba, Vienne. "L'esprit d'une chronique via l'objectif de son appareil photo de la célèbre marque Lomo", petit et maniable, pour saisir des "instantanés de vie", des émotions. Cette exposition d'une "Lomo-trotteuse" montre la spécificité de cet appareil dont la marque invite à photographier quasi-instinctivement, rapidement : "Comme une image rêvée, le Lomo contrefait la lumière. En effet, toutes les photos ont la caractéristique d'avoir un halo de lumière qui enserre le sujet, créant ainsi une autre lumière, presque irréelle, comme extraite d'un songe".

"Walls and Spirit"
En 2011 l’artiste "a vu naître une exposition personnelle au Musée des Arts de Tel-Aviv, et la publication d’un livre par l’éditeur Am-Oved". Le musée d’art de Tel-Aviv a présenté 34 clichés sur les 103 de la série Walls and Spirit (Bureaux d’écrivains et poètes israéliens) de la photographe Tali Amitai-Tabib qui a saisi les espaces intimes de création d'auteurs pour « confronter l’intemporalité de lieux destinés à perdurer avec la vie éphémère d’un bureau qui disparaîtra en même temps que l’écrivain qui l’utilise ».

Dans le projet Walls and Spirit présenté à l'été 2011 au musée d’art de Tel-Aviv, Tali Amitai-Tabib a « essayé de tirer les portraits [d’auteurs] au-delà de la présence physique en photographiant leur espace le plus intime : leur bureau… La littérature israélienne contemporaine se produit dans ces lieux de travail et j’ai cherché à fixer dans le temps leur réalité physique, comme un moyen d’approcher le concept de l’inspiration artistique ».

"Trudl"
La galerie Olivier Waltman a proposé l'exposition "Trudl"  de la photographe Tali Amitai-Tabib. Pour "sa troisième exposition personnelle en France, l’artiste de Tel Aviv présenta un ensemble photographique, résultat de trois années de travail, qui entremêle histoire individuelle et collective, et questionne le rapport entre vécu, souvenir et fiction".

Trudl Böhm-Williams « était une jeune Allemande de confession juive, une cousine de la mère de l’artiste, qu’elle n’a jamais connue et dont la famille fut forcée de quitter l’Allemagne au début de la seconde guerre mondiale. Elle trouva refuge en Grande-Bretagne en 1939. Pendant plus de six décennies elle fit des photographies des lieux où elle vivait, travaillait et passait ses vacances. Elle joignait toujours une ou deux photos qu'elle avait prises aux lettres qu'elle écrivait à sa famille dispersée autour du monde. Ces photographies furent rassemblées, scannées et réimprimées par sa parente, Tali Amitai-Tabib. A moins que... »

Tali Amitai-Tabib, "intriguée par le destin particulier de cette parente, rencontra la descendante directe de Trudl, Patricia R, qui vit actuellement dans le Surrey. Cette dernière l’aida dans ses recherches et, ensemble, elles découvrirent qui était Trudl. Tali Amitai-Tabib entreprit alors un voyage en Grande Bretagne et se rendit sur les lieux où Trudl avait vécu, travaillé et élevé sa fille. Cette série photographique retrace soixante ans de la vie de cette femme.En réalité, Trudl n’a jamais réalisé son rêve de devenir photographe. De ce fait, cette série photographique est une fiction : elle montre ce qu’auraient pu être les photos prises par Trudl, et, par extension, ce à quoi aurait pu ressembler sa vie".

Avec Trudl, "l’artiste israélienne aborde non seulement des thèmes personnels, tels que son histoire, sa vie familiale et privée, mais elle questionne également le lien complexe et étroit existant entre mémoire et fiction. Ce projet, fruit de cinq années de recherches, prend la forme d’une installation photographique et littéraire".

Tali Amitai-Tabib "entraîne le spectateur dans une introspection, où réalité et fantasme se mêlent et où l’imagination dessine une potentielle réalité".

Encadrées d'un liseré blanc classique, des photographies illustrent plusieurs styles de photographes : humanisme poétique, street photography (photographie de rue), etc.

« Hotel »
La 
galerie Olivier Waltman présente, dans le cadre de PhotoSaintGermain, l'exposition « Hotel » de la photographe israélienne Tali Amitai-Tabib. 

La série « Hotel » se présente tout d’abord comme un hommage de l’artiste à deux figures importantes de la scène culturelle israélienne des années 1950 : l’architecte Abba Elchanani et le photographe David Serry ».

"
Considéré comme l’un des architectes les plus importants en Israël, Abba Elchanani (1818‑2008) se voit commander en 1947 la construction d’un immeuble près de Tel Aviv : c’était à la fois un immeuble de rapport et un hôtel où des couples venaient secrètement se retrouver".

"Le photographe David Serry (1913‑1981), quant à lui, fut notamment connu pour ses portraits d’anonymes, posant ainsi un regard quasi‑anthropologique sur la société de son époque. 
À sa mort, son fils Shlomo, récupérant le fond photographique de son père, entreprit un important travail d’archivage et en donna à Tali Amitai‑Tabib le libre accès."

"Dès cet instant, celle‑ci a cherché à donner une seconde vie, non seulement à ces négatifs mais également à l’histoire de cet immeuble et aux résidents qui l’occupaient. Il constitue, à ses yeux, une métaphore puissante de la vie Tel‑avivienne, faite d’une pluralité d’origines ethniques, de catégories sociales et de mœurs aujourd’hui largement acceptées."

"Par le procédé du photo‑montage, elle a intégré des personnages photographiés par David Serry dans les prises de vues qu’elle a elle‑même réalisées dans cet immeuble."

"Entre documentaire et la fiction, l’artiste poursuit son exploration de la société israélienne, telle qu’elle s’est construite, entre défis, paradoxes, poids de l’Histoire et soif de modernité…"

"Depuis 2005, la galerie Olivier Waltman s’attache à promouvoir les travaux d’artistes issus de différentes régions du monde, aussi bien émergents que confirmés. Leurs pratiques artistiques touchent à la peinture, la photographie, la sculpture, le design ainsi que les arts électroniques. Elle s’engage à développer pour eux une plateforme de monstration et de visibilité dans ses espaces de Paris, Londres et de Miami ainsi que sur plusieurs foires d’art contemporain internationales. Une résidence d’artiste à Miami, créée en 2019, s’inscrit dans cette volonté d’encourager les échanges et de soutenir la création contemporaine."

"La galerie est membre du Comité Professionnel des Galeries d’Art (France) et de la Miami Art Dealers Association (U.S.A.) 


Du 3 octobre au 3 décembre 2022. Vernissage le 3 novembre 2022 en présence de l'artiste.
Du 9 avril au 10 mai 2015. 
Vernissage en présence de l’artiste le 9 avril 2015 de 18 h à 21 h.
Jusqu’au 11 juin 2011
74, rue Mazarine, 75006 Paris
Tél. : 01 43 54 76 14
Du mardi au samedi de 10 h 30 à 20 h.
Visuels :
Tali Amitai-Tabib, Eastern Front, Tirage Lambda, Lambda print, 40 x 30 cm, 15.7 x 11.8 in, 2022
Tali Amitai-Tabib, Bathing, Tirage Lambda, Lambda print, 30 x 40 cm, 11.8 x 15.7 in, 2022
Tali Amitai-Tabib, Writting room, Tirage Lambda, Lambda print, 30 x 40 cm, 11.8 x 15.7 in, 2022
Tali Amitai-Tabib, Adam et Eve, Tirage Lambda, Lambda print, 30 x 40 cm, 11.8 x 15.7 in, 2022
Tali Amitai-Tabib, Downstair, Tirage Lambda, Lambda print, 30 x 24 cm, 11.8 x 9.4 in, 2022


Jusqu’au 8 octobre 2011
Au Museum of Art de Tel-Aviv
Lundi, mercredi et samedi de 10 h à 16 h, mardi et jeudi de 10 h à 20 h, vendredi de 10 h à 14 h
Tél. : 972 (0) 3 6077000

Visuels de haut en bas :
Tali Amital-Tabib
série Walls and Spirit
Bureau de Amos Oz
courtesy galerie Olivier Waltman

Tali Amital-Tabib
série Walls and Spirit
Bureau de Ham Beer
courtesy galerie Olivier Waltman

Tali Amital-Tabib
série Walls and Spirit
Bureau de Aaron Apelfeld
courtesy galerie Olivier Waltman

Tali Amital-Tabib
série Camondo
c-print, ed.6
courtesy galerie Olivier Waltman, Paris

Tali Amital-Tabib
Viorica - série Lomo
c-print, ed.6

Tali Amital-Tabib
série Walls and Spirit
Bureau de Mordechai Tabib
courtesy galerie Olivier Waltman

Tali Amital-Tabib Trudl - 50’s
n°8
Tirage Lambda
30 x 30 cm

Tali Amital-Tabib
Trudl - 70’s
n23
Tirage Lambda
30 x 30 cm  

A lire sur ce blog concernant :

Cet article a été publié en une version plus concise en 2008 par L'Arche.
Il a été publié sur ce blog les 4 juin et 18 juillet 2011, 9 avril 2015. Il a été modifié le 3 novembre 2022.

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