mardi 25 décembre 2018

« Les chrétiens d’Orient - Vitalité, souffrances, avenir » de Jean-Michel Cadiot


Vice-président de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient (AEMO) et journaliste à l'AFP (Agence France Presse), Jean-Michel Cadiot relate les divisions théologiques du christianisme d'Orient. Il brosse un tableau partial de la condition des Chrétiens d'Orient. Le 11 décembre 2018, la "Proclamation internationale de Paris contre les discriminations et les violences faites aux chrétiens et aux autres minorités d’Orient, dont les Yézidis", a été signée. 

« La fin des chrétiens d'orient ? », par Didier Martiny 
« Les chrétiens d’Orient - Vitalité, souffrances, avenir » de Jean-Michel Cadiot
« Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui ? La nouvelle christianophobie » par Alexandre del Valle


En cette veille de Noël 2010, quelques mois après le synode à Rome sur des chrétiens d'Orient, alors que les trois églises chrétiennes (catholique, protestante, orthodoxe) et que cent parlementaires français ont signé des appels récents pour interpeller la communauté internationale sur la situation de ces chrétiens, alors que nombre de médias évoquent les persécutions de ces chrétiens qu'ils ont longtemps occultées, ce livre du journaliste Jean-Michel Cadiot offre un récit historique du christianisme, de ses centres (Rome/Byzance), des hérésies, schismes et réconciliations via des conciles ayant marqué l’histoire des églises chrétiennes – catholique, orthodoxe, copte, arménienne, etc. - et un tableau inquiétant, quoique souvent incomplet et partial, de la condition contemporaine de ces fidèles du Christ en Orient.

Une grande diversité
Dès les premiers siècles, le christianisme est divisé par une effervescence théologique - marcionisme, montanisme, manichéisme, etc. - liée à son positionnement par rapport au judaïsme et à ses interrogations fondamentales, notamment : « Qui est Jésus ? Que croyons-nous ? Comment définir la Sainte Trinité ? »

L’avènement et l’expansion de l’islam au VIIe bouleverse la situation géopolitique – jihad, Croisades -, en particulier dans l’espace méditerranéen, et la condition des chrétiens qui sont soumis, comme d’autres non-musulmans (juifs par exemple), au statut cruel et infériorisant de dhimmis.

Au fil des siècles, des églises seront transformées en mosquées, et le nombre de ces chrétiens d’Orient, jadis majoritaires dans de nombreux pays, va considérablement diminuer en raison des conversions forcées, des massacres, des génocides d’Arméniens, de Chaldéens, etc.

En 2009, le nombre de ces chrétiens d’Orient se situerait entre 80 et 120 millions, de l’Ethiopie à l’Irak, via le Soudan, l’Egypte (Coptes), le Liban (Maronites) et l’Arménie, premier pays proclamé chrétien depuis 301, et la Terre sainte.

Des partis pris
Vice-président de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient (AEMO), Jean-Michel Cadiot fait montre d’une remarquable érudition.

Cependant, ce journaliste à l’AFP (Agence France Presse) surprend par son évocation trop elliptique des dhimmis chrétiens, son parti pris pro-palestinien et son manque de rigueur.

C’est la dhimmitude, concept forgé par l'essayiste Bat Ye’or, qui explique cette disparition des chrétiens d’Orient. Faute de lui avoir consacré la part qui lui revient dans son livre, Jean-Michel Cadiot brosse un tableau imprécis des chrétiens d’Orient.

L’appel de ces trois églises françaises, qui constituent le Conseil d’églises chrétiennes en France, l’indique clairement en 2010 :
« Le 31 octobre dernier, l’attentat perpétré à l’encontre de chrétiens assemblés dans la cathédrale de Bagdad nous a tous choqués. Cet acte si brutal n’est malheureusement pas un fait isolé. À travers le monde, des chrétiens nombreux de toutes confessions font l’objet d’intimidation, de menaces, d’attaques dans la banalité du quotidien ; d’autres sont écartés de certaines fonctions au seul motif de leur foi. Dans de nombreux pays, ces persécutions ne sont pas uniquement le fait d’individus sectaires, mais sont aussi la conséquence de dispositifs juridiques discriminatoires. Trop souvent des crimes pour motif religieux sont commis dans l’indifférence générale ».
Citons aussi un extrait particulièrement éclairant du livre L’Europe et le spectre du califat de Bat Ye’or :
« Quand en février 2008, l’archevêque chaldéen (rite assyro-catholique) Paulos Faraj Rahho interrompit le payement de la rançon (jizya) en échange de la sécurité de sa communauté, il fut enlevé et son chauffeur tué. Deux semaines plus tard son corps fut retrouvé près de Ninive. On sut alors que tous les chrétiens irakiens devaient obligatoirement payer pour leur sécurité conformément à la loi coranique (Cor. 9, 29). Des années durant l’archevêque Rahho racheta aux insurgés et terroristes musulmans le droit de vivre pour sa communauté par des rançons ruineuses. L’armée américaine ayant renforcé la sécurité, Rahho interrompit ces payements qui obligeaient ses ouailles à s’endetter. Menacé et kidnappé par les terroristes, il supplia ses coreligionnaires de ne pas leur payer la rançon exigée pour sa libération. Son exécution fut un simple fait divers de la dhimmitude. » (p.188)
De plus, la terminologie de Jean-Michel Cadiot s’avère parfois inexacte et anachronique, tel cet usage systématique du mot « Palestine » pour désigner, de l’Antiquité romaine à nos jours, une région dont le périmètre a cependant évolué au fil des siècles ou un Etat qui n'a jamais existé, même pas sous les Ottomans. Le terme « Palestine » a été instrumentalisé dès son origine : après la révolte du patriote Juif Bar Kokhba vaincu par l'empereur romain Hadrien en 135, les Romains veulent détruire en Judée tout souvenir d’histoire juive, y compris les noms de Judée et de Jérusalem. Ils nomment Jérusalem Ælia Capitolina, et, pour désigner ce territoire, ils forgent le terme « Palestine » à partir du mot Philistins, anciens ennemis des Hébreux et disparus (préhistoire). Ce terme « Palestine » suggère à tort que la Palestine a existé comme Etat (souverain).

En outre, cet auteur, qui ne comprend pas la nature du conflit opposant le monde musulman à l’Etat Juif, n’indique pas qu’Israël est le seul pays au Moyen-Orient dont la population chrétienne augmente, essentiellement en raison de l’afflux des chrétiens persécutés par l’Autorité palestinienne trouvant refuge dans l’Etat juif. Et ce n'est pas la diplomatie vaticane qui aidera ces chrétiens d'Orient persécutés.

Les partis pris de Jean-Michel Cadiot l’amènent aussi à multiplier les contrevérités ou à minorer les relations entre le nazisme et le monde musulman ou/et arabe, le terrorisme palestinien, en particulier celui des Palestiniens chrétiens.

Cet auteur n’a pas perçu dans le « palestinisme » un regain, une métamorphose, une résurgence du marcionisme, qui vise à couper le christianisme de ses racines juives et à « palestiniser » Jésus-Christ.

Curieusement, ce livre ne respecte pas une règle basique de typographie : on met une minuscule au début d’un mot désignant les croyants d’une religion (juifs, chrétiens, musulmans), et en majuscule la première lettre du vocable nommant un peuple (Juifs, Arabes). Or, cet ouvrage met une majuscule aux juifs, chrétiens et musulmans.

Manquent enfin à ce livre une chronologie et un index.


ADDENDUM 
En septembre 2013, les islamistes exigent la jizya des Coptes de Dalga, village en Egypte, en Syrie, en Iraq, etc. "Le pays conquis s’intègre au dar al-islam sur lequel s’applique la charîa. Celle-ci détermine en fonction des modalités de la conquête les droits et les devoirs des peuples conquis qui gardent leur religion à condition de payer une capitation mentionnée dans le Coran et donc obligatoire. Le Coran précise que cet impôt dénommé la jizya doit être perçu avec humiliation (Coran, 9, 29)". (Bat Ye'or)

A la demande de la Coordination Chrétiens d’Orient en Danger, le 9 octobre 2013, et à l’initiative de Jean-François Legaret, Claude Goasguen et Vincent Roger, le groupe   UMPPA "a déposé un vœu en commission pour dénoncer les persécutions et soutenir les Chrétiens d’Orient. Ce vœu sera défendu par Jean-François Legaret lors de la séance du Conseil de Paris, les 21 et 22 octobre 2013".


Marie-Hélène Rutschowscaya, ancienne responsable de la section copte au Louvre et conservateur général honoraire du patrimoine, s’alarme le 7 avril 2014 de « l’abandon par le musée du Louvre du projet d’un département regroupant les collections des arts de Byzance et des chrétientés d’Orient  ». Le 7 janvier 2010, le Président Nicolas Sarkozy avait annoncé la création au Louvre d’un « département consacré aux arts des chrétientés d’Orient, des empires byzantins et slaves ». Le 26 novembre 2010, le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre alors présidé par Henri Loyrette avait approuvé « la création du département des Arts de Byzance et des chrétientés d’Orient ». Une décision conforme au contrat de performance du Louvre (2006-2008) et à l’élargissement de l’Union européenne à des pays d’Europe orientale et méridionale. Le 15 avril 2013, en accord avec le ministère de la Culture, Jean-Luc Martinez, nouveau président du Louvre, a annulé  ce projet d’un IXe département du Louvre qui aurait été implanté dans les anciennes salles des arts de l’islam. Marie-Hélène Rutschowscaya déplore que la « France ait une politique culturelle trop frileuse envers des pays profondément marqués par le christianisme oriental d’époques byzantine et post-byzantine que notre Moyen Âge occidental a reçu en héritage ? Les événements dramatiques que nous connaissons actuellement au Proche-Orient et en Europe de l’Est devraient nous inciter à être plus attentifs et à développer des liens culturels pérennes ». A l’initiative exprimée en 2003 par le Président Jacques Chirac, le Louvre s’était doté d’un nouveau département des arts de l’islam.


Soeur Raghida, docteur en sciences de l’éducation, a décrit sur Radio Vatican, le 18 avril 2014,  la situation tragique des  chrétiens syriens victimes des islamistes qui leur intime de se  convertir à l'islam, de payer une rançon ou  les tuent "d’une façon extrêmement inhumaine, d’une extrême violence qui n’a pas de nom". Les islamistes crucifient les chrétiens refusant de dire la chahada, et à Abra (banlieue de Damas), au "fur et à mesure où on entrait dans la ville, on commençait à tuer les hommes, les femmes et les enfants. Et après le massacre, on prenait les têtes et on jouait au foot avec leurs têtes. En ce qui concerne les femmes, on prenait leurs bébés et on les accrochaient aux arbres avec leurs cordons ombilicaux".

Mossoul, deuxième ville d'Irak, a été vidée de ses 35 000 chrétiens spoliés de leurs biens et dépossédés de leurs papiers d'identité : ceux-ci avaient été sommés de choisir avant le 19 juillet 2014 "l’une des trois conditions imposées par le nouveau calife, dans la province de Ninive, Abou Bakr al Baghdadi, chef de l’EIIL (État islamique d’Irak et du Levant (EIIL), appelé désormais État islamique) : se convertir à l’islam, accepter le statut de dhimmi, ou en cas du refus du premier ou du second, ils seront exécutés par l’épée. Un nettoyage religieux sans grande indignation médiatique et politique. Valérie Boyer, député UMP, a interrogé ce jour le gouvernement sur ce "massacre annoncé" et exhortait à ce que "le silence de la France ne soit pas complice de ce drame". Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a répondu : "il est capital qu'on puisse empêcher la partition irakienne". Il a affirmé le "soutien de la France à toutes les minorités d'Orient". Le 24 juillet 2014, l'ONU a indiqué « qu'une vingtaine de familles chrétiennes » sont demeurées à Mossoul, soutenues par des ONG telles que Caritas. Certaines de ces familles se sont converties à l'islam, les autres ont préféré payer l'amende imposée par l'Etat Islamique (EI).



Le 21 décembre 2014, le pape François (Franciscus) a écrit  une lettre  aux chrétiens  du Moyen-Orient. Le Saint-Père  les a exhortés  au dialogue interreligieux, les a encouragés à demeurer dans leurs pays auxquels ils ont tant contribué, a dénoncé sans le nommer l’Etat islamique, a déploré les persécutions dont ils sont victimes :
« L’affliction et la tribulation n’ont malheureusement pas manqué dans un passé même récent du Moyen-Orient. Elles se sont aggravées ces derniers mois à cause des conflits qui tourmentent la région, mais surtout du fait d’une plus récente et préoccupante organisation terroriste, de dimensions autrefois inimaginables, qui commet toutes sortes d’abus et de pratiques indignes de l’homme, en frappant de manière particulière certains d’entre vous qui ont été chassés de façon brutale de leurs propres terres, où les chrétiens sont présents depuis les temps apostoliques. En m’adressant à vous, je ne peux pas oublier non plus d’autres groupes religieux et ethniques qui subissent également la persécution et les conséquences de ces conflits… A tous, je veux exprimer ma proximité et ma solidarité ainsi que celles de l’Église, et offrir une parole de consolation et d’espérance. Chers frères et sœurs, qui avec courage rendez témoignage à Jésus en votre terre bénie par le Seigneur, notre consolation et notre espérance c’est le Christ lui-même… Je demande à Dieu que tant de souffrance unie à la croix du Seigneur donne de bons fruits pour l’Église et pour les peuples du Moyen-Orient. milieu des inimitiés et des conflits, la communion vécue entre vous en fraternité et simplicité est signe du Royaume de Dieu. Je suis heureux des bonnes relations et de la collaboration entre les Patriarches des Églises Orientales catholiques et ceux des Églises Orthodoxes ; comme aussi entre les fidèles des diverses Églises. Les souffrances endurées par les chrétiens apportent une contribution inestimable à la cause de l’unité. C’est l’œcuménisme du sang, qui demande un abandon confiant à l’action de l’Esprit Saint… Puissiez-vous toujours rendre témoignage à Jésus à travers les difficultés ! Votre présence même est précieuse pour le Moyen-Orient. Vous êtes un petit troupeau, mais avec une grande responsabilité en cette terre, où est né et où s’est répandu le christianisme… Votre effort pour collaborer avec des personnes d’autres religions, avec les juifs et avec les musulmans, est un autre signe du Royaume de Dieu. Le dialogue interreligieux est d’autant plus nécessaire que la situation est plus difficile. Il n’y a pas d’autre voie. Le dialogue fondé sur une attitude d’ouverture, dans la vérité et dans l’amour, est aussi le meilleur antidote à la tentation du fondamentalisme religieux, qui est une menace pour les croyants de toutes les religions. Le dialogue est en même temps un service à la justice et une condition nécessaire pour la paix tant désirée… La plupart d’entre vous vit dans un milieu à majorité musulmane. Vous pouvez aider vos concitoyens musulmans à présenter avec discernement une image plus authentique de l’Islam, comme le veulent beaucoup d’entre eux, lesquels répètent que l’Islam est une religion de paix qui peut s’accommoder du respect des droits humains et favoriser la cohabitation entre tous. Ce sera un bien pour eux et pour la société tout entière. La situation dramatique que vivent nos frères chrétiens en Irak, mais aussi les yazidis et les membres d’autres communautés religieuses et ethniques, exige une prise de position claire et courageuse de la part de tous les responsables religieux, pour condamner de façon unanime et sans aucune ambigüité ces crimes et dénoncer la pratique d’invoquer la religion pour les justifier… Bien-aimés, presque tous, vous êtes des citoyens natifs de vos pays et vous avez pour cela le devoir et le droit de participer pleinement à la vie et à la croissance de votre nation. Dans la région, vous êtes appelés à être artisans de paix, de réconciliation et de développement, à promouvoir le dialogue, à construire des ponts, selon l’esprit des Béatitudes (cf. Mt 5, 3-12), à proclamer l’Évangile de la paix, ouverts à une collaboration avec toutes les autorités nationales et internationales… Je désire vous exprimer de manière particulière mon estime et ma gratitude, très chers frères Patriarches, Évêques, Prêtres, Religieux et sœurs Religieuses, qui accompagnez avec sollicitude le chemin de vos communautés… A vous, jeunes, j’envoie une accolade paternelle. Je prie pour votre foi, pour votre croissance humaine et chrétienne, et pour que vos meilleurs projets puissent se réaliser. Et je vous le répète : « N’ayez pas peur ni honte d’être chrétiens. La relation avec Jésus vous rendra disponibles pour collaborer sans réserve avec vos concitoyens, quelle que soit leur appartenance religieuse » (Exhort. ap. Ecclesia in Medio Oriente, n. 63). A vous, personnes âgées, je fais parvenir mes sentiments d’estime… Je voudrais encourager tous ceux d’entre vous qui œuvrent dans les domaines très importants de la charité et de l’éducation…Bien-aimés, même si vous êtes peu numériquement, vous êtes protagonistes de la vie de l’Église et des pays dans lesquels vous vivez. Toute l’Église vous est proche et vous soutient, avec grande affection et estime pour vos communautés et votre mission. Nous continuerons à vous aider par la prière et avec les autres moyens disponibles. En même temps, je continue à exhorter la communauté internationale à répondre à vos besoins et à ceux des autres minorités qui souffrent ; en premier lieu, en promouvant la paix à travers la négociation et le travail diplomatique, en cherchant à contenir et arrêter le plus tôt possible la violence qui a causé déjà trop de dégâts. Je réitère la plus ferme condamnation des trafics d’armes. Nous avons plutôt besoin de projets et d’initiatives de paix, pour promouvoir une solution globale aux problèmes de la région. Pendant combien de temps le Moyen-Orient devra- t-il encore souffrir à cause du manque de paix ? Nous ne pouvons pas nous résigner aux conflits comme si un changement n’était pas possible ! Dans le sillage de mon pèlerinage en Terre Sainte et de la rencontre de prière qui s’en est suivie, au Vatican, avec les Présidents israélien et palestinien, je vous invite à continuer de prier pour la paix au Moyen-Orient. Que celui qui a été contraint à laisser ses propres terres, puisse y retourner et y vivre dans la dignité et dans la sécurité. Puisse l’assistance humanitaire s’accroître, en mettant toujours au centre le bien de la personne et de chaque pays dans le respect de sa propre identité, sans faire passer avant d’autres intérêts. Que l’Église tout entière et la communauté internationale deviennent toujours plus conscientes de l’importance de votre présence dans la région. Chères sœurs et chers frères chrétiens du Moyen-Orient, vous avez une grande responsabilité et vous n’êtes pas seuls à l’affronter. C’est pourquoi, j’ai voulu vous écrire pour vous encourager et pour vous dire combien votre présence et votre mission sont précieuses en cette terre bénie par le Seigneur. Votre témoignage me fait beaucoup de bien. Merci ! Chaque jour, je prie pour vous et à vos intentions ».
 Député de Paris et Maire du XVIe arrondissement de Paris, Claude Goasguen a invité à la "manifestation de mobilisation et de soutien pour les Chrétiens d'Orient sur le parvis de la mairie du XVIe arrondissement de Paris" le 20 mai 2015 à 18 h.

"Dans plusieurs diocèses, les cloches sonneront dans toutes les églises le samedi 15 août 2015. Les évêques ont appelé leurs fidèles à se rassembler sur les parvis de leurs églises à midi, pour manifester leur soutien fraternel aux chrétiens d’Orient en proie à des persécutions dans leurs pays à cause de leur foi".

La Coordination des chrétiens d’Orient en danger (CHREDO) "salue l'initiative des églises catholiques de France qui a pris une ampleur nationale, suivie par les diocèses de plusieurs pays (Belgique, Canada, Espagne, Luxembourg, Suisse...) Celles de Notre-Dame de Paris apporteront aux chrétiens d'orient une symbolique forte. La CHREDO apprécie ces initiatives mais demande qu'elles soient suivies par des actes concrets pour leur retour à leurs pays et leurs maisons, et le maintien des chrétiens d'orient dans leurs pays d'origine. Des centaines de milliers des chrétiens d'orient résident en France. Près de de 150 000 Coptes d'Egypte , 100 000 Libanais  dont 85 000 Maronites, 16 000 Chaldéens dont 3 000 Irakiens regroupés dans trois paroisses (Notre Dame de Chaldée à Paris, Saint -Ephrem à Lyon et Notre Dame de Chaldée à Marseille), et près de 3 000 Syriens".


Le 11 décembre 2018, une vingtaine de dignitaires religieux chrétiens - maronite, syriaque-orthodoxe, chaldéen, druze, arménien, chiite, sunnite, évangélique… - et musulmans se sont réunis au siège du Conseil régional d’Île-de-France à Paris afin de participer – aux côtés de représentants politiques, magistrats ou responsables d’ONG – à la Conférence internationale de Paris, organisée par la Coordination des Chrétiens d’Orient en Danger (Chredo).

« (Ce jour) est un moment important, un tournant dans la solidarité manifestée entre les religions et la détermination à combattre les extrémistes. C’est la première fois que des religieux chrétiens et musulmans se retrouvent ainsi pour dénoncer, sans aucune ambiguïté, comme contraires à l’islam et comme crimes contre l’humanité les actes terroristes d’organisations comme Daech », a déclaré, dans son discours d’ouverture, Patrick Karam, président de la Chredo, insistant sur le caractère « inédit » de ce rendez-vous interreligieux en Europe, alertant sur le « phénomène d’hémorragie » frappant les populations chrétiennes du Proche et Moyen-Orient.

"A la charnière du religieux et de la politique, cette journée de conférences, organisée en partenariat avec Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France et ancienne coprésidente du groupe d’études sur les chrétiens d’Orient à l’Assemblée nationale, avait un triple objectif affiché : démontrer l’unité interreligieuse par une déclaration commune appelant « à la fin des violences perpétrées contre les chrétiens d’Orient et les minorités – dont celle yézidie », faire reconnaître les exactions commises à leur encontre « comme crime contre l’humanité par les juridictions nationales et internationales », et réfléchir aux conditions du retour des exilés dans leurs pays d’origine".

« La religion n’a jamais voulu la mort d’êtres humains : nous rejetons tout ce que Daech a essayé de construire. La vraie religion appelle à la paix et à la cohabitation », a affirmé le Dr Abdel Meneem Fouad, doyen de la Faculté des Sciences Islamiques de l’Université Al Azhar.

Mgr Angélos, évêque général copte-orthodoxe d’Égypte, représentant le pape Tawadros II,"a invité au « renouvellement de la pensée religieuse pour répandre les valeurs de tolérance et de paix ». « L’Orient a besoin d’être secouru en actes, pas qu’en paroles ! Nous, chrétiens d’Orient, souffrons de la marginalisation : cette conférence est importante car elle nous permet de communiquer nos souffrances au monde », a martelé, avec virulence, Mgr Nicodemus Daoud Sharaf, archevêque Syriaque Orthodoxe de Mossoul"


Patrick Karam a lu le contenu de la "Proclamation internationale de Paris contre les discriminations et les violences faites aux chrétiens et aux autres minorités d’Orient, dont les Yézidis", un "texte retravaillé et cosigné par les dizaines de personnalités religieuses présentes à la conférence. « Les signataires (…) affirment sans ambiguïté le droit inaliénable des chrétiens d’Orient, les Yézidis et les minorités persécutées qui représentent les plus anciennes composantes de cette région, à rester et à vivre sur leur terre dans la dignité et la sécurité, sans subir de discrimination et à pratiquer leur foi en toute liberté (…) Il y va de l’avenir de la région », stipule-t-elle. En condamnant tous « les actes terroristes passés et à venir qui constituent des crimes contre l’humanité » à l’encontre de ces minorités, ils appellent « la communauté internationale à ne pas faire d’amalgame entre ces (groupes terroristes ou factions extrémistes armées) barbares et l’islam ».

Jean-Michel Cadiot, Les chrétiens d’Orient – Vitalité, souffrances, avenir. Ed. Salvator, 2010. 350 pages. ISBN : 9782706707827

Cet article a été publié le 24 décembre 2010, puis les 10 septembre, 11 octobre et 25 décembre 2013, 8 et 20 avril, 23 juillet et 24 décembre 2014, 19 mai, 14 août et 24 décembre 2015, 17 avril 2017.

2 commentaires:

  1. J'espère que vous avez pu voir et entendre ce monsieur sur LCI.

    Il a conforté toutes les reserves que vous emettez a son sujet.

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  2. Le seul endroit où les chrétiens d'Orient peuvent vivre libre et en sécurité c'est dans l'Etat Juif d'Israël pays des premiers chrétiens, les judéo-chrétiens...

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