dimanche 26 avril 2015

« Les larmes de la rue des Rosiers » d'Alain Vincenot


La rue des Rosiers est située dans le Pletzl (« petite place » en yiddish), ce quartier juif parisien depuis le Moyen-âge. Elle en est devenue l’emblème. Cet article est republié en cette Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation instituée en 1954.
Avant la Seconde Guerre mondiale, c’était un lieu où vivaient et travaillaient des juifs venus essentiellement d’Europe centrale et de Russie.

Dans ce livre bouleversant préfacé par Elie Wiesel et doté d’une précieuse chronologie (1933-1945), Alain Vincenot, auteur de Je veux revoir Maman, les enfants juifs cachés sous l'occupation, brosse le portrait de 19 adultes juifs ayant grandi dans ce quartier populaire et artisanal.

Et au travers d’eux évoque leur parentèle, dans leur pays d’origine et en France : la vie culturelle, les réseaux juifs de sociabilité, les persécutions antisémites, les caches, le ghetto de Varsovie, les Justes parmi les nations, les camps, etc. ainsi que l’antisémitisme en Pologne après la guerre.

Ces témoins nous disent, ou nous font comprendre les difficultés, la douleur et l’appréhension de dire ou d’entendre l’horreur, l’attente de parents qui ne reviennent pas d’une « destination inconnue », les vexations de l’administration française rétive à leur reconnaître le statut d’« interné politique », la nostalgie de journaux et spectacles en yiddish...


Alain Vincenot, Les larmes de la rue des Rosiers. Editions des Syrtes, 2010. 283 pages, 20 euros. ISBN : 978-2-84545-154-4

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Cet article a été publié en une version plus concise dans le numéro 624 de mai 2010 de L'Arche, et sur ce blog le 4 septembre 2010.

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